The Daughter of Iron & The Shrinking Doctor

New-York City est connue pour beaucoup de choses.
Son histoire, ô combien mouvementée. Son architecture, une forêt de flèches de verre et de béton. Sa gastronomie, à la street food si prononcée. Ses héros, à la concentration plus élevée que partout ailleurs. Et bien sûr, parmi tout cela, l'ego d'un homme unique brille plus encore: Tony Stark. A la pointe de la technologie, et même plus loin que ça sur le chemin vers demain, sa tour s'élève au cœur de la ville avec une arrogance et une supériorité toutes particulières. Ce n'est pas bien méchant, quand on connaît le bonhomme; en attendant, cela a de quoi faire grincer les dents.

Cela faisait bien longtemps que le Dr. Henry Pym n'avait pas mis les pieds dans le hall futuriste du bâtiment. L'affaire de quelques années, peut-être. Et pour cause, il n'y est jamais entré. Là où le Baxter Building est resté sagement à sa place au fil du temps, le sanctuaire du Visionnaire a changé, a bougé. Il s'est adapté aux besoins, et surtout aux destructions. Car quand on est un héros public qui tient la barre d'une entreprise, subir des assauts de vilains devient vite monnaie courante. Attaques physiques, brèches virales, infiltrations dans le personnel, tout est bon pour porter un coup décisif.

Mais aujourd'hui, le seul "intrus" au milieu de cette foule d'employés arborant le blason de leur patron ne vient pas avec des intentions belliqueuses, loin de là. Il a des remerciements à offrir, ainsi qu'un défi scientifique à proposer. Le genre de choses que Stark ne saurait refuser: double dose pour flatter son ego.

Esquivant de justesse un étrange petit chat roux équipé d'un collier qu'il estime être un traducteur animalier, amusant mais pas surprenant ici, Hank parvient à atteindre les ascenseurs. D'un dernier bond final plein de nervosité, il se glisse dans la cabine, et actionne la machine tout droit vers le dernier étage quand...

- Attendez !

Pym bloque rapidement les portes avant qu'elles ne se referment.
Une main chromée vient de la droite pour agripper le métal, avant de laisser apparaître le reste de la personne: une silhouette proprement parfaite, une courbe crânienne étrange mais envoûtante, un regard rougeoyant, un lustre parfait et une tenue humaine alliant professionnalisme et la plus grande des déterminations.


- Merci... Hank ?

- Oh, Jocasta !

Jocasta Pym.
La "mariée" d'Ultron aux ondes cérébrales de Janet Van Dyne, très longtemps soumise aux volontés des hommes, aujourd'hui émancipée, et directrice du service robo-éthique de Stark Unlimited. Il y a des années, avant que tout ne se brouille entre eux, Hank et elle ont entretenu une relation... pour le moins étrange. Mais le passé est le passé, tout du moins pour notre bon docteur.

- Je vais prendre un autre ascenseur.

Ah, elle n'a toujours pas digéré, alors.
Foutue mémoire inaltérable d'IA super-perfectionnée.

- Non ! Non... enfin... tu peux... monter avec moi. Je vais... mieux.

Petit silence désagréable.
Les mots de Pym sont décortiqués, jugés, analysés, traduits en signaux électriques et décryptés autant que possible. Cela dure une bonne éternité pour le cerveau supérieur du scientifique, qui ne peut que supputer les conclusions qui s'imposent à la dame d'acier, à son ancienne proche, à celle qui peine à partager une cabine d'ascenseur avec lui.

- Hum.

Elle hésite.
Elle hésite, mais s'avance.
Elle hésite, mais accepte de faire un pas.
Un petit pas certes, mais c'est déjà bien suffisant.
Les portes se referment sans un bruit.

Nouveau silence.
Les secondes passent, et chacune d'entre elle est perdue aux yeux d'Hank.
Il regarde ses pieds, il regarde le sol, il regarde le plafond. Tout sauf elle. Tout sauf le mal qu'il a pu commettre.
Et il n'ose même pas ouvrir la bouche. Parce que pour lui, en cet instant, il n'en a pas le droit.
Pas après ses erreurs. Ses trop, bien trop nombreuses erreurs.
Alors il fait le pari de la patience, du respect. Il laisse la main à Jocasta, et à l'espoir.

Enfin, la glace se brise.

- Mieux, donc ?

Avec un micro-sourire, Pym ose enfin tourner son regard vers la gynoïde.
Elle a changé. Et ça lui plaît. Les Intelligences Artificielles sont une nouvelle forme d'existence, et personne ne devrait les contraindre à être autre chose que l'expression physique même d'une individualité propre. Personne.

- C'est à dire que... je ne suis plus malade. Plus là.

Son cerveau. Il désigne le siège de son âme, de son intelligence et de tous ses malheurs.
C'est de là que tout part, à chaque fois.

- La brume a disparu. Je suis enfin moi-même. Les choses vont pouvoir s'améliorer.

Réaction immédiate.
Froide comme l'hiver et brève comme la vie d'un éphémère.

- Ah.

Ce qui crispe grandement le pauvre homme.
Quelle est donc cette réaction ? Pourquoi ne se réjouit-elle pas pour lui ? Qu'a-t-il fait ?
Il ne lui a rien dit d'obscène, si ? Chacun des mots prononcés est soupesé, mais rien ne semble si choquant. Ni inapproprié, que ce soit par rapport à leur histoire commune ou en soi. Alors, un poil plus nerveux encore qu'il ne l'était, il répond à son tour:

- Ah ? Qu'est-ce que ça veut dire, ah ?

Soupir de Jocasta.
Pas bon ça, pas bon du tout.
Quand Janet ou elle soupirent, le pire est à venir.

- Hank. Je suis contente pour toi, vraiment. Mais si tu crois que ta vie ne s'est effritée qu'à cause de ta bipolarité, c'est que tu n'as fait qu'une partie du chemin. Bien d'autres choses sont encore à régler, crois moi.

Ah.
Un vent froid vient balayer les tripes du petit génie.
Pierre après pierre, son estomac s'alourdit, bien vite rejoint dans le danse par un gros nœud œsophagien.
Il ne sait plus que dire.

- ...

Fort heureusement pour le scientifique, l'ascenseur tinte, et ouvre enfin ses portes.
Les capteurs de la gynoïde prennent connaissance de l'étage, son objectif premier.

- Bon, je descends là.

Deux pas en dehors de la boîte.
Elle n'en fait pas plus avant de s'arrêter net, et de se retourner. Un peu. Juste assez.
Ses yeux viennent se poser sur le pauvre petit gars, perdu au fond de la cabine, l'air extrêmement malheureux.
Bien qu'encore remontée contre lui, elle ne peut résister.
Elle s'adoucit. Un peu. Juste assez.

- Prends soin de toi Pym, d'accord ?

Nombreux sont les sourires d'êtres organiques à avoir été moins délicats que celui que Jocasta offre là à son ancien compagnon. C'est beau, c'est doux, c'est profond. Après les années et le crises, les sentiments sont toujours là, car il est bien difficile d'en venir à détester Hank Pym, et ce quoi qu'il fasse.

Un peu requinqué par ce signe d'affection, Hank se redresse, bien droit, plus confiant, et rend un gentil sourire.

- Oui. Toi aussi, Jocasta.

Il lui faut ensuite quelques secondes après la fermeture des portes de l'élévateur pour lâcher un gros gros soupir, le genre de ceux qui emportent avec eux le poids de mondes entiers. Poumons libérés, cœur battant la chamade, yeux fermés, dos contre la paroi, ses genoux plient lentement sous son propre poids; ses fesses rencontrent le sol molletonné, et il reste là, immobile, abattu.

Confiance de façade, apparence de solidité, frêle armure de fétus de paille.
Là, dans ces moments là, Hank Pym comprend pourquoi Tony Stark s'est confectionné des armures, au lieu de compter sur quelque chose d'aussi invisible que des Particules idiotes.
Tout bouffi d'arrogance qu'il est, le playboy milliardaire sait se protéger. Et pour ça, rien de mieux qu'une carapace impénétrable.

- Pourquoi j'ai insisté pour qu'on monte ensemble, déjà ?

D'un effort de volonté, le premier et le dernier avant plusieurs minutes, il enclenche un rétrécissement, l'amenant à la taille d'une fourmi. Sa vraie taille, celle qu'il mérite. Celle qui n'amènera personne à venir lui parler pour lui briser le cœur, encore. Il l'a peut-être mérité, oui, sûrement même, mais parfois... parfois juste fuir la douleur, ça fait du bien. Ca permet de souffler, assez pour reprendre du poil de la bête, et sourire face aux obstacles.

VWIIIT

Quelques paires de chaussures passent brièvement, des lustrées, des détendues, des faites mains, des en fer, des en plomb, des gravitationnelles avant qu'un petit tintement n'indique la fin de cette véritable odyssée émotionnelle. C'est qu'elle est drôlement grande et pleine de gens intrigants, la Tour Stark. Assez en tous cas pour sortir le professeur de son tourment et lui redonner intérêt à la situation.

D'un coup d'un seul, volontairement, il retrouve taille humaine.
C'est généralement mieux pour sociabiliser.

VWOM

Parce qu'après tout, il est là pour échanger avec un vieil ami, pas se morfondre comme il a tant l'habitude de le faire ! Alors du nerf garçon ! Se remotiver est la clef de la réussite, surtout quand rien ne vient plus entraver ce fastidieux processus mental ! Forçant un sourire à apparaître sur ses lèvres, Hank bombe le torse, et toque à la porte du bureau-laboratoire le plus avancé technologiquement au monde.

Ou presque.

TOC TOC TOC

Le Docteur qui rétrécit et la Fille au coeur d'Acier.

Ft. Doc Pym

Alors là, ça dépassait le simple stade de la joie pour Riri, qui avait reçu de son hologramme de Tony Stark lui-même l'autorisation de franchir son labo. Pour une journée, et parce qu'elle avait besoin d'un matériel précis qu'on ne trouvait que là. Dans ce coin précis. Surtout quand on cherchait à modifier une armure rouge et or pouvant voler à des vitesses supersoniques et tirer des rayons d'énergie. Ca peut arriver à n'importe qui.

Cela dit, avoir cette opportunité relevait d'une chance colossale pour la jeune fille, qui avait déjà du mal à réaliser qu'elle avait un labo qui l'attendait au M.I.T. Alors pouvoir accéder à l'un des endroits les plus avancés scientifiquement de la planète. Quand elle avait franchie les portes du labo à la première heure, Riri Williams pensait encore être en train de rêver.

" Allez ma grande, on se ressaisit, tu es la pour une seule journée, ne te disperse.."

Oh mon dieu, il y a un accélérateur de particules ! Riri s'y précipite, et commence à prendre des notes, obnubilée.

Son but reste d'améliorer la sécurité de son armure cependant ainsi que de travailler sur un système d'I.A moins envahissant et plus personnel, elle retrouve contenance au bout d'un certain temps et se prépare à travailler avec les matériaux avancés Stark. C'est la chance de sa vie qui s'ouvre devant elle quand soudainement.

La porte du laboratoire s'ouvre, et laisse entrer un homme adulte. Un homme blond, l'air ravi d'entrer là.

Malgré tout, je pense qu'il ne devait pas s'attendre à se retrouver devant une jeune fille tenant des morceaux de métal et des instruments technologiques Stark dans ses mains, visiblement sans être une employée. Quoique, lui non plus ne portait pas de grand logo Stark Industries.

" Euh, bonjour, je... euh... Vous êtes qui, et vous faites quoi dans ce labo ?"

La méfiance était de rigueur, mais la sécurité ne l'aurait pas laissé passer si il était totalement inconnu des employés de Stark. Il devait bien y avoir un truc.

Comprenant qu'elle aussi risquait d'être prise pour une intruse, elle dit

" J'ai une autorisation d'être là si c'est quelqu'un qui vous envoie me déloger."

Elle posa délicatement les objets sur son plan de travail.

" Je m'appelle Riri au fait, et maintenant que je vous voie j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part non ?"

C'était vrai, sa tête ne lui était pas totalement inconnu. Mais restait à savoir qui était cette perosnne qui l'avait rejoint.

Code by Joy

TOC TOC TOC

Hank Pym attend. Il regarde ses pieds, puis le plafond. Il vérifie une dernière fois son haleine, pour ne pas avoir l'air d'être un malpropre. Rien, toujours rien. Rien ne se passe. Les quelques coups sur la porte n'amènent ni génie milliardaire aux chevilles enflées, ni robomajordome évidemment débordé, ni nouvelle secrétaire aux talons hauts et au tailleur impeccable. Des bruits métalliques se font entendre de l'autre côté, cependant. Quelqu'un est au travail, sûrement en pleine confection d'une nouvelle trouvaille à même de changer le monde ! Pym connaît bien ça, ce moment où le monde entier cesse d'exister, celui où plus rien ne compte hormis l'oeuvre qui naît de tous ces efforts.

S'il sait à quel point c'est grisant, Hank en connaît aussi les dangers; sans encore réussir à parfaitement les prévenir, au moins fait-il des efforts pour ne pas reproduire les erreurs du passé.

Alors la décision est prise ! Sa main vient actionner l'ouverture, et pousser le battant avec détermination. Quelques pas tout de même hésitants l'amènent à avancer dans l'immense pièce, sans doute la plus impressionnante de toute la Tour, jusqu'à tomber sur... une jeune femme.

L'espace d'un instant lui revient en tête le souvenir de sa récente rencontre avec Nadia, sa fille. Inattendue. Surprenante. Intrusive. Sauf qu'ici, à moins qu'il n'ait partagé une nuit avec une jeune femme venue d'un peuple à la carnation bien plus sombre, ce dont il ne se souvient pas, cette gosse n'est pas de lui. Et puis tous les gamins du monde ne descendent pas d'Hank Pym non plus, hé ! Il ne manquerait plus que ça !
Un brin crispé les premières secondes, ses réflexions mentales, cet exercice qu'il effectue de plus en plus pour ne plus paniquer, l'aident à très vite s'apaiser.

- Bonjour mademoiselle.

Longue chevelure sombre et bouclée. Yeux marrons à la constante lueur de défi. Des mains de travailleuse, habitués aux petits bobos. Un style d'adolescent détendu. A la fois en plein contraste et parfaitement à sa place dans ce laboratoire incroyable, la nouvelle venue tente de montrer, de prouver qu'elle est plus à sa place ici que n'importe qui d'autre. C'est assez chou, même si cela a de quoi amener une pointe de méfiance...


- Ce que je fais là ? Je pourrais vous retourner la q... ah, vous êtes vive d'esprit, très bien.

Anticiper. Répondre. Garder l'avantage. Mener l'échange.
Cette jeune fille un tant soit peu tendue semble déterminée à ne pas lâcher ce qu'elle estime avoir gagné.
Très bien, très bien. Hank n'insiste pas plus, convaincu par le calme des systèmes de sécurité et la fougue de celle qui se fait appeler...

- Riri donc ? Hum... vous n'êtes pas une fille cachée de Tony, j'espère ?

Parce que si c'était le cas, hors de question de rester ici plus longtemps pour Hank Pym. Il lui faudrait foncer à son laboratoire à toute allure pour étudier une potentielle contagion d'enfants d'Avengers dissimulés retrouvés ! Un plan de Kang, peut-être ? Ou des androïdes-taupes dernière génération d'Ultron ? Entre Nadia, Jacks et cette jeune Riri, il y aurait de quoi s'interroger, là.

En attendant, voici venu le moment pour notre bon Docteur de se présenter.
Il inspire profondément, toujours mal à l'aise quand on en vient à ça.
Trop de hontes le consument pour y prendre du plaisir.

- Vous pouvez m'appeler...

Mais avant qu'il ne puisse finir, un hologramme jaillit, sur lequel apparaissent l'entièreté de ses identités passées, et quelques données explicatives. Son temps passé sous les costumes de Goliath et du Pourpoint Jaune, par exemple, ou les crises mondiales qu'il a aidé à arranger, au fil de toutes ces années. Un véritable portrait de héros, cousu sur mesure par quelqu'un qui le voit comme tel.


Et qui vient encore commenter par-dessus.

- Dr. Henry Christopher Jonathan Pym, inventeur des Particules de Pym, Ant-Man originel, fondateur des Avengers, Dieu des Intelligences Artificielles, Scientifique Suprême et...

Lorsque l'hologramme disparaît, une lueur rose familière se met à briller, annonçant l'arrivée d'une des plus formidables inventions de Tony Stark, du moins aux yeux de son estimé collègue et ami Hank Pym: Friday Stark. A la fois amie, fille, secrétaire, soutien et gestionnaire, elle est une de ces créations qui donnent envie de voir la robotique se démocratiser tout autour du globe. Au contraire d'Ultron, bien évidemment.
Encore une réussite de Tony.
Toujours une réussite, ce Tony.


Pym vient la couper à son tour.
Sans violence, ni méchanceté aucune, bien au contraire.
Friday est quelqu'un qu'il ne voudrait certainement pas froisser.

- Et bonjour Friday. Tu es très en beauté aujourd'hui.

L'extension principale de la Tour Stark ne prend pas outrage de ce rendu, alors qu'elle lui offre déjà un grand sourire immatériel.

- Bonjour Hank. Vous savez toujours aussi bien parler aux IA, vous savez ?

Avec un petit rire, un cran nerveux tout de même, l'entomologiste de renom évacue le compliment d'un léger mouvement de la main, qu'il complète avec un très amusé:

- Vile flatteuse, va.

Un peu plus calme, Hank se réinsère ensuite dans la conversation avec Riri.
Aussi, ses yeux circulent un peu sur les éléments amassés, et ce qu'ils peuvent sous-entendre.
Pour le moment, rien de bien concluant; il a dû l'interrompre en tout début du processus de réflexion.

- Je disais donc: Riri, vous pouvez m'appeler Docteur Pym, ce sera très bien.

Mais cela reste tout de même extrêmement intrigant.
Et témoigne d'un niveau d'ingénierie supérieur. D'un génie rare. Après tout, on ne vient pas construire des trucs et des bidules dans le laboratoire du plus fameux milliardaire du monde sans être déjà capable de faire de grandes choses.

- Je viens voir Tony. Il est de sortie, je suppose ?

Hank n'oublie certes pas la raison de sa venue ici, maiiiis...
Émoustillé par l'endroit, intéressé par les idées de son interlocutrice, il en vient presque à espérer que son illustre ami n'est pas ici, pour pousser un peu plus loin cet échange prometteur !