Rendez-vous en terrain miné (Doom)

Ambassade de Latvérie, proche du siège des Nations Unies, New York.
Ils sont venus, équipés d'armes de guerre et de pouvoirs mutants.
Ils sont venus prendre d'assaut...


Le groupe de dissidents passe la porte, armé, soutenus par de nombreux miliciens, et en colère.
L'apostrophe calme et accueillante de la réceptionniste peut sembler décalée, mais rappelle une chose.


Ici, chacun tient sa place. Ici, où contrairement au reste de New-York Doom est roi.
La réponse du meneur de l'escadre en tenues tend à remettre en cause cet ordre des choses.


Les mains de l'homme s'illuminent d'une aura vert pomme, puis la rafale de flammes de cette même couleur vient littéralement carboniser l'employée latvérienne, qui agonise de brûlures sévères à peine à-même d'entendre la réponse arrogante du leader rebelle.



La femme à sa gauche, le bas du visage couvert par un masque noir et sa silhouette drapée dans une large pèlerine argentée, fronce les sourcils et s'exprime, poussant un coup de gueule dès le début de leur opération.


L'autre se pince la base du nez, comme s'il avait déjà eu cent fois cette conversation dans sa tête.
Il a, évidemment, réponse à tout. Il est le leader, après tout.


L'autre femme qui ne porte pas de tenue tactique grogne à son tour.
Est-elle simplement protectrice envers les civils, ou ces membres de l'opposition violente ont-ils des liens qui les empêchent de suivre l'organisation hiérarchique ? Difficile à dire.


L'autre, celui qui est le chef, se contente de former une grimace qui laisse sortir un gloussement. Lui, semble prendre pas mal de plaisir à s'en prendre à la propriété souveraine de Victor von Doom et de sa lignée.


La seconde femme fait alors une remarque, une évidence que personne dans leurs rangs n'avait songé à énoncer jusqu'ici.


Cette fois, le leader ne répond pas.
Un silence anxiogène s'installe dans les rangs.


Le danger extérieur subsiste, même s'ils ne comprennent pas le manque d'opposition à l'intérieur de l'ambassade.
Imbolc fait alors appel à ses pouvoirs, manifestant un champ de force rouge translucide dont les parois présentent plus d'un mètre d'épaisseur, tout autour du building qui délimite le territoire Latvérien à Manhattan.


Assuré que ses hommes sont à l'intérieur et qu'ils sont scellés hors de toute atteinte externe, Samhain commence à aboyer ses ordres aussi bien aux miliciens en armes qu'à ses fidèles lieutenants.


Le plus massif des trois lieutenants de Samhain, un homme brun aux épaules imposantes, tend sa main qui s'auréole de la même couleur qu'un gros verrou d'un mètre par deux qui vient bloquer la porte de l'une des salles. Il s'agit de Lughnasa, résilient et peu expansif.



Ensuite, Samhain fait signe à une poignée de ses soldats de le suivre, entraînant un autre lieutenant avec lui.


La femme aux cheveux blancs et dont la moitié du crâne est rasée, la première à s'être exprimée contre le meurtre d'innocents, opine du chef et suit son leader en montant une volée d'escaliers.



La femme, accompagnée de son leader et de quelques miliciens armés, ne s'attendait pas à la possibilité de tomber nez-à-nez avec...


Ambassade de Latvérie, une demie-heure plus tôt.
Ils est venu, équipé d'armes de guerre et de pouvoirs mutants.
Ils est venu, en qualité d'invité de...

La voix chantante résonne à l'attention du jeune homme.


A peine visible derrière son gros fusil futuriste, Cable apparaît bien plus jeune que celui que le monde a connu.


Et pour cause, il s'agit de sa version adolescente, à peine sortie du futur apocalyptique dans lequel le futur grand tacticien des X-Men a grandi, loin de la gloire actuelle de Doom ou de la démocratie à l'Américaine.


La réceptionniste note diligemment sur un registre le nom et une liste des armes visibles du jeune homme, tout en lui donnant un sourire des plus obséquieux propre à sa compétence.


L'un des domestiques s'avance vers Nate et sans un mot, le conduit vers la pièce mentionnée par l'employée. Il le salue du chef et tourne une dernière fois son regard à demi-illuminé vers celle qui l'a gentiment accueilli sur le territoire souverain de l'un des dictateurs les plus craints de sa génération.


Nathan regarde avec intérêt les œuvres d'art et le mobilier d'époque du salon dans lequel on lui a demandé d'attendre, puis rapidement lassé, pose ses bottes sur une magnifique table basse ouvragée et entreprend de vérifier le nettoyage des différentes armes qu'il porte sur sa personne.

L'attente s'annonce ennuyeuse...


Blasé de s'être déplacé pour qu'on le fasse attendre dans un fauteuil, tout confortable qu'il soit, Nate sonde télépathiquement les environs en désespoir de cause.

L'homme entre dans le salon, et Cable réagit de la seule façon possible.
Il lui saute dessus.
Nathan bondit vers le Chevalier Noir pour mieux le prendre dans ses bras.


Sa question sur le spectre de Sir Percy est loin d'être innocente, même si Dane répondra peut-être par politesse d'une façon relativement évasive.
Leur entrevue précédente s'est plutôt mal passée, et Nathan a vu dans la lignée Black Knight quelque chose d'un peu trop proche du devenir d'un certain héritier des familles Grey et Summers au fil du temps.
Le miroir tendu n'a pas que des bénéfices, Nate ayant un esprit critique digne de son adolescence.

La gêne partagée par le Chevalier Noir tient notamment du fait qu'ils soient tous deux conviés, en même temps sans s'être concertés, au sein de ce que le Monde Libre considérerait comme un territoire ennemi.
Dane fait mine de croire à une caméra cachée, une pointe d'humour que comprend évidemment Dayspring, ce qui ne l'empêche pas de répondre au premier degré.
Son sourire juvénile indique pourtant sur quel ton les deux épéistes s'entretiennent.


Il hausse les épaules, son orbite lumineuse à demi-éclipsée par le mouvement de ses paupières.
Finalement, peu de temps passe avant que le Seigneur Fatalis ne fasse mander les deux récents équipiers des New Avengers.

Nathan s'agenouille respectueusement devant le monarque. Cela n'est pas la première fois que l'enfant de demain fait l'objet d'une entrevue dans la demeure d'un chef de clan.
Conscient des talents particuliers pour lesquels on l'a fait convier, mais aussi de sa grande jeunesse, le soldat du futur acquiesce silencieusement en absorbant religieusement les dires du seigneur de Doomstadt.
Jeune et de ce fait d'autant plus humble selon le protocole face au meneur d'une nation en plein briefing diplomatique, Nate Summers admet volontiers être dépassé par les enjeux de ces équipes et groupuscules qu'évoque Victor von Doom sans avoir à faire de bluff... Bizarrement cela lui fait du bien de ne pas jouer les cadors pour une fois.


Il laisse un temps de flottement pour sa part, avant de poursuivre bien qu'il se fasse plus simple qu'il ne l'est, ce n'est pas pour fermer les yeux sur l'appel et le besoin exprimés par le leader suprême de toute la Latvérie. Cet altier Victor a raison en ce qui concerne le danger représenté par Chthon, un cataclysme psychokinétique sur pattes qui créerait un futur absolument inhabitable pour les Mutants comme pour l'Humanité.


Interrompu par les dernières nouvelles de l'ambassade, dont Doom accuse le choc, Nathan cesse sa litanie pour sonder les esprits présents à l'intérieur des lieux, et trouver la localisation de l'attaque au sein du bâtiment.
Il porte une main à son baudrier, révélant l'appareil futuriste de téléportation qu'il avait la ferme intention d'utiliser pour se hâter de protéger la maison où on l'avait invité.
La phrase qu'il avait entamée se termine entre deux endroits.


Le jeune psychiste réapparaît, sur le seuil de la salle de communications de la plus tristement célèbre des ambassades de Manhattan.


Face à lui, Samhain et Beltane, qu'il identifie immédiatement comme porteurs du gêne-X, quant à leurs intentions elle suppurent par toutes leurs pores psychiques.

Très semblable à l'attitude du meneur rebelle à peine quelques minutes plus tôt, le jeune fils de Cyclope se pince l'arête du nez avec un air embarassé.


Démontrant une télékinésie fine à la hauteur des talents du Maître du Magnétisme, Nathan rassemble la totalité des armes de leurs miliciens pour faire façonner leurs molécules à l'image de celui qu'il a déjà incarné, la légende de la Lutte Mutante, Stryfe qui n'était nul autre que son frère cloné qu'il a tué par deux fois... mais dont la réputation de fauteur de troubles au nom de l'activisme pro-Mutant pourra toujours être utile au jeune Summers.


En plus de l'image concrète de son double terroriste qu'il a façonnée dans le métal, un mirage auditif est diffusé par Nate à l'intention des guerilleros gradés comme simples porte-flingues.


Ensuite, les molécules des armes de guerre se dispersent en un nuage de métal et de poudre qu'il agit jusqu'à ce qu'il éclate au visage du latvérien rebelle et de sa lieutenante.



Malgré les détonations quasi-simultanées dues aux molécules agitées par le jeune Cable, le chef auto-proclamé des Mutants rebelles de Latvérie lâche un cri, puis une tentative de raisonner son premier opposant ici.


Le regard de Samhain est suppliant, mais cela ne dure guère longtemps.
Avec ce tempérament qui est le sien, cela ne pouvait durer bien longtemps.
Une flamme de folie s'allume dans son regard, avant de faire illuminer ses mains des langues de feu vertes de son pouvoir.


La rafale de flammes vert pastel vient lécher l'emplacement de Nate Dayspring Summers, tout en déclenchant la majorité des parts de la poudre à canon qui n'avait pas encore détoné.

(HJ/ Ton message est top, Victor ! Et aussi celui de Cable, merci les gars ! /HJ)

« Euuuh… »

Une longue réaction de surprise s’échappe des lèvres de Dane Whitman, alors que Nathan Dayspring Summers le surprend… en se jetant sur lui, pour former une étreinte fort agréable, mais fort troublante.

Le Chevalier Noir garde les yeux ronds et le corps figé, interdit devant une telle réaction.
Il finit par se reprendre, cependant.
Et appose lentement ses mains sur le dos du jeune homme, pour le tapoter amicalement mais virilement, bien sûr.

« C’est… salut, Nathan. Salut. »

Un sourire tendre passe sur son visage, alors qu’il met fin à ce moment surprenant, mais très agréable.

« C’est… ça va. Ça va vraiment, en fait. C’est… c’est fou comment on peut se sentir vivant, et équilibré, sans l’influence et la corruption de l’Epée d’Ebène, mmh ? »

Dane ne devrait peut-être pas en dire autant au sein de l’Ambassade de Latvérie – mais il n’a jamais été franchement connu pour sa discrétion, au fond.
Autant ne pas décevoir ceux qui l’attendent, finalement.

« Et mon ancêtre… ah. Il se fait extrêmement discret, depuis que j’ai bloqué l’Epée d’Ebène.
D’une pierre deux coups, peut-on dire ! »

Il ricane légèrement, et acquiesce ensuite plus sérieusement, en tournant son regard autour de lui, pour découvrir et décrire le cœur de ce salon… certainement truffé de pièges et d’horreurs par Victor.
Lui non plus ne doit pas décevoir ses fans, après tout.

« Ouais, j’vois mal quelqu’un oser réquisitionner l’Ambassade de Latvérie juste pour la blague – et, au fond, j’crois même que j’ai encore moins envie de voir Mojo que Doom.
Mojo, c’est bien l’obèse de sa dimension de tarés, c’est ça ? Avec Shatterstop, nan ? Ou Shottostar ? Ah, je sais jamais… j’mettais renseigné sur les types qui touchent un peu à l’épée, pour voir l’état des troupes.
M’enfin… on va voir. »

Dane grimace, et plonge par réflexe ses mains dans les poches de son blouson, alors qu’un majordome vient les solliciter – et les amener ailleurs.
Dans une autre pièce. Dans une autre salle.

Une salle… du trône.

Où, bien évidemment, Victor von Doom siège, avec majesté et puissance.
Et bien trop de théâtralité, aussi.

« Mmh. »

Un léger souffle s’échappe des lèvres de Whitman, alors qu’il pénètre au cœur de la pièce – qui ne l’impressionne pas en elle-même, tant il a déjà vu des lieux similaires.
Même si, bon, il doit quand même avouer, seulement en son for intérieur, que Victor sait décorer. Quand même.

« Bonjour. »

Un mot à peine murmuré, un vague signe de tête ; et surtout pas de genou à terre.
C’est tout ce que Doom obtient de lui, alors que Cable s’agenouille directement, et semble se figer dans une posture loyale et fidèle.
Son camarade ne peut s’empêcher de grimacer, devant un tel spectacle.

Comme le Chevalier Noir s’y attendait, Victor von Doom se lance dans un long monologue vantant ses mérites, sa puissance – et, surtout, expliquant ce qu’ils font là.
Les fans ne sont pas déçus face aux grands super-vilains, c’est rassurant.

Ce qui l’est moins cependant, hélas, c’est que Dane reconnaît beaucoup d’éléments dans le discours du despote… et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Darkhold.
Oui, le livre maudit, jadis écrit par Chthon, qui octroie puissance à ses lecteurs, mais les condamne à une ignoble démence, est bien revenu, récemment. Dane l’a lui-même croisé à Rome, en affrontant Augustin Du Lac, un Chevalier Noir formé par le Vatican et devenu fou après lecture. Au point que Whitman a dû le tuer, ce qu’il regrette toujours.
Darkholders et vampires.
Oui, aussi. Ses récents échanges avec Domino, son amie fidèle qui l’a accompagné dans les pires moments de la corruption de l’Epée d’Ebène, confirment que des sectes s’animent autour du livre maudit.
Chthon.
Oui, l’Ancien Dieu s’anime, s’active et cela provoque des remous et des terreurs dans toutes les zones et communautés mystiques.
Morgane Le Fay.
Oui, encore. Un mauvais souvenir, notamment par son neveu, cet abominable Mordred que Dane a régulièrement affronté – jusqu’à récemment, encore, lorsqu’il a fait la connaissance de Jacqs Chopra, pour stopper le plan de contrôle global de Mordred.

« Humf. »

Un soupir lourd s’échappe de sa gorge, alors que ses pensées brassent tous ces éléments – toutes ces idées.
Dont aucune n’est bonne ou agréable.

Le Chevalier Noir veut se lancer, veut répondre… mais Cable est plus rapide.
Trop rapide.

Nathan se projette en effet pour se mettre à disposition de Doom – ce qui ne manque pas de surprendre son camarade, qui ne peut retenir une franche et directe réaction.

« Hein ?! »

Dane, jusque-là calé contre un mur, les bras croisés, s’avance de quelques pas, les mains levées par signe d’incompréhension.

Hélas, les événements se précipitent et Victor identifie des intrus – que Cable veut tout de suite gérer, en se téléportant et en allant au-devant de l’action.
Et des ennuis.
Comme. D’habitude.

« P’tain. »

Whitman s’avance encore, jusqu’aux écrans montrant l’avancée des événements. Sa mâchoire se crispe, alors qu’il suit – alors qu’il essaye de suivre les mouvements du jeune mutant.

« C’est… il faut le laisser faire. »

Il soupire lourdement, et se tourne vers Doom – Docteur Doom.
Carrément.

Le Chevalier Noir a déjà croisé le tyran de Latvérie… de loin, essentiellement. Lors des grandes bagarres, des grandes rencontres.
Dane ne lui a jamais vraiment parlé – et il aurait très bien aimé continuer comme ça, en fait.

Hélas, le destin contraire s’acharne encore sur lui… mais bon, il l’accepte. Il tente maintenant d’aller pleinement de l’avant, de se détacher des troubles, des rancoeurs et des désespoirs qui hantent depuis si longtemps sa famille.
Même si cela implique d’échanger avec le Docteur Doom ; carrément, toujours.

« Mais… franchement ? Tu… vous pensez vraiment qu’on va dire oui ? Que je vais dire oui ? »

Dane déplie ses bras, et plisse ses yeux pour figer un regard sombre sur le masque de métal de son interlocuteur.

« Chthon est une menace… très sérieuse ; trop sérieuse. Bien trop sérieuse pour envisager de la gérer… avec une autre menace. »

Il sent qu’il va trop loin – qu’il en dit trop.
Il n’est pas assez prudent.
Mais… bon. On ne se refait pas, hein. Et on ne déçoit pas ses fans – même quand ça veut dire se projeter au-devant des soucis !

Fatalis, impérial, vient à la rescousse de sa propre ambassade, prenant à parti le meneur des rebelles dotés de formidables pouvoirs mutants - qui ne sont rien face à l'inéluctabilité de Doom, n'est-ce pas ? Pourtant, même le messie intemporel né de Cyclope et de son épouse de naguère est subjugué par le pouvoir de Beltane, lieutenante de Samhain qui l'accompagne.


En dépit des puissants talents innés de psychiste du jeune homme, la manifestation fantômatique invoquée grâce à la mutation de la jeune femme aux cheveux blancs s'adresse à Cable... et le fige dans une lutte face à lui-même - ou peu s'en faut.


Loin de rationaliser l'apparition comme la simple manifestation liée à l'action d'un gène-X, Nate en est dominé par l'effet - l'effet d'un pouvoir faisant plier tout opposant de Beltane à ses remords les plus funestes et à sa propre culpabilité.


L'identité de l'apparition face à Nathan Summers est sans équivoque : il s'agit de Stryfe, son propre clone "sain" engendré en tant que précaution pour le cas où le techno-virus finisse par prendre la vie du fils des Summers... et gagné à la cause du despote mutant Apocalypse, retourné contre sa propre famille, finalement affronté plus d'une fois par le jeune Cable et par son homologue adulte après avoir survécu à l'épreuve des années.
Un jumeau identique si ce n'était le fait qu'il est sain physiquement, dénué de virus techno-organique... et moralement corrompu fondamentalement, si bien qu'il représente une menace perpétuelle pour le monde et a détourné tout ce que la Mutanité peut apporter de bon.


Son casque, Nathan le reconnaît pour avoir été hanté par lui, d'abord en tant qu'ennemi, puis comme une identité nécessaire s'il voulait racheter les fautes des humains, des mutants et de sa propre lignée en combattant le juste combat porté frauduleusement par le véritable Stryfe, qui sous couvert d'activisme radical s'est livré à de véritables boucheries pour le simple plaisir de nuire.
Ce casque, Nathan l'a porté pour lever haut les couleurs les plus déchues... et le visage dessous il l'a vu mourir déjà plus d'une fois de sa main.


La voix fantomatique qui le coupe est bien celle de Nate - la sienne, en plus froide, en plus dure... du moins est-ce ainsi qu'il l'a toujours entendue, mais ne sont-elles pas simplement similaires ?


Que voulait-il dire par là ?
Quelle que soit la nature du pouvoir de Beltane - véritables revenants temporels ou manifestations de l'inconscient auto-destructeur de sa cible - les propos de Stryfe frappaient fort.
Était-il possible qu'à vouloir trouver son chemin, à chercher sa manière plus jeune et tout aussi déterminée de marcher dans les pas du Cable plus âgé qu'il est supposé devenir, il se mette sur le sentier d'un Stryfe en devenir ?

Le jeune Nate en tant que tel avait encore assez peu de démons dans son placard, mais encore suffisamment pour ne pas être accablé par l'image de sa démente de génitrice, qui semble n'avoir été qu'une femme douce et bienveillante avant sa naissance - peut-être n'aurait-il pas supporté l'apparition de Madelyne ici, mais c'était bien Stryfe qu'on lui opposait, et cela il commençait à en avoir l'habitude, pour s'y être confronté et préparé toute sa vie.

Cependant que Nathan en était à gérer les problématiques imposées de plein fouet par l'image crachée de son clone, une autre vérité s'apprêtait à éclater, d'abord annoncée par la familiarité de Samhain envers son supposé dirigeant.



Le visage du Mutant Latvérien était déformé par les émotions qui le traversaient quelles qu'elles soient.
Il pointait un doigt enflammé vers le monarque au masque de fer, qu'il ne manqua pas de darder de rafales de flammes en guise de provocation et châtiment.

Pour sa part, Cable, qui est homme de peu de mots, n'entend pas faiblir devant les sombres auspices données par la manifestation de son double maléfique.
Il les digérera, plus tard. Ou pas du tout.

Le fils de Cyclope a sur lui assez de mauvaise foi - il en aura toujours - pour ignorer ce qui est en face de lui tant que cela bloque la voie de son véritable objectif du moment.
Il a une ambassade à défendre, et il voudrait en savoir davantage sur les résultats d'un dictateur bienveillant - lui qui est si bien capable de plier les autres à son libre-arbitre, et cherche la voie pour guider le peuple du présent vers un lendemain moins sombre.


Il use directement de ses pouvoirs sur la manifestation.
Télépathie, télékinésie... rien n'y fait, et le pouvoir de Beltane semble masquer au voyageur du Temps l'évidence, qu'elle est la source et l'origine de la marionnette agitée devant lui.


Un pouvoir après l'autre, Nathan tente en vain d'affecter la création psychique.
Bientôt, il devra penser à d'autres réponses face à ce spectre accusateur... ou flancher. Inacceptable.

Inacceptable aussi, le tutoiement donné à Fatalis par son sujet rebelle.
En guise de réponse au roi guerrier qui le somme de se présenter, il répond d'abord par une question... et un nouveau mur de flammes, qu'il entend diriger sur le chef de Latvérie mais aussi la tenue d'apparat de Victor, ainsi que les tentures, draperies et tapisseries du corridor où ils se retrouvent confrontés.
Pourtant, même les flammes verdâtres émises par Samhain pâlissent comparé à l'ardeur de son sang bouillonnant de rage militante.


Que ses accusations soient vraies ou que cet homme et ses semblables aient été manipulés pour le croire, Nathan n'en perçoit rien pour sa part, trop occupé à laisser tomber la tentative d'user de ses pouvoirs contre son diabolique double astral, pour entamer la solidité de la construction psychique avec un coup d'épée, de sa fidèle et mystérieuse Lumière de Galador !


Tandis que l'épée forgée loin de nos rivages se gorge des énergies psychiques du soi-disant Stryfe, Samhain ne décolère pas, et ne retient ni le fiel ni les flammes qu'il déverse à l'attention de Doom, sous l’œil de caméras dont personne n'oserait faire fuiter les bobines... n'est-ce pas ?


Gonflé d'orgueil et concentré sur la cible de son courroux, le chef mutant européen ne voit pas Nathan être frappé par le retour de flammes de son énergie psychique renvoyée par son double tandis que celui-ci s'estompe.


L'épée renvoie à Nathan le flux des énergies mêlées de son potentiel psychique et de celui de la manifestation, résultant en une réaction dangereuse de la lame.
Nate n'a nul autre choix que d'encaisser toute l'énergie accumulée, mais son regard perce enfin la silhouette mauve évanescente du Stryfe psychique pour entrapercevoir à nouveau Beltane, à l'origine de cette invocation.
Impuissant il encaisse, mais n'oubliera pas de sitôt ce qu'elle a pu accomplir à son encontre.


Comme rendu plus fort par l'ardeur de sa propre diatribe, Samhain tient toujours malgré la force et la puissance de Doom et de l'arsenal qu'il pourrait entendre déverser contre lui.
Il accuse, de plus en plus précis.
De plus en plus incisif, amer et explicite.
Il accuse Doom d'avoir conspiré contre les siens, avec ou sans préméditation il l'accuse de ce péché.


Le peuple qui a recueilli Victor enfant et a fait de lui l'Homme qui est devenu roi.
C'est véritablement de ce peuple que se réclament Samhain et ses hommes, et c'est au nom de ce peuple, de ce clan, qu'il est venu ici régler ses comptes avec Doom.


Pour sa part, Cable sent enfin la décharge de Lumière de Galador toucher à sa fin, repoussé qu'il est par l'ultime déflagration d'énergie psychique.
Oui, Nathan est repoussé en arrière... et n'entend que la dernière phrase de Samhain.



Or, cette phrase résonnera longtemps dans l'esprit de Cable.
N'est-ce pas ce dont Stryfe, ou son propre inconscient représenté par Stryfe, l'accuse ?
N'est-ce pas ce dont Sam, Roberto et de nombreux autres l'accuseront à l'avenir ?

Devait-il voir une ressemblance entre lui-même et le despote au masque de fer...
... Ou devait-il voir, face à eux, une nouvelle manifestation de Beltane venue prêter main-forte une fois Nathan à terre...
... Cynthia von Doom.





De son côté, dans le hall, Lughnasa semble avoir fini de rassembler les pauvres employés dans une salle, qu'il verrouille de l'extérieur grâce à l'utilisation de ses formidables pouvoirs mutants.



Une volée de miliciens gravit alors un à un les degrés qui séparent le rez-de-chaussée de l'étage où Doom et Nate ont interrompu les chefs de la résistance dans leur ascension.

Au tour alors d'Imbolc, la bâtisseuse de champs de force aux reflets rougeoyants, de découvrir Dane Whitman, à force de chercher de l'opposition ou des civils qui tenteraient de prendre la poudre d'escampette.



D'abord surprise et agressive, pour ne pas dire narquoise, le ton et l'attitude de la jeune gitane sont rapidement radoucis par une réalisation, celle de l'identité de cet homme dont le visage et l'apparence physique ne sont pas un secret, encore moins pour qui aurait accès à la presse du monde libre.

(HJ: Désolé pour le délai, j'ai eu du mal à assumer ma charge de RP dernièrement !)

Dans les faits d'Etat, il est souvent difficile d'avoir la vérité.
Notamment, dans une dictature pleinement assumée.
Y compris pour les victimes, il est difficile d'avoir le fin mot.

Or, ici, il apparaîtra de plus en plus clair que les rebelles "Mutants" supposément Latvériens se vivent en victimes, sincèrement.
La vérité de Doom n'est pas la leur.
La vérité de Doom n'est pas celle de Samhain, ou de Beltane, ou des autres de leurs rangs.

Les rangs de ces belligérants ne sont pas ceux du Clan Zefiro, pour Doom.
Doom ne se reconnaît pas en eux, ne les reconnaît pas, ne reconnaît certainement pas sa Latvérie dans le récit de leur lutte et de leur souffrance.
Si une lueur de sincérité est visible derrière le masque de Doom, les supposés membres de Zefiro n'ont pas l'esprit ouvert à cette négation de leur expérience douloureuse.

Ils croient Doom responsable de leur sort, et membre de leur famille.
A tort, d'après Doom.
Mais ils le croient sincèrement, semble-t-il.
Quels que soient leurs preuves, leurs souvenirs, le vécu qu'ils pensent avoir... La vie vécue par Doom n'a rien à voir avec la leur.


Il ignore si Fatalis en prendra offense.
Il ignore si Victor souhaite entendre la vérité, toutes les vérités ici, ou si seule sa volonté est vérité.
Après tout, ici c'est chez lui, la Latvérie, et c'est lui qui édicte les choses.
Nathan n'a pas foncièrement de problème avec cela : son territoire, ses règles.
Le jeune fils de Cyclope n'a même pas de souci avec le fait de créer des Mutants, d'ailleurs : voir son peuple grandir sera bientôt une règle gravée dans l'Histoire de la mutanité.
Néanmoins Nathan choisit de livrer la vérité brute à Doom, telle qu'il peut la puiser dans leurs esprits.
Eux y croient, quoique Doom puisse être bien placé pour savoir si leurs allégations sont fausses.

Alors, Nathan, ayant dit sa part, ne cherchera pas à forcer Victor von Doom à se montrer magnanime.
Il ne cherchera pas à insulter son intelligence en tentant de la manipuler avec des arguments stratégiques.
Cet homme est son aîné, et en terme d'expérience militaire son supérieur et de loin.

Il apparaît évident que le pouvoir de Beltane ne fera pas plier Doom.
Il apparaît évident que la fureur de Samhain ne saurait consumer le monarque de ses flammes.
Ensemble ils n'ont pas plus de chance de triomphe que séparément, et leur sort est probablement scellé.
Ce qui est, est.

Il a puisé dans leurs esprits l'existence et la nature d'Imbolc et Lughnasa.
Chacun de ces deux-là possède un pouvoir à-même de retenir des personnes captives.
Si le triomphe de Doom permet ici que certains survivent, ils devront faire face à sa justice - et en temps voulu, un interrogatoire imagine-t-il.


Saisi par le contrôle télépathique de Cable, l'armoire à glace vêtu de noir et bleu ne tarde pas à les rejoindre.


L'avantage d'être un télépathe de très haut niveau (mondial, en un mot comme en cent), c'est que dans la plupart des situations, vous n'avez pas à vous inquiéter de savoir si les effets mentaux vont fonctionner.
Cela fonctionne.
S'il s'agissait de l'un des cas limites où le pouvoir psychique ne faisait pas mouche, Nate n'en saurait rien, ceci dit ; mais ce genre de choses avait tendance à ne pas arriver.

A propos de choses qui se produisaient rarement, le Chevalier Noir avait été reconnu par la jeune femme surnommée Imbolc, dans la salle de contrôle de Fatalis où celui-ci était resté quelques temps après le signal d'alerte.
Il se montre d'abord provocateur, puis radouci par le signe de sa renommée, nettement plus à l'écoute.
En réponse à son inquisition, la jeune femme s'exprime, le ton pressant et sûr :


Le ton est celui du défi, mais une lueur dans son regard a quelque chose d'implorant.
Si ses frères d'armes meurent en ce moment-même sous les coups de Fatalis, Dane Whitman la laissera-t-elle mourir seule au milieu du charnier ?

Nate acquiesce aux propos de Dane Whitman.
Il n'adhère pas sur la forme qui n'est guère diplomatique, mais admettra volontiers s'entendre sur le fond.
Le Black Knight est impudent et a une vision optimiste de la société.
Nathan note que cela change quelque peu de sa façon d'agir avant d'avoir été séparé de l'Epée d'Ebène.
Il sourit, cependant, parce qu'il apprécie cette facette et cette personnalité...


Peut-être plus volontiers sa main infectée par le techno-virus, car Cable sera toujours méfiant.
Mais pour tout méfiant qu'il soit, il demeure ouvert à la confiance et comprend instinctivement que Doom ne ment pas... ou en dernier recours.
Etonnamment, le monarque de Latvérie ne se sent pas assez acculé pour une telle bassesse.
Il a été attaqué dans sa maison, sur son territoire, et de lui émane encore de la sincérité.
Peut-être est-il réellement digne de confiance, voire à prendre pour modèle.
Bien que Dane Whitman lui-même soit un excellent modèle, mais ses névroses rappellent trop à Cable ses propres angoisses et les doutes qui assaillent le jeune homme à l'immense pouvoir, infinie responsabilité.

Or, sa responsabilité affleure lorsque Fatalis requiert de ce que Nathan garde les terroristes attachés.
Il ne concède pas l'utilisation de ses propres gadgets.
Fatalis s'est déjà dans l'Histoire montré prêt à dévier de leur cours des forces qui devraient demeurer interdites au monde des hommes.


Aussi, Nathan toujours dans un geste de bonne foi renforce-t-il le conditionnement mental sur Lughnasa afin que les verrous psioniques du jeune rom tiennent aussi longtemps que les services latvériens ne briseront pas la concentration de celui-ci avec leurs méthodes d'interrogatoire.
Arrivé à ce stade de la détention, la Latvérie aura sans doute déjà déployé les mesures nécessaires pour sécuriser ses invités réticents.

Doom ayant expliqué la marche qui sera suivie par ses services et l'influence de son respect pour ses deux invités sur ce dénouement des plus apaisés, Nate sourit à l'idée qu'un monarque doit se sentir bien seul et en colère sans avoir ses propres rôles modèles. Il se conforte dans l'idée que les gens qui vont trop loin sont simplement déconnectés de leur meilleure vie.

Cable, encore content d'avoir eu une influence positive sur un homme puissant dont beaucoup se méfient, suit les autres à travers le portail sans s'offusquer de la précaution élémentaire de Doom - mais sans non plus commenter les merveilles de sa technologie temporelle, il n'est pas un brosseur de pompes à ce point.


La présence des Doombots le conduit à poser cette question.
Il se demandait un peu si le monarque était du genre à se mettre en danger dans l'aventure ou envoyer l'un de ces nombreux remplaçants à son effigie.
Il n'y avait bien sûr ni bonne, ni mauvaise réponse, mais les faits étaient importants à son avis.

Black Knight reconnaît que Doom montre un meilleur visage, mais cela ne tarde pas à ce que celui-ci offense au plus haut point Nathaniel au cours de ses explications.
Nathan sourit comme un nigaud, en apparence ; les dents si serrées qu'elles lui font mal.
Il la ferme, et laisse Doom tomber dans l'erreur de se croire leur supérieur.


Nathan ronge son frein, non pas face à l'éloquence de Doom, mais bien au fait de se faire sous-estimer par un homme qu'il commençait à considérer comme un modèle possible, au moins partiellement. Comme un modèle de dirigeant, capable d'amener son peuple en dépit du libre-arbitre. Car n'est-ce pas ce que lui-même envisageait de faire, en amenant les civilisations de la Terre vers un avenir meilleur que celui prévu pour elles par les actions tracées de leurs élites ?

Nathan respecte le protocole, et s'il a flatté Doom jusque-là c'est autant par déférence sincère dans le fond, que par respect d'un protocole maintenu jusque dans l'avenir le plus lointain : l'étiquette fait loi lorsqu'on est face à un puissant chef de clan.

Fatalis se change pour l'occasion, du moins en apparence, laissant ses Doombots aux tâches les plus serviles, comme - et cela fait tiquer Nate - se charger des dissidents Mutants qu'il a promis de traiter équitablement, selon sa loi et sa parole donnée.

Le jeune Cable quant à lui, sort d'un sac banane sur sa bandoulière une grande cape coupe-vent à capuche, qu'il passe au moment de grimper sur la plate-forme temporelle.
Le garçon se fait la remarque qu'il ne s'agit pas de la plate-forme rectangulaire sur laquelle il a pu lire. Est-ce que Doom faisait lui aussi des manières quant au vol de ses meilleures conceptions de gadgets ?

Un instant passe, ou plutôt des centaines d'années en sens inverse, et ils ne sont plus sur le sol de la Latvérie.

Avant même de prendre en reconnaissance les environs de la cave où ils se trouvent, Nate s'agite, et tend les deux bras en direction du cou altier de l'homme vêtu de vert.
Car ici, Doom n'est qu'un homme, pas un monarque. Il n'est même pas encore né, pour pouvoir régner.
Ici, Doom n'est pas sur son territoire, et l'étiquette n'a pas lieu.


Nathan accroche de ses mains chargées d'énergie psionique le col du roi Latvérie.
L'agacement contenu depuis les paroles dans le labo de Doomstadt explose, verbalement.
Cable n'est pas un homme à qui manquer de respect, il ne le sera jamais.


Le garçon montre alors un visage tempétueux, celui bien connu des X-Men lorsqu'ils entrent dans un désaccord avec celui qui se veut leur sauveur temporel.

Il est lui-même conscient que sa colère semble sortie de nulle part, mais il s'en moque.
Il se le doit à lui-même, et il le doit à Whitman, qui est un peu plus brut de pomme naturellement.
Lui, n'aurait jamais voulu montrer ce visage servile devant son ami chevalier.
Il l'a fait, mais il n'aurait pas voulu non plus qu'il le voie perde ainsi son calme.
L'équilibre se rétablit dans la brutalité, malgré la scène comique d'un garçon encore assez chétif et qui entend secouer le robuste homme qu'est Victor von Fatalis.


Peut-être alors si sa fierté le lui permet, Victor comprendra qu'il n'est aux yeux de Cable qu'un vulgaire chef de clan, comme nombre de ceux qu'il a croisés dans un monde post-apocalyptique... et que ce garçon à la fin ne respecte guère que ceux qui ont du respect pour lui, pas ceux qui s'imposent à lui pour tenter de lui donner la leçon comme à un vulgaire jouvenceau Mutant manipulable.

Il inspire profondément.
Non pour se calmer, mais pour faire sortir la dernière salve de sa colère, ou plutôt de mépris.
Que Doom soit prévenu, ils peuvent s'entendre mais le gosse n'est pas plus con que lui.


Nate essuie le filet de salive qui pend entre ses lèvres empourprées.
Il n'entend subir aucune réplique, bien qu'il soit raisonnable de s'attendre à une volée de bois vert en retour.

Doom a besoin d'eux.
Quelles que soient ses motivations, Doom veut solutionner quelque chose de problématique pour le monde ; il veut le faire, mais pour ça il s'est abaisser à admettre qu'il a besoin de gens, besoin d'eux en particulier, et Nate ne se gênera pas pour l'humilier s'il se sent le moindrement pris pour un lapin de deux semaines.

Nathan n'aimait pas être pris pour un bleu, encore moins une personne inconsidérée, et malheureusement ce serait encore le cas longtemps, même dans son vieil âge les X-Men et autres Avengers auraient régulièrement ce genre de jugement envers le vétéran le plus rare de la communauté.
Il avait pété une durite, car Doom semblait lui parler selon son âge et non son expérience, une expérience éprouvée dans plusieurs chronologies déjà malgré sa jeunesse et surtout dans un premier monde particulièrement dur et édifiant.

Il essuya sa manche devant le silence méprisant de Doom puis ses mots d'incompréhension.
Le monarque ne comprenait simplement pas qu'on puisse lui rendre son mépris.
C'était terrible pour Nathan de voir que tant de pouvoir pouvait résider en quelqu'un d'aussi imparfait ; l'ironie de cette pensée de sa part ne l'effleurant pas une seule seconde.

Il suivit en silence la démarche pesante du roi de Latvérie et du Chevalier merlinique.
La magie était quelque chose qu'il comprenait au niveau communautaire et spirituel ; pas en soi.
Ce qu'ils évoquaient ensemble, il le comprenait comme une énergie construite à partir du culturel et du cultuel.
Ou une dangereuse force extra-planaire, dans le cas de celle émanant de Chthon dont ils se firent les témoins distants.
Car la divinité impossible et insoutenable est appelée et ils la voient.
L'abîme les regarde en retour.

L'aura de Morgane LeFay n'est rien comparée à ce regard transperçant de l'entité d'horreur indicible.
Pourtant elle est là, ce qui est dangereux ici, mais moins improbable que la présence du démon antédiluvien.


Faire un choix éclairé était d'autant plus difficile que leurs informations étaient mauvaises dès le départ.
Doom pouvait-il leur avoir menti ? Bien sûr, mais était-ce pour autant le cas ?


Il refusait d'intervenir sans les faits, et pourtant tous trois le devraient sûrement.
Le mal incarné qu'était Chthon les avait repérés, et le flux spatio-temporel risquait bientôt de ressembler à un méli-mélo...
D'autant plus s'il prenait un hôte aussi puissant que la Fée Morgane.

« Attendez. »

La voix ferme de Dane Whitman interpelle Victor Von Fatalis et Nathan Christopher Summers, qui se projetaient déjà sur des actes – des actions, à réaliser envers Morgane LeFay et Chthon, qui est apparu devant eux.
Qui semble être apparu, plutôt.

« Ce… n’est pas aussi simple. »

Il fouille dans ses poches, et récupère un élément qu’il sort, et exhibe devant ses deux alliés.
Un dispositif électronique.


« Ceci.
J’avais préparé… ceci, en prévision de notre venue – mais aussi après les soucis des Avengers, contre une créature de Chthon.
Or… les relevés ne sont pas bons. Du tout. »

Son visage se ferme, grave.

« Cet appareil mesure l’énergie magique, notamment en la comparant aux relevés du Darkhold.
Mais aussi ceux de Kierrok, que nous avons affrontés au Manoir.
Et… les signaux sont clairs. Pour moi, en tout cas. »

Il acquiesce, et enchaîne.

« Ce n’est pas Chthon.
Ce que nous voyons ici, celui que nous voyons – ce n’est pas Chthon.
Déjà, parce que les rares récits sur les manifestations de Chthon nous font comprendre que… la Réalité elle-même se tord, se brise sous sa présence.
Ce n’est pas le cas ici.
Tout ça, tout ce que nous voyons… c’est une illusion. »

Le Chevalier Noir lève sa main, et désigne alors la forme qui se présente devant Morgane.
Une forme qui change.
Une forme qui grossit – et devient encore plus terrible.


« C’est… ça doit être une créature de Chthon ; un de ses enfants.
Ça ne le rend pas moins dangereux – mais c’est différent.
Ça veut dire que Morgane croit faire venir Chthon, mais sa progéniture arrive. Maintenant… maintenant, à nous d’agir, oui. »

Et cela devient pressant, oui.

Car la créature, connue comme Nezaral, n’arrive pas seule. D’autres formes l’accompagnent.
Des monstres.

Des monstres, qui peuvent rappeler à Victor et Dane, après en avoir combattu certains lors de l’attaque de Kierrok.

« Si Morgane réussit son pacte avec celui-là… elle aura accès à Chthon. Et là… là, ça n’ira pas ! »

Le Chevalier Noir prend une grande inspiration, et soulève sa lame.
Il est prêt.

Il s’avance, discrètement, et se dirige vers Morgane et ses sbires.
Mais aussi l’enfant de Chthon.
Et les horreurs qui l’accompagnent…

(HJ/ Victor, je n’avais pas pris le temps de lire entièrement ton message du 26 janvier. Je me permets d’intervenir maintenant, car le Staff ne souhaite pas que Chthon se manifeste ou se soit manifesté sur Terre sur le forum, car nous voulons en faire un événement précis pour la saga générale.
Je me suis permis ainsi de moduler, en soumettant un changement qui, à mon sens, ne minimise pas trop notre RP.
Nous pouvons en discuter par MP, je m’excuse pour ce retour tardif. /HJ)

Même un enfant du futur élevé loin de la période de la Renaissance savait ce genre de formules et notamment la formule Rabelaisienne qui décrivait bien la portée dangereuse de la volonté de connaissance et de puissance humaine.
Ce que faisait Morgane était très dangereux, mais on ne pouvait dire qu'elle l'ignorât car même ces trois combattants assurés sentaient le péril viscéralement à la vue du titan.

Dane avait dissipé le malentendu, mais restait que la situation méritait leur intervention.


En somme l'idée de Nate concordait avec celles de Dane et de Victor von Doom.

Incidemment, le souhait de Fatalis semble être respecté : aucun d'eux ne semble s'en prendre à Morgane ni à ses laquais d'ailleurs, à la place ils cherchent tous les trois à harceler le démon pan-dimensionnel invoqué par leur assemblée druidique.
Ce n'était pas forcément un très bon plan, surtout qu'ils risquaient de montrer absolument tous leurs atouts en essayant désespérément d'écorner un orteil de la créature impie.

Rapidement les hordes accompagnant un prince des profondeurs assaillent le groupe de héros à la cape.
Doom ne l'avouera pas, mais il perd du terrain - même s'il s'adapte mieux que bien des soldats.
Nathan le regarde, croise son regard tout en croisant le fer avec les monstres de Nezaral.


Nate s'agace, parce qu'il retient ses coups.
Même si devoir se retenir d'user visiblement de technologies ou de talents psychiques l'autorise encore à sortir une arme qu'il n'a pas eu le plaisir de sortir depuis un moment : le Psimitar.
Même fonctionnement que la Lumière de Galador, avec une bien meilleure portée ; une magnifique lance de combat qui canalise son énergie psychique en force de frappe et épouse ses intentions à la perfection.

Il repousse des démons de la horde, des deux mains vu les dimensions de son arme et la masse musculaire encore malingre comparé à l'Old Man Cable de naguère connu par ses contemporains.
Néanmoins, un coup bien placé né de son entraînement rigoureux permet de repousser une demie-douzaine de ceux qui grouillants dans sa face, et par réflexe il tend la main vers une poche de son ceinturon.
Un tic nerveux parcourt ses doigts, alors qu'il doit réfréner sa propension à user de technologies futuristes.


Il réfléchit, tout en cognant, alternant Psimitar et son glaive la Lumière de Galador dès lors qu'il a un peu de place pour les déstabiliser en alternant ses techniques contre les démons.


Nate, sans attendre de réponse du monarque de Latvérie, étend un voile psychique d'anonymat autour de Doom.
Il ne pourra clamer avoir fait partie de cette bataille, mais surtout il a l'opportunité de les couvrir pendant qu'ils usent de pouvoirs bien trop alléchants pour être dévoilés devant Morgane en cette époque censée être révolue.

Ce que des sbires de son culte survivants verraient éventuellement finirait comme simple légende du passé, et on s'en fichait.
Mais Morgane, ce qu'elle pouvait savoir était dangereux en tous temps.

Nate réfléchissait trop à tout ça cependant car il se laissa surprendre par Nezaral qui venait à sa rencontre, et surtout au secours de ses minions.
Cela allait faire mal.
Il cherche des yeux Whitman, censé être projeté près du prince des royaumes inférieurs pour frapper fort.
Espérons qu'il soit dans le périmètre.
Et déclenche un champ de force technologique, afin de ne pas avoir à encaisser l'assaut du monstre, à le surprendre assez longtemps pour dégainer le genre d'armes qu'il avait tenu à cacher de la vue de la Fée.


Un flingue quasiment plus gros que lui ; un fusil à plasma inventé bien après l'ère des Tony Stark et des Hank Pym.
Qu'il pointe vers la créature baptisée Nezaral.
Il coupe temporairement son bouclier de force gravimétrique, et tire.


Malgré ce qu'il peut penser de l'attitude de Fatalis, il espère grandement que ce grand dirigeant saura contenir son ego assez longtemps pour ne pas faire de bêtise.
Et ne pas avoir à enterrer un allié ici en prévoyant un effet domino qui les empêche de revenir dans un futur dominé par la terrible Morgane la Fée, ou pire encore.

(HJ/ Merci à vous pour votre compréhension et vos très bons messages ! /HJ)

Dane Whitman… est surpris.
Agréablement.

Par le Docteur Fatalis ; encore.

Ce dernier s’est engagé publiquement à changer, et il multiplie les actes pour le confirmer. Des actes qui peuvent être anodins, ou démonstratifs.
Et souvent, les premiers sont plus révélateurs que les seconds.

« Mmh. »

Il voit, il assiste ainsi aux actes de Victor, en continuant d’avancer vers le rejeton de Chthon.

Protégé.

Protégé… par le Docteur Fatalis, aussi fou que cela soit de formuler de telles pensées claires dans son esprit.
Et c’est pourtant la vérité.

A plusieurs reprises, le Chevalier Noir lance des regards équivoques au monarque de Latvérie.
Pour le remercier.
Pour signifier qu’il voit, ce que Victor fait ; et il apprécie.
Beaucoup.

Il y a cependant encore plus à faire afin de vaincre Nezaral, même s’ils ignorent son nom.
Les sbires de Morgane sont évacués, oui.
Mais le plus gros… le plus gros doit être fait, encore.

« Oui. »

Il acquiesce lentement, alors que Victor évoque son plan ; un plan.
Le seul plan.

« Je… suis gêné de devoir laisser Morgane faire – mais oui. Il faut repousser la progéniture de Chthon, et… et voir ce que la suite peut donner. »

Une crise à la fois. Hélas.

Il sent bien le trouble chez Cable, et il le comprend.
Lui aussi.
Lui aussi voudrait agir plus ; autrement. Mais… Victor a raison ; hélas.

Une crise à la fois.

« Je m’en occupe. »

Dane court, alors. L’épée à la main.

Une simple épée, hélas.

Il entend les mots de Nathan, il sent l’attente de Victor ; mais non.
Il n’a pas l’Epée d’Ebène. Il ne la veut plus.
Il a une épée, normale. Une simple épée.

Mais.
Dans les bonnes mains.
Et au bon moment, surtout.

Une simple épée peut tout changer.

« RAH ! »


Il bondit. Il le voit, alors.
Lui.

Le monstre.

Le rejeton de Chthon fixe le Chevalier Noir, alors qu’il se jette sur lui.
L’arme au clair, oui.

« HEY, PAPA TE DEMANDE ! FAUT RENTRER, MAINTENANT ! »

Il se projette.

Il frappe, aussi.

Alors que Cable envisage une autre stratégie, propose une autre tactique.
Son allié frappe l’enfant de Chthon.
Au moment même où un flux d’énergie l’affaiblit ; par hasard. Par chance.

Mais les grands moments n’ont rien de chanceux. Ils sont ainsi.
Ils sont… destinés.

Un choc s’en suit.

Une terrible explosion d’énergie occulte et pourpre intervient.

Et touche tous ceux autour !

Sans forcément les blesser… mais en leur laissant un sacré souvenir, au moins !

Cela fonctionne.

Aussi désespérée soit-elle, l'attaque sur le sbire de Chthon fonctionne. Dane Whitman fonce, bondit, attaque, frappe.
Touche juste.

Et, alors qu'une gigantesque explosion d'énergie s'enclenche, il essaye d'y survivre ; de faire au mieux.

En se projetant sur le côté. En tentant de minimiser le choc, et de garder sa dignité.
Bon.
Ça ne fonctionne pas vraiment.

 « Hughn ! »

Le Chevalier Noir grogne, alors que le souffle de l'explosion magique se disperse.
Il est touché.

Il s'écrase quelques mètres plus loin, dans l'herbe ; ça aurait pu être pire, mais ça fait mal.
Surtout dans la dignité.

 « Rah, bon sang... »

L'Avenger est un super-héros – mais n'a pas de super-pouvoirs. Il dépend de ses armes, qui certaines lui donnent des talents formidables.
Mais il n'en a pas, ici.

Ici, il n'a que ses tripes, son expérience et sa condition physique ; formidable.
Mais pas suffisante, pour tenir là.

Dane met ainsi plusieurs minutes à se remettre, ce qui permet à Victor Von Doom de s'occuper de Morgane, et d'agir pour la suite.
Il finit par se reprendre, se remettre.

 « Bordel. Quelle histoire. »

Lentement, douloureusement, Whitman se relève, se redresse.


 « Vic', la prochaine fois que tu prépares une sortie entre potes... oublie-moi, hein ! »

Il souffle, puis s'avance vers le monarque de Latvérie, ainsi que le jeune Cable, à proximité.

 « Mais... bon. On l'a fait. On a fait tout ça. »

Dane laisse son regard glisser autour de lui ; sur ce champ de bataille, terrible et intense.
Mais duquel ils sortent victorieux. Heureusement.

 « Mais... ouais, il faut qu'on rentre. Mais, Victor... »

Armé de son épée, simple et sobre, Whitman fixe le portail – puis tourne un regard calme, mais clair, sur Doom.


 « Ne gâche pas tout.
Je n'ai pas tout entendu, je n'ai pas tout vu – mais je sens bien, que tu ne veux pas revenir tout de suite, que tu veux faire des choses ici.
Ouais. Mais non.
Tu l'as dit, ce qu'on a fait était utile pour le passé... mais du passé naît le futur. Notre futur.
Notre Réalité.
Une Réalité où tu as perdu... énormément, j'imagine. Ouais. Mais une Réalité où tu as gagné – où tu gagnes, en ce moment.
Mon respect, déjà. Mon estime.
Alors... je ne veux pas te dire de ne rien faire, hein ; je ne veux pas te donner des ordres. Je vais juste te dire ce que je pense.
Tu n'as pas besoin d'en faire plus, ici. Tu n'as pas besoin de t'acharner.
Tu n'as pas besoin... d'être, comme tu as été.
Tu as bien fait, ici et maintenant. Tu as bien fait – et cela compte, pour moi. Alors... ne gâche pas tout. Okay ? »

Frustré de ne pas pouvoir en faire plus, Dane Whitman fait quelque chose qu'il ne pensait pas possible, avant aujourd'hui.
Il fait confiance à Victor Von Doom. Il lui laisse l'occasion, de bien faire.

Et, lentement, le Chevalier Noir pénètre dans le portail – retourne à l'Ambassade de Latvérie ; retrouve son temps, sa Réalité.
Il part, ensuite.
Il salue Nathan, même s'il n'a pas adhéré à tout ce que le jeune Cable a fait, aujourd'hui. Il le salue – et il s'en va.

Il retourne chez lui.
Sans savoir comment tout ceci va finir – mais avec le sentiment du devoir accompli. Ça ne fait pas tout, mais c'est déjà ça !

(HJ/ Merci pour ce RP, c'était intéressant et agréable ! /HJ)