Vigilant et Mutante [PV :Jean Grey]

Date d'inscription : 14/09/2022

Central Park :

Il est dix heures du matin, la ville de New York est agitée, comme à son habitude. Mais dirigeons-nous à Central Park, l’endroit le plus plaisant de la grosse pomme. D’ordinaire, cet endroit est réputé pour son calme, voilà pourquoi les New-Yorkais viennent y passer du bon temps, car cela tranche radicalement avec la vie en ville, qui elle, est agitée en permanence. Un homme marche tranquillement dans le parc, il est habillé avec un impair en cuir noir ample qui cache le reste de ses habits, hormis une paire de bottes noires qui elles, ne peuvent pas être dissimulées.

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Le type n’est autre que Frank Castle, plus connu sous le nom du « Punisher ». Pour ne pas se faire repérer, il porte des lunettes noires teintées, ça paraît ridicule comme déguisement, mais pour passer inaperçu, c’est la meilleure solution. Frank se pose sur un banc, il joint ses mains entre elles. Juste derrière le banc de Frankounet, une famille est en train de pique-niquer, Castle soupire. Ce portrait de famille lui rappelle la sienne, chose encore plus étrange, c’est qu’elle est morte en faisant un pique-niquer. Ce jour-là, Frank Castle est mort pour laisser place au « Punisher ». Il attend patiemment l’arrivée de Jean Grey, ou d’un mutant qui serait son messager.

- Bonjour.

Arborant un sourire aussi délicat qu'aimable, Jean se tient devant le banc où le mercenaire s'est installé pour l'attendre. Elle choisit délibérément de ne pas le saluer par son nom ou son pseudonyme, l'homme lui ayant très clairement fait savoir qu'il préférait la discrétion, lorsqu'ils avaient échangé par téléphone.

Vêtue simplement d'un jean sombre et d'un pull de laine vert clair aux manches bouffant le long de ses bras, la mutante tient un plateau en carton dans lequel sont encastrés deux hauts gobelets.

- Café noir ou au lait ? Dit-elle en indiquant tour à tour chaque gobelet selon son contenu.

Une fois qu'il a choisi l'un des deux, ou aucun peut-être, Jean en saisit un et porte le café brûlant à ses lèvres.

- Je vous remercie une nouvelle fois de m'avoir donné votre accord concernant l'Institut. Lorsque vous le souhaiterez, faites moi connaitre vos disponibilités et nous nous arrangerons pour caler une date qui vous convienne.

Reposant son café sur la surface de bois du banc, Jean toise quelques instants son interlocuteur et la façon dont il est habillé. Camouflé, pourrait-on dire. Personnellement, elle aurait plutôt tendance à penser que plus c'est passe partout, plus c'est discret, mais chacun sa technique après tout.

- Alors... Vous vous en sortez avec Skin ? Demande-t-elle d'un air hésitant, car d'après ce qu'elle a cru comprendre son colocataire ne semble pas une sinécure.

Date d'inscription : 14/09/2022

Frank regarde Jean, celle-ci arrive avec deux cafés, Castle constate que la mutante est prévoyante. Elle va même jusqu’à proposer un gobelet à Punisher, ce qui lui fait plaisir.

— Je prends mon café noir, merci.

Dit-il en prenant le gobelet. Il écoute Jean, tout en dégustant son café. Elle lui demande si tout se passe bien avec Skin, après l’avoir remercié. C’est une chose intéressante qu’une mutante qui aurait toutes les raisons de l’univers de haïr la race humaine demande à l'un de ses représentants un coup de main. En même temps, on peut constater que Punisher se fait facilement des alliés dans un camp qui pratique la résistance, alors que ceux qui prônent la paix le pourchassent et veulent rendre justice aux victimes de Frank… En même temps, Castle ne fait pas de distinction entre mutant et humain, peut-être est-ce cela qui plaît à Jean, qu’il ne soit pas raciste, mais impartial.

— Skin… C’est un garçon perturbé, mais il a de bons côtés. Je l’ai laissé dans la voiture, il doit être en train d’écouter sa musique de sauvage. Il ne sait pas pour notre rendez-vous, il m’a suivi ce matin, alors que je me faisais le plus discret possible. Ce n’est pas une mauvaise personne, mais son côté fêtard me dérange un peu. Mais il m’a sauvé la vie, c’est compliqué.

Frank plonge son regard dans celui de la Grey.

— Dites-moi, j’ai entendu parler des récents événements autour des mutants. Le professeur X se serait allié à Magneto ? Je le croyais intègre, et je découvre un matin qu’il est l’allié d’un terroriste international. Skin a tourné de l’œil, ce que je comprends. C’est l’une des dernières personnes dont j’aurai imaginé qu’elle passe à l’ennemi, si nos alliés commencent à rejoindre les forces du mal, que va-t-il nous rester ? Mon avis est déjà forgé sur Xavier, mais vous, comment vivez-vous cette situation ?

Frank n’y va pas par quatre chemins, il avoue à Jean à demi-mot que s’il croise le professeur X, ce dernier aura le droit à sa balle, comme Magneto. Un peu plus loin, dans un parking, plus précisément dans le fourgon de guerre de Frank, Angelo Espinossa s’enjaille sur de la musique funk.

Jean esquisse un sourire amusé lorsque le mercenaire parle de Skin et de sa musique de "sauvage", comme un père le ferait à propos de son rebelle d'adolescent.

La vie des Mutants qui n'ont pas une apparence physique proche de celles des humains a toujours été nettement plus compliquée et houleuse. Jean a eu la chance d'être on ne peut plus "normale" à leur regard, et ainsi de pouvoir se fondre dans la masse sans que qui se soit ne détecte qu'elle était d'une nature différente.
Mais cela est loin d'être le cas des autres Mutants...

Des personnes comme Skin ou Mystique, en ont véritablement beaucoup souffert et durant de longues années, si ce n'est encore aujourd'hui, pour la plupart. Et si certains parviennent à maîtriser leur pouvoir avec le temps, ce qui peut leur permettre d'arborer une apparence qui convient nettement mieux aux canons de l'humanité, c'est loin d'être le cas de tous. Car certains... malgré tous leurs efforts, garderont toujours une marque distinctive qui les fera ressortir de la masse.

- Savez-vous s'il est parvenu à maîtriser totalement son taux de mélanine ? Je n'ai pas revu Skin depuis pas mal de temps. La dernière fois, il arrivait à abaisser le degré de couleur de sa peau, mais ça n'était pas encore ça...

C'est aussi pour cette raison que l'école doit impérativement rouvrir. Pour aider les jeunes gens comme Skin.

- Peut-être pourrons nous le retrouver plus tard ? Je pense qu'il serait bien mieux qu'il rejoigne Krakoa. Pour lui en premier lieu, mais a priori aussi pour vous visiblement. Lance-t-elle dans un sourire amusé en lui jetant un coup d'oeil.

C'est à ce moment que Castle plonge un regard presque sévère dans le sien, tirant une expression surprise sur le visage de l'épouse Summers. Dès ses premiers mots, elle comprend pourquoi cette soudaine austérité de sa part.
Son regard d'émeraude se perd quelques secondes dans l'immensité du feuillage des arbres, alors qu'elle l'écoute poursuivre et s'interroger. L'interroger, elle.

- Franck... vous permettez que je vous appelle Franck ?

Dans la mesure où aucun de ses deux autres noms ne semblent pouvoir être prononcés en public, cela réduit pas mal le champs des possibles à vrai dire.

- Peut-être l'ignorez-vous, ce qui ne serait pas particulièrement étonnant, mais... Magneto m'a tuée. Littéralement, tuée. Alors... comment pensez-vous que j'ai pu prendre la nouvelle... à votre avis...

Elle extirpe un soupir avant de boire une nouvelle gorgée de café, puis poursuit.

- Pour autant... les choses sont bien plus compliquées que ça. Le Professeur Charles-Xavier et Magneto ont été longtemps amis, avant que des points de vue divergents ne les séparent, et la suite vous semblez visiblement la connaitre.
Il m'a consultée lorsqu'il a été envisagé que Magneto nous rejoigne sur Krakoa. Tout comme mon époux, Scott, l'a été, Tornade, et bien d'autres mutants de notre communauté. Et si les négociations n'ont pas été simples, je ne vais pas vous mentir, nous avons finalement tous acceptés qu'il nous rejoigne.

Elle tourne le visage, et pose un regard profond sur lui.

- Parce que les choses doivent impérativement changer si nous voulons survivre, nous adapter et vivre en harmonie avec les humains. Parce que... les actes d'hier ne sont pas obligatoirement ceux de demain. Les gens peuvent changer, Franck. Et c'est cette possibilité que nous avons choisi d'offrir à Magneto et ceux qui l'ont accompagné ces dernières années.

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Frank écoute Jean, cette mutante est assez intelligente, elle a des raisonnements cohérents et assez poussés. Elle demande à Frank si elle pourrait retrouver Angelo un peu plus tard, Jean a envie de le revoir.

— Son taux de mélanine, je n'en sais rien. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’a pas l’air humain, sa peau est grise comme du béton. Si vous voulez le voir, il n’y a pas de problème, il viendra à nous. Pour Krakoa, il faudrait lui en parler.

Frank boit une gorgée de son café, il écoute la mutante lui demander si elle peut l’appeler par son prénom.

— Oui, vous pouvez m’appeler Frank.

Castle écoute la rouquine jusqu’au bout, il apprend pas mal de choses sur Magnéto et Jean.

— Ce que vous dites est sensé, les acteurs d’hier ne sont pas ceux de demain. Vous parlez du passé et du futur, mais ce qui compte actuellement, c’est le présent. Que se passera-t-il si Magnéto déclare une guerre totale entre l’humanité et les mutants ? Vous seriez obligé de lutter dans un conflit que vous n’avez pas demandé, voilà ce qui arrivera. Vos élèves seront mobilisé, car vous manquerez de force, et ils mourront. Sans parler des innocentes victimes comme Skin et autres civils qui seront lynchées par les humains pour se venger des mutants, ceux qui ne prendront pas part au combat seront des victimes. J’ai connu assez de conflits pour savoir comment cela se passe, les civils sont les premiers à recevoir la colère des oppresseurs, et même des oppressés. Je connais les types comme Magneto, ils goûtent une fois au pouvoir, puis ils deviennent accros. À votre avis, pourquoi le gouvernement et autre organisation telle que le Shield me laisse en liberté ? Même s’ils refusent de l’avouer, ils cautionnent mes actions, même si leur moral et leur éthique sont opposés aux miennes, ils savent que je suis compétent dans l'élimination.

Frank boit une petite gorgée de son café, son haleine sent l’arôme du café noir.

— Je vais être honnête, je veux bien enseigner à vos élèves, mais je serais sans pitié pour les terroristes mutants, tout comme les humains. Si j’ai la possibilité de tuer Magneto ou des sous-fifres à lui, je ne m'en priverai pas.

Frank plonge sa main droite dans son impair, puis il sort une télécommande, et il appuie dessus. Dans le garage, le fourgon de guerre se met en route, et le voilà qu’il se dirige vers le signal de la télécommande.

— Skin ne tardera pas à nous rejoindre. J’ai une question à vous poser, c’est important. Si les mutants se divisent en deux groupes distincts, l’un est mené par Magneto et le professeur-X, leur but est de renverser l’espèce humaine pour que les mutants soient la race supérieure. Le deuxième groupe est mené par une personne comme le Fauve ou encore Wolverine, ce groupe a pour but de lutter contre les suprémacistes mutants, et de protéger l’humanité. Ma question est la suivante, quel groupe choisiriez-vous ? Avant de répondre, sachez que Cyclope se trouve dans le premier groupe. Comme vous le disiez tout à l’heure, tout le monde change, mais ça ne veut pas dire forcément en « bien ». Le cas du professeur-X en est un bon exemple. Jean Grey, avez-vous déjà pris volontairement la vie d'un être cher, ou d'une personne proche de vous ?

Frank pose une colle à Jean, il lui demande de choisir entre le « bien » et ses sentiments. Castle a déjà fait le choix, enfin, on lui a imposé ce choix en exécutant sa famille de sang-froid. Pendant ce temps, le fourgon de guerre est en route.

Un bref soupir s'extirpe de la poitrine de Jean. Skin ne doit pas encore maîtriser sa capacité, à en juger par ce que son interlocuteur lui rapporte. Ce qui signifie donc... que ça ne doit pas mieux se passer avec la majorité des humains. Le jeune mutant est bien trop particulier pour passer inaperçu.

Elle acquiesce d'un délicat mouvement de visage, tout autant pour signifier qu'elle souhaite revoir Skin, que lorsqu'il lui permet de l'appeler par son prénom.

- Comme vous le dites... Commence-t-elle en le fixant dans un léger sourire. ...c'est le présent qui compte, le passé et le futur sont pour l'instant où il sont, soit, en dehors de notre portée. Et la question qui vous taraude est pour l'heure plus qu'hypothétique, car aucune guerre d'aucune sorte n'est envisagée avec les humains.

Buvant une gorgée de café à sa suite, elle repose ses prunelles d'émeraude sur lui, alors qu'il poursuit. Un léger sourire anime ses traits. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est brut de décoffrage. Elle l'avait déjà entendu dire, mais les rumeurs sont encore en-deçà de la réalité. Ce qui n'est pas un mal, à vrai dire. Au moins... elle sait à quoi s'attendre de sa part. Du moins en partie.

- Nous sommes les premiers à punir sévèrement les mutants qui font le mal et ne se comportent pas comme ils devraient le faire vous savez. Pensez-vous réellement que nous nous sommes reclus sur notre île, sans nous préoccuper de ce qu'il se passe ailleurs ? Si cela peut vous rassurer, ça n'est absolument pas le cas.

Elle lève les yeux vers le ciel, fixant les quelques nuages qui défilent lentement au-dessus de leurs têtes. Magneto... son passif est bien trop lourd. Elle en sait quelque chose. Même s'il souhaite faire véritablement acte de rédemption, ce qui reste à prouver... il va falloir énormément de temps avant qu'il n'y parvienne.

- L'institut est une chose, nos relations avec les humains en est une autre. Vous ne croiserez pas Magneto à l'école.

Enfin... normalement. Du moins, s'assurera-t-elle qu'il n'y vienne surtout pas lorsque le mercenaire sera présent. Mais dans la mesure où il s'agit d'un cours ponctuel, ce serait un drame de ne pas y arriver.

- Si vous souhaitez passer inaperçu, je préconise plutôt de le rejoindre ailleurs... Car il va immanquablement attirer l'attention. Fait-elle brièvement remarquer, alors que son attention se porte plus loin, sur la question qu'il annonce vouloir poser.

Alors qu'il explique où il veut en venir, les paupières de Jean se froissent presque imperceptiblement. Elle n'apprécie pas vraiment être testée de la sorte.

- Cela fait bien plus qu'une question. Lance-t-elle avant de boire une nouvelle gorgée de café.

- J'ai oeuvré toute ma vie pour que les humains et les mutants parviennent à s'entendre. Alors pensez-vous réellement que je cautionnerai une telle chose, si d'aventure Magneto, ou quel que mutant que ce soit, déclenchait une guerre ouverte pour imposer la suprématie de la race mutante au monde ? Bien entendu que non, je ne me rallierai pas à eux. Maintenant concernant Scott... Son ton se raffermit nettement plus alors qu'elle poursuit. ...je vous prierai de ne pas lancer de telles paroles à son encontre. Ce sont des accusations graves, même si elles ne revêtissent que la forme d'hypothèses pour l'instant. Vous ne savez rien de lui, de ce qu'il a vécu ni de qui il est aujourd'hui et ce pourquoi il se bat.

Elle ponctue ses mots en le fixant brièvement, comme pour bien appuyer ce qu'elle vient de dire.

- Je n'ai jamais eu à le faire.

La façon dont elle répond à sa dernière question, et les mots qu'elle choisit d'employer, restent relativement ambigus. Dans un sens elle répond bien à sa question. Mais d'un autre côté, elle ne confirme ni n'infirme qu'elle soit capable de le faire, ou qu'elle le ferait.

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Castle termine d’écouter les arguments de la mutante, cette dernière est engagée dans le combat mutant. Frank se craque le cou délicatement en s’aidant de ses mains, il place ces dernières sur sa mâchoire, puis il incline la tête. Il regarde Jean, son expression est impassible.

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— Je veux bien vous croire, quand vous dites que je ne croiserai pas un terroriste dans votre institut. Je connais votre réputation, mademoiselle Grey. Pour ce qui est de Skin, même s’il m’énerve, je préférai m’occuper de sa formation personnellement. Vos élèves bénéficieront de mes enseignements, mais je ne crois pas que vous permettiez le contact physique ou les mises en situation réelle. Mais je veux être directe, afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté, je refuse que mes méthodes soient discutées. Si je fais ce que je fais, c’est parce que je juge utile de pratiquer cet exercice. Est-ce clair ?

Castle impose ses choix, de toute façon, c’est donnant donnant. Jean bénéficie d’un vétéran encore actif, et Punisher peut se rendre utile en enseignant ses connaissances aux mutants, mais aussi d’éviter qu’ils n’empruntent le mauvais chemin. Castle se lève, puis il sort sa télécommande. Il appuie dessus, le fourgon de guerre s’immobilise, ensuite il fait marche arrière. Skin hurle dans le fourgon, mais comme les vitres sont insonorisées, il peut crier l’animal, personne ne l’entendra. Les passants ne peuvent même pas voir un Skin frapper contre les vitres, car elles sont teintées.

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— Si vous voulez voir Skin, suivez-moi jusqu’au parking.

Punisher marche tranquillement dans la rue, tout en ayant un pétard dans la main droite, main qui est cachée dans sa poche. Sur sa route, il ne croise personne de suspect. Après quelques minutes marchent, le Sniper rentre dans le parking, et il monte deux étages. Il arrive devant le fourgon, puis il ouvre les portes. Skin en profite pour s’enfuir, et le voilà qui court vers Castle, il lui hurle dessus.

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— Il est malade, ton fourgon ! Il est aussi dangereux que toi, même plus !

Le mutant tourne le regard, ensuite il affiche un air jovial.

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— Jean… ? C’est toi, Jean Grey ?!

Il a l’air surpris, puis il s’approche de la mutante et lui fait un câlin.

- Skin en décidera par lui-même. Il doit faire ses propres choix. Répond elle d'une voix aimable mais pour autant relativement assise.

Autant les intentions de Franck semblent louables, autant un être, qu'il soit mutant ou non, notamment un jeune potentiellement perturbé comme l'est Skin, doit pouvoir choisir la forme d'apprentissage et l'environnement qui lui conviendront le mieux et qui seront les plus propices à son épanouissement.
C'est donc une décision qui ne revient ni au mercenaire, ni à la directrice de l'Institut Xavier, mais bien à Skin et à lui seul.

- Dans la mesure où nous vous sollicitons pour vos compétences médicales sur le terrain, afin que nos étudiants soient à même de gérer certaines blessures dans le feu de l'action, tout autant pour sauver leur propre vie que celle de leurs compagnons, les méthodes dures n'ont effectivement pas leur place. Et il est bien évidemment hors de question de les mettre en situation de danger ou de blessure réelle afin d'illustrer votre cours. Dit-elle en le fixant, alors qu'un sourcil se hausse. Je conçois tout à fait que vous ayez vos propres méthodes et nous sommes prêts à faire des compromis, tant qu'ils ne mettent pas nos élèves en danger. Mais nous ne sommes pas prêts à tout accepter non plus Franck. Question de point de vue. Si notre proposition ne vous convient pas, vous êtes évidemment libre de la refuser, tout autant que d'en refuser les termes. Sans rancune ni rancoeur, chacun fait ses choix, tout comme Skin. Achève-t-elle dans un léger sourire.

Délaissant le banc de bois sur lequel ils étaient tous deux assis depuis de longues minutes, Jean suit le mercenaire en silence, alors qu'il la conduit dans un sombre parking.
Skin s'extirpe du fourgon comme un beau diable, sous le regard amusé de la mutante qui suit ses mouvements du regard, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive de sa présence.

- Haha bonjour Skin. Ca me fait plaisir de te voir. Dit-elle en tapotant amicalement le dos du mutant qui l'étouffe à moitié.

S'écartant de lui après ce câlin improvisé, et autrement plus spontané, Jean le dévisage quelques secondes avant de reprendre.

- Comment vas-tu ?

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Angelo regarde Jean, il a presque les larmes aux yeux. Il se met à craquer, c’en est trop pour lui.

— Haaaaahaaaahaaaa… !!! Depuis mon départ de l’institut, j’ai essayé de vivre comme un humain, parmi les humains. J’ai pris un travail dans un cirque, comme Clown. Je faisais croire que ma peau était du maquillage, mais le directeur s’est rendu compte que j’étais un mutant, alors il m’a jeté dehors après m’avoir roué de coups. J’ai erré des années dans les rues, je faisais des petits boulots, par-ci par-là. Un jour, j’ai trouvé un travail stable comme coursier, mon patron n’avait rien contre les mutants.

Skin se retourne vers Frank, il le pointe du doigt.

— J’étais tranquillement assis dans un parc, et je suis tombé sur le Punisher ! Il m’a embrigadé dans l’une de ses histoires bizarres, et j’ai fini par me retrouver à me battre contre trois cinglés et un Iron-Man rose sur un toit ! J’ai peur, Jean. Les gens sont méchants, ils sont racistes, et même entre humains ! Je veux rentrer à la maison, mais j’ai peur de me faire traiter de lâche, car je n’ai pas su vivre dehors.

Skin s’effondre aux pieds de Jean, il lui agrippe les pattes de son pantalon.

— J’en peux plus. Qui sont-ils pour nous jauger, savent-ils ce que nous avons vécu, savent-ils ce que nous vivons ?! Non, les humains sont cruels. Punisher est un paria, mais il m’a sauvé la vie. Alors que des héros m’ont pourchassé, j’ai failli finir crucifié dans un champ ! C’est ironique, le pire représentant de l’espèce humaine est plus humain que la plupart. Jean, j’ai appris pour le professeur, dis-moi que c’est une blague, qu’il n’a fait une alliance avec Magneto. Pas lui, le fléau, je comprendrais, mais pas Magneto. Il a fait tant de mal aux X-men, je ne sais pas si je pourrai affronter cette situation. Je me sens perdu, mais avec Punisher, je me sens en sécurité. Et monsieur Liberman est très gentil avec moi, il me laisse faire ce que je veux tant que je lui file un coup de main pour ses expériences.

Frank s’appuie contre son fourgon, il grommelle.

— Évite de révéler nos identités, même à nos alliés. Ne vous enfaîte pas, les expériences auxquelles ce maladroit fait allusion, ce ne sont que des tests sur sa peau. Nous essayons de reproduire la texture de sa peau pour mettre au point une combinaison de camouflage plus efficace, en plus d’être un gilet pare-balles. Skin est volontaire, nous ne lui avons pas forcé la main, c’est son choix.

Angelo se relève, il sèche ses larmes.

— Ça m’a fait plaisir de te revoir, comment va l’équipe ? Logan a toujours la manie de laisser traîner ses cigares dans la cuisine, Scott est toujours aussi boy-scoot, et que deviennent Kurt et Malicia ?

Castle interrompt la petite discussion entre amis pour donner sa réponse à la rousse, il retire son impair en cuir, laissant apparaître la tenue du Punisher avec le crâne au milieu du buste.

— Tout à l’heure, vous m’avez dit que vous étiez contre les immersions en situation réelle. Je ne suis pas pour ce genre de méthode qui n’est que théorique, mais pourquoi pas. Lorsque j’ai rencontré Skin, j’ai vu une personne misérable qui prenait la fuite au moindre problème. Il a été apeuré, le courage lui faisant défaut. Mais lorsque j’ai été en danger, il m’a sauvé d’une grenade avec sa peau bizarre. Il est courageux, et il ne manque pas de ressource, il doit juste avoir un peu plus confiance en lui. Si mon expérience peut aider les mutants à survivre dans ce monde injuste, ce sera avec plaisir. Skin m’a parlé de votre salle d’entraînement, j’aimerais bien aller y jeter un coup d’œil, si ça ne te dérange pas, Madame la Directrice.

Punisher a parlé, il attend la réponse de la rousse.

Jean observe le jeune mutant d'un regard contrit, alors que celui-ci lui raconte ce qu'il a vécu ces derniers mois, si ce n'est ces dernières années. Les humains sont capables de tant de cruauté...
On a coutume de dire que face à la peur il y a trois sortes d'attitudes possibles : la fuite, l'affrontement ou le repli. Face à la peur qu'engendrent les mutants dans le coeur des humains, c'est bien souvent le rejet qui prime, rapidement suivi d'une réaction en chaîne qui amène jusqu'à la cruauté, quelle que soit sa forme.

- On dirait que c'est votre truc... les parcs. Lance-t-elle d'un air amusé, alors que son regard dévie brièvement vers le mercenaire.

Un Iron man rose ? Jean hausse brièvement un sourcil. Aucune des armures qu'elle connait de Stark n'est rose... elle l'imagine assez mal se balader dans une tenue de combat de cette couleur, vu l'animal par ailleurs. Elle lui posera la question la prochaine fois qu'ils se verront. Mais pour l'heure, elle ne fait aucune remarque sur ce sujet.

Alors qu'il s'effondre à ses pieds, enserrant ses jambes, Jean s'accroupit et enroule ses bras autour du jeune homme qu'elle attire contre elle.

- Personne ne te traitera jamais de lâche Skin. Tu n'es malheureusement pas le seul à avoir vécu des traumatismes de cet ordre. Tu seras toujours le bienvenu sur Krakoa et aucun portail ne t'en empêchera l'accès. Tu es des nôtres et tu le seras toujours. Lui dit-elle d'une voix qui se veut réconfortante, alors qu'elle ponctue ces quelques mots dans un sourire.

Jean entreprend alors de lui expliquer pourquoi Magneto a été accueilli au sein de leur île. Elle emploie les mêmes mots que ceux qu'elle avait précédemment adressés à Franck car, dans la mesure où elle a été parfaitement honnête avec lui, il n'y aucune raison que son discours change.

- Chacun de nous doit faire un effort si on veut que ça fonctionne Skin. Et si j'y arrive... tout le monde le peu.

Elle conclut ses explications par cette simple phrase, tout en hochant le visage pour appuyer la teneur de ses paroles. Car, en définitive, oui... si Jean, qui Magneto a tout de même tuée, arrive à prendre sur elle, n'importe qui devrait pouvoir y arriver.

Lorsqu'il mentionne des "expériences", le visage de l'épouse Summers se contracte brusquement, alors que son visage se tourne immédiatement dans la direction de Franck. Que l'on fasse des expériences sur Skin ne lui plaît pas. Mais alors, vraiment pas. Et cela se voit très clairement sur ses traits fermés.
Même après l'explication de Franck, elle ne semble pas plus sereine. Mais, là encore, si Skin le tolère, elle n'a pas à intervenir.

Lorsqu'il demande des nouvelles de l'équipe, Jean serait tenté de répondre que le côté "boy-scout" de Scott est très nettement en train de s'atténuer, mais elle n'en dira rien.

- Tout le monde va bien oui. Ils sont presque tous sur Krakoa, exceptée Rogue qui continue de faire la liaison avec les autorités humaines de New-York. Lui répond-t-elle dans un léger sourire.

Jean se relève et se tourne vers le mercenaire qui a repris la parole.

- Comme je vous l'ai dit, dans la mesure où le domaine de compétences que nous sollicitons chez vous est votre savoir médical, une mise en situation réelle ne peut être envisagée. Mais nous disposons d'un matériel de pointe qui sera sans mal capable de simuler un divers degré de blessures par holographe. Je vous montrerai comment ça fonctionne, vous verrez c'est très pratique pour éviter de blesser réellement les étudiants. Lance-t-elle dans un sourire entre ironie et amusement.

- Pour la salle pas de problème bien sûr. Elle est encore en travaux mais vous pourrez la visiter lors de l'inauguration de l'Institut. Je vous ferai parvenir une invitation.

Se tournant de nouveau vers le jeune mutant, les mains de Jean se posent sur ses joues alors qu'elle le dévisage quelques instants dans un sourire.

- Tu dois te trouver là où tu te sens bien Skin. Ta peau et tes pouvoirs sont un atout, pas une faiblesse. N'oublie jamais ça. Et sache que je maintiens ce que j'ai dit, tu seras toujours le bienvenu à Krakoa.

Jetant un bref regard à sa montre, Jean s'aperçoit que le temps a filé plus vite qu'elle ne l'aurait pensé. Il va être temps pour elle de se rendre dans la banlieue de New-York, pour y rencontrer un autre potentiel intervenant.

- Je dois vous quitter, j'ai un autre rendez-vous. Merci d'avoir pris le temps de me rencontrer Franck. Et si vous pouvez assister à l'inauguration, n'hésitez pas à amener Skin s'il le souhaite. Prenez-soin de vous.

Elle ponctue ses mots en levant légèrement la main à l'adresse de l'improbable duo, puis fait volte-face pour sortir du parking.

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Castle est heureux d’apprendre que la salle de l’institut peut créer des illusions, ce sera plus facile pour le justicier d’illustrer son cours sur la médecine. Frank remercie Jean, il l’aime bien, elle a son caractère. Il y a deux types de personnes qui peuvent parler au Punisher d’égal à égal, ceux qui comme Jean ou Spider-Man restent naturels, et ne soient pas intimidés par le tueur, et ceux comme Skin ou Iron-Man qui titillent sa curiosité. Lorsque la mutante quitte le parking, Skin essuie ses larmes, puis il rapproche du Punisher. Ce dernier regarde Jean partir, Frank regarde Angelo.

— Tu décides de rester avec nous ?

Le mutant est songeur.

— J’aimerais bien rejoindre Krakoa ou l’institue, mais j’ai encore une dette à rembourser. Jean a raison, beaucoup de mutants ont vécu ce que j’ai vécu, mais eux, ils n’ont pas eu la chance d’être secourus. Je dois être fort, et je ne vois personne d’autre que toi, Frank, pour me rendre plus fort. Tu es un homme de la rue, tu connais beaucoup de choses, à tel point que Jean a besoin de ton aide pour approfondir les connaissances médicales sur le terrain.

Castle sourit.

— Tu exagères, il y a de bons éléments chez les mutants, rien que Wolverine pourrait t’apprendre beaucoup de choses sur le pistage et le combat.

Angelo sourit à son tour.

— Mais Logan n’est pas un homme de la rue, c’est un mutant. Je veux vivre parmi les humains, les comprendre et apprendre à les connaître, c’est mon but.

Punisher soupire.

— Si tu le veux, mais je te mets en garde, en me suivant, tu deviens l’allié de l’ennemi public numéro #1. Par contre, je te formerai au combat et à la manipulation des armes. En échange, tu devras continuer à nous laisser tester la durabilité de ta peau. T’es d’accord ?

Skin fait un câlin à Frank, Pupu écarquille les yeux.

— Qu’est-ce que tu fais, là ?

Skin lâche son pote, puis il s’empresse de rentrer dans le fourgon de guerre, Frank soupire, tout en se dirigeant dans le fourgon.

— T’es sûr que tu ne veux pas rentrer chez toi ?

Skin allume la radio, puis il met une station qui diffuse du disco, il se met à danser.

— Pas de problème, mon pote. On va faire une équipe de choc, allez Franky, lâche-toi !

Punisher ronchonne.

— Grooom.

Frank et Angelo repartent sur la route.