Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Même joueur joue encore ¤ Tony Stark Mar 12 Déc - 22:02
Et voilà. Retour à la case départ.
Çà doit bien faire dix bonnes minutes que je suis plantée comme un piquet de bois à quelques dizaines de mètres de la tour Stark. Sans y entrer, bien entendu. Mon égo n'a aucun problème à l'admettre : en fait j'ai la trouille. Je ne pensais pas, je ne le réalise que maintenant... Maintenant que je suis face à ces deux fichues portes vitrées aux dimensions hors norme... je balise.
Faut dire que ma première et dernière visite des lieux n'a pas été de tout repos. Et vas y que je te débine, que je t'envoie une armée (littéralement, hein) de drones et de robots tueurs, et que je t'accuse de tous les maux alors que je ne connais même pas ton nom...
En fait... ça a laissé plus de traces que je ne l'avais envisagé. Et maintenant que j'y suis... que je dois passer ces portes une fois encore, je ne me sens vraiment pas à l'aise. Pourtant je n'arbore pas Mania. Je suis... bah moi... tout simplement. Etant donné que M'sieur Stark a vu mon vrai visage, et qu'il ne lui aura sans doute pas fallu plus de deux secondes pour dénicher ma véritable identité, plus besoin de dissimuler quoi que ce soit.
Sans vraiment y faire attention, je tripote nerveusement le bracelet qu'il m'a confectionné et qui devait synthétiser la molécule dont Mania a besoin pour survivre, sans boulotter toutes les cervelles humaines que je pourrais croiser. Ça a plutôt bien marché, au début en tout cas. Mais maintenant, la molécule de synthèse agit comme une drogue et il lui en faut toujours plus et plus régulièrement. Alors j'ai appelé M'sieur Stark pour voir s'il pouvait trouver une solution.
Mais... rha... je sais pas. Il a été gentil avec moi. Bon après avoir commis une tonne de boulettes, mais quand même quoi... Il me traite bien, me course pas et me fiche la paix. Et il m'aide en plus. Je ne vois pas ce qu'il me faut de plus... Et pourtant... je n'arrive pas à passer ces fichues portes. Je sens cette lancinante angoisse qui m'enserre l'estomac et elle est tellement là, tellement présente, que je dois presque lutter de toutes mes forces pour que le Klyntar reste là où il est.
Mania n'a pas reparlé depuis la dernière fois. Ça s'était produit ici même d'ailleurs... J'en viens carrément à me demander si je ne l'ai pas rêvé. Enfin, quoi qu'il en soit, elle ou il, est de plus en plus protecteur envers moi. Peut-être que je me fais de fausses idées, que ça a toujours été ainsi et que je ne le remarque que maintenant... Et, bon... comme Eugène est toujours injoignable et Eddie je ne sais où, c'est clairement pas à Carnage que je vais demander des conseils, hein...
Je fixe les portes. Encore et encore.
Pourquoi je n'arrive pas à les franchir. C'est bon, j'suis plus une gamine merde ! En fait si... J'extirpe un profond soupir tout en attrapant mon téléphone dans la poche arrière de mon jean. Je pianote rapidement et le garde serré dans ma paume à m'en faire blanchir les articulations.
Mania m'a faite grandir plus vite que prévu et j'ai toujours été assez avancée pour mon âge finalement. Mais... il faut admettre que niveau maturité émotionnelle, c'est pas encore ça... Sur ce point, je suis peut-être même en retard, mais à qui la faute... Pas de parents, une tante super loin, plus d'amis puisque je ne peux pas les mettre en permanence en danger à cause de Mania et de la vie que je mène désormais... et les seuls gens que je côtoie n'ont que défiance, mépris ou peur dans le regard quand ils me croisent.
Alors ouais... je crois que je commence à mettre le doigt sur le problème. Le rejet. Je ne veux plus... être rejetée...
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Même joueur joue encore ¤ Tony Stark Mer 13 Déc - 11:46
La Tour Stark trône au cœur de Manhattan. Puissante. Géante. Ebouriffante. Attirante. Marquante. … oppressante, aussi.
Ceux qui la voient la reconnaissent. Ceux qui la reconnaissent ont envie de la découvrir. Ceux qui la découvrent ont envie d’y demeurer, à jamais. Si le passage se passe bien, ce qui n’est pas le cas de tous. Quantité de gens ne supportent plus la vision de la Tour Stark, car elle rappelle de bien mauvais souvenirs aux personnes concernées. Certains car ils y ont été licenciés. Certains car ils y ont été mal traités, notamment dans les périodes d’alcoolisme du maître des lieux. Certains car ils y ont été interpellés, en essayant de dérober des données ou des prototypes. D’autres… parce que le contact avec Stark Enterprises n’a pas été bon.
C’est le cas d’Andi Benton.
Même si l’issue de son premier entretien avec Tony Stark fut bonne et positive, le fait est que la matière dont la jeune fille a été accueillie au premier abord fut… terrible. Abominable. Brutale. Désagréable. Honteuse.
Le Vengeur Rouge et Or a en effet été pris d’inquiétude pour cette adolescente dotée d’un symbiote, et… il a été trop loin. Beaucoup trop loin. Il s’en est excusé ; mais cela ne rattrape pas tout.
Cela justifie que, alors qu’Andi est dans l’embarras et a besoin d’aide, elle hésite à pénétrer au cœur de la Tour Stark. Elle appréhende. Elle flippe. Elle stresse. Elle angoisse. Elle… a peur.
Tony Stark l’a bien identifié dans ses maigres SMS – et il culpabilise, énormément. Surtout de la qualité de son accueil initial… mais aussi de son absence, lui qui n’est pas dans le bâtiment pour l’instant. Par message, il lui a dit qu’il la rejoindrait d’ici sept minutes. Cela fait cinq minutes et vingt-six secondes. Et soudain…
Soudain, des moteurs vrombissent dans les cieux – et une forme vient fendre l’horizon des gratte-ciels et immenses buildings. Une forme volante. Un homme volant. Un homme…
Un homme de fer.
Iron Man se projette vite, très vite. Il arrive. Il a été au-delà des limitations de vitesse pour surhumains afin de rejoindre Andi et… il arrive.
Il se pose, même, avec souplesse, fluidité et une certaine classe ; même si ce n’est pas l’objet de sa démarche, aujourd’hui. Il ne veut pas en mettre plein la vue – mais aider et rassurer. Vraiment.
« Hey. »
Sa voix déformée par le casque s’élève, alors qu’il se redresse légèrement. Andi peut découvrir… sa nouvelle armure.
Le Modèle 70. Couleurs classiques. Look vintage. Cool. Mais il n’est pas là pour parader.
« Salut. »
Il se relève, alors que plusieurs curieux et badauds se tournent, s’arrêtent pour le fixer ; pour les fixer. Les bavardages commencent déjà, évoquant notamment les errances sentimentales de Tony Stark – mais ce dernier n’en a cure. Il se tient droit, s’avance… et les nano-machines de son armure reculent sur son ordre mental. Elles le libèrent.
Et il arrive, directement vers elle.
« Que puis-je pour toi ? »
Sa voix est calme, douce ; chaleureuse. Il l’espère, en tout cas. Il l’espère… parce qu’il veut vraiment aider. Sans mauvaise surprise, cette fois-ci.
Re: Même joueur joue encore ¤ Tony Stark Mar 19 Déc - 14:03
Je le sens pas. Mais alors... vraiment pas du tout. Plus les secondes défilent, moins ça va.
Tous ces gens autour de moi. Ils grouillent de partout... ils courent, se pressent pour ne pas arriver en retard au boulot ou chez le médecin. Ils se bousculent, ne font pas attention les uns aux autres. Ils ne voient qu'eux, leur petite vie, leur nombril, sans se soucier un instant des personnes qu'ils croisent au pied de ce vaste immeuble.
Personne ne me voit. Personne ne fait attention à moi. Un ado plantée comme un piquet au beau milieu d'une esplanade n'intéresse personne. A raison.
Une épaule me percute. Elle ne dira pas "pardon". Elle ne s'excusera pas de m'avoir "dérangée". Parce qu'ici tout n'est qu'égoïsme. Chacun s'occupe de lui-même, et encore. Alors prendre garde à l'autre...
Pourquoi faire.
La rage gronde dans mon ventre. Mes cellules bouillonnent comme la mousse d'un lait prêt à déborder de la casserole. Un mélange de peur et de colère. Ma peur. Sa colère. Mais plus encore... ma peur face à sa colère. L'appréhension monte dans ma gorge comme une boule de billard coincée dans un angle. Sans issue. Sans échappatoire.
Ça va pas le faire. Vraiment pas. Je dois m'en aller. Immédiatement.
Un souffle soulève mes cheveux courts alors que je lève les yeux vers le sommet de la tour. Quelque chose arrive. Quelque chose vient. Quelqu'un. Tony Stark, armuré jusqu'aux dents, se précipite vers le sol à une vitesse défiant l'imagination.
- Vous ne pouvez pas passer par la porte comme tout le monde...
J'essaie de garder contenance, mais le fait est que je n'y suis pas du tout. Il file vers moi, il arrive vers nous. Vite. Beaucoup trop vite. Avant qu'il ne percute le sol avec une étonnante délicatesse, je recule d'un pas, sur la défensive.
Pourquoi je suis venue. Pourquoi l'ai-je appelé. Quelle idiote !
Un faible son accompagne l'atterrissage de l'homme en armure. Ce son provoque une légère déflagration qui percute mon esprit comme une gifle. Le grondement qui résonne depuis quelques secondes en moi s'intensifie, contrarié, très... contrarié. Les aigus ne sont pas suffisants pour causer des dommages à Mania, mais le Klyntar, qui y est très sensible, les a perçu malgré tout et cela semble attiser sa haine de manière totalement disproportionnée.
Je trébuche. Je ne sais même pas sur quoi. Un pavé sensiblement plus haut que l'autre. Une canette. Peut-être sur rien du tout. Peut-être que se sont mes jambes qui ne me portent tout simplement plus. Je chute lourdement, les fesses percutant le sol avec rudesse. La douleur qui devrait l'accompagner ne vient pas. Mania s'en est assurée et, tout aux prises avec la terreur qui m'envahit telle une sourde et lancinante complainte, je ne m'en aperçois pas.
Je ne m'en rends compte qu'au bout de quelques secondes. Comment... comment ne l'ai-je pas remarqué avant. Comment... n'ai-je pas vu... que j'ai perdu le contrôle.
Ma main se tend dans sa direction, alors que son casque s'est écarté de son visage, dévoilant ses traits. C'est ça. Cette vision... qui a achevé de le rendre furieux, de le faire sortir de ses gongs.
"Il" l'a vu. "Il" le voit. "Il" a décidé de prendre les choses en mains. Parce qu'"Il" estime que je dois être protégée. Protégée de lui. Iron Man.
- M'sieur... Sta...
Mania en a décidé autrement. Mes mots meurent au fond de ma gorge et je disparais sous une épaisse couche d'obscurité aussi luisante qu'une obsidienne. Je n'ai plus mon mot à dire, étrangère dans mon propre corps qui appartient désormais à un autre. C'est la première fois que ça arrive. Je ne sais pas... je ne sais pas comment gérer ça... Je suis totalement...
Impuissante.
Deux appendices de ténèbres s'écartent de mon bras. Le premier percute sèchement un civil qui déambulait sur le parvis et qui, dans son grand égoïsme de terrien, n'a rien capté de ce qu'il se passe pourtant sous son nez. Le second happe une jeune femme à quelques mètres et l'attire avec brusquerie vers nous.
Si personne n'intervient, le malheureux va percuter le mur de la tour et sans doute être tué sur le coup. Quant à l'autre... il est déjà trop tard. D'épais filets de sang noirâtres s'écoulent de la gueule béante de Mania, qui vient de se refermer sur le visage de la malheureuse.
Une terreur sans nom m'envahit. Il vient de tuer quelqu'un. Je viens de tuer quelqu'un. C'est la première fois... la première fois qu'il... que je...
Nuque brisée. Os qui se disloquent. Sang qui afflue, coule.
Des images de cauchemar défilent dans ma tête sans que je ne puisse rien faire pour les empêcher. Je hurle en silence. Mon esprit pousse des cris terrifiants. Je supplie, j'implore. Mania... arrête... je t'en prie... Mais le noir est de four. L'obscurité est totale. Il m'entend, mais il ne m'écoutera pas. Il me le fait très clairement comprendre. Tony Stark n'est pas bon pour nous. Est-ce là son opinion. Est-ce là son appréciation de la situation.
Il plante ses griffes dans les pavés clairs du parvis de la tour Stark. La pierre cède avec une étonnante fragilité, comme si elle n'était guère plus solide qu'un morceau de polystyrène. Fragile, sans défense.
Sa gueule béante, menaçante, s'ouvre en grand alors que deux mots sont prononcés. Ou plutôt... un nom.
TONY STAAAARK !
Trois constats s'imposent désormais.
Le premier. Mania possède bel et bien une conscience et elle a choisi de se révéler de la pire des manières. Le second. J'ai été naïve. Monsieur Stark avait raison. Je ne contrôle rien du tout. Si tout s'est bien passé jusqu'à présent, c'est parce qu'"Il" l'a bien voulu. Et le troisième...
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Même joueur joue encore ¤ Tony Stark Mar 19 Déc - 16:30
Non. Non, non, non, non. Non ! Pas ça ! Pas maintenant ! Pas comme ça !
Ces pensées hurlent, s’expriment, transcendent l’esprit d’un Tony Stark arrivé vite et bien auprès d’Andi Benton, dans l’espoir de la trouver – et de l’aider. La première partie est réussie : il l’a trouvée. Mais pour l’aider… Pour l’aider, ses tripes lui disent soudain qu’il est trop tard. Trop tard pour gérer son problème du moment… trop tard, aussi, pour protéger les gens autour d’eux.
Protéger les gens autour d’elle – les protéger d’elle, surtout.
« NON !! »
Un cri de désespoir et de rage s’échappe de la gorge de Tony, alors qu’il voit… l’horreur. L’horreur se dérouler devant lui. L’horreur se déverser d’Andi.
La mort. La mise à mort. La mort imposée à autrui par… Andi. Non. Par Mania. Par le symbiote.
Il le savait. Il a envie de dire qu’il le savait… mais son cœur est trop serré pour cela. Tout est allé si vite.
En arrivant, Tony identifie immédiatement que quelque chose ne va pas. Même s’il connaît peu la jeune fille, il a croisé suffisamment de personnes et mené suffisamment d’échanges pour sentir les choses. Ça ne va pas, alors. Ça ne va pas, et… et il a une seconde d’hésitation ; trente secondes, plutôt.
La fatigue. L’usure. La peur de mal faire. L’appréhension. La crainte de mal s’exprimer avec quelqu’un de plus jeune, d’une autre génération. Il y a quantité de raisons pour expliquer cela – mais le final est le même. La conséquence est similaire.
Le symbiote s’emballe. Le symbiote s’anime, s’élève, se déclenche… et s’en prend aux gens autour. Deux personnes autour.
Un homme, envoyé brutalement plus loin ; il aura des blessures, des fractures, des dommages internes. Il mettra des mois, des années à se remettre. L’autre a moins de chance. L’autre, une femme, elle… elle est… elle subit… Le pire. L’horreur.
Tony recule, devant un tel spectacle. Après tout ce qu’il a vécu, tout ce qu’il a croisé, tout ce qu’il a combattu… il recule, quand même. Il a une nausée, encore. Il a du dégoût, encore. Il se fige, encore. Un instant. Un instant de plus.
Un instant de trop.
Le symbiote hurle, son nom, et cela provoque… une réaction. Une colère. Une rage. Une fureur. Une boule de fureur et d’indignation dans les tripes de Tony, qui remonte – et déclenche la suite. Et enclenche ses actes. Et provoque ses réactions.
« ARRÊTE ÇA ! TOUT DE SUITE !! »
Il hurle. Une pensée permet de rappeler les nano-machines, qui se greffent à lui et ramènent l’armure. Elle est là. Elle est prête. Elle est armée. C’est bien.
Sans attendre, Tony l’utilise. Et hurle, encore.
« RELÂCHE-LA ! TOUT DE SUITE ! JE L’EXIGE ! MAINTENANT !! »
Il hurle. Il exige. Il commande. Au symbiote. Tony a bien conscience de ce qu’il se passe – Andi perd le contrôle. La créature s’en empare.
Il le savait. Il l’avait dit. Il avait prévenu. Il n’en dit rien. Il ne jubile pas. Il ne parade pas. Il s’inquiète. Il angoisse. Il agit.
Il déclenche des tirs… non pas sur le symbiote, mais autour. En formant un cercle, autour. Un cercle…
… de flammes. L’une des faiblesses des symbiotes ; avec le son. Il garde cet atout en réserve.
« Je sais que tu m’entends. Je sais que tu me vois. Je sais que… tu me veux. Okay, j’ignore pourquoi – mais je le sais. »
Sa voix résonne, alors que les flammes se déclenchent et s’organisent. A proximité, la foule hurle ; terrorisée. Des secours arrivent déjà, leurs sirènes approchent. Il les a prévenus. Pas assez vite. Comme il n’a pas réagi assez vite. Il s’en occupera plus tard. Il culpabilisera plus tard.
Avant… il gère. Avant… il avance. Au cœur des flammes. Vers le symbiote.
« Relâche-la. Relâche… la p’tite. Et on pourra… parler. Ou se battre, je m’en fous. Relâche-la… ou je te la fais lâcher. Ou… je l’arrache de toi. En ne laissant que des lambeaux que même Carnage ne voudrait pas récupérer. »
Il le croit. Il le fera. Il est déterminé, acharné. Enragé…