[Event Institut JM] Le Manoir

Bien que le bâtiment principal du Manoir semble déjà grand d'un point de vue extérieur, il l'est d'autant plus lorsque l'on y pénètre.

L'équipe ayant souhaité que l'atmosphère chaleureuse qui y perdurait initialement se retrouve entre ses murs, la décoration y a été reproduite à l'identique. Ce sont donc des panneaux et des sols de bois que l'on retrouve un peu partout, dans un manoir qui a vraiment tout du so british dans l'ambiance qui s'en dégage.

C'est ici que vous découvrirez la majorité des salles d'études, les pièces de vie et de loisirs des jeunes, une vaste cuisine et un large couloir menant vers l'aile qui accueille les dortoirs.

Cléa ne savait pas vraiment à quoi s'attendre en pénétrant le vaste hall de ce que certains appellent encore le "Manoir". Mais force est de constater, qu'effectivement, cet endroit a vraiment tout du manoir. Ce qui n'est pas pour lui déplaire. Bien au contraire d'ailleurs...
Dans un style différent, l'omniprésence du bois donne au lieu un petit côté Sanctum Sanctorum dans un sens.

La préférence de Cléa va sans conteste vers ce genre d'atmosphères, un peu feutrées, un peu anciennes, à celles aseptisées et impersonnelles au possible de la modernité actuelle, mariant bien souvent verre et métal. Et s'il semble que l'Institut se soit modernisé par rapport à sa version initiale, dont elle ignore tout par ailleurs, et que certaines ailes prennent désormais l'allure de ce qu'elle exergue, l'endroit où elle se trouve pour l'instant en est parfaitement dénué, et cela lui convient très bien.

- Pardon m'dame !!!

La sorcière stoppe en plein couloir, après avoir manqué de peu de se faire rentrer dedans par ce qu'elle a identifié comme étant un jeune adolescent, qui vient de traverser le couloir en passant directement à travers les murs qui le composent de part et d'autres.
Arquant un sourcil, la dame blanche le suit brièvement des yeux alors qu'il disparait à toute vitesse dans un nouveau mur.

Reprenant le cours de sa visite, la sorcière déambule à pas lents dans les couloirs, avant de jeter son dévolu sur une salle de classe dont la porte est entre ouverte.
Alors qu'elle y pénètre, elle constate que la décoration et mise en place de la pièce ne différent pas vraiment du reste de l'établissement qu'elle a visité jusqu'à présent, si ce n'est une grande structure métallique qui trône en son centre. Curieuse, la sorcière s'approche et appuie sur le bouton vert qui déclenche l'appareil.

- Intéressant... Murmure t'elle alors que son regard brille sous l'influence des représentations holographiques du système solaire de la Terre, qui se mettent à vibrer, à bouger, à virevolter tout aussi naturellement que le vrai.

- Les trois.

Cléa se tourne vers Dane Whitman et lui répond en esquissant un sourire amusé.

- Mais particulièrement ce dispositif. Lance t'elle en indiquant l'imposante structure qui trône au centre de la pièce d'un mouvement de tête. Il n'y a, à ma connaissance du moins, guère que l'Académie fondée par mon époux qui enseigne ce genre de choses. Pourtant cela est primordial, surtout par les temps qui courent.

Enseigner le cosmos et ses subtilités est en effet d'une importance capitale, surtout dans la mesure où les menaces qui viennent d'ailleurs se font de plus en plus pressantes et pesantes. Ces dernières décennies, la terre a été plus souvent confrontée à des menaces venant de l'extérieur que tout au long de son histoire. Cette recrudescence d'actes terroristes venant de l'espace et des autres dimensions doit être enseignée, doit être transmise. Il en va de la sécurité et protection de ce monde.

- Bonjour Black Knight. Poursuit elle d'une voix posée et tranquille, un air légèrement protocolaire flottant dans le timbre de sa voix.

Elle le dévisage quelques secondes alors qu'il estime que sa présence est bienvenue aujourd'hui, tout autant pour la maîtresse des lieux que le symbole qu'il représente. Cléa garde le silence un moment, avant de lui répondre d'une voix un peu plus tranchée.

- Je ne suis pas le super-héros d'un peuple qui me refuse l'autorisation d'épouser l'homme que j'aime. Mais, effectivement, je me devais d'être présente aujourd'hui.

Sa voix se radoucit un tantinet alors qu'elle prononce ces derniers mots. Mais, en effet, il semble que Madame Strange, qui ne l'est officiellement que dans la Dimension Noire, ce qui est un savant paradoxe sachant que celle-ci exècre tout ce qu'incarne Stephen, ait la dent un peu dure concernant la pseudo "législation" humaine qui l'empêche de s'unir officiellement à son époux sur ce monde. Comme si... comme si... ça pouvait les regarder d'une manière ou d'une autre.
Oh bien sûr, cela ne l'empêche pas de leur porter assistance quand le besoin s'en fait sentir. Elle s'est associée aux Défenseurs de longues années et a répondu présente pour contenir la menace Thanos. Mais une super-héroïne non, certainement pas.

Quand il évoque l'agent Romanov et Tony Stark, la main de la sorcière balaye son environnement proche, tout comme elle l'avait fait lorsque Natasha l'avait remerciée, il y a quelques minutes à peine.

- Elle n'est pas sortie d'affaire. Pas pour l'instant, tout du moins. Mais cela viendra.

Elle ne développe pas plus le propos, se contentant de lui apporter une réponse pour le moins laconique sur un sujet qui mériterait qu'on lui consacre des pages entières.

Cléa s'apprête à répondre à ses derniers mots lorsque deux voix se distinguent depuis le couloir adjacent. Visiblement animée, ils font profiter la salle de classe, dans laquelle ils ne sont pour autant pas encore présents, de leur conversation. Les prunelles azurées de Cléa dévient vers la porte, alors qu'une créature mutante à la fourrure bleue qu'elle a tout au plus croisée une fois (et dont elle n'a absolument pas retenu le nom) et une jeune femme inconnue passent la porte.
McCoy. Merci à la jeune enthousiaste qui l'accompagne, elle lui permet d'éviter une potentielle bourde diplomatique.

- Bonjour Monsieur McCoy. Dit-elle en hochant légèrement la tête en direction du professeur de l'Institut, puis en posant les yeux sur la jeune femme. Enchantée mademoiselle, je suis Cléa Strange.

A ces mots, Cléa appuie sur le nom de famille que les terriens ne l'autorisent pas à arborer, tout en jetant un regard autrement plus explicite en direction de Dane. Visiblement... la sorcière semble avoir décidé de faire fit de l'autorisation des humains.

La conversation repart de plus belle entre les deux, Cléa assistant à leurs échanges d'un regard attentif. Cette demoiselle est vraiment... avide de curiosité et de connaissances. Cette seconde qualité est à louer. Cléa appréciant tout particulièrement les personnes qui ne cessent jamais d'apprendre, qui possèdent cette soif insatiable quel que soit le sujet. Quant à la curiosité par contre... elle ne fait pas toujours bon ménage dans cette équation. Il en faut. Cela est important, essentiel même. Même elle doit être pondérée, mesurée, sans quoi on obtient invariablement une catastrophe.

Un froncement de sourcils réprobateur accueille la mention des Célestes et du Tribunal Vivant et, surtout, la curiosité qui s'en suit. "Oui mais avant ?".
Voilà... nous y sommes... pile le genre de curiosité qu'il faut aborder avec d'infinies précautions. Et est-ce là toute la grandeur de l'humanité. La source de leurs erreurs également.

- Et cela est très bien ainsi. Répond-elle à la dernière phrase du mutant d'un regard appuyé.

Un sourire amusé étire cependant brièvement la commissure de ses lèvres. Nul doute que Stephen apprécierait entendre que les Dieux sont peut-être ce qui existe de plus ancien. Dans un sens, ce serait sans doute préférable. Même si son époux a en horreur la majorité d'entre eux, bien que les respectant et collaborant à leurs côtés si nécessaire, il faut bien reconnaitre que cela les arrangerait sans nul doute s'ils étaient les premiers. Mais... c'est loin d'être le cas.

- Votre... système... Commence t'elle en s'adressant à McCoy, tout en indiquant la structure de métal qui trône au centre de la pièce. ...comprend il également les autres Dimensions ? Est-ce une représentation holographique de l'état de vos connaissances actuelles ?

Il est peu probable que ce dispositif, aussi élaboré soit-il, représente l'univers connu de l'humanité en temps réel. Le présenter dans sa globalité serait déjà un prodige pour la technologie actuelle de la terre, même mutante, alors en temps réel... c'est sans doute encore trop tôt.

- C'est ti pas mignon tout ça...

Une voix au timbre railleur, ampli d'un cynisme non dissimulé, s'élève depuis le couloir. Une mutante se tient appuyée contre le montant de la porte, les bras croisés, son oeil unique passant de l'un à l'autre.
Un cache sombre camoufle son oeil meurtri qu'entourent plusieurs cicatrices parsemant son visage à l'expression dédaigneuse.


- Un humain qui se croit encore au moyen-âge, un petit insecte grouillant, un gros poilu, une extra-terrestre et...

Son oeil se pose sur Magik qu'elle dévisage quelques secondes.

- ...toi. Finit-elle, Magik semblant être la seule à réchapper au sobriquet limite insultant, bien que le ton ne soit pas moins dédaigneux pour autant.

Callisto, leader en chef des nouveaux et si contestés Morlocks, esquisse un bref sourire qui étire rapidement la commissure de ses lèvres en une expression aussi malicieuse que provoquante.

- J'hésite entre l'émotion de vous voir tous participer de bon coeur à cette fabuleuse mascarade, ou celle de vous trouver tous si pathétiques que vous ne méritez qu'à peine mon attention.

Ne pouvant que difficilement ne pas percevoir le sous-entendu de Dane Whitman, Cléa esquisse un sourire rapide en direction du chevalier noir.

Elle hoche brièvement la tête vers McCoy mais son attention est soudainement détournée de son objectif, alors que ses prunelles claires semblent percer le mur qui jouxte le couloir avec une certaine insistance. Une insistance qui perdure jusqu'à ce qu'une voix de femme se distingue et qu'une blonde apparaisse dans l'encadrement de la porte.

- En effet. Ponctue t'elle simplement lorsque Magik conclue en expliquant son point de vue à la jeune The Wasp.

- Mais ce n'est pas le seul problème. Surenchérit-elle alors que ses iris azurés se posent sur la jeune fille avec une certaine douceur, celle d'un professeur improvisé enseignant à une élève pas moins improvisée.

- Pour cartographier une dimension, il faut y avoir accès. Pour y avoir accès, il convient d'ouvrir une porte. Et lorsque l'on ouvre une porte, on s'expose à ce que les entités et les habitants de cette même dimension aient accès à la nôtre. En cela réside un grand danger selon la dimension dont il est question.

Elle fait une courte pause, ne pouvant s'empêcher de penser à la Dimension Noire dont elle est issue et qui renferme tant de créatures de cauchemars qu'elles en feraient pâlir les plus grands super-héros de la Terre.

- Il vaut en effet mieux ne pas percer le mystère de certaines d'entre elles. Même si je conçois que la curiosité est grande et qu'elle n'est pas toujours néfaste. Cependant... avant d'ouvrir une porte que vous auriez bien du mal à refermer, il est préférable de s'enquérir des dangers auprès de ceux qui savent déjà, qui connaissent déjà certaines dimensions. Vous essuierez parfois un refus, souvent même. Mais... pour certaines d'entre elles, les connaissances peuvent être partagées.

Sous entend elle par là qu'elle serait disposée à lui donner quelques informations sur certaines dimensions ? C'est ce qu'elle semble dire à demi mots sans pour autant l'affirmer ou le proposer clairement.

Une nouvelle voix se distingue vers la porte de la classe, tandis que la sorcière oscille légèrement, pivotant pour se retrouver face à une femme, une mutante, qui les épingle comme une collection de papillons sur un tableau de liège, les uns après les autres, en des termes fort peu élogieux.
Les sourcils de l'épouse Strange se froissent légèrement alors qu'elle l'écoute.

Un sourire étire la commissure de ses lèvres alors que Dane Whitman répond à celle qui n'a pas eu la courtoisie de se présenter, tout comme Magik. A croire que toutes ces personnes estiment que chacun ici est censé les connaître.

- Oh... vous savez mon cher, les fauteurs de trouble se doivent d'investir un évènement qui se veut rassembleur. Un peu comme des cafards tentent une incursion dans une cuisine... C'est dans la nature des choses. Lance t'elle d'une voix plate en direction de Dane Whitman, mais en dévisageant Callisto.

Callisto, quand à elle, frappe fort ses paumes l'une contre l'autre tout en sifflant entre ses dents.

- Ouaaaah, mais c'est qu'elle a de la répartie la boite de conserve dites donc ! Et moi qui craignais de m'ennuyer... j'ai bien fait de venir.
Et tu ne crois pas si bien dire pour les Morlocks. Elle se penche légèrement dans sa direction et le dévisage de son oeil unique d'un air narquois. Alors... chevalier sans peur et sans REPROCHES, t'en penses quoi ? Tu trouves ça comment ? C'est sympa de se faire traiter comme de la merde sur son apparence, non ?

Le ton railleur qu'elle emploie n'échappera à personne ici.

- Qui s'unissent... Répète t'elle d'un air nettement dubitatif, avant de finalement éclater d'un grand rire sonore qui perce jusqu'au couloir.

- Qui s'unissent ??? T'es encore plus crédule que je l'aurais pensé. A ce stade ça frise la débilité profonde boite de conserve. Où vois-tu une union toi ? Depuis quand les génocidaires et les exterminés font ils copains copains ? Un ramassis de faux sourires et de ronds de jambes en attendant de savoir lequel frappera en premier. Et si tu crois le contraire, tu te berces d'illusion mon gars. Lance t'elle en haussant les épaules d'un air faussement contrit.

- Ca suffit Callisto.

Une voix émerge du couloir. A croire que cette salle de classe est la plus fréquentée du Manoir en ce jour.
The place to be, comme l'on dit.

Jean apparait dans l'embrasure de la porte, le visage sévère alors qu'elle dévisage la mutante qui se tourne dans sa direction. Celle-ci ouvre la bouche toute ronde pour lui lancer une répartie sans doute bien sentie mais, allez savoir pourquoi, se retient à la dernière minute alors qu'un sourire perfide étire brièvement la commissure de ses lèvres.