Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
It's a Long Way to the Top [Cyclope] Ven 21 Jan - 15:23
Le Système Solaire. La planète appelée la Terre. Précisément dans l’Océan que l’on appelle Pacifique.
Une île s’est installée, depuis peu. Littéralement installée elle-même.
Krakoa.
Jusque-là un secret bien gardé par les pays du monde. Une île ; vivante. Un lopin de terre, conscient et en mouvant constant. Mutante.
Un temps opposée aux X-Men, qui ont souffert face à elle. Un temps alliée d’eux, en s’installant dans l’Institut Jean Grey, fondé par Wolverine.
Les choses ont changé.
Les gens ont changé. Le monde a changé. Les Mutants ont changé. Krakoa aussi.
Depuis quelques semaines, Krakoa est désormais fixée à une localisation. Elle est, surtout, devenue une Nation. La Nation des Mutants.
Les Mutants se réunissent là. Les Mutants s’installent là. Ils veulent être reconnus. Ils veulent être acceptés. Ils veulent intégrer le concert des Nations. C’est en bonne voie.
Des cadeaux sont offerts aux Etats qui acceptent ; des médicaments, des aides. Mais l’accès à l’île est interdit aux Humains. Aux Non-Mutants.
Ce qui fait de Krakoa un objet d’envie, d’espoirs, de désirs et de jalousie intense. Ce qui fait de Krakoa un mystère. Ce qui fait de Krakoa… quelque chose auquel les plus curieux au monde ne peuvent résister.
Tel est le cas de l’homme qui file au-dessus de l’Océan Pacifique, la musique à fond à proximité des côtes de Krakoa. Pour se faire entendre, en plus de se faire voir.
Musique projetée vers Krakoa:
Iron Man.
Génie. Playboy. Milliardaire. Philanthrope. Super-héros. Chef d’entreprise. Ex Secrétaire d’Etat américain à la Défense. Ex Directeur du SHIELD.
Futuriste.
Il a toutes les raisons du monde de s’intéresser à Krakoa ; et sa curiosité ne peut plus attendre.
Il fait ainsi le tour de l’île, signalant sa présence. Puis retourne quelques kilomètres en arrière – jusqu’aux limites des eaux territoriales de Krakoa, pour arriver dans les eaux internationales.
Il y retrouve son navire.
Throartwarbler Mangrove II. Du nom du premier yacht du milliardaire, en référence à un personnage des Monty Python. Tony en sourit encore.
Il achève son vol, et se pose à l’arrière du bateau – qui ne comprend que lui, et est dirigé par son intelligence FRIDAY, avec qui il est déjà en discussion.
« Tout est bon ? »
« Oui, boss. Le hors-bord a été envoyé vers Krakoa, avec l’hologramme d’un pilote, qui s’effacera à son arrivée. L’invitation sera remise, avec nos coordonnées. »
« Formidable. Préparons-nous pour nos invités ! »
Tony sourit, sous l’armure, et lance l’ordre mental… pour qu’elle se rétracte.
Le Model 51 s’ouvre, ainsi, et les nano-machines viennent uniquement sous la forme d’un bracelet, à sa main.
Il attend, alors. Il attend la réponse des Mutants de Krakoa… à son invitation à discuter autour d’un apéritif, sur son yacht !
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Sam 29 Jan - 3:26
Iron Man - Tony Stark - a tenu à leur faire savoir qu'il voulait leur parler. Sa requête a été entendue. Car Krakoa est l'un des rares endroits au monde où il ne peut pas s'inviter comme bon lui semble, ignorant formes et protocoles et faisant oublier ses manquements à l'étiquette en apportant avec lui son chéquier ou une bonne bouteille. Car l'île fait partie de ces quelques lieux sur Terre où tout ce qu'il est, tout ce qu'il possède en ce monde qu'il estime être le sien ne lui vaut aucun privilège, aucun traitement de faveur. Où il est tenu de se comporter comme exactement ce qu'il est - un invité. Rien d'autre. De là vient peut-être qu'il n'ait pas voulu se risque à pénétrer sur leurs terres, avec ou sans permission. Cela témoigne déjà d'une appréciable lucidité, qui facilitera d'autant la suite des discussions qu'il semble vouloir entamer.
Soit. Tout occupés soient-ils à construire un pays, à cultiver leur paradis, ils peuvent bien prendre la peine de venir voir ce qu'il leur veut. Ses efforts pour attirer leur attention méritent bien quelques minutes.
Ce n'est pourtant pas son hors-bord qu'il voit arriver. Non, ce qui se présente à l'horizon, c'est le Maraudeur, l'imposant vaisseau qui dirige habituellement la flotte commerciale de Krakoa - le « X » qui barre son flanc ne laissant planer que peu de doutes à ce sujet.
Plusieurs fois plus grand que l'autre embarcation, il l'engloutit bientôt dans son ombre, s'en approchant d'assez près pour que l'on devine les ouvertures dans sa coque dont peuvent sortir canons et tourelles - actuellement rangées pour l'occasion. Oh, le but n'est pas de paraître menaçants ; tout au plus d'indiquer au fameux milliardaire que s'il est venu leur montrer ses jouets, les mutants ne sont pas impressionnés.
C'est en tout cas dans cet état d'esprit que le premier des X-Men émerge des entrailles grinçantes du navire pour se laisser glisser jusqu'au yacht voisin le long d'une corde, non sans avoir succinctement remercié la capitaine à qui il doit ce trajet. Laquelle n'a, même sans être sortie de sa cabine, pas l'air pressée de repartir ; fraîchement reconvertie, Kitty Pryde n'a pas souvent l'occasion de naviguer ces jours-ci, et il faudra bien quelqu'un pour le ramener.
Scott Summers touche son poignet - et sa tenue se met à changer. S'il réserve son costume rouge à ses missions avec les Avengers et sa combinaison bleue - qu'il arborait jusqu'alors - à celle des X-Men, il choisit aujourd'hui de ne porter aucun des deux. En lieu et place apparaît un complet bleu-gris léger, dont la facture paraître n'avoir rien à envier - ou si peu - à ceux que les meilleurs couturiers du monde ont confectionné pour leur visiteur, et dont la majeure partie prend désormais la poussière dans ses armoires alors qu'il leur préfère bleu de travail et tee-shirts à l'effigie de l'un ou l'autre groupe de rock démodé. Cette astuce vestimentaire n'étonnera sans doute pas quelqu'un côtoyant régulièrement des personnes qui s'habillent de molécules instables ; il ne s'agit de toute façon que de s'adapter à la situation, de passer une tenue de circonstance.
▬ Stark. le salue-t-il avec juste ce qu'il faut de politesse, d'une rapide inclinaison de la tête. Qu'importe son statut, sa richesse ou son influence : il n'en aura pas davantage de sa part. Ni monsieur, ni courbettes, ni rien de tout cela. J'imagine que ce n'est pas une visite de courtoisie...
Tony Stark ne fait jamais rien sans raison - bien que celle-ci puisse parfois se limiter à son seul amusement. Mais tout le soin qu'il met à entretenir une image nonchalante ne fera jamais de lui l'imbécile qu'il n'est pas. Le simple fait qu'il ait choisi de poster son bateau à l'écart de l'île, dans les eaux internationales et non pas sur leur territoire en est la meilleure preuve qui soit. Mais s'il n'a pas la prétention d'égaler son génie, Scott n'est, lui non plus, pas le dernier des abrutis. Comme le laisse entendre sa présence ici. Sans plus attendre d'y avoir été invité - ne l'a-t-il pas déjà été ? -, il se coule dans l'un des luxueux fauteuils en cuir blanc mis à la disposition des invités du maître de bord, optant pour celui qui lui fait directement face. Mains jointes et jambes croisées, sa posture est déjà celle du parfait petit négociateur, détendu et concentré tout à la fois ; si son vis-à-vis est venu parler affaires, alors c'est ce qu'il aura.
▬ Venons-en au fait. Qu'est-ce que Krakoa peut faire pour vous ?
Ou plutôt, que pouvez-vous faire pour elle ?
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Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Dim 30 Jan - 15:21
Le hors-bord ne revient pas vers le Throartwarbler Mangrove II, nouveau et formidable yacht de Tony Stark. Cela n'étonne qu'à moitié.
Depuis longtemps, les Mutants et notamment les X-Men n'en font qu'à leur tête, en suivant leurs propres règles et en refusant celles des autres. Même les cadeaux sont souvent refusés ; car ils craignent de devoir les payer, plus tard.
Tony s'attendait et, en voyant arriver l'immense navire de Krakoa, sollicite silencieusement FRIDAY pour qu'elle ramène le hors-bord ici. Il s'agirait de ne pas semer ses affaires, quand même. Et, aussi, de ne pas laisser sa technologie chez ceux qui ne sont pas encore officiellement ses amis.
Le Marauder accoste ainsi le yacht, et Scott Summers en émerge pour interpeller directement le maître des lieux. Prévisible.
Mais... peut-être que même Cyclope sera surpris, par la suite.
« Hey, Summers ! »
Un ton enjoué accompagne ces mots, et l'arrivée enthousiaste d'un Tony Stark étonnamment... tactile.
« Quel plaisir de te voir ! De te revoir ! De vous revoir ? Ah, je ne sais plus ! Avec cette habitude de ne se croiser que lors des fins du monde, ou des bagarres avant l'alliance pour stopper une fin du monde, je ne sais plus qui vouvoyer ! Faisons sans, d'accord ? Allez ! »
Sans attendre, sans demander l'autorisation, Tony tombe littéralement sur Scott – il lui saute dessus. Pour une étreinte. Pour un... câlin.
Cela ne dure pas. Cela dure peu ; mais cela existe. Cela surprend. Cela peut être agréable, aussi.
« Ah, sympa'. Merci ! »
L'inventeur lâche Cyclope, et sourit en se détournant de lui. Non sans avoir vérifié, du coin de l'oeil, que le nano-robot qu'il a posé sur le dos de Scott est bien placé ; et indétectable. Le petit engin va rapidement monter vers la peau du Mutant, et s'y glisser dans les premières lames de protection du corps. Pour y disparaître, comme un caméléon.
Tony Stark aime les étreintes, oh oui ; mais il aime surtout s'assurer qu'il maîtrise la situation. Et notamment celle-ci.
« Café ? Tequila ? Soda ? Martini ? Je me sers un thé classé de toute merveille, mais... je comprendrais un autre choix ! »
Tony s'avance vers un bar, situé à proximité. Il comprendrait que Scott souhaite de l'alcool, oui ; il aurait du mal à en servir – mais il le ferait. Il ferait un effort. Quand même.
« Quant à ta demande... bah, d'accord. Ne tournons pas autour du pot, hé ? »
Il se sert son fameux thé glacé, puis tourne un regard amusé vers Cyclope. Amusé et confiant, aussi.
« Tu as raison, Scott : ce n'est pas une visite de courtoisie – mais elle peut le devenir. Ma visite est double. Enfin. Le Tony Stark que tu as devant toi est double, plutôt. D'une part, tu as le formidable Vengeur Rouge et Or, qui s'inquiète un tout petit peu des rumeurs évoquant la présence sur Krakoa de personnes comme Mr Sinistre et Exodus. Tu sais, ces terroristes complètement violents qui ont massacré des gens ; Humains et Mutants. De l'autre, tu as aussi le Président directeur général de Stark Enterprises. Qui voit la commercialisation des médicaments de Krakoa, pour que Krakoa soit acceptée parmi les Nations. C'est très habile, bravo ! Mais... cela va déséquilibrer le marché de la pharmacie, et cela m'interpelle. Scott. »
Son ton se fait plus sérieux, plus direct.
« Je ne viens pas exiger des explications ou demander des comptes. J'ai toujours été solidaire des Mutants, mais j'ai conscience d'avoir fait trop peu pour vous. J'en suis désolé, et je regrette ; mais ça ne change rien. Alors soit. Vous avez votre pays, et vous vous en sortez bien ; super. Mais... est-ce que vous êtes sûrs de ce que vous faites, là ? Je parle autant des rumeurs que des agissements économiques. »
Il souffle, et enchaîne.
« Je viens proposer un partenariat avec Krakoa. Je viens proposer de vendre des médicaments, tous ou certains, afin que le sceau Stark soit aussi dessus. Pour qu'ils passent mieux. Pour que la réputation positive de Stark vous accompagne. Pour vous aider. Et, aussi, limiter la casse dans les économies humaines. »
Mais, enfin, et surtout, récupérer du cash dessus. Il ne le dit pas, mais c'est évident. Tout comme son inquiétude, sincère, sur le déroulé des événements ici – au sein de cette île mystérieuse, qui l'inquiète.
Tony se tait, alors, et laisse Cyclope parler. Il attend sa réaction ; mais aussi les premiers retours du nano-robot. Il sait que ce n'est pas bien, ni sain, ni propre. Mais... qu'importe. Le monde des affaires ne l'est pas, jamais. Le monde tout court non plus.
Tony Stark est un rêveur, un futuriste ; un artisan de l'avenir. Oui. Mais aussi un homme de son temps. Prêt à tout pour le protéger... et y survivre.
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Dim 6 Fév - 6:45
Tony Stark est un individu exubérant. Scott Summers le sait. Le monde entier le sait. Ça ne rend pas la chose plus facile à vivre, lorsque l'on y est soi-même confronté. Avec lenteur mais fermeté, il pose la main sur son torse et le repousse, l'invitant à reprendre ses distances. S'il a subi l'étreinte sans se dégager - et, bien sûr, sans la rendre -, les efforts qu'il est prêt à faire par politesse s'arrêtent ici. D'autant qu'il doute que ce geste soit aussi innocent que son instigateur voudrait le faire croire. Non qu'il ait des raisons de se méfier de lui - ou pas plus de lui que des autres -, mais ce n'est pas comme s'ils étaient amis. Alliés, tout au plus, et encore ; on ne peut pas dire que ça ait toujours été le cas. Et ces relations au mieux neutres qui ont été les leurs jusqu'alors pourraient bien être, de surcroît, réévaluées à l'aune des faits nouveaux que sont la création de Krakoa et l'ouverture de ses frontières à tous les mutants, sans exception. Ou si peu. Aussi, n'étant ni sociable, ni tactile, le leader des X-Men ne voit aucune raison de se forcer à l'être uniquement pour se rendre agréable - pas tant qu'il n'y verra pas plus clair sur ses intentions.
Krakoa a changé beaucoup de choses, et continue de le faire. Ils ne sont pas sans le savoir, et c'est en toute connaissance de cause qu'ils ont mis ce projet sur pieds. Ce n'est que le début, la toute première pierre : si ce qu'ils ont entrepris attise déjà tant d'inquiétude à ce stade, qu'en sera-t-il lorsqu'ils mettront en œuvre leurs prochaines idées ? S'ils ont bien sûr veillé à se tenir informés des réactions qu'ils ont pu provoquer, de l'onde de choc qu'ils ont causé dans le paysage politique, rares sont ceux à avoir pris directement contact avec eux, la plupart préférant les regarder d'un œil suspicieux en alimentant théories et rumeurs. Non qu'ils ne soient pas déjà habitués. Force est de constater que Tony Stark est plus audacieux que la plupart, pour avoir osé venir à leur rencontre - non que ce soit une surprise là encore ; c'est dans son caractère. L'intrépidité, oui, mais aussi et surtout le besoin irrépressible de garder une longueur d'avance - de rester un découvreur, un pionnier. Une dangereuse manie qui lui a pourtant réussi jusque là ; son compte en banque en est la preuve. Quelque chose de nouveau a vu le jour en ce monde. Il ne sait pas ce que c'est, et ça ne lui plait pas, car il n'aime pas ce qu'il ne peut comprendre - ce qu'on ne lui laisse pas même la chance d'étudier. C'est aussi simple que ça.
Et le nano-robot qu'il a implanté n'est qu'une manière pour lui de remédier à la situation - à cette ignorance qu'il ne peut accepter. Sans encore être entré sous la peau, celui-ci s'affole déjà - car avant d'en arriver à ce stade, il est d'abord confronté au tissu que porte son hôte, et ne peut que constater que ce n'en est pas ; ou, tout du moins, qu'il ne ressemble à rien qu'il connaisse, et il en va de même pour ses bases de données. Le vif intérêt de son propriétaire pour leur technologie ne lui a semble-t-il pas suffi à remarquer qu'il en a une première pièce en face de lui.
▬ Whisky, si possible.
Et l'est-ce, oui ? La question mérite d'être posée. Le whisky est - ou plutôt a été - le péché mignon de Tony Stark, son poison de choix. L'information est connue, sans pour autant être répandue. De là à ce qu'il y voie une coïncidence... Et, à défaut d'encore en consommer - rien ne prêtant à croire qu'il ait renoncé à la sobriété depuis -, est-il à tout le moins capable d'en posséder, voire d'en manipuler sans être tenté ? S'il s'arroge le droit de venir tâter le terrain, ce n'est que justice qu'il doive s'attendre à être testé en retour. Cyclope n'est pas homme à s'abstenir d'exploiter une faille dans la cuirasse si on oublie de la lui cacher. De là vient peut-être que rares soient ceux à vouloir s'en rapprocher. Tant pis pour eux.
Visite de courtoisie, tu parles. Comme tout garçon ayant passé sa scolarité à subir les persécutions de ses petits camarades, Scott Summers sait précisément dans quelle catégorie tombe Tony Stark. C'est un poseur, à l'instar de ces athlètes qui misent leur avenir sur leur parcours sportif, sur la blancheur éclatante de leur sourire en face des appareils photos - et qui n'hésitent pas à encastrer ceux qu'ils estiment inférieurs dans leur casier à la première occasion. Qu'il mise sur sa matière grise plus que sur ses performances physiques ne change pas ce profil : ces airs sympathiques ne sont qu'une façade, un vernis pour le grand public. Peut-être pense-t-il en toute sincérité que cela va aider à faire passer la pilule, mais il est plus probable qu'il y soit trop habitué pour encore le remarquer. Entend-il donc les secouer jusqu'à ce que ce qu'il veut tombe de leurs poches comme la monnaie de leur déjeuner ?
▬ Krakoa se targue d'accueillir tous les mutants qui en font la demande, lui répond-t-il en se calant contre le dossier du siège où il a pris place - qui est, il faut bien l'avouer, d'un confort d'exception. Même si cela implique de fermer les yeux sur les fautes passées de certains d'entre eux. Nos lois ne sont pas les vôtres, et aucun pays ne peut poser de bases solides s'il compte déjà des criminels de guerre avant sa création. Il se félicite lui-même de la neutralité avec laquelle il déclame ces explications, preuve qu'il a bien appris sa leçon. Les deux mutants dont il est question se sont montrés d'une aide précieuse dans la fondation de notre pays, et ne nous ont jusqu'alors pas donné de raison de douter de intégrité. Soyez cependant assuré que nous ne manquerons pas d'agir en conséquence si cela devait être le cas à l'avenir, ainsi que pour tout potentiel contrevenant à nos lois.
Si Tony Stark s'inquiète déjà de les savoir sur l'île, il apprécierait sans doute encore moins de les savoir partie intégrante de ce qui lui tient lieu d'ébauche de gouvernement. Cyclope garde donc pour lui cette information ; ce qu'il ne sait pas ne peut lui nuire - et il ne voit pas pourquoi il lui ferait la faveur de lui révéler, de toute façon.
▬ Quant au reste... Il se penche en avant, scrutant son vis-à-vis au travers des verres érubescents de ses lunettes. Connaissez-vous un seul laboratoire qui se soit abstenu de mettre un nouveau médicament sur le marché, s'il pense pouvoir en tirer profit ? Pensez-vous qu'ils se soient arrêtés pour se poser des questions, pour se demander s'ils allaient causer du tort à leurs concurrents ? Lentement, il lève la main et pointe sur lui son index. Vous-même, vous arrêtez-vous de partager vos découvertes avec le monde par... Quoi, peur de l'argent que d'autres pourraient perdre à cause de vous ? Il se laisse retomber contre l'épais coussin du fauteuil. Excusez-moi d'en douter, mais le genre de somme que l'on trouve sur votre compte en banque n'est pas de celles que l'on obtient avec des bons sentiments. Il réajuste l'acier de ses montures. Nous le faisons car nous le pouvons. C'est aussi simple que ça. Et sauf votre respect... Même si vous estimez que c'est loin derrière vous, je ne suis pas sûr que le soutien d'un ancien marchand d'armes nous aide à avoir meilleure presse.
Sans parler de sa propre réputation, qui, si elle est majoritairement positive ces jours-ci, ne l'a pas toujours été - et il n'en faut pas beaucoup pour que son passé sulfureux ressurgisse dans les mémoires. Ce ne sont que les raisons les plus évidentes ; les plus avouables, peut-être. Il les estime suffisantes, mais se tient prêt à enfoncer le clou si nécessaire - si l'Homme de Fer revient à la charge. Ils n'ont pas besoin de lui ; ils n'ont besoin de personne, c'est le but premier de la démarche. Si c'est son seul angle d'attaque, la discussion risque de tourner court. Il y aurait presque de quoi s'offenser qu'il n'ait pas cherché plus loin - pas réfléchi davantage - avant de venir leur parler... À moins que ce ne soit qu'une vaste fumisterie, sans autre but que d'obtenir plus de détails sur ce qui se cache sur leurs terres. Tout est possible.
Si Scott accepté - supporté - l'accolade, ça ne fait pas d'eux des amis pour autant, non. Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près ; à Tony Stark de voir où il veut se placer. Personne ne choisira pour lui.
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Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Dim 6 Fév - 21:50
Scott Summers tire à balles réelles.
Bien. Tony Stark s'y attendait – et il n'est pas déçu. Même si une part de lui aurait aimée que cela se passe mieux ; plus souplement, plus doucement. Mais non, hé.
Depuis quand l'inventeur a quelque chose de simple, n'est-ce pas ? On se comprend bien. Même avec Cyclope : ils parlent le même langage. Ils sont dans la partie. Hélas, pas dans le même camp.
« On the rocks, ou non ? »
Un sourire doux accompagne ses mots ; mais ce n'est qu'ironie. Tony sait. Il sait très bien pourquoi le Mutant a commandé un whisky – comme provocation. Comme pique. Comme tacle.
Ce n'est pas beau ; mais c'est efficace. De bonne guerre. Bien qu'il se surprend, encore, à être tellement crispé en manipulant la carafe de whisky, bien âgé, bien conservé. Il fait avec, cependant. Il sert, idéalement ; et achève de servir, sur les consignes de Cyclope, avant de lui amener lentement son verre.
« Tenez, mon cher. »
Un clin d'oeil provocateur accompagne ses mots, alors que Tony l'amène à Scott... mais s'arrête, juste avant de le lui tendre. Il mène alors le verre à son nez, fait tanguer le précieux liquide ambré. Il sent. Une part de lui tremble ; se crispe, hurle. S'emporte. Veut boire. Doit boire. Est prêt à tout pour boire. Mais.
« Formidable ! Vous m'en direz des nouvelles. »
Mais l'inventeur se fait violence, énormément, et tend finalement le verre à Cyclope. Il le lui donne. Après avoir prouvé que oui – la pique de Scott a été comprise ; mais il est au-delà. Mais il est supérieur.
Mais il est Tony Stark. Il est au-delà. Et puis c'est tout !
« Ah. Je vois. »
Il vient se placer en face du Mutant, qui s'assoit dans un canapé confortable. Il a raison, c'est là pour ça. Mais Tony se glisse donc en face, debout. Les bras croisés. Les jambes croisées, aussi. Une épaule calée contre un mur, en équilibre. Classe. Conquérant. Patriotique ; comme Cap'. Ouais. Un peu. Comme Cap'.
« Bon... oui, j'entends. J'entends tes mots, Scott. Je sais que je n'y échapperais jamais, aux piques sur l'ancien marchand d'armes. Et c'est juste. Et c'est légitime. Oui, je l'ai été. Oui, j'ai fait cela. Oui, qu'importe le nombre de fois où j'ai fait autrement, où j'ai fait mieux, où j'ai sauvé ou aidé le monde ; qu'importe tout cela, cela demeurera. Oui. J'ai été marchand d'armes. Je le regrette, et je le regretterais toute ma vie ; mais c'est vrai. Je l'ai été. Ouais. Je... te remercie de prouver que, même si vous vous dites Homo Sapiens SUPERIOR, les Mutants continuent de garder... ce soupçon d'humanité, qui vous ramène aux manœuvres les plus basses et tièdes des Humains. C'est beau, de conserver ce lien. Bravo et merci. »
Sa voix est calme, posée ; mais les mots sont secs, oui. Et mérités, selon lui.
« Maintenant... okay. Okay, je vois. Je comprends, hein. Je comprends que, pour créer Krakoa, vous... n'ayez pas voulu faire la fine bouche, hé ? Oui, je comprends. Essex dispose des connaissances génétiques pour asseoir votre organisation. Exodus a la puissance nécessaire pour construire plus vite. Je comprends, oui. Hé, après tout, même mon pays a fait de même, hein ! Nous avons aussi accueilli des criminels, des anciens criminels, pour récupérer leurs capacités afin de nous aider à façonner le pays. Ouais. Nous aussi avons fait ça. … avec des anciens Nazis. »
Ses paupières se plissent, alors que le message est clair. Oui, Tony comprend. Oui, de telles choses se font. Mais... cela ne finit jamais bien. L'Histoire ne dresse jamais une bonne image de ceux qui collaborent avec les monstres ; même pour créer le meilleur.
Que cela soit dit.
« Quant au reste... oui, je vois. Vous pouvez. Donc vous le faites. Et qu'importe le reste ! Soit. Cela se comprend. Cela s'entend. … pour une approche de prédateur, de destructeur. De tyran. »
Il souffle, et hausse les épaules ; taquin.
« Allons, Scott. Allons ! Je n'ose penser que des gens aussi intelligents que vous, que des êtres tellement supérieurs à nous sur tant de plans... Oui, je n'ose imaginer que les plus grands Mutants de l'Histoire envisageraient sérieusement d'anéantir l'économie mondiale, non ? Car, après tout... si l'économie s'écroule, comment Krakoa pourrait-elle poursuivre, aussi ? Actuellement, vous achetez – ne nous mentons pas – vous achetez votre existence officielle en monnayant votre statut, contre vos médicaments. Super stratégie. Mais. Si l'économie s'écroule. Si la finance se crashe. Pourquoi est-ce que les pays continueraient de vous acheter vos médicaments ? Avec quel argent ? Non, mon cher. Si le système capitaliste s'écroule... vous serez responsables. Et les Humains ne voudront plus vous acheter – mais vous envahir. Bien sûr, vous pourrez vous défendre ! Mais... pourrez-vous vous défendre, contre toutes les armes que nos formidables esprits destructeurs ont créé ? Mais tu sais... je ne suis qu'un ancien marchand d'armes. Qu'est-ce que je sais, au fond, de notre potentiel de destruction ? »
Un gloussement amusé accompagne ses mots. Amusé. Mais sec, aussi.
Comme la discussion. Comme leur échange. Comme il s'y attendait !
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Jeu 10 Fév - 9:52
▬ Sans, merci.
Cyclope n'a pas la prétention d'être fin connaisseur, mais en sait assez pour savoir qu'un bon whisky s'apprécie non-dilué - et il s'imagine mal Tony Stark achetant des bouteilles bon marché à la supérette du coin. Depuis sa place, il apprécie les petits détails qui parsèment les gestes du riche chef d'entreprise ; les tics nerveux, les symptômes du manque. Et s'il s'efforce d'en sortir la tête haute, d'exorciser à nouveau ses vieux démons, il est clair que ces années de sevrage ne l'ont pas encore emmené au bout du sentier de la guérison. Tout cela, le leader des X-Men l'apprend, et entend en tenir compte pour la suite de cet entretien, qu'il se prépare à diriger en conséquence. Ce n'était pas tant une provocation - encore que - qu'une manière de le jauger, de se faire une idée de son comportement dans une posture délicate, de voir comment il réagit face à un problème personnel, intime. Ainsi lui sera-t-il facile de discerner les moments où il parle en son seul nom de ceux où il pense défendre l'intérêt commun ; c'est une donnée précieuse. Dont l'acquisition n'est pas sans sacrifier toute la chaleur qu'ils auraient pu mettre dans cet échange, fut-elle artificielle, mais il estime que le jeu en vaut la chandelle. Au moins est-il aussitôt clair qu'il ne se laissera pas faire. Et Krakoa non plus.
S'emparant du verre, Scott y fait doucement tanguer le liquide ambré, s'absorbant un instant dans la contemplation du reflet que lui renvoie celui-ci. Il ne cesse pas pour autant de prêter attention à ce qui l'entoure - au moindre détail. Pas par méfiance ; simplement parce que ça a toujours été sa façon de procéder. Parce que le plein usage son pouvoir dépend de sa capacité à connaître son environnement tout entier d'un simple coup d’œil, et qu'il ne sait jamais quand il pourrait en avoir besoin. De la même manière que les anciens militaires guettent le moindre bruit rappelant un tant soit peu une détonation, il vit dans l'attente du danger - des signes de violences à venir.
Il porte le breuvage à ses lèvres. Si ce premier échange n'a pas lieu sous les meilleurs auspices, il doute que le PDG de Stark Unlimited en soit au point de vouloir l'empoisonner - pour le moment. Et puis, les personnes comme lui ont des gens pour ça.
▬ Fameux, en effet. convient-il après avoir avalé une première gorgée. Sans attendre, il réplique : Je comprends que vous préféreriez éviter de ressasser cette époque... Mais j'ai bien peur qu'on doive tous vivre avec le poids de nos erreurs, voire parfois de celles des autres. Après tout, on continue de nous blâmer, de nous stigmatiser pour des incidents survenus il y a des années, des choses sur lesquelles nous n'avions aucun contrôle. Il hausse les épaules, placide. Il est presque rassurant de constater que nous ne sommes pas les seuls pour qui le monde n'oublie pas.
Et de reprendre une lampée de la boisson qui lui a été offerte, avant de poser son verre sur la petite table disposée à leurs côtés. Les mains libres, il les joint désormais et se penche en avant, pointant ses verres écarlates - et l'arme qu'ils dissimulent - vers Tony Stark. Sans doute y a-t-il quelque chose d'un rien déconcertant à se dire qu'un regard un peu trop appuyé peut équivaloir une menace de mort.
▬ Et après tout ce temps à être persécutés... Ce n'est que bien normal que nous ayons fini par en tirer des leçons, vous ne croyez pas ? Nous avons passé tellement de temps à faire en sorte de vous ressembler assez pour se fondre dans la masse, pour ne pas attiser votre méfiance... Tout en essayant d'être meilleurs que vous ; de ne pas répéter vos erreurs. Au final, nous nous sommes simplement rendu compte que ces deux objectifs n'étaient pas compatibles. Qu'il était utopique de penser que l'on pouvait ne garder que le bon sans rien prendre du mauvais. D'une certaine manière, l'on peut dire que nous avons appris des meilleurs.
Pendant une seconde, un rictus étire le coin de ses lèvres. En son for intérieur, il n'est pas sans se dire que Stark peut s'estimer heureux de l'avoir rencontré lui plutôt que Magneto ; son petit cours d'histoire n'aurait, pense-t-il, pas manqué de susciter une réaction un peu trop vive à son goût. Contrairement à ceux qui se plaisent à invoquer de tels parallèles pour leur seul effet choc, son analogie n'est pas entièrement dénuée de sens - mais ça ne veut pas dire qu'il fait bon la partager à voix haute.
▬ Je comprends que ce soit difficile à concevoir pour vous, mais Krakoa n'a pas besoin d'argent. À vrai dire, il n'a pas cours sur l'île. Bien sûr, nous trouvons des manières de dépenser celui que nous récoltons grâce à ces transactions, mais les fortunes combinées de certains de nos plus généreux donateurs nous mettent déjà largement à l'abri du besoin. Et même si, Dieu nous en préserve, nous venions à manquer... Seriez-vous vraiment surpris d'apprendre que nous avons les moyens de créer de l'or et du diamant ?
Le Professeur X en personne, assez riche pour ouvrir grand les portes de son manoir à des dizaines d'étudiants à titre gracieux et entretenir ses installations. La colossale fortune familiale des Worthington. Le coffre sans fond du Club des Damnés. Même des anonymes comme Mystique ou Wolverine étaient parvenus à accumuler un joli pécule, après des années de mercenariat hautement spécialisé. La vérité, c'est que Tony Stark ne sait pas de combien ils disposent - qu'il n'a aucun moyen de le savoir. Et peut-être est-ce ce qui l'inquiète. Comme tout le reste de ce qui l'entoure, les finances de la nouvelle nation sont opaques. Craindrait-il de les voir s'étendre sur d'autres secteurs, qu'ils finissent par lui faire de l'ombre ? Si ce n'était que ça, c'en serait presque touchant.
▬ Que nous puissions cohabiter était le rêve de Charles Xavier, reprend-t-il, la mine grave, le verbe solennel. Ce rêve est mort en même temps que les seize millions de mutants qui vivaient à Genosha. Et encore une fois quand le million restant a été effacé par votre Sorcière Rouge. Et une de plus quand vos machines de guerre ont essayé de finir le travail en traquant et tuant les derniers d'entre nous, ont détruit l'unique sanctuaire que nous ayons jamais eu pour la dernière fois. Il a bien mérité d'enfin reposer en paix. Il relève les yeux - et alors que Tony Stark pourrait s'attendre à voir la fureur déformer ses traits, il n'en est rien. Il est parfaitement calme, presque trop, au point que c'en soit effrayant ; il n'y a aucune place pour le doute dans son discours, pas l'ombre d'une hésitation. Désormais, nous sommes réveillés. Et nous ferons ce qu'il faut pour survivre. Tant pis si ça ne plait pas. Tant pis pour les plate-bandes que l'on foule et les egos que l'on froisse. Nous avons proposé quelque chose, il appartient au monde de l'accepter ou pas, mais nous continuerons quoi qu'il en soit. Nous ne ferons plus de compromis.
Soudain, il retire ses lunettes... Et, extirpant un mouchoir de sa poche, s'applique à les nettoyer comme si c'était parfaitement normal, sans qu'aucun rayon mortel ne jaillisse de ses yeux. Lorsqu'il les relève vers son interlocuteur, seul un point rouge incandescent brille au fond de son regard, minuscule et pourtant bien suffisant pour inspirer la peur - peut-être plus encore qu'une rafale incontrôlable.
▬ J'apprécie votre sollicitude, mais rassurez-vous : je n'ai aucun doute quant à notre capacité à nous défendre si nous sommes attaqués. Je dois cependant raison sur un point : l'humanité a rarement été aussi inventive que pour nuire à son prochain. Nous en savons quelque chose. Alors non, en effet, nous ne connaissons pas en détail votre potentiel de destruction, comme vous dites... Il replace nonchalamment ses lunettes et récupère son verre de la même main. ...Mais vous auriez tort de penser connaître le nôtre.
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Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Sam 12 Fév - 13:25
Tony Stark n'a pas bougé.
Bras croisés. Jambes croisées. Épaule calée contre un mur. Torse bombé. Menton redressé ; fier. Comme Cap'.
Il écoute Scott Summers durant toute sa réponse – ses réponses, plutôt. Car elles sont multiples, et riches ; bien plus qu'on ne peut le penser. Tout ceci est une partie d'échecs. Une guerre stratégique, où les mots remplacent les coups directs ; pour l'instant.
Volontairement, l'inventeur conserve le silence après que Cyclope arrête. Pour marquer le moment. Pour marquer.
Pour créer le malaise.
Pour signifier clairement le choc, que tout ceci provoque chez Tony. Même s'il finit bien sûr par reprendre la parole... dans son style si particulier.
« Waow. »
Sa voix est calme, posée. Son visage est fermé, figé. Sous contrôle. Entièrement. Ce n'est pas son premier rodéo.
« J'avais bien compris que le rêve de Charles Xavier était... bon, je n'aurais pas dit mort, hé. Mais endormi, plutôt. Car n'est pas mort celui qui à jamais dort. Hé. »
Et une référence à Cthulhu, une ! Il pourra s'en vanter auprès de Hank Pym. Si jamais il le revoit, un jour.
« Bref. J'avais bien compris que le rêve de Charles était mis de côté. Mais... ah. Quand même. Mais je ne pensais pas que vous l'aviez troqué pour celui de Magneto. »
Ses paupières se plissent, alors que ses yeux se font plus perçants.
« Voire celui d'Apocalypse, en fait. Car, si j'ai bien suivi, vous agissez ainsi... car vous le pouvez. Car vous en avez assez de souffrir – et ça, je peux comprendre. Je l'ai déjà dit, je regrette de n'avoir pas fait assez ; mais c'est ainsi. Oui, vous avez souffert. Oui, cela a été injuste. Oui, une telle réaction de rejet d'autrui est compréhensible. Mais non... ça ne me semble pas une bonne idée. »
Il se redresse. Autant parce qu'il n'arrive pas, jamais, à rester figé longtemps. Que parce que cette fichue position à la Cap' fait mal, bon sang.
« C'est une politique de terre brûlée. C'est moi je décide que c'est comme ça. Je comprends, hein ! Moi-même, j'ai été comme ça ; tellement, tellement souvent. Mais... ça a donné quoi ? Une telle attitude, c'est une réaction de dominant ; de puissant. De brute. »
Les mots sont durs, audacieux. Mais la situation l'est devenue aussi. Malheureusement.
« Krakoa, actuellement, me fait penser à l'Amérique de l'après Deuxième Guerre Mondiale. Vous avez le pouvoir. Vous avez la puissance. Vous avez la force, ouais. Et vous vous êtes prouvés que vous pouvez faire ce que vous voulez – car vous pouvez éteindre la moindre opposition ; vous l'avez fait, hé. Ouais, super. Et après ? Après... après, le monde a eu l'URSS. Un équilibre ; et ça a mené l'Amérique à menacer la paix et la survie sur Terre... bordel, pour quoi ? Une foutue baie à Cuba ? Même un cigare ne vaut pas une bombe A, hé ! Mais bref. Krakoa a le pouvoir de faire ce que vous voulez, et vous avez la force pour éteindre ceux qui seraient en désaccord. Et vous avez, hélas, le passé pour justifier de faire ce que vous voulez. Super. Mais... est-ce que ça suffit ? »
Tony s'avance lentement sur le pont du bateau, les mains dans le dos. Pour occuper ses doigts, par de sombres montages manuels afin de chasser l'envie d'alcool ; déjà parce que ses yeux ne cessent de revenir au verre de Scott. Ouais. Toujours.
« Vous êtes des Mutants ; mais vous êtes surtout des X-Men. Des héros. Sauf que là... ben c'est pas une attitude de héros. C'est une attitude de dirigeant politique. C'est ce que vous voulez ? C'est ce que vous voulez être ? Vraiment ? Je ne suis pas sûr. Notamment parce que je l'ai fait... j'y ai joué, hé. Et ça s'est tellement mal passé que, hein, je préfère avertir. Ça ne va pas bien tourner, Scott. Malgré vos réussites. Malgré vos exploits. Malgré vos miracles. Si vous la jouez perso'... ben ça se retournera contre vous. Vous tiendrez, sûrement ; mais vous ne tiendrez pas éternellement. Vous êtes en voie de devenir le nouvel ordre dirigeant. Mais que se passera-t-il, quand ceux que vous étiez arriveront ? Les fauteurs de troubles. Ouais. Il y en aura. Il y en a toujours. Et la force ne les éteint pas, jamais. Au contraire, elle les fait naître. Alors... je te le demande, sincèrement. »
L'inventeur s'arrête devant Cyclope, et sourit doucement.
« Je suis ravi que Krakoa existe. Je suis ravi et épaté que tes pouvoirs soient sous contrôle – même si j'aurais aimé que tu me le dises gentiment, plutôt que de me le montrer pour prouver votre force. Hé, j'ai couché avec Emma ; je sais que les Mutants peuvent nous tenir par les parties sensibles, hein. Bref. Scott, je te le demande. Est-ce vraiment ce que vous voulez ? Est-ce ainsi que les héros que vous étiez veulent devenir ? Passer des X-Men... à la survie du plus fort, d'Apocalypse ? Ouais, vous imposez votre présence – et ça se comprend. Mais hé... l'exemple d'Israël vous donne vraiment envie, au fond ? »
Le coup est rude, et polémique ; mais vrai. Israël existe, et c'est bien ; et il le faut. Mais le pays ne sera jamais en paix, au vu de ses conditions de naissance et de sa politique.
Est-ce ce que Krakoa veut ? Est-ce ce que les Mutants veulent vraiment ? Tony en doute. Et... il espère qu'il a raison d'en douter, en fait.
Car si ce n'est pas le cas... alors, l'objet de sa venue sera différent. Ce ne sera plus pour aider des alliés. Mais analyser, définitivement, une menace. Qu'il faudra bien finir par abattre, un jour. Aussi déchirant que cela soit.
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Ven 4 Mar - 16:06
▬ C'est un compromis. assène un Cyclope impassible. Et si cela peut laisser à penser qu'une partie du rêve de Xavier survit à travers leur nouvel idéal, ça n'est pas le cas - ça ne peut pas l'être, car il ne peut coexister avec un axe guerrier. Et c'est le dernier que nous ferons.
Ce rêve a souvent été malmené, parfois même crucifié - mais jamais encore il n'avait été mis à mort, et il ne s'en relèverait pas. D'une certaine manière, c'était un mal nécessaire, un sacrifice sur l'autel de la survie. La dernière goutte dans la coupe des amertumes, celle qui la ferait enfin déborder. Pour en arriver là, ils ont dû renoncer à qui ils étaient ; la raison d'être des X-Men a elle-même cessé d'exister. Ce n'est que bien normal qu'il leur faille se construire une identité - ensemble. Loin de l'humanité, loin de ce monde qui n'a jamais voulu d'eux et auquel ils sont las d'essayer de s'intégrer. Ils en ont désormais un à eux, et il s'appelle Krakoa. Et ce n'est encore qu'un début.
▬ Pour quelqu'un qui se vante d'être si bien renseigné, on ne peut pas dire que vous connaissiez Apocalypse.
Et il en sait quelque chose, pour l'avoir littéralement eu dans la tête à une époque. Ces événements ne datent pas d'hier, mais il ne pourra jamais oublier : il lui arrive encore de cauchemarder à ce sujet. Mais faut-il réellement s'étonner qu'ils ne soient pas plus au fait d'une menace mutante que de ceux censés être leurs alliés ?
▬ Je vais vous faire un cours de rattrapage. dit-il en manipulant son verre, faisant lentement remuer l'alcool qu'il contient. Apocalypse prône la survie du plus fort, même parmi les siens. Il estime que les faibles n'ont pas leur place à ses côtés. Mutants, humains, peu importe. Ça, et bien sûr... Conquérir le monde. Il s'interrompt, fixe Tony en silence - assez longtemps pour que ce soit dérangeant. Si c'était notre objectif, je pense que vous seriez déjà au courant. Posément, il reprend une gorgée. Krakoa est pour tous les mutants. Sans exception. Sans distinction. Notre passeport est notre code génétique. Si vous en connaissez, n'hésitez pas à les inviter à nous rejoindre. Ils seront les bienvenus. Peu importe qui ils sont, peu importe d'où ils viennent. Notre sol est leur droit de naissance.
Prédicateur, Tony Stark n'a pas mâché ses mots, sans doute dans une tentative de le déstabiliser - ce serait de bonne guerre - ou peut-être, qui sait, de provoquer une crise de conscience. Qu'il mentionne avoir entretenu une liaison avec Emma pourrait difficilement être considéré comme anodin. Pourtant, Scott reste imperturbable, refuse de céder à ces provocations. Car le riche entrepreneur n'a certainement pas l'habitude de laisser indifférent ; d'être négligé, ignoré - et c'est encore le pire affront qu'on puisse lui faire, estime-t-il. Qui irait placarder son nom en lettres majuscules sur tout ce qu'il détient - et Dieu seul sait que ça inclut beaucoup de choses dans son cas -, si ce n'est quelqu'un qui a désespérément besoin d'attention ? Et cette reconnaissance, il ne l'obtiendra pas de sa part. Car ce n'est pas un homme qu'il a en face de lui ; c'est un pays tout entier. Et qu'il n'est rien à l'échelle d'une nation. Ni lui, ni sa fortune, ni tout ce qu'il pourra jamais posséder.
▬ Vous savez, Stark, nous avons tout essayé. Il repose son verre sur la table - vide - après une dernière gorgée de whisky. Nous avons discuté. Nous avons négocié. Nous avons supplié. Rien de tout ça n'a marché, et ce pendant des années. Alors oui, nous avons fini de marchander. Nous nous sommes finalement rendu compte que nous ne devrions pas avoir à négocier notre droit d'exister. Pas plus que celui d'avoir un endroit - un seul - sur cette planète où nous pouvons vivre en paix, selon nos propres lois. Est-ce si difficile à comprendre ? Toujours aussi détendu, croise les jambes et joint les mains en pyramide. Sa tête penche sur le côté de quelques degrés. Et le fait est que ça fonctionne, même s'il est tragique qu'il faille avoir l'air inquiétants, selon vos standards, pour que vous vous intéressiez à nous. Où étiez-vous, quand nous étions sur le point d'être exterminés ? En revanche, quelques petits changements et vous voilà à notre porte.
Ses lunettes ont cela de gênant qu'elles sont d'un rouge si intense, si opaque que l'on ne sait jamais quand elles contiennent un tir sur le point de partir ; pas avant qu'on commence à en observer le rayonnement - qu'il soit déjà trop tard. Avant cela, on ne peut qu'espérer. Peut-être Tony Stark pense-t-il que ses capteurs et autres dispositifs lui signaleront un soudain pic d'énergie si cela devait arriver ; qu'il pourra grâce à eux réagir à temps pour se défendre. Il se tromperait - mais il serait normal de le penser. Car il n'y a aucun doute quant au fait qu'il soit venu protégé ; juste au cas où.
▬ Alors oui, reprend-t-il d'une voix calme - tellement calme qu'elle paraît de plus en plus angoissante. Nous avons fini de demander. Maintenant, nous prenons ce qu'on estime nous revenir de droit. Pas plus. Pas moins. Car nous savons désormais que nous n'aurons jamais rien si on attend qu'on nous le donne. Qu'on préférera nous arracher le peu qu'il nous reste. Ça a assez duré. Il n'y aura pas de retour en arrière. Et maintenant que vous connaissez nos positions, Stark, ma question est la suivante... Il porte la main à ses lunettes et ajuste leur position avec une lenteur calculée, millimétrée. Est-ce que vous êtes réellement là pour nous aider, comme vous osez le prétendre, ou juste pour nous dire quoi faire, comme tous les autres avant vous ? Parce que laissez-moi vous dire une bonne chose... Ses mâchoires se crispent finalement, durcissent d'autant son expression alors que la colère point dans sa voix. J'en ai plus qu'assez que l'on me dise qui je suis censé être.
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Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Lun 7 Mar - 13:39
Tony Stark reste silencieux.
Alors que Scott Summers parle. Alors qu’il répond. Alors qu’il avance ses arguments. Ses pièces. Car tout ceci, il ne faut pas s’y tromper, est une partie ; un jeu d’échecs. Similaire à ceux non pas qui déterminent le vainqueur d’un tournoi familial – mais aux oppositions qui actent le destin du monde. Rien de moins.
Tony Stark reste silencieux, oui.
Et cela est étonnant, le connaissant. Et cela lui est douloureux, déjà.
Douloureux parce qu’il n’y est pas habitué, et il n’aime pas cela ; le silence. Le mutisme. L’attente. La patience. La soumission. Au moins à la parole de l’autre. Au temps de parole de l’autre. Il déteste cela.
Mais il le fait quand même.
Car… car les mots de Scott Summers le touchent. Durement. Parce qu’ils sont vrais. Parce qu’ils résonnent en lui. Oh, l’inventeur n’est pas en accord avec tout, de loin pas ; mais bien des passages ont du sens. Et, surtout, les discrets missiles de Cyclope atteignent leurs cibles. Comme sa formidable vision-laser. Evidemment.
« Mmh. »
Un léger souffle s’échappe des lèvres de Tony, toujours posté – toujours figé devant le Mutant. Son visage demeure calme, strict ; en contrôle. Mais son cœur… son cœur s’anime, alors qu’il ordonne ses mots. Ses réponses.
Sa réplique.
« Je… ne suis pas du genre à dire quoi faire. Enfin. Si. Je suis totalement du genre à dire quoi faire. Je suis définitivement quelqu’un qui va constamment dire aux autres quoi faire, car je pense – je sais avoir raison. Neuf fois sur dix. Neuf fois et demi sur dix. Et encore, un petit dix. Mais… hrm. Mais j’entends ce que tu dis, Scott. J’entends… et je me demande tout simplement comment je réagis, moi. Comment je réagis, quand quelqu’un vient me dire quoi faire. Surtout alors que je commence à peine à me développer. Et en fait… je sais. Je sais comment je réagis. Je sais ce que ça fait. Quand mon… quand Howard Stark est mort, et que j’ai récupéré son entreprise, bien des gens sont venus me voir ; pour me dire quoi faire. Avec toujours de bons conseils – pour eux. Ouais. J’ai détesté ça. Et j’ai réagi comme je savais le faire : je les ai envoyés bouler. Bon, haha, j’aurais pu y mettre les formes – ça m’aurait évité des bisbilles sévères avec Obadiah Stane et Justin Hammer. Mais bref. Alors que je commençais. Alors que je sortais enfin de mon cocon. Alors que je me développais enfin. Des gens sont venus me dire quoi faire ; et j’ai détesté ça. Et je les ai rejetés. Alors… ouais. Oui, Scott. J’entends ce que tu dis – et je peux te l’assurer. Là, aujourd’hui, maintenant : je ne viens pas te dire ce que vous devriez faire. Je ne viens pas non plus vous menacer. Je ne serais pas dans ce formidable ensemble de vêtements italiens, si doux et élégants ; mais avec bien plus de métal, sur moi. »
Son armure Modèle 51 peut s’activer d’une pensée. Les nano-machines dans son bracelet peuvent se disperser et le recouvrir en cinq secondes. Mais bon. La phrase est trop belle pour ne pas la dire.
« Je suis venu vous proposer de l’aide – mais tu refuses, au nom de Krakoa. Soit ! Je trouve ça dommage… mais soit. Par contre, du coup, je me permets : je suis venu t’avertir. »
Un sourire amusé accompagne ses mots. Pleinement paradoxal, et déplacé vu les paroles de Tony ; et c’est voulu.
Il se reprend. Il se reprend, en reprenant le contrôle.
« Ce qui n’est pas une menace, hein ! »
Il se détourne de Cyclope, et retourne… vers le bar. Vers les bouteilles d’alcool. Vers les tentations, vers ces adversaires si charmantes.
« Mais un avertissement. Amical. »
Tony tourne le dos à Scott, alors qu’il s’affaire avec plusieurs bouteilles. Il en ouvre, en rebouche plusieurs. Il prépare quelque chose.
« Tu me l’as dit : vous prenez ce que vous estimez vous revenir de droit. Okay. Vous le faites car vous avez tout essayé pour être acceptés, et ça n’a pas pris. Okay. Vous en avez assez qu’on vous dise quoi être. Okay. Mais… »
Il tourne son visage vers Cyclope, et forme un sourire plein de mordant.
« Outre le fait qu’une telle attitude n’a rien de pacifiste, et préfigure un positionnement géopolitique finalement assez proche de la Corée du Nord… Je me permets, hein. Vous prenez ce qui vous revient de droit ? Mmh-mmh. Autant je te suis sur Krakoa, mais… et ça ? Mmh ? Ca, oui ? »
Il libère une de ses mains, et désigne les hauteurs ; le ciel. Les étoiles. La Lune. Evidemment.
« Magneto a fait un super discours, et votre service de comm’ est top, vraiment – tu applaudiras Sage pour moi. Je m’en veux toujours de ne pas l’avoir débauchée du Club des Damnés, où je la croisais. Dans les cercles softs, bien sûr. Mais Scott… vraiment ? Tu considères, vous considérez que la Lune vous revient de droit ? Et si oui… tu t’entends ? »
Il retourne aux bouteilles, et poursuit.
« La Lune, Scott. Notre satellite. Notre astre. La… source de tant d’oeuvres, de poèmes, de rêves. La Lune ! Vous entendez prendre la Lune ! Je ne vais pas rentrer dans les détails juridiques, car la Lune est un patrimoine de l’Humanité – et oui, la question de votre lien avec l’Humanité se pose. Mais Scott… la Lune, sérieusement ? C’est une provocation. Vous faites de la provocation. Pourquoi, en fait ? Car vous pouvez le faire ? Vous le faites car vous pouvez le faire ? Vous voulez éclabousser le monde de votre grandeur ? Wow. »
Tony hausse les épaules, puis se retourne enfin. Il ne suffit que quelques pas pour rejoindre Cyclope, et lui tendre un cocktail. Aux forts relents d’alcool. Cela a dû être une torture, pour Stark, de formaliser une telle boisson, avec tant d’alcools ; et sans céder. Mais il n’a pas cédé.
Et s’il offre un immense sourire au Mutant, il sait aussi que Scott Summers comprend – c’est un signe. Tony ne cédera pas. Tony ne cédera plus. A rien. Ni personne.
« Tiens, tu m’en diras des nouvelles. »
Il sourit, puis recule.
« Si tu veux mon avis, et je vais te le donner quand même… tout ça, c’est une provocation de trop ; inutile. Trop brutale. Trop agressive. Mais… Mais peut-être que c’est… un conseil ? Ah, peut-être. »
Il hausse les épaules, avec le sourire fier du gamin prêt à lâcher sa bombe.
« Un conseil d’un allié. Un conseil d’un ami. Un conseil d’un soutien. Mais oui, tiens. Comment va Victor ? Et ça fait quoi, en fait, d’être allié à la Latvérie, et à un tyran qui a régulièrement essayé de contrôler le monde ? »
Tony Stark plonge un regard terriblement acide sur les lunettes de Cyclope, alors qu’il révèle être informé de ce secret encore bien gardé.
« Bon, après, tu me diras… Victor doit avoir de quoi parler avec Apocalypse. Et Magneto. Et Exodus. Et… beaucoup d’autres, qui siègent à votre… comment vous appelez ça ? Ah, oui. Le Conseil. Silencieux. »
Deuxième bombe, avec cette révélation de sa connaissance de l’organe politique interne mais discret de Krakoa. Son sourire s’élargit, alors qu’il vient assoir une fesse sur une rambarde du bateau.
Tout, dans son attitude, semble envoyer un message à Cyclope. Bien joué pour les missiles, dit-il ainsi. Mais je sais faire aussi, p’tit gars !
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Mar 12 Avr - 18:58
Tony Stark semble avoir compris. Du moins, c'est ce qu'il prétend - mais ses paroles prennent rapidement une autre direction. Cyclope grince des dents.
▬ Un conseil, Stark. La prochaine fois que vous ferez semblant d'avoir de la compassion pour quelqu'un, éviter de leur rappeler que vous pourriez avoir une arme à la main. Je sais que vous ne pouvez pas vous en empêcher, les vieilles habitudes ont la peau dure, mais pendant une seconde, j'aurais presque pu croire que vous étiez capable de penser à quelqu'un d'autre que vous.
Presque. Car plus que futuriste, Tony Stark est un nombriliste convaincu, et ça n'a rien de nouveau. Qu'a-t-il jamais fait qui ne soit pas dans son intérêt, directement ou non ? Même ce qui aurait dû être un sacrifice finit par tourner en sa faveur. La reconnaissance, il l'attend moins pour ce qu'il a fait que pour ce qu'il n'a pas fait, et cela en dit déjà long. Et dire que c'est à lui qu'ils doivent d'avoir encore un monde. Mais n'est-ce pas là tout le problème, au fond ?
▬ De l'aide ? Et de quelle aide est-ce qu'on parle, exactement ? Accepter d'aider à vous enrichir, ou... Ou quoi, au juste ? L'argent que vous rapportent les enfants que vous envoyez miner vos métaux précieux ne suffit plus, il vous faut aussi le nôtre ?
Le genre de scandale dont les compagnies comme la sienne sont régulièrement la cible. Qu'il s'empressera de démentir, bien sûr - mais qui laisse des traces. Et quand on est à la tête d'un tel empire, peut-on vraiment prétendre savoir ce qu'il se passe dans chaque recoin de celui-ci ? Il y aura toujours un doute, même s'il n'en est pas à l'origine, et c'est le genre d'incertitude qui empêche les gens comme lui de dormir la nuit - si tant est qu'ils aient un semblant d'âme. Quant à savoir si c'est son cas, Scott ne devrait pas tarder à pouvoir le vérifier.
▬ Ne me faites pas rire, Stark. crache-t-il avec aigreur lorsque le sujet de la Lune vient sur le tapis. Si vous pouviez l'acheter, vous l'auriez déjà fait pour pouvoir la peindre en rouge et or. La Lune est peut-être censée appartenir à la communauté internationale, mais vous savez comme moi que c'est une jolie histoire qu'on raconte aux pays qui n'ont pas les moyens de l'exploiter pendant que les États-Unis la vident de ses ressources. La vérité, c'est qu'elle appartient à ceux qui auront les moyens de la prendre. Que la seule raison pour laquelle elle n'a pas déjà été colonisée, c'est parce que l'humanité n'en est pas encore capable. Nous ne faisons que réclamer notre part. Et contrairement à vous, ce n'est pas pour faire gonfler notre compte en banque.
Survient alors la révélation ; la phrase de trop, les mots à ne pas dire. De tendu, l'échange devient instantanément enflammé - et ce littéralement, puisque le yacht d'Iron Man prend feu. La température monte de quelques degrés alors que les flammes se répandent sur le rebord du navire, les enferment dans un cercle ardent. Un brasier que l'on retrouve dans ses yeux, que les lunettes ne suffisent plus à masquer - mais aussi et surtout au cœur de l’œuf caché dans sa poche, qu'il tient précieusement depuis le début de ce rendez-vous. Un œuf doré dont devra naître la fin du monde, avant qu'il puisse renaître.
Il aurait aimé ne pas avoir à s'en servir, mais c'est raté. Ne reste plus à présent qu'à limiter la casse, si c'est encore possible.
L'Homme de Métal est figé, incapable de se mouvoir même s'il le voulait. Même son armure restera sagement rangée à son poignet, la pensée qu'il lui faudrait pour l'activer étant interrompue - oblitérée - avant d'avoir pu atteindre ce dispositif, jusqu'à ce que... Que l'idée-même de la revêtir quitte son esprit. Non pas qu'il y renonce ; qu'il ne l'ait jamais envisagé. Tout simplement. Scott Summers se dirige vers lui, sans avoir l'air gêné par le feu qu'il traverse - lequel semble même s'écarter pour lui céder le passage.
Tony Stark a, ou a cru avoir, des défenses mentales dignes de ce nom. Rien d'extravagant, mais de celles que l'on se plait à avoir, dont il fait bon être équipé même sans être soi-même adepte des jeux d'esprits. Celles-ci fondent comme neige au soleil. Sans doute cela ne sert-il à rien ; sans doute a-t-il gardé des notes quelque part, à moins qu'il ait craint qu'un mutant technopathe n'y ait accès et découvre le pot aux roses. Qu'importe.
Cela n'empêche pas Cyclope de plonger métaphoriquement les doigts - des doigts brûlants, chauffés à blanc - dans son esprit et d'en retirer d'un coup sec tout ce qui concerne Krakoa et ses secrets. Tout ce qui pourrait leur nuire. À terme, peut-être apprendra-t-il tout ce qu'il vient de laisser ici - mais il faudra du temps. Un temps qui lui aurait permis d'interférer avec leurs projets. Un temps qui va lui manquer. Ah... Si seulement il s'était abstenu de fanfaronner.
▬ Je vous avais bien dit que vous auriez mieux fait de rester en-dehors de nos affaires, déclare-t-il d'une voix qui n'est la sienne qu'à moitié ; c'est déjà bien trop peu. Combien de temps encore avant que l'oiseau sorte de sa cage ?
Et soudain, tout s'arrête. Il ne reste rien du feu - de la fournaise dont il était prisonnier. Des menaces et du danger. Des dernières paroles échangées et des révélations qu'il vient de lâcher. D'ailleurs, de quoi parlaient-ils ? Scott Summers, devant lui, fait mine de l'examiner, claque des doigts devant son visage pour le ramener à la réalité. Le sortir du rêve - ou du cauchemar - qu'il faisait tout éveillé. Ou presque. Tout au plus se souviendra-t-il être venu proposer un accord commercial, et... Pas grand chose d'autre. Faute de compétences adaptées, il n'a jamais mené lui-même ce genre d'opération - mais s'y connaît assez pour savoir comment ne pas laisser de traces.
▬ Stark ? Tout va bien ? Il lève la main, mettant en évidence le verre qu'il vient de lui prendre des mains et son parfum d'ivresse. Je pense que vous devriez y aller doucement. Après tout ce temps, vous ne devez plus avoir l'habitude.
Un cocktail que Tony ne se souviendra pas avoir préparé - ni avoir prévu de lui donner. Mais ça ne peut pas être pour lui ; pas après tout ce qu'il a traversé. ...Si ?
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Dernière édition par Cyclope le Mer 20 Avr - 3:57, édité 1 fois
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Mer 13 Avr - 11:04
Il ne bouge pas. Il ne bouge plus. Du tout.
Il est figé.
La bouche entrouverte. Les yeux exorbités. La gorge sèche. Les mains tremblantes ; encore plus quand il entend le cliquetis des glaçons, dans ce verre dont il ne sait rien – mais qui lui rappelle tant.
Il cligne des yeux. Encore. Et encore. Et encore. Il cherche.
Il cherche à voir. Il cherche à revoir. Il cherche à être sûr.
Il cherche à être sûr de ce qu’il a vu – ce qu’il a entendu. Même s’il sait, au fond.
Il sait très bien ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu ; ce qu’il a senti. Ce qu’il vient de se passer. Ce qu’il vient de subir.
« Hrm. »
Il grogne, lentement. Il souffle. Il soupire. Il baisse les yeux. Il se reprend, quelque peu. Il se retrouve, légèrement.
Il baisse les yeux. Il lève une main, et se masse une tempe ; vieux réflexe de fatigue, d’usure. De trouble. De perte. De chute ; encore.
Il… oui. Il sait. Il est sûr.
Il est sûr de ce qu’il s’est passé – ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu. Ce qui a été fait. Par lui.
Scott Summers ; Cyclope. Il l’a fait. Il a fait ça. Il a fait tout ça. Il… lui a fait, tout ça.
« Humf. »
Nouveau soupir. Il se redresse. Il tremble, encore ; mais moins. Il se reprend. Son regard glisse sur le verre. Il grimace ; le tremblement reprend. Il le calme. Il se calme. Il souffle.
Il fait un pas de côté ; puis un autre. Il le pose. Il le pose sur le bar. Il recule ; un pas, puis d’autres. Ça fait du bien. C’est bien.
C’est la seule chose de bien, de cet instant.
« Ouais. »
Sa voix est faible, plus un croassement qu’un son humain. Il s’en rend compte, grogne. Se reprend. Encore. Toujours.
« J’ai… ouais. Je n’ai plus… l’habitude. »
Il inspire, lourdement. Et fige lentement mais sûrement son regard sur Scott Summers. Un regard qui révèle tous ses sentiments.
Sa colère. Son indignation. Son dégoût. Sa peine, aussi ; surtout.
Tony Stark sait, il en est sûr. Il sait ce qu’il a vu. Il sait ce que Cyclope lui a fait ; et, donc, ce qu’il peut faire. Il en frissonne.
Il frissonne, de crainte – mais aussi de colère. Réelle.
« Je n’ai plus l’habitude… de devoir traiter ainsi des gens que je prenais pour des amis. »
Sa voix est plus sûre ; mais plus dure, aussi.
« Mais… j’ai compris. C’est mon truc, ça : comprendre. Comprendre vite. Je fais des erreurs. J’échoue. Je tape à côté. Ouais, souvent. Mais… je me reprends ; vite. Et je corrige ; encore plus vite. Fool me once, shame on you ! Fool me twice, shame on me, ouais. Comme on dit. Je sais faire ça. Je fais ça. J’ai compris… Scott. J’ai compris. »
Il se redresse, et croise les bras ; avec une attitude sèche, stricte. Pas agressive. Mais pas pacifique, non plus.
« Nous… étions amis, ouais. Je crois que c’est bien d’en parler au passé, hé ? Okay. C’est comme ça. Okay. »
Il hausse les épaules, froid ; détaché et froid.
« Je suis venu aider, Scott. J’ai… conscience que c’est maladroit, et sûrement grossier ; mais je veux que ça soit clair. Pour plus tard. Je suis venu aider. Je suis venu proposer d’aider, pour mettre de l’huile dans les rouages. Tu… vous… ouais. J’ai compris ta réponse ; votre réponse. J’ai compris. J’ai vu. »
Il acquiesce ; sobrement. Difficilement.
« Krakoa est une Nation, okay. Une Nation dont l’attitude est une menace pour la paix mondiale, par ses actes et par ses associations. Une Nation dont les entreprises créent des menaces pour mon business, et mes actions caritatives. Okay. Vous, par ton entremise, refusez mon aide et mes propositions ; okay. C’est comme ça. »
Sa mâchoire se crispe, alors qu’il enchaîne.
« Je… pense qu’on s’est tout dit, non ? »
Tony se détourne de Cyclope, et s’avance vers le bar. Il s’empare lentement du verre, dont il n’a aucun souvenir.
« Je vais quitter les eaux voisines de Krakoa ; votre propriété. Je… te demande de quitter la mienne. Poliment. »
Pour l’instant. Doucement, un Tony tremblant lève le verre, et le vide dans l’eau ; il grimace. C’est difficile. Mais c’est réussi. Encore. Encore une fois. Heureusement.
« Mais… Scott ? »
Il tourne son visage, et offre son profil à Cyclope.
« Je suis maladroit ; mais j’étais venu aider. Vraiment. Tu… vous… ce sera par vous, en fait. Que ça commencera. Que ça commencera réellement. Nous… je… j’ai failli, souvent. Je ne vous ai pas aidés ; et j’en suis responsable. Mais ça… ce qui va arriver… ce sera par vous. A cause de ça ; à cause de ce genre d’attitude. Je peux entendre, hein. Je peux imaginer ce que ça fait, ce que ça vous fait. Je peux entendre. Mais… ce sera par vous, que ça arrivera. Ce sera par vous. Parce que, du haut de votre puissance, de votre grâce… vous aurez refusé les aides, même maladroites. Vous n’aurez compté que sur vous, et par vous. Ha. Vous êtes finalement bien humains, hé. Même pour des Homo Sapiens Superior… vous êtes bien humains. Et c’est fort dommage. »
Résigné, frustré, vexé, mais aussi blessé et surtout troublé, Tony se détourne encore de Cyclope, et le laisse partir. Avec sa victoire.
Tony Stark laisse Scott Summers l’emporter, aujourd’hui ; car telle est la réalité. Il a échoué. Mais. Mais les conséquences de ceci, et des suites… les conséquences seront douloureuses pour tous ; Humains et Mutants.
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Ven 22 Avr - 6:02
Tony Stark comprend vite, oui. Il comprend qu'il s'est fait avoir - même s'il ne sait pas encore comment, au juste. Qu'il vient d'être victime d'une manipulation mentale, même s'il n'en connaît pas l'origine ou la nature exacte. Krakoa compte dans ses rangs les plus puissants télépathes de la planète, que ce soit Jean, le professeur ou encore des individus moins fréquentables. Il comprend que s'il a été contrôlé une fois, il n'y a aucune raison de croire qu'il n'y en aura pas d'autre s'il persiste à rester dans les parages, à marcher sur leurs plate-bandes. Peut-être a-t-il l'habitude que l'on se couche devant lui, mais ici, il n'aura pas cette chance.
Non, Tony Stark ne saura pas que le Phénix est déjà revenu les envelopper de son amour brûlant, de sa passion ; il est encore trop tôt. Ce qu'il sait, en revanche, c'est qu'ils sont prêt à tout pour protéger leurs secrets - et, s'il est aussi éclairé qu'il le prétend, il évitera de les provoquer inutilement, à l'avenir. Il n'y aura pas d'autre coup de semonce.
Scott ne bronche pas alors que Tony lui adresse tout son mépris par voie de regard. Il a fait ce qui devait être fait ; le referait si c'était nécessaire. Il n'y a pris aucun plaisir, n'en a tiré aucune satisfaction - sinon, peut-être, une pointe d'allégresse à retrouver cette sensation, cette puissance familière, mais il sait ne pas devoir la laisser lui monter à la tête. Scott a toujours été un homme de contrôle ; l'oiseau de feu ne fait que lui donner les moyens de sa politique. Parfaitement impassible, le premier X-Men déclara, laconique :
▬ Amis ? Je n'en ai pas souvenir.
De mémoire récente, ce qu'il y a eu de plus proche d'une entente a été le moment où Tony a distribué ses armures - à eux et à d'autres - pour venir à bout d'un Loki possédé en apparence. Ce n'était pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un rapport amical, pas au sens où il l'entend. Ceci mis à part, il a toujours été comme les autres ; content de les voir lorsqu'ils pouvaient lui servir à quelque chose, mais beaucoup moins dès qu'ils venaient demander assistance. Il ne lui en tient pas rigueur, pas plus à lui qu'à d'autres, mais sait à quoi s'en tenir. Qu'il ne peut pas lui faire confiance. Au moins là-dessus sont-ils désormais sur la même longueur d'ondes, et c'était bien le plus grand rapprochement qu'il puisse voir entre eux. À moins que ce ne soit sa conclusion, selon laquelle il ne reste rien à ajouter.
▬ Je pense aussi. dit-il en rajustant ses lunettes, avant de s'éloigner avec une roideur, un professionnalisme qui n'est pas sans rappeler celle d'un ambassadeur - ce qu'il est, au fond ; un émissaire qui n'a, hélas, pas obtenu d'issue positive à ses négociations. Qu'importe.
Si on veut qu'il s'en aille, ainsi soit-il : il ne compte pas abuser de cette hospitalité qu'il n'a pas demandé à avoir en premier lieu. C'est pourtant son hôte qui, après l'avoir congédié, le retient le temps d'ajouter quelques dernières paroles. De le mettre en garde, encore, comme s'il savait tout mieux que tout le monde. Et s'il serait absurde de nier le génie de Tony Stark, il n'est, aux dernières nouvelles, pas doté du pouvoir de prescience. Ce n'est pas sans déclencher chez lui une nouvelle vague d'irritation - qu'il maîtrise, cependant.
▬ Vous n'avez pas idée du nombre de fois que nous avons demandé de l'aide. On ne fait que ça depuis des années - des siècles. Certains d'entre nous passent leur vie à l'implorer, et meurent en appelant encore au secours. Parce qu'on ne peut pas être partout à la fois. Parce qu'on ne peut pas sauver tut le monde. Et parce qu'on sait que personne ne fera rien à part nous. Que les rares fois où quelqu'un a prétendu vouloir nous aider, c'était pour se servir de nous. Pour mieux nous exterminer. Alors non, nous ne voulons plus être aidés. Nous nous sommes assez voilé la face. On comptera sur nous-mêmes, comme nous l'avons toujours fait, et c'est très bien comme ça.
Enfin, il est libre de se diriger vers la rambarde du yacht, les mains dans les poches, en total contraste avec la tension inhérente à ce dialogue - celle d'un homme ordinaire disant vouloir aider une minorité pour se remplir les poches ; une situation hélas devenue bien fréquente à cette époque.
▬ Si vous réussissez à trouver assez de modesties pour nous traiter d'égal à égal, nous serons ravis de reparler affaire avec vous, monsieur Stark. décrète-t-il alors qu'il s'apprête à remonter à bord du Maraudeur, qui n'a pas bougé depuis son arrivée. Il le regarde par-dessus son épaule. C'est triste. Qu'il ait fallu attendre que vous nous considériez comme une menace pour qu'on soit plus qu'une arrière-pensée, qu'un problème secondaire. Il tourne les talons une bonne fois pour toutes. Je trouve que ça en dit extrêmement long.
Sans plus rien ajouter, il remonte à bord du vaisseau - devenu pièce maîtresse de la flotte krakoane - et disparaît dans ses entrailles. Sitôt hors de vue, il flanche et manque de s'effondrer, une main sur le front, soudain pris d'une violente douleur. La puissance du Phénix n'est pas de celles que l'on manie à la légère, même alors qu'il n'est pas encore (re)venu au monde. Avant d'avoir pu retrouver une posture digne, l'énergie de ne rien laisser paraître, il perçoit les pas précipités qui se rapprochent de lui ; Kitty a eu le bon sens d'attendre qu'ils en aient terminé avant de venir aux nouvelles. C'est cependant encore trop tôt : il n'est pas prêt à en parler. Pas maintenant, pas comme ça.
▬ Scott ?! Tu peux m'expliquer ce qui vient de se passer ?! ▬ Pas maintenant. ▬ Ne te fiche pas de moi ! Qu'est-ce que tu lui as fait ?! J'ai pas rêvé, c'était bien... ▬ ... ▬ ...Euh... De quoi on parlait, déjà ? ▬ Rien d'important. Ramène-nous, s'il te plait. ▬ ...Ouais, d'accord.
Suspicieuse, mais pas assez pour poursuivre l'interrogatoire, la capitaine Pryde retourne à la barre. Cyclope, quant à lui, finit de se redresser et, tant bien que mal, va s'installer dans l'un des nombreux fauteuils que comporte l'intérieur du navire, luttant pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Rejoindre l'île ne prendra que quelques minutes ; il aura tout le loisir de se reposer une fois sur place. Pour avoir été chercher à la source, Scott n'est pas non plus savoir de qui le riche homme d'affaires tient ses informations. C'est une fuite qu'il va lui falloir colmater, et pour nombre de raisons, il n'a pas hâte d'y être. Mais il le faut ; pour Krakoa. Pour tous les mutants. Quel qu'en soit le prix.
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« The only thing worse than being blind is having sight and no vision. »
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's a Long Way to the Top [Cyclope] Ven 22 Avr - 15:28
Il ne dit rien.
Alors que Cyclope s’en va – et non pas Scott Summers, car il ne trouve rien d’humain, de sympathique et de réel dans l’être froid et passif-agressif qu’il découvre, ici. Alors que l’un des leaders mutants quitte son bateau. Alors que l’entretien s’achève, dans la brutalité et l’aigreur.
Tony Stark ne dit rien. Mais fixe un regard figé – et triste, sur Cyclope ; et la situation.
Ce n’est pas ce qu’il voulait.
Oh, il sait bien qu’il n’est pas un ange – et qu’il est rarement un ami de lui-même. Il est lourd. Il est suffisant, arrogant ; prétentieux. Trop pressé. Trop brillant, et trop impatient de le montrer ; pour se rassurer, mais pour aller vite, surtout.
Il se créé plus d’ennemis que de proches. Ses méthodes ne sont pas bonnes. Il fait mal les choses ; il le sait. Il essaye, cependant, de bien faire.
Comme là. Comme ici. Et… Et.
Et non.
Les Mutants refusent sa proposition, son aide. Pire encore, Cyclope a clairement montré que les Mutants peuvent et veulent s’opposer, à ceux qui sont en désaccord avec eux. En un sens, Tony peut les comprendre.
Les Mutants ont été traqués, torturés, exterminés, méprisés, rejetés. Ce n’est pas une vie. Maintenant qu’ils ont un foyer, une organisation… oui. Ça peut se comprendre, qu’ils refusent d’être beaux joueurs. Ça peut se comprendre, qu’ils refusent de partager un gâteau qui leur était interdit, jusque-là.
Oui. Mais ce n’est pas pour autant que ça sera compris.
Un soupir lourd s’échappe des lèvres de Tony, alors qu’il secoue la tête et se détourne de la passerelle. Cyclope est parti. Les espoirs d’une alliance, d’un accord, d’une collaboration – même de politesses, entre eux, aussi. Il grogne.
« FRIDAY, j’ai assez trempé les pieds dans l’eau, ça me monte à la tête. Prenons un peu de hauteur, okay ? »
« A vos ordres, boss. »
L’intelligence artificielle ne réplique rien de plus, car elle sent bien le trouble de son créateur.
Sans un mot, Tony s’avance au cœur du Throartwarbler Mangrove II – son navire, son bateau. Qui se transforme. Qui se module, entièrement.
Adieu le yacht. Bonjour…
… le vaisseau.
L’appareil quitte les eaux autour de Krakoa, et s’échappe ; loin. Pour l’instant.
Cette conversation est en effet terminée – mais elle enclenche des suites. Des suites qui ne seront pas agréables. Mais qui ne seront pas de la responsabilité de Tony… pas entièrement.
Il n’était pas venu en ennemi – et il ne venait pas déclencher une guerre. Il y en aura quand même une. Et, quoi qu’il arrive, Iron Man la terminera ; quel qu’en soit le prix.