Visite d'une vieille bâtisse (et plus si affinités) [BK]

-Habillée à la newyorkaise Sersi est arrivée en marchant au château. Passant les diverses sécurités sans vraiment essayer d'être discrète elle semble toutefois assez silencieuse entre deus sourires. -



Ma main se pose sur le mur de pierre, la construction ancienne respire l’histoire toutefois sa position semble …. un peu déplacée.

Pourtant, la vue est magnifique, le jardin à ravir pour encadrer la pierre au cœur d’un écrin de verdure, mais pour moi cela me fait l’effet d’un couscous après de la vodka glacée. Les deux peuvent être exquis dans la bonne ambiance, mais ce n’est pas un mariage à réaliser.

Les demeures coloniales sont pourtant agréables à l’œil. Sans le charme massif des anciennes fortifications mais ce n’est pas le même message, dans les deux cas.

Ici, nulle vallée à surveiller ou route à contrôler, juste la volonté de retirer ces pierres de leur écrin naturel afin d’apporter un message où indigènes : « moi, j’ai des racines »

Dans ce pays dépourvu d’histoire, c’est une originalité et à mon sens une grossièreté. C’est aussi le message implicite que le propriétaire avait besoin de cela afin d’avoir une place. Qu’il était incapable de le faire transpirer avec assurance et noblesse.

Un signe de puissance et d’échec, contrairement aux demeures coloniales qui font respirer un parfum d’une Europe lointaine adaptée à ce nouveau continent.


-Je suis aussi immuable que la pierre et incapable de m’adapter.- C'est pour moi le message envoyé par cette construction.


Comme parfois, je m’absente un peu plongée dans mes réflexions et mes oreilles volent le bruit de fond mélangé des techniciens et employés nécessaire au fonctionnement du nouveau QG des avengers et des jeunes épéistes en train de s'entraîner.


Le bruit des lames qui s’entrechoquent me rappelle un instant le repas du docteur de l’étrange. Oui, il y a une nouvelle livrée de jeunes talents qui s'entraînent au côté du sombre chevalier. Du sang neuf qui coule au pied du vieux château et des talents qui semblent porter le fardeau des obligations avec la fraîcheur de la jeunesse.


Une envie de retraite ?


Une envie paternelle ?


Où juste de se nourrir du sang frais de la jeunesse, mordre dans ce fruit pour goûter un instant à cette douce insouciance ?


Ce courage, cette bêtise et cette fraîcheur qui nourrit toutes les jeunes pousses ?


Je peux le comprendre, il a raison, ce parfum je l'ai goûté sur les lèvres mais jamais je ne l’ai senti dans ma chair. Un frisson de jalousie cours un instant dans ses veines à cette idée.

Jamais ?

Enfin, si brièvement, dans l’entourloupe humaine de Sprite, bref moment d’humanité au milieu de mes vies. Une illusion en quelque sorte, mais une illusion peut être plus réaliste que la réalité, simple perspective.


D'ailleurs je suis certainement plus proche de ces vielles pierre que de ces jeunes gens. Bloc granite issus d'autres éons, se réchauffant auprès de cette humanité aussi chaude que vivante.

Charme des bords de mer, le temps change parfois brusquement. Vous vous assoupissez quelques heures et le ciel bleu azur a pris des teintes gris-cendres.Toutefois, aujourd’hui le changement est un peu particulier. Je passe d’un temps parfait pour un petit brunch entre amis à la Tornade Force 5 sans préavis et en quelques secondes.

Citation :

Vous y étiez ?

Sortant de ma demi rêverie je ne suis pas sûr de comprendre le sujet, le pourquoi et le comment de cette réplique sybiline :

« Il va falloir être un peu plus précis sur la question, vous savez j’ai eu le temps de passer par bien des lieux. »

Citation :

"Vous êtes comme lui ?"

"Euh….." de quoi elle me parle ? "Oui, si vous parlez de Dane, oui je suis une Avenger si c’est la question."


La demoiselle semble prise de folie, sans vraiment m’entendre ni m’écouter son tempérament semble s’enflammer. Comme si elle se parlait à elle-même sans prendre en compte mes réponses. Le visage se métamorphose, la jeune femme enjouée devient une boule de rage et de fureur. Je vois ses mains se resserrer sur la garde de son épée à s’en blanchir les phalanges. Si elle continue comme celà elle va déchirer son chemisier en passant à la couleur verte.

Citation :

JE N’Y RETOURNERAIS PAS !

"Euhhh …. Ah ? Ben il ne faut pas y aller alors ! Vous voulez une tisa….."

Mais qu’est-ce que j’ai pu dire pour l’énerver à ce point ? J’ai peu le temps de tergiverser car déjà une lame fuse dans ma direction. Non mais c’est pas vrai. MA tasse tombe au sol se fracassant sur le sol de pierre alors, qu’Instinctivement je tends une main en m’apprêtant à lui envoyer une pleine rafale d’énergie avant de m’arrêter à la dernière minute. La main encore luisante se contente de dévier la lame du plat de la main telle une épée improvisée.

T’as tes règles sanguines toi, tu vas te calmer pour discuter entre grandes personnes.

Bordel, c’est qui ? Si c’est une simple humaine, je risque de la tuer.
Un tueur à gage ?

Possible mais peu vraisemblable, l’arme semble non magique et ici ce serait étonnant.
Je lui ai piqué un garçon ?

Peu probable elle n’est pas passée par le regard glacial et les sous-entendus assassins. Sans compter ses phrases sans queue ni tête.

Possédée ?

Ici ?

Enfin, pourquoi pas … ou alors ….

“Il y aurait pas un chevalier qui aurait laissé traîner son épée empoisonnée ?”

Me relevant d’un bond pour me défendre, j’attrape au passage le banc que je commence à brandir comme une lance devant moi. Encombrant et peu maniable certes, mais assez grand pour repousser momentanément la folle furieuse.

Cela marche ….un premier temps jusqu’au moment où la belle me bondit dessus tel un jaguar et que je me retrouve forcée de lui jeter le banc à la dernière minute pour qu’elle ne puisse l’esquiver.

Elle encaisse l’objet avec la souplesse d’une panthère pour amortir le choc et ne pas tomber au sol. D’ailleurs elle s'apprête déjà à revenir à la charge.

Moi je frappe du poing dans ma main, en lâchant toute ma force pour clairement afficher ma force surhumaine dans le choc sonore qui en résulte. Je ne parle plus, me contentant de l’observer en prenant mon masque de combat.

Quand soudain, une épée de lumière fait son apparition en vrombissant sur un ton ferme et définitif. Pour sonner la fin de la récréation, j’hésite un moment sur la réponse avant de reprendre ma posture précédente et de retrouver mon sourire.

“C’est sympa de venir, ta nouvelle petite amie semble un chouilla territoriale.”

Je regarde le sol en faisant la moue sur ma tasse cassée, puis j’en fait disparaître les morceaux.

“On va tous avoir besoin d’une tisane après tout ça. Enfin….”

-Se tournant vers la Furie.-

“Nous n’avons pas été présenté Circé et vous ?”

J’étais de retour au pied du vieux château, lui aussi avait traversé les âges avec un masque d’impassibilité, d’intouchabilité, d’immortalité. Mais, je voyais bien qu’il n’était plus le même, il avait évolué, bougé et muté à travers les saisons et les époques.
Et pourtant,
Pourtant …

… ce vieux parfum moyenâgeux continuait à transpirer à travers ces pierres.

De nouveau j'avançais à la rencontre du maître des lieux, avec plus de recul cette fois. Car de gros changements ont eu lieu ici. Je n’avais jamais réussi à éteindre la flamme sombre qui brûlait au cœur de l’Homme. Et elle avait changée, elle était devenue un brasier aussi intense que flamboyant, il s’était redressé et en cette période grise, l’assassin royal introverti était devenu un héraut charismatique. J’étais heureuse de cette transformation De le voir se dépasser et de devenir semblable à ses aspirations.
Heureuse pour lui et tout aussi craintive de ce qui pourrait arriver. Car si je bénissais les nouveaux compagnons qui l’avait accompagné dans cette renaissance, j’avais peur de devenir un grain de sable ravageur dans cette mécanique bien huilée. Dans un sens j’étais bien plus semblable à l’ancien chevalier noir ma présence pourrait telle une ancienne tempête faire ressurgir d’ancien fantômes, d’anciennes blessures.

Ne pas venir ?

Oui j’avais un temps hésité, j’avais préparé le terrain en me renseignant à droite et à gauche mais je ne pouvais me permettre de le repousser une nouvelle fois la rencontre. Circé la joyeuse et l’hédoniste, qui aime jouer et prendre du bon temps autant un style de vie qu’un objectif.

C’est vrai …

Enfin, c’est aussi un masque, car quand le vin est tiré autant le boire et en profiter, surtout quand être malheureux est d’une certaine façon un crime et que la lobotomie est un sport en vogue.. Peu de personnes vivantes me connaissent autant que Dane. Il sait bien que je suis plus complexe que certains aiment à le penser. Pas uniquement une menteuse invétérée aimant savonner la planche de ses frères.

*Levant le poing et ayant totalement oublié la sonnette moderne, le portail, le poing de la belle frappe contre la porte de la bâtisse avec assez de force pour la faire résonner.*

L’homme bouc était aussi charismatique qu’impressionnant. encore un des élèves du maître de l’évolution ? Dans ce château il était fréquent de côtoyer des créatures étranges.

“J’en suis charmée, je vous remercie.”

Je marche à travers les couloirs pour découvrir une sorte de grotte, un nid où le maitre des lieux semble avoir jeté son dévolu. Une sorte de capharnaüm, mélange habile entre un bazar un bouquiniste, un atelier et une armurerie. Un lieu que l’on associe facilement a un havre personnel,
Une pièce de travail, un refuge une antre, bref un lieu bien plus privé et intime qu’une chambre et un réel signe d’amitié.

« Hello there ! »

Mon regard s’arrête sur deux trois bricoles et je ne peux m’empêcher de sourire.

« Je vois que je ne suis pas là seule à avoir remarqué tes qualités chevaleresques.
Je ne sais qui a été aussi persuasif, mais je ne peux qu’applaudir devant l’exploit. »

Maintenant que quelques minutes sont passées je peux aussi humer l’atmosphère des lieux. Une ambiance de calme et de détente. La pièce est un havre oui mais de paix. Une odeur bien éloignée des tensions habituelles du château. L’impression de menace imminente, l crainte que le crin de cheval ne casse et que l’épée de Damoclès tombe.

« Je m’excuse, j’ai disparue de façon cavalière mais à ce que je vois le temps t’as été fort favorable. »

Mon regard se perd sur les diverses archives et témoignages du passé et je ne peux m’empêcher de penser à une certaine ironie. Je suis assez semblable avec ce vrac d’archives anciennes : une tonne de données diverses, des bouts qui ont étés effacés et quelques archives personnelles pour se rappeler des vols.

Bref,

Une vie certainement plus proche des écrits de ces recueils que de l’épée de Pendragon.

« Je le fais parfois, même si techniquement je suis moi-même un grimoire. Je comprends totalement même si je suis ma propre lectrice. »

On en parle peu, comme n’importe quelle créature qui dissimule ses points faibles. Mais je n’ai aucun ennemi en ces murs.

« C’est bien est c’est un sacré pas en avant pour l’homme de fer qui souhaitais être le dernier.
Je viens de rentrer sur New York aussi, je tenais à venir me présenter et à l’occasion si t’as besoin d’un coup de main ….

Et pour m’aider cela va être compliqué, il va falloir d’abord que je détermine ce que je veux. Et la question est un joli sac de nœud. »

Dane se méprend sur mes mots, mais ce n’est que normal, même pour lui qui connais bien plus sur nous que nombre de ses compatriotes mortels. Notre famille est assez secrète, quand on touche à notre intimité comme ici cette crainte est exacerbée. Il faut dire que nous sommes bien souvent amers sur nombre de nos coutumes. En temps normal j’aurais jonglé, un sourire et une phrase énigmatique. Laisser croire qu’il touche au but en cachant un double sens dans la phrase pour ne pas mentir totalement sur ma manière de penser. Un bal, une valse qui est devenue une seconde nature chez moi. Mais c’est peut-être bien ce qui est notre problème.

Mon regard se porte sur le chevalier puis je commence à chercher des yeux quelque chose et mon regard se pose une des casettes audio que je prends en main.

« En fait, je ne suis pas bien différente de cet objet. Et la maladie dont tu parles ce n’est que la bande qui commence à mal imprimer. »

Pourquoi en parler, pour trouver une épaule ? Oui et non notre attitude est notre propre poison. Oui notre façon de faire nous a permis de traverser nombre de crises contre vents et marrées. Mais les tempêtes les plus récentes sont d’une autre nature. Nous avons changé et en conséquence notre façon de vivre doit aussi évoluer.

« Si ce corps meurt, un autre sera créé et mon … âme … attendra au porte de la mort de s’y glisser. »

Même certains frères ne connaissent pas ce détail, enfin, surtout car ils ne veulent pas s’en occuper.

« Par contre la majeure partie de nos souvenirs et téléchargée si je puis m’exprimer ainsi. Un peu comme lire un livre de ta vie qui te redonnerais le parfum de tes sentiments en le lisant.
C’est un détail, certes mais ce qui devient intéressant c’est qu’il est possible de … corriger … certains points et c’est pourquoi nous ne sommes aussi soudés que méfiants. Si un point dérange, il suffit d’effacer le souvenir entre deux vies.
Et, par exemple, je pourrais ainsi totalement t’oublier. »

Et c’est aussi pourquoi, nous réalisons parfois nous même quelques archives privées. Certes cela perd tous les sentiments liés mais cela permet de se retrouver.

« Pour nous comprendre, je pense qu’une création de personnage à ADD est une bonne chose. J’avais croisé quelques étudiants fan de défier des monstres pour des trésors. Et pour beaucoup la grande distinction est le bien et le mal.

D’ailleurs je pense que pour beaucoup de mes frères et sœurs nous sommes des anges du bien.
Et pourtant,

, de mon point de vue,

Je reprends mon souffle en observant ses réactions, car si je parle d’une voix douce, ce n’est pas des mots qui s’entendent souvent.

« Ne m’enregistre pas, mais les déviants ne sont pas des monstres maléfiques, ils ne sont que le chaos. Une source de destruction mais aussi une matrice de vie incroyable. Autant de rêves que de cauchemars. Ils sont d’un certain point de vue la mère de la vie et de son évolution.

Nous sommes l’opposé, l’incarnation de la loi et le père. Celui qui doit réguler ce foisonnement qui rapidement s’effondre sous son propre poids. Car sans règles la vie se détruit d’elle-même.
Et l’humanité et depuis toujours l’enfant qui s’épanoui en contact avec ces forces. »

Enfin, c’est mon point de vue, d’autres seraient certainement en désaccords avec ma philosophie.

« Les déviants ont bien changés et ils ne sont plus les esclavagistes destructeurs cherchant à dominer la création. Mais les éternels n’ont pas changé et aujourd’hui c’est peut-être nécessaire. »