[Brooklyn] Les Trésors cachés de Cobble Hill (PV Ant-Man)

Un segment de la Huitième Avenue qui avoisine Times Square court de Colombus Circle à Penn Station pour délimiter Hell's Kitchen dans la jungle urbaine de Manhattan. À l'Ouest, le Fleuve Hudson et ses nombreux quais terminent une zone abandonnée des dieux de la loi et l'ordre. Cet endroit sent la pisse, les aromates et la bière irlandaise.

Pour Nathan Christopher "Dayspring" Summers alias Cable, ce n'est pas son territoire.
C'est seulement là où il habite.

En tant que sauveur Mutant (par nature, culture, et plus encore par vocation), sa zone d'intervention ne connaît que les seules limites de son engagement. Mais s'il est venu parmi les humains pour les sauver de leur folie, si sa mission ne connaît aucune limite, Nate a grandi avec le sens de la communauté.

Cable ne voit pas la Cuisine de l'Enfer comme son territoire.
Mais c'est sa maison.
C'est ici qu'il fait bouillir sa marmite.
Ici, dans le quartier dédié à DeWitt Clinton, sera peut-être la cuisine de son salut.

Alors, il a rassemblé sa congrégation. Un mélange hétéroclite de talents gaspillés, d'espoirs endormis et de tolérance gauche.
Des humains, essentiellement.
Des yeux et des oreilles attentifs à son message de délivrance parfois radicale, dans un quartier qui s'est ouvert aux immigrants et aux homosexuels.
Il leur a enseigné à dire stop, et à aimer ça.
Le jeune Général Summers leur a appris à être les éclaireurs dévoués de sa guerre contre le mal qui ronge l'âme humaine.
C'est tout logiquement qu'ils le nourrissent en retour d'informations, sur les agissements petits et grands.

Son appartement est un trou à rats loué à son mentor Blaquesmith. C'est le mercenariat qui paie le loyer.
C'est ici que le fils de Scott Summers dort, lorsqu'il le fait.
Aujourd'hui, il s'y est éveillé avec une mission.
Depuis plusieurs jours, ses petits oiseaux lui ont rapporté des déplacements étranges, liés à du recel de haut vol.

Dans le vieux cinéma désaffecté où ils se rencontrent, il s'est longuement gratté la tête pour comprendre si ça vaut le coup.
Il y a toujours un coût à considérer, et un bénéfice.
Est-ce que ces agissements portaient préjudice à la population ? Il en avait douté, sans trouver ce qui le gênait.

Des articles uniques et hors de prix disparaissaient des bureaux et résidences aussi sécurisés que l'argent le permette.
Peut-être simplement Black Cat qui faisait des siennes pour rappeler aux riches que leur chance pouvait tourner ?
C'était une possibilité.
Aucun des acheteurs habituels ne semblait bouger.
Bien sûr, quelques-uns commençaient à remuer les fagots pour trouver qui se réservait le produit de ces vols.
C'est ce qui avait décidé Nathan, au bout du compte, à intervenir : l'ensauvagement du quartier pour pas un rond.

Beaucoup de criminels s'en prenaient plein la tronche par de grands délinquants, et la population au milieu en souffrait.
Alors Cable se ficha de savoir à qui profiterait d'intervenir, tant que le monde s'en porterait plus sûr.

Il avait suivi les tuyaux de ses ouailles, qui le menèrent au-delà de la Huitième et de l'East River.
Il s'arrêta un temps devant l'académie du secondaire Brooklyn Visions, impressionné qu'un futur grand héros étudie là.


"Hah. Pourvu qu'il grandisse vite... Mais pas trop vite."

Nathan quitte sa rêverie de quasi-fanboy et reprend sa marche.
Les renseignements qu'il a croisés sur une vieille carte de la ville mènent à un croisement d'immeubles proche.
Le coin de rue donne sur une boutique.
L'enseigne offre les services de fournitures et services de nature spirituelle et ésotérique.

D'autres ont suivi la piste.
L'adolescent arraché au Temps discerne un conflit armé, qui oppose deux factions.
Un côté se caractérise par de longues vestes à capuche rouge sang. L'autre porte des bandanas, de même couleur.

Dans leurs tirs croisés, une pauvre dame avec un foulard dans les cheveux et une pèlerine de seconde main.

Nate ne réfléchit pas.

Il saute, tirant parti de toute l'agilité de sa jeunesse.

Il bondit, pour la protéger de son corps.

Cable tombe de tout son long sur la citoyenne, trop tard pour lui éviter les balles perdues.

"BoRDEL !"

La bave aux lèvres, il sent à peine les autres impacts s'écraser sur son uniforme de soldat de fortune très résistant.
Il jure.
Il hurle.
Il jure d'une voix tonitruante (et qui se perd un peu dans les aigus) sur ces crétins qui croyaient régler leurs comptes.
Il déchaîne une rage verbale inhabituelle.
S'il avait suivi la piste plus tôt...
Non, pas de mea culpa. Ils sont les fautifs, ici.

"VOUS ÊTES CoNS OU QUOI ?!!"

Les dernières balles de plusieurs chargeurs arrivent sur lui, et Nathan se lance dans un moulinet télékinésique pour les stopper.
Entre ses doigts, celle qui semble être une simple cliente curieuse de l'établissement perd beaucoup de sang.

Ah… New York. Quelle ville formidable. C’est grand, vous trouvez tout ce que vous voulez dans chaque rue et bien sûr vous avez un monde fou. Tous ces gens qui vivent leurs quotidiens, généralement joués en trois temps de boulot, métro, dodo. C’est un monde où tout est grand ! Les immeubles, les quartiers, même les gens sont immenses !
… Enfin tout dépend du point de vue, bien sûr.

Actuellement, le conducteur dans le véhicule qui est à deux doigts de tomber du pont de Brooklyn, voit moins bien son avenir… Plus rien n’est large, sa vision est réduite à ce qu’il va lui arriver s’il tombe… Après l’accident qui a provoqué pas mal de dégâts, il s’est pensé grand survivant des temps modernes. Et il ne peut pas croire que c’est la ceinture de sécurité bloquée qui va l’empêcher de se tirer d’affaire.
« Hey ! »
Le conducteur sursaute. Voilà qu’il entend des voix maintenant…
« T’inquiète pas mec ! Elles vont t’aider. »
Quoi ? Mais…
« Essayes de ne pas trop bouger, hein. »
C’est là que le pauvre homme voit enfin… un petit personnage qui… lui fait des signes. Il passe quelque seconde à le regarder, en se disant qu’il est définitivement en train de devenir fou jusqu’à ce qu’il se mette à paniquer en voyant des centaines (voir bien plus que ça !) de fourmis le long de la ceinture.
« Doucement ! Elles vont te libérer. Surtout ne bouge plus, sinon on est tous morts ! »
Dramatiser pour mieux rassurer… Ce micro-héros n’est-il pas génial ?

Bougonnant quelque chose entre ses dents, plus pour lui-même que pour le reste, le porteur du drôle de casque à antennes se déplace dans la voiture vers la porte du conducteur. Il fait en sorte qu’elle puisse s'ouvrir, au moment où l’accidenté sera libéré par ses copines. Ce qui ne va trop tarder !
« On y va ! »

Pas besoin de lui répéter deux fois ! Le civil se dégage immédiatement de se pétrin, non sans boiter quelque peu. Il en est fallu de peu, car la voiture finit par glisser et tomber du pont, plongeant dans les eaux froides sous Brooklyn.
« Fiou… »
Le civil est aidé par… le même homme qu’il a vue sur son volant mais qui est désormais haut d’un bon mètre quatre-vingt.
« Tout va bien, les secours sont arrivés ! »
Drôle de personnage… Mais il vient de lui sauver la vie, alors il sourit gauchement et remercie… mais qui doit-il remercier ?
« Comment ça qui ? Le très célèbre Ant-Man ! »

Le héros sourit et prend une posture fier. Mais l’homme ne semble pas connaître ce nom-là.
...
Dans un long soupire, le dénommé Ant-Man le salue poliment avant de disparaître.
Perdu Scott, réessayes lorsque tu auras un plus gros bagage.

En attendant, la journée a tout de même été bien remplie ! Des dizaines de sauvetage et cet incident sur le pont aurait pu mal se passer pour pas mal de victimes s’ils n’avaient pas reçu son aide. Scott Lang se met à bailler alors qu’il survole Brooklyn à dos de fourmi.
Vrrrr vrrrr
Mince, son téléphone sonne. Et la dernière fois qu’il a voulu répondre alors qu’il volait sur le dos de Judith, elle a pas aimé ça… du-tout.
Alors, ils se posent rapidement sur le bord d’un toit d’une des maisons à pierre orangée avant de répondre.
« Allo ? C’est toi Cassie ?
- Raté, vieux.
- Luis ?!
- Alors on prend plus de nouvelles, p’tit filou ?!
- Désolé, c’est compliqué en ce moment...
- Ouais je sais, pas facile de revenir à une vie normale lorsqu’on a fait de la prison, hein.
- Ouais. “Vie normale”, tu l’as dit !
- Je suppose que tu ne veux pas entendre parler d’une affaire… Tu vois ?
- Non, c’est ça. J’ai raccroché.
- Même si ça concerne des objets qui ont déjà été volés ?
- Oui oui, même les objets…. …. déjà volés ?
- Comment t’expliquer… Des gars sur Brooklyn m’ont rapporté des infos. Des objets de très grandes valeurs disparaissent. Elle passe du propriétaire aux mains de ces voleurs qui ne recèlent … rien ! Que dalle ! Nada ! Ils font profiter à personne, alors que certains durs dans le milieu auraient bien voulu se faire du fric sur ces marchandises, tu vois ? Du coup, ils ont déclenché une guéguerre, pour avoir une part du gâteau…
- En quoi ça nous concerne, enfin… je veux dire en quoi ça TE concerne puisque je ne suis pas dans le coup, n’est-ce pas ?
- Bah, ça NOUS concerne tu sais… Y a peut-être moyen de se faire un peu d’argent sur leurs dos.
- ...
- Ils se tapent dessus, nous on récupère la marchandise et on redonne aux pauvres, comme à l’époque où rien ne nous arrêtait !
- ...
- Et on en garde un peu pour nous… Faut bien vivre hein !
- J’ai arrêté. A … deux R …
- Ouais, ouais… Tu as arrêté...
- ...
- …
- Il risque d’y avoir des blessés non ?
- Ou des morts. C’est… ça craint grave, mec !
- Ça se passe où ? »




Luis n’a pas donné d’adresse à Scott. Ses informations sont restées assez vagues, exactement en l’état comme elles lui sont venues. Mais grâce à son costume d'Ant-Man, notre petite fouine a pu se renseigner de ci et là. Passant dans la moindre fissure sous la fenêtre ou en étant perché au dessus des panneaux d’enseignes des magasins de quartier, les discussions qui se veulent discrètes sont entendues. Scott remonte doucement la piste et découvre en effet les tensions entre deux factions, qui se sont formées. Ils sont tous armés et commencent à tirer dans tous les sens. Ils ont à peine commencé que les dégâts collatéraux sont déjà visible… Ant-Man a vu une dame se faire toucher malgré l’intervention d’un homme… qui se met à hurler. Juste après il fait… quelque chose ? Les balles suivantes ne semblent pas l’atteindre… Ou alors c’est un effet d’optique que Scott n’arrive pas à expliquer.

Les tirs reprennent, ce qui met un coup de fouet au micro-personnage. Il ordonne à Judith de s’envoler vers le sauveur et la victime, toujours en vie mais clairement en mauvaise posture. Il faut l’aider, la sortir de là tant qu’ils le peuvent encore. Mais les voyous se sont retournés vers ce jeune homme qui s’est jeté vaillamment dans le tas pour protéger cette femme.
Alors, Scott ne prend pas non plus le temps de réfléchir.
« Non, pas aujourd’hui les gars ! »


Sans qu’ils ne comprennent ce qui leurs arrive, les tireurs se retrouvent dos au sol, comme si quelque chose d’invisible vient de leur faire un croche-pied. Invisible ? Peut-être pas tant que ça… Le chevaucheur de fourmis ne mesure pas plus de quelques centimètres mais semble avoir la force d’une balle !
Hop ! Un autre est désarmé et par terre aussi !

La voie semble dégagée, alors que les hommes des deux gangs se sont éloignés de leurs positions. Celle du héros, de la femme blessée et de… lui là, qui vient de reprendre une taille normale en l’espace d’une seconde.
« Salut, je viens en ami ! »
Si c’était pas clair, au moins maintenant ça l’est !
« Je vous ai vue en difficulté, alors je suis intervenu… mais on devrait la sortir de là avant qu’ils nous remarquent à nouveau, non ? »
Pourquoi tu poses la question Scott… ?
« Enfin, oui… Faisons ça ! A moins que tu es de quoi lui venir en aide, histoire qu'on la perde pas en cours de route ! »

Sortir un gars d’une voiture accidenté, faisable. Mettre des beignes à des délinquants, ouais ça passe ! Mais à part des particules Pym, Ant-Man n’a pas grand chose pour apporter les premiers secours...

Nathan sent une présence s'approcher.
Une intelligence, une conscience du moins.
Un esprit.
Mais un esprit brouillé.
Par le casque de l'Homme-Fourmi en fait, qui n'émet psychiquement que pour les insectes.
Un véritable cerebro du petit peuple.

Mais Nathan est lui aussi un genre de Cerebro humain, et cela le trouble de ne pas sentir à quel genre d'être il a affaire.

"T'es quoi, toi ? Je sais que tu es là..."

Cable se voit déjà attraper l'être impalpable comme un insecte, sans l'abîmer, sans le ménager non plus.

Cela serait aussi vain qu'inutile.
L'invisible entité voilée à son esprit file et virevolte jusqu'à harceler les voyous et les mettre en fuite.
Puis se révèle, non mentalement mais par le visuel et la parole.

"Bonjour alors ami."

Il offre une salutation machinale, désincarnée.
Le casque qui protège le crâne et le cerveau de ce type le vexe.
Le mec semble à l'épreuve des télépathes grâce à son couvre-chef, et ce n'est pas pour plaire à Nathan.
Et puis, il n'a pas le temps de l'aimer ou de s'habituer à l'idée.
Il y a une civile en sang entre ses bras.

Justement, le gus au casque chromé propose de battre en retraite.
Il renouvelle son désir d'aider, cette fois pour mettre la victime à l'abri loin de là.
Puisqu'il paraît hésitant, Nate s'agace.

"C'est votre analyse ?"

Un rictus désapprobateur se forme sur le visage juvénile.
L'autre insiste.
Avant de se prendre immanquablement les pieds dans une nouvelle considération.

"J'suis pas un amateur, tête de chrome. J'ai ce qu'il faut, allez, rompez."

La force avec laquelle il soulève la personne blessée n'a rien de surprenant.
Des pompiers, des soignants en font de même tous les jours.

Le coup de pied donné dans la porte de la boutique est efficace.
Net, sans dommages.

La contradiction totale d'emmener la blessée à l'intérieur contre toute attente est d'une insolence inouïe.
Pour n'importe qui sauf Cable.
Il ne voit pas le mal et s'en fiche.
Il sait juste que le comptoir lui offrira de quoi l'allonger et parer au plus pressé.

Grommelant, il prend à témoin l'ami qui vous veut du bien, dont il sent encore le bourdonnement diffus de son esprit.

"Ces crétins savent pas que pour tenir son territoire, on ne peut pas s'en prendre aux civils ?... Idiots."

Le manque de considération de ces criminels donnait à Nathan une sérieuse envie de leur mettre des baffes.

"Ce sont des idiots, mais je doute qu'ils aient négligé de poster un guet. Ils savaient qu'ils se frottaient à plus malin qu'eux, sinon ils sont vraiment plus dégénérés que je le crois."

Ses actes et son parler laissent clairement entendre qu'il n'a pas peur de ces petites frappes.

Le jeune Summers est encore en colère contre eux et troublé par le nouveau venu, mais il concentre ses gestes sur la patiente. Il la dépose sur le plan de travail du guichet déserté avec une délicatesse toute relative et commence à fouiller dans ses poches. Il en sort un briquet, de l'alcool, plusieurs pinces et une belle longueur de gaze.

Un homme Noir sort sa tête de l'embrasure qui doit donner sur l'arrière-boutique.

On l'attendrait frêle et peu aguerri, au milieu de ses brûleurs d'encens et de ses attrape-rêves.

Il n'en est rien.

C'est un type assuré et large d'épaules.
Un grand black chauve à la mine sévère et dont le bouc d'un noir aile-de-corbeau souligne le menton imposant. Son costume trois-pièces blanc est bon marché, et la pochette rouge qui dépasse sur sa poitrine apparaît délavée. Sa lèvre supérieure se soulève avec une flagrante asymétrie.

"Guildes des voleurs et des assassins."
Il avale sa salive dans un tic sonore.
"Ils auront pas attendu que la pauvre dame leur passe un collier de perles, on dirait."
Une référence aux Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans, appuyée par l'accent de la Louisiane du commerçant.

Cable ne relève même pas les yeux.
Il effectue les soins d'urgence avec une grande concentration.
Il entend, pourtant.
Il écoute, même.
Mais il ne répond rien.

"Portez-la dans les arrières. Mes méthodes ne sont guère orthodoxes, mais vous verrez, les résultats sont spectaculaires."

Nathan fronce l'arête de son nez.
Quelque chose ici sent mauvais, et ce n'est ni l'encens, ni l'haleine de la femme inconsciente.

Comment ça tékoi… On dit pas plutôt téki, lorsqu’on s’adresse à un autre être humain ?! Il est vrai que l’Homme-fourmi a une allure qui peut prêter à confusion concernant sa réelle nature. Mais il est parfaitement doté de quatre membres (+1), d’un coeur, des poumons et d’un cerveau pour prouver qu’il est de l’espèce des homosapiens évolués. Et ce singe là, portant sur la tête ces fameuses antennes qui posent des soucis aux télépathes, se rend bien compte qu’il a fait un truc qu’il ne fallait pas. Il le voit bien… Le comportement du sauveur, portant la civile comme la princesse en détresse, est assez uhm… froid ? Plutôt crispé !
« Eh bien… »
Rétorque lui une réponse, Scottie ! Ne reste pas ainsi les bras branlants !
« Rompez ?! »

C’est au tour d’Ant-Man de tirer une moue contrarié. Cet homme ne semble pas commode… Mais il a de quoi aider cette pauvre femme et c’est tout ce qui compte pour le moment ! Scott le suit sans rouspéter et ne dit plus rien jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit sécurisé, à l’écart de la rue encore en proie aux échanges de tirs et de poings. La façon d’ouvrir la porte du héros, aux manières d’un militaire bourru, ne choque même pas Scott. S’il avait eu le temps, il aurait pu l’ouvrir de lui-même et avec autant de finesse. Ceci dit… Ce n’est pas très héroïque de rentrer de cette manière dans une boutique. Ah ça non… C’est plutôt à vous donner le genre d’ennuis que Lang a beaucoup trop essuyé durant sa “carrière” de voleur.

Ant-Man écoute ce que son ami de fortune dit et se retient de répondre un truc un peu stupide… “Peut-être n’ont-ils pas fait exprès”, allons bon, Scott… Dans ce genre de conflit, c’est l’appât du gain qui prime et lors des confrontations c’est la loi du plus fort qui domine les esprits échauffés.
Personne n’est là par hasard, aujourd’hui. Scott le sait…
Alors il doit rester prudent, surtout en compagnie de cet homme qu’il ne connaît pas encore.
« Il vaut mieux ne pas rester dans le coin, alors. Ils vont finir par revenir en se souvenant nous avoir vus… »

Si le premier n’a pas peur, Scott semble un peu sur les nerfs. Il n’est pas un peureux, loin de là. Mais il manque d’aisance, que ce soit au combat avec ses capacités ou dans son niveau de confiance en lui. S’ils peuvent éviter l'’affrontement, c’est bénéfique pour tout le monde !

Ant-Man s’est déplacé pour garder un œil vers l’extérieur, au cas où d’autres voyous s’amènent. Mais son attention est reporté sur un bruit de pas, dans le fond de la boutique. Un homme plutôt balaise s’avance vers eux, avec assurance. Beaucoup trop, en faite… Son comportement ne colle pas avec la situation qu’ils vivent.
Une personne qui n’a aucune arrière pensée, même la plus calme possible, aurait eu le réflexe d’appeler des secours, pour porter assistance à cette dame, couchée sur le comptoir. Il n’en est rien.
Le grand homme costumé leurs propose plutôt de le suivre vers l’arrière-boutique, dans un lieu trop bien caché pour ne pas être louche.
Scott Lang a eu un frisson le long de son échine, qu’il a plus ou moins contrôlé. Est-ce sa vieille fibre de voyou qui parle ou juste une paranoïa acquise pendant ces quelques années passées en prison ?

L’homme-fourmi s’est rapproché du héros, qui est concentré sur les premiers secours. Il s’est penché et parle assez bas pour ne s’adresser qu’à lui...
« Pas besoin d’être devin pour savoir que cette histoire est bizarre. Mais est-ce qu’on a vraiment le choix ? »

Scott jette un coup d’œil vers la dame, toujours inconsciente. Ils ne pourront pas vraiment la déplacer, pas sans une meilleure assistance.
« Autant voir ce qu’il veut vraiment… Au pire si ça tourne mal, on… »

Ant-Man hésite. Pourtant son langage corporel indique clairement qu’il s’attend au pire et qu’il est déjà prêt à bondir aux moindres mouvements qui vont lui paraître suspects.

Pour la seconde fois, le samaritain au casque d'insecte l'incite à l'accompagner dans sa fuite.
Nathan ne sait pas si c'est du lard ou du cochon. S'il est avec un lâche, un novice ou un sale type venu draguer sa confiance.
Néanmoins, il lui répond selon ses principes et ses motivations.

"Là où on m'a élevé, fuir ne te débarasse pas des problèmes. Les confronter, si. Je sais que c'est cette boutique qui a attiré leur attention. Et je tiens fermement à faire éclater l'oeil du cyclone."

Tandis que leur hôte les accueille, le héros débutant murmure ses doutes à l'oreille du Mutant.
Cable acquiesce silencieusement.
Il n'a aucune confiance en cet homme.
Mais il n'est pas venu se jeter dans la gueule du loup pour rencontrer des agneaux.
Il espère presque avoir affaire à un prédateur.
Nathan voudrait voir un crime se dessiner, ici.
Pour pouvoir y mettre fin.
Et si la blessée devient la proverbiale bête sacrificielle pour arrêter le sang de couler, alors dommage pour elle.

Vu le gabarit du gars, Nate n'hésite pas une seconde à lui tendre le corps inconscient de la jeune femme.
Il se fiche de savoir que ses fringues blanches seront tachées de sang.
L'homme, un peu moins. Il grimace - brièvement.
Puis, son visage se fend en un sourire satisfait.

"... Bien. D'accord, si vous voulez bien me suivre ? La séance va commencer."

Malgré l'air franchement suspicieux de l'homme-fourmi, le fils de Cyclope suit d'un pas résolument ordonné.

"Garth, donne leurs robes à ces messieurs, je te prie."

Une forte odeur de rance et d'humidité précède la vision d'un assistant très particulier.
Son torse nue à la peau verdâtre et distendue brille de l'éclat d'un joyau marqué de ce qui semble un serpent stylisé.
Ses longs cheveux filandreux tombent mollement pour encadrer un visage aux extrêmes de la maigreur.
Même dans la pénombre du corridor, il devient vite évident qu'il n'a ni nez, ni lèvres - l'os nasal et les dents sont à nu.
Ses gestes sont lents et gourds.
En un mot comme en cent, le serviteur n'est ni plus ni moins qu'un zombi.


Cette vision d'horreur, abrupte et incongrue, fait sursauter Nathan.

"AH !!"

Le cri est sonore, aigu. Incontrôlé.
Par réflexe, le jeune homme regarde l'autre visiteur, l'homme au casque, par-dessus son épaule.
Comme s'il avait pu ne pas l'entendre crier comme une fillette.

La créature décroche lentement deux larges pèlerines de belle facture, chacune avec un masque blanc.



Cable passe alors la robe, le masque et la capuche.
Sur ce coup, ils ont eu de la chance. Un cas typique d'erreur sur la personne en leur faveur.
Il jette un regard à son compagnon de circonstances.
Nathan Summers murmure alors :

"Prêt à regarder en face l'oeil du cyclone ?"

Flanqué par le serviteur non-mort, il s'avance vers une nouvelle porte éclairée par des flammes vacillantes.
De l'autre côté, la voix du gaillard du Sud résonne :

"Venez, vous qui êtes venus voir !"

D'un coup, Nathan sent la poigne de Garth le zombi se resserrer sur son bras pour le forcer à avancer.
Son oeil s'étrécit, en voyant sur plusieurs mannequins le long du couloir, des costumes de héros déchirés.
Ce qui n'est pas un signe encourageant.
Il est trop tard, pourtant.
Trop tard pour lui. Trop tard pour hésiter.
Résolument trop tard pour faire machine arrière, vu la force incroyable que le zombi exerce sur ses muscles de métal.

Par l'ouverture de la porte, tous deux peuvent distinguer une vaste salle de pierre grise.
Dans la salle, une douzaine de silhouettes masquées et encapuchonnées derrière un long pupitre minéral semi-circulaire.
Au milieu, un grand-autel et autour, des volées de marches menant à des niches fermées par des portes sombres.
Le maître de cérémonie, qui s'est manifestement changé, attend devant le maître-autel.

Il marque un point le monsieur… Fuir n’arrange rien du tout sauf si tu as réellement quelque chose à te reprocher. Mais Scott Lang a passé une partie de sa vie à avoir toujours une chose à se reprocher, même s’il volait pour “des bonnes raisons”.
Non… en fin de compte, aucune raison n’étaient assez bonnes. Voler chez les riches pour s’en mettre un peu dans la poche et offrir le reste aux autres n’a rien de glorieux. Mais le jeune papa rêvait de pouvoir payer un vélo à sa jeune petite Cassie… et bien plus encore.
Confronter les problèmes… Il est d’accord oui. Enfin, s’ils peuvent avoir la civile en moins sous les bras, tout peut devenir bien plus simple. Scott acquiesce alors que le héros semble vouloir enquêter dans cette boutique. Il va le suivre… parce que quelque chose cloche ici, clairement.
Par contre, il ne s’est pas attendu à ce que l’homme avec cet étrange oeil donne le corps inconscient de la jeune femme à ce gars en costume, qui fait bien deux fois leurs poids !
« Mais qu’est-ce que tu … ?! »

Lang se tait tandis que l’hôte de ces lieux les invite à les suivre.
Quoi, ils vont vraiment se jeter dans la gueule du loup de cette manière ?!
Pourquoi est-ce que son compagnon de fortune obéit de façon si prompt ? Ant-Man ne peut que lui emboîter le pas, alors qu’il essaye de communiquer avec lui de la façon la plus discrète possible…
… Cependant, ses mots lui restent en travers de sa gorge.
Nate a crié (tout le monde a entendu), mais Scott n’a pas relevé… Il a plaqué une main contre son nez alors que cette odeur affreuse d’un cadavre en putréfaction s’élève. Son estomac se noue et sa gorge se serre alors que ses yeux ronds voient une chose qu’il n’aurait jamais cru voir un jour dans sa vie.
C’est… un… u-un… vrai zombie ?
T’es dans un cauchemar, Scottie. Tout va bien. Respire un … enfin non respire dans ta main, sinon tu vas tourner de l’œil.

On leur tend des robes de cultistes avec des masques… Scott fronce les sourcils sous son casque d’Ant-Man. Personne ne peut le distinguer clairement, à moins de se rapprocher, mais tout dans sa gestuel et dans son comportement font penser qu’il est hésitant et qu’il n’a vraiment pas confiance… Cependant, il saisit doucement les vêtements et répète les faits et gestes de son compagnon. Il vaut mieux le faire… Un seul faux pas peut leur faire changer d’avis et peut-être connaîtront-ils le même sort que ce… ce… z..zom…
« Jesus… »
Scott a juste soufflé très bas alors qu’il finit d’enfiler la tenue.
« P-p-prêt à … quoi ? … Mais… »
Trop tard.
Le zombi empoigne un bras à chacun. Scott grimace de douleur et devine qu’il n’a pas d’autre choix que d’accepter de se jeter dans le bain de l’inconnu. Nerveux, il n’arrive pas à se retirer la boule au ventre, l’appréhension… A la fois inquiet de voir partir une personne innocente, qu’ils ont laissé à l’abandon de cette manière alors qu’ils essayaient de la sauver, mais surtout soucieux de ne pas savoir comment ils peuvent se tirer de là. Parce qu’il doute qu’ils vont les laisser partir…
… Pas après avoir vue ces costumes le long du couloir, comme des expositions de ceux qui ont voulu se mettre en travers de leur chemin.
Ant-Man déglutit difficilement avant de chuchoter vers le héros.
« C-c'est qui ces mecs, sérieux ?!… Dans quoi on se fourre ? »

Sait-il seulement dans quel guêpier se trouve le cyclone dont il parle ?!
Scott essaie de reprendre son calme. Déjà pour ordonner ses pensées, ensuite pour commencer à observer ce qu’ils ont sous les yeux. Ils sont douze ou quinze dans cette salle… peut-être vingt. Cet autel ne lui dit rien qui vaille… Comptent-ils vraiment faire ce qu’il pense qu’ils vont… ?!
« Ils vont la … sacrifier ? Faut empêcher ça ! »

Ant-Obvious, au rapport, chef ! Ceci dit, il faut d’abord trouver un bon plan d’action pour être le plus efficace possible. Scott regarde autour d’eux… La pièce est circulaire, faite de pierres… A première vue, il ne voit aucune ouverture mais il peut toujours tenter de faire venir ses copines par les interstices… ou tout simplement par le chemin qu’ils viennent d’emprunter. Rétrécir sous leurs yeux va probablement causer un beau désordre et les choses se gâteront pour eux deux… Mais ont-ils franchement le choix ?
« Je peux peut-être neutraliser le zombi qui nous tient… ? »

Il peut se libérer de la poigne et remonter pour lui mettre une droite… Aucune idée si tout peut fonctionner comme il l’imagine, mais qui ne tente rien n’a rien !
Scott attend un signal. Quelque chose de la part de son compagnon, même un simple signe distinctif... Et il se lancera ! Même s'il pense que, tout compte fait, c'est peut-être pas une si bonne idée...

La tenue rituelle passée par le maître des lieux pourrait passer pour ridicule.
Cable pour sa part n'a pas envie de rire.
L'Assemblée est en large surnombre et couverte par l'anonymat de masques semblables à celui qu'on lui a fait enfiler.
L'atmosphère est lourde.
Les lumières vacillantes de torches et de cierges amplifient l'obscurité de la situation au lieu de l'éclairer.
Et, à la place centrale, face à son futur sacrifice humain, le gros costaud de la boutique... en habit de poulet.


Nathan est prêt à jouer le jeu, à soupeser l'instant et l'opportunité d'intervenir, comme Ant-Man en exprime le souhait.
Il scrute, calcule, s'avance silencieux mais l'esprit aguerri.
Jusqu'à ce qu'il repère parmi les spectateurs, dans une niche de choix...


Un être.
Une chose.
Un pion ravageur pour une partie qu'il n'est pas prêt risquer.
Une figure du futur.

"Oh, non pas... Ça ...!"

Nathan s'exclame à voix haute, pour lui-même.
Dans le brouhaha des chants et discussions qui résonnent, cela peut passer inaperçu, heureusement.
Il ralentit un peu son pas pour poser une main sur le bras de son équipier de fortune.

"... Tu te souviens ce que je t'ai dit tout à l'heure l'ami, au sujet de la fuite et qu'il faut pas le faire ?"

Nate prend garde de parler assez bas.
Puis, hausse le ton.
Il crie alors, de plus en plus fort - pour impulser un ordre de repli.

"C'est toi qui avais raison ! COURS !!!!"

C'est évidemment sans compter le besoin de Scott Lang de sauver la veuve et l'orphelin - ici, la femme qu'on entend sacrifier.
Pour sa part, le jeune Mutant a passé le cap de la protection d'autrui vers le simple instinct de survie, là.
Suivant son propre conseil, Cable fonce vers là d'où ils sont venus.

Il se heurte évidemment à la résistance d'un corps, celui d'un Zombie alors passif mais dans le chemin.


Il suscite, surtout, une réaction égale de la chose même qui l'a incité à fuir.
La créature de câbles et de métal sort de l'ombre pour se mettre à la poursuite du fuyard.
D'un coup, l'amulette portée en pendentif par le zombie l'aveugle de son éclat, alors qu'un ordre lui est donné par son maître.

Bon dieu, mais qu’est-ce qu’il est moche !
Scott a pourtant vue bien des choses qui méritent d’être dans les anales “des pires costumes qui puissent exister”, rien qu'à travers le cinéma… Mais là, le gérant de la boutique, où ils se sont rencontrés plus tôt, arrive devant l’autel du sacrifice avec une dégaine de poulet bleu… Même les chauss(ures… ettes ?) font en sorte d’être très réaliste ! C’est bon, Ant-Man y croit. Il est à fond de cale. Ils ont affaire à des fous.
« Mec. Faut faire un truc. Ils commencent à me foutre les j’tons »

Son partenaire semble d’accord. Il s’avance, regarde autour d’eux, analyse probablement la situation. Il a l’air d’être bon, expérimenté, il sait ce qu'il fait. Alors tout ne peut que très bien se passer, non ?
…
…
Non ?
« Qu’est-ce qui t’arrive ?! »

Le fait qu’il lui dise “oh non” commence déjà très mal. Mais qu’il rajoute le démonstratif “ça” pour désigner quelqu’un de précis n’encourage pas à agir. Scott s’est immobilisé et essaye de regarder vers la personne qui semble avoir suscitée une certaine peur chez le héros. Ant-Man cligne des yeux sous son casque en apercevant cette … masse de … d’homme ? De zombi ? Un mélange des deux ?! Avec un masque terrifiant à corne, une horreur sortie de leurs pires cauchemars…
L’instinct lui dit de prendre la fuite, car il est entouré par bien trop de bestioles hors du commun qu’il n’arrive pas à comprendre. Mais sa pensée et son honneur, peut-être irrationnel pour le coup, lui dictent d’agir, de ne pas abandonner la pauvre femme qui va être amener sur l’autel et sacrifiée par un homme-poulet ! Il se dit que s’il prend la fuite maintenant, il ne pourra jamais se le pardonner…
Alors il se retourne, plein de bonnes attentions, convaincu. Il serre les poings, déterminé, alors qu’il ouvre la bouche pour dire à son compagnon : On va le faire, on peut les avoir et sauver cette………………….


Comment ça “cours” ?
« … ! »

Il est sérieux ?
C’est pas une blague ?
Le héros, celui qui l’a remis en place sur la question de ne pas fuir devant les difficultés, le mec qui semble être l’homme d’action, sans craintes vient de lui dire… de courir ?
Mais courir où ?! Comment ? En marchant sur les monstres ?
« Att- »

Pas le temps de dire quoi que ce soit. Il a déjà pris la poudre d’escampette alors que ce crétin d’Ant-Man reste abasourdi devant cette scène improbable. Un héros qui se retrouve bloqué par une résistance de zombies et des machines humanoïdes qui ressemblent à des Predators ! Mais aussi tous les autres qui se mettent à réagir devant la réticence de l’un… Tandis que l’autre, eh bien …
« Ghnn… »
Scottie, pour l’amour du ciel, fait quelque chose. N’importe quoi !

Ant-Man, toujours crispé, sent la prise du zombi se resserrer sur son bras. Il jette un coup d’œil vers lui. Il affronte ce regard vide et cet aspect de mort en décomposition. Ils sont clairement dans la merde…
Mais… Le déclic finit par venir.
« Bon, c’était sympa comme tout ! Mais on ne s’est pas présenté ! »

Scott appuie sur un bouton. Au lieu de rétrécir comme prévu, il grandit…


Il mesure désormais cinq bons mètres, se prenant quelque peu le plafond. Ceci dit, il force tout de même le zombi à le lâcher, surpris par ce qu’il vient de se produire en un rien de temps.
« Salut les potes. Ça gaze ? Moi c’est Ant-Man. »

Scott bouscule le zombi avec le revers de la main. Il commence à regarder chacun des monstres, autant ceux qui bloquent l’entrée, que celui qui s’apprête à faire un acte sacrificiel.
« Causons maintenant que les forces sont bien équilibrées ! »

Il frappe du pied, faisant quelque peu vibrer le sol et tente de repousser ceux qui viennent s’en prendre à lui. Il jette un coup d’œil à son compagnon.
Scott espère qu'il va faire ce qu'il faut...
Il veut partir avec elle et pourquoi pas avec deux ou trois de ces drôles de bonhommes sous le bras pour les faire enfermer. Parce qu’il est clair et net qu’il se passe des choses vraiment trop bizarres en ces lieux et sans aucun doute ailleurs et qu’il n’est pas question de partir sans avoir quelques informations à se mettre sous la dent.

La question se pose, Scottie… Qu’est-ce qui est le plus irrationnel entre celui de vouloir résister face à des zombis et des Predators ou celui de tripler sa propre taille dans un endroit confiné pour devenir une cible parfaite ?

Il ne reste plus qu’à prier que l’effet de surprise dure suffisamment longtemps pour que l’autre héros décide… soit de les abandonner, soit de les aider…

Comment dit-on déjà ? ... Alea jacta est ?

Ant-Man exprime ses réticences et questionne Cable sur son changement soudain d'attitude.
Car...
Nathan a vu quelque chose.
Une chose, oui, pas une personne. Ou pas une seule. Un charnier réuni en un seul monstre robotique.


Une bête créée par la technologie, qui avait massacré sans relâche jusqu'à 107 grands esprits de leurs temps.
Une chose ni reliée par les limites de l'espace, du temps, de la chair ou de l'identité.
Un total de 107 victimes téléversées dans l'intelligence synthétisée de leur tueur.
Cela, Cable le savait parce que... eh bien il faisait partie des gens assez informés pour espérer ne pas devenir le n°108.

"Ce truc jaune et bleu, Amigo, est... le Minion. Le Pion. Un mécanoïde créé en l'an 2020 qui ravagera l'espace-temps !"

Inutile de préciser qu'il s'agissait essentiellement d'un chasseur de primes.
Son nouvel ami n'était pas grandement concerné, pour autant qu'il puisse deviner.
Cable l'était, ou le serait.
Beaucoup de monde mettrait tôt ou tard sa tête à prix, et le Pion tuait contre de l'argent. Efficacité garantie.
Il avait la lucidité de connaître ce qui pouvait le tuer.
Nate était riche de son savoir... mais le pauvre Ant-Man n'était riche que de sa grande humanité.

L'ami au casque bizarre se met alors à grandir.
Et à grandir.
Et à... Non, en fait, il atteint très rapidement sa hauteur de destination.


Il se présente, il brave l'autorité et la supériorité numérique des occupants du sous-sol.
Il occupe l'espace.

L'homme-fourmi, champion de la discrétion, fait de lui-même une cible colossale.

Bien sûr, rien n'indique que devenir microscopique lui aurait permis d'échapper aux assauts du Minion.
Celui-ci est conçu pour triompher, et s'est amélioré grâce aux échecs de ses victimes passées.

Nate serait tenté de croire au coup de bluff du héros, mais...
Mais.
Il sait que cet homme avait peur, plus tôt. Pour moins que ça.
Il sait, il s'en doute ; c'est un coup de poker.

Un sacrifice, en fait.
Ant-Man se sacrifierait pour que la femme blessée ne le soit pas dans un sinistre rituel ?

Nathan devrait fuir.
Il le devrait.
C'est sa chance.

D'un autre côté, la seule façon pour que ça marche est que Cable se dévoile lui aussi.
Aucun pouvoir, aucune technologie, aucune prouesse ne lui permettra d'exfiltrer la victime sans être vu.

Partir serait déshonorer le sacrifice de l'Homme-Fourmi.

Rester pour honorer son sacrifice reviendrait à se jeter à son tour dans le gosier du loup sans espoir de régurgitation.
Risquer... d'être absorbé par Minion et laisser la maigre expérience de Nate devenir un outil à sa ceinture.

Le cadavre en sursis de plusieurs mètres de haut est sa seule chance de mettre de la distance avec la menace.
Mais... Ant-Man a besoin de lui.
Ant-Man risque tout pour que lui puisse au moins aider une personne.
C'est beau. C'est fou. Inconscient... Oui mais si humain.
Un étranger qui devient un ami, que vous pouvez aider sans qu'il ait à vous le dire... C'est ça le Clan. La famille.

"Tu es un grand malade !"

Nate se surprend à faire demi-tour.
A retourner dans la fosse pour aider. Malgré le danger - mortel et imminent.
Il n'est pas le seul à être surpris par tout ça et hésiter dans sa réaction.

La foule bruisse, réagit.
Clairement, beaucoup ne sont pas "chez eux" ici.
Certains, plus calmes, plus dignes, se penchent vers l'homme à tête de poulet.
D'autres dénués du masque rituel blanc cassé semblent attendre son moindre signal.
Les plus nombreux, enfin, anonymes derrières leurs masques, échangent bruyamment en attendant les consignes des premiers.

Pendant ce temps de flottement, le Maître de Cérémonie donne un ordre.

"Garth, brise-lui les pieds !"

Beaucoup comprennent ce que cela signifie.
Non pas le danger pour Ant-Man, mais pour eux : finir écrabouillés sous un géant et des décombres.

Un homme masqué proche du prêtre vaudou entend calmer ces tensions.
Il ôte la pièce qui voilait son identité et tend le bras semblable à un patriarche habité.

"Du calme dans l'assemblée !! Restez et voyez, en tant que pièces de notre grand échiquier."


La plupart restaient masqués, mais cet homme avait renoncé à son anonymat pour donner plus de poids à sa parole.

Non pas qu'il soit un homme célèbre en-dehors des cercles privilégiés qu'il fréquentait.

Nate ne s'est pas enfui, finalement.
Il est seulement passé inaperçu pour la plupart.
Pas pour tous, bien entendu.
Il a bondi grâce à ses pouvoirs télékinétiques jusqu'à l'oreille de l'Homme-Fourmi.
Déjà parce que cela semble l'endroit le plus stable vu les circonstances.
Scott a piétiné le sol, et si tous sont secoués, l'homme qui entend les rassurer tends les mains vers le héros géant.


"Votre impudence, Ant-Man... va s'avérer lourde de conséquence ! Fou Noir prend la Tour adverse."

Le pouvoir Mutant du haut-placé de la loge cultiste agit immédiatement.
L'influence de l'homme alourdit toutes les molécules de Lang, pour le rendre hyper-dense, intantanément.
L'action est si rapide qu'elle fera traverser au Ant-Man géant le sol d'un seul coup sec.
L'effet est si net, si immédiat, que le reste du sol demeure intact dans la descente du héros.

De son perchoir, Nate descend avec Ant-Man qui traverse les fondations du sous-sol sous son propre poids.
Cable n'est pas lui-même affecté, aussi s'accroche-t-il aux aspérités du casque dans un réflexe salvateur.

Sitôt que Lang est hors de vue du type démasqué, l'effet semble s'arrêter.
Nathan n'ose imaginer la douleur de Scott, dont le squelette n'est pas conçu pour peser autant, même un instant.

Les actions du prêtre et du notable ne concordent pas.
Les deux ne se sont pas concertés.
Si bien que le Zombie, Garth, a été emporté avec Scott et Nathan dans le trou en forme de Scott.
Malgré sa résilience en tant que non-vivant, le monstre verdâtre était en pièces - mais conscient, à sa façon.

"Ca va, l'ami ?"

Nate s'en faisait vraiment pour Scott.
C'était sincère, plein de compassion... et de besoin d'aviser pour la suite.
Il s'était plié à son instinct de combat, contre sa propre impulsion de fuite.

Dans l'espace confiné creusé par le poids immense attribué à Ant-Man un instant avant, le Zombie se reconstitue... vite.


Tant qu'aucun nouvel ordre ne lui sera donné par son maître, il n'a de cesse de détruire les extrémités plantaires de l'Homme-Fourmi.

Si les deux héros débutants semblent hors de vue de l'assemblée et de ses leaders, cela ne joue pas en leur faveur.
En bas avec eux, le Zombie...


En haut : le Pion.
Qui pointe un projecteur intégré à sa physiologie mécanoïde directement dans le trou, sur Ant-Man et Cable.

Nathan ne peut pas fuir.
Il ne peut pas se cacher.
Il porte toujours le masque de cultiste, contrairement à Scott Lang.
Cela reste le dernier rempart de son identité, face à un mercenaire robotique pan-dimensionnel.
Leur seule chance face à l'ennemi qui les éclaire de sa torche serait de rester insignifiants dans cette histoire.
Cela signifierait aussi laisser faire, puisque l'histoire en question doit revêtir son important pour le cyborg.

"Je te conseille de garder ton casque pour le moment. Et de ne rien faire de menaçant."

Nathan choisit ses mots car le robo-tueur pourrait les entendre et comprendre qui il est.
Désactiver le casque leur aurait permis de communier par télépathie mais cela dévoilerait le visage du héros.

Soudainement, l'amulette du zombi brille une nouvelle fois.
Signe qu'il reçoit une nouvelle directive, puisqu'il cesse de viser les pieds de l'Homme-Fourmi.
Ce qui serait bon signe, si tout en finissant de se régénérer il ne visait pas leurs têtes à tous les deux.
Un poing, puis l'autre...

"Le symbole sur l'amulette...
Je ne m'y connais pas en choses mystiques mais... il y a forcément un truc par rapport à ce médaillon... non ?"

Nathan tâche de casser les liens moléculaires pour rendre les membres du mort-vivant plus friables.
Un usage plutôt discret de sa télékinésie, aussi difficile que ce qu'il exige en précision.
Il ne veut rien faire de trop visible.
Pas avec un chasseur de primes qui pourrait vouloir collecter sa tête un peu tôt dans sa carrière.
Il est tellement convaincu de sa propre importance que si le Pion le reconnaît, il se considère comme un mort en sursis.
Ce qui est arrogant, peut-être vrai, mais surtout, très handicapant vu les restrictions qu'il s'impose en conséquence.

Ils sont au fin fond de la gueule du loup.
Ils sont piégés. Coincés. En sous-nombre.
Ils ont mis les pieds dans quelque chose de dangereux, en croyant bien faire.

Est-ce qu'ils sont aussi foutus que Cable semble le craindre ?

Il ne tient qu'à l'esprit espiègle qui sommeille en Scott de démontrer le contraire...
... Ou peut-être de se fixer des objectifs atteignables, dans une situation apparemment sans victoire possible !

Un mécano… un mécanoïde créé en l’an combien ?
D’accord, Scott Lang n’est pas attentif à tout ce qu’il se passe en même temps. Cependant, il essaie de saisir ce qu’on lui dit, car chaque information peut devenir cruciale, tout particulièrement dans une situation aussi critique. Et ils ne sont même pas au bout de leurs peines…
Ant-Man est devenu grand, mais pas suffisamment pour faire peur aux meneurs de toute cette assemblée. Mais sur le coup, il en a fait qu’à sa tête. Il frappe du pied, fait trembler le sol et bouscule les ennemis un peu trop téméraires. C’est l’action désespérée faite par un homme qui oscille entre la panique et le courage. A moins que les deux soient étroitement liés... ?
Le héros a complètement raison d’avoir fui, Scottie… Quelle idée stupide de prendre une taille pareille en intérieur …
Mais contre toute attente, alors que le micro-héros, pas-du-tout-petit-là, s’est pensé seul face au monde des ténèbres, il entend cinq mots, qui le font sourire.
« Je crois bien, ouais... »

Bien sûr qu’il est malade ! Mais un fou qui veut se sortir de là… Tout de même, il lui arrive d’avoir un instinct de survie. Il ne le voit pas, mais il sait que le jeune qu’il a suivi jusque dans cet Enfer est revenu pour l’aider. Où est-ce qu’il est d’ailleurs ?!
Concentrations, Lang ! Ce satané zombie est en train de te…
« Aïe ! Mais dégage ! »
Un ordre a été donné et ce mort-vivant s’est jeté sur son pied, avec une force hallucinante. Scott tente de se débarrasser du gêneur, alors qu’autour de lui, il s’en passe bien des choses… Si bien qu’il n’a pas eu le temps de réagir.
Un homme se dévoile et s’adresse directement à lui… Ant-Man scrute son visage, se force à ne pas l’oublier. Il est certain que c’est important, que chaque détail va compter pour après, lorsqu’ils vont sortir d’ici. Parce qu’ils vont s’en tirer, oui !
Mais l’affaire se corse…
« Ghnnnn ! »

Qu’est-ce… qu’il… lui arrive ?!
C’est comme si… son corps… est tétanisé par une force.
Cela ne dure pas longtemps, heureusement, parce qu’il ne sait pas combien de temps il aurait tenu avec l’impression que tous ses muscles et jusqu’à ses os étaient hors service.
Ant-Man traverse le sol, en compagnie de son partenaire et de Mr Garth. Ils donnent des noms aux morts… Chic.

Scott s’appuie contre… un mur. Enfin, contre le sol, sous terre, dans l’endroit où ils ont atterri. Il reprend son souffle tout en essayant de chasser le zombi qui n’arrête pas de vouloir lui ronger les pieds.
« Je… crois… Oui. »

Ils sont dans la merde.
Scottie… la merde jusqu’au cou ! Il faut sortir de là et vite ! Réfléchir à une solution rapide et efficace. Quelque chose qui va les prendre par surprise et qui va permettre de penser à une échappatoire. Pendant un instant, le zombi a cessé d’attaquer et l’amulette a brillé suffisamment fort pour attirer l’attention des deux héros.
L’amulette… Il a raison. Elle fait quelque chose et elle a l’air importante. Dans la tête de Scott, tout se dessine. Le puzzle commence à s’assembler… Tout converge vers une seule solution et il peine beaucoup à en voir une autre.
Un ennemi intuable avec eux. Un autre les attend juste au-dessus… Ant-Man ne peut pas sauver tout le monde dans cette histoire…
Alors ça ressemble à ceci les situations désespérées, avec les solutions tout aussi désespérées et les choix encore plus difficiles à prendre ?
« Tu avais raison, mon pote. On aurait dû se barrer... »

Ant-Man se redresse et chope l’amulette autour du coup de Garth, qui n’a pas eu le temps de s’élancer sur son casque d’Homme-fourmi.
« Mais ça va le faire ! »

Il tire. D’un coup sec ! Il s’empare de l’amulette et la garde dans son poing. Derrière, il ne prend plus le temps de réfléchir aux conséquences de ses actes. Parce qu’ils n’ont plus beaucoup de temps…
« Je ne sais pas ce que tu peux faire. Si tu vois un moyen de la sauver, fais-le. Sinon… A-accroche-toi ! Je vais leur faire passer l’envie de nous enterrer vivants ! »


Ant-Man se met à grandir. Encore et encore.
Il en profite pour les faire sortir de ce trou et mettre une droite au Minion. Au mieux pour l’empêcher d’attaquer… Au pire, pour l’en dissuader même si le géant doute que cela fonctionne.
Un géant oui. La définition est faible comparé à l’effort que cela demande !
Scott Lang mesure désormais plus de 30 mètres de haut.
Il a traversé le plafond, l’emportant et le repoussant. Ils sont désormais dehors. Les rues autour d’eux se vident, car les gens surpris et apeurés s’éloignent rapidement de cette boutique, dont il ne va plus rester grand-chose.
Porter son propre corps demande un effort si titanesque, que bouger une jambe est un véritable marathon olympique… Scott se déplace pour se dégager de cet endroit. Il peine déjà à réfléchir… Il ne sait pas à quel point c’est dangereux de s’imposer cette taille, ce poids, ces règles hors-normes. Ça doit l’être bien plus qu’il n’ose l’imaginer puisqu’il commence déjà … à ne pas se sentir bien…

Ils sont partis trois quartiers plus loin avec quatre pas… De quoi laisser une bonne longueur d’avance pour… Pour ? Aucune idée. Partir. Marcher… ramper sur le sol, peut-être…

Scott appuie sur la commande pour commencer à rétrécir. La sensation de la “descente” lui donne le vertige. Il reprend son bon mètre quatre-vingt et sa tête lui tourne. Il se laisse tomber sur le sol, un peu dans les vapes… mais encore conscient.
L’amulette est logée dans sa paume entrouverte. Son autre main cherche à ouvrir son casque… Mais il se ravise, parce qu’il a le vague souvenir qu’on lui a vivement conseillé de ne pas le faire…
Alors il reste comme ça pendant de longues secondes… Des minutes ou des heures plutôt ? Il perd un peu le fil…
« Où… ? »

Est-ce qu’il a pu… le suivre… ?
Il s’en inquiète. Vraiment. Alors qu’il commence à percuter ce qu’il vient de réaliser…
Bon sang… C’était… trop ?
Il risque d’y avoir des morts… non ?
Mais qu’est-ce qu’il a fait...

L'endroit commençait à devenir étouffant.
Des ennemis autour, en-bas, au-dessus. Masqués, calibrés, décharnés, il y en avait pour tous les goûts.
Alors, oui, cela sentait mauvais.
Cela sentait le piège.
Cela sentait le peloton d'exécution, pour les deux intrus.

Or, Nathan sent Ant-Man grandir... encore plus.

Il escalade à toute blinde le buste du héros pour ne pas se retrouver écrasé contre les parois.
A l'invitation du micro-héros, le jeune Mutant tâche de récupérer la femme qu'ils entendaient sacrifier.
Ils... Qui ? Difficile à dire. Les méchants, sans doute. Quand même, oui, des méchants assurément.

Nate croit comprendre que l'Homme-Fourmi cherche à évacuer, vite.
Car ce dernier lui a indiqué de 'la' récupérer, ce que Nathan parvient à faire... plus ou moins.
Plutôt plus que moins, en fait.

Une dizaine de civils enchaînés.
Des hommes, des femmes ; des enfants.

Nate les pointe du menton à son nouvel ami.
Attirés par télékinésie, ils sont là.
Vulnérables, secoués, maltraités, mais... bel et bien là. Avec Ant-Man et Kid Cable.

"J'veux pas être méchant, mais... je... je crois que ces gens ne verront pas la justice."

Un temps passe, car Scott Lang est trop désorienté par ces efforts.
Un temps... long.
Un temps très long, trop long.
Tous sont repartis, après avoir donné leur déposition.
Pour lui il semble reprendre le même geste qu'un peu plus tôt... beaucoup plus tôt.


Mais Scott Lang pourra sentir la main de Nathan se poser sur son avant-bras.

"Tu devrais garder ça, l'ami. Madame... Hum. Madame est là pour aider, mais... Gentil n'a qu'un œil."

Un lit dans une salle de pause de commissariat accueille le corps endolori de l'Homme-Fourmi.
Auprès des deux hommes, une fonctionnaire de police.
Une femme particulièrement sensible à ce qu'ils ont vécu, car elle a une vie d'aventure derrière elle.


Une femme brune, sérieuse, irritée de devoir attendre.
Elle tend un badge métallisé indiquant : Maria Hill, détective au NYPD.

"Ant-Man... Vous êtes réveillé ?"

Nathan effectue un salut discret.
Il n'y a pas de message caché, pas d'indication pour influer sur Ant-Man.
Celui-ci est libre de parler ou pas, même si forcément, là il doit manquer de contexte.

"Il paraît que vous avez vus des trucs chelou... Je vais pouvoir prendre votre déposition."

Aucune moyen de savoir combien de temps il s’est passé entre le moment où Scott a voulu retirer son casque et celui où il a voulu le retirer une seconde fois.
Entre les deux, rien… Le trou noir. Complet. Aucun souvenir… Il ne s’est même pas rendu compte qu’il est tout simplement tombé dans les vapes.

Tout est brouillon lorsque Scott ouvre les yeux… Il sent une main se poser sur lui et il arrête son geste, mettant ses bras le long de son corps. Dessous, il sent un lit. Autour de lui… Rien ne lui est familier hormis le visage du jeune homme dont il ne connaît pas encore le nom. Il le regarde quelques secondes, un peu dans le vague. Scott ne comprend pas grand chose.
Qu’est-ce qui c’est passé ? Il cherche la réponse dans les yeux de Nate qui le salue d’un geste de la main.

Scott peut au moins être rassuré sur le point indiscutable qu’ils se sont tous les deux sortis du piège mortel, qui a bien failli se refermer… Et… Oh.
D’un coup, ce point là lui rappelle de bien méchants moments… Une histoire avec un homme oiseau, des morts-vivants, un prêtre voulant sacrifier une femme et beaucoup de monde en toge de cultiste…
Hem, non… ça ne doit pas être exactement dans ces termes-là, ni dans cet ordre-là d’ailleurs.
Mais une question le brûle encore alors qu’une autre personne s’approche, lui demandant s’il est réveillé.
« Euh, je... »

Réponse : oui, madame. Scott acquiesce simplement, mais il s’est surtout retenu de sortir une grosse bêtise. Parce qu’il commence à se souvenir, oui… Des choses qu’il aurait voulu oublier…
Ant-Man pousse un long soupir, nerveux, tandis qu’ils se rappellent avoir quasiment piétiné le quartier autour de cette boutique où ils ont failli mourir, avec des pieds chaussant la taille d’un véritable géant.
Tout le monde a dû te voir Scottie… Alors n’essaye même pas de réfléchir à t’enfuir.
« Eh bien... »

N’appuie pas sur la ceinture. C’est une mauvaise idée. Ne mens pas, c’est encore pire… Dis juste… Que tu as vu un mec déguisé en oiseau, avec un prêtre qui t’a enfoncé sous terre et que tu t’es fait attaquer par un zombi…
Scott se redresse, pour se mettre assis sur le lit. Il jette un regard vers son compagnon… à qui il doit sans doute d’être encore vivant. Il ne sait pas ce qui a pu se passer pendant que Scott était inconscient. Ce dernier grimace des douleurs encore fraîches de l’affrontement, mais aussi de ce qu’il a fait subir à son corps… Si les particules Pym et le costume d’Ant-Man permettent de vous rendre vraiment petit sans que cela ne soit trop dangereux, l’inverse est une toute autre affaire. Devenir grand est un autre exercice, dont il n’a pas l’habitude… Pas à ce point-là. D’ailleurs, jusque-là, il ignorait qu’il pouvait dépasser une certaine taille.
Combien a-t-il atteint ? Dix mètres ? Trente mètres ? S’il dépasse cette hauteur, peut-il en mourir ? Probablement oui, écrasé sous son propre poids… Les douleurs qu’il ressent sont clairement des contrecoups de ce qu’il s’est imposé, à lui, à ses muscles, à son corps tout entier… C'était bien trop imprudent de sa part. Tout le monde sera vite au courant, hein ? Comment cacher une chose pareille…


Lang finit par baisser la tête, cherchant ses mots.
Bon sang, Scottie, mais dans quoi tu t’es encore fourré...
« Je dois vous avouer que c’est un peu flou… »

Ce qu’il va raconter est tellement bizarre, qu'il n’a aucune idée si elle va le prendre au sérieux… Alors autant lâcher tout ce dont il se souvient.
« J’étais en chemin pour Brooklyn, après avoir reçu un tuyau d’un ami, qui a su qu’un conflit entre plusieurs gangs allait éclater. C’est là-bas que j’ai rencontré mon… partenaire. »

Il fait un signe vers Nate.
« Je l’ai vue se jeter au milieu de la mêlée pour sauver une civile, prise entre les coups de feu… Elle a été blessée. Alors nous avons trouvé une boutique où nous mettre à l'abri pour l’aider… Nous n’avons pas vraiment eu le temps de dire “ouf” qu’un homme nous aborde et... C’est là que ça devient “chelou”...
- Il nous a proposé son aide et il nous a demandé de le suivre. On aurait pu dire non, mais son acolyte faisait une tête de plus que nous et avait une force, comment dire… assez surnaturelle. Et j’insiste là-dessus… Il était du genre “mort”, vous voyez ? Un peu comme sorti tout droit de la série Walking Dead. Ce n'est pas du tout une plaisanterie ! Son “maître” nous a demandé de porter des toges et des masques, façon "bienvenue dans ma secte"… J’avoue, je flippais. »

Ant-Man laisse un léger temps de pause, alors que l’enquêtrice gratte dans son carnet.
« Il nous a emmenés en sous-sol. Là, il y avait du monde… Un homme en tenu rituel voulait sacrifier la pauvre femme qu’on a voulu sauver. Sa tenue était… bleu je crois, avec une tête de poulet et une croix dessiné sur le torse… blanche et elle était à l’envers. Dans la foule on ne pouvait reconnaître personne. Tous portaient des masques… sauf un. C’était une sorte de… monstre robotique... »

Scott fait une nouvelle pause… La suite est un peu chaotique dans son esprit…
« C’est là que… J’ai commencé à grandir, pour intervenir et les empêcher de faire ce sacrifice. C’est devenu le bordel… Un homme s’est démasqué. Je crois que c’est lui qui donnait les ordres… Il a agi… fait quelque chose au sol ou sur moi ? Il a réussi à nous faire tomber dans un trou, avec notre ami le zombi. Là j’ai cru qu’on était foutu… cernés, quasiment enterrés vivants… Alors j’ai grandi davantage, pour nous sortir de là…
- Après ça… Je ne me souviens pas de grand-chose... »
Faut le dire, mon vieux, ils doivent être plus au courant des détails que toi de ce passage où tu faisais la taille d’un immeuble…

Scott redoute déjà le moment où l’information va passer à la télévision et où il va devoir l’expliquer.
« C’est possible d’avoir… un verre d’eau, s’il vous plaît ? »

Ant-Man souhaite être seul avec son comparse un moment, même s’il se doute qu’ils auront encore des comptes à rendre si les récits rapportés ne sont pas suffisants … ou pire, qu’ils ne concordent pas. Elle risque de vouloir les garder à l'œil...

Scott n’a pas dit certains détails… Notamment que son compagnon semblait connaître la créature mécanique ou du moins il connaissait son niveau de danger, pour qu’il ait eu envie de fuir en la voyant. Mais aussi… l’amulette. Il se souvient très bien avoir vu l’amulette sur le zombi, lui avoir volé avant de grandir et… l’avoir gardé dans les mains, alors qu’elle lui semblait être encore chaude… Qu’est-elle devenue ? Les autorités l'ont-elle récupérée... ?
Bon sang, mais cette belle galère...

Tandis que Scott Lang détaille à l'enquêtrice tout ce qu'il a pu rassembler des événements écoulés, celle-ci opine du chef.
Ses yeux suivent les gestes, postures et micro-expressions de l'Homme-Fourmi avec une rigueur entraînée.
Un regard attentif verrait le coin de sa bouche s'infléchir en ce qui se rapprocherait d'un sourire.


"... Je vois."

Elle ferme les yeux un instant, penche la tête, puis enfonce son regard dans celui de l'héritier spirituel de Pym.
Sa gestuelle est rigide, mais sans crispation.
Elle est étonnante de contrôle vu la situation qui lui a été rapportée.

"Je vais être franche avec vous, Ant-Man.
Votre ami a refusé de parler avant vous.
Ce qui suggère que quoi que vous disiez, il a prévu de corroborer votre version... ou nous vendre une version différente exprès.
Qu'il s'agisse de méfiance envers nous, de loyauté envers vous, ou d'un plan à lui...
Je vais devoir faire avec.
Ce qui inclut de vous considérer tous les deux comme des atouts réticents si nécessaire."

Le ton qu'elle avait employé pour conclure était celui de la menace.
Toujours campée sur ses pieds, calme et sereine, elle s'en explique sans élever la voix.

"Je m'attends à ce que vous coopériez, mais votre camarade a renoncé à la transparence.
Quoi qu'il arrive, ça n'est pas bon pour vous ; ce qui ne signifie pas que ça soit mauvais pour moi.
Si l'un comme l'autre vous avez des choses à cacher, j'espère particulièrement pour vous qu'elle sont sans lien avec cette affaire."

Les notes boisées de menace ne plaisent guère à Nathan.
Il choisir de rétorquer, sans plus attendre.
Son oeil semble lancer du feu, tant il se veut véhément dans le signe de sa coopération.

"Alors, bon.
Déjà.
Si vous vouliez de la transparence, en voilà.
Ce type semblait être, non pas le maître de cérémonie...
Mais le chef de l'assemblée qui était présente."

Le fils de demain diffuse le portrait de l'homme qui a démultiplié le poids du Géant-Man directement dans les esprits.


"Oh... Mince, il est télépathe.
Vous... Vous êtes un télépathe, hein ?
Et je peux prendre un nom ?"

Un sourire narquois se dessine sur le visage de Nathan Dayspring Summers.
L'enquêtrice doit réaliser qu'il peut tout savoir sur elle d'une simple pensée, et savoir qu'il a un tel ascendant doit la déstabiliser.

"Si ça vous chante.
Là d'où je viens, on me nomme Dayspring Askani'son."

Le fils du Clan Askani prend garde de dissimuler les signes extérieurs de la migraine réveillée par l'utilisation de ses pouvoirs psychiques ; paraître fort lorsque l'on est faible, voilà une règle qu'il entendait appliquer en toutes circonstances.

Ayant encaissé son trouble face à un télépathe assumé, la policière prend le temps de détailler le visage en trois dimensions projeté mentalement par Cable.
Elle dodeline doucement de la tête.

"Bien.
Ant-Man, Dayspring ; cet homme-là ressemble de façon troublante à Harry Leland.
Un homme trop riche, puissant et surtout avec trop de relations pour se faire pincer pour quoi que ce soit.
Alors, voilà : c'est ma chance de pouvoir montrer à nouveau ce que je vaux."

Pourquoi une détective de la police se félicite d'avoir comme suspect un type intouchable ?
Voilà une question qui méritait d'être élucidée.

À ce moment, le visage de l'enquêtrice se fait subtilement plus fuyant.
Elle a un aveu à faire, et en la présente compagnie, cela ne pourra plus longtemps être retardé.
C'est pourtant un sourire froid et calculateur qui s'éveille sur son visage anguleux.

"Je ne me suis pas présentée : Maria Hill, détective du NYPD comme l'indique mon badge...
... Et avec votre coopération, que Dieu nous vienne en aide, bientôt réintégrée au sein du SHIELD.
Que j'ai dirigé.
Puissions-nous nous entraider."

L'askani ne se fait pas prier. Un allié est un allié quand les guerres peuvent devenir très longues.

"Oh, c'est comme si c'était fait... Détective Hill."

Nathan appuie subtilement sur le grade.
Elle n'est pas un agent du renseignement présentement, il ne faudrait pas qu'elle oublie que son avenir dépend d'eux.

Ayant obtenu l'assentiment du télépathe, l'ex-directrice Hill lance un regard appuyé en direction de l'Homme-Fourmi.
Elle pense pouvoir le cerner et focalise son intérêts sur lui.

"Si cela pouvait vous motiver, Ant-Man, sachez que depuis sa collaboration avec le Dr. Pym, le SHIELD possède les plans de son propre laboratoire d'étude et conception autour des Particules Pym ; malheureusement détruit, mais reconstructible. Si jamais je parvenais à mes fins, votre participation ne sera pas oubliée.
Suivez-moi."

Elle indique une paire de béquilles posées contre le mur au cas où Ant-Man se sentirait vacillant.
Puis, elle pousse la porte tandis que Dayspring s'approche de Scott afin de l'aider à marcher.


"Je vais vous donner des informations... dangereuses.
Parce que je peux me le permettre.
Parce que... quoi que vous en fassiez, et même si vous les avez déjà, je saurai les tourner à mon avantage.
Autant en sortir tous gagnants, mais j'ai envisagé bien sûr que vous soyez dans le mauvais camp."

La pièce dans laquelle ils arrivent est une sorte de débarras.
En déplaçant certaines échelles et panneaux, Hill dévoile ce qui semble une toute petite partie de son mur des obsessions.
Elle a bossé, en parallèle de ses enquêtes officielles.
D'un côté, un plan partiel de la zone avec quelques adresses en évidence. Ailleurs, un cliché volé de Leland avec des anonymes. Et d'autres éléments circonstanciels ; des bouts de morceaux de pistes qui seuls n'ont aucun sens.
Cette femme n'en dévoile qu'une partie, mais elle a dû rassemblé un max de renseignement en attendant son heure.
Or à New York il se passe toujours quelque chose. Dieu sait combien de lièvres elle a pisté dans l'espoir d'un coup de pot.

"Voilà ce que je sais, que vous pourriez bien ignorer..."

L'ancienne cheffe de la sûreté du monde libre indique une photographie punaisée derrière du désinfectant.


"Candra, une Mutante millénaire.
Elle dirige deux branches d'une même structure, qui pour beaucoup ignorent tout de leur unification.
La Guilde des Assassins, et la Guilde des Voleurs.
Qui sont bien souvent mis en rivalité, ce qui lui offre les avantages de la concurrence et ceux du contrôle."

Elle semblerait presque admirative.
Ce que Nathan comprend, sans éprouver le moindre respect à cet égard.
Ah, pourtant il ne sera pas toujours si différent.

"Si Harry Leland et son cercle... le Club des Damnés... ont dans leur poche tous ceux des plus hautes sphères...
... Et ce n'est pas une théorie du complot ; j'ai été au SHIELD...
... Candra possède pour sa part tous les meilleurs coupe-jarrets du monde libre."

Nate s'impatiente.
Il souffre d'un mal de tête plus qu'il ne voudrait l'admettre, et tarde de se jeter dans l'action, remède qui est la cause de son mal.

"C'est cool pour eux.
On est censés faire quoi de ces informations ?"

La policière qui veut renouer avec sa vraie carrière apprécie peu d'être interrompue.
Son front se plisse en conséquence. Puis elle esquisse un sourire, comme ayant compris que le jeune homme est loin d'être à son niveau.

"Comme vous le savez peut-être, plusieurs membres des guildes secrètement unifiées ont été vus créer de l'agitation près des lieux peu avant le... l'apparition d'un homme géant, qui défraie les réseaux sociaux."

Comme tout individu à tendances belliqueuses qui parle le langage du pouvoir, Maria Hill agite, quelques temps après la carotte, le bâton.

"Vous le voulez toujours, ce verre d'eau ?
À ce stade je peux aussi vous proposer des fringues de rechange et un avocat, si vous préférez une comparution."

L'appât est jeté.
En fait, difficile de scruter la réaction d'une personne qui porte un casque, mais on a affaire à une professionnelle ; elle jauge Ant-Man comme si de sa réponse dépendait la réussite d'un coup inespéré.

T’es dans la merde, Scottie.
Et ça t’arrive bien trop souvent…

Après qu’il est tout expliqué, Ant-Man a détendu ses jambes et s’est assis au bord du lit. Il commence à récupérer la sensation de pouvoir à nouveau bouger mais ne se sent pas encore le cœur de s’élancer dans une marche mouvementée. Fort heureusement, on ne lui demande rien de tout cela… Rien hormis celui d’écouter attentivement ce qu’on lui expose.

En voyant la jeune femme, Scott s’est douté qu’il allait devoir répondre de ses actes… Mais là, il a tout de même l’impression d’avoir trois coups de retard par rapport à elle. Il jette de temps en temps des regards vers son camarade, qui apparemment n’a pas encore dit un seul mot sur ce qu’il s’est passé. La légère menace dissimulée concernant les choses qu’ils ont à cacher crispe quelque peu Scott Lang. En rien il ne veut gêner l’affaire en cours, tout ce qu’il souhaite en fin de compte c’est pouvoir se barrer d’ici le plus vite possible…
Quel lâche, il est…

Le jeune homme répond plutôt bien. Il surprend un peu Scott, qui préfère rester totalement muet pendant l’échange.
Apparemment, l'enquêtrice est surprise de découvrir que Dayspring, comme il vient de se présenter, soit un télépathe. Sérieux ?! Il est télépathe ? Ant-Man se demande bien pourquoi il n’a pas utilisé ses pouvoirs plus tôt dans ce cas là. Remise du trouble, elle finit par leur apporter quelques informations… le nom de l’homme qui leur a fait face : Harry Leland. Riche, assurément, ça se passe toujours de cette manière. Scott Lang se frotte constamment à plus gros poisson que lui, hein… Il paraît évident qu’un gars comme lui est intouchable. Mais l’histoire ne va pas s’arrêter en si bon chemin…

Ant-Man relève la tête vers le visage de Maria Hill. Détective du NYPD et potentiellement à nouveau au sein du SHIELD. Oh… mince…
Lorsqu’elle redirige toute son attention sur lui, Scott souhaite mentalement redevenir tout petit. Tellement minuscule que le monde finirait par oublier qu’il a failli écraser trois rues dans New York…
Comme pour l’encourager à coopérer, elle lui parle de Hank Pym, de plans, celui d’un laboratoire qui étudiait et concevait les particules Pym.
Scott ne répond rien… Il est un peu surpris et… ne sait pas tellement quoi en penser. A vrai dire, c’est beaucoup à encaisser d’un seul coup. Le second Ant-Man se rend compte qu’il ne connaît pas tout du professeur Pym.

Maria Hill enchaîne et semble vouloir leur montrer quelque chose… Scott grimace alors qu’il essaye de tenir sur ses jambes, encore un peu vacillante du récent effort monumental qu’il leur a imposé plus tôt. Le jeune héros l’aide, tandis qu’il attrape une des béquilles pour pouvoir marcher. Le remerciant d’un sourire et d’un signe de tête, Ant-Man et Câble suivent la détective… qui semble en savoir long sur l’affaire en cours.
Plus ils avancent, moins Lang se sent à l’aise… Mais il essaye de rester droit et d’écouter ce qu’elle a à leur présenter. Des informations dangereuses… On ne sort pas ce genre de choses si on ne sait pas les utiliser à son avantage, oui. Alors il la croit complètement.
Il observe la pièce une fois qu’ils sont entrés. Elle semble bien mener une ou plusieurs enquêtes, tout semble y être et ils peuvent même reconnaître le visage de Leland, placardé sur un tableau avec d’autres photos. Dont celle d’une femme, vêtue de rouge. Candra… Encore une personne puissante, semble-t-il. Scott commence sérieusement à redouter le pire alors que Maria la présente. Alliée avec Harry Leland, ils ont devant eux le parfait groupe pouvant toucher tous les secteurs. Les hautes sphères, riches et influentes et les moyens de contrôler une partie des Bas-fonds de cette ville avec les voleurs et les assassins … Ça fait froid dans le dos.

Aïe… Aïe, Scottie. Elle parle de toi là. L’homme géant dont beaucoup de monde parle, maintenant…
Scott n’ose même pas imaginer le bruit que toute cette histoire va créer, à la fois sur les réseaux sociaux, les héros mais aussi dans ces organisations suffisamment puissantes pour l’écraser en payant les bonnes personnes pour s’en occuper. Ce Leland, de plus, le connaît … Ant-Man, l’homme costumé qui a osé le défier. Combien de temps avant qu’il découvre sa véritable identité ?
L’estomac de Lang se noue alors que Hill présente là tout son plan. Une comparution ?! Témoigner contre ces gens-là ?! V-vraiment ?

La main de Scott qui se tient à Nate serre le bras de ce dernier. Aucun ne peut voir son visage et tant mieux… Il a l’impression de se décomposer sur place.
« En fait, je… j’avais vraiment soif. »

Il bluffe. Scott fait tout pour tenter de dissimuler son mal être. Ce qui lui est présenté là ne lui plaît pas du tout… et il a peu de temps pour y réfléchir. Que faire ? Que répondre ?! Quelles seront les conséquences de ses choix… ? Bon sang, il fallait y penser avant de se transformer en géant et de foutre presque un coup de pied dans les affaires de gens vraiment dangereux !
« Vous voulez… que je témoigne ? A visage découvert, ce serait du suicide et je suppose qu’il existe une loi qui permet aux héros masqués de le faire… mais, face à ces gens là ? Ai-je vraiment une chance ? »
Réfléchis, Scottie… Trouves une solution et vite !
« Mettre le nez directement dans leurs affaires… A petite taille, ce serait du gâteau. Mais... »
Il a peur que ça le desserve … Dans tous les cas, il risque d’entacher le costume d’Ant-Man, tout ça pour avoir voulu sauver des civils, ainsi qu’un autre héros qui se retrouve embarqué dans cette histoire ?!
« Je... »
Cette idée est mauvaise, Scottie… ne fais pas ça.
« Gnhnn ! »

Ant-Man s’accroche à Dayspring comme s’il était sur le nom de tomber par terre, feintant une immense douleur abdominale. Rapidement, il a passé une main sur une des capsules qui retiennent les particules Pym. Il ne sait pas encore tant de choses sur elles, mais il sait qu’elles sont rapides… Libérées, elles peuvent peut-être atteindre… son partenaire !
C’est inespéré.
Une action totalement con.
La seule alternative qu’il a trouvé pour qu’ils puissent se barrer d’ici et fissa ! Parce qu’il n’est pas question de se frotter à ces organisations, pas de cette manière… pas alors que rien ne va pouvoir les protéger. Dans le cas d’Ant-Man, il n’est qu’un anonyme ayant hérité d’un costume mais pas du prestige. Un homme facilement écrasable, qui peut disparaître sans laisser de traces, ni inquiéter personne hormis ses proches… et… Cassie… Il doit garder sa fille en sécurité !
Alors, forçant Dayspring à se pencher de cette manière et ouvrant une des capsules, Scott Lang fait un pari fou et lui murmure suffisamment fort pour qu’il puisse l’entendre :
« Respire à fond, petit ! »

Pourvu que ça marche… et qu’ils puissent rétrécir en même temps.

Lorsque l'Homme-Fourmi confirme qu'il a la gorge sèche, quelque chose se passe.
D'abord, Maria Hill esquisse un sourire désagréable, qui se change vite en rictus lorsque l'Askani'son tend la main au-devant de lui... et rassemble des molécules d'humidité pour les offrir à boire à son nouvel ami.
Le volume d'eau, équivalent à une petite goulée, vole comme en apesanteur jusqu'aux lèvres du micro-héros.

"Tiens bois... De toutes façons s'ils voulaient prendre ton ADN c'est déjà fait."

Le Mutant psionique se retient de pouffer devant le visage cramoisi de l'ex-directrice du SHIELD déchue.
Par contrer, les propos du jeune homme sont anxiogènes, mais ils sonnent juste.
Une vérité qui l'a frappé un peu tard, malheureusement. Alors, il l'a balancée comme ça, histoire de rappeler que même s'ils ont des coups de retard, ils ne sont pas naïfs. Si elle veut jouer, elle jouera. Si elle parvient à reprendre sa place, elle saura leurs identités tôt ou tard. Très bien ; que le jeu commence.

Et l'Homme-Fourmi se jette dans la partie, en confirmant ce que Maria savait déjà.
Il n'est pas prêt à se jeter en pâture comme elle le propose.
Néanmoins, elle s'en doutait.
Ils ne sont pas prêts encore à mener des guerres ouvertes.
Et elle voudrait changer ça, en les utilisant comme des recrues dans sa guerre de l'ombre, bien entendu.

"Il y a bien un moyen d'éviter d'en arriver là..."

Mais l'ex-détenu se sent à l'étroit dans les plans et les impasses de l'inspectrice issue du renseignement.
Elle lui a mis trop de pression.
Et elle a lâché trop de cartes ; en révélant que le SHIELD n'est pas à jour sur la technologie de Pym, et que même si cela avait été le cas, elle ne pourrait rien faire. Elle a révélé, définitivement, qu'ils ne jouent pas sur les mêmes terrains.

C'est ainsi que Nathan Dayspring Summers a été réduit à la taille d'un insecte.
Ce qui est allé très vite.
Trop pour que Maria Hill puisse reprendre le contrôle de leurs échanges.

"AAaaaaieeeeh !!"

Trop vite, aussi, pour que le contrôle de Cable sur son infection techno-organique ne s'adapte au changement.
La corruption métallique prend le dessus, ici, à petite taille.
Ce qui est douloureux.


Cable perçoit instinctivement les changement dans le monde autour, et impulse une résistance à son virus en conséquence. Il le repousse, de sa télékinésie. Ce qui le fait tomber à genoux, de douleur et d'effort.
Un filin de matière métallique s'insinue tel un serpent hors de la silhouette de l'Askani, comme attiré par le super-humain et son casque de technologie.

"N--Non... Pas lui... Connard de virus."

Les yeux du tout petit Nathan s'illuminent, et le tentacule chromé reprend sa place, parmi les bandelettes de métal le long du bras gauche du jeune Mutant.
Il ne parvient pas à se relever seul, et cherche vaguement la main d'Ant-Man, maintenant que le virus ne l'attaquera plus... du moins ils ne se laisseront plus surprendre.

"Nghh... Bon."

Et puis, leur univers change.
La luminosité, les couleurs, comme lorsqu'un nuage vient obscurcir le ciel et que cela se ressent dans la pièce.
Mais le nuage, c'est Maria Hill. Qui, elle, n'a pas perdu de sa motricité.

"Oh, m... !!"

Et qui parle, ostensiblement, dans une oreillette mains-libres.


"Hé... Oh. Je sens son oreillette. Bouge pas."

Nathan a senti la technologie, par le truchement de son virus techno-organique.
Ce qui signifie qu'à cette taille, les choses sont différentes.
Sa corruption bionique a senti le casque d'Ant-Man, mais cela s'applique à toute technologie.
En clair, on a un super-combo.
L'esprit intact de Cable, associé aux particules Pym de son nouvel ami, sent à cette taille qu'il peut mieux contrôler, canaliser le virus ; et en être le maître.


Il combine son énergie aux particules de Pym.
Il entoure Scott Lang et lui-même d'une aura de particules psychiques, bioniques et subatomiques.

"Béni soit le gène-X pour l'adaptabilité des Mutants..."

Il sourit.
Un combo. Une sorte de circuit combiné de leurs méta-pouvoirs.
Ensemble, on va plus loin.

"Mon petit pote, concentre-toi sur son système mains-libres... Ca va secouer !"

Puis, sans plus de conciliabule, Cable emploie le contrôle des particules vivantes, bioniques et miniaturisées, pour se projeter avec Ant-Man sous forme d'énergie vivante, directement dans les signaux du téléphone.
Pour atterrir à l'autre bout de la communication, à une distance d'appel inconnue, là où se trouve le correspondant.
Au S.H.I.E.L.D.

"Parfois, il faut savoir fuir en avant... Et remonter la ligne !"


Visés par un agent entraîné pendant que son équipe en est encore au temps de réaction, Ant-Man et Cable sont à l'initiative de ce dernier, propulsés là où Maria Hill ne peut encore que rêver de se hisser à nouveau.
Agitant ses bras en signe qu'il souhaite communiquer, l'Askani se lance directement :

"Ne tirez pas ! Mon ami est l'homme que vous cherchez... Mais il est innocent !
Enfin disons qu'il y a bien plus grave... Et on s'est retrouvés mêlés là-dedans.
On est prêts à jouer le jeu, mais sachez que Maria Hill veut vous damer le pion..."

Etaient-ils vraiment prêts à jouer le jeu ?
La longue histoire de Cable avec le fait d'imposer ses choix à ses partenaires ne faisait que commencer...

"Voici Ant-Man, et comme tout héros qu'il est, il a mis le pied dans le genre de trucs qui vous intéresse."

Nate tente alors d'envoyer un message mental à Ant-Man, message... dissipé par le matériel du SHIELD.
Mince. Il va falloir y aller au talent.


"Maria... Je vous rappelle.
...
Agents... baissez vos armes. Pour l'instant.
Quant à vous deux... Je vous conseille de faire court.
J'ai eu envie de tuer un Ant-Man depuis les événements qui m'ont valu ce doux visage."

Alors que les deux superhumains doivent composer avec un agent irascible, des bruits métalliques secouent la pièce.
Après plusieurs efforts et en dépit des tirs groupés d'agents du SHIELD, un poing verdâtre à demi-décomposé traverse la paroi.
Le Zombie, avec juchée sur ses épaules une Maria Hill narquoise, l'amulette autour du cou.

"Plutôt que d'écouter ces amateurs, pourquoi vous n'écouteriez pas mon plan d'infiltration ?
Et pardon de vous offrir une nouvelle fenêtre, mais on ne me raccroche pas au nez comme ça."

Toujours une longueur d'avance.

"Ah fait ch..."

Pour ce qui était de donner un coup de pied dans la fourmilière, le jeune Cable avait bien manqué son coup...

"Bon, si vous n'avez plus besoin de nous..."

Le petit Cable hausse les épaules, en essayant de consulter Ant-Man du regard.
Mais encore une fois, Maria Hill fait des pieds et des mains pour prendre le contrôle de leur destin.

"Au contraire. Vous croyez que les plans ça vient si facilement ?
Eh bien, avec vous dans les parages, j'en ai un.
Alors, je n'y renoncerai pas si facilement.
Et agent Carson, je saurai vous rendre la pareille quand je serai de retour au sommet."

Le visage à demi-boursouflé de l'agent Mitch Carson se déride en un sourire asymétrique.
Il fixe le casque et l'armure de Scott, et d'un ton envieux :

"C'est rien... Laissez-moi le temps d'enfiler son costume, et je serai l'Homme-Fourmi de la situation.
Et une fois la mission accomplie, je brûlerai ce déguisement de sac à merde."

Envieux, pas seulement.
L'agent semblait vouloir mettre en personne un point final à l'héritage d'Ant-Man, d'une manière ou d'une autre.

"Non... On en est."

Le fils de demain ne pouvait se résoudre à laisser Ant-Man sortir perdant de cet affrontement des titans.
Quitte... à remettre leurs vies sur la balance.

Tout ce qu’il touche, il finit inexorablement par le casser ou par poser un problème. Scott Lang, l’éternel p’tit gars qui n’a vraiment pas de bol !


Réduit à la taille d’insectes, Ant-Man observe son nouvel ami en train de… de subir un changement dramatique. Il ne s’est pas attendu à voir pareil résultat et se retient de céder à la panique.
« Merdemerdemerde ! »
Enfin presque…
« Qu’est-ce qui t’arrives ?! Qu’est-ce que je… AH ! »

Une espèce de tentacule métallique s’est approchée vivement vers Scott, qui a fait trois ou quatre bons pas de recul. Il observe le jeune homme, en train de lutter contre “un virus”, d’après ses mots, avec impuissance. Tout ce qu’il veut c’est qu’ils puissent s’échapper de là, à peu près saufs, à défaut d’en ressortir totalement indemne de toute cette histoire… Au bout d’un moment, tout semble se calmer et Ant-Man se précipite pour aider Dayspring à se relever. Le monde des tout petits est bien plus dangereux… Ils vont devoir courir s’ils veulent-
…
« Son oreillette ? »

Scott lève le nez vers l’immense Maria Hill, qui parle avec un interlocuteur. Dayspring semble pouvoir et vouloir tenter quelque chose. L’âme de Scott est parfois désireuse d’aventure et de nouvelles expériences… Et il ne se rend pas encore compte à quel point celle-ci va être formidable. Ant-Man regarde ce qu’il se passe, à la fois effrayé et … émerveillé. Il ne pose pas plus de questions, de crainte de gêner la concentration du Mutant… Un mutant ? Pourquoi il ne l’a pas deviné plus tôt ?!
Le micro-héros se concentre sur ce système de communication, utilisé par l’ex-agent du SHIELD.
Il avait raison… ça secoue grave !

C’est aller si vite qu’il lui est impossible de vraiment comprendre ce qu’ils sont en train de vivre. Il a vu beaucoup de lumière et a eu comme la sensation d’être différent comme… sous une autre forme ? Ou alors, tout s’est produit dans son esprit et il a interprété certaines choses de la façon la plus simple qui soit. Bon sang, on croirait être dans un film futuriste !
« Dément ! »
Il existe bien des mots pour exprimer ce que l’on ressent face à une expérience comme celle-ci… Démentiel est le seul qui lui est venu à l’esprit sur ce coup !

Mais la joie et l’excitation sont brèves… Car ils se retrouvent encore plus dans la merde que tout à l’heure. De nombreux agents du SHIELD sont présents et ils braquent leur flingue dans leurs directions… Ant-Man lève les mains, par réflexe.
Bel instinct, Scottie, les habitudes reviennent hein…
« Hé ! »
Il baisse d’un ton et tire le bras de Dayspring.
« Je ne sais pas si c’est une bonne idée de leur dire ça... »

Ils viennent de fuir un agent, désormais ils sont face à plusieurs d’entre eux, appartenant réellement au SHIELD. Peuvent-ils leur faire confiance, plus qu’en Hill, qui n’a pas hésité à montrer un jeu de cartes, clairement tiré à son avantage ?
“Carson” échange avec elle et fait baisser les armes des autres. Scott pense pouvoir respirer un bon coup… sauf qu’il se crispe immédiatement suite aux mots de l’agent du SHIELD.
Voilà, Scottie… Tu n’as même pas besoin de faire quelque chose pour avoir des ennemis.
Mais qu’est-ce qui a pu se passer pour que cet homme ait reçu un tel “coup du sort” et qu’il se mette à haïr, peut-être à juste titre, les porteurs du casque d’Ant-Man ? Ce dernier veut croire qu’il s’agit d’un accident, d’un malheureux malentendu … quelque chose pour l’innocenter dans cette affaire…

La suite ne laisse pas trop de place à l’expression de quoi que ce soit hormis un : « Ah ! » suite à ce désordre et cette destruction de matériel et de mur, imprévus.
Mais que… Qu’est-ce… Qu’est-ce que c’est que ce … Pourquoi Hill est-elle juchée sur un zombi ?!
« F-faut… se tirer d’ici… putain ! »

Ils sont sur la même longueur d’onde, pourquoi rester alors qu’ils ne sont plus d’aucune utilité ? Malheureusement, rien n’est aussi simple, encore moins lorsqu’ils ont affaire avec une Maria Hill prête à tout pour arriver à ses fins, quitte à mettre dans sa poche un autre gars franchement moins moral que les deux premiers.
« Hey ! »

Si jusqu’à maintenant, Scott a voulu à tout prix prendre la fuite et sortir Dayspring de cette situation dans laquelle il l’a mise… Les mots et objectifs clairement définis de l’agent Carson l’ont chauffé. Il serre les poings et la seule partie de son visage visible n’exprime plus d’émotions… A l’intérieur, c’est tout le contraire. Scott doute… Il ne sait pas comment prendre tout ce qu’il voit et entend, en ce qui concerne Ant-Man. Parle-t-on du précédent ayant porté le costume ? D’un autre ? Qu’ont-ils pu faire pour que lui-même se retrouve face à un homme tel que Carson… ?
« Je ne suis pas ce que vous pensez... »
Scott Lang est bien des choses, mais pas encore un tas de merde. Pas tout à fait…
« Et vous n’aurez pas ce costume ! »

C’est qu’ils commencent à être nombreux à s’intéresser de trop près à l’héritage de Hank Pym. Il n’aime pas du tout ça... Il faut prendre du recul sur tout ça… Réfléchir ailleurs, sans avoir la sensation d’être en danger à tous les coins de rue. Il n’a pas l’impression de pouvoir faire confiance à qui que ce soit par ici, hormis en ce jeune mutant aux capacités remarquables !
« Sors nous de là, Dayspring… Je vais t’aider avec les fourmis... »

Scott n’est pas certain de son coup… Mais il sait qu’un des moyens de communication des fourmis passent par le son. Des sons très aigus, impossible à entendre pour un être humain, mais très audibles pour elles, pour exprimer certaines urgences… Comme le danger par exemple. Quelque chose qu’Ant-Man peut facilement exprimer, alors qu’il ne se sent pas en sécurité. Les ondes de son casque tente d’envoyer cette sensation, de toucher les milliers de fourmis… pour qu’elles puissent relayer et le répéter entre elles, créant ainsi un vent de panique dans les profondeurs de la terre. Danger. Ils sont en danger. Elles sont aussi en danger.
Il espère que cela soit suffisamment puissant pour créer des ondes. Mais… ça risque de prendre un certain temps. Un luxe qu’ils ne possèdent pas.
Alors il va essayer d’en gagner...
« Les gars de Loland… Ils commandaient des zombies aussi ressemblant que celui que vous chevauchez, avec les mêmes amulettes ! Comment l’expliquez-vous ? »

C’est ça Scott, attire l’attention ailleurs. Fais comme si tu n’étais pas du tout en mauvaise posture.
Alaideàl’aideàl’aideàl’aide !

L'agent Mitch Carson a un drôle de rictus, quand Ant-Man lui répond.
Il a dû en voir, des héros ; pas de la catégorie en collants, plutôt des agents un peu tête brûlée, mais, oui.
Carson ne semble pas avoir d'avis définitif sur ce genre de caractère.
Cependant, il se reconnaît un peu en lui.
Même si leurs motivations sont différentes ; et même si le costume lui donne des envies de meurtre.
Il se calme, un peu, alors ; visiblement.

"Hrm.
D'accord... Il pense nous impressionner. Nous... surprendre ?
Hill, expliquez-vous.
Voyons ce que vous avez en réserve pour ces deux-là."

Face à l'intérêt de l'agent positionné sur le dossier Ant-Man, Maria Hill ne se retient pas d'assouvir sa curiosité.
Elle déballe.
Elle continue d'étaler sa science, et ses postulats.

"Le Club des Damnés, le cercle d'influence auquel appartient Harry Leland, fonctionne comme une organisation élitiste, parfois sur invitation ; surtout, par droit héréditaire."

Elle semble savoir ce que cela implique, et laisse traîner dans l'air toute corollaire possible...
Ce qui n'amène aucune réaction, chez la grande majorité des présents.
Et en effet, qu'est-ce que cela peut leur faire ?
Cable essaie de la suivre, mais il voit surtout la lenteur qu'elle a à dévoiler les engrenages qu'elle a en tête.
Une bête lecture de son esprit serait plus rapide... mais impossible, vu les inhibiteurs qui bloquent sa télépathie.

"Or, Candra est par ailleurs en possession d'une formule appelée Elixir de Vie."

Rares sont ceux parmi les agents qui ont une lueur dans les yeux en entendant telle mention.
Certains, oui. Cela dit quelque chose à certains.
Nate maudit Maria Hill de parler autant, d'essayer de prouver qu'elle est dans le game.

"J'attends de votre part de le dérober, et de le transmettre à Leland."

Un silence s'installe, car finalement qui pourrait valider une telle mission ?
Cela paraît carrément du trafic d'influence.
L'agent Carson se gratte le bas de la nuque, puis, change de sujet.

"A propos de transmettre... On va prendre le médaillon et le faire consigner par l'agent Warrick.
La tête de chrome a raison... C'est pas à vous d'avoir ça."

Il veut gagner du temps.
N'en sont-ils pas tous là ? Certains savent juste un peu où ils veulent en venir.
La seule certitude évidente est que Maria Hill voudrait être la Leland ou la Candra du S.H.I.E.L.D.
Elle accepte la directive de Carson, comme magnanime.
Comme si elle se voyait déjà reine des abeilles de la colonie des super-espions. Avant de poursuivre.

"Oh... Bien sûr, oui. Pas de problème. Il a été saisi sur eux, pour mémoire.
...Bref.
Cela doit paraître vrai.
Cela doit sembler venir d'elle - pour qu'elle puisse vouloir le démentir...
Car elle ne laisserait pas faire.
Mais lui, voudra y croire."

Nate commence à cerner le genre de scénario que Maria veut mettre en place.
Un coup.
Elle cherche à apporter le chaos, et dévoile enfin comment.

"Alors, quand elle viendra punir ses prétentions, ils ne feront pas face à la justice.
Lui et son organisation feront face à des tueurs et des voleurs.
Ils seront touchés au porte-monnaie, et dans la force vive de leurs lignées...
Et ils lui en voudront, à lui, d'avoir cherché à survivre à leurs dynasties."

Ménageant ses effets pour ceux qui en seraient encore là - et ils sont plusieurs agents autour à essayer, elle ferme le poing et le lève au ciel avant de l'abattre dans un sourire glaçant.

"Alors, nous pourrons précipiter leur chute."

Cela crée du débat, chez les hommes et femmes de Carson.
Nate pourtant lève le doigt.
Il s'avance, toussote et... refuse de se laisser séduire par une théorie de flic trop ambitieuse.

"Herm... Désolé, mais je doute que vous les écraserez, à ce moment-là."

Le brouhaha des échanges entre agents montre pourtant qu'elle fait réfléchir la base.

"Vous voudrez les contrôler, comme pour nous depuis notre arrivée au poste !"

L'ex-directrice fait un long rire silencieux.
Suivi de paroles enjôleuses. Séduisantes.

"Même si vous aviez raison...
Est-ce que cela ne vaudrait pas le coup ?
Les sacrifices, l'impunité... Ils le méritent, non ? De perdre le contrôle."

Dayspring s'avance, comme un gamin qui irait au tableau pour corriger le graphique de son enseignant.
Il refuse de venger quelques vols, l'embauche de sorciers et de tueurs, l'intention de sacrifier des vies, par plus de chaos.

"Non... Non.
Vous pensez toujours une étape plus loin.
Vous voulez reprendre votre siège au S.H.I.E.L.D., pas vrai ?
Et sécuriser votre pouvoir, en remplaçant des cercles d'influence...
Et en relançant la loi du far west, avec une bandida à la tête de voleurs et d'assassins...
Vous iriez trop loin, Inspecteur Hill."

On pourrait presque le voir lever un doigt vengeur en criant Objection!!!
A la place, il la toise comme s'il était beaucoup plus grand qu'elle ; de sa hauteur de gosse, en réalité.

"Vous êtes désespérée à ce point ?
Candra, c'est la limite.
Vous ne contrôlerez jamais ses guildes unifiées.
Et vous le savez.
Vous pensez trop grand... et c'est non."

Une limite semble avoir été franchie, car Maria Hill pince l'arête de son nez en inspirant profondément.
Son front se charge de rides qui se serrent et se déplacent.
Ses doigts serrés laissent derrière leur passage de petites marques plus claires.

Elle est en colère.

"Ecoute-moi bien, espèce de petit connard !
Cette ville - ce pays - s'est bâti sur un équilibre entre trafics d'influence et coupe-jarrets !
Candra est là depuis des siècles, elle est fiable !
Les Damnés sont le danger ! Ils doivent être maîtrisés !!"

Un sourire s'est formé sur le visage juvénile du jeune soldat de fortune.
Qui disparaît, très vite.

Il devient soudain blanc comme un linge.

Il réalise soudain un élément qu'il avait laissé de côté.
Il en reprend conscience.
Il l'évoque, en balbutiant finalement.

"Hehh... Mince.
Ils ont... Ils ont le Pion. Minion. Death's Head II.
Ils sont déjà hors de contrôle ; ils ont l'assassin le plus dangereux du continuum espace-temps."

Il arrive à une conclusion similaire à celle de Hill, à cause de l'élément qui l'effraie le plus dans tout ça.
Pas l'immoralité, pas la bizarrerie, pas l'inconnu de ces rituels et leur importance inconnue.
Le tueur temporel ; même si, oui, évidemment, son importance inconnue dans tout cela l'interroge.

Le tueur temporel, qui parce qu'il était là face à eux, tout comme Leland, peut les menacer... surtout Ant-Man.
L'Homme-Fourmi s'était exposé, beaucoup.
Nate ne voulait pas qu'il meure, pas pour rien. Il commençait à apprécier ce petit stressé du slip.

La pensée du tueur temporel robotique le paralysait presque...
Mais Cable tint à poursuivre son raisonnement. Parce qu'il faut toujours trouver l'issue.

"Mais... Si sa réputation est méritée...
Quand l'argent cessera de ruisseler, il se contentera de partir.
Merde, Hill a raison, mon pote."

Il laisse un silence.
Ce qu'il vient de dire a un goût qui ne passera pas de sitôt en bouche. Qu'il faut rincer, alors.

"Notez bien que votre plan est le plus flippant et dangereux depuis Nathaniel Essex.
Mais bon sang, Ant-Man ne mérite pas d'être descendu parce qu'il a mis son pied dans leur merde."

C'est vrai, non ?
Mourir, ils étaient tous déjà morts dans son Temps. Mais pour ça ? C'était tellement injuste.
Il regarda à travers Ant-Man comme si celui-ci n'était déjà plus qu'un fantôme.

"Donc, ouais... Un sacrifice, il va falloir en faire.
C'est Leland qui fait que les chèques sont signés.
S'il déçoit ses investisseurs... Ses projets occultes tombent à l'eau, et il n'y aura plus de sacrifice rituel."

Le gamin Mutant lève le doigt vers Scott comme pour percer le voile spectral.
Sa voix est devenue posée à nouveau.

"On remet tout en place.
Tout ce qu'ils ont volé.
Et... comme ça, on solde la guerre qui couve entre leurs factions, par une paix.
Le prix en sera Harry Leland, si Candra le souhaite.
Votre agent... Warrick, c'est ça ? Il peut avoir leur prêtre vaudou.
Parce que j'ai confiance en cette administration, si elle vous a foutue dehors."

Nate finirait presque par un ricanement.
Sauf que c'est risqué, de dire non à quelqu'un que l'on gêne dans ses ambitions dévorantes.
S'ils parviennent à éviter la vengeance de Leland et le viseur de Minion, il restera toujours Maria Hill.

Il jette un regard sur tous les présents.
Certains agents sont déjà partis apporter le zombie à ce fameux agent Warrick.
Mais tous sont encore sur place, plus ou moins loin.
Et une force surpasse leur nombre : celle des fourmis dont le casque de l'Homme-Fourmi a boosté le signal.

"Et maintenant... pour mon prochain tour..."

Nathan appose ses mains sur le casque de celui qui se veut son ami... et utilise la ressource qu'il a créée.
Pour tricher avec les inhibiteurs psychique, qui sont imparables contre la télépathie d'un Mutant humain.
Pour contourner les contre-mesures du S.H.I.E.L.D. faites pour bloquer les gens comme lui.

Nate se sait dangereux pour une organisation qui convoite la maîtrise du secret et de l'information.
Il le paiera, mais il le prouve, ici.
Plongeant son esprit à travers celui des innombrables fourmis de New York... Il infléchit tous leurs esprits.
Il utilise le signal des insectes pour réécrire les chemins synaptiques des humains à bord.

Cela se verra, pour qui saurait quoi chercher.
Cela se paiera, car Cable, qui d'une certaine façon a déjà opéré dans cette chronologie, a des ennemis ici.

Tant pis.
Il leur fait tout oublier.
Le plan de Maria Hill, plus précisément.
Il leur fait imaginer que son plan à lui est son plan à elle.
Il change leurs esprits, utilisant les mandibules des fourmis comme un métier à tisser.
Des la broderie, voilà ce que c'est. Il redessine un dessin grâce au pouvoir combiné du Mutant et de l'insecte.

Et il poursuit comme si cette réalité était bien la leur.

"C'est entendu, alors ?
Votre plan est pas mal, Madame Hill. T'es pas d'accord, Antie ?"

Un coup de coude dans les côtes est donné au micro-héros, qui a pu être témoin de la grande réécriture.
Le fils de Cyclope lui envoie un regard rempli de gratitude et de supplication.

"Bordel, vous lui amenez, son verre d'eau ?"

L'ordre de Mitch Carson et le sourire satisfait de Maria Hill viennent le confirmer, ils se sont fait éditer.
L'esprit est un sanctuaire, et Cable l'a violé avec la complicité d'Ant-Man, sans le consulter.
Alors évidemment, le jeune homme lui murmure ce qui lui servira d'excuse, ici.

"Je... J'pouvais pas... On pouvait pas laisser faire ça, mec !"

Pas à lui.
Il n'avait pas pu laisser faire ça, à un homme aussi droit.
Quant à savoir ce que la part de lui qui respectait la dangerosité de Maria Hill, elle avait dans le viseur Leland. Un jour prochain, il trouverait un moyen de faire oublier à cet homme qu'il avait été stoppé dans ses ambitions par un héros au cœur géant... Quel qu'en soit le prix.

« Je crois que c’est bon... »

Le signal, ces milliers d’individus qui produisent ce son peu perceptible, sauf éventuellement par le porteur du casque d’Ant-Man. Mais il a pu régler le son pour éviter de se retrouver parasité… Il attend que le jeune homme fasse le reste.

Mais l’inspecteur Maria Hill ne semble pas en avoir terminé avec eux. Sous la demande de Carson, qui semble avoir quelque peu changé de comportement après les mots de Scott, elle est prête à exposer son plan. Et… bon sang, quel plan !
Elle se voit déjà en haut du lot avec ce grand coup qu’elle compte mettre en place. Voler l’Elixir, quelque chose de précieux et qui semble être particulièrement puissant à Candra pour le transmettre à l’autre ? Ainsi elle compte maîtriser et contrôler le marché des voleurs et des assassins en rendant moins imposant l’un pour favoriser l’autre ? Et eux dans tout ceci il serait des bouc-émissaires, jetés en pâture à la fin de la partie…
Scott ne prononce aucun mot, essayant de bien tout replacer dans sa tête… Il se rend compte qu’il s’est bien trop exposé dans des problèmes trop grands pour lui …

Fort heureusement pour toi, Scottie, ton partenaire n’accepte pas non plus être utilisé pour le compte de Hill. Il a le verbe et les mots justes pour un jeune de son âge !
Ant-Man reste attentif à ce qu’il se passe et aux échanges… surveillant dans le même temps que le signal reste actif. Lorsqu’il voit les choses commencer à se gâter, il tire légèrement le bras de Nate pour lui signifier qu’il est temps de prendre la poudre d’escampette…
Mais il met le doigt sur un autre énorme problème qui n’a pas été souligné jusqu’à maintenant : Le Pion. Le Minion. Son nom : Death’s Head II.
Nate est blanc comme un linge, Scott lui ressemble plus à un mort déjà mis en terre… Un frisson d’horreur parcourt son échine alors qu’il lâche le bras.
Est-ce que… ce monstre va les … poursuivre ?
Leland va probablement vouloir chercher Ant-Man, l’homme qui s’est présenté sous ce nom là et qui a fait barrière dans ses plans sacrificiels. Cette chose a l’air suffisamment efficace pour les débusquer et les tailler en pièces, non ?

Scott pose son regard, caché sous son casque, sur Nate… La bouche légèrement entrouverte, il cherche ses mots pour lui répondre. Oh bon sang, Scottie, c’est le moment de sortir un truc pas bête, une idée là ! Mais… rien ne vient. C’est le blanc. Le bug total… Il ne sait pas du tout comment ils vont pouvoir gérer tout ceci… Participer à ce plan odieux et devenir les prochaines victimes du Minion, qui de toute façon va les poursuivre même sans leurs participations ? Que faire… que dire ?!

Le jeune homme continue de le défendre, devant si imposant face à cette Maria Hill que Scott ne peut pas s’empêcher d'éprouver de l’admiration. Quel courage… quelle folie aussi… ! Parce qu’il semble avoir une idée derrière la tête…
Hé, c’est ton petit doigt qui te l’a dit ou c’est parce qu’il vient de poser sa main sur ton casque ?
Il ne semble pas faire ce geste pour appuyer sur ces propos fraternels pour défendre un ami. Non… Il est en train de faire quelque chose, là … !

Alors que Nate prononce un contre-plan à celui de Hill, quelque chose de bien plus arrangeant pour sauver Ant-Man, il produit des ondes ou du moins quelque chose qui s’en rapproche… Scott n’est pas sûr de ce qu’il est entrain de faire, mais il sent les fourmis s’agiter, s’affoler même, pendant de longues secondes.
Le jeune homme manipule-t-il la réalité pour créer une autre version ?
Oui… Bon sang, c’est ce qu’il fait !
Son plan est devenu celui de Maria Hill et tous les témoins présents adhèrent comme si ça avait toujours été le cas…
C’est… dingue ! C’est… effroyable…

Scott Lang reste bouche-bée, ne sachant pas comment prendre ce qu’il vient de se produire sous ses yeux. Le coup de coude et le regard du jeune homme le fait réagir un peu…
« Euh, o-oui… Oui. »
Scott se sent mal.
Il a l’impression d’avoir fait un viol dans l’esprit de ces gens.
Mais le jeune ne voulait pas qu’il paye le prix fort… Alors il l’a fait pour le sauver.
« Je… M-merci, mec ! »

Il sent qu’ils sont encore loin d’être totalement sortis d’affaires, mais s’ils veulent pouvoir en discuter, ils vont gentiment s’en aller puisque plus personne ne semble vraiment s’intéresser à eux dans l’immédiat.
« Alors, on fait comme ça, ouais ! Bon plan, hein. Hem… »

L’expression de Scott est proche de la panique mais également de celui qui sait où il veut aller… Il a notamment besoin de réponses à des questions qui ne peuvent pas attendre. Alors il fait comprendre à son compagnon qu’ils doivent s’en aller… pour être tranquille et pour se mettre à l'abri de toutes les oreilles indiscrètes de cette ville. Et elles risquent de se multiplier vu le nombre d’ennemis grossissants dans leur répertoire.

Nate plonge son regard dans celui de l'Homme-Fourmi.
Il y trouve de la gratitude ; d'innombrables questions, surtout. C'est compréhensible.

Le S.H.I.E.L.D. va lâcher la bride ; du moins, ces agents.
Maria Hill n'en est pas encore là de récupérer son poste.
L'ex-directrice a fait un pas dans cette direction, la folie de ses ambitions en moins.

Même sans compter ces agents du gouvernement, le futur Cable s'est fait de dangereux ennemis aujourd'hui, fidèle à sa voie.
Ant-Man aussi, pris dans sa tourmente.
Le monde est devenu plus compliqué pour eux ; sa guerre aussi.
Ils ont appris bien peu, mais ils ont appris.
Nathan prévoit de compartimenter la moindre des informations obtenues ce jour pour nourrir sa guerre.
Il serait normal d'être dépassé... Pour la première fois, Nathan connaît le regret d'avoir traîné quelqu'un dans sa voie.
Et l'autre, cet Ant-Man, son nouvel ami qu'il a peut-être condamné, veut en parler.
Fait chier.


Il déforme la matière des cloisons, des systèmes de ventilation et des appareils afin de créer un tunnel.
Une déformation temporaire de la structure des choses, le temps de leur offrir un chemin sûr et aussi long que nécessaire.
Un miracle télékinésique qu'il maintient surtout autour d'eux ; à chaque extrémité, la matière tend à reprendre sa forme originelle.

Il invite Scott à le suivre à l'intérieur, jusqu'à ce qu'il lui fasse signe qu'ils sont assez éloignés pour sa convenance.

Quand Scott estimera qu'ils sont suffisamment éloignés - qu'ils soient à quelques mètres de la pièce ou des km de là - alors, Kid Cable se fendra de participer à la conversation dont Ant-Man ressent le besoin.


Admettre de se sentir mal, voilà une chose qu'il n'avait peut-être jamais encore fait dans cette ville.
Il n'avait pas ses anciens maîtres avec lui pour l'accompagner dans ces moments difficiles... Mais il avait un ami.

S’attirer des ennuis, se faire des ennemis plus gros que lui, ça Scott Lang en est presque un abonné, avec les bonus d'emmerdes. Il se rend bien compte que si l’histoire se tasse pour aujourd’hui, l’affaire va leur rester sur les bras… et surtout le nombre de leurs adversaires s’est drastiquement agrandi…
La leur oui. La sienne et celle de Nathan.
Ils sont tous les deux dans le même bateau.
Nathan et sa guerre, Ant-Man et sa volonté de le soutenir.
L’improvisation dans les rues de New York pour les sortir de ce pétrin va faire du bruit… Et il a su que le lot d’ennuis surgirait un jour de nulle part à partir du moment où il a dépassé la taille recommandée…

Son compagnon, ami et faiseur de miracle avec ses pouvoirs psychiques accepte d’aller à l’écart pour discuter… Une mise au point ou au moins un éclaircissement pour la suite, c’est ce que Scott demande. Mais il se doute bien que ça sera bien plus compliqué qu’il ne l’imagine…
Le chemin fait de cloisons déformées se dessine sous leurs pieds et ils s’éloignent ainsi des agents du SHIELD. Plus ils y parviennent, moins Ant-Man a cette impression d’être écrasé sous la pression. Les yeux et les oreilles du bâtiment ne seront plus braqués sur eux… Ils sont tranquilles, pour le moment.

Scott suit au pas Dayspring, qui finit par s’arrêter une fois qu’ils sont suffisamment éloignés. Le Micro-héros pousse un long soupir de soulagement.
« Ouf… J’ai cru qu’on allait jamais s’en sortir… »

Il regarde autour de lui pour s’assurer que rien ni personne ne peut les voir ici, avant de retirer son casque, révélant le visage du second Ant-Man.


« Comment je me sens ? J’ai encore l’estomac tout retourné mais ça va. »

Portant son casque sous un bras, le regard de Lang scrute un moment le jeune mutant.
« Coupable ? Hey, tu n’as rien fait qui soit condamnable … Enfin jusque là je trouve qu’on est plutôt du bon côté dans toute cette histoire. »

Venant de la part du mec qui côté l'intérieur d'une cellule, est-ce plutôt, uhm... rassurant ? Scott fronce doucement les sourcils et sourit légèrement. Un air sympathique, qui devient progressivement compatissant.
« Tu n’es pas coupable des actions d’un autre… Je me suis un peu trop exposé face au danger… C’était pas très… intelligent, haha ! »

Il existe des meilleurs plans pour s’occuper des vilains que ceux de prendre plusieurs pieds de haut et de jeter son nom héroïque dans la figure comme s’il pouvait faire peur…
C’est vrai ça, qui a peur d’un Homme-Fourmi ? Il n'est ni Hulk, ni Captain America, hein...
Le sourire de Lang finit par se transformer en grimace et les questions, qui inquiètent tant, refont surface…
« Mais maintenant qu’on connaît le nom de notre ennemi, qu’est-ce qu’on fait ? Et surtout… J’ai bien vu que tu avais très peur de ce truc là, le “Minion”, c’est ça ?
C’est quoi exactement ? Et… Est-ce qu’on doit le craindre vraiment dans un futur proche ? »

Le Pion, Minion, Death’s Head II … Le jeune héros en a parlé comme s’il était la mort en marche. L’assassin le plus dangereux du continuum espace-temps… En entendant ces mots-là, Scott n’a pas pu s’empêcher d’être nerveux à l’idée de le recroiser. Une chose qui risque d’arriver plus vite qu’il ne le pense, il se doute bien…
« Est-ce qu’on peut l’arrêter ? Même si ça semble impossible, est-ce qu’on peut trouver un moyen ? C’est pas forcément pour moi… S’il ne voulait que moi, je pourrais essayer de me débrouiller… Mais je t’ai mis en danger aussi et puis… J’ai peur qu’il s’en prenne à mes proches. »

Tout ce qu’il a de plus précieux peut être menacé par cet assassin. S’il vient du futur, est-ce qu’il n’est pas déjà au courant de qui peut bien être le Ant-Man de cette époque ou de toutes les époques confondues ?! Scott est prêt à tout pour sauver la situation, même si c’est perdu d’avance... Rien n'est perdu tant qu'on a pas essayé !
Hm... encore une phrase que tu as bien dû mal à croire toi-même, Lang...

L'ayant suivi dans l'étrange tunnel de distorsion de la matière généré par le jeune homme, le dernier Ant-Man de la lignée retire son casque caractéristique, ce qui soulage Nathan de l'étonnant brouhaha de ses pensées traduites à tout instant dans le langage phéromonal des fourmis et autres insectes.

Nate découvre à regret que cette conséquence positive ne calme en rien sa migraine qui commence à se montrer sévèrement handicapante.

L'Homme-Fourmi l'assure de son état relativement correct vu les circonstances, et tâche de le rassurer quant à son sentiment de culpabilité persistant.
Pourtant, Nathan balaie littéralement cette attention d'un revers de main.


Ses propos sont durs - choquants même, à plusieurs égards.
Son regard serait beaucoup plus humain en contraste s'il n'avait le front strillé par la douleur de sa céphalée.

Il entend le manque d'assurance personnelle de son nouvel ami, et tient à clarifier les choses pour éviter toute confusion.


Cela ne sonne peut-être pas comme tel, mais il s'agit bel et bien d'un compliment.
L'Askani'son enfonce le clou pour se montrer à son tour d'une certaine bienveillance - presque de la condescendance, comme l'admission qu'il ne convient pas de juger celui qui appartient pour lui aux livres d'Histoire.


Scott Lang - une information qu'il glane directement dans son esprit, même s'il aura la politesse de ne pas l'utiliser ouvertement - encaisse ces révélations, mais avide de reprendre une emprise sur les récents événements, accuse le coup de son manque d'informations quant à la créature cybernétique qui a tant affolé le fils de Cyclope.
Le phrasé est étonnamment commode à une rectification de la part de Dayspring Askani'son.


Paroles mystérieuses mais ô combien vraies.

Nate esquisse un petit sourire couillon et ajoute, sur un ton différent comme pour mettre la remarque suivante entre des parenthèses :


Cela pourrait leur sauver la vie.
Sauf que rien n'est jamais sûr concernant les intentions et motivations d'une telle machine à tuer - ni maintenant, ni jamais.

Luttant de plus en plus difficilement contre les migraines dûes à une sur-utilisation de ses pouvoirs mentaux, l'enfant-soldat commence à projeter des images dans l'esprit du héros débutant afin d'étayer le récit décousu qui doit suivre.



Il communique à Ant-Man des schémas industriels assez approximatifs, le produit d'analyses rendues incomplètes par la part mystique de l'objet de ses propos.




Le visage et la chevelure rousse caractéristique entre autres signes distinctifs de la roboticienne apparaissent en parallèle dans l'esprit de Scott.




Dans l'espace physique altéré par son contrôle de la matière, le jeune Summers hausse des épaules.
Secouant la tête pour exprimer l'incertitude, il finit par verrouiller son regard d'un air abstrait dans le processus de revenir aux éléments portés à sa connaissance.





Un bruissement d'abord distant se fait progressivement de plus en plus proche, bientôt suivi de l'écho de pas assourdissants.
Nate, pris dans ses explications, n'y prend pas garde.
Il finit par être rappelé à l'ordre par une vocalise fort à-propos.



La vision d'horreur porte Nathan à mettre la main sur la hampe de l'un de ses nombreux fusils...


L'étrange créature humanoïde au look d'agent du SHIELD à tête de hibou écarquille ses grands yeux de rapace, prêt semble-t-il à bombarder le sol de fientes d'oiseau de nuit.


Pointant du bout d'un doigt ganté puis s'écartant in extremis par des petits bonds maladroits, l'agent à tête de chouette laisse place au géant zombifié que lui avaient confié les équipes de Mitch Carson.
La bête, impressionnante, passe d'ombre gigantesque de l'agent transmogrifié à pot-de-colle de notre duo héroïque.

Nate tâche de s'écarter de la créature putride en quête de leur attention, laissant non sans amusement Scott Lang dans la trajectoire du colosse pataud.

Puis, prenant le risque d'empirer les maux de crâne lancinants, porte deux mains à ses tempes pour tâcher de dégager le moindre morceau de conscience sous la coquille en décomposition.
Du sang s'écoule de l'une de ses narines sous le coût de l'effort.

Scott Lang a souvent de bonnes intentions, malgré beaucoup de choses accablantes qu’on peut lui reprocher et à raison. C’est avec ce bon sentiment qu’il a posé toutes ces questions à la seule personne capable de lui répondre concernant le Minion. Le Pion. Death’s Head II. Un ennemi terrible, même s’il ne se rend pas encore compte à quel point il l’est.

Nathan entend ce que Scott lui dit mais reste digne. Il semble souffrir d’un mal de crâne terrible, ce qui est tout à fait compréhensible avec tout ce qu’ils ont fait de “psychique” entre les ondes de fourmis, le passage à petite taille, la course poursuite du SHIELD… Et derrière, il avance des propos assez difficiles mais qu’Ant-Man ne prend pas mal du tout. Il a plutôt un sentiment… compatissant. C’est assez triste de savoir qu’un tel poids est porté par de si jeunes épaules. Il connaît le futur donc ? Lui poser la question serait sans doute malvenu, alors Scott s’abstient.
Nathan vient d’un monde qui ne doit plus du tout avoir le visage de celui-ci. Il a déjà tué, connu beaucoup d’issues possibles, empruntés des chemins par l’instinct ou par manipulation en usant de ses pouvoirs. La seule chose rassurante dans ses explications, c’est de savoir qu’ils vont tous les deux vivre encore assez longtemps pour “accomplir des choses”. On se calme avec ce qu’on peut, hein.

Ant-Man arrive difficilement à s’imaginer vivre plusieurs années avec un mercenaire aussi dangereux que Death Head sur le dos… Une créature qu’il ne faut pas craindre maintenant, mais tout le “Temps”. L’insistance sur le mot fait frissonner d’effroi l’ancien cambrioleur.
Death’s Head est un chasseur de prime ayant été vu aux côtés d’un homme qui voudra potentiellement mettre la main sur le héros ayant perturbé ses affaires… Les représentations schématiques et les explications de Dayspring impressionnent Scott et… le met mal à l’aise. Cette machine est faite clairement pour tuer… Il a toute la composition et les armes qu’il lui faut pour chasser. Le pire est de savoir qu’il ne tue pas mais semble “absorber” ses ennemis… N’importe qui ferait dans son froc là…

L’explication temporelle en conclusion fait lever les sourcils de Lang. Ce truc voyage dans l’espace-temps, tue des personnes dans des points précis, altère la réalité… C’est franchement fou ! Ant-Man ne sait pas comment réagir face à ce flot d’informations et devant l’idée qu’un jour il va peut-être devoir faire face à ce gros problème. Mais avec un peu de chance, comme l’a précisé Nate : Ils ne l’ont peut-être pas impressionné… Peut-être.
« On a une chance sur combien pour que Leland l’est payé pour nous trouver ? ... »

Pourvue qu’elle soit ridicule… Si leurs têtes ne valent pas grand-chose, ils auront au moins le loisir de ne pas avoir l’engin sur le dos. Dans le cas contraire, leur faut-il une uhm… armée pour l’arrêter ? Non pas que Scott ne fasse pas confiance aux capacités de Dayspring pour l’arrêter, mais il doute beaucoup plus sur les siennes.
Mais la réflexion reste en suspens alors qu’il entend un bruit… d’un oiseau ?

Scott fait volte-face et pousse un cri de surprise en découvrant un hiboux, portant un uniforme semblable à celui des agents du SHIELD (surprenant)et qui parle (surprenant²).
Légèrement bouche bée, Scott écoute l’homme… enfin l’animal (?) se présentant sous le nom de Warrick. Un expert dans le paranormal ?
Il révèle avoir étudié l’amulette que les deux héros ont trouvé, celle qui contrôle “l’esprit” des zombis. Et en parlant d’eux… Voilà qu’un des leurs, sacrément grand, s’approche… se comportant comme un bête très fidèle à ses maîtres.
« Ah… euh… Salut toi ? Je crois qu’on s’est déjà croisé non ? »

Scott Lang grimace, suppliant Warrick et Nate du regard.


Comment ça se fait qu’il soit aussi grand d’ailleurs ?
Attends, sérieusement ?… C’est réellement la première question qu’il te vient à l’esprit, Scottie ?!
« Uhm… Warrick, c’est bien ça ? Comment ça se fait que vous ayez récupéré… Jean le zombi ? »

A défaut qu’il soit vivant et qu’il est un nom, autant lui en offrir un, au moins le temps de savoir ce qu’ils comptent en faire… C’est déjà assez bizarre d’avoir eu à en affronter, alors se balader avec l’un d’entre eux serait vraiment au-delà de tout ce qui est étrange !
Ant-Man jette un coup d'œil vers son nouvel ami, qui commence à saigner du nez comme si on était venu lui mettre un pain sacrément gros…
« Qu’est-ce que tu fais ? »

La curiosité est un bien vilain défaut. Scott part déjà du principe que Nathan essaye quelque chose… Il commence à comprendre qu’il a des dons en lien avec son esprit ou son cerveau … Qu’il fait de la télépathie et peut-être même davantage de choses très compliquées ! Peut-être qu’il va fouiller là où il faut pour en savoir plus sur l’ancien maître de Jean… Mais alors est-ce possible de communiquer avec un truc qui ne possède plus vraiment de conscience ?
Franchement, Scott, on t’aurait dit un jour que tu vivrais un vrai scénario post-apocalyptique, tu l’aurais cru ?

Scott commençait à rassembler les morceaux.
Il... s'habituait à Nathan, et au désordre organisé qui le suivait partout.
La preuve, ce dernier pouvait déceler une certaine affection naissante à son égard.

D'ailleurs, Ant-Man se fiait désormais moins à ses sentiments qu'à sa raison.
A croire que Nate déteignait sur lui... ou pas, justement.

Les paroles rassurantes de l'Askani'son... ne réglaient pas tout.
Il avait trouvé la faille... Et l'exprima : Harry Leland risquait d'être plutôt très très fâché, en fait.
Cette vérité, le garçon se vit obligé de la reconnaître. Même s'il aurait aimé que Scott le laisse gérer ça en secret.


Les choses étaient dites.
Le doute ne serait plus permis.
Il ne pourrait pas agir inconsidérément, pas sans savoir que Scott le saurait.
Quelqu'un avait un regard sur ses actions, désormais ; auquel cas, il n'agirait pas, car Nate... aimait être le gentil.

C'est également pourquoi il tentait d'établir le contact psychique avec le zombie.
Ce qui lui valut en retour une giclée de sang par les narines, et une migraine plus grande encore.


Il ne trouvait que du vide.
Des connexions brisées.
De la matière nécrosée, à la place de la présence normalement occupée par les connexions neuronales.


L'Askani'son ne comprend pas.
Or, il n'a pas besoin de comprendre. Il n'a pas besoin de tirer davantage de conclusions.
Ce qu'il faut, c'est une solution. Ou à défaut, gagner du temps. En utilisant un moyen à leur disposition.


Il fait silence un instant.
Puis reprend, expliquant le cheminement de sa pensée et surtout où il veut en venir.


Nathan lève un doigt au ciel.
Il sourit... malgré la migraine ; malgré les menaces qui pèsent sur Ant-Man et lui-même.
Parce qu'il y a une arme, il y a une cible dangereuse.
Parce qu'ils peuvent régler ça, temporairement ; le régler suffisamment pour arrêter les dominos.
Parce qu'une menace qui n'est plus imminente, on peut apprendre à s'y préparer. Ou faire du bien en attendant d'y succomber.
Parce que le chaos organisé du monde aura même sa chance de régler le reste.

Nate sourit, renifle et jette le talisman entre les mains de Scott.


Le sourire tourne à l'expression navrée un peu insolente.
Si Scott veut être un héros, il doit en accepter les risques les responsabilités et en tirer les leçons par expérience.
Nathan, lui, a gagné ce qui n'a pas de prix pour un enfant condamné : du temps.
Ils vont pouvoir tout remettre en ordre, même si... Ils devront toujours surveiller derrière leur épaule.

Bah oui, Scottie, quelle question … Quand on bouscule des sectes secrètes, tout commence d’un seul coup à devenir bien plus compliqué ! On se rend compte qu’il s’agit d’une organisation, spécialisée dans la criminalité, surveillée par d’autres organisations hautement qualitatives et tout ce monde est tout à fait capable de rayer de la carte un ancien petit cambrioleur, qui a mal placé son pied de géant…
Les chances que Leland ait envoyé le zombie pour les retrouver sont donc fortement élevées…

Scott baisse la tête et voûte un peu son dos d’un air quelque peu abattu. Il est parti pour s’enfoncer dans une nouvelle galère qui ferait avoir des cheveux blancs à son ex-femme. D’ailleurs, si tout ceci se sait, elle pourrait lui refuser la visite de Cassie, afin de mettre une bonne distance de sécurité entre eux. Il ne lui en voudrait même pas de vouloir protéger de la sorte leur fille. Mais Scott n’est pas tout seul dans cette affaire… Il sait désormais qu’il doit se tourner vers Nathan Dayspring si l’affaire Leland refait surface. Ils vont pouvoir gérer...

Ant-Man relève la tête et exprime clairement de la surprise face à la révélation de Nate. Le zombi n’a… rien du tout ? Même pas un vague reste de souvenir ou d’esprit sur lequel il puisse lire ? Il doit s’agir d’une sorte d’expérience où seule la chair et les os bougent, comme commandés par une force… Oui mais quoi ? Qu’est-ce qui peut agir de la sorte ? C’est assez effrayant et Scott sent qu’ils mettent le nez dans un truc qui va finir par les dépasser. Ou alors, ça sera juste lui qui se sentira vraiment à la ramasse. L’amulette qu’ils ont trouvé doit faire quelque chose… Est-ce une sorte de procédé scientifique ? Magique ? Les deux ?

Ils ne peuvent pas le garder, clairement. D’autant que maintenant, ils savent qu’il ne sert pas à grand-chose… Mais Nate semble avoir tout de même une idée derrière la tête.
« Gagner du temps ? »

Le léger silence qui suit ces mots fait grimacer Scott Lang.
Ce suspens agit comme une enclume dans l’estomac du héros encore débutant…
Et lorsque Nate révèle enfin, même s’il ne comprend pas bien comment c’est possible, que Jean le zombie est capable d’obéir. Il n’est pas composé comme eux et même s’il a potentiellement été un être humain avant sa mort, il ne possède plus rien pour penser. Mais il semblerait comme ils l’ont deviné depuis le début que le talisman arrive à infléchir ses lois et à rendre cette chose parfaitement docile.
C’est affreux sur le papier…
Mais cela veut dire aussi qu’ils peuvent ordonner au zombie de les laisser tranquille… ou alors d’accomplir une mission…
« Hein ?! Mais… je… »

Eh ouais…
C’est l’heure de rendre des comptes en faisant un choix.
Dayspring a raison. Si quelqu’un a pu lui donner un ordre, Scott peut à son tour le faire…
Mais les choix qu’on lui propose ne lui conviennent pas…
Il fixe longuement le talisman et finit par secouer doucement de la tête… C’est à son tour d’avoir un sourire navré sur le visage. Bien que le sien soit lié étroitement avec un léger abattement.
« Je suis désolé, je ne peux pas faire ça... »

Il existe bien d’autres solutions, Scott en est certain. Il ne souhaite ni être extrême ni user de la violence… Alors il réfléchit à une autre idée, tandis qu’il presse contre lui le talisman.
« OK Jean. Allô ? Ouais… J’aimerais que tu fasses un truc pour nous.
Tu vas retrouver Leland et ses potes… Peu importe où ils se trouvent, tu essayes de leur mettre des bâtons dans les roues. Genre foutre un gros boxon comme tu n’en as jamais fait auparavant ! Tu casses absolument tout ce que tu trouves et tu jettes leur argent par les fenêtres… C’est la fête, fais-toi plaisir, d’accord ? Et si jamais tu trouves d’autres potes à toi, invites-les à ta fête. Les seules règles que j’impose, à toi et à tes potes zombies, sont : Vous ne tuez pas ni ne blessez ces gens... »

Scott finit en faisant un aurevoir de la main.
… Un silence s’immisce entre les différents protagonistes et le zombie reste planté là pendant de longues secondes sans effectuer le moindre geste. Et soudain, comme pris d’un sursaut de conscience, il se met à marcher dans une direction, l’air résolu à accomplir sa nouvelle mission.
Ant-Man se tourne vers Nate et hausse les épaules.
« Bon… J’espère que ça va les occuper un peu … »

Il tend le talisman vers le jeune mutant, ainsi qu’une main tendue… prête à en serrer une autre, si Nate y répond.
« C’est peut-être pas le meilleur des choix, mais c’est le seul que j’ai trouvé qui m’a semblé correct.
Je pense que… tu devrais garder cette babiole. Quelque chose me dit qu’on en aura besoin… ou peut-être pas.
Je doute qu’on soit sortit d’affaire, mais si tu as des problèmes… Tu sauras où me trouver ! On est pas beaucoup à pouvoir changer de taille et à causer aux fourmis dans cette ville ! »

Scott accompagne ses mots avec un sourire. Celui d’un allié prêt à agir. Sans doute celui d’un ami comme on en fait plus sur ce monde.
Celui d’un homme qui voudrait échanger ses erreurs du passé contre le temps qu’il a perdu…
Celui d’un héros qui espère faire les meilleurs choix possibles, puisqu’on lui a donné l’opportunité de porter un costume. Un nom. Des pouvoirs… et avec eux, une grande responsabilité.