Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales. | Le Jour de M [Monet] | Messages : 240
Date d'inscription : 04/08/2020
Emploi/loisirs : Co-dirigeant de Krakoa. Ancien (?) Prophète mutant.
Situation : Prêt à tout pour assurer la survie de son rêve devenu réalité.
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Le Jour de M [Monet] Sam 16 Jan - 22:50 | |
| Genosha. Petite île située près des plages de l'Afrique. Longtemps Nation oubliée, méprisée, moquée par les autres pays, mais qui a su se créer un nom au XXe et au XXIe siècle. Hélas, pas de la meilleure des façons.
D'abord, Genosha a été connue comme nouveau fleuron technologique et financier, basant sa réussite sur un mensonge ; une horreur. Ils disaient accepter les Mutants, pour une collaboration efficace avec les Humains. Faux.
Les Humains abusaient des Mutants. Les Mutants n'étaient que des esclaves – privés littéralement de leurs pensées, de leur libre-arbitre. Un enfer, que des Mutants venus d'ailleurs ont fait exploser... et ils sont partis.
Genosha est alors devenue une honte. Un pays en ruines, en plein chaos ; en pleine implosion. Des Mutants sont revenus, d'autres super-héros aussi ; mais cela n'a rien changé. Il a fallu... qu'il arrive. Lui.
L'envahisseur. Le conquérant. Le maître... du magnétisme. Magneto.
Devenu meneur de Genosha, et l'ouvrant à des milliers, des millions de Mutants. Cela a fonctionné. L'île a repris sa grandeur, se concentrant sur ces Mutants si longtemps utilisés ; enfin libérés, enfin heureux. Enfin... ensemble.
Cela n'a pas duré. Des Sentinelles ont été lâchées – et l'horreur s'est abattue sur Genosha. Qui a connu son ultime chute, sa dernière épreuve.
L'annihilation.
Genosha n'est plus que ruines. Les Sentinelles ont tout détruit, tout anéanti. Il y a eu des survivants... mais si peu. Trop peu.
L'île est brisée. Quelques pauvres âmes y errent encore, mais il n'y a plus que désolation, ici. Des existences détruites – des rêves brisées. Des espoirs déçus.
Certains plus évidents que d'autres.
La forteresse de Magneto. Le cœur de son pouvoir – le centre politique et gouvernemental de Genosha. Le symbole de la Nation des Mutants.
Les Sentinelles ne l'ont pas détruite ; par provocation. Pour qu'elle reste, pour qu'elle perdure. Pour que le symbolisme demeure... alors qu'il n'y a plus rien, autour.
Plus rien... plus personne. Ou presque. « Bonjour. »Une voix s'élève au cœur des ruines, à proximité de la forteresse de Magneto – là où le rendez-vous a été donné. Là où Monet St-Croix a été sommée de venir.
Là où il l'attend. « Je suis... satisfait de ta venue. »Il apparaît, et se révèle pleinement à M, au cœur des gravats.
Magneto. Le maître du magnétisme – qui flotte, avec charisme et puissant ; même ici. Même au cœur des ruines. Même dans la ruine de son rêve. « Quelles... sont tes impressions, sur tout ceci ? »Il la fixe, curieux. Intrigué. Intéressé. De la réponse de M vont dépendre bien des choses – bien des possibilités. Bien des projets, aussi. Bien des rêves... si Genosha en permet encore. |
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Re: Le Jour de M [Monet] Dim 17 Jan - 2:41 | |
| Quelque chose d'aisé, en théorie. Se rendre sur Genosha, la nation meurtrie, le No Man's Land. Le fief de Magneto. Répondre à l'invitation de l'un des plus grands terroristes de sa génération - et d'un ancien compagnon d'armes. Layla l'avait prévenue, mais que risquait-elle ? Oui, que risquiez-vous, quand vous n'avez besoin de personne pour vous rendre sur l'île ou la quitter ? Que risquiez-vous, quand l'expérience vous a démontré à maintes reprises que votre corps était indestructible ? Que risquiez-vous, quand vous vous étiez refusée à la mort elle-même ? Layla le lui avait pourtant dit, elle qui avait pourtant bien moins d'expérience auprès du maître du magnétisme : sa perfection, réelle ou affichée, ne la protégerait pas ... Ce sobriquet, il ne l'avait pas usurpé ; le maitre du magnétisme était expert en attraction, sous toutes ses formes. Elle avait balayé sa méfiance d'un revers de la main, car Layla elle-même n'était en mesure de lui dire où cela se finirait : "Mal" n'était pas assez précis. La confronter à la réalité n'avait pas été efficace : Monet ne se laisserait psychanalyser de la sorte, fut-ce par une amie proche. Son amour-propre, dans son état, l'en gardait. La mutante avait pour l'occasion sorti la tenue qu'elle avait porté au cours de ses aventures avec le gardien de Genosha, et avait décollé, inconsciente, pour une traversée du globe en solitaire. Elle laissait derrière elle une gamine qui en savait trop, attablée et le visage enfouie dans ses mains : "J'essaye de changer quoique ce soit, et le destin revient toujours me mordre le derrière" avait-elle coutume de dire. Monet ne s'en était pas rendu compte tout de suite, mais Layla avait peut-être raison. Elle n'avait pas pour habitude de voler de la sorte, sur un coup de tête ... Et jamais pour rejoindre un champ de ruines à l'autre bout du globe. Elle s'y était reprise en plusieurs fois. Elle s'était arrêté au Cap Vert, avait contourné l'Afrique par le Nord en s'arrêtant à Constantine, au Caire puis à Dubaï. C'était comme si, d'elle-même, elle avait tout fait pour éviter cette rencontre. La voulait-elle vraiment ? Mais il restait cette voix. La voix de M, qui considérait ce doute avec dédain et la confrontait directement : Que risques-tu ? M, le monolithe qui l'aurait persuadé qu'elle aurait pu mettre fin aux manigances de Magneto à elle seule. M, la perfection incarnée qui ne souffrirait d'aucune contradiction, pas même de sa propre psyché. M, le château de cartes qui sous-estimait Magneto, comme il sous-estimait bien des interlocuteurs ... Magneto trouva Monet prostrée près d'un cadavre. Celui-là semblait plus récent, mais il ne différait en rien des autres, de ces squelettes foudroyés par les sentinelles ou de ces dépouilles piégées sous les gravats qui n'avaient pas eu la chance d'une mort rapide. L'avait-il fait à dessein ? S'il s'était présenté quelques minutes plus tôt, il aurait confronté M, qui l'aurait jaugé, qui l'aurait sarcastiquement complimenté sur son choix de résidence ... Cette M-ci, qui prenait appui sur les autres pour se protéger, ne pouvait rien faire face à des cadavres. Cela conjurait trop de mauvais souvenirs. " Celui-là est tout récent. " déclara Monet, " Ils sont presque tous morts, mais les survivants trouvent encore le moyen de ... " Elle se releva pour faire face au maître de la confrérie, pour lui répondre sincèrement. " J'ai vu les images. Je les ait entendu en parler, à l'Institut ... Le voir en personne est ... différent. " Monet se pencha pour récolter une poignée de sable blanc ... Etait-ce seulement du sable ? De la poussière ? Des ... cendres ? Elle le tamisa des doigts, observant les traces laissées sur son gant. " A quoi est-ce que tout ça rime, Magneto ? "
Dernière édition par Monet St. Croix le Dim 17 Jan - 21:36, édité 1 fois |
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Re: Le Jour de M [Monet] Dim 17 Jan - 20:55 | |
| Magneto reste silencieux, alors qu'il pose sa question – qu'il enclenche une conversation, pense-t-il. Mais il comprend très vite son erreur.
Il trouve M aux côtés d'un corps... d'un cadavre. Récent.
Il ne l'a pas préparé. Il ne savait rien de sa présence ici ; enfin. Il s'en doutait. Il se doutait que ce Mutant était mort... mais il espérait le contraire. Il espérait qu'il survive ; qu'il vive.
Il espérait que Genosha compte aujourd'hui autant d'âmes que la semaine dernière. Il l'espérait ; comme tant d'autres choses.
Comme... tant de fois. Déçues. « A rien, disent certains. Ils sont nombreux. »Sa voix est lente, longue. Il continue de léviter au-dessus du sol, et s'approche lentement de Monet. Il fixe sur elle un regard doux.
Il est ému, par sa détresse. Une part de lui prépare déjà des manœuvres pour en profiter, pour ses plans... mais l'essentiel de son être est troublé, par sa tristesse. « Je ne le pense pas. »Il compâtit ; vraiment. « Son nom mutant m'était inconnu ; son nom humain était Steve. Il avait récemment rejoint Genosha, après avoir fui l'Afrique du Sud. Il n'avait pas été informé du... destin de Genosha. Il avait en tête la grandeur de la fameuse Nation des Mutants. »Un sourire triste et amer passe sur son visage. « Il a été déçu... mais il a voulu rester. Mettre ses capacités au profit des autres – mais il a attiré la jalousie, les crispations. Il avait vécu l'horreur... mais il avait mangé à sa faim, il était bien portant. C'est un rêve, pour ceux qui errent ici. »Magnus vient se glisser derrière le cadavre, et lève lentement ses mains. L'énergie électromagnétique apparaît.
Il l'utilise, pour faire léviter le corps. Pour l'amener ailleurs – pour l'évacuer, directement dans un coin. Il l'y pose avec douceur, et le recouvre alors de gravats.
Une tombe. Il forme une tombe, pour le disparu. « J'ignore les responsables de ces actes, M. J'ignore s'ils sont la responsabilité des survivants de Genosha – ou des Humains qui, par amusement, par plaisir, viennent chasser ici. »L'énergie électromagnétique s'empare de tout l'être du Mutant. La colère grogne, en lui. Il n'a aucune envie de la contrôler ; comme souvent. « Oui, tu m'as bien entendu. J'ignore à quoi tout cela rime, M. Je sais simplement que, de tous les actes dans mon existence difficile, faire de Genosha la Nation des Mutants est l'un de ceux dont je suis le plus fier. Cassandra Nova, sœur cachée de Charles, m'a pris Genosha... et a pris des millions de vies. »Ses poings se serrent, par réflexe. C'est un élément encore difficile à pardonner, entre lui et le Professeur X. « Je sais que je suis criticable – haïssable ; je le sais. Mais. Mais je vis ici... je survis ici, avec quelques autres. Des pauvres âmes sans eau, sans nourriture – et qui sont chassées par des Humains, avides de sang. Je ne l'accepte pas. »Magnus se tourne vers Monet, et exprime clairement ses sentiments. Ses pulsions.
Sa rage. Si terrible – si brûlante. Si absolue. Si invincible. « Le rêve de Charles... est beau, pur ; noble. Comme un rêve. Qui ne correspond en rien à la réalité. Qui ne survit pas au réel. Qui ne ramène pas à la vie... qui ne protège pas des monstres. Les monstres ne sont pas tous Humains – mais beaucoup d'Humains sont monstrueux, M. Je refuse que cela se poursuive. Je refuse que des pauvres âmes souffrent. Je refuse de patienter le temps nécessaire pour leur cœur de s'ouvrir. Ils nous tuent... je tue. Dis-moi, M, sur la tombe de Steve... quel est le mal à cela ? »Sa voix se crispe un peu – mais elle reste sous contrôle. Elle reste posée. Il reste calme.
Pour l'instant. |
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Re: Le Jour de M [Monet] Mar 19 Jan - 17:59 | |
| Les grands discours, les grands idéaux. Magneto et le Professeur, ils étaient semblables sur ces points. Seule, isolée, perdue au large des côtes africaines, l'ancienne élève de l'Institut Xavier avait tout pour être crédule, et elle l'était, en partie. Mais il était une réalité qui affectait Monet apparemment bien plus que Magneto. Peut-être était-ce dû au fait qu'il y était trop habitué ? Peut-être s'était-il lui aussi constitué une carapace, à l'image de son casque. Ou bien peut-être était-ce que l'horreur à laquelle il était confrontée quotidiennement, par son échelle, l'avait insensibilisé à ces tragédies plus petites, plus intimes ? La tombe était une initiative bienvenue, c'était indéniable, mais quel était sa visée réelle ? Etait-ce pour participer au chagrin de son invitée ? Etait-ce pour lui-même, par orgueil, pour s'excuser de ne pas l'avoir plutôt, de lui-même, alors que ses journées entières étaient passées à "améliorer" ce morceau d'enfer sur terre ? M s'était relevée et observait le survivant de l'holocauste avec morgue. " Il est MORT, Magneto. " insista-t-elle, " Qu'est-ce que cela peut lui faire, que l'on tue des humains ? Qu'est-ce que ça peut faire, qu'il ait été tué par des humains, des mutants ou le damné climat ? " Elle fulminait. Intérieurement, elle était retournée ... Mais peut-être pas encore de l'état que Magneto voulait lui faire attendre. " Crédieu, toi ou le professeur, vous êtes pareils. Évidemment que son rêve ne ramènera personne, mais qu'en est-il de ton rêve, à toi ? Regarde où on en est Genosha ! Tu n'as pas d'eau, pas de nourriture, et même pas de damné moyen de prévenir les nôtres qu'ils vont venir s'échouer ici pour mourir comme ... ce pauvre homme ! Je suis horrifiée à l'idée que tu parles de lui comme si tu l'avais toujours connu ! " A bien y réfléchir, cette tombe lui apparaissait de plus en plus comme un monument à son propre orgueil. Un signe de respect qui n'aurait guère existé que pour mieux apparaître dans les yeux de sa victime du jour. " Tu restes là à ruminer, avec un unique bâtiment à ton effigie, sur des ruines ... Et tu veux tuer plus d'humains ?.. Tu sais, j'ai toujours admiré tes idées, comme j'ai admiré celles du Professeur ... Mais regardez où ça nous a mené ! Toi en souverain vengeur d'une île de cendres et lui en marionnette du gouvernement américain ! Où est-ce que cela nous mène ? Nous, les mutants, puisqu'il font utiliser de grands mots ? " A son tour, elle flottait, rejoignant Magneto dans les airs, comme pour mettre à mal cette espèce de relation paternaliste qu'elle avait trop souvent vu entre le fondateur de la Confrérie et ses ouailles. " Je pensais que tu n'aurais pas oublié, toi, ce qui fait de notre peuple des survivants. Grands dieux, est-ce que l'on en est arrivé là ? Tu sais, j'ai pensé qu'on était proches ... Je ... Je n'ose pas imaginer ce que tu as vécu, mais moi, j'ai failli ne jamais sortir de Sarajevo. Ils se fichaient bien de savoir que mon père était dignitaire, et ce n'était pas parce qu'elle était mutante qu'ils en voulaient à ma mère, c'était parce qu'elle était musulmane. Tu veux savoir ? Le souvenir le plus ancien que j'ai, c'est quand j'ai commencé à marcher : j'avais tellement envie de m'évader que j'ai profité d'une porte ouverte pour sortir du consulat, et un sniper a tenté de m'aligner. " C'était un souvenir douloureux pour elle, un de plus. " Quelle espèce de sombre petite raclure tire sur une gamine d'1 an ? " Un Humain, aurait-elle pu répondre, mais un Mutant aurait pu faire de même. La génétique n'avait plus rien à voir avec le caractère inique des sentiments qui sommeillaient au fond de l'espèce humaine, chez ses prédécesseures comme chez ses successeurs annoncés. " Mes parents se sont affolés, ma mère a essayé de sortir mais les gardes du consulat l'ont retenu. Et en fin de compte, ce sont des miliciens qui m'ont sauvé, pour me rançonner à mes parents en échange de nourriture et d'eau, dans une damnée ville en cendres pas si différente de Genosha. " S'ouvrir comme cela, elle n'en avait pas l'habitude. L'un dans l'autre, Magneto avait peut-être déjà gagné, en perçant l'armure de M. " J'en veux aux Humains. " admit-elle, " Évidemment. J'en ai tous les droits. Mais j'en veux aussi aux Mutants, car c'est un Mutant qui a tué ma mère : Mon propre frère. " Elle marqua une pause, pour avaler avec difficulté, retenant les larmes avec toute la force de son être. " Il l'a ... dévoré sous mes yeux ... Un Mutant, Magneto ! Il a massacré sa propre mère devant les yeux de sa sœur, et il y a pris plaisir ! Est-ce qu'on les protègent, eux aussi ? Est-ce que l'on tuera, pour eux ? " La réponse, pour elle, était déjà toute trouvée. " Combien de monstres y a-t-il chez nous, Magneto ? Pour chaque idéaliste, il y aura toujours un Emplate, un Apocalypse ... Un fou qui tuera non pas pour sauver la race mutante, mais pour assouvir une soif de sang ... Pour se comporter comme les humains. " Il y avait un brin de résignation, dans la voix de la mutante. " Qu'est-ce qui nous différencie d'eux, vraiment, si on a les mêmes pulsions ?.. Nos pouvoirs ?.. Toi ou moi, nous arrêter coûterait la vie de milliers d'entre eux ... Mais à quoi bon ?.. Si l'on suit ce chemin, si on se contente de détruire ... La seule chose que les humains verront, c'est que nous sommes peut-être même plus ... humains qu'eux.
Et si on doit devenir ainsi ... Eh bien, je préférerais voir notre race disparaître, aussi vite qu'elle est apparue. " |
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Re: Le Jour de M [Monet] Mer 20 Jan - 12:05 | |
| Monet St-Croix explose. De colère. De fureur. De douleur. D’indignation. De souffrance si longtemps réprimée. Il laisse faire.
Magneto ne dit rien, alors que la jeune mutante se redresse, hurle, vole ; crache littéralement sa rage, sa frustration. Il ne dit rien. Il ne fait rien.
Il la fixe. Les bras croisés.
Il l’écoute. Il ne fait pas qu’entendre ses cris, son argumentaire si divers et si troublant. Il l’écoute. Il lui prête attention.
Il analyse, il étudie chaque élément… mais il se laisse emporter par ses dires, aussi. Il ressent l’émotion de Monet, et se laisse prendre par elle. Par ses douleurs. Par ses regrets. Par ses crispations. Par sa colère, contre l’univers – contre un destin évidemment contraire.
Il la laisse faire, ainsi. Il la laisse se libérer… se lâcher ; tout lâcher. Jusqu’à ce qu’elle termine.
Jusqu’à ce qu’elle s’arrête – sur une question. Une question terrible. Une question qui… ne le trouble pas, cependant. Tout comme le constat si amer, si désespéré qui conclue la diatribe de M. « Les Mutants se sont faits connaître au XXe siècle, M, mais ils existent depuis longtemps. Apocalypse est un exemple évident, mais les Externels confirment l’antériorité de notre race… de notre peuple. Nous avons toujours été présents – nous avons juste été plus chassés, plus traqués, plus exterminés dans le passé. La technologie moderne a rendu les pratiques d’extermination plus difficiles à couvrir. »Sa voix est calme, posée. Il ne tombe pas dans le piège d’une bête leçon d’histoire – il parle, simplement. Comme à une égale. A la différence de Charles, toujours si professoral dans ses approches. « Et pour te répondre… qu’est-ce qui différencie les Mutants des Humains ? La réponse est simple, bien que cruelle. Les rôles. Les rôles qui sont les nôtres. Les places qui sont les nôtres. »Il plonge un regard sombre et terrible dans les yeux de M. « Nous sommes leurs victimes. A l’heure actuelle. Depuis des siècles, même si nous pouvons le décompter seulement depuis le XXe siècle. Les Mutants sont victimes des Humains. Nous sommes traqués. Nous sommes chassés. Nous sommes torturés. Nous sommes tués. A cause de nos différences. Parce que nous sommes différents. »Sa voix devient plus forte, plus passionnée. « Ils nous tuent, M, parce que nous sommes différents – comme des Humains ont tué d’autres Humains à Sarajevo, M. Comme des Humains ont parqué des Juifs dans des camps, et ont sciemment, scientifiquement, par logique, préparé leur mise à mort, lente et douloureuse. Voilà notre différence, M. Je ne saurais jamais dire que les Mutants sont meilleurs que les Humains – je le souhaite, je l’espère, je le rêve. Mais je l’ignore, encore. Car… nos places demeurent les mêmes. Les Mutants sont victimes des Humains. Et je ne l’accepte plus. »Ses poings se ferment, sous sa détermination. « J’entends bien entendu ce que tu dis sur le destin tragique de tes proches – j’en suis sincèrement désolé, car je sais combien la trahison est terrible, surtout si elle est proche. Mais… l’action d’Empathe ne discrédite pas tous les Mutants. J’entends déjà tes arguments pour dire que les actions de quelques Humains ne doivent pas condamner toute l’Humanité – mais les faits sont trop lourds, M. Trop nombreux. Tu as évoqué Sarajevo. Je parle de la Shoah. Dois-je en dire plus ? Dois-je en rappeler plus ? Tu dis que mes rêves ne sont pas meilleurs que ceux de Charles, que je demeure dans ma citadelle intacte, au cœur des ruines de Genosha… mais ce ne sont pas mes rêves qui mènent à cela ! Je n’ai pas choisi que la citadelle demeure, M. C’est là le tour cruel et vicieux de Cassandra Nova, qui nous provoque encore ! Je ne nourris pas de rêve, en dehors de mon espoir que les Mutants soient meilleurs que les Humains. Ce qui m’anime n’est pas un rêve, comme Charles… mais une pulsion, un besoin, un cri ! Un cri, M ! Un cri pour survivre ! Une pulsion de vivre ! Un rejet du fouet, des coups portés par les Humains ! Voilà ce qui me pousse, voilà ce qui me guide ! J’ignore si nous serons meilleurs qu’eux… mais je le dis, je le vis, je le jure – je refuse que les Mutants soient encore soumis et assassinés par les Humains ! C’en est trop ! L’Humanité a prouvé depuis des millénaires sa propension à s’auto-détruire, à multiplier les actes abominables contre ce qu’elle trouve différent ! Et je refuse que cela perdure ! Peut-être serons-nous meilleurs, peut-être pas… mais il est temps que cela cesse ! Il est temps que cela se termine ! Il est temps que les oppresseurs s’arrêtent – et s’ils ne le veulent pas, je les forcerai ! Pour Genosha ! Pour la Shoah ! Pour Sarajevo ! Pour tous leurs crimes ! Et si je dois faire cela seul… qu’il en soit ainsi ! »Magnus s’emporte, et lève une main puissante vers Monet.
Pour l’inviter à le rejoindre – pour l’accompagner. Pour combattre, avec lui. Pour survivre. |
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Re: Le Jour de M [Monet] Ven 22 Jan - 10:45 | |
| M avait écouté, calmement et patiemment ... aussi patiemment qu'il le lui était possible. Il l'avait écouté, elle le lui devait au moins ça. Le discours était passionné. Le verbe emporté. Elle... était encore trop prise dans ses douloureux souvenirs pour soupeser l’entièreté de la trame que soutenait Magneto. Toutes ces histoires de mutants immémoriaux, elles les avaient entendus ... Elle avait même pu en faire l'expérience directement, mais elle n'allait certainement pas les comparer à ses contemporains, aux mutants qui avaient véritablement soufferts, eux... Qu'était Apocalypse, sinon une abomination assoiffée de sang ? Il en allait de même pour Séléné. Ils n'étaient pas en mesure de connaître la véritable souffrance des mutants du monde moderne, eux qui ne l'expérimentaient qu'à l'aune de leur suffisance millénaire, bouffis qu'ils étaient par leur supériorité supposée.
Pour ce qu'elle en avait à dire, ils n'étaient guère plus mutants que les inhumains.
" Je n'ai pas vécu la Shoah, Magneto. Ciel, je me demande même si je n'étais pas trop jeune pour vraiment vivre Sarajevo ... Il ne m'en reste que des échos, des sensations d'une époque où je craignais encore les humains... Mais j'ai vécu ce que mon frère a fait, ce qu'il a fait subir à ma famille. Je sais ce que cela représente. " Monet s'arrêta pour soutenir directement le regard de Magneto, " De ça, je ne me rendrais pas coupable. De victime, je peux passer chasseresse. Mais je ne passerais pas de chasseresse à bouchère. Tu ne sais pas si les mutants pour lesquels tu te bats en vaudront la peine. Je ne le sais pas plus ... Ce que je sais, c'est que je vaux mieux que tous ces fous qui s'entretuent pour des raisons obscurantistes ... Et j'entends bien le rester. "
Elle n'en était pas à accepter la main tendue, pas encore.
" Il faut qu'ils s'arrêtent. Sur cela au moins, nous sommes d'accord. " énonça la "mutante parfaite", " Le Professeur n'accordait pas assez de place à la colère et à la destruction de l'injustice dans son credo. Sur cela également, je te suis. "
Mais le moment semblait se rapprocher...
" Je t'ai accordé ma confiance par le passé. Je suis en mesure de le refaire mais ... " continua-t-elle, " ... Mais ne compte pas sur moi pour te suivre jusqu'au meurtre de masse ... Jusqu'au génocide. "
Son regard passait de sa posture conquérante, à son regard résolue, et de l'un à l'autre, comme pour le jauger ... Même après tout ce que le maître du magnétisme avait pu dire.
" Je suis prête à te suivre, mais certainement pas comme un larbin dépourvu de libre arbitre : J'ai entendu avec de nombreux détails ce que la Confrérie avait pu faire, par le passé, et je ne m'abaisserais pas à être un vulgaire pion dans ce qui se prépare. "
Du reste, le pion avait toujours été l'apanage de Layla. Monet, elle, était une reine.
" Je sais déjà qu'il y aura des secrets et des contreparties. J'ai déjà pu voir ce que remettre en question tes vues pouvait avoir comme résultat. Je suis reconnaissante de la confiance que tu m'as accordé, en m'invitant ici. Mais si tu veux que nous œuvrions ensemble, alors voilà mes exigences. "
Lévitant de nouveau face à lui, elle déploya le bras dans sa direction.
" Si tu estimes pouvoir t'y tenir... Alors tu pourras compter sur mon aide. "
Avant d'ouvrir la main, prête à sceller l'entente. |
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Re: Le Jour de M [Monet] Ven 22 Jan - 14:55 | |
| Magneto reste silencieux, après son discours – sa diatribe. Son acte de foi.
Il a conscience de s’emporter souvent, il a conscience que beaucoup peuvent moquer ses élans… il s’en fiche. Il vit ce qu’il dit. Il pense ce qu’il dit. Il ressent ce qu’il vit. Il a vécu l’horreur, bien trop de fois – il refuse que cela se représente ; que cela revienne.
Magnus entend tout faire pour empêcher que l’horreur des Humains s’abatte encore, notamment sur les Mutants. Tout. Y compris perdre son âme… et la salir à jamais.
Même s’il a conscience qu’il ne peut exiger cela d’autrui. Même s’il a conscience qu’il lui faut être tolérant – patient. Ouvert d’esprit, alors que les autres se positionnent autour de lui.
Comme M.
Vers qui il tend toujours sa main, calme et immobile ; figé. Alors qu’elle parle.
Alors que Monet St-Croix s’ouvre à lui… s’ouvre à elle-même, aussi. Surtout.
La jeune Mutante fait face à son cœur, à son âme. A ce que cette discussion fait remonter. A ce que le cadavre de Steve fait rejaillir. C’est difficile. C’est douloureux. C’est brutal. C’est… grandir.
Le maître du magnétisme se réjouit bien entendu de la décision de son interlocutrice, de son final – oui, même avec ses doutes, avec ses réserves. Il sait, bien sûr.
Il sait que les enfants de Charles ne peuvent pas rejoindre, sans évoquer et forger des dizaines de garde-corps, de protection, de sécurité. De menaces. Il comprend.
C’est beaucoup, pour eux ; pour elle. C’est aller de l’avant. C’est dépasser un idéal pur et beau, mais bien trop optimiste ; bien trop enfantin. C’est abandonner des certitudes idéalistes, pour se confronter à la réalité… au brutal quotidien d’un monde sans pitié.
Qui va, alors, recevoir ce qu’il a semé. « Soit. »Il s’avance, légèrement. Il bouge, quelque peu. Il s’approche. Et s’empare de la main de M. « Cela… me convient. »La poignée de main est virile, sans être abusive. Son visage n’exprime aucune émotion, aucune satisfaction ; bien qu’il en ressente, en lui-même. Il reste sous contrôle, cependant. En maîtrise. « Bien… des erreurs ont été commises, au cours de mon existence. Je ne suis ni un saint, ni un diable. J’ai… conscience d’avoir perpétré des actes, sous le coup de la colère, de la fureur, de la vengeance, de l’aigreur. Des actes critiquables, des actes dénonciables. J’en regrette certains. Pas tous. »Lui aussi s’ouvre. Lui aussi est honnête. Cela peut déplaire. Cela n’est que lui. « Je n’exigerais rien de toi, hormis une présence et une assistance quand nos frères et sœurs Mutants sont en difficulté – sont menacés, par l’Humanité ou d’autres dangers. Je n’entends pas provoquer de génocide, M. J’entends rééquilibrer la balance, j’entends mettre les Mutants dans une situation de supériorité, pour les sortir de cette soumission et de ces mises à mort quotidiennes… mais je ne hais pas l’Humanité, de principe. Je hais ce que font les Humains – ce que deviennent les Humains, ce que sont les Humains quand ils font face à la différence. Je hais cela. Je les hais ainsi. Je… les méprise, ainsi, et j’entends m’en défendre – nous en défendre. »Magneto lâche la main de M, et recule. Il acquiesce, gravement.
Et reprend lentement la parole, d’une voix toujours intense. « A ce titre… Nous avons débuté ce moment en évoquant la mort du Mutant Steve, M. Un Mutant dont j’ignore le nom mutant qu’il s’est donné, ce qui me chagrine. Je… souhaite découvrir plus, sur lui. Et notamment… les conditions de sa mort. Pour que la Justice Mutante s’exerce sur les responsables. Souhaites-tu… m’accompagner ? »Ce n’est pas un piège. Ce n’est pas une manœuvre. Ce n’est pas un plan. C’est une première étape. C’est un premier pas.
C’est un enrôlement. |
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Re: Le Jour de M [Monet] Mar 26 Jan - 22:26 | |
| Etait-ce cela auquel M s'attendait ? Un Magneto ouvert, un Magneto honnête, un Magneto presque repentant ? Certainement pas.
Nombreux auraient été ceux à ne pas lui laisser le bénéfice du doute, et Monet, en temps normal, leur appartenait.
Etait-elle allée trop loin, aujourd'hui ? Probablement.
Après tout ce qu'elle avait révélé, après cette discussion, Monet pouvait se prêter à croire Magneto. Elle pouvait, au moins un peu, essayer de se glisser dans ses bottes et de comprendre son point de vue. Elle ne l'admettrait jamais, mais cette empathie pouvait être la pire des faiblesses des télépathes, comme elle pouvait se révéler être l'une de leurs plus grandes forces. Elle s'insinuait, insidieusement, et venait se tapir d'être chaque décision, chaque interaction. Chaque confrontation devenait alors épineuse. Chaque adversaire, chaque malfaiteur devenait un dilemme.
Et ce casque, cet obstacle manifeste à la vérité telle que Monet aurait pu l'approcher, ne faisait qu'ajouter à ce dilemme.
Il ne suffisait pas de lui fermer l'entrée pour qu'elle arrête de s'interroger sur ce que le portail renfermait. Ses aventures et ses rencontres l'avaient confronté à bien des esprits, qui n'avaient fait que la conforter dans son idée d'une vérité profondément subjective : tous pensaient avoir raison, quelque soit la subtilité (ou non) de leurs idées.
Et là où voir un J. Jonah Jameson s'entêter dans ses contradictions l'énervait au-delà de toute borne, voir un Magneto évoquer la notion de regret la désarmait.
"Qui a trahi, trahira" disait le dicton, et Magneto était sûrement proche de celui-ci ... Mais tant de personnes, chez les X-Men, l'étaient aussi. Si l'on prenait en considération les dérives qu'avaient constitué les escapades de la mal-nommée "M-Plate", alors Monet elle-même s'y conformait.
Magneto avait déjà été du côté des vertueux - sinon même du bien, et M l'avait déjà suivi. Ses idées le séparait de la vertu dont aurait pu se réclamer le Professeur Xavier - si c'était bien de vertu dont on pouvait parler -, mais s'il s'engageait à tenir ses promesses, alors peut-être ses idées pourraient aboutir.
" J'aimerais bien que la vérité soit faite, oui... Mais je ne pense pas pouvoir rester suffisamment longtemps pour cela, malheureusement. " répondit Monet.
Elle n'avait pas connu Steve, mais le découvrir ainsi l'avait touché. Si cela était aussi vrai pour Magneto, alors elle aimerait savoir comment il réagirait face à ses meurtriers.
Une question à laquelle elle-même n'était pas en mesure de répondre ...
" Merci pour cela, Magneto... Je pense ... J'espère que quelque chose pourra émerger de tout cela. Quelque chose de positif pour nous tous ... " conclut-elle finalement, le regard porté vers les baies de Genosha, encore obstruées par les débris ... mais portant pourtant toujours le même charme et le même exotisme.
Ces attributs atemporels, imperméables à la dévastation comme aux éléments, qui avaient conquis le cœur de tant de mutants idéalistes avant elle.
Dernière édition par Monet St. Croix le Ven 5 Fév - 18:32, édité 2 fois |
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Date d'inscription : 04/08/2020
Emploi/loisirs : Co-dirigeant de Krakoa. Ancien (?) Prophète mutant.
Situation : Prêt à tout pour assurer la survie de son rêve devenu réalité.
Localisation : Krakoa.
Re: Le Jour de M [Monet] Mer 27 Jan - 9:30 | |
| Magneto acquiesce lentement à la réplique, à la réponse de Monet St-Croix. Son accord.
Il a conscience que tout ça la trouble, la crispe. Il a conscience qu’une part d’elle-même se refuse à l’idée même de collaborer avec lui… et il ne dit rien, alors. Il la laisse faire. Il la laisse réfléchir. Il la laisse avancer, à son rythme.
Vers lui.
Vers la fin des rêves et des illusions adolescents… vers la maturité, selon lui. Vers l’âge adulte. Vers la raison. Même si celle-ci se lie ici à la violence, indispensable pour survivre. « Bien. »Il hoche encore la tête, et se concentre. « L’idéal… me semble de t'informer des suites de mon enquête. »Une aura d’énergie puissante l’entoure soudain.
Il s’élève au-dessus du sol, lévitant sans effort ; sans même y penser directement. « Je t'informerais, M. Je n'ai qu'une parole. J'ai... cependant conscience de l'effort que tu as formé, ici. Je ne t'imagine ni en soldate, ni en employée. Nous sommes égaux. Liés par une race, unis par une envie d'agir et d'établir une justice raciale si longtemps méprisée. Je... te laisse errer ici, si tu le souhaites. Je n'entends pas t'imposer plus. Notre échange... me convient. Je t'informerais. Je te remercie... de ton intérêt. Je reste à disposition - mais je m'efface, pour te laisser ; seule. Autonome. Indépendante. »Non pas comme Charles, pense-t-il ainsi, qui entend si souvent imposer ses projets et envies à ses étudiants.
Magneto adresse un salut à Monet... puis part, en effet. Il tient parole. Il la laisse. Dans un départ sobre et digne - mais non dénué d'espoir, bien sûr.
Le recrutement est acté. Le ralliement est en cours. Cela avance ; bien. Bien... |
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