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Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres
William Kaplan / Wiccan
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Situation : Chasseur de mage noir en quête de ses origines.
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Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres Mar 20 Sep - 23:03
« Je serai accompagnée. » La Vieille Dame avance doucement dans le salon de thé. Un petit endroit, charmant. Isolé, aussi. Ni visages magiques ici. Ni tentateur. Ni princes du chaos ou de l'ordre cherchant une quelconque place à creuser. Un nom à marquer. Ici, seule une certaine société se réunie. Ils sont peu nombreux, à venir. Mais ils sont réguliers. Des fidèles. Agatha Harkness en fait partie. Une main sur sa canne. Elle avance d'un pas lent. Mais malgré cette fragilité, une dignité sur son visage. Digne des grandes nobles anglaises. Guidée par une employée de l'établissement, celle-ci recule la chaise. Un remerciement résonne de la part de la Sorcière. Avant que la demoiselle qui s'occupe de la servir demande. « Nous ne pensions pas que vous seriez en état de venir, milady. » Une légère surprise sur le visage de l'Ancienne.
Comment ? Ne pas être en état de venir ? Voyons, quelle sorcellerie est-ce ? Pourquoi ne pourrait-elle pas venir ? Après tout, elle vient tout le temps ici. Dès qu'elle peut. Aux côtés de … Ah. Tournant la tête vers le fauteuil face à elle, Agatha Harkness secoue négativement la tête. D'une voix paisible – bien que mélancolique – elle porte quelques mots. « Elle serait sans doute furieuse que son décès laisse place à l'inactivité. » Un chat vient se poser contre ses genoux. Se lovant sur les cuisses de sa Maîtresse alors qu'une main vient chercher quelques caresses. « Le Temps est à jamais notre seul véritable ennemi. Mais regardez la. Elle ne s'est pas laissée abattre. Jusqu'à la fin, elle était présente. Parfois silencieuse. Parfois aussi discrète que le voile qui recouvre le visage d'une veuve. Mais toujours présente. » Un miroir à ses côtés. Un jeu de cartes posé à côté d'un petit écrin rouge. Une statuette accompagne, représentant le chien préféré de cette dame. Le corgi. Portant ses mains anciennes sur les cartes – marquées de la rune du propriétaire des lieux..
Elle observe un instant les cartes. Avant de les poser à cette place initiale. Puis. Levant les yeux vers la jeune femme, sa voix porte une simple demande. La spécialité du Loup. Demande-t-elle. Avec de quoi accompagné. Pour deux personnes.
Alors, simplement, elle retire de son sac un petit carnet. L'ouvre à une page. Pour y rédiger quelques mots. Elle est seule – elle ne l'est que très rarement. Les quelques employés qui travaillent ici le savent toutes et tous : Agatha Harkness attend toujours quelqu'un. Souvent c'est une amie. Mais cette dernière n'a plus ouvert les yeux. Pourtant, aujourd'hui, la Sorcière est là. Oui. Ils savent qu'elle en est une. Ils savent qui elle est. Agatha Harkness.
Celle qui fait de cet endroit du Salon d'Obsidienne un lieu sans risque. Sans conflit. Celle qui a dressé le Loup.
Mais cette histoire n'est pas une histoire intéressante. Ni importante d'ailleurs. Les mains s'activent. Une personne quitte un instant le salon pour atteindre une deuxième partie de l'établissement. Quelques petites mains s'activent, là aussi. Tandis que quelques pâtisseries viennent être dressées sur des assiettes. Des assortiments. Des mets délicats. Le choix du Loup est le suivant : offrir ce que désir ses clients. Fabrication artisanale. Du thé jusqu'aux pâtisseries. Bien entendu, tout le monde ne peut trouver ce lieu. Le plus souvent, il faut … une adresse. Non. Un mot. En tête. Un mot auquel il faut lier sa pensée. Il est dit que si nous croyons fort en nos rêves, ils finissent par un jour s'exaucer. Sans doute est-ce cette phrase – cette croyance pathétique – qui a donné naissance au Salon d'Obsidienne. Qui n'accueille pas que de la population magique. Mais qui accueille surtout ceux qui sont invités. À venir. Oh. Oui. Parfois. Certains ou certaines arrivent à trouver la porte.
Mais ne vous méprenez pas. S'ils trouvent la porte du Salon d'Obsidienne. C'est pour une bonne raison.
Jean Grey, elle, n'a pas besoin de le trouver par hasard. Dans un message vocal, elle avait été invité à rejoindre une adresse, le 13th Osborn Street, dans le ventre de Whitechapel. La Sorcière ne s'inquiétait pas de son moyen de locomotion. Et elle savait. Qu'elle n'oublierait pas cette petite citation, règle d'or pour arriver jusque dans les frontières de ce qu'elle nomme le plus beau et le meilleur salon du monde.
Je crois parfois que Dieu, en créant l'Homme, a quelque peu surestimé ses capacités.
Ainsi parlait Oscar Wild. Ainsi l'esprit de Jean Grey devait parler quand elle vint trouver un mur de brique au fond d'une ruelle entretenue. Alors. Une porte s'ouvre. Tandis que le thé fumant est déposé sur la table. Polie, éduquée – par elle-même, sans doute –, la Vieille Sorcière commence à se lever. « Ah. Voilà ma belle invitée. Venez. Venez. Le thé et les pâtisseries sont servies. » Elle lui offre un sourire respectueux. Alors que son compagnon démoniaque, Ebony, chat à la fourrure d'ébène, vient se promener entre les tables.
En ces lieux. Le silence. Le calme. Rien. Isolés du reste du monde.
« Bonjour ma chère enfant. Comment allez-vous ? »
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Re: Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres Mer 21 Sep - 17:45
Même si les capitales du monde ne voient pas forcément d'un très bon oeil l'installation de portails Krakoans, il faut bien admettre que c'est quand même très pratique, surtout quand on ne maîtrise pas la téléportation, comme c'est le cas de Jean. Lorsqu'elle a Magik à portée de main, les choses sont plus simples. Mais quand ça n'est pas le cas... la route peut être nettement plus longue.
La vénérable magicienne lui ayant donné rendez-vous en plein coeur de Londres, cela lui simplifiait plutôt la tache. La connaissant, il était aussi probable que ce soit intentionnel de sa part. Une brave dame, qu'il convenait cependant de ne pas sous estimer. Surtout pas, même. Tant de personnes s'étaient laissés bercer par l'apparente fragilité de son enveloppe corporelle, avaient imaginé qu'il serait facile de prendre le pas sur cette vieille dame, et en avaient subi de graves préjudices...
Ca ne serait pas le cas de la Mutante. Déjà, parce qu'elle sait qui elle a en face d'elle. Mais aussi parce qu'elle la respecte vraiment.
Les mots sont prononcés à voix haute, distinctement prononcés dans leur moindre syllabe. Le mur s'efface pour laisser la place à une porte de bois ornée de différents motifs, de sculptures et gravures qui laissent déjà entre apercevoir l'atmosphère qu'elle découvre bientôt en poussant le montant de chêne.
- Agatha, ça me fait tellement plaisir. Lance-t-elle dans un franc sourire tout en saisissant délicatement les mains de la sorcière entre les siennes.
Cela fait un petit moment que les deux femmes ne se sont pas vues. Agatha ne fait pas partie de ces gens qui accusent les Mutants de tous les maux de la terre, bien au contraire. Peut être partage t'elle leur ressenti, les sorciers n'étant pas toujours fort appréciés non plus, et souvent pour les mêmes raisons que les mutants par ailleurs. Trop puissants, trop impressionnants, trop... différents.
Elle s'assoit à ses côtés après avoir relâché doucement ses mains.
- Merci de me recevoir, j'apprécie vraiment. Je sais votre temps précieux. Dit-elle de sa voix douce habituelle, en acquiesçant d'un léger mouvement de visage, comme pour appuyer un peu plus le sens de ses paroles.
Son regard dérive rapidement vers le petit paquet de cartes qui trône à côté d'elle.
- Je suis navrée Agatha... je sais que vous étiez amies de longue date. Je vous présente mes plus sincères condoléances.
Elle esquisse ces quelques mots d'un ton un peu contrit, alors qu'elle les ponctue dans un sourire qui se veut courtois et réconfortant. La mort... est un concept que chacun appréhende de différentes manières. Pour certain, elle est la fin, de tout, du monde, de soi-même lorsque l'on perd quelqu'un de cher. Pour d'autre c'est un commencement, ou un renouveau, rien qui ne s'apparente à du néant ou de la noirceur. Chacun gère le deuil comme il le peut, comme il en a la capacité.
Vérifiant que le thé est suffisamment infusé, Jean récupère la poignée de la théière, sert une tasse à son hôte, puis remplit la sienne. Poussant délicatement un petit pot de lait vers Agatha qui, en Lady anglaise digne de ce nom, doit vraisemblablement adoucir son thé d'un nuage de lait, Jean s'adosse contre le large fauteuil en attendant que son thé refroidisse un peu.
Comment allez-vous ? Pas bien. Non. Non... Non ça ne va pas.
Scott est en possession de Phénix. Son mariage est à deux doigts d'imploser, au sens propre comme au figuré d'ailleurs. Elle a du extraire des fragments de pouvoir du Cosmique de l'esprit de Tony Stark. Orchis est de retour, visiblement plus actif que jamais. La relation entre Krakoa et les humains part de plus en plus à volo. Donc non. Rien ne va. Mais absolument rien... Il ne manquerait plus qu'Emma dans le paysage, et elle serait à deux doigts de s'expatrier dans l'espace.
Donc non... rien ne va.
- Je vais très bien, je vous remercie de vous en préoccuper Agatha. Lance t'elle dans un sourire on ne peut plus crédible.
- Et vous ? Comment vous portez-vous ? Poursuit-elle en récupérant sa tasse de thé.
Elle s'imagine mal lui rentrer dedans dès son arrivée au sujet du motif de leur entrevue. Surtout dans la mesure où elle ne se sont pas vues depuis longtemps. Autant prendre un peu de temps, comme n'importe quelles personnes civilisées, de s'enquérir de son amie, pour savoir comment elle se porte et si tout va bien pour elle.
William Kaplan / Wiccan
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Re: Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres Lun 26 Sep - 1:13
Un sourire qui se veut rassurant se pose sur les lèvres de l'Ancienne. Doucement, elle retrouve sa chaise, secouant légèrement la tête. « Ne vous inquiétez pas. Elle n'est pas la première que je vois disparaître, vous vous en doutez. Gardez les souvenirs. Les bons, comme les mauvais. N'idéalisez jamais. Et apprenez à avancer sur ce sentier. C'est ainsi que j'ai appris à vivre. » Observant des yeux la petite statue du canidé, son regard vient se cacher derrière ses paupières. Normalement, elle aurait été la première à poser ses mains sur la théière pour servir l'eau parfumée et fumante. Souvent, elle a été celle qui sert. Elle l'est encore. Car elle accueille beaucoup – plus qu'on ne peut le croire. Mais aujourd'hui, Jean Grey est celle qui rempli les tasses.
Alors. Après avoir ouvert les yeux, elle l'observe faire. Doucement, ses doigts viennent chercher, eux, ce petit pot, pour laisser couler cet unique et léger nuage. Qu'elle dépose, tranquillement. Tout en continuant de l'observer. Sans la fixer. Sans la détailler. Juste remarquer. Ce doux sourire, nature. Et pourtant, ce regard, creusé par les cernes. La gestion de Krakoa absorbe-t-elle autant d'énergie ? Sans doute. Oui. L'ancien Lady de New-Salem le sait : la politique est une tâche lourde, complexe. Une danse technique. Une seule erreur dans les pas et le cavalier – ou la cavalière – pourrait en prendre brutalement ombrage.
Mais la danse la plus difficile n'est pas celle qui se fait avec le cavalier extérieur. Mais avec l'ami. La famille. La population qui reste sous son autorité. Savoir danser. Sans enlacer. Savoir cesser. Savoir repousser.
Agatha Harkness porte la tasse à ses lèvres. Ferme les yeux, alors qu'elle goûte le thé. Comme toujours, le Loup ne la déçoit pas. Cela serait une surprise, d'ailleurs. Ainsi que la preuve que le monde change, même en ces lieux. Pourtant, faut-il réellement des preuves pour observer ce changement ? Non. Mais pour en comprendre l'intensité, il faut l'observer, atteindre des Sanctuaires, habituellement éloignés de cette réalité. La question est posée. Une réponse est attendue. Le sourire est présent. Toujours aussi doux. Elle va bien, annonce-t-elle.
Des mots. Qui viennent caresser les douces expressions de son visage. Avant de se perdre. Contre ses cernes. Va-t-elle réellement bien ? Jean Grey n'est pas Wanda Maximoff. Oui. Sans doute l'Aînée n'a pas connu autant la première que la seconde. Pourtant, cette relation avec Scarlet Witch a permis à l'Ancienne de s'approcher d'autres entités. D'autres esprits. D'autres cœurs. Dont le sien. Jean Grey est une femme respectée par l'Aînée. Pour son rôle. Pour sa puissance. Pour ce qu'elle apporte.
« Mieux que certains le laissent entendre. » Un léger rire traverse les lèvres de la Première Sorcière de Salem. Ne sont-ils pas nombreux à dire que l'Ancienne finira par laisser sa place à une nouvelle génération de sorcières ? La nouvelle génération est déjà là ! Alors pourquoi donc vouloir pousser la Vieille dans les limbes ? Passant sa cuillère contre un morceau de fraisier, elle en récupère un morceau. Le portant à ses, elle profite de la pâtisserie, avant de reprendre, doucement. « J'ai connu, ces cernes. » Elle pose la cuillère. Doucement. L'observe. Tendrement. « Krakoa pose-t-elle ses chaînes sur vous au point que votre sommeil en devienne difficile ? » Un miaulement résonne. Un peu plus loin. Le chat noir saute sur les genoux d'une jeune femme aux cheveux sombres et aux yeux aux reflets carmins, se lovant contre ses cuisses pour l'empêcher de jouer avec un quelconque matériel informatique et quémander quelques caresses.
Agatha Harkness observe la rousse. Avant de profiter d'une nouvelle gorgée de thé. Attendant. Tranquillement.
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Re: Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres Lun 26 Sep - 10:18
Un sourire amusé se dessine sur le visage de la mutante, alors que la vénérable esquisse quelques mots. A n'en point douter, nombreux doivent être ceux aspirant à la voir six pieds sous terre. Et tout aussi nombreux, ceux qui estiment qu'elle est d'ores et déjà une ruine qui n'a plus de fondations que les faux espoir qu'elle nourrit. Comme tous ces gens se trompent... comme ils sont dans l'erreur. Et les erreurs, cela peut parfois coûter très cher. Car cette femme là... aussi âgée et fragile semble t'elle être, est l'une des plus grandes sorcières que le monde puisse porter actuellement. Imaginer que cette peau ridée enlève quoi que ce soit à son pouvoir ou à ses talents, est ridicule, tout autant que naïf.
- Malheureusement, je veux bien vous croire. La bienveillance se fait de plus en plus rare de nos jours... du moins c'est le sentiment que j'en ai.
Jean est une éternelle optimiste en temps normal. Concilier mutants et humains, réconcilier mutants... et mutants. Cela fait partie intégrante de son ADN. Mais aujourd'hui, la rousse semble un peu plus en demi teinte. Trop épuisée, trop inquiète, trop... trop de choses perturbantes pour qu'elle n'aborde l'avenir avec sérénité.
Le silence s'installe entre les deux femmes attablées. Agatha déguste l'une des nombreuses pâtisseries disposées sur la table, auxquelles Jean ne semble pas vouloir toucher. Oh... elles ont l'air délicieuses, et le sont fort probablement. Mais, là non plus, le coeur n'y est pas vraiment. Trop de choses encombrent son esprit pour provoquer en elle ce besoin de sucre, de douceur, juste par gourmandise et pas par faim. Alors se contente t'elle de son thé, délicieux au demeurant.
La Sorcière brise le léger silence qu'elle a instauré, et l'intention est clairement posée. Elle sait. Bien sûr qu'elle sait. Sans doute pas les détails, sans doute pas les raisons exactes. Mais on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, n'est-ce pas... Et ses traits parlent visiblement pour elle, pour peu que l'on y prête attention, ce qui est le cas de son interlocutrice.
- La tache est titanesque... en effet.
Elle avance timidement, pas à pas, car le terrain est glissant. Jean peut se confier. Elle sait se confier, et n'en éprouve par ailleurs aucune gêne, aucune pudeur mal placée. Mais... jusqu'à il y a quelques mois, son confident c'était Scott. Et aujourd'hui...
Elle extirpe un soupir.
Elle ne peut pas lui dire pour Phénix. Elle ne doit pas lui dire pour Phénix. Car elle ne doit sous aucun prétexte écarter la nature de celle qui lui fait face. Et autant puisse t'elle éprouver une amitié sincère pour la vénérable dame au chat sombre, autant n'écarte t'elle pas ce qu'elle est, ce qu'elle représente. Agatha est une puissante sorcière. Et pour n'importe quel sorcier de ce monde, Phénix est une menace qu'il convient de ne pas sous estimer. Si elle lui apprend ce qu'il se passe en ce moment... elle pourrait vouloir y réagir. Et agir contre Phénix, c'est présentement agir contre Scott. Jean ne le permettra pas. Pas tant qu'il reste un espoir de lui faire rebrousser chemin.
Cependant... Agatha reste aussi une femme. Et les problèmes qu'elle rencontre avec Scott ne sont pas uniquement de l'ordre du Cosmique. Alors...
- Pour être honnête Agatha... J'ai de plus en plus l'impression d'être mariée à un étranger. Sa main se presse contre son front, ses paupières se fermant brièvement le temps de relâcher un soupir de lassitude. Je... ne sais pas ce qui lui arrive, je ne sais pas ce qu'il a dans la tête. Il refuse obstinément de m'en ouvrir les portes, et je ne parle pas ici de pouvoir psionique...
Elle esquisse un sourire. Il est bref, mais il est là. Jean y a réfléchi. Mille fois, au bas mot. Et toutes ses analyses convergent vers un même point, vers le même épicentre. Ce matin là. Ce matin où ils se sont éveillés ensemble, comme d'habitude. L'un près de l'autre, comme d'habitude. Mais l'un était véritablement absent de l'équation, contrairement à d'habitude. C'est à partir de ce jour qu'il a changé. Mais elle n'a jamais réussi à s'en expliquer la raison véritable, et il faut bien reconnaitre qu'il ne fait absolument rien pour l'y aider.
- J'ai tout essayé, Agatha. J'ai fait preuve de patience, je lui ai laissé du temps... des mois et des mois. Je lui ai ouvert la porte, pour qu'il se confie à moi, comme avant. Mais rien ne marche, rien ne touche. Alors... je suis un peu fatiguée moralement oui... et mes nuits ne sont effectivement plus paisibles depuis longtemps.
Et ça n'est malheureusement pas prêt de s'arranger... a priori.
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Re: Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres Dim 9 Oct - 19:49
Agatha Harkness est beaucoup de choses. Sorcière. Ancienne Cheffe de New-Salem. Ancienne Grande-Prêtresse de l'Assemblée de Sorcière de Salem. Une veuve, aussi. Qui a vu le Temps lui arracher l'une de ses rares attaches émotionnelles. Jean Grey pourrait être son reflet. Femme puissante. Vigoureuse. Endurante. Dont l'époux est encore présent. Mais dont la fatigue commence à marquer son visage. Si ce détail n'avait pas été visible, sans doute aurait-il été impossible pour l'Aînée de savoir ce qui existait à l'heure actuelle dans les frontières immatérielles de la télépathe – et tenter de lui sonder l'esprit n'aurait pas été le meilleur choix.
Ainsi. La Sorcière écoute. Oui. D'une oreille attentive. Respectueuse. Elle ne dit un seul mot. Elle préfère, au contraire, attendre. Laisser le temps à Miss Grey. De dire ce qui agrippe son esprit. Ce qui torture son sommeil et ses pensées. Ce qui l'épuise. Réellement. Plus que la tâche de Krakoa – à la fois un exploit et une tragique normalité. L'émotion est et sera toujours plus douloureux, épuisant, que la charge du devoir. Pourquoi ? C'est là l'une des énigmes de l'humanité. Sans doute car cela est aussi un devoir. Un devoir qui touche à nos faiblesses. À notre intimité.
Alors. Elle l'écoute. Parler de ce mari. De cet homme devenu étranger. Inconnu. Des secrets qui viennent lentement grignoter sa patience et son énergie. Agatha Harkness l'écoute. Et la regarde. Face à ces errances, être tout-puissant ne change finalement rien. Pire. Cela accentue. L'abandon d'un mutant. La marginalisation d'une sorcière. Tout ceci développe certaines faiblesses. Dans lesquelles un simple chagrin, un épuisement moral ou émotionnel, peuvent facilement tomber. Mais dans les mots. Il n'y a rien de simple. C'est un épuisement constant. Qui dure depuis quelque temps. Qui s'est sans doute mélanger avec ses tâches. Celles d'Image. De Cheffe. De Grande Sœur. « Ma Chère. » Doucement, l'Ancienne pose sa tasse. Elle a écouté. Maintenant, sans doute Jean Grey attend de celle-ci une réponse.
« Il faut parfois laisser le Temps. La Patience, vous l'avez offerte. Maintenant, sans doute, est-ce le Temps d'une autre posture. D'une autre forme d'échange. Bien entendu. Il y a un risque. Si son propre jugement, sa propre façon d'être, est altérée par une quelconque détresse personnelle … Il y a le risque qu'il finisse par vous détester, si vous venez à le mettre dos au mur. » Elle pose ses mains, jointes, sur la table. Ferme doucement les yeux. « Mais parfois, il y a besoin d'un choc. Pour que les choses avancent à nouveau. Malgré tout … » Elle garde le silence. Un instant. « Vous ne devez pas aussi oublier que vos rôles se mélangent. L'Épouse et Dirigeante de Krakoa. Je ne me mêlerai jamais des affaires de votre nation, ne vous inquiétez pas. Mais je tiens à pointer que ces deux rôles peuvent, parfois, se dévorer mutuellement … »
Non. Elle fait confiance au jugement de la télépathe. Mais elle a cette expérience, du pouvoir et de l'amour. « Si l'Épouse venait à se faire dévorer par la Dirigeante … Alors même son conjoint pourrait devenir son ennemi. Car la place que vous occupez – comme le reste des membres du directoire de Krakoa – est celle d'une personne qui doit … observer son entourage. Non pas comme un simple entourage. Ou au contraire peut-elle oublier totalement son existence. Au point de ne pas voir une menace. » Elle hoche, alors, doucement la tête.
Elle sait cela. Sans doute mieux que quiconque. Tombée des hauteurs de la hiérarchie de New-Salem, pour finir par devenir l'ennemie de son propre fils. Sans doute que l'Ancienne avait finie par être dévorée. Au point de ne pouvoir observer la menace qui arrivait.
« Pardonnez ma question. Mais … D'autres personnes se sont-elles rendues compte d'un changement chez votre époux ? »
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Re: Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres Jeu 13 Oct - 23:36
La porcelaine de la tasse qui s'entrechoque délicatement avec celle de sa sous-tasse indique que le temps de la réponse est venue, suivant de près les quelques mots qu'elle lui adresse. Portant le thé brûlant à ses lèvres, Jean en boit quelques gorgées avant d'imiter son aînée, la reposant sur la petite table de bois, tandis que son regard d'émeraude se pose avec attention sur Agatha.
Les paupières de Jean se froissent très légèrement. Mettre Scott dos au mur... elle y a déjà songé, plusieurs fois à vrai dire. Mais, pour l'heure du moins, elle n'a pas osé franchir le pas. Car elle espère encore. Espère qu'il finira par lui parler, par se confier, par lui avouer ce qui pèse sur son coeur, tout autant que sur son esprit. Et si pour l'instant cet espoir reste insatisfait, elle a envie d'y croire encore un peu... juste un petit peu... Mais plus elle écoute Agatha, et plus elle en vient à se demander si il n'est pas temps. Temps d'employer d'autres méthodes... plus radicales. Au risque qu'il se braque, en effet.
Jusqu'à présent, le couple gère plutôt bien son double statut. De mari et femme, et aussi de dirigeants de Krakoa, de guides pour leur nation. Cela n'a jamais posé problème jusqu'à présent. Mais cela peut aussi changer... à cause de Phénix, notamment. Car si le Cosmique parvient à corrompre Scott, ce qui fait peu de doutes si celui-ci s'entête à le garder auprès de lui, il semble évident que les évènements vont mal tourner. A un moment ou à un autre... cela ira mal.
Et les mots d'Agatha pointent cela très délicatement. Comme si elle savait... comme si elle avait l'intuition que Jean serait capable de faire fit de certaines choses, de certaines informations. Comme si elle pourrait se plonger dans le déni et faire comme si elle ne voyait pas, comme si elle ne percevait pas la menace que Scott est lentement mais sûrement en train de devenir. Il en est malheureusement tout autre. Car elle en a plus que conscience. Mais pour l'heure... Jean reste persuadée que Scott peut entendre la réalité et qu'il peut encore faire marche arrière.
- Je ne sais pas. Répond elle dans un premier temps d'un air songeur. Le Professeur Xavier m'a bien demandé comment il allait, il y a peu, et s'il n'est pas rentré dans les détails, je pense qu'il s'est tout de même rendu compte qu'il est plus sombre et plus distant ces derniers temps... Maintenant, à savoir si d'autres s'en sont aperçus, je ne saurais vous répondre. Ils ne m'en ont pas fait part en tout cas.
A vrai dire si... Rogue lui en a parlé. Mais dans la mesure où cela semble fortement lié à Phénix, mieux vaut ne pas s'épancher sur le sujet.
- Je vous remercie pour vos bons conseils Agatha. Poursuit-elle brièvement.
Jean ne rentre pour autant pas dans le détail. Va-t-elle suivre ses conseils ou non... pour le moment elle n'a pas encore décidé. Elle doit voir Scott, lui parler, lui laisser encore une chance. Et s'il s'obstine... ah... elle verra bien sur le moment.
- Je voulais vous demander une faveur. Dit-elle d'une voix douce, semblant décidée à changer de sujet pour rentrer dans le vif de ce qui l'a amenée à la contacter.
- Comme vous le savez sans doute, nous reconstruisons l'Institut afin qu'il accueille de nouveau les jeunes mutants qui ne souhaitent pas rejoindre Krakoa, mais qui ont besoin d'un toit, d'une protection et de l'enseignement adéquat afin de maîtriser les capacités qui s'éveillent en eux. Dans ce cadre, et pour encourager les générations futures à collaborer et s'entendre avec les super-héros et civils terriens, mieux que ceux de ma génération ne sont parvenus à le faire, j'ai pris contact avec plusieurs personnalités afin de leur demander si elles accepteraient de donner un ou plusieurs enseignements exceptionnels à nos jeunes.
Faisant une courte pause, Jean reprend quelques gorgées de thé avant de poursuivre.
- Vous êtes l'une des plus brillantes et puissantes sorcières de ce monde, et je me demandais si vous accepteriez de venir à la rencontre de nos étudiants ? Vu vos vastes domaines de compétences et ce qui a déjà été acté avec le Docteur Strange qui a gentiment accepté d'intervenir, je m'étais dit que vous pourriez évoquer avec eux les illusions, la conscience de l’invisible et l'analyse et la compréhension Magique qui les entoure ?
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Re: Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres
Au milieu des arômes, les mots dansent ~ Ft Jean Grey | Londres
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