Issue #5 : A l'ombre de dix mille soleils - Black Knight | Japon

Issue #5 : A l'ombre de dix mille soleils
 

C’était une de ces pièces qui n’avaient pas été pensées pour le confort, mais uniquement pour contenir une menace. Deux menaces, pour le coup. L’une toute de rose vêtue, l’autre amurée de noir. Sous les pas de la plus jeune, le sol en métal raisonnait à cadence régulière, alors qu’elle faisait, encore et encore, le tour de la pièce entièrement métallique, comme incapable de s’arrêter. Il y avait forcément une solution. Évidemment qu’il y en avait une, mais il fallait qu’elle prenne le temps d’y penser. La clé était probablement dans le passé, un élément de l’intrigue avait du lui échapper…

Malgré ses mains, menottées solidement par une paire de menottes technologiques et biens lourdes pour ses fins poignets, Gwenpool réussit à retirer sa cagoule, ses cheveux en pagailles ayant fini par encadrer son visage grognon, boudeur. On l’avait privé de toutes ses armes, elle n’avait plus de sabres, plus d’armes à feu, et même de son sac pingouin, pourtant vide, lui avait été destitué. « Je suis sûr qu’on va trouver une solution bientôt Knighty, c’est évident, nous sommes des héros, la seule raison scénaristique qui pousse les auteurs à enfermer des héros, c’est uniquement pour qu’ils puissent se libérer, ou pour faire un cliffhanger… La bonne nouvelle, c’est que personne ne meurt en prison, doooonc… Quelque chose va nous faire sortir. Ou quelqu’un. » Sa voix, toujours teintée de rose, semblait être un poil plus aiguë qu’à son habitude, comme si une névrose légère était venue s’y infuser, un peu plus à chaque fois qu’elle avait répété, et répété ces mots. Elle savait, elle savait comment les choses se passaient. Ils n’allaient pas mourir. Ils allaient s’en sortir. Et ils allaient être héroïques. Elle le savait.

« Tout ce qu’il nous faut, c’est… Ooooh, mais c’est nouveau ça ? Hey, par ici ! » Dit-elle en levant les mains, essayant d’attirer l’attention sur sa personne de quelque chose qui, manifestement, n’était pas visible. Une fois satisfaite, elle se m’y à sourire de ses dents parfaitement blanche, l’air soudainement soulagée. « Oui, ils sont là ! Ça veut dire qu’on va bientôt sortir ! » dit-elle en tournant son visage radieux vers son allié, l’air brusquement pleinement rassuré et heureusement, presque euphorique, avant de retourner fixer le vide en souriant. « Salut cher lecteur ! Comment ça ? La forme ? Bon, tu dois te poser pas mal de questions, hein ? C’est vrai que vu ainsi, la scène ne te donne pas beaucoup d’explications sur le comment du pourquoi. Mais ne t’en fais pas, ton amie Gwenpool est là pour toi. Non, ne me remercie pas. » S’éclaircissant la gorge un instant, elle reprit. «  Bon, j’espère que tu reconnais notre Guest trop cool de l’épisode ?» Comme pour illustrer ses propos, Gwen positionna ses mains attachées en direction de Dane, les paumes ouvertes pour ainsi le désigner. Pendant un instant, un projecteur venu de nulle part se mis à éclairer sa Silhouette, avant de s’éteindre pendant qu’elle continuait son petit speech. « Oui, c’est le Black Knight, le fameux, et oui, on peut être un héros et avoir Dark dans son nom, ce n’est pas rédhibitoire, juste plus rare, comme pour les docteurs. Soyez ouverts d’esprit, enfin !»

Toute satisfaire de son petit effet, Gwendolyne fit alors quelques pas en sautillant, chantonnant, alors qu’elle venait se poser à coté de Dane, l’air d’attendre, très manifestement quelque chose. D’un air complice, se penchant un peu vers lui, Gwenpool reprit, cachant son visage avec une de ses mains pour chuchoter au chevalier. « Je crois que le lecteur a pris l’aventure en cours de route, ceci expliquant cela. C’est un effet scénaristique courant quand on veut mettre une scène qui semble inextricable pour ensuite remonter jusqu’à son commencement. » Hochant de la tête à ses propres propos, elle débita cela comme si c’était l’évidence même, comme s'il n’y avait rien d’étrange, ou d’incompréhensible dans ses paroles. « Tu veux commencer à leur expliquer ? Tu vas voir, c’est très simple, tout ce que tu as à faire, c’est te rappeler. Penser. Les writers feront le reste pour toi avec de beaux flash-back illustrés.» Dit-elle les yeux pleins d’espoir et d’attentes, regardant Dane avec un grand sourire.
Bien sûr, elle pourrait évidemment le faire elle-même, ramener l’aventure quelques jours en arrière en commençant à la narrer et ainsi faire avancer l’intrigue seule, mais Gwen aimait trop être accompagnée pour ne pas essayer de le faire participer, lui donner le choix de l’endroit qui lui semblait important d’expliquer pour comprendre la folle histoire qu’ils avaient vécu. Après tout ce n’est pas si compliqué que ça, les Flash-back, non ? Les héros en faisaient tout le temps, pourquoi cela serait-il plus compliqué s’ils étaient fait sur demande, hum ?

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« C’est parfait ! Excellent ! » Se réjouit Gwenpool, alors que ses yeux contemplaient le mur derrière Dane. Personne hormis elle pouvait le voir, mais désormais se tenait là une frasque, un flash-back, incorporé à l’histoire et donc, de ce fait, un endroit où Gwenpool avait accès. Ici, elle était prisonnière et impuissante, mais grâce à lui, grâce à ça elle pouvait influer le passé. Influer sur les événements présents en touchant à ceux du passé. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était tisser sa propre trame à travers les souvenirs d’un autre, ajouter son écriture, sa plume, raturant des endroits n’ayant pas une importance considérable, en ajoutant d’autres dans les creux laissé par les scénaristes. Or, ici, le creux était immense, toute une aventure au cœur de Tokyo, ce n’était pas rien. Ce n’était plus un creux, mais un gouffre, dans lequel elle pouvait se loger facilement, tisser sa toile et ajouter ses couleurs à tout va. Un creux dans lequel ses capacités pouvaient faire la différence… Du moins, elle l’espérait.

Gwenpool avait déjà utilisé cette capacité, mais plus sur des détails anodins, sans vraiment y penser, sans qu’il n’y ait de conséquence derrière cela. Cela lui semblait soudainement beaucoup plus important et beaucoup plus sérieux, alors que l’intrigue allait s’y jouer. Allons, ça ne devait pas être si différent de d’habitude, n’est-ce pas ? Tout ce qu’elle avait à faire
C’est de l’écrire. Bon...

« Moi aussi, j’étais à Tokyo. Pas pour les mêmes raisons.»

Okay…On respire un bon coup , et y va.
Oui. Moi aussi, j’étais à Tokyo. Une histoire de mercenariat, Ronnie m’avait envoyé là-bas rencontrer un client, une affaire liée à Hydra, mais à mon arrivée, il était mort. La pièce du crime avait été sordide, pleins de sang et ce qui m’avait semblé être le fait par une lame.
Des lames, il y en a beaucoup au Japon, hein. Mais pour le bien de notre histoire, pour changer le chemin, cette fois, c’est directement vers le Samouraï d’argent que mes doutes m’ont conduit.

Je remontais la piste du Samouraï depuis quelques jours déjà, quand je finis à Tokyo, sur une moto Honda rose, histoire de m’acclimater au pays. La langue ? Oh, je me suis vite rendu compte que les auteurs traduisaient toujours les bulles qui ne l’étaient pas dans une case narrative à coté, alors j’ai vite pu comprendre et lire ce qu’on me disait. Pratique hein ? Dommage que cela ne marchait pas dans les deux sens, cependant...

Que faisaient-ils tous les deux avant mon intervention ? Je ne sais pas, mais mon arrivée ne put qu’être remarqué, alors que je sautais de ma moto, laissant cette dernière filer sur le Samouraï d’Argent. Forcément, avec sa super épée à énergie mutante, il la coupa en deux sans mal. Haussant des épaules face à ce constat, je dis d’un ton badin « Meh, ça valait le coup d’essayer, hein… Oh ! J’interromps quelque chose ? J’espère que ce n’était pas une date ? » Plaisanterie un peu potache, alors que je me cachait la bouche, comme si quelque chose de grave venait d'être fait, quand bien même je souriais. « Salut Knighty, ça va ? »

« On s’est retrouvé au même endroit, alors que tu rencontrais le Samouraï d’Argent. Tu t’en souviens, maintenant ? » Avance très prudemment Gwendolyn, espérant que cela n’allait pas le choquer, l’effrayer. Quelque chose au plus lointain de Gwen était terrifié à l’idée qu’on rejette cela, une peur lointaine et enfantine, une peur liée au silence, au secret et à la solitude. Mais ils n’avaient pas le temps de s’expliquer, alors il devait accomplir un acte de foi.
Ce n’était pas un changement dans l’esprit du chevalier noir, ou un contrôle mental quelconque. L’histoire, le scénario avait été changée dans sa continuité de façon rétroactive. Alors que Gwen le disait, les gens se rendaient soudainement compte qu’elle disait vrai, quand bien même ils ne s’en souvenaient pas l’instant précédent, tandis que leur souvenir se remettait à jour avec ces nouvelles données, s’étonnant presque de s’en souvenir si tardivement. Quand bien même elle pouvait changer les choses, son champ d’action, lui, dépendait de la volonté éditoriale…

Se baissant, venant s’asseoir à coté de lui, Gwen ne s’intéressa plus à la cellule ou à la porte de la prison. La sortie était ailleurs, et quand bien même il l’ignorait, Dane en possédait les clés. Tout ce que pouvait faire Gwenpool désormais, c’était tout faire pour raturer et rajouter assez de lignes jusqu’à ce qu’elles finissent dans leurs mains. « Allez, ensuite, qu’est-ce qu’il s’est passé ?»

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« Te couvrir ? Il fait pas si froid, quand même. » Nan, je plaisantais, hein, je savais très bien comment on couvre quelqu’un. Enfin, du moins dans l’idée. C’est bon, je gère ok ? Bon… Je perdis quand même quelques minutes à fouiller dans mon sac à la recherche de l’arme parfaite pour faire une couverture.

Hum. S’arrêtant brutalement dans sa narration, Gwen prit un instant, posant son doigt sur son menton pendant qu’elle réfléchissait, finissant par tourner le regard vers Dane à coté duquel elle s’était posé pour continuer à regarder l’histoire défiler… Histoire qui pour le coup était en arrêt sur l’image de Gwenpool fouillant dans son sac à dos. « Hey, c’est quoi la meilleure arme pour couvrir quelqu’un d’après toi ? C’est pour une amie.
- Le suaire de Suaire… Ou la cape de Cape.
- ... Je m’incline face à ta logique. » Bien qu’en théorie, elle pouvait en effet aller s’amuser à faire un flash-back dans un autre flash-back pour aller ainsi voler les capes de pauvres héros n’ayant rien demandé, mais cela ne l’aiderait probablement pas à dans cette situation-là. Sortant un livre de tactique militaire de nulle part, Gwenpool prit quelques instants pour le feuilleter, avant d’arriver à la page qui l’intéressait, un grand « AH » se faisant entendre une fois l’information trouvée. Le jetant derrière elle, elle reprit donc le cours de son histoire, se concentrant sur le flash-back tandis que le bruit d’un livre tombant à terre se faisait entendre.

Ok, reprenons.
Le principe d’une couverture, outre le fait de tenir chaud, j’entends, c’est de protéger l’allié d’une quelconque attaque. Généralement, donc, en débordant l’ennemi. Certes, j’aurais alors pu le rejoindre au combat à l’épée, après tout j’étais moi-même épéiste, mais à coté d’eux, j’aurais tout au plus eu l’air d’un enfant mettant des coups d’épée dans l’eau. Logique comics, je ne peux pas briller à l’épée face à des personnages dont c’est le concept alors que ce n’est clairement pas le mien. Non, il valait mieux garder la distance et jouer à ce que je savais faire le mieux : niquer les probabilités et envoyer voler la logique.

Voler, quelle idée, tiens…
Chaque chose en son temps.

Par exemple, pourquoi ne pas sortir un fusil de précision ? Oui, oui, vous m’avez bien entendu. Un fusil de précision. L’arme pas du tout idéale pour un tir de couverture, mais qui pour le coup était parfaite pour viser l’ennemi avec précision sans toucher, par inadvertance, Dane. L’idée restait de l’aider, pas de lui rajouter une difficulté. Je l’aime trop pour ça.
Profitant de l’absence d’intérêt pour ma personne, je m’accrochais alors à une bulle de narration, prenant ainsi de la hauteur en me positionnant au-dessus du duel, sautant d’une bulle à l’autre jusqu’à trouver une position parfaite.
Quoi ? Non, je ne flotte pas dans le vide, vous la voyez tout autant que moi, vous… Bref. Sortant un fusil de précision, je pris en ligne de mire notre cher faux vrai samouraï d’argent deuxième du nom, et quand je le vis sur le point d’atteindre Dane, je tirai alors sur sa lame, réussissant grâce au recul à arrêter l’attaque, le coupant dans son élan. On va se mettre d’accord tout de suite, si ce n’était pas un flash-back, je ne suis pas certaine que j’arriverai à faire un truc aussi… Heu… Improbable ?

« C’est bien comme couverture là ? Je peux rajouter des feux d’artifices si tu veux. » Avais-je alors crié depuis les hauteurs, tout en continuant à tenir le Samouraï en joue.
Quoi ?
Comment ça, qu’est-ce que j’ai avec les artifices ?
Tout le monde adore les feux d’artifices ?
Roh allez, faites pas genre.

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Scène d’exposition. Basique : les héros se retrouvent sur la même ligne pour des raisons différentes avant de se rendre compte que leurs objectifs concordes et les amènes sur la même voie. Alors, quand Dane demande à ce que nous parlions avant, je n’y vois aucun problème. «  D’accord, mais pas ici, je connais un endroit parfait pour ça, suis moi... » Et c’est ainsi que dix minutes plus tard nous étions, tout armés et vêtue en héros, assis à un bar de bubble tea à commander une boisson. «  Je te conseille celui au thé noir et mangue, c’est le meilleur, mais si tu préfères plus de tradition, celui au matcha fera le taff. »

Continuant à lire la carte en japonais grâce aux traductions qu’elle pouvait lire en sous-texte, Gwenpool lança la commande, et ce n’est qu’une fois son Bubble tea fraise banane en main, qu’elle décida de prendre la parole, entre deux sirotage à la paille. «  Bon, par ou commencer… Heu, le début je présume ? J’ai reçu un contrat, tu sais les trucs de mercenaire, j’fais ça quand j’ai du temps à perdre, même si j’en ai de moins en moins dernièrement, mais pour le coup, l’affaire à attiré mon attention, et ce n’est pas du tout parce qu’elle était grassement payé » c’était absolument pour cela. Tous les mercenaires travaillent pour l'argent, sinon, ils deviennent des héros, voyons. «  Je devais retrouver un gars ici, me demande pas son nom, j’ai trouvé totalement inutile de le retenir. Parait qu’il avait des informations sur un plan d’Hydra, mais manifestement je suis arrivée trop tard, le gars était canné quand je suis arrivée au Japon. J’en ai vite déduit que c’était un épéiste qui avait fait le coup, alors je me suis tournée avec le Samouraï d’argent et… Je suis tombée sur toi. »

Laissant se balancer mes pieds sous la chaise, je soupire un peu, tandis que ma tête vient s'accouder mollement sur ma main, la mine boudeuse de ne pas avoir reussi à mener à bien ma quete. C'est tellement nulle d'échouer. «  Ma mission était de sauver ce gars et de l’extrader en Amérique, donc autant dire que je ne serais pas payé, mais malgré tout j’ai décidé de continuer à fouiller, parce que c’est jamais cool quand Hydra fait quelque chose. Tout ce que je sais, c’est que le nom de code de l’opération dont mon client avait entendu était «  dix mille soleils »… Franchement, ça me dit rien. Et toi ? D’ailleurs que fais-tu ici, toi ? Ne me dit pas que tu fais du tourisme, je n’y croirai pas. »

«  C’est bête quand même, si j’avais compris plus tôt que ça faisait référence à un sous-marin nucléaire, on aurait peut-être pu le trouver autrement qu’en se faisant capturer dedans. » Soupire Gwenpool du présent, alors qu’elle cesse de faire les cent pas pour venir s’asseoir à coté du Black Knight. «  Allez Dany, c’est à toi de continuer. »

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C’est une menace qui me dépasse. De loin. Cyber est fort, son corps est recouvre d’adamantium, et il fait presque deux mètres. Seule, je n’ai aucune chance. Avec les gwenhive, je ne pourrais que le ralentir, tandis qu’il tuerait une à une chacune de mes versions. Je ne suis pas encore assez entraînée auprès des x-mens pour gérer une telle menace, je n’ai pas une assez bonne connaissance de mes pouvoirs mutant pour ne serait-ce que tenir deux minutes contre lui. Je vais me faire tuer, et bêtement en plus. Hors de question. Mais je ne peux pas nous laisser mourir. On est les héros, quelque chose doit nous sauver. Un deus ex machina… Ou un Gwen ex machina, ça marcher pareille en fait, maintenant que j’y pense…

GWEN D&S JE SAIS QUE TU LIS CES PAGES ! Qui est Gwenpool Deadpoo & Spider-man ? Une Gwenpool bloqué dans le Gutter, qui depuis suit mes (ses?) propres aventures… N’y pensez pas trop fort, ça donne vite la migraine ce genre de chose. En tout cas j’ai besoin d’aide pour sortir de cette mauvaise situation quelque chose, juste un truc… Mais en tout cas, c’est un petit avantage de pouvoir l’appeler à tout moment, histoire qu’elle me file le petit coup de pouce qui permettra à l’histoire de continuer autrement que par un game over.

Gwen s&d semble m’avoir entendu, alors que tombant de nulle part, se brise par terre un récipient contenant une biomasse petite, rosâtre et clair, qui tremblotte, semblant chercher désespérément quelque chose à quoi s’accrocher. Je sais exactement ce que c’est, et je ne perds pas une seule minute pour foncer dessus, la laissant m’engloutir sans une once d’hésitation, alors qu’elle reprend la forme de mon costume, en plus rose, faisant alors craquer mes menottes dans la moindre difficulté, alors qu’une force nouvelle s’incorpore, touchant ma conscience. La sienne est encore trop primitive pour parler, mais ça viendra. Elle ne semble ni bonne, ni mauvaise, mais désireuse de comprendre. Apprendre. Bien.
Bonjour toi… Comment vais-je t’appeler ? Marshmallow, ça t’irait ? Allez, vendu.

Gwenpool et le symbiote nouvellement nommé et descendant de Géraldine est a peine conscient, mais il obéit sans discuter aux impulsions de Gwendolyn, sautant à travers la cellule, s’accrochant aux murs et au plafond pour éviter les attaque de Cyber, aussi puissantes que violentes, à telle point que le métal ploie sous ses poings. S’il la touche, Gwen survivra grâce à son symbiote, mais le coup sera violent et lourdement encaissé. Non, ce n’est pas l’affrontement que cherche Gwennom, mais bien de se rapprocher de Dane, dont elle arrive enfin à approcher après avoir esquivée une attaque brutale de leur ennemi. Elle doit faire vite, être précise. Ils n’ont pas beaucoup de temps et la fenêtre pour reprendre le dessus est serrés. Pas le temps de niaiser. Ses mains attrapent les chaînes et les tordent jusqu’à ce qu’elles cassent, libérant le chevalier de sa prison. Gwen n’attend pas plus longtemps pour enfoncer la porte de leur prison avec sa super-force, avant de se retourner vers Dane, ne sachant s’il acceptera de fuir le mastodonte ou s’il préférera le combattre….
Combattre ici serait une erreur. Dans un sous-marin, c’est un coup à se noyer. Mais ils n’ont nulle part ou fuir éternellement, dans un sous-marin. L’affaire est complexe, et le temps leur manque terriblement...

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Gwenpool observe, évalue la situation de son œil de lectrice assidue. Elle a fait son œuvre, libéré son allié, elle ne l’a pas abandonné, malgré ses ordres, car elle peut être frivole, mais sa loyauté est une des rares qualités qu’on peut lui reconnaître sans mal. Gwen est fidèle, loyale, à elle-même, mais aussi à ceux qu’elle considère comme ses amis… Oui, quand on sait qu’elle considèrent avoir un lien de proximités avec tous les personnages des comics qu’il y a encore quelques années n’étaient que des pages empilés dans sa chambre, on peut comprendre ou est la faille de cette loyauté…
Qu’importe. Quand Dane reprend son épée, reprend position prêt à frapper, elle se pose à ses cotés, dans une attitude plus bestiale qu’elle n’a l’habitude d’avoir, se retrouvant accroupie, proche du sol, prête à tout instant à s’éjecter vers l’avant, tandis que ses griffes s’accrochent a la ferraille et que sa queue bat le sol derrière elle. Cette forme est nouvelle, excitante, inquiétante, émoustillante, prédatrice. Un grognement sourd sort de sa gorge, alors qu’ils attendent la réaction de Cyber, désormais blessé, meurtrie, en position de faiblesse. « Fini le Dane. » L’encourage Gwen d’une voix un peu aigue, un peu suppliante, comme frustrée que les choses ne soient faites qu’à moitié, comme toujours dans les comics. Avec un sérieux qui lui est rare, elle regarde le mutant avec les trois yeux du symbiotes. « Même si tu le blesses gravement, ça n’a pas d’importance, la mort n’est pas réelle. Si tu le laisses, il reviendra bientôt contre nous. Il reviendra juste au pire moment nous faire face. C’est toujours ainsi que ça s’écrit, tout geste de clémence n’est pas récompensé. » Dit-elle entre les crocs de la bête, qui s’allongent sous les pulsions meurtrières de la porteuse du symbiote. « C’est une bête, stupide et violente, il ne s’arrêtera pas, il cherchera la vengeance, il croit trop en sa force, assuré de vaincre quoi qu’il arrive. Il ne connaît pas l’abandon. Les animaux comme lui ne s’arrêtent qu’une fois le nez profondément enfoncé dans la poussière. » Tout en parlant, ses pattes immenses et griffus, ainsi que ses pattes arrière de raptor adhèrent a la surface, lui permettant de monter au mur, d’approcher de l’ennemi depuis le plafond. Elle ne peut être pas couper l’adamantium, c’est vrai, mais elle peut attaquer là où il est déjà blessé. « Il va nuire à notre mission, et il l’a déjà trop fait. Il est temps qu’il paie. Qu’il nous laisse tranquille.» Disant cela la symbiote saute du plafond, s’accrochant à son ennemi qui arrive tout de même à lui placer un violent coup de griffe dans les cotes. Gwen couine et saigne, mais ne lâche rien, sa queue symbiotique venant s’accrocher autour du cou de Cyber pour l’étrangler pendant que ses griffes s’enfoncent dans la plaie ouverte pas l’épée du chevalier noir. L’hurlement de douleur de son adversaire la ferait presque ronronner de plaisir, alors qu’elle continue à glisser, passant dans son dos, ses griffes s’accrochant au mieux pour entraver son mouvement et surtout sa défense. Elle l’offre sur un plateau d’argent à son allié. « C’est lui ou nous, fais ton choix ! »

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Alors que le corps s’affaisse sous le coup du Chevalier noir, Gwenpool lâche sa prise, défait ses griffes de ses membres, enlèves sa queue autour de sa gorge. Elle n’est pas déçue, non, elle se contente de se relever, regardant le corps au sol en écoutant les paroles de Dane. Bien sûr, la Lame d’ébène. Une malédiction à laquelle il faut constamment se refuser, lutter pour ne pas lui offrir le dessus, choisir avec parcimonie et gravité quand lui offrir une vie, et quand l’éviter. Cyber ne vaut pas l’humanité du chevalier, c’est vrai. Il ne mérite pas ce sacrifice, quand bien même Gwendolyne le voudrait, non pas par vengeance, mais simplement parce qu’elle le peut, parce qu’elle le veut.

Mais Dane l’en dissuade, parce qu’il ne le mérite pas, parce qu’elle mérite mieux. Tuer doit rester une nécessité. Elle sait aussi qu’elle ne doit pas se laisser tenter, sa malédiction est autre, mais elle a déjà rencontré le futur qui l’attend si elle décide d’agir ainsi, d’agir sans porter les conséquences de ses actes. Evil Gwenpool est un souvenir vivace dans la mémoire de l’héroïne, et a chaque fois qu’elle commet un impair, elle sait qu’elle s’en rapproche. Elle ne veut pas devenir une super-vilaine, et pourtant, tout semble à croire que cela reste son destin. Malgré tout. Malgré elle.

« Je comprends. » Sa main jusqu’alors pourvue de griffes se libère de la symbiote qui la couvre, redevenant une main humaine qui, doucement, vient se poser sur la joue de Dane pour ramener ce visage triste et qui se détourne, vers elle, vers son regard d’azur qu’elle fixe dans le sien. Il est si rare que Gwen soit a ce point sérieuse, et pourtant à cet instant, elle ne rit pas, comme à son habitude. « Je comprends. Tu es un homme bien Dane. Meilleur que tu ne le penses toi-même. » Puis, doucement, sa main le laisse partir, avancer, alors qu’elle le suit, reprenant une apparence plus humaine, la symbiote se contentant de copier son costume pour le moment. « Maintenant qu’on est libre, il nous reste deux choses à faire : neutraliser Hydra ; ramener ce sous-marin dans un endroit ou… Vont les sous-marins nucléaires, je suppose. Franchement en deux coups de cuillère à pot ça sera fini cette histoire. » Avançant en sifflotant, volontairement plus légère que son allié pour peut-être essayer d’alléger son cœur, elle soupire en tournant un regard entendu vers lui. « Pourquoi les gens aiment tellement faire des trucs nucléaires pour se les faire voler par des vilains ? Décidément, je ne comprendrais jamais les intrigues au rabais. » Sa voix semble avoir retrouvé sa légèreté inconsciente et joyeuse habituelle, alors que ses mains viennent se croiser derrière sa tête.
Décidément, qu’il faille souffler le chaud ou le froid, Gwenpool reste toujours égale à elle-même : imprévisible.