Forfeit Souls (Cable/Black Knight)

Cette nuit, un ange déchu est tombé.
Gadriel, un membre des Grigori et saint-patron des porteurs d'armes qui entendait quérir l'aide de plusieurs justiciers, a payé de sa vie pour son outrecuidance.
Léché mortellement par le feu nourri des flammes infernales, son enveloppe terrestre s'est défaite de toute essence, pour faire de lui ni une créature céleste ni un mortel, mais un mort - comme tant d'autres, sauf qu'il ne connaîtra plus d'éternité... pas même faite de tourment.
La créature du Ciel dévolue aux plaisirs terrestres a dévié, et ses souffrances s'en sont vues abrégées mortellement.

Ce matin, un groupe est né.
Les Fallen Angels, même si le nom n'est encore guère usité.
Une unité de chair à canon, ni légion céleste ni horde de damnés, mais hommes et femmes de leurs personnes.
Une famille de mécréants, d'impudents et de marginaux - de fieffés têtus.
Des meurtriers, pour la plupart.
Des soldats d'une guerre qui ne veut pas d'eux, et qui n'a jamais été déclarée à proprement parler.

Semblable à une graine qui vient à mourir dans le terreau de la corruption, Gadriel en s'éteignant a donné vie à quelque chose de neuf.
Quelque chose de chaotique, qui viendra à prendre en ampleur avec ce qu'il y a en cela de risques et de dangers.

Une naissance, en somme... Et avec elle, un cri.


Un bâillement, en fait.
Une inspiration, pour un combat qui lui échappe beaucoup plus qu'il n'a laissé entendre, plus tôt.


Le Dayspring est parvenu aux portes, et attend ; en lévitation, position quasi-fœtale, une pile de pizzas et deux packs de bière flottant autour de sa personne.

Il a besoin de temps, pour digérer les nouveautés.
Car pour un enfant élevé deux mille ans dans le futur, en cette ère peu de choses sont réellement nouvelles.
Alors, quelque chose dans son estomac témoigne pour la première fois une résistance au changement.

Il a besoin de temps, et de n'être pas seul, après cette nuit.
Il a longtemps esquivé les conseils de Dane Whitman, voire fait mine d'en avoir autant pour lui.
Il sait, au fond, qu'ils ont un lien ; mais il n'est pas de sa famille, et Nate n'a guère de mot pour 'ami' dans sa langue natale.

Il appelle donc Dane Whitman, en esprit.
Et, si le Chevalier Noir est un témoin fiable, de l'esprit il y en aurait treize à la douzaine, ici.
Nate est curieux de voir si un ectoplasme répondra plutôt que le Chevalier qu'il a laissé la veille en compagnie de la maréchaussée...

Les flèches, les créneaux, les pierres et le mortier qui permettent à Château Garrett de s'élever donnent à Nathaniel le sentiment d'être tout petit.
Tout petit, devant la puissance du Temps.
Si petit, face au poids de l'Histoire, qui agit sur le voisinage comme sur son occupant. Un poids que Cable connaît - qu'il pressent.

L'édifice est impressionnant ; chargé d'Histoire.
Cet endroit est clairement évocateur du Chevalier Noir. Mais pas de Dane Whitman.

En entrant à l'invite de son compagnon d'armes, le Dayspring sent bien que Dane ne s'y sent pas entièrement à sa place.
Même s'il l'a invité ici, chez lui, spécifiquement chez lui... il n'y est pas complètement à l'aise.
Et cela Nate le sent, notamment par ce que Whitman lui renvoie.
Notamment une forme d'hostilité, d'abord, face à la télépathie usitée par le jeune Mutant psioniste.

Cable faillit se vexer, voire surréagir à la remarque quelque peu abrupte.
Il mordit ses lèvres un instant, bien en peine.

Cet humain ne supportait-il pas qu'on lui agite des capacités mentales Mutantes en pleine tête ?

Chez les Askani, plusieurs avaient des compétences psychiques et ça n'avait jamais gêné Dayspring, ni personne d'ailleurs.
Mais depuis quelques temps, il pouvait comprendre la crainte du potentiel lié à la télépathie et au contrôle mental.
Cassandra Nova, et même Esme Cuckoo, l'avaient fait salement fait flipper voire douter de la réalité.
Comme Dane, il sait qu'il y a plus gros poisson que lui en manipulation de l'esprit, et l'impuissance que cela représente.

Nate baisse la tête.
Comme bien des hommes, Dane Whitman et lui partagent la fragilité du besoin de puissance face à un monde si complexe.
Chacun d'eux doit supporter le poids de l'Histoire.
Et l'illusion consentie d'y tenir une place nécessaire.

Tous deux affligés d'une destinée capricieuse et apparemment inéluctable.
L'un touché par une malédiction ancestrale, l'autre par une corruption futuriste.
Même lorsqu'ils ne voulaient pas regarder le miroir tendu en face, ils se comprenaient.


Après cette soirée mouvementée et cette nuit sans repos, l'un comme l'autre rêvent sans doute d'une forme de normalité.
Le poids des événements et des maux pèsent sur eux deux, en effet.
Il serait peut-être temps de déposer ses fardeaux - au moins pour un Temps.

En ce moment, Cable est sur la défensive.
Il voudrait mettre cela en pause.
Il a cru pouvoir le faire avec une mission “pour le plaisir”, qui s'est avéré celle d'un commanditaire ambitieux, et maintenant très mort.
Peut-être leurs hubris à tous causera-t-elle la perte de chacun d'eux.
Il voudrait être seulement Nate, parfois. Comme Dane lutte pour se contenter d'être Dane. Mais nul n'échappe longtemps à son héritage, pas plus qu'aux aspirations de son âme.


Dane est conscient que le mode de vie de Nathaniel Dayspring tend plutôt vers le spartiate.
Lui, ne peut se séparer de l'Histoire de sa famille - pas sans renoncer à son rôle dévolu par Merlin.
Nate en sait un peu aussi au sujet du Black Knight, et du serment qui les lie à ce monde et à ses guerres.
Les trophées, les tapisseries et les emblèmes rappellent à Cable combien Dane Whitman est bien plus qu'un Avenger.
Le poids de la chevalerie et du mystère donne au foyer du Chevalier Noir une pesanteur, bien plus terrible que la taille d'un lieu choisi pour déjeuner.

Nathan déplie ses jambes sur un coin de la table massive.
Il prend une profonde inspiration, interrompue par un nouveau baillement qui lui donne un air figé le temps de plusieurs secondes.


Une réponse convenue.
Une réponse faite pour rassurer, depuis la nuit des temps.
Une réponse d'homme, viril, protecteur, en contrôle.
Une réponse qui sauve de trop se poser de questions... Et qu'il invite tacitement le Black Knight à lui retourner.
Même s'ils rêvent peut-être secrètement de pouvoir fendre l'armure.
Parce qu'ils ne sont pas prêts à rendre les armes, alors il faut bien que ça aille.
Il faut tenir debout et voir la suite comme des combats pour lesquels on peut tenir.

Pourtant... Un homme - dans tous ses excès, son orgueil et ses contradictions - est tombé ; qu'il se prétende un ange n'y change rien.
Et cela a fait réfléchir Nathan, même si son combat à lui comme leurs combats ensemble, ne sont pas terminés.

Alors, il brise le silence des banalités.
Sans vraiment fendre l'armure. Pas sans en admettre les fêlures pourtant.
Et, pour toute la nervosité qu'apporte un tel degré de sincérité, déjà important pour lui, il en est rendu invariablement bavard.


Nathan a parlé avec ses mains, sans vraiment s'en rendre compte.
L'étiquette de sa bière peut en témoigner, toute froissée qu'elle est devenue.

S'il ne reconnaît pas l'existence de la force supérieure représentée par Gadriel et l'ordre dont il prétend avoir été déchu, Nate n'en est pas moins secoué par sa rencontre, et sa fin, sur le plan existentiel.

Sortant du fil de ses pensées exprimées à voix haute, il tente de plonger son regard dans celui de Whitman.
Sans y faire entrer la force psionique incarnée dans ses dons de Mutant.
Juste en homme, il essaie de voir ce qu'il lui renverra dans son regard.
Une larme rebondit sur la pommette adolescente.
C'est juste la fatigue.

Tout en engloutissant bière et pizza, Dane Whitman répond au questionnement existentiel de Cable.
Il développe, ce que chacun porte en lui, et ce qu'il admet rejeter autant que possible.
Il évoque ces pensées négatives, ce besoin de désigner un responsable.
Le chemin personnel, en fait ; contre l'influence négative.
Il montre à quel point la foi en quelque chose peut se faire en empreinte - en négatif, pour se rassurer, et aller trop loin en cela.
Il développe, en effet, le genre de convictions pernicieuses qui affligent l'humanité - qu'il rejette, en tant qu'homme de convictions plus nobles.

Le Chevalier Noir expose son ouverture d'esprit, aussi.
Mais la lassitude pourrait se ressentir.
Il ne rejette pas la foi, celle qui a guidé ses ancêtres dans la quête du Graal, de la Terre Promise et au-delà - mais ne les valide pas.

En cela, Nathan se reconnaît - et pas du tout, en fait.
Car lui aussi a sa propre foi - partagée par bien peu, en ce temps. Et basée sur l'acceptation.
Car lui aussi, lutte - notamment pour accepter ce qu'il entend changer, dans le monde - mais aussi en lui-même.



Il boit une gorgée, puis deux.
D'alcool - d'alcool léger. Une première, pour lui.
Il partage ce moment avec le Chevalier Noir.


Une part de pizza est saisie, avec les doigts ; pas par télékinésie, ni avec des couverts.
Il croque à pleine dents.
L'ado partage ce repas d'après soirée avec appétit, mais machinalement, aussi.


C'était vrai, et assez documenté - davantage dans le futur, mais tout de même documenté.
Nathaniel Essex, plus connu sous le nom de M. Sinistre, faisait ses plans en douce, mais quand il avait des résultats, il lui fallait un public.
Cet homme aurait eu une moustache à tortiller, que ce ne serait pas si différent.

Nathan n'était pas un super-vilain.
Pourtant, il portait leur marque.
Chaque jour, il le leur devait, bon ou mauvais.


Il était bridé, par les conséquences de cette lutte entre l'homme qui a manigancé sa naissance et celui qui refusait de mourir.
Deux hommes prêts à tuer, manipuler, préparer, afin de prévaloir - au nom du Mal, d'après les conceptions de Nathan.


Le gosse croyait en tout le blabla spirituel de la tribu Askani.
Mais il était bien conscient du poids mis sur des épaules, et du lavage de cerveau que représente une éducation communautaire - fût-elle intrinsèquement bonne ou mauvaise.

Il n'avait d'autre choix que de suivre, croire et respecter les anciens préceptes de la tribu du futur.
Parce qu'il les avaient chevillés au corps.
Et parce qu'il était bien trop tard pour changer ça, aussi.
Mais comme tout homme de foi, la fatigue et l'inconnu pouvaient le conduire à questionner - à douter, brièvement du moins.
Notamment, l'alcool aidant.


Le gamin était bouffé de colère, et pour une fois il l'exprime autrement que par la mise à mort de ses adversaires.
Il parle... Mais s'expose à découvrir aussi la vanité des échanges autour d'une bière.
Car refaire le monde, ne l'a jamais changé.
Pas plus que la révélation littéralement d'un Ange déchu et son annihilation pure et simple par des démons bibliques.


S'ils devaient se confronter à des démons, et à ceux prêts à se laisser murmurer à l'oreille pour asseoir pouvoir et domination...
Ne devaient-ils pas d'abord se confronter à leurs propres démons ?
Nate Dayspring Summers le pensait - il le ressentait, du moins.

Mais il savait aussi que Dane Whitman n'avait pas tort - il est bien des causes aux mots de chacun, et de l'humanité.
Beaucoup n'étaient que des excuses - et peut-être avaient-ils tous besoin de surmonter ces excuses.
L'humanité avait besoin de grandir au-delà de ses démons - et de ceux qu'on agirait pour les pousser à la faute.

Il avait lui-même cru se débarasser du croquemitaine Apocalypse, en le tuant dans le futur dans le corps de son propre jumeau génétique.
Ça n'avait rien changé.
Rien de sa colère, et rien de la trajectoire de Stryfe, qui était déjà de retour - chose qu'il avait découvert avec stupeur.

Il avait choisi un arc de rédemption pour le nom et la cause dénaturée de Stryfe, son double mal intentionné.
Il avait choisi d'incarner l'alternative aux machinations des despotes et des hommes.
Mais... cela changerait-il jamais ?
Et surtout combien de temps tiendraient-ils à repousser les forces du Mal, eux qui étaient nés pour mal tourner...


C'était assez peu diplomate, mais il englobait le Chevalier Noir dans sa réflexion assez sombre sur leur nature commune, ouvertement.
Pour ne pas s'exposer seul, peut-être.
Pour ne pas parler seul - ni avoir la sensation qu'il lui fasse la morale.

Bien sûr qu'ils se ressemblent.
Évidemment, même. Ils ont la chance de s'être trouvée - même s'ils sont aussi une source de frustration, l'un pour l'autre, parfois.
Chacun tend à l'autre un miroir - c'est ce que ressent Cable, avec Dane.
Et lui, n'aime pas ce qu'il y voit ; bien que ça le rassure aussi. Bien qu'il se sente moins seul.

Il s'agace, donc.
Il se frustre, un tout petit peu content de pouvoir partager ça - et faché d'avoir à le ressentir.
L'enfant soldat né pour une guerre millénaire peine à se sentir digne, et pourtant tout lui crie qu'ils sont nécessaires à tous les combats qui continuent de se présenter à eux.
Il laisse son regard s'échapper vers les tentures et les armes exposées aux murs ; le regard vague et, chose inavouable, humide.
Son point se serre sur une étiquette de bière en lambeaux qui n'avait pourtant rien demandé à personne.

Les paroles de Dane Whitman visent juste.

Ils connaissent le prix, voilà pourquoi.

Le Chevalier Noir dit juste, et Cable le reconnaît, à son corps défendant.


Il voudrait crier qu'il est trop jeune.

Il voudrait taper du pied.
S'énerver.
Rejeter l'affirmation.

Il voudrait dire qu'il ne connaît pas le prix à payer, et ne le veut pas, sincèrement.
Mais... il le connaît en effet - et sa jeunesse ne change rien au vécu déjà accumulé.

Il pense à Rachel, sa sœur, qui a bâti la communauté qui l'a élevé - Rachel réduite à l'âge d'avoir des enfants à un limier en laisse, dominée, humiliée par Ahab le chasseur de Mutants opprimés.

Il pense à Madelyne, la femme qui l'a mis au monde, créée pour une vie illusoire, détruite, conduite à la folie et à une existence vouée à mettre le monde à vif comme elle l'a été depuis sa chute dans la douloureuse réalité.

Il pense à Phénix, sa mère, qui a brûlé si fort qu'elle en a payé le prix de sa vie, et dont la chair se souvient, et dont l'esprit est si ardent qu'elle pourrait briser le monde.

Il pense à Cyclope, son père, l'enfant-soldat d'une guerre pour la fraternité et pour l'égalité ; qui a gagné tant de frères et sœurs, mais qui a troqué le droit d'être faillible contre une vie à être responsable de leurs moindres gestes.

Il pense à Stryfe, son jumeau génétique sacrifié au côté obscur de la lutte pour la prospérité Mutante - qu'il a tué de ses mains, fusionné avec Apocalypse.


Il rit alors, de bon cœur, comme pour dissiper le malaise.
Parler de tout cela un tant soit peu aura fait du bien, de son côté.

Il fait tinter un fond de bouteille en réponse au toast silencieux de Dane.
Le rire qui l'a surpris lui-même vient s'éteindre sans amertume.
Ils ont partagé ce moment, et c'est bien.


La dernière question est maladroite, mal adaptée.
Mais Cable réalise que si des forces qui le dépassent se sont révélées la veille, d'autres pourraient bien planer sur les vieilles pierres du château Garrett.

Quant à la question de savoir si Dane croit à ces choses-là, elle lui semble un peu trop hors de sa portée pour la poser en espérant comprendre la réponse - bien qu'il soit arrivé à lui mettre une étiquette d'agnostique qui ne fait qu'ajouter aux paradoxes du Chevalier Noir. Ce qui lui prouve si besoin est que parfois il est plus simple de ne pas tout comprendre ; bien que ça ne ressemble en aucun cas à Cable.

Dane plaisante, explique, s'amuse encore un peu...
Et Nathan n'y pige pratiquement rien.
Parce que ce n'est pas sa culture, en fait. Les seuls fantômes qu'il connaisse sont ceux de son passé.


Ici, c'est moins de la surprise que de l'authentique incompréhension.
Nathan n'a pas grandi avec la culture judéo-chrétienne - du moins, il n'a guère été instruit de ses dogmes.
Un peu d'angoisse, aussi ; du peu qu'il comprend, Enfer et Damnation iraient plutôt main dans la main.


Il est à peu près certain de ne pas saisir, en fait.
Il n'attend cependant pas de Dane Whitman un cours de culture commune à chaud, cependant celui-ci appelle une manifestation prête d'après lui à éclaircir des détails.
Après quelques secondes où rien ne se passe, la forme évanescente apparaît, suscitant une vive réaction.



Nate se lève brusquement et manque de faire tomber se chaise.
Il se sent pâlir, puis rougir, et se rassoit, manifestement embarrassé de s'être fait surprendre de la sorte.

Il esquisse un sourire gêné au fantôme, qui en soi ne le met pas mal à l'aise.
Il accepte sa présence, bien que celle-ci l'ait fait sursauter par l'apparition à l'improviste.

L'adolescent se racle la gorge, et tente de se montrer un petit peu plus poli, plus courtois, en commençant par s'excuser d'un ton à la fois amical et bourru.


L'homme fantomatique, un certain Percy de Scandia, ancêtre de Dane et trépassé de son état, témoigne une certaine curiosité amusée devant ce festin - assez chiche, finalement - partagé par deux combattants aguerris.
Nate constate le désir de Whitman de rester mutique au sujet des derniers événements, aussi se range-t-il à cette attitude.

Il tend une bouteille en verre à l'apparition, tout en demandant, un sourire au coin des lèvres :


Une question en apparence innocente, mais qui était sûre de pousser le Chevalier à réagir, et à s'exposer un peu.
Il lui présentait sa famille, et le laissait la charge de toute la conversation...
Nate ne pouvait pas décemment se laisser faire, aussi lâcha-t-il un petit ricanement sarcastique.

La silhouette fantomatique remercie, et loue même l'attention, l'hospitalité donnée pourtant dans le lieu même qui fut sa demeure - qui l'est encore, et pourrait bien le rester longtemps.
Théâtral, puisque ce semble être la dernière sorte
d'excentricité qui lui est permise dans cette demi-vie, l'esprit frappeur de ces vieilles pierres décline, les plaisirs de la chair depuis longtemps réduits en cendres avec son existence.

Nathan se frappe le front du plat de la main, quelque peu navré de n'avoir fait seul les connexions nécessaires.


Le gosse donne un sourire entendu, compatissant, au chevalier de temps bien moins modernes.

Dane se montre moins compréhensif - nonchalant et sarcastique.
Nate remarque aisément qu'ils vivent à couteaux tirés dans la même demeure - une façon d'être plus fréquente chez les bourgeois amers, mais qui au jeune Mutant ne saurait être familière.
Oui, Dane Whitman est dur avec son ancêtre, qui semble-t-il, le lui rend bien - le Chevalier Noir est dur avec lui-même, de même en va-t-il en sa maisonnée.

Il lui semble comprendre que le revenant est du même ordre que la projection astrale telle qu'elle peut être produite par un télépathe ou un arcaniste bien vivants.

Ce qui relève d'un rapport spirituel avec le monde matériel semble difficile à expliquer, mais Nate se dit qu'ils ont sans doute eu bien des échanges au cours de ces années.


Nate se montrait taquin.

Dans toute blague se trouve un fond de vérité...
Ces deux hommes étaient littéralement de siècles différents, séparés par des années d'Histoire et de civilisation.

L'adolescent comprenait aisément que Dane Whitman puisse peiner à questionner sans ressentiment l'homme à l'origine de sa malédiction, qui avait corrompu son oncle de son vivant et bien d'autre, lui qui subirait selon toute vraisemblance un sort aussi peu enviable à trop se fier à la tradition des Chevaliers Noirs et qui voyait sans doute en Sir Percy la seule personne qui lui survivrait - car la seule vie sur laquelle il veillait personnellement était celle de chevaux clonés, héritage du sombre Chevalier Garrett.

Néanmoins, le justifier ne signifiait pas que les choses doivent rester ainsi ; la vie demande parfois des compromis, des efforts - surtout la vie à deux, car d'une certaine façon c'est de ça qu'il s'agissait.


Nathan mord avidement dans une nouvelle part de pizza, comme pensant à voix haute.


Nate entendait comprendre, surtout.
Car si son ami avait internalisé ce qu'implique d'être un Chevalier Noir, c'était par le truchement de son implication chez les Vengeurs devenu un concept clé dans l'avenir de la planète qu'ils avaient pour mandat de protéger.
C'était, il le pressentait également, un sort somme toute assez proche de ce que vivaient bien des humains et Mutants, dans toutes les erreurs et errances transmises à chaque génération, par l'inné ou bien l'acquis.


Une fuite en avant, pour Dane, s'il l'acceptait.
Une parenthèse pour Nathan, quelque peu oppressé par les nouveaux enjeux dans le monde présent - un monde devenu moins solitaire, mais en aucun cas moins inquiétant.

Le spectre familial de Château Garrett apparaît sensible à la nouveauté du voyage temporel - technologie disponible à Cable, avec laquelle il est revenu du futur et a déjà vécu quelques aventures à travers la chronologie - tandis que l'actuel Black Knight se montre opposé, fermement.
Dane Whitman freine des deux pieds.

Le Chevalier Noir, après s'être opposé plus tôt sous couvert de l'humour à ce qui caractérise la nature Mutante de Nathan, donnait une halte à sa propension à voyager dans le Temps, du moins à l'offre émise non sans naïveté d'aller à la rencontre du vécu personnel de Sir Percy, l'âme noire de Château Garrett.

Il impose un stop.
Stop au désir et à la curiosité partagée par le premier Chevalier Noir, avec qui la relation paraît toujours avoir été tendue.


Cable en est vexé, gêné.
L'adolescent n'insiste pas, mais le maître bretteur des actuels Vengeurs persiste, se justifie, et finalement, part sur ses arguments cyniques et son inconfort.


Le héros, ex-Défenseur, ex-Héros à Louer, ancien d'Excalibur et du MI6, l'aventurier, boude, et se retire littéralement dans sa zone de confort - qui est aussi un lieu lourd pour lui, mais sans doute moins tant que son colocataire demeure dans la salle à manger avec Dayspring.

Le grand héros renonce à l'appel de l'aventure ; il refuse la main tendue de son ancêtre pour une chance de partager un peu de son expérience d'autrefois.

Nathan était secoué par la nuit passée, et par d'autres choses aussi.
Des choses dont il n'était pas prêt à s'ouvrir.

Or, le Chevalier Noir semble avoir également son lot de poids sur le cœur - à moins qu'il ait été trop déçu par Cable pour lui faire pleinement confiance.
Le gosse cogite, rapidement - en roue libre - mais n'en dit rien, sur le moment.

La porte claque.
Aurait-il dû arrêter le départ bourru du Chevalier ?
Trop tard, ce qui est est, se répète-t-il comme un mantra personnel.

L'enfant intemporel se retrouve coincé ici avec l'aïeul, l'homme hors du temps qui a mené sa vie sans rédemption, qui a mené bien des hommes auxquels il est lié au combat mais finalement, à leur perte et semblerait-il carrément à leur damnation.


Le gamin est sincèrement surpris.
Tout enfant soldat ayant dû grandir trop vite, tout vétéran d'une guerre de positions du fond du Temps, il n'a guère été coutumier jusqu'ici à voir un adulte, un homme qu'il respecte et admire de surcroît comme presque un rôle masculin à émuler, jamais parfait mais toujours combatif comme vingt, céder ainsi à ses failles de caractère.
Une sincérité que le guerrier ne se permet pas forcément si souvent, semble-t-il.
Une dureté qu'il lui savait avoir, mais qui contraste avec le confident qui a parlé plus tôt autour de parts de pizza.

Nate laisse flotter un instant le silence, et songe à cet héritage laissé par le Sir.
Ces héritiers, fils, descendants, proches qu'il aurait côtoyés et tous vus finir malheureux et durs jusqu'à souffrir leur disparition.
Cette permanence de l'être impermanent, constamment aiguillonné par la peine et le fardeau de sa descendance condamnée.


Il y pense pour la première fois depuis qu'il s'est retrouvé dans cette époque.
Peut-être pour ne pas penser à ses propres relations, qu'il fuit, avec un père et une mère sacrifiés à la cause commune, tout comme tant d'autres membres de leur famille.
Peut-être parce qu'après Rio, il commence à réaliser que l'héritage qu'il laissera et celui qu'il a reçu ne feront que mêler la fierté à l'amertume jusqu'à un grand âge si d'aventure le gamin l'atteint.
Peut-être parce que cette solitude ne peut tenir - mais elle est sa croix, le X tatoué dans son être, celui porté avec bien plus de fringant par ceux qui devraient être ses proches - elle doit tenir et être assumée, pour le salut de tous.


Il laisse un long temps après cette affirmation, pour laisser à Sir Percy de Scandia le choix de répondre - ou de s'épandre.


Malédiction, damnation, errance, toute une thématique se développait ici, signe que les notions qui avaient percuté la trajectoire des héros assemblés la veille laissait son empreinte, au-delà du deuil et de l'agitation.

Nate observe avec curiosité l'enveloppe astral, vestige persistant du corps et de l'esprit du chevalier arthurien.
Presque inconsciemment, l'esprit du jeune homme cherchait des explications plus rationnelles à la persistance de tel écho temporel, sans se sentir autorisé à les vérifier ni à les exprimer, d'autant moins en face-à-face avec cet homme qui n'entendait rien à la science ni à la proto-science du monde post-humain dans lequel ils demeuraient.

Tandis que Dane semble avoir tout bonnement fui les échanges dès lors qu'il ne s'agit pas de transmettre le fruit de son expérience durement acquise ou de croiser le fer, l'ancêtre, fidèle à son sort, demeure.
L'un sort, l'autre reste.
L'échange se poursuit, plus irréel ; sans cadre réel, entre deux hommes qui ne se connaissent pas mais soutiennent la trame de ce qui doit rester écrit en espérant améliorer ce qui peut l'être.

L'esprit errant du Chevalier de Scandia s'étonne et admet son désarroi, face à la nature du voyageur temporel et à ses spécificités jusque dans ce qui devrait être simple - mais même là, ne l'est pas.
Nathan voit les parallèles, et ne peut s'empêcher de relier les points pour l'homme plusieurs fois centenaire.


L'ado fait une analogie, mais aussi un aveu de ce qu'il ressent de tout cela ; il admet comment il ressent son destin.

Puis, activant un gadget holographique niché sur son poignet, il entend répondre à la remarque crasse du fantôme sur les mamans.
Une figure apparait en transparence. Celle d'une femme aux reflets de feu.


Il bute quelque peu sur les mots, pour l'évoquer.
Peut-être parce qu'il n'a pas encore mérité le droit de parler d'elle dans les termes qu'il choisit d'employer.


Une seconde femme remplace l'image en trois dimensions de la belle et farouche Jenskott.
Avec une silhouette et une chevelure qui ne sont pas sans révéler un certain type physique en commun.
Il faut croire que certains hommes ont bien un genre en ce qui concerne le choix de leurs compagnes.


Il décapsule une nouvelle cannette de verre, en porte le nectar à ses lèvres, avant de réaliser que sa tête commence à se faire légère...
Il repose le contenant de l'élixir de détente.
Cet état ne lui est pas coutumier. Il n'est pas désireux de se rendre davantage dans le manque de contrôle.

La gamin soupire bruyamment.
Il regarde le fantôme dans les yeux, pour partager avec lui ce qui relève récemment du doute et de tâtonnements.


Il tente d'expliquer, mais se convainc quelque peu, aussi.
Tout hérétique que cela puisse le faire paraître jusque dans le monde d'aujourd'hui, il croit quelque peu à l'analogie avec le récit de vie d'un Messie né deux mille ans plus tôt.

Il se tient à l'analogie, mais pourrait la changer, aussi.
Il a l'espoir récent de voir passer loin de lui cette coupe.


Il tend machinalement la pulpe de ses doigts vers le corps de la bouteille ouverte, puis se retient.
Il poursuit, inspiré par le sujet des mamans ; les siennes sont un sujet complexes et ancré par une étrange catéchèse.


Il admet être destiné à porter le fardeau d'une version plus libre de lui-même - et par là, moins vertueuse. Tout en ayant l'espoir secret de devenir autre que l'homme qui élève cet enfant, depuis sa rencontre et ses échanges avec le Dr. Strange.

Comme pour repousser ses chances d'être compris et accepté par l'homme d'un siècle plus conservateur, Nathan continue d'explorer par la parole le lien entre son histoire personnelle et le clonage humain (ou plutôt Mutant), sous des termes plus alchimiques histoire de pouvoir se faire comprendre.


Nathan montre les fibres métalliques quasi-biologiques qui tapissent la surface de son bras gauche, et quelques affleurements métalliques discrets dans le cou ainsi qu'autour de son œil.
Le technovirus, voilà quelque chose qui le distingue, et qu'il n'a jamais su utiliser autrement qu'un fardeau, l'ennemi intérieur - sauf que c'est faux : il l'a déjà utilisé, pour corrompre un être biomécanique en Oregon sauvant sa partenaire chanceuse et lui-même, ainsi que pour entrer en synchronicité de pouvoirs avec son ami l'homme fourmi, et enfin, sans le contrôler, pour échapper à l'influence néfaste des symbiotes sur son esprit, alors aux côtés de la joyeuse guerrière et de la mémoire vivante des bons comme des mauvais.


Même s'il n'a pas tout à fait grandi avec, la notion de famille est importante pour Nate ; prégnante, intime.
La lignée, mais aussi la fraternité - même s'il continue de marcher seul, en fait.
Même si il n'a pas de contact, le lien existe, entre celui qu'on appelle Cable et sa tribu du sang.


C'est approximatif.
C'est particulier... alors même qu'il a tâché de toute apprendre sur sa propre famille, des cercles proche et étendu.
Mais comment comptabiliser ce qui est si délicat, si ésotérique, alors que cela devrait être simple.

Il lève un doigt, l'index.
Son regard se fait humide, d'emblée, par l'évocation qu'il s'apprête à faire.




L'image apparaît, puis va bientôt s'évanouir, remplacée par la suivante.
Dayspring lève un pouce, pour former le signe du nombre deux.


Comme pour Rachel Grey, Nate Grey apparaît sous plusieurs coutures, mais plus semblables les unes aux autres.
Moins abîmées par des événements dont Mère Askani a pour sa part conservé des traces.


Nate Grey ressemble énormément à Nathan, à peine plus âgé que l'est Dayspring.
A la différence qu'il n'est pas plus affecté par le virus techno-organique que les autres.
Surtout, une certaine beauté, netteté, une propreté d'apparence laisse entendre que sa vie toutefois difficile l'a forgé moins durement que c'est le cas pour le jeune Cable.

L'image composite s'efface doucement, pour passer au dernier de la "fratrie" hormis Nathan Summers lui-même.




Alors que Kid Cable en prononce le nom de guerre, l'image du clone de celui-ci apparaît - masqué et démasqué.
Avec un visage rarement observé en ce temps ; un visage jeune. Qu'il ne lui a sans doute jamais vu, à ce jour.


Une aura de couleur enveloppe Nathan, alors que rien ne semble arriver en termes de silhouette holographique.
Rien, sauf un enfant, qui apparaît entre ses bras.
Un enfant encore pur de toute corruption techno-organique.


Et progressivement une famille apparaît autour de Nate Dayspring, en image holographique.
La famille dans laquelle il est né, dans le foyer qu'il n'a connu que peu de temps.


Les X-Men. Cyclope. Madelyne Pryor. Rachel, jeune.
Tout cela, qui lui manque et qu'il ne peut aspirer à connaître.

Et Percy lui évoque l'Histoire du Chevalier Noir et de son arrivée jusqu'à Dane, dans la folie, la perdition et les actes manqués.

Nate sourit, d'un sourire triste.
Il regarde Percy, d'un regard de défi.
Il inspire, il ne parle pas. Il a tout dit. Il attend. La réponse.

La forme astrale conservée pour l'éternité de Sir Percy questionne Cable.
Nul doute qu'il a ses raisons...

Le Chevalier trépassé qui a maudit sa propre descendance pour s'assurer la renommée questionne Nathan.
Sur son aïeul, dit-il.
Sur ce qu'il lui dirait...
Et Cable pourrait simplement penser à Cyclope, nul autre que son père, qui a pourtant vécu à deux millénaires de distance.

Mais Cable remonte le fil de ses origines.
Très premier degré, Dayspring tire le fil de sa lignée et du peuple qui l'a vu naître, jusqu'au progéniteur originel.
En Sabah Nur, le premier.
L'aube de leur espèce, de leur force si particulière qu'on a mis chez lui perpétuellement à l'épreuve.
L'originateur - Apocalypse.
Celui qui révèle, faisant fi du bon grain et de l'ivraie, qui est le plus fort - qui prévaut.
Celui qui, deux fois deux mille ans auparavant, a tracé la voie ; celui qui lui impose par sa méchanceté le chemin sinueux.


L'image se dessine très clairement dans son esprit.
Et par résonnance dans l'application holographique, dans la pièce, au regard du fantôme.

L'image du bourreau.
Du tyran.
De l'homme dont il a dû apprendre les préceptes pour mieux les combattre.


Étonnamment, Nate n'attend pas de haine de la part du monstre sacré de la mutanité auquel il pense.
Pas même du mépris... Mais un paternalisme dur.


Nathan se voit comme une arme.
Avec l'âge, il comprendra qu'il est le soldat qui tient l'arme.
Il le deviendra, à tout le moins.
En étant de plus en plus abîmé, mais de plus en plus affûté, aussi.
Il le sait.
Il en prend conscience, notamment par ces échanges.
L'avantage de pouvoir bénéficier de son expérience future.


Nate a beau se faire son idée de ce que pourrait ressentir E' Sabah Nur, il ne le valide pas... Et entend tuer le père.


Il se tourne de nouveau vers l'esprit frappeur, alors.
L'homme qui a maudit sa descendance pour briller plus fort.
Son regard est sans concession... Mais plein d'humanité, aussi.

Le visage de Nathan se ferme.
Il écoute le fantômatique boomer parler... Et répond, par la dénégative.


Il précise, alors.
Il précise sa pensée à l'esprit des salopards passés.


Il casse, celui à qui il a tendu la perche. Et qui a échoué.
Il répond péremptoire à l'homme trépassé qui entend vivre dans sa gloire infâme.


Il tourne un regard dur également vers là où Dane pourrait se trouver.
Au hasard.
En direction d'un mur.

La communication est rompue depuis longtemps entre ces deux-là.
Entre l'héritier et le fondateur.
Pour des raisons de plus en plus évidentes, en fait.


Il manque de respect à un ancien, là.
Pas pour rien.
Probablement pour rien, ceci dit.


L'homme spectral vient d'un autre monde.
A-t-il appris à se remettre en question ?
Si c'est le cas, ce serait toute une nouvelle.


Il n'avait rien à comprendre de ce boomer.
Dane en avait déjà trop compris, manifestement.
Le Chevalier Noir actuel était déjà écœuré, peu importe ce qu'il se passât à l'époque.
Car son fantôme familier était un piètre guide, qui ne voyait que son nombril.
Et Cable refusa de jouer dans une telle mascarade pour flatter le vieux. Peu importe le prix.

Les yeux de Nathan roulent dans leurs orbites, tandis que son visage se déforme en un rictus désapprobateur.

Sir Percy prétend entendre les propos de Dayspring Askani'son.
Il n'entend rien, au contraire - d'après Nathan, qui clairement ne comprendra pas cet homme... pas avant d'avoir lui-même des enfants, sans doute.


Il hausse les épaules sans aucune empathie, et pousse mentalement la porte de la pièce, allant déambuler dans les couloirs.


Il court en avant, cherchant la trace psychique de son camarade d'armes parmi les innombrables esprits frappeurs de ce manoir maudit.


Il crie psychiquement.
Profondément marqué, en dépit de son rejet, ou peut-être à cause de lui, vis-à-vis de Percy et la part de Dane marquée par ses péchés d'orgueil et de brutalité.

Il cherche, pousse psychiquement toutes les portes, tous les passages, pour espérer trouver Dane Whitman...

Et pressent le pire.
Les larmes. Le sang. Le désespoir... et la haine.
Ou pire... le silence de murs érigés il y a bien trop longtemps pour être abattus par un seul homme.

Les suppliques psychiques de Nathan Dayspring Summers résonnent dans tout le Château Garrett. A l'intérieur de cette bâtisse millénaire, délocalisée depuis son sol natal et abandonnée dans le Nouveau Monde.

Et ces suppliques sonnent... dans le vide.

L'objet des appels, des demandes du jeune Cable ne se trouve plus là. Le maître des lieux est parti.
Il a fui, en fait.

Le fantôme de Sir Percy de Scandia s'est évaporé, et Nathan découvre rapidement qu'il n'y a plus personne, ici.
Les employés ne travaillent pas, aujourd'hui. Les guichets sont fermés. Les machines ronronnent dans le vide. Les chevaux, modifiés génétiquement par Nathan Garrett puis son neveu, restent calme dans leurs boxes.
Il en manque un, cependant.

Il manque une monture ailée... qui file dans les cieux, à plusieurs kilomètres de là, déjà.
Elle est montée.

Dane Whitman la monte.

Dane Whitman fuit, oui.
Dane Whitman n'a guère supporté le contact avec Nathan Dayspring Summers – mais, surtout, les suites avec Sir Percy.

Dane Whitman s'est réfugié auprès de l'Epée d'Ebène, qui renforce son lien, son influence.
Dane Whitman se crispe.
Dane Whitman s'oublie dans sa chevauchée des cieux... et dans l'Epée d'Ebène.

Cable a raison de pressentir le pire, pour le Château Garrett et ses occupants ; mais il est probable qu'il soit déjà trop tard pour y faire quelque chose.
Le Temps est chose changeante et troublante – mais le destin demeure, pour ceux qui le subissent.

Et les Chevaliers Noirs n'ont qu'un destin, comme cela a toujours été répété à Dane Whitman.
Un seul destin.
Et une seule fin...

(HJ/ Je te propose de nous arrêter là.  Je sais qu'on avait prévu des rebondissements, mais cela me semble mieux car je t'avoue que je change un peu mes plans et cela me paraît un bon moment. Au plaisir de se recroiser en RP en duo et surtout en équipe !  /HJ)