Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Super Espionne, Super Héroïne, Super compagne de Tony Stark
Localisation : Mobile (ou éventuellement New-York)
Inventaire : - Deux bâtons courts
- Trois pistolets automatiques
- War Widow (au poignet ou portée)
- Deux bracelets utilitaires
La boulette [Tony Stark] Mer 31 Aoû - 22:42
- Romanov, arrête la vodka coupée au White spirite... Grommelle-t-elle entre ses dents alors qu'elle escalade la Tour Stark.
Oui. La Stark Tower. Parfaitement. 93 étages. 346 mètres. Celle-la même. Les doigts dans le nez.
- Je vais t'en coller de la vodka coupée moi. En 3D et avec élan... tu vas voir...
Mètre après mètre, ses paumes et ses pieds collés à la paroi de verre, sa chevelure ballottée par le vent qui ne cesse d'enfler au gré de son ascension, elle avance avec une certaine régularité tout en pestant contre le propriétaire des lieux.
- Franchement... mais qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête. T'aurais pas pu m'en parler avant de faire n'importe quoi...
Plus que 50 mètres.
- Non, bien sûr que non ! Monsieur prend toujours des initiatives sans se soucier des dommages collatéraux qu'il pourrait provoquer sur les autres.
30 mètres.
Ne nous leurrons cependant pas. Si l'espionne du SHIELD, malgré son statut de membre des Avengers, grimpe tranquillement en toute impunité la monstrueuse Stark Tower, c'est bien parce que Tony le permet. Dans le cas contraire, elle aurait déjà une armadas de ses joujoux aux fesses.
La traditionnelle expression d'humeur de dogue allemand aurait fait passer les dits chiens pour des caniches de compagnie comparée à l'humeur de Natasha à ce moment là... Imagine-t-il qu'elle va se calmer un peu si elle se tape toute l'ascension du bâtiment de verre ? Est-ce en tout cas son idée à elle. Car si elle n'avait pas autant d'affection pour lui, elle lui collerait son flingue sur la tempe sitôt arrivée au sommet.
- J'espère que t'as préparé tes arguments Stark. Crache-t-elle dans un souffle alors qu'elle se hisse sur la vaste terrasse du Penthouse.
A peine essoufflée, la tentative de calmer ses nerfs par cette petite activité sportive semble se solder par un cuisant échec. Se postant près de l'un des transats que sa majesté utilise pour prendre son petit bain de soleil, elle croise les bras sur sa poitrine en fixant l'horizon de son regard perçant. L'hélicoptère est en vue. Il aura atterri sous quelques secondes à peine.
Campée sur ses pieds, le visage difficilement plus fermé qu'il n'aurait pu l'être, Natasha ne lâche pas l'appareil des yeux. Elle est vêtue de sa combinaison sombre habituelle, sans laquelle elle aurait eu bien des difficultés à escalader cette tour par ailleurs. Quoi qu'il en soit, on ne la voyait que rarement sans, surtout chez Stark. Car il se passe toujours quelque chose... chez Stark. Ce gars devait être le plus gros consommateurs de baie vitrée de New York. Voir d'Amérique. Voir... du monde, en fait. Elle avait perdu de compte du nombre de fois où celle du Penthouse avait explosé en mille morceaux. Missile, rayon laser, machines devenues incontrôlables... les occasions de briser la baie vitrée ne manquaient jamais et visiblement tout le monde adorait ça.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: La boulette [Tony Stark] Jeu 1 Sep - 8:47
Manhattan dispose de beaucoup d’immeubles imposants, de gratte-ciels. C’est littéralement l’une des caractéristiques principales de l’île si connue de New York.
L’on cite régulièrement, pour les évoquer le One World Trade Center, érigé après et en hommage aux attentats du 11 septembre 2001 ; évidemment, aussi, l’Empire State Building, le Chrysler Building, le 432 Park Avenue, l’éternel Flatiron Building. Et, bien sûr, le Baxter Building – qui, cependant, est concurrencé dans la catégorie de gratte-ciel appartenant à un super-héros… par elle. Par une tour. Par la tour.
La Tour… Stark.
L’actuelle Tour Stark, plutôt.
Du fait de l’occupation de Tony Stark, comme Iron Man mais aussi comme mécène des Avengers, plusieurs bâtiments ont porté ce nom – car plusieurs de ces immeubles ont été endommagés, brisés, détruits. Notamment quand Tony en avait fait le repaire des New Avengers.
L’actuelle Tour Stark existe depuis quasiment deux ans. Un record, clairement. Dû aux systèmes de sécurité particulièrement importants installés ici… et qui laissent Natasha Romanov en paix, alors qu’elle monte le long des parois, dans un exercice étonnant, surprenant, époustouflant. Et grisant à regarder, il faut bien l’admettre.
La Veuve Noire achève néanmoins sa montée – et attend alors le maître des lieux, sur la terrasse principale du niveau où il habite. Un hélicoptère Stark arrive, au loin, et Natasha intensifie son grommellement, en préparant l’arrivée de Tony. Mais…
Mais une voix l’interpelle, soudain.
« Il n’est pas dedans, Madame. »
Une voix douce, agréable, féminine ; mais artificielle. Et appartenant à une forme qui apparaît d’elle-même, en image de synthèse. Par hologramme.
FRIDAY. L’intelligence artificielle de Tony – autant assistante de direction, que secrétaire, organisatrice de vie, mère par procuration, et confidente. Régulièrement piquante envers lui, aussi. Souvent, les proches de Tony l’aiment bien ; surtout quand lui l’aime moins.
« Vous savez comment sont les hommes, avec leurs jouets… »
FRIDAY hausse les épaules, alors qu’un son puissant se fait entendre – une musique, qui en vient à agresser l’ouïe de Natasha.
Une chanson, projetée à fond par… les systèmes d’une armure extrêmement développée, et qui se projette depuis le bas de la Tour Stark vers les hauteurs. Vers elle. Vers elles.
Il arrive.
Tony Stark arrive… en armure d’Iron Man. Evidemment. Il n’a certainement pas choisi cet accompagnement musical par hasard, d’ailleurs.
« Hey. Mais que vois-je ? L’icône des mannequins imperturbables, le fantasme des amateurs de cuir, le cauchemar des sales types, la sauveuse des gros bras tourmentés, la seule capable de tenir tête à Captain America… Wouhou, la Veuve Noire, m’dames-messieurs ! »
Il plane au-dessus de la terrasse, pendant quelques instants ; quelques longs instants. Suffisants pour que Natasha puisse se sentir un peu… en dessous de lui. En dessous d’un homme en armure qui peut voler. C’est volontaire ; et ce n’est pas très beau.
« Bon, Romanov, que se passe-t-il ? Tu viens de te rendre compte que Stark Enterprises vend des burgers à la Mère Patrie ? Tu as vu suivi ma dernière télé-réalité ? Tu as lu les potins ? Je te le promets, la rumeur selon laquelle je suis le père du dernier gamin de Kim est complètement fausse ! Jamais je ne m’impliquerais entre elle et Kanye. Sincèrement ! Kanye en ferait douze chansons, ça serait insupportable… »
Tony finit par se poser, devant elle. FRIDAY s’efface d’elle-même, coupe l’hologramme ; mais demeure présente. Lui forme une pensée, et les nano-machines de son armure se rétractent, pour devenir rapidement un petit bracelet, discret. Révélant ainsi son allure, évidemment parfaite – mais avec un visage bien fatigué, quand même.
« Eeeeet… au fait ! Je tiens à te dire que, déjà, Twitter twitte – enfin, les Tweetoos twittent. On s’comprend. Ils t’ont vue. Ils t’ont filmée. Ça se diffuse. Alooors… bon, tu me connais, j’suis un vrai chevalier en armure ; éclatante. Dorée. Huhu. J’ai contacté Twitter pour retirer les vidéos, pour le droit à l’image – de la Tour Stark, évidemment. Par contre, il va y avoir une demande. Je vais voir avec mes employés, mais je pense qu’on pourrait proposer une offre de location d’une vidéo en HD de ton escalade ? A 39,99 $, peut-être ? Bien sûr, je te verserais une partie… un pourcentage. Evidemment. »
Tony glousse – parce qu’il n’est pas vraiment sérieux ; quoique. Ça va dépendre pourquoi Natasha est venue, et pourquoi elle semble si énervée contre lui…
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Re: La boulette [Tony Stark] Jeu 1 Sep - 10:50
Elle la reconnait avant de l'apercevoir, avant de se tourner dans sa direction. Cette voix reconnaissable entre toutes. Friday. Elle la dévisage. Bien plus qu'un programme, bien plus qu'un ordinateur, bien plus qu'un codage d'une extrême complexité, Friday a beau avoir été conçue de toutes pièces par Tony, cette intelligence artificielle représente bien plus que tout ce qu'on pourrait lui attribuer de prime abord.
- Les hommes hein... Non Friday. Tony. Juste Tony. Lui répond-elle avec une pointe d'amertume dans la voix.
Evidemment, elle aurait du s'en douter. Reste à savoir de quel type de jouets il est aujourd'hui question. Et mieux vaut pour lui qu'il n'imagine pas un seul instant qu'elle pourrait faire partie de sa malle aux trésors clinquants. Ce n'est pas le jour. Ce n'est pas le moment. Ce n'est pas l'humeur pour.
Une musique limite assourdissante résonne à ses oreilles. Elle provient de plus bas, bien plus bas, et ne cesse d'enfler alors que l'Iron Man file à toute vitesse vers le Penthouse. Un pied de nez à son ascension, sans le plus petit doute. Qu'espère-t-il prouver ? Qu'il est capable de parvenir au sommet plus vite qu'elle ? S'il a décidé de jouer à qui a la plus grosse, il risque d'essuyer une lourde déconvenue. Car s'il y a bien un jour où elle n'a pas le temps, ni l'envie, de rentrer dans ses enfantillages, c'est bien celui-ci.
Le show commence. Il a déjà commencé, en définitive, dès qu'elle a laissé ce fameux message sur son répondeur. Elle le connait. Elle le connait bien. Plus qu'il ne peut l'envisager sans doute. Bras croisés sur sa poitrine, sans bouger d'un millimètre, elle ne daigne même pas lever les yeux vers lui. Qu'il descende à sa hauteur et n'essaie pas de la dominer, s'il souhaite qu'elle le traite normalement.
Il parle. Le déluge. Un déluge de mots, d'ironie, d'humour très mal venu aujourd'hui. Mais s'attendait-elle à ce qu'il agisse autrement ? Certainement que non. Elle le connait bien, on vous a dit.
Pas un mot. Pas une réponse. Pas un regard.
Il se pose, enfin. Elle plonge ses yeux clairs dans les siens, enfin. Ses traits sont tirés, signe visible d'une fatigue bien présente. Il l'a dit dans son dernier sms. Il a visiblement eu un problème avec Arno et avec les Mutants. Que ce soit l'un ou l'autre, rien d'étonnant à ce qu'il arbore cette tête. Par ailleurs, ne s'en tenir qu'à de simples signes de fatigue est de l'ordre de l'exploit, selon le type de problèmes qu'il a du affronter. Oh ils en parleront... c'était le motif initial de sa venue après tout, avant que les choses ne dégénèrent. Car elle serait toujours là pour lui, quoi qu'il en soit. Mais un autre sujet a pris plus d'importance et il sera abordé en premier lieu.
Pas un mot. Elle ne relève pas son état. Ne s'enquiert pas de son état. Elle le dévisage. Et c'est tout.
Il repart instant T dans les starting-block. The show must go on. Toujours, tout le temps, sans jamais s'arrêter, avec cet homme là. Il est aussi lumineux qu'elle est sombre. Aimant autant les projecteurs qu'elle préfère la pénombre d'une nuit sans lune. Ils sont deux entités tout ce qu'il y a de plus opposé. Ce qui n'a pour autant pas empêché qu'ils se rapprochent. Ce qui pourrait sans conteste être considéré comme un étonnant prodige de la nature et une incongruité totale.
Pas un mot. Elle le toise d'un regard assez indéchiffrable. Elle semble toujours en colère contre lui, mais il y a quelque chose d'autre... Cette aura, cette très légère sensation qui émane d'elle. Cette atmosphère pesante qui fait que beaucoup la considère comme un être dangereux, quelqu'un capable de tout, qui met mal à l'aise.
Pas un mot. Elle se détourne et s'éloigne. Les larges portes de verre s'ouvrent à son approche, que ce soit automatiquement, parce que sa seigneurie l'a bien voulu ou parce qu'il est tout simplement présent sur la terrasse. Allez savoir. Et finalement qu'importe. Elle pénètre dans la vaste pièce. Impressionnante, comme toujours, de la taille d'un appartement à elle toute seule. Natasha connait le système de sécurité de Tony qui, sous ses airs d'abrutis fini parfois, reste toujours très vigilant, surtout dès lors que cela concerne son espace personnel et de travail. Elle ne veut cependant pas courir le risque de parler à l'extérieur. On ne sait jamais.
Elle se place devant le verre translucide, si fin et si clair qu'il donne le sentiment de ne pas exister. Son regard se perd dans l'immensité New-Yorkaise dont la vue est imprenable depuis le Penthouse du multi milliardaire. Le silence, encore. Qui doit littéralement le rendre fou. Car s'il y a bien une chose que Tony n'est pas, c'est patient. Fait-elle ça pour le faire sortir de ses gongs ou simplement par jeu, pour l'exaspérer autant qu'il l'exaspère elle ? Pas du tout en définitive.
L'espionne tente de contrôler ses émotions. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Après s'être défoulé sur son répondeur et sur sa tour, l'avoir attendu campée sur la vaste terrasse, la discussion qu'ils doivent désormais avoir se doit impérativement de finir de manière constructive. Avec des faits, des décisions et des actions en conséquence.
- Pourquoi as-tu libéré Black Cat.
Une phrase. Une seule, franchit la barrière de ses lèvres, alors qu'elle lui tourne toujours le dos. Sa voix est plus calme que le message qu'elle avait laissé sur son répondeur. Puis elle finit par se détourner du paysage qu'elle ne voit de toutes façons pas vraiment, et s'adosse contre le verre en le dévisageant avec attention. Ses traits sont fermés autant qu'ils peuvent l'être. Elle ne plaisante.
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Re: La boulette [Tony Stark] Jeu 1 Sep - 16:02
… okay.
Tony Stark ne dit rien, alors que ses piques, provocations, blagues et propositions ne donnent rien, sur Natasha Romanov. Il comprend. C’est l’une de ses qualités. C’est l’un de ses plus grands atouts – il comprend vite, toujours. Surtout les machines, mais aussi les gens ; un peu. En tout cas, quand ça ne va pas.
« Mmh. »
Un léger souffle s’échappe de ses narines, endolories par quelques coups récents, alors qu’il suit Natasha, dans ses appartements. Sans un mot. Sans une blague. Sans une pique. Sans même relever qu’elle s’avance chez lui, d’elle-même ; ce qu’elle a toujours refusé, quand il le lui proposait – certes dans d’autres circonstances.
Tony ne dit rien… parce qu’il sait.
Il sait que Natasha lui en veut. Il sait qu’elle lui en veut, beaucoup. Il la suit ainsi et, d’un geste discret, repousse l’hologramme de FRIDAY, qui réapparaît pour essayer de l’aider ; non. Pas maintenant. Pas comme ça.
Une part de Tony explose, en fait. Il tempête, intérieurement. Il ne supporte pas ça. Il ne supporte pas qu’on l’ignore. Il ne supporte pas que l’autre ne lui réponde pas ; ne réagisse pas. Il ne supporte pas, aussi, que l’on prenne ses aises chez lui. Il ne supporte pas que l’on s’introduise chez lui, sans son accord ; son invitation.
Une part de lui s’emporte, oui. Mais… Mais il prend sur lui. Mais il se contrôle – mais il le lui doit.
Natasha et lui, c’est… compliqué. Au-delà des très nombreuses fois où ils se sont mis en danger ensemble, pour sauver le monde, ou des gens, ils… se sont connus, au début. Tony était la cible de Natasha ; la victime voulue par les Soviétiques, via leur agent, la Veuve Noire. Les choses se sont passées autrement, et c’est bien. Mais ça marque. Même s’ils en parlent peu. Même s’ils évitent le sujet.
Il tient à elle. Il ne le dit pas. Il ne le montre pas ; il ne sait pas comment faire. Maria a essayé de le lui montrer, mais Howard… Howard a tout brisé. Howard a tout anéanti – et la révélation qu’ils n’étaient pas ses parents biologiques, cela a empiré les choses.
Mais… oui. Il tient à elle. Il l’apprécie. Il la respecte. Il l’estime. Et… et la voir ainsi… et la sentir ainsi… Oui. Ça le touche. Ça le marque.
Au point que Tony, silencieusement, la suit et pénètre au cœur de ses quartiers. Il s’avance, il se glisse vers un salon luxueux, et pose ses mains sur le dossier d’un canapé. Il la regarde, alors. Quand… elle parle. Quand… elle reprend, encore.
Quand elle dit ; quelques mots. Si courts, si simples. Mais… encore une fois. Il comprend. Il comprend vite – et il souffle, lourdement ; soudain énervé. Soudain crispé.
Il comprend vite. Et ça ne lui plaît pas.
« Ah oui, comme ça. Sans préambule. Sans contexte. Sans prologue. Sans introduction. Oui. A froid. Okay. Okay. Je vois. »
Il ne bouge pas – mais tout a changé. Son corps s’est raidi. Son visage s’est fermé. Ses mains sont crispées sur le canapé. Il est froid. Très froid.
« Donc… pourquoi je l’ai libérée ? Bah… pourquoi pas, déjà ? Tu veux vraiment qu’on aille là-dessus ? Tu veux vraiment qu’on s’interroge pourquoi l’un et l’autre fait ce qu’il fait ? Tu veux vraiment qu’on s’interroge si chacun de nos actes est légal ? Ou moral ? Oui ? Tu veux aller sur ce terrain… Natasha ? »
Pas Romanov. Pas son nom, qu’il utilise avec douceur et tendresse. Natasha. Son prénom. Avec chaque syllabe bien tranchée. Ça fait mal. C’est fait pour.
« Parce que… déjà, j’ai bien envie de t’envoyer bouler, là. J’ai bien envie de te dire que ça ne te regarde pas. J’ai bien envie que… t’es pas ma mère ; et que je ne te dois rien. Mais… ah, qu’on ne dise pas que je ne suis pas généreux, hé. Même si je n’ai pas de réduction fiscale, derrière. Bref. Pourquoi je l’ai libérée ? Parce qu’elle peut et va et doit m’aider. Mais, aussi, parce que… apprendre que quelqu’un était retenu contre son gré, dans un état médical abominable, sans aide véritable, sans décision de justice, sans information publique, sans contrôle extérieur, dans une structure qui torture autrui pour former des armes contre les Mutants… Oui. Ça ne m’a pas plu, Natasha. Ça ne m’a pas plu… du tout. »
Il expire lourdement ; chaque bulle de gaz carbonique remplie de jugement.
« Notamment parce que… j’ai précédemment été de ceux qui faisaient ça. Et… si je ne dirais jamais que je suis devenu meilleur – je peux dire que j’ai arrêté. Je peux dire que j’essaye de me regarder dans la glace. Je peux dire que j’essaye de rendre le monde meilleur, en abandonnant ces méthodes dégueulasses. Est-ce que… c’est aussi ton cas ? Natalia ? »
Ouille, on en est loin : ce n’est même plus Natasha, mais Natalia – la version russe, pure, originale du prénom de la Veuve Noire. Le message est clair. La distance est posée.
Le Mur de Berlin est peut-être tombé… mais un fossé se construit soudain entre les deux Avengers.
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Re: La boulette [Tony Stark] Jeu 1 Sep - 19:59
Tony. Ce genre d'homme qui sait difficilement quand s'arrêter. Ce genre d'homme qui a toujours la blague au bord des lèvres, si ce n'est au bout du mégaphone directement. Ce genre d'homme qui manie le sarcasme et l'ironie avec tant de dextérité que cela en impose presque le respect. Ce genre d'homme qui a en sainte horreur qu'on l'ignore, qu'on ne le regarde pas dans les yeux, car il a foncièrement besoin d'exister dans le regard de l'autre, quoi qu'il en dise, qu'il le reconnaisse ou non. Comme chacun d'entre nous. Comme chacun d'entre eux. L'ignorance, c'est être seul. Être oublié. On ne peut pas oublier Tony Stark. Non. Jamais il ne le permettra.
Pourtant aujourd'hui il comprend et il comprend vite. Il l'analyse bien, il sait, on doit le lui reconnaître. Ne la connait-il pas suffisamment pour cela ? Elle ne fait rien pour cacher la gravité de la situation. Même si cela se solde par une phrase de six petits mots alignés les uns après les autres.
Pourquoi pas, déjà ?
Ses mâchoires se crispent sèchement à ces quelques mots. Et elle ne fera rien pour le dissimuler. A quoi bon. Trois mots, un indicateur très clair de la situation présente. Il ne sait pas. Il n'a aucune idée de ce qu'il a déclenché. Est-ce vraiment étonnant ? Pas au bout du compte. Cet homme là est capable de bien des prodiges. Ce n'est pas elle qui dira le contraire pour l'avoir tant de fois accompagné dans ses tentatives de sauver le monde. Mais cet homme là... possède un énorme défaut. Un défaut étrangement lié à une grande qualité. Il ne réfléchit que peu souvent aux conséquences de ses actes. Et quand il ne le fait pas... c'est qu'il a laissé la passion prendre le dessus sur sa raison. Deux choses qui les opposent radicalement, là aussi. Car si l'espionne est capable de passion -ne le lui a-t-elle pas prouvé par le passé- elle ne déclenche pour autant jamais d'actions précipitées ou de décisions qui n'aient pas été mûrement réfléchies auparavant.
Mais Tony lui... c'est un ardent, un passionné, dont les flammes de la volonté n'ont rien à envier à celles plus palpables de Pyro. Pour autant qu'il soit envisageable de saisir le feu de ses mains. Il aime fort, il déteste tout aussi fort. Et quand la balance fait pencher sa conscience et son coeur vers l'un ou vers l'autre, il est inutile d'attendre de lui qu'il fasse preuve de discernement.
Il ignore tout... de ce qu'il a provoqué.
Le déluge de questions s'abat, suivant cette simple phrase qui lui a cependant donné tant d'indications. Elle ne sourcille pas, décrispe rapidement ses mâchoires, l'observe encore, l'observe toujours. Tu veux vraiment, tu veux vraiment, tu veux vraiment... Natasha. Ses paupières se froissent très légèrement. Donc on en est là. Très bien.
Ce qu'elle souhaite pour l'instant c'est qu'il se calme, tout autant qu'elle essaie de son côté de conserver le sien. Ce qui n'est jamais une sinécure en sa présence. Les bras croisés sur sa poitrine elle essuie. Le tombereau de reproches à peine voilé. Son énervement. Son acidité. Sa froideur. Trop d'humanité dans cet homme là.
Pas un mot.
Elle le laisse déverser sa rage, sa frustration, son incompréhension de la situation. Il devait faire quelque chose hein... Comme tu as mal choisi ton moment et ta cible pour sortir ta cape de preux chevalier blanc du placard, Tony. Maintenant, si l'on devait se poser la question concernant sa potentielle faculté à savoir discerner le bon moment pour agir, le mystère resterait entier. Ne lui demandez pas son avis à elle. Pas maintenant du moins.
Puis il l'interroge. Mais c'est sale. Salement fait. Salement dit. Salement ponctué. Natalia hein. Tu veux vraiment pousser le bouchon aussi loin ? Prends garde Stark... prends garde à ne pas tout détruire, comme tu sais si bien le faire. Comme tu l'as si bien fait jadis, à de trop nombreuses reprises.
- Je comprends.
Le ton est plat, monocorde, sans aucun sentiment perceptible autre que la réponse factuelle qu'elle lui offre. Et contre toute attente, ces deux petits mots vont dans son sens. S'y attendait-il ? Probablement pas. Cela aura-il le mérite de lui couper un peu l'herbe sous le pied et de le déconcerter, à défaut de le décontenancer ? Ce serait une bonne chose, même si ça n'est pas fait dans ce but.
Car avec ces deux petits mots, elle répond à tout. Oui. Tout.
Je comprends que tu hésites à m'envoyer bouler. Je comprends que je ne te dois rien. Je comprends que tu as besoin d'elle. Je comprends que ses conditions de détention t'ont paru intolérables. Je comprends que ça t'ait déplu. Je comprends surtout que tu l'as fait parce que tu y trouvais ton intérêt et pour essayer de soulager ta conscience.
Oh oui Tony... elle comprend. Elle comprend très bien... Sois en assuré.
- Pourquoi faut-il que tu agisses toujours en solo... Extirpe-t-elle dans un soupir, en le toisant d'un regard assez indéfinissable.
Les Avengers ne le lui ont-ils pas maintes fois reproché par ailleurs... et combien de problèmes cela a pu engendrer par le passé...
- Tu aurais du en parler à quelqu'un avant d'agir de manière aussi inconsidérée. Si ce n'est moi, tu avais l'embarras du choix. On aurait trouvé une solution. Ensemble.
Oui, ensemble Tony. Ensemble. Mais sais-tu au moins ce que cela signifie. Ce que cela implique. Toute la dimension que revêt ce mot, ce concept. As-tu jamais été réellement avec quelqu'un. Entièrement, avec quelqu'un.
"Du". Ce n'était pas un pouvoir, mais un devoir. Car au vu des conséquences que cela pouvait engendrer et que cela a engendré, cette décision ne lui incombait pas. Pas à lui seul. Pas sans se soucier de son entourage à minima... Car si cet homme là est capable des pires frasques égocentriques que tous les univers aient jamais porté, même si la majorité le considère comme un égoïste de première main, elle sait. Au fond il n'est pas ainsi. Il le cache bien parfois. Il est passé maître en la matière depuis bien longtemps. Mais il est tout à fait capable de générosité et d'altruisme. Dommage que cela se soit manifesté pour venir en aide à quelqu'un comme Black Cat et que ce soit elle que ça desserve. Le mot est faible.
- As-tu la plus petite idée de ce que tu as déclenché au moins...
A aucun moment elle ne montre que les mots touchent. Qu'ils font mal. Qu'ils atteignent leur but. Est-elle insensible ? Loin s'en faut. Serait-ce qu'elle ne lui fera pas le plaisir de lui montrer ce qu'elle ressent ? Il y a un peu de cela, même si ça ne fait pas tout. Natasha reste tout de même un être fier et indépendant qui n'apprécie pas montrer ses faiblesses. Même si il les connait. Même si elle sait qu'il les connait. Du moins certaines d'entre elles.
Comme toujours. Comme avec Dane. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Elle n'attend même pas qu'il réponde à cette question à laquelle elle a déjà la réponse. Poursuit-elle donc en le dévisageant de ses prunelles d'émeraude. Il peut se crisper sur le dossier de son canapé autant qu'il veut, cela n'y changera rien.
- Après que tu l'aies libérée, Black Cat a réussi à s'introduire dans la base de données du SHIELD et elle a dérobé un certain nombre d'informations hautement confidentielles et sensibles...
Sensibles hein... le terme choisi est encore bien loin de la réalité à vrai dire.
- ...dont celles qui me concernent. Toutes celles qui me concernent et que Fury avait compilé dans cette base de données, précisément.
Et il saura ce que ça signifie. Il ne le saura que trop bien, pour avoir assisté à son dernier lavage de cerveau en date qui effaça irrémédiablement toute trace de l'existence de Bucky dans son esprit. Un dommage que même les plus brillants du SHIELD n'avaient réussi à éviter.
Elle le dévisage toujours. Son ton est plat, sa voix est calme, comme si ce qu'elle lui expliquait n'était rien d'autre qu'un fait parmi tant d'autres. Comme si elle s'était auto-endoctriné le cerveau. Pour une fois que c'est délibéré et que ce n'est pas quelqu'un d'autre qui le fait à sa place, cela mérite d'être salué. Pourquoi ? Parce qu'elle y est bien obligée. Parce que cette situation la terrorise, au fond d'elle. Parce que l'idée que ces données puissent fuiter est tout bonnement dramatique. Mieux vaut pour lui qu'elle reste dans ce mode. Mieux vaut pour eux qu'elle conserve cette attitude.
- Si elle laisse filtrer ces données. Si elle les revend au plus offrant. Si elle les troque contre d'autres informations, ou services, pour peu qu'elle ne l'ait pas déjà fait, ce ne sera pas une seule Red Room que j'aurai aux fesses mais des centaines. Je serai traquée, encore. On me lavera le cerveau, encore. Je serai manipulée comme une vulgaire poupée de marionnettiste, encore. On m'obligera probablement à tuer certains d'entre vous, encore. Et ma vie ne m'appartiendra plus. Encore.
Lui avait-elle seulement appartenue vraiment... plus d'une semaine, plus d'un mois ou d'une année... La question méritait d'être posée.
La liste serait longue, s'arrête-t-elle donc ici. Nul besoin de poursuivre. Nul besoin de s'étendre d'avantage. Il sait. Il a déjà vécu tout cela. Il l'a déjà sauvée de tout cela avant, quelques fois. Mais qu'il ne vienne pas trop fanfaronner sur ce point cependant. La situation actuelle ne s'y prête pas. Clairement pas.
Tu ne l'avais pas venue venir celle là... hein Tony.
Maintenant reste à savoir... comment tu penses réagir à cette information. Et il vaut mieux pour toi. Il vaut mieux pour elle. Il vaut mieux pour votre avenir commun, si tant est que tu souhaites qu'il y en ait un, que tu optes pour la bonne réaction.
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Re: La boulette [Tony Stark] Ven 2 Sep - 10:54
Il était prêt.
Il s’était préparé. Il avait mis en place ses arguments, ses idées. Il avait déjà formulé ses phrases, dans son esprit. Il était prêt ; à la bagarre.
Il la laissait commencer, bien sûr. Il voulait être poli. Il la laissait faire ; et se préparait à taper, ensuite – psychologiquement, hein. Pas physiquement. Surtout pas avec elle. Il n’est pas fou… et pas un salaud, non plus ; pas en ce moment, en tout cas.
Il l’écoutait. Elle comprend ; mmh oui, bien sûr. Pourquoi faut-il qu’il agisse en solo ; parce que personne ne va aussi vite et bien que lui, peuh. Il aurait dû en parler avant d’agir de manière inconsidérée, pour trouver une solution ensemble ; bien sûr, comme si on suivait ses idées et sa manière de faire à chaque fois. Il ignore ce qu’il a déclenché ; tellement mélodramatique, pff. Mais ensuite… ensuite…
Là. A ce moment. A cet instant. Entre ces battements de cœur, ces trois boums qui interviennent à chaque seconde. Là. Il… il a eu un raté ; un vrai raté.
Le cœur de Tony Stark s’est arrêté – parce qu’il s’est serré. Quand il a entendu ce que voulait lui dire Natasha… ce qu’il a déclenché, en aidant ainsi Felicia Hardy.
« … »
Il ouvre la bouche ; aucun son ne sort. Surprenant, pour lui.
« Je… »
Il se force – mais sa phrase ne démarre pas. Etonnant, pour lui.
« Mais je… euh… »
Son discours est incohérent, troublé ; perturbé. Troublant, pour lui. … parce qu’il l’est ; troublé.
L’esprit de Tony fonctionne bien plus et bien plus vite que celui d’autrui – et, à mesure que les secondes passent, il analyse. Il étudie. Il se projette. Il forme des hypothèses, suit des idées ; les trie, les évacue. Ne garde que celles crédibles. Et… et…
« Bordel de merde. »
Un juron. Pas drôle. Pas recherché. Pas inspiré. Juste, un juron. Juste… le besoin de vulgarité, quand quelque chose de mal se passe ; et c’est bien mal, là.
Par réflexe, Tony détourne les yeux, incapable de partager le regard de Natasha – de le sentir, sur lui. Il a honte. Il a été… nul ; crétin. Stupide. Trop confiant. Trop arrogant. Trop sûr de lui. Trop égoïste. Trop certain de tout gérer. Trop… ah.
Trop… Tony Stark. Oui.
« Hrm. »
Il grogne. Il ferme les yeux, un moment ; un seul instant. Son cœur bat toujours – mais mal. Mais difficilement. Mais douloureusement. Putain. Putain. PutainPutainPutainPutainPutainPutain. Putain.
Il… il a… encore. Il a encore… putain. Et… Natasha. Il fallait que ça tombe sur elle. Elle a le cuir dur. Elle a les épaules larges ; en apparence. Elle a déjà tellement souffert. Elle a… elle… Putain. Elle ne méritait pas ça.
… et surtout pas de lui.
« FRIDAY. »
Il reparle. Dos à Natasha. Incapable de la regarder. Il rouvre les yeux. Il fixe le mur. Mais, en son esprit, ne voit que Felicia Hardy. Son visage se ferme. Ses poings se serrent. Son cœur est en miettes – mais les ruines deviennent des braises.
« Boss ? »
« Interface de contrôle des systèmes personnels de Stark Enterprises, de la console Iron Man et des logiciels discrets. Tous en même temps. Protocole de crise. »
« Entendu. »
L’intelligence artificielle sent la tension de son créateur et n’apparaît pas – mais fait apparaître l’interface holographique demandée. Devant lui.
Il se lance, alors.[/i]
« Récupère les données des nano-machines du Modèle Iron Man 51 du jour de l’évasion de Black Cat du centre du SHIELD. Les nano-machines sont changées tous les deux jours, mais elles demeurent stockées. Je veux une reprise des historiques : Felicia a pénétré dans l’interface de l’armure, mais ce n’est pas une hackeuse de génie. Elle a laissé des traces – je veux ces traces. Parce qu’elle ne va pas s’embêter à changer ses habitudes maintenant, donc je veux ces traces pour les pister sur Internet et le DarkWeb. Lance d’ailleurs nos bots de recherche et de traque. Embauche les hackers habituels, et embauche les codeurs de la liste rouge pour former un logiciel en urgence pour retrouver le schéma de saisie et d’intervention, afin de détecter le transit de ces données. Dès qu’elles apparaissent, je veux le savoir – et je veux les prendre. »
Sa voix est froide, terrible. Pleinement dans l’action ; pleinement déshumanisée.
« Sollicite les codeurs et hackeurs de la liste noire – ceux que j’ai virés, et que j’ai fait condamner ; ouais. Contacte-les. Paye-les. Menace-les. Rappelle-leur ce que je leur ferais, s’ils ne m’aident pas. Qu’ils se tiennent prêts : dès que les données sont détectées, je veux qu’ils fondent dessus comme des morts-de-faim. Je veux qu’ils récupèrent ces données et, quand c’est fait, je veux qu’ils nettoient tout. Internet. Le DarkWeb. Protocole blanc, FRIDAY. Je veux le néant, je veux l’annihilation. Je veux le génocide de ces données, et de leurs copies. »
Il soupire, et manipule divers éléments en continuant.
« Récupère le profil de Felicia Hardy au FBI, à la CIA, à la NSA, à Scotland Yard, à Europol et Interpol ; synthétise tout. Puis hacke chacune de ces bases de données, et forme un mandat d’arrêt international contre elle. Un Red Notice, ouais. Je veux que chaque flic, chaque agent, chaque chasseur de primes sache que tous les gouvernements du monde veulent retrouver et arrêter Felicia Hardy. Et, en parallèle, pose une annonce sur le DarkWeb : j’aurais une dette envers quiconque trouve, arrête et m’amène Black Cat. Ça… vaut plus que de l’argent ; et ça fera le job. »
Il inspire lourdement – et n’arrive pas à se détendre ; n’arrive pas à se calmer. Il est énervé. Il est en colère. Contre elle… mais surtout contre lui.
Il a honte, surtout ; et cela justifie, pour lui, de se lancer ainsi, plutôt que de se tourner vers Natasha. Il préfère encore libérer les feux de l’enfer sur Black Cat… plutôt que de se confronter à son amie, et s’excuser.
Situation : Super Espionne, Super Héroïne, Super compagne de Tony Stark
Localisation : Mobile (ou éventuellement New-York)
Inventaire : - Deux bâtons courts
- Trois pistolets automatiques
- War Widow (au poignet ou portée)
- Deux bracelets utilitaires
Re: La boulette [Tony Stark] Ven 2 Sep - 12:26
Se rend-il au moins compte de la faveur qu'elle lui fait aujourd'hui... Elle devrait déjà être sur les talons de cette chatte de gouttière. Traquer avant qu'on ne la traque. Le temps joue déjà en sa défaveur, car le SHIELD ne s'est pas rendu compte tout de suite de cette intrusion dans leur base de données. Il est peut-être déjà trop tard finalement. Elle ne devrait pas être là, pas être avec lui. Elle perd son temps ici. Un temps précieux. Elle a perdu du temps en l'appelant. Perdu du temps en venant jusqu'ici. Perd encore du temps en restant là, à l'écouter, à essuyer ses reproches à peine voilés, son amertume, sa colère, ses tentatives de la blesser. De la blesser pour rien. De la blesser par pur égo. Alors que celle qui a toutes les raisons d'être en colère, c'est elle.
Tout ce temps perdu, peut être pour rien. Oui. Mais elle est là. Avec lui. Maintenant. Pourquoi.
Parce qu'elle lui laisse une chance. Une chance de s'expliquer, une chance de rattraper ses erreurs. En cela aussi, elle lui fait une énorme faveur qu'elle n'octroie qu'à si peu de monde qu'une seule main suffit à les dénombrer. Et encore. Elle lui fait assez confiance pour gérer la situation. Pour lui confier la situation. Pour remettre sa vie entre ses mains. Pour mettre son équilibre psychologique, entre ses mains. Lui qui se sent tellement souvent dénigré dans ses idées, dans ses plans d'action, ne semble même pas s'en rendre compte.
Elle veut comprendre aussi. Comprendre ce qui lui est passé par la tête. Car cerner un homme tel que celui-ci, n'est jamais une sinécure. Son geste a pu être guidé par bien des choses, bien des concepts, bien des... sentiments aussi. Car allez savoir ce qu'il se passe vraiment entre ces deux là ? Peut être n'est-elle qu'un faire valoir à son activité. Une voleuse dont l'efficacité n'est plus à prouver. Mais peut-être est-ce aussi plus que cela. Ca ne serait pas la première fois qu'un héros s'enticherait d'une criminelle, et inversement par ailleurs. Les exemples sont légion. Alors pourquoi pas... finalement.
Alors... Te rends-tu au moins compte de tous les efforts qu'elle fait pour toi... hein Tony. Sans doute pas.
Sa sanction est immédiate. Le voilà bien puni désormais. Il est interdit. Il reste interdit. Cela dure longtemps, longtemps quand on connait cet homme là. Ses lèvres s'entrouvrent. Son regard se fige. Sa poitrine se soulève plus amplement. La pression monte. La réflexion tout autant. La solution doit être trouvée et trouvée maintenant.
Elle le dévisage. Encore. Ses prunelles claires ne le quittent pas un instant. Et il baisse les yeux. Il refuse de la regarder plus longtemps. Considère-t-elle cela comme une victoire ? Non. Oh que non. Natasha ne se satisfait pas de son mal aise, de son mal être, des sentiments qui pointent dans son coeur alors qu'il n'en saisit probablement pas toute la mesure, toute la hauteur. C'est Tony... après tout. Et Tony et les sentiments. Bref. Elle ne se réjouit pas de son trouble. Ce n'est pas son genre. Jamais elle ne lui fera de mal, jamais elle ne lui causera de chagrin, du moins pas intentionnellement. Elle peut se montrer acide, en colère ou froide. Elle peut poser sur lui un regard d'une certaine sévérité. Mais le blesser intentionnellement, non. Jamais. Contrairement à lui qui s'était aventuré sur ce terrain glissant quelques minutes avant. Lui en veut-elle d'avoir essayé de lui faire mal ? Oui. Oui elle lui en veut. Parce qu'il a réussi.
Le ton est donné, le nom est prononcé d'une voix qui ne saurait supporter l'attente. La patience n'est pas son fort, on l'a dit. Encore moins maintenant que précédemment. Elle ne dit toujours rien. Il lui tourne le dos. C'est plus facile comme ça visiblement. A ce constat, ses lèvres se pincent légèrement. Première manifestation physique de ce qu'elle ressent vraiment, au fond, tout au fond, soigneusement dissimulé.
Les ordres pleuvent. Les instructions, tout autant. Tout est précis, minutieux, calculé. Friday répond vite et bien, comme à son habitude. Est-elle sans doute l'IA la plus évoluée de cette planète par ailleurs. Ce n'est donc pas très étonnant de lui prêter autant d'efficacité. Mais au travers de tout ce magma de consignes, de toute cette subite agitation, de cette implacable résolution de résoudre l'erreur, de réparer le mal qu'il aura peut être provoqué, elle la discerne très clairement. Elle la voit, même de dos. Elle l'entend dans ses mots. Sa panique. Panique à l'idée que ce soit déjà trop tard. Que Natasha subisse les frais de ses actions. Que ce soit de SA faute s'il venait à lui arriver malheur, dans un avenir plus ou moins proche.
Les instructions qu'il assène à grand coup de volonté inébranlable, sont tout autant de manifestations tangibles de cette panique qui enserre sa poitrine. Faire appel à la liste noire et surtout... surtout et sans conteste, être redevable. Avoir une dette, proposer consciemment d'en avoir une, et le faire sur le DarkWeb qui plus est. Elle sait ce que ça implique. Tout comme elle sait que ce n'est pas dans ses habitudes. Aucune excuse ne passe la barrière de ses lèvres. Mais il est cependant prêt à tout. A tout.
Elle bouge, lentement, décolle son dos de la paroi de verre pour la première fois depuis qu'ils se sont retrouvés dans le Penthouse. Ses pas sont aussi silencieux que le serpent file sur le sable chaud. Sans un bruit elle délaisse la baie vitrée où elle se tenait. Sans un bruit elle passe derrière lui. Pas un mot, mais un bref regard posé sur la nuque masculine qui continue d'asséner des ordres et fixe les différentes données que Friday matérialise pour lui.
Elle le dépasse. Pas un mot. Son index appuie sur le bouton de l'ascenseur. Cette fois elle sort par la grande porte. La question qui reste en suspend désormais... la repassera-t-elle dans l'autre sens un jour.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: La boulette [Tony Stark] Ven 2 Sep - 15:43
Elle part.
Il le sait. Il le sent, d’abord, et il le sait très vite. Il la connaît. Plus qu’il ne veut le dire. Plus qu’elle ne l’accepte ; il la connaît. C’est pour ça, alors.
C’est pour ça… qu’il agit ainsi.
Il la connaît. Il sait comment elle souffre. Il sait comment elle peine. Il sait comment elle prend sur elle – mais comment ça la ronge. La trahison. Elle se sent trahie, et elle a raison. Et lui… la culpabilité. La honte. Le dégoût. La rage. La haine. L’impuissance.
Lui est troublé. Lui est perdu. Encore.
Natasha s’en va ; il soupire. Il veut l’arrêter. Il veut se tourner. Il veut lui courir après. Il veut s’emparer de son bras, de sa main, de ses doigts qui peuvent anéantir une vie en deux secondes, pour l’empêcher d’activer l’ascenseur. Il veut s’excuser. Il veut lui demander pardon. Il veut s’amender. Il veut qu’elle le croit.
Il veut ; mais… mais.
Mais il ne fait rien.
Il reste debout, devant son interface holographique. Il bouge des éléments. Sans raison. Sans intérêt.
Juste… pour faire quelque chose. Pour bouger les mains. Pour s’occuper ; pour paraître occupé. Oui. Ouais. Paraître. Juste paraître. Donner l’illusion. Les leçons d’Howard finissent par porter.
Elle part, ainsi.
« Pff. »
Il souffle. Il soupire. Il baisse les yeux. Il tombe les bras. Il cède.
Sans un mot, Tony s’avance vers le mur vitré, sur lequel l’écran holographique a été projeté. Il s’y colle ; il s’y abandonne. Il s’abandonne.
Il a foiré ; encore.
Il pensait bien faire. Il voulait bien faire. Il a cru bien faire. Il a échoué. Comme. D’habitude.
Les sermons violents d’Howard lui reviennent ; encore. Il n’est pas en état pour s’en défendre, ou les repousser ; ou les ignorer. Il baisse les yeux. Il souffle. Il halète. Il peine. Il souffre.
Il… est destiné à cela, pense-t-il alors. Il est destiné à ceci. Changer le monde. Transformer le monde. Protéger le monde. Améliorer le monde. Oui. Mais aussi… faire souffrir. Provoquer des drames. Perdre ses proches.
Améliorer la masse, préparer l’avenir ; blesser son entourage, anéantir son présent. Tel est son lot. Telle est sa voie. Tel est… Tony Stark.
L’homme de fer. Au cœur de verre. Et à l’âme de cendres.