[Vandenberg SFB] Nine Lives (Iron Man)

Felicia Hardy était une cambrioleuse d'envergure internationale. Une véritable maître dans l'art de l'escamotage que ses hauts-faits avaient emmené aux quatre coins du Monde et même au-delà, par-delà l'espace et le temps et parmi les étoiles.

Felicia Hardy avait beaucoup voyagé et beaucoup vécu. Elle avait fait tant de choses que la majorité de ses contemporains considéreraient comme inimaginables, impossibles ou simplement inconscientes.

Felicia Hardy, pourtant, n'avait encore jamais été confrontée à l'affreuse réalité d'une salle hermétiquement close, dépourvu de sons et d'odeurs, si ce n'était de son propre souffle.

Ou de celui qu'une machine daignait bien lui offrir.

Il fallait dire que le Punisher ne l'avait vraiment pas loupé.

Difficile de dire ce qui était le plus traumatisant, dans ces conditions. S'être faite laminer ainsi ? Passer à deux doigts de la mort mais réussir à l'esquiver suffisamment pour en arriver là ?

Se faire remémorer à coups de bottes de combat dans la tronche à quel point tout ce qu'elle avait pu entreprendre pour se prémunir de son traumatisme originel avait été inutile ?

Felicia Hardy, Black Cat. Les arts martiaux, les gadgets, la magie ou la technologie ... Rien n'y avait fait, en fin de compte. On rappelait à chaque funéraille qu'on retournerait tous à la poussière un jour, mais Felicia se sentait surtout revenir à un bout de viande, une commodité, une chose qui n'avait même pas voix au chapitre. Des années passées à se battre pour son indépendance et son autonomie, envoyées se faire foutre ... quasiment littéralement, vu tous les tubes qui lui avaient été enfoncés dans le lard sans le moindre début de consentement.

Oui, maintenant que le Punisher avait gratté le vernis de la Chatte Noire à la ponceuse, maintenant qu'il lui avait refait la façade avec son approche si particulière de la rénovation plastique, il n'y avait même plus d'intérêt à blaguer sur les neufs vies de la chatte. Elle aurait simplement aimé pouvoir se venger, ou au moins partir.

Mais pas ... ça. Pas ici. Pas comme ça. Pas dans l'inconnu.

Pas avec des crétins derrière une vitre pour seule compagnie.

" ... c'est marqué là, "Black Cat", et y'a la tenue dans le casier ici, avec ses grappins. Je vois pas ce qu'il te faut de plus. "


" Ouais, et tu dis ça pour tous les nouveaux ! En attendant, la mutante qui pique les souvenirs est toujours là, et tous les autres aussi ! "


" ... Bof, tu sais, moi en 5 ans de SHIELD, j'ai vu carrément pire. T'as été de corvée de frigo au département paranormal ? Ça, c'est carrément bizarre. Tout le monde y passe, c'est des veilles de 30 minutes où tu dois regarder un frigo sans cligner des yeux. Sinon, il te bouffe. "


" Ah non, je te jure ! Même que y'a eu une alerte avec confinement total un jour, et qu'un gars s'est retrouvé à devoir tenir pendant 6 heures ... "

Une journée normale dans les cellules du complexe secret du SHIELD sur la base des forces spatiales américaines de Vandenberg.


Une base militaire servant également de base de lancement à de multiples agences et organismes spatiaux, NASA comme entreprises privées, Stark Unlimited en tête.

Une base qui revêt une importance toute particulière depuis que la nation mutante de Krakoa s'est arrogé unilatéralement la propriété de la Lune au nom de la race Mutante.

Le fer de lance des États-Unis dans une guerre qui semble se rapprocher de jour en jour.

De tous ses sites secrets, l'endroit qui avait été choisi par le SHIELD pour cacher Black Cat aux yeux du monde ...

Felicia Hardy fait peine à voir, au moins autant qu'elle peine à voir.

Elle identifie immédiatement la touche rouge et or qui se détache du blanc des murs. La voix qui l'accompagne ne fait que le confirmer. Le trait d'esprit passable aussi.

Tony Stark, Iron Man. Le Vengeur. Le Tombeur. La proie facile, d'ordinaire.

D'ordinaire, oui. Parce que là, c'était quelque peu compromis.


Black Cat pouvait parler, oui. C'était bien ce que son dossier disait. La voix, elle, était grinçante et mécanique, émise par une machine à côté du "lit", au milieu de l'arsenal d'écrans, de leds clignotantes, de câbles et de sondes.

Le Punisher l'avait transformé en Miss Puzzle, mais il n'avait pas non plus oublié de lui écraser la trachée pour la faire taire, avant de la laisser pour morte. Elle ne sentait plus aucun de ses membres, et peinait à savoir si c'était dû à la boucherie, aux sédatifs qu'on lui avait administré ou aux machines qui la maintenait en vie. On lui avait dit qu'elle avait eu une chance extraordinaire de survivre à cela, qu'elle aurait dû être morte.

Elle avait demandé à constater les dégâts

Elle aurait préféré être morte. Oui, c'eût été un sort préférable à l'état d'impuissance absolue dans lequel elle avait été réduite. La volonté de se venger du Punisher n'avait pas fait long feu, quand elle s'était rendue compte qu'elle serait piégée là, à la merci d'agent gouvernementaux adeptes des complots en cascade.

Voir Iron Man se présenter ainsi ne faisait que rajouter du sel dans la plaie ... Elle n'avait même plus la force d'imaginer quelle espèce de manigance effroyable pouvait bien se cacher derrière ... Ni même si c'était le véritable Tony Stark, ou un test de plus pour ce qu'il lui restait de santé mentale.

Enfin, Felicia ne voyait guère qu'une raison à la venue de Stark, qui tenait au lapin qu'elle lui avait posé quand il avait parlé de l'employer.

Elle ne voyait guère que cela comme sujet à aborder. Comme lien avec la réalité. Comme ultime foutu moyen de montrer à quelle point elle en avait marre et avait des envies de meurtre ... ou des pulsions de mort, tout au moins.

" Écoute si tu es venu pour que j'aille chaparder ton frère ça risque d'être râpé chou. Mais si tu es là pour rester tu peux au moins me dire où on est. Et qu'est-ce que je fous ici spécifiquement. "

Même cette voix artificielle, elle n'en pouvait plus. Cette voix qui, dénuée de toute capacité à l'emphase ou au sarcasme, n'était qu'une rafale de mots mitraillée vers l'interlocuteur, sans aucun foutu artifice de communication humaine.

Plusieurs questions, plusieurs interrogations, plusieurs constatations.

Et puis un petit souffle saccadé du cadavre respirant.

Une espèce de rire.

" Tu me l'as dit par téléphone. "

La machine s'exprime en même temps que le "rire" de son utilisatrice, qui ne s'arrête d'ailleurs pas là. L'intonation manque, comme la ponctuation, mais elle peut encore compter sur le recours de petites pauses dramatiques.

" Mais je comprend tu es comme les autres. C'est ton autre cerveau qui avait dû vouloir m'inviter. "

Un autre bruit. Un gémissement et un grognement mêlé. Une tentative de sourire. Felicia est contente d'elle, contente de ce trait d'esprit. Elle n'est plus la même, mais elle est toujours la même. Le chemin de la facilité, encore.

Du reste, il lui faut le temps de réaliser.

Une base d'étude sur Krakoa, hein ?

Est-ce que ça faisait d'elle une mutante ? Ou bien quelque chose d'utile sur ce dossier ? Une pièce à conviction, un outil ? Difficile de voir où elle tenait là-dedans... Il y avait bien cette fois avec Gambit mais ... Non, les costard-cravates avaient d'autres chats à fouetter, non ?

Nouveau grognement gémissant.

Note personnelle : Arrêter les calembours félins tant qu'elle était dans cet état.

La réponse, finalement, ne tarde pas à arriver.

Y'a-t-il vraiment une autre solution ?

" Fuck it. C'est pas comme si j'avais le choix non. Tu feras au moins plaisir à ma mère avec ça elle a toujours adoré Super Jaimie. "

L'esprit sagace remarquerait qu'elle n'avait pas bronché aux mentions d'obédience absolue mais ... Heh, la différence entre Black Cat et une héroïne moins futée, c'était que Felicia au moins ne télégrapherait pas sa trahison avec une longue discussion sur le libre arbitre.

Oh, allez. Tony Stark devait savoir dans quoi il mettait les pieds, non ? S'il n'avait pas besoin d'elle aussi spécifiquement, il serait allé chercher quelqu'un d'autre !

Entre pragmatiques, ils sauraient au moins reconnaître une affaire mutuellement profitable quand elle se présentait à eux !

" Alors dis-moi qui est-ce que je dois tuer pour achever ton plan de conquête mondiale secrète. "

Une sortie chahutée, hein ? Alors qu'il l'emballait déjà comme un cadeau de Noël ?

il en avait de bonnes !

" Oh je suis sûre que tu n'as pas besoin de mon aide pour ça. Gros malin. "

Du reste, elle aurait bien attendu un moment plus propice pour le cingler de sarcasmes plus à propos ... Mais le caisson cryogénique - et Tony Stark, au demeurant - avait été plus malin et l'avait endormi.

Une sage décision, car au vu de la tempête à venir, Tony Stark allait avoir besoin de se concentrer !


Au contrôle des cellules, le garde soudoyé par Iron Man tenait sa part du marché ... Pour l'instant.


" Euh, Bloc Pénitentiaire ... R.A.S., PC ! "


" Vous ... Vous êtes sûrs PC ? "

A la radio, le garde put entendre le bruit d'un micro qui changeait de main.


" Bien ... Bien reçu PC ! Je ... "

Un simple coup d’œil sur son propre écran de contrôle confirma au garde que la supercherie était repérée ... Il ne lui restait guère qu'une chose à faire s'il voulait conserver son travail !

" ... Je n'ai rien ici non plus ... Lan- Lancez l'alerte ! "


Il fallut moins d'une minute pour que les sirènes et les ordres diffusés dans les hauts-parleurs se convertissent en conséquences bien réelles : le monte-charge du bloc pénitentiaire s'ouvrit sur une trentaine de soldats en armes, porteurs de combinaisons complètes incluant des respirateurs.


Ils se déployèrent en bon ordre, vérifiant une à une toutes les cellules en n'épargnant aucun recoin, administrant de solides décharges électriques et balançant des gaz anesthésiques aux prisonniers mutants récalcitrants alors qu'ils retournaient les lits et renversaient le contenu des casiers par terre.

Il en allait différemment de la cellule capitonnée de Black Cat et du bloc de Haute Sécurité où elle résidait, évidemment. Là, c'était plutôt deux colonnes qui s'étaient formées, armes braquées vers la porte depuis l'abri formé par des boucliers balistiques. Échangeant par signes des mains, ils se coordonnèrent pour forcer la porte de la cellule avec des explosifs.

S'il n'agissait pas vite, Tony Stark allait probablement recevoir une porte blindée au visage ... Probablement rien de grave pour son armure, mais qu'en adviendrait-il du sarcophage de Felicia ?

Felicia, qui, d'ailleurs, vient se rappeler à son bon souvenir directement dans le viseur de son armure, après une petite tonalité électronique.


Et, en effet, le sort ne manqua pas de s'acharner, car un nouveau venu avec un très, très gros canon sortit à son tour du monte-charges, pour se diriger vers la cellule de Black Cat.


Brock Rumlow, "super"-vilain notoire et amateur d'artillerie lourde. Mercenaire international dont la méthode favorite d'élimination de ses cibles était l'empoisonnement au plomb par injection extra-cutanée. Le genre de gaillard qui, s'il ne serait probablement aussi intelligent que Tony Stark, savait compenser son déficit avec l'aide de moyens matériels disproportionnés et d'un manque criant de regard pour les dommages collatéraux !

Tout se prépare.

Les équipements du SHIELD bloquent Felicia Hardy dans un caisson spécifique. Plusieurs systèmes s'enclenchent, plusieurs mécanismes résonnent.
Le départ approche ; mais.
Mais, oui.

Mais... Iron Man se fige, soudainement, en sentant un frisson fort désagréable glisser dans son dos. Ce même dos lourdement endommagé, jadis ; autant par le tir de Kathy Dare, que par les empoisonnements de Justin Hammer.
C'est cependant une autre source de trouble qui l'emporte, soudain.


 « … pardon ?! »

Le visage de Tony Stark grimace sous son casque, alors qu'une communication de Black Cat passe dans ses systèmes.
Ce qui ne lui plaît pas ; du tout.

Code:

Je passe en discussion basique, Felicia. Je te remercie de ton information sur les Thunderbolts – mais je n'apprécie en rien cet échange direct, sans mon consentement. J'ai... un historique compliqué, et lourd, avec des corruptions de mon armure. C'est un point très sensible ; et crispant.

Jadis, il a mené non pas une mais deux Guerres des Armures, afin de récupérer la plus petite once de technologie prise par d'autres, et qui lui appartient.
Tony est sensible sur ce point, oui. Et s'il sait que Felicia a voulu bien faire... non, cela ne lui plaît pas ; vraiment.

Code:

Comment as-tu eu ces retours, sur les Thunderbolts ? Bon sang, quel détournement de ce nom... je n'ai pas aimé le sale coup des Maîtres du Mal, qui ont profité de notre absence après Onslaught, pour se faire passer pour des héros. Mais ensuite, Hawkeye a bien repris le machin, et les survivants ont été héroïques. Bon, Mach-I, puis Mach-II, III, XXVIII, etc., il était sympa' ; limité, mais sympa'.

C'est faux. Abner Jenkins est un petit génie, hélas rongé par un manque d'opportunités universitaires.
Mais Tony est trop crispé, et égocentrique, pour le reconnaître dans ces cas-là.

Code:

Quant au reste... hrm. Je me connecte aux systèmes de la base ; ils se referment, mais je vois. Bon sang. Walker va en entendre parler !

Les pas lourds de l'armure résonnent, alors qu'il approche de la porte. Ses accès aux informations de la base s'amenuisent, mais les données qui lui arrivent... l'énervent.
Beaucoup.
Beaucoup, beaucoup.

Ainsi, alors que les gardes s'organisent, en maltraitant des prisonniers mutants, alors que Crossbones s'installe... la porte de la salle s'ouvre.
Et quelqu'un s'en échappe, soudain.

Des tirs.

Des tirs de répulso-rayons, qui s'échappent des paumes de son armure – et viennent brutalement frapper Crossbones.
Des tirs parfaits ; merci l'aide automatisée.

 « Je croyais que l'Amérique avait arrêté d'embaucher des Nazis après 1945. Les gars, suivez la mode : consommez Américain. Même pour les gros bras. »

L'inventeur se fige, en face des nombreux soldats qui se sont installés, pour faire feu.
De très nombreux soldats.
De très, très nombreux soldats ; trop nombreux, même.


 « … ah. Quand même.
Tout ça... pour ma pauvre petite personne ? Mmh ? Vous... n'avez pas vu les formidables tampons, sur mes beaux papiers d'accès ? Vous avez quelque chose dans les yeux ?
Hey, c'est moi ! Votre bon copain Tony ! Votre bon ami Stark ! Votre... vo... »

Tony s'arrête.
Il se fige. Il se bloque. Parce que, même si le SHIELD bloque ses accès, cela n'a pas été fait assez vite – assez efficacement.
Il obtient quand même des données, des informations.

Il voit. Il voit ce qu'ils sont en train de faire. Il voit, comment ils maltraitent des prisonniers.
Il voit.
Et... et...

 « Bande de... de... BANDE DE SALAUDS !! »

Il explose.
Il active son armure – et se projette en avant.

Tony grimace, et fait chauffer les moteurs. L'armure lui indique que le caisson sera pris d'ici quelques minutes ; c'est bien.
Il est temps de donner une petite fessée au SHIELD, ici... et remonter jusqu'à US Agent si possible, au passage !

Tony Stark avait bridé son lien avec le caisson cryogénique de Black Cat. Prévisible, pour ce qu'une chatte un peu trop joueuse trouverait à y faire. Oh, elle n'avait rien d'une hackeuse - elle avait une vie sociale, elle ! - mais avec une telle porte d'entrée, Iron Man laissait une catastrophe en devenir dans la nature.

Dommage, elle aurait eu plein de pensées rigolotes à lui expédier dans le cortex !

Las, il allait falloir se contenter d'un lien beaucoup plus limité !


C'est faux.

Elle en savait beaucoup plus. Elle n'allait juste pas le lui dire.

Elle n'allait pas cramer les rares billes qui lui permettraient d'avoir un ascendant sur Tony Stark, eh !


Dans le monde réel des quartiers pénitentiaires de la base de Vandenberg, la situation était bien moins propice aux mesquineries. Il fallait dire que si l'alerte avait été levée, on s'attendait tout au plus à des mutants retors en cavale.

Pas à un Iron Man émergeant de la cellule d'une détenue, tous répulseurs dehors !

Un tir vint frapper Crossbones en pleine tête, qui eût tout juste le temps de serrer l'index sur la détente de son arme ... qui provoqua une énorme détonation au plafond, coupa l'électricité dans le couloir et plongea les allées obscurcies dans un brouillard de cendres et de poussière de béton. Là, les soldats ne demandèrent pas leur reste et se mirent à canarder frénétiquement la source des rayons qui venaient les frapper un à un en les laissant à terre.

Impossible de savoir si les opposants d'Iron Man à terre étaient morts ou inconscients, mais cela n'y changeait rien : on avait ouvert le feu contre eux et ils n'allaient certainement pas attendre de se faire abattre sans rien faire !


A la différence de séides de l'Hydra ou de sbires de l'AIM, les militaires du SHIELD - ainsi que les Marines de la base - étaient très bien entrainés et disciplinés. Plutôt que de paniquer et de s'enfuir, ils continuèrent à tirer par rafales plus ou moins maitrisées dans l'armure.


" Ici Delta 6 ! PC, c'est Iron Man !.. Je répète, on est engagés avec Iron Man ! Pertes multiples ! Crossbones est à terre ! Envoyez des renforts ! "

L'objectif était au moins de le retarder, alors qu'ils se repliaient aussi efficacement que l'arsenal de leur adversaire le leur permettait. Ils essayaient même de traîner leurs pertes avec eux derrière les boucliers et leurs formations.


Les motivations de cet ennemi, d'ailleurs, étaient inconnues ... Pourquoi diable est-ce qu'Iron Man attaquerait la base ? Tony Stark était censé visiter la base aujourd'hui, oui ... mais il était de leur côté, non ?

Le fait qu'il se soit subitement mis à attaquer les forces américaines de la base, en éliminant méthodiquement les équipes fouillant les chambres des prisonniers mutants, semait les graines d'une piste terrifiante ...

Est-ce que les mutants l'avaient retourné ? Est-ce que Tony Stark était devenu un agent de Krakoa ? Un traître à l'Humanité ?

John Walker, l'U.S.Agent ne pouvait se permettre de laisser un tel scénario se concrétiser. Pas après ce qu'il s'était passé sur le Radeau. Ce n'était pas seulement une catastrophe pour les Etats-Unis et le monde, c'était une insulte personnelle !

" Les conneries ont assez duré. Ici le capitaine Walker, je vais m'équiper. Envoyez-moi Bullseye et Mentallo, il est temps d'en finir ! "

Et la volonté était réelle ...

Car alors qu'à l'intérieur du bâtiment, Iron Man matait les soldats, à l'extérieur, une autre force s'assemblait ...


Mentallo, criminel psychique notoire intégré dans cette nouvelle version des Thunderbolts comme l'un des rares mentalistes pleinement "humains" à même de contrecarrer - dans une faible mesure - les manigances des mutants. Si quelque chose contrôlait l'esprit de Tony Stark et le poussait à perpétrer une évasion massive de prisonniers mutants, alors il le sentirait et pourrait lutter contre !

Il était accompagné de Bullseye, l'un des meilleurs tireurs de précision du Monde, dont la mission était de cibler les armatures de l'armure d'Iron Man avec son fusil de précision pour permettre au reste des troupes de le neutraliser plus efficacement.


Pas un mot.

Pas une réponse aux remarques ou aux piques de Tony Stark.

Juste une force stoïque bien décidée à le neutraliser, après ses actes de haute trahison !

Le combat est rapide – et brutal.

Crispé par l'invasion de la conscience de Felicia Hardy dans son armure, troublé par les traitements infligés par les agents du SHIELD envers les prisonniers, énervé d'être ainsi mené par le bout du nez, alors qu'il a un besoin absolu de contrôle...

Oui.
Tony Stark est fâché – et ça se voit.

Les nano-machines du Modèle 51 d'Iron Man s'animent, et forment des armes terribles, qui ne donnent aucune chance à ses adversaires du jour.
Les agents tombent ; vivants, et pas vraiment blessés. Mais ils le sentiront quand même, dans les prochains jours.

 « Humf. »

Un soupir lourd s'échappe du casque, alors qu'un silence oppressant s'installe enfin. Plusieurs parois sont brisées, plusieurs éléments fument après les attaques.
Ça a fait mal ; et ça n'est pas terminé.

Une grimace passe sur le visage de l'inventeur, sous le casque. Il prend sur lui, et reprend contact avec Black Cat.
A reculons, évidemment.

Code:

Le programme de FRIDAY est mis en pause, parce que tu interviens directement sur sa fréquence. Je pourrais la rapatrier – mais tu subirais alors son courroux... et tu n'es pas prête, franchement. Même Miss Watson enragée parce qu'elle aurait compris combien tu flirtes avec son ex n'est rien, face à la colère de FRIDAY.
Et... j'ai employé Mary-Jane. Je la connais.

Tony et sa passion pour les rousses – une tragédie romantique en douze volumes.

Code:

Je... suis navré, d'être aussi strict dans nos échanges. Je ne supporte pas qu'on intègre de force mon armure – mais je te remercie de tes retours.
Le programme Thunderbolts ne devrait plus exister, en fait. Et j'admets culpabiliser... parce que je l'ai lancé, jadis.

Une période sombre, après la Guerre Civile. A y repenser, Tony se demande s'il était vraiment lui-même alors – sans pouvoir y répondre.
Le Tony de l'époque s'est volontairement lobotomisé, pour que Norman Osborn n'accède pas à son esprit. Le Tony actuel est issu d'une sauvegarde de personnalité antérieure, avec des souvenirs rajoutés artificiellement.
Et, bon, il faut aussi rappeler que le Tony du présent vient aussi d'une interface copiée / collée dans un corps cloné, après son décès durant la Deuxième Guerre Civile.

C'est compliqué, tout ça.

Code:

Nous devons sortir, quand même. Mais... ah.

Iron Man se fige, soudain – quand il les voit.
L'armure s'arrête entièrement, et sa posture prend une allure stupéfaite.


 « … bordel de merde. »

Le juron est direct, comme sa surprise – et sa fureur.
En les voyant.

Mentallo.
Minable criminel psychique, mais utile et brutal si bien utilisé.
Bullseye.
Psychopathe absolu, et meilleur assassin au monde.
Et... et...

 « WALKER !! »

Un hurlement de rage s'échappe de son casque, alors que les maigres données grappillées par son armure confirment qui est dans le costume Iron Patriot.
John Walker, US Agent.
Dans la combinaison utilisée par Norman Osborn, durant son Règne Obscur. Quand la technologie de Tony a été utilisée pour le pire.

Ce n'est définitivement pas pardonnable.

 « Cap' aurait dû te défoncer ta sale tronche depuis longtemps... mais tu vas voir que je n'ai pas sa grandeur d'âme ! »

Assurément.

Tony se laisse emporter par sa colère, et module les nano-machines pour créer un canon.
Un gros canon.
Un très gros canon.

Qui tire directement sur US Agent ; et Bullseye ; et Mentallo.

A plusieurs reprises. Sans s'arrêter.
Tandis que, en même temps, l'esprit de Tony contacte Felicia.

Code:

Peux-tu accéder à d'autres données ou systèmes du complexe ? Mes identifiants sont révoqués, mais je sais que l'installation a des défenses. Je veux les retourner contre eux.
Vite.

Dans le monde réel, déphasé des élucubrations cybernétiques d'une chatte en maraude, la base était en panique. Les tirs fusaient, balles contre rayons, sans perspectives de sortie.

Chaque coup de répulseur fauchait un agent du SHIELD ou un Marine, mais la merci de Tony Stark elle-même se dressait contre lui : les plus déterminés des soldats encaissait le premier, tombaient, grognaient, puis se relevaient en claudiquant ... pour rattraper une arme et continuer le combat, obligeant le futuriste à perdre de précieuses millisecondes à appliquer un second tir sur ces inconscients.

L'un d'eux, affalé au milieu de ses comparses inanimés, au milieu des ombres et des carcasses embrasées de véhicules inoccupés, se releva des limbes pour se jeter sur la Mark 51 comme un forcené, et tenter bien inutilement de la neutraliser avec un couteau et une grenade à impulsion électromagnétique !

Mais les escouades beuglantes en ordre plus ou moins construites n'étaient rien en comparaison des trois pauvres hères qui constituaient ces derniers Thunderbolts : Eux recevaient la pleine attention d'Iron Man, avec toute l'atroce concentration de photons vengeurs que cela pouvait sous-entendre.

Mentallo fut le premier à tomber, non véritablement sans que cela ne soit attendu : inadapté à un combat d'une telle ampleur, incapable de passer les renforts intégrés à l'armure pour se prémunir spécifiquement des risques que posaient les plaisantins de son (petit) calibre, il reçut son tir avec beaucoup moins de panache que les héroïques combattants qui parsemaient les alentours, et s'effondra sommes toutes comme il avait participé à la bataille : lamentablement.

Bullseye ne tint pas beaucoup plus longtemps, bien qu'il eût pour sa part le temps de vider quelques chargeurs d'une précision insolente sur l'Homme de Fer. Peu au fait des avancées technologiques proposés par le chef d'oeuvre d'ingénierie que représentait l'amalgame de nanomachines dont sa cible était vêtue, il ne faisait guère que pagayer à contre-courant. Chaque appendice qu'il fauchait d'une balle s'évaporait en une brume rouge et or pour rejoindre la horde et mieux se reformer une seconde plus tard à peine ! Il put esquiver plusieurs tirs, contrairement à son collègue, mais ne tarda pas à mordre la poussière après qu'une rafale d'énergie l'expédie dans une triple vrille inversée digne des Olympiades.

Ne restait plus que John Walker dans son armure d'Iron Patriot

Un John Walker qui en avait vu d'autres, et n'était pas impressionné par le traître milliardaire qui venait sur son palier, cracher sur toutes les valeurs que soutenait l'Amérique ... et osait invoquer pour lui la mémoire de véritables héros autrement plus méritants que lui !

" Tu te crois à la hauteur ? Tu n'es qu'un gamin dans une boîte de conserve, Stark. Il est temps qu'un adulte vienne remettre ta tronche de fils à papa à sa place ! "

Et, comme pour mieux illustrer son propos, il encaissa les premières décharges d'Iron Man ... Sans que son armure ne semble subir le moindre dégât !

" Tu n'es pas le seul génie à collectionner les armures ! Et certains n'ont pas oublié pour quel équipe ils jouaient ! "

Il répliqua au gigantesque nanocanon de Stark avec ses propres rafales de missiles et fléchettes de tungstène projetées à des vitesses relativistes.

L'impressionnant ballet d'énergie et de métal se poursuivit un moment sans qu'aucun des deux camps ne puisse arracher une victoire certaine ... Jusqu'à que l'armure d'Iron Patriot ne se mette à grésiller, poussée au-delà de ses limites par un U.S.Agent moins expérimenté que Stark dans le maniement de ces armes d'un genre nouveau ... Mais sans pour autant concéder la victoire.

Il se posa, et préféra se reposer sur ses armes ballistiques et son bouclier, posé contre un blindé ... Combattant au sol comme le bon fantassin qui avait fait sa gloire !

Ce fut à ce moment là que toutes les alarmes de la base se coupèrent, et avec elles, toutes les lumières ...


Et, comme pour confirmer les soupçons de l'assistance congelée de l'ingénieur, la base toute entière se mit à trembler ... en proie à un séisme inattendu, qu'un rugissement mécanique ne rendit que plus inquiétant !


La voix provenait des profondeurs, plate et métallique, provenant indéniablement d'une énorme machinerie qui s'activait en sous-sol !


Arno Stark.

Frère méconnu, mais non moins talentueux du génie de Stark Industries ... Et le véritable héritier malmené d'Howard Stark !

" Tu n'étais pas destiné à être la cible de ce qui se trouvait sous cette base ... Mais enfin, quel meilleur galop d'essai pour cette nouvelle ... Sentinelle ? "

Le sol de la base se fissura, un nouveau rugissement retentit ... Et une bête de métal gigantesque en surgit, recouvrant la modeste Mark 51 de toute son envergure ... Cette nouvelle "Sentinelle" pour autant ne semblait partager guère que le nom des sombres machines chasseuses de mutants : elle semblait plus animale, plus sauvage ...


Des nanomachines s'échappèrent en volutes argentés autour de la machine pour former des canons, qui projetèrent des rayons lumineux en direction de l'armure d'Iron Man, tandis que le colosse se mettait en branle.

Le premier pas de la machine se fit sur le John Walker cloué au sol ... Avant que la Sentinelle Sauvage ne se mette à rugir de nouveau, en chargeant Tony Stark comme un Tyrannosaure en quête de sang !

Les événements se succèdent ; s’affolent.

Un Iron Man en colère abat sa juste fureur sur ses ennemis – et Mentallo puis Bullseye tombent, assez facilement. En formant quelques dégâts, en provoquant quelques dommages ; mais ils tombent.
A la différence de leur meneur.

John Walker, US Agent ; en armure d’Iron Patriot.
Hérésie.
Autant de revoir cette combinaison – que de la voir entre les mains d’un crétin congénital comme lui, selon Tony Stark.

Bagarre, donc.

Mais… une bagarre qui ne dure pas.
Déjà, parce que l’armure ennemie, si elle résiste longuement, finit par perdre sa puissance. Elle manque de jus.
Mais surtout…

Surtout, la situation explose – quand le sol explose ; quand l’installation explose.
Le complexe général perd toute énergie, mais une forme immense, puissante, terrible et cauchemardesque se révèle… et s’annonce.

Une Sentinelle.
Pilotée.
Par… Arno. Arno Stark.
Le fils légitime d’Howard et Maria ; celui dont Tony est le frère adoptif. Longue histoire.

« … ah d’accord. »

Sous son casque, Tony reste interdit quelques instants – puis grimace. La surprise est réelle, mais il se reprend rapidement.
Il agit.

Il se projette au-dessus du sol, et mobilise l’énergie de son armure.


« C’est… sérieusement ? Meurs ? Tu… n’as pas mieux ?
J’sais pas, hein… j’ai été un super-vilain, le Big Bad et tout – mais j’ai oublié, j’avoue. Je suis rouillé, en discours de grands méchants de James Bond.
Mais… quand même ! Ton agenouille-toi manque de fougue ! Allez, du nerf ! »

Tony évite les premiers tirs – mais identifie la menace, et déglutit en voyant la puissance ennemie.
Ça va faire mal… surtout qu’il reste encore US Agent.

Sans attendre, l’inventeur détourne son vol, et se projette vers John Walker. Le poing en avant.
Tout en reprenant la communication, avec Felicia.

Code:

Hey. Salut. Ça va ? Tranquille, le petit hackage ? T’es au frais ? Pépouze ? Sympa’ ta playlist, hein ; sympa’ pour toi, hé. Bref. Bref. BREF.
C’est la merde, hein ? Bon sang. Arno. Arno !
Je suis sûr que c’est parce que j’ai évoqué Parker. Sa foutue malchance s’est greffée sur moi ! Ou alors, parce que Mary-Jane veut revenir bosser pour moi ; j’accepterais, bien sûr. Mais bref. Bref.
Tu… en es où ? Tu as accès à quelque chose ? Felicia… ça va ?

L’échange continue, alors que le poing de Tony s’écrase violemment sur le crâne et le casque d’US Agent.
Ça fait mal ; mais ça fait du bien – et ça débarrasse, aussi.

« Mais… hey, frérot ? Tu… qu’est-ce que tu fais là, en fait ? Et… une Sentinelle ? Sérieusement ?
Ecoute, je sais que Stark et Trask partagent les mêmes lettres – mais on n’a définitivement pas les mêmes valeurs, normalement ! »

Il réoriente sa trajectoire, et se précipite vers la Sentinelle ; tout en déclenchant une fonction, de son armure.

La dispersion.

Tony sacrifie une partie de ses nano-machines, qu’il envoie vers la Sentinelle quand il la frappe. Les entités mécaniques doivent tenter de pénétrer la carapace, de pirater l’intérieur, et de mettre fin à la menace.
Rapidement.

« Mais… Arno, je… mec. On peut peut-être… se poser… non ? »

Il se relève, s’envole – et s’arrête, pour laisser son frère répondre. Il demeure prudent, cependant.
Il s’arme.

Comme d’habitude.
Il prie pour le meilleur – mais se prépare pour le pire. Surtout… avec les Stark…

" Tu as raison, Tony. Nous n'avons pas les mêmes valeurs. Toi, moi, Trask, nous sommes tous différents. Prend cette Sentinelle, par exemple : Trask pensait qu'une intelligence artificielle "humaine" en ferait une arme absolue ... Et il avait raison, du reste.

Une arme absolue non seulement contre les Mutants, mais contre ses créateurs également ! "


Face aux nuages de nanites qui pénètrent la carapace de l'engin, celui-ci se mit à émettre un bourdonnement, à luire faiblement, sans arrêter le contact. Sans s'arrêter de tirer. Sans s'arrêter d'asséner des coups de pattes métalliques à chacun des endroits où Iron Man tente de se poser, ou même seulement de souffler.

Des micro-ondes. Entre deux barrissements de défiance, la sentinelle grille les nanomachines d'Iron Man avec des micro-ondes !

" Toutes les Sentinelles ... Toutes les Intelligences Artificielles au raisonnement humain ont toujours ... reproduit les comportements humains. Comme les Humains, elles voient la faiblesse dans un système et l'exploitent pour leur propre avantage.

Les Sentinelles essayent de nous supplanter ... Et toi, "Tony" ... Toi aussi, en venant ici aujourd'hui, en nous attaquant, tu ne fais que confirmer cette théorie ! Toi, le simulacre odieux du frère que j'ai aimé !

C'est à ça que sert cette base. C'est à ça que sert Orchis ... A s'assurer que l'Humanité prévale sur toutes les menaces à sa suprématie ! Mutante, sentinelle, inhumaine ou extra-terrestre ... Il est temps de rendre le berceau de l'Humanité à ses propriétaires légitimes ! "

Arno aurait pu répondre à l'invitation de son frère. Il aurait pu baisser les armes, discuter.

Mais il privilégiait l'initiative. L'attaque, la neutralisation du fléau qui menaçait ses plans, et détruisait sa base ! La machine ne s'arrêta pas, et exploita la pause de Tony Stark comme une faille à exploiter.

Comme Arno, son maître, la voyait.

Comme sa programmation de prédateur la voyait !


La machine infernale gémit ... de douleur, semblerait-il, sous ses atours métalliques.

" Quoi ? C'est impossible ! Cette machine est impénétrable ! "

Les batteries de canon lasers flottantes s'effondrent, comme la Sentinelle elle-même.

Qui s'agenouille, ironiquement.

Autour d'eux, la base est en feu : des équipes de pompiers tentent de sauver les blessés et de contrôler les flammes, dans le chaos et l'obscurité causée par la surcharge du réacteur de la base.

Arno est vaincu, pour le moment.

Et il le prend très mal.

" C'était cela que tu volais, hein ... "Tony" ? Jeter notre nation, notre planète ... La race humaine toute entière aux lions ?

Ce n'est pas fini. Je t'aurais. Je t'aurais, toi et tous ces traîtres qui fomentent notre capitulation dans l'ombre !

Tu as peut-être pu convaincre les autres, mais je ne suis pas dupe ! Je sais que tu as provoqué la mort du véritable Tony pour prendre sa place ! Et tu te révèle maintenant comme le traître que tu es, prêt à renverser l'Humanité à qui tu dois tout ! "

Mauvais perdant ? Égarement ?.. Difficile à dire.

Mais la haine des IA d'Arno Stark était légendaire, et le simple fait de savoir que "Tony" n'était plus véritablement humain devait contribuer à un pétage de boulot en bon et due forme.

Et pourtant, il avait perdu. Et Tony avait gagné. Seul avec le caisson de Black Cat au milieu de ce capharnaüm...

« Pff. »

Un soupir lourd et las s’échappe des lèvres de Tony, sous son casque – après bien des événements, bien des rebondissements.
Bien des coups, échangés.

Iron Man a mené la lutte contre la Sentinelle animée par Arno, son frère adoptif ; plutôt, l’homme dont il est le frère adoptif. Tony demeure en effet la pièce rapportée au sein des Stark, alors que le monde entier est habitué au contraire.
Surprenant, troublant ; complexe.
La vie, quoi.

Lentement, le Vengeur Rouge et Or s’avance, vers les ruines de la Sentinelle, alors que des flammes animent les ruines, autour d’eux.

La zone est brisée. Le complexe est en miettes.
C’est bien ; mais ce n’est pas assez.

« Mec… tu t’écoutes ? Vraiment ? Arno, je… »

Il secoue la tête, triste et usé.

« Je… ne pensais pas. Je ne pensais pas que… tu descendrais aussi bas. Mais… ah. Ouais, peut-être. Je… sais pas si Howard est souvent venu te voir – mais je sais que tu as beaucoup regardé ses vidéos, sa vie. Ouais. Tu t’es inspiré de lui, hein ? Tu t’es inspiré d’Howard ? »

Il grimace, encore ; plein de rage et de rancœur.

« T’aurais dû… choisir mam… Martha. Elle… ouais. Je… j’pense qu’elle aurait eu honte de toi, mec.
Vraiment.
Moi… moi, c’est le cas. »

Tony se crispe – et agit, alors. Il active un ultime système de son armure, et vise directement les restes de la Sentinelle.

Il tire. Il anéantit ce qui reste de la Sentinelle ; ce qui le lie encore à Arno.
Pour l’instant.

Il soupire lourdement, puis tourne sur lui-même. Il enclenche plusieurs messages pour appeler les secours, et reprend l’échange avec Felicia.
Qui s’est révélée une très bonne alliée, et quelqu’un en qui il peut avoir confiance ; un peu. Ça fait du bien.

Code:

Hey. Merci, c’est cool. T’as assuré. Je ne pensais pas qu’on en arriverait là – mais au moins je suis fixé. C’est cool.

Non. Mais il va faire avec.
Comme d’habitude.

Code:

Allez, on file. Il est temps de finaliser la vidange et la rénovation, Cher !

Il glousse, sans trop y croire ; puis active ses jetboots, et se lance dans les airs.
En prenant le cocon de Black Cat, aussi.

Il s’envole.

Il s’échappe du complexe, en ruines. Il emporte le cocon, et file vers l’une de ses bases discrètes. Afin d’organiser le suivi automatique de Felicia.
Tony ne va pas pouvoir rester, hélas – il a beaucoup à régler. Mais il va suivre son rétablissement, et la laissera partir.

Et tout ira bien. Evidemment.
Tout ira bien.

(HJ/ Merci pour cette belle avancée ! Je me dis qu’on peut acter le final, pour enchaîner sur des impératifs différents au présent. /HJ)