Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Mer 14 Sep - 14:24
New York. Manhattan. Entre la 42e Rue et Madison Avenue.
Un immeuble. Une tour. Une structure. Un mythe. Un building.
Le Baxter Building.
Situé à quelques blocs du siège des Nations Unies, l’immeuble a été construit en 1949 par la Leland Baxter Paper Company. L’ensemble est initialement une expérience architecturale, et bénéficie ainsi d’une assise particulièrement solide, quasi indestructible. Le Baxter Building ne peut pas s’écrouler ; ou uniquement face à une force cosmique.
Initialement construit dans l’optique de produire du papier, via d’immenses presses, le Baxter Building bénéficie d’énormément de salles immenses, particulièrement massives et généreuses en volumes. L’immeuble a ainsi été identifié comme un repaire sûr et confortable pour des organisations massives, notamment les super-héros formant le All-Winners Squad durant la Deuxième Guerre Mondiale. Ils le quittèrent en 1948, quand le principe même de l’équipe s’éroda.
Les frères Baxter, constructeurs de la structure, vendirent cette dernière à une entreprise, et plusieurs cessions intervinrent jusqu’à un rachat par Walter Collins. Ce dernier loua ainsi plusieurs étages au fil du temps, et décida notamment d’offrir un bail favorable à un groupe surprenant, alors nouveau mais en devenir – les 4 Fantastiques.
La suite appartient à l’histoire.
Le Baxter Building a été détruit, reconstruit, oublié ; abandonné. Repris. Etc. A nouveau, il accueille les Fantastiques – même si ces derniers ne sont pas sur Terre ; les originaux, en tout cas. La Famille Richards erre ainsi dans l’Espace, mais a confié la gestion de l’immeuble et le principe de former des Nouveaux Fantastiques à des alliés de confiance.
Scott Lang, alias Ant-Man. Qui, en plus d’être désormais le formidable meneur du groupe terrestre, s’avère être… l’ancien employé et l’actuel ami d’Anthony Stark.
« Bonjour, bonjour. »
Le même Anthony Stark qui se présente au cœur du hall d’accueil, avec un sourire entendu.
« Je suis… un ami de Monsieur Lang. Je lui ai demandé de disposer d’une des salles de réunion du building. Bonjour. »
Sa voix douce et calme s’élève, accompagnée d’un sourire. Walter Collins a confié tout le Baxter Building aux Richards, qui en disposent comme ils veulent ; mais poursuivre la location de certains éléments de la surface. Il n’y a pas de petit profit.
« Bonjour, Monsieur Stark. En effet, un mémo est passé. »
La secrétaire parle, et sourit à Tony en le saluant. Avec son allure… surprenante.
Roberta. Réceptionniste, assistante de direction ; androïde. Très sympathique. Sans jour de congé. Une idée à retenir.
« Pouvez-vous patienter, pour que nous installions tout ? »
« Bien sûr. Mon invitée n’est pas encore arrivée. »
Tony sourit, et se détourne de Roberta pour faire les cent pas dans le hall d’accueil. En mouvement, toujours.
Que fait-il là ? Est-ce vraiment une bonne idée d’être ici ? De rencontrer Jean Grey-Summers ? Après ce cauchemar avec son mari ? Elle est télépathe ; c’est encore pire. Pff.
Il fallait bien que Natasha le convainque, là. Il espère ne pas se tromper. Ou, plutôt… s’il se trompe, il espère finir entier. Pour pouvoir faire payer tout ça à l’agent Romanov…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Mer 14 Sep - 20:53
Le Baxter Building... que de souvenirs, agréables autant que terribles par ailleurs. C'est ici que les Avengers l'ont conduite, il y a bien des années de cela, lorsqu'ils ont retrouvé tout à fait par hasard le cocon dans lequel Phénix l'avait enfermée. Ne sachant trop que faire de cette chose bizarre et inconnue, ils avaient eu la très judicieuse ici de la ramener ici, dans le bâtiment qu'avait investi les Quatre Fantastiques, premiers du nom. Les originels. Les... meilleurs.
Grâce à eux, Jean avait pu briser le cocon, mais pas sans dommages, malheureusement. Des pans entiers de sa mémoire s'étaient volatilisés et les manques qui parsemaient son esprit s'étendaient sur des mois et des mois... Ce n'est qu'au travers d'une étroite collaboration entre les Avengers et les Quatre Fantastiques, que Jean pu recouvrer sa mémoire.
C'est donc un bâtiment qui incarne tout de même quelque chose de positif. Que Tony Stark l'ait précisément choisi pourrait s'avérer de bon augure. Ou tout simplement pour lui rappeler qu'elle a une grande dette envers eux. Ce qu'elle n'a par ailleurs jamais oublié.
- Rebonjour monsieur Stark. Madame. Lance-t-elle également à l'androïde comme si c'était une personne tout à fait normale.
La voix qui s'esquisse dans son dos est douce et chaleureuse, tout autant que le sourire qu'il découvrira sur son visage lorsqu'il se retournera. C'est souvent l'effet que Jean fait à autrui lorsqu'on la rencontre pour la première fois, elle est charmante. Véritablement charmante. Et nous ne parlons pas ici du physique. Non... cela n'a rien à voir. Son visage est doux, sa voix l'est tout autant. Elle porte en elle une certaine grâce qui la rend agréable d'abord.
Arborant des vêtements tout ce qu'il y a de plus civil, elle porte une chemise de lin beige sur un pantalon de la même matière et même couleur. Cheveux détachés, son sourire est franc et ses grands yeux verts se posent sur son hôte avec courtoisie.
- J'ai amené des cupcakes. J'espère que vous aimez ça... Ne connaissant pas vos goûts, j'ai pris un peu de tout... Dit-elle d'une voix songeuse, en levant le paquet enveloppé dans du papier de soie qu'elle tient dans sa main.
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Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Jeu 15 Sep - 11:41
« Oh, bonjour. »
Un grand sourire s’affiche sur le visage de Tony Stark, quand il se tourne vers l’entrée du hall d’accueil – et qu’il la découvre. Jean Grey. Grey-Summers, en fait. Strange Girl. Marvel Girl. Phénix. Truc, chose, machin ensuite ; il ne sait plus. Qu’importante.
Elle est belle, il doit bien l’avouer – mais elle est plus que cela, aussi. Alors que Jean s’avance, salue Roberta – sans réagir, ce qui est un beau signe discret de sa personnalité – et vient à sa rencontre, l’inventeur ne peut s’empêcher de la détailler. Très belle, oui ; très jolie. Très… en formes. Mais… très charmante, surtout.
Une sensation de douceur, de gentillesse s’échappe d’elle ; de calme, aussi. Epatant. Agréable. Rassurant.
Ou pas.
Tony Stark est un homme tellement crispé par ses émotions et le monde qui l’entoure qu’il ne peut faire confiance à son instinct. Cela l’a trop souvent amené dans des considérations sombres. Surtout avec les femmes.
Tony est ainsi devenu paranoïaque – et oui, Whitney Frost a aidé à cela, assurément. Mais surtout… il sait.
Jean est une Mutante. Et même s’il a conscience qu’elle est validée par des proches, des amis, des très proches… (et Natasha) … bref, même s’il sait cela, il ne peut s’empêcher de se méfier.
Il n’aime pas les télépathes. Ça le met mal à l’aise. Ça le crispe. Son esprit, son cerveau… c’est tout, pour lui. C’est tout ce qu’il a toujours eu. C’est la seule chose qu’il a jamais eue ; et qui était tolérée, validée vaguement par Howard. Il n’aime pas les télépathes. … et encore moins après sa rencontre avec Cyclope. Littéralement le mari de Jean, hé !
« C’est… extrêmement gentil, Jean – je peux vous appeler Jean ? Merci beaucoup. »
Tony s’empare des cupcakes, et forme un grand sourire gourmand.
« Je n’y résisterais pas ! »
Mais si. Hors de question que Tony, après l’empoisonnement par Arno, mange quoi que ce soit qu’il n’a pas validé entièrement, seul. Et aussi… hors de question de manger quelque chose issu des Mutants. Pas après Cyclope, qui a abusé d’une capacité cosmique pour lui faire croire qu’il allait reboire. Enfoiré, d’ailleurs. Quoi qu’il arrive, il ne mérite pas sa femme, lui.
« La salle est prête, Monsieur Stark. »
« Formidable ! Nous y allons ? »
Tony invite Jean à le précéder vers une paroi, qui s’ouvre d’elle-même. Les nano-machines architecturales forment un ascenseur, dans lequel ils entrent. Il ne dit rien, mais laisse son regard glisser sur la technologie ; pas mal, Reed. Pas mal. Il va devoir faire mieux, pour tenir le rythme.
« Vous avez fait bon voyage ? »
Ils montent, entamant un ballet avec d’autres ascenseurs.
Ils arrivent rapidement à destination, et Tony passe ici devant, en s’excusant d’un geste et d’un regard.
« Bienvenue… dans l’une des salles de réunion du Baxter Building. Mon père avait l’habitude d’amener ici ses invités de marque, pour les épater ; ah. Je… ne pense pas faire comme lui. Dans la même optique, en tout cas. Mais… bah. Ça me semble mieux que mes usines et laboratoires, n’est-ce pas ? »
Tony glisse au cœur de la pièce – très grande. Immense, même. Très bien décorée… mais très froidement décorée, en fait.
C’est froid, oui. Sans âme. Sans sentiment. Sans humanité. C’est bien. C’est ce qu’il voulait.
« Bien. »
Tony dépose les cupcakes, et va s’installer – au fond. Près du téléviseur, éteint. Il croise les bras. Cale son dos contre le mur. Sourit ; de façade.
« De… quoi souhaitiez-vous parler, Jean ? »
Son sourire demeure – mais la situation est posée. Il ne fera pas d’effort. Enfin ; si. Il fait un effort, là. Mais il n’en fera pas plus. C’est déjà bien. C’est déjà beaucoup. A elle d’essayer d’avoir plus.
… tout en se rendant compte, pour Jean, que les murs abritent des dispositifs de protection télépathique, qui viennent parasiter tout échange mental ou action psychique, envers quiconque dans la pièce…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Jeu 15 Sep - 14:15
Un sourire illumine les traits de l'épouse de Cyclope lorsqu'il se saisit des cupcakes. Visiblement, riches ou pauvres, mutants ou humains, tous égaux devant la gourmandise.
Il faut lui reconnaitre un certain charme, pense-t-elle tout en observant le milliardaire. On y devine cependant un caractère difficile, bien trempé, même sans connaitre sa réputation. Rien d'étonnant à cela dans un sens. On n'arrive pas à ce degré de popularité et de renommée, sans parler de l'énorme business qui l'entoure, en étant toujours foncièrement sympathique ni en se faisant marcher dessus par les autres. Sans parler de son rôle au sein des Avengers et de tous les dangers que cela comporte.
- Oui bien entendu. Répond elle lorsqu'il lui demande s'il peut l'appeler par son prénom.
Acquiesçant dans un nouveau sourire, la mutante le suit docilement, calquant ses pas et sa vitesse dans les siens, le laissant a guider dans le dédale de couloirs jusqu'à un ascenseur de verre où il lui adresse de nouveau quelques mots.
- Oh, vous savez, avec le portail de New-York on ne peut plus guère parler de voyage au sens propre du terme. Dit-elle d'une voix songeuse tout en observant l'intérieur du bâtiment depuis les parois de verre. J'ai mis plus de temps à traverser la ville en taxi qu'à venir de Krakoa jusqu'à New-York. Poursuit-elle d'un air amusé.
New-york et ses embouteillages... un plaisir. Quelque chose qui ne lui manque vraiment pas depuis qu'elle habite sur l'île, il faut l'avouer. Et oui, Jean n'a pas traversé la ville en volant, bien qu'elle aurait pu sans problème le faire. Lorsqu'elle est en présence d'êtres humains, elle fait généralement son possible pour agir au plus proche possible de leurs habitudes.
- Je vous remercie pour votre courtoisie, quelle que soit la raison qui l'ait motivée. Dit-elle avec douceur en pénétrant la vaste salle.
Immédiatement, dès qu'elle franchit le seuil, Jean esquisse une grimace, alors que son bras se détache lentement de son flanc et s'élève vers le plafond. Ses doigts se posent sur sa tempe qu'elle masse, le visage légèrement crispé.
- Le Docteur Banner m'a prévenu que vous pouviez développer une inquiétude quand à mes capacités. Commence t'elle d'entrée de jeu, poursuivant rapidement en toute transparence. Je me suis entretenue avec lui pour la même raison que celle qui m'amène ici et je lui ai demandé quelques conseils pour vous aborder plus sereinement. Pour votre sérénité à vous, car de mon côté je n'ai pas de problème vous concernant. J'ai bien compris que vous aviez eu des mots avec mon époux. Je ne sais comment ni pourquoi pour l'instant, mais le fait est que je ne suis pas Scott. Dit-elle en posant les yeux sur lui.
- J'ai donc amené ce qu'il faut avec moi pour vous rassurer sur ce point. Dit-elle, toujours légèrement grimaçante, en posant une grande sacoche sur la table.
Délicatement, avec beaucoup de précaution, elle en extraie un casque... plutôt comme une sorte de couronne de métal, qui ne sera sans doute pas pour déplaire au souverain qui se tient à quelques pas d'elle. L'alliage est relativement étrange. Rien qui ne semble venir de la terre.
- Ce métal bloque toute tentative d'intrusion dans votre esprit. C'est un peu la même chose que le casque que Magneto utilisait pour bloquer les capacités du Professeur Charles-Xavier. Précise-t-elle en faisant glisser la couronne sur la table, dans sa direction.
Elle aurait pu la faire léviter, histoire de bien lui montrer que s'il a bloqué sa télépathie, le reste de ses capacités est intact. Mais ce serait sans doute perçu comme une provocation et ça n'est pas l'objectif. La bonne vieille méthode de pousser l'objet dans sa direction est donc amplement suffisante.
- Je comprends votre inquiétude, mais j'apprécierais vraiment que vous optiez pour cette méthode et désactiviez les systèmes de cette pièce, car c'est quelque chose de véritablement désagréable pour moi. Imaginez-vous avec de forts acouphènes qui sifflent en permanence dans vos oreilles, c'est à peu près la sensation que j'ai à cette minute. Et j'aimerais ne pas repartir avec une migraine qui durera des heures. Evidemment... je repars avec, ce n'est qu'un prêt temporaire. Dit-elle dans un léger sourire, dans le cas où il aurait l'idée fort saugrenue de le garder.
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Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Jeu 15 Sep - 15:37
Il reste silencieux.
Les bras croisés. Le dos calé contre le mur. Les jambes bien figées dans le sol. Il ne dit rien ; mais il la fixe.
Son regard, impénétrable, extrêmement sérieux, totalement froid, ne vrille pas. Il cligne à peine des paupières. Il la fixe. Il l’observe. Il l’étudie. Il l’analyse. Il réfléchit.
Il raisonne.
Il mesure le pour et le contre. Il adapte sa position. Il évalue les suites ; les risques. Surtout, les risques.
Il réfléchit – et il réfléchit vite ; très vite. Cela veut dire que, s’il demeure autant silencieux… il réfléchit beaucoup ; énormément. Au point de surprendre. Au point de crisper. Au point de gêner. Ce qui ne le gêne pas, lui. Bien au contraire.
Maria Stark a cependant élevé un garçon bien élevé – et Howard a forgé un homme poli, qui ne laisse rien à autrui. Surtout pas des failles de bienséance.
Il faut parler. Il doit parler. Il va parler. Il parle.
« Bof. »
Mais cela ne va pas forcément avancer les choses.
« C’est… ouais, okay, okay. Je comprends. Ouais. Okay. »
Sa voix est lente, traînante. Elle correspond pleinement à une posture plus relâchée ; plus nonchalante. Assez insupportable, vu la tension du moment – et les douleurs de Jean.
« Mais… ah. J’apprécie, hein. J’apprécie que vous ayez ramené ça. J’apprécie que… vous ayez échangé avec Bruce ; Brucie, Bruça, Bruço, Bruce. Ouais, Bruce. Greeny. Yeah. Ouais. Vous avez papoté avec… un copain, pour savoir comment me prendre – comment me parler ; super. Vous avez bavardé avec un type publiquement capable d’exploser, qui ne gère quasi en rien ses émotions, pour savoir comment… échanger avec moi. Super. J’adore. »
C’est faux. Comme le sourire qui accompagne ces mots.
« Mais… ouais. Ouais, j’apprécie le geste – et je sais que c’est un geste. Et c’est beau. Et c’est bien. Mais… bof. »
Il déplie les bras. Il se décale du mur. Il recommence à marcher. Ah, dieu ; que ça fait du bien.
« J’veux dire… je veux bien vous croire, Jean ; mais ce serait de la croyance. De la foi. De la bonne volonté, oui. Ouais. Mais… ah. Je suis un… businessman. J’ai été Secrétaire d’Etat à la Défense, Directeur du SHIELD. J’suis un businessman, et une figure publique ; politique. »
Il tourne calmement autour de la table, les mains dans les poches. Nonchalant, toujours.
« Mais… ce serait de la croyance ; en vous. Et je veux bien croire en vous – mais pas forcément en les autres, avec vous. Oui. Ça s’est mal passé avec Cyclope. C’est comme ça. Je sais que… vous êtes différente. Mais. Ça marque. Vous venez ici avec votre historique. Je viens avec le mien. Je… veux bien vous croire, Jean. Mais… je pense aussi que, si vous vouliez vriller mon cerveau, ou le posséder… et bien, l’on ne ferait pas autrement que me présenter un casque de protection, qui agirait en inverse. Non ? »
Il s’arrête, lève les bras. Paranoïaque ? Oui, il l’est. C’est ce qui lui permet d’être encore vivant, aujourd’hui. Assez seul, aussi. Mais c’est un autre débat.
« Mais… ah. Je… je vois. Votre douleur. Vos tics nerveux. Je… bah. Que je sois damné… oui, que je sois damné si je laisse… quelqu’un souffrir devant moi. Surtout une femme. Surtout… une rousse. »
Il hausse les épaules, et adresse un clin d’œil complice à Jean.
« Répétez ça à Romanoff. Ça lui fera sa journée. »
Et, sans attendre, Tony claque des doigts – sur une fréquence spécifique ; tout change, alors. La douleur s’évapore. La gêne s’évapore. L’usure s’évapore. Jean… est libre. Et Tony… est vulnérable.
« J’vais pas mettre le casque, Jean – question de style, je me respecte trop. Mais… ah. Je vous fais confiance. Je tente. Je le tente. Je vous fais confiance. Ne me décevez pas. Parce que… ha-ha. Si vous me lobotomisez… vous perdrez le seul garde-fou qui retient les programmes vicieux, destructeurs, agressifs et violents que j’ai pu créer lors de nuits d’insomnie et de rage envers le monde. Et… il y a eu beaucoup de nuits comme ça ; et j’ai eu beaucoup de budgets, pour les occuper. »
Il sourit – une expression ambivalente, totalement sincère. Et donc totalement inquiétante, même si, en effet, il la laisse libre d’utiliser ses pouvoirs. Même sur lui. Bien qu’il ne le souhaite pas.
« Et… bon. Bref. Retournons-y. Que puis-je pour vous… Jean ? »
Il s’empare d’une chaise. Il s’assoit ; à l’envers. Les bras joints sur le dossier ; le menton dessus. Il attend. Curieux. Inquiet. Crispé. Une chance ; il laisse une chance. Sûrement celle de trop – mais, définitivement, il ne peut rien refuser aux rousses…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Jeu 15 Sep - 18:14
Difficile de cerner cet homme là. Plus les minutes s'écoulent, et plus Jean se demande à qui elle a vraiment à faire. Lorsqu'il parle du docteur Banner, impossible de réellement saisir le sens profond de ses paroles. Ironie ou sincérité ? Apprécie-t-il réellement le geste ou pas ? Il semble que lui seul ait le fin mot de l'histoire.
- Je n'ai pas demandé votre mode d'emploi au Docteur Banner, si ça peut vous rassurer. Juste un conseil, voilà tout. Je suppose que vous préparez également vos entretiens professionnels avec de grands chefs d'entreprise. C'est la même chose dans ce cas de figure. Et sachant que vous vous connaissez depuis longtemps, son conseil me paraissait plus pertinent que celui d'un autre.
Quelques secondes plus tard, elle commence à mieux cerner ce que le docteur Banner lui avait dit lorsqu'il avait mentionné que la flatterie fonctionnerait sur son hôte. Car lorsqu'il se met à énumérer la longue liste de fonctions toutes plus importantes les unes que les autres, elle sent effectivement poindre une forme non négligeable de narcissisme chez cet homme là.
- Non.
La réponse est nette, claire, franche, sans ambages ni courbettes inutiles.
- Si j'avais voulu vous manipuler, non seulement ce serait déjà fait, mais en plus je ne me serais pas embarrassée à éveiller ainsi votre vigilance en vous contactant pour vous demander un rendez-vous. Quand on souhaite s'attaquer à quelqu'un, on évite de le prévenir par avance. Vous ne pensez pas, monsieur Stark ?
Il convient de ne pas la prendre pour plus bête qu'elle n'est non plus. Jean a beau être l'une des mutantes les plus gentilles et sympas de sa communauté, elle n'est pas une mutante Omega ni un membre du Conseil silencieux pour rien.
Un sourire s'esquisse cependant sur son visage. Une expression amusée traverse ses traits quelques brèves secondes.
- Ce sera fait. Lui répond elle lorsqu'il évoque l'agent Romanov.
Le bourdonnement qui résonnait jusqu'à lors dans sa tête cesse enfin, et avec lui tous les petits désagréments qui l'accompagnaient.
- Merci. Lance-t-elle non sans relâcher ce petit mot dans un soupir de soulagement.
Elle aurait sans doute pu tenir tout leur entretien dans ces conditions, mais nul doute que ça aurait été pour le moins pénible. Vraiment pénible.
- Vous le trouvez laid ? Ah mince... Vous n'avez pas vu celui de Magneto... Là niveau laideur on bat tous les records. Dit-elle en esquissant un rire, visiblement se sentant bien mieux que la seconde précédente.
- Quoi qu'il en soit je vous remercie pour votre confiance et je réitère que vous n'avez aucun souci à vous faire me concernant. Et vous allez très vite comprendre pourquoi.
Elle prend place à son tour, s'assoit, mais dans le bon sens, elle. Un nouveau sourire. Il est amusant, quelque part. Pétri d'égocentrisme, de narcissisme, de génie aussi, mais amusant tout de même.
- Vous devez sans doute savoir que le manoir qui nous servait jusqu'à présent d'école pour jeunes mutants, a été en grande partie détruit. Nous travaillons depuis plusieurs semaines à sa reconstruction, afin qu'il soit plus grand, mieux équipé, plus à même d'accueillir nos jeunes. Donc oui, même avec l'avènement de Krakoa, je compte rouvrir l'Institut Xavier. Pour tous ceux qui ne souhaitent pas venir sur l'île, pour tous les jeunes qui éveillent le gêne X et qui se retrouvent bien souvent désœuvrés face à ce qu'ils découvrent, face aux grands bouleversements que cela amène dans leur vie.
Elle saisit la carafe d'eau qui trône sur un plateau sur la table, sert deux verres, en dépose un devant le business man, puis retourne s'assoir. Jean boit quelques gorgées puis poursuit.
- Sans parler de qu'il a pu se passer à titre plus ou moins personnel entre vous et Scott, vous n'êtes pas sans savoir que les tensions qui règnent entre notre communauté et la vôtre sont encore bien trop présentes. Le passif de nos peuples est très lourd et le manque de confiance est palpable des deux côtés, mais fort heureusement pas chez tout le monde. Je fais partie des mutants qui aspirent vraiment à changer ça, tout comme le Professeur Charles Xavier, et d'autres. Je n'ai jamais baissé les bras et je m'y emploierai vraisemblablement jusqu'à mon dernier souffle.
Elle esquisse un bref sourire à ces mots. Plus pour elle même que pour lui, en définitive. Car, d'un point de vue pratique... son dernier souffle, elle l'a déjà rendu. Mais Phénix en a décidé autrement. Bien l'une des rares choses pour lesquelles elle éprouve de la reconnaissance envers le Cosmique d'ailleurs.
- Bien que j'aimerais qu'il en soit autrement, il est peut être trop tard pour ceux de notre génération, à quelques exceptions près. Mais il n'en va pas de même de nos jeunes. Et c'est précisément par rapport à eux que je vous ai contacté, ainsi que Natasha, le docteur Banner, Flash Thompson et bien d'autres.
Jean fait une courte pause tout en dévisageant son interlocuteur, bien qu'elle ait comme le sentiment que ce genre d'hommes n'a pas besoin de plus de temps que nécessaire pour ingérer toutes les informations qu'elle lui a déjà fournies.
- Je souhaite vraiment inculquer la tolérance envers les autres peuples à nos élèves, et j'espère qu'avec les changements de mentalité de notre communauté, les humains seront plus réceptifs à nos différences et plus tolérants également de leur côté. Je souhaite également que nous collaborions plus souvent avec les super-héros et que nos jeunes apprennent à travailler en équipe, pas uniquement avec les leurs, mais avec vous aussi. J'ai donc décidé d'inviter un certain nombre d'intervenants exceptionnels, et extérieurs à la communauté mutante, afin qu'ils enseignent à nos étudiants et que nos étudiants s'habituent à côtoyer civils et super héros. La majorité des enfants ou adolescents qui arrivent à l'institut ont tous plus ou moins le même profil. A un moment ou un autre, ils ont été raillés, voir brutalisés par les humains à la découverte de leur faculté. Je veux qu'ils se rendent compte que tous les humains ne sont pas les mêmes et qu'ils peuvent se fier à certains d'entre eux. Leur faire confiance, devenir amis avec eux. Voir... les admirer. C'est pour cette raison que je propose ce projet à vous, mais aussi à d'autres personnes possédant une aura particulière, des dons, des connaissances qui forcent le respect.
Jean boit quelques gorgées d'eau. Ca fait bien longtemps qu'elle n'a pas autant parlé d'une traite.
- Le Docteur Banner m'a déjà donné son accord pour venir donner une conférence à nos jeunes. Natasha va leur parler des gadgets et équipements de terrain et j'ai rendez-vous avec monsieur Thompson dans deux jours. Les détails ne sont pas encore actés, mais il était si enthousiaste que sa réponse devrait être positive. Dit-elle en relâchant un sourire à l'évocation de Flash, Jean l'ayant trouvé très sympathique immédiatement.
- Si je vous ai contacté, c'est parce que je souhaite vous demander si vous accepteriez de donner une conférence sur l'Intelligence Artificielle à nos étudiants. Vous êtes le meilleur dans votre domaine et il est plus que probable que le charisme que vous dégagez impressionne positivement nos jeunes. Peut-être même qu'il éveillera des vocations... A moins que votre réponse ne soit d'office non, prenez évidemment le temps d'y réfléchir. Vous recevrez une invitation pour l'inauguration du nouvel Institut. Toutes les personnes que j'ai déjà mentionnées seront présentes, ainsi que Dane Whitman. Vous aurez donc des amis sur place. Si vous souhaitez d'abord voir nos installations et les autres membres de l'équipe, par exemple. Et, soyez rassuré, je vous promets de vous protéger de mon époux.
Elle lâche ses derniers mots dans un sourire amusé, en lui adressant un clin d'oeil. Mais en définitive... elle ne plaisante pas et elle est on ne peut plus sérieuse. Car entre les bribes lâchées par le génie des Avengers, l'appel de Rogue et ce qu'elle a ressenti sur Krakoa... il ne fait désormais plus aucun doute que Scott est en contact avec Phénix. Peu importe la forme ou la manière, ce n'est plus de l'ordre de l'hypothèse désormais.
Donc... si Scott s'en ait pris à Stark de la même manière que Rogue, Jean ne le laissera en aucun cas s'approcher ni de l'un, ni de l'autre. Et autant puisse-t-elle l'aimer plus que sa propre vie, elle ne sait que trop bien les pertes de contrôle qu'engendre la possession de Phénix. Alors... oui. Elle le protègera. Quoi qu'il en coûte et même si elle doit se dresser contre celui qu'elle aime le plus au monde. Espérons qu'ils n'auront pas à en arriver là... car Jean contre Phénix... ça a un très mauvais goût de déjà vu.
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Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Ven 16 Sep - 9:00
« Ah. »
Un sourire doux et amusé glisse sur le visage de Tony Stark, alors qu’il réagit à l’ultime réplique de Jean Grey – à son petit mot, évoquant en creux les difficultés qu’il a eues avec Cyclope. Difficultés, oui. Si tant est que l’on peut définir ainsi une manipulation mentale, une menace cosmique et une projection vers sa dépendance passée.
Scott Summers ne mérite vraiment pas son épouse.
« C’est… une bien belle attention, Jean. »
Son corps demeure figé, comme durant tout le discours de la Mutante ; qu’il a écouté avec intérêt. Le pendant de son génie et de ses formidables capacités est malheureusement un déficit régulier d’attention – un peu lié à une difficulté à se fixer. Mais, surtout, basé sur le fait que le monde va bien trop lentement pour lui ; dans les idées, dans les principes, dans les mots.
Voir Tony écouter ainsi, sans bouger, sans occuper ses mains, sans marcher, sans faire autre chose en même temps… est rare. Et flatteur. Jean l’ignore sûrement, mais peu sont ceux qui ont bénéficié d’un tel traitement. Bon, peu sont ceux avec qui le contact initial a été aussi brutal – et oui, Tony s’en veut un peu d’avoir été si rude avec elle, après avoir entendu sa proposition.
Il inspire, légèrement. Et reprend lentement la parole. D’une voix plus douce que précédemment.
« Il… y a beaucoup de choses que vous avez dites, Jean – et je dois admettre en être impressionné. Autant par vos capacités à formuler une telle annonce, avec douceur et tact, tout en proposant de tels éléments… à quelqu’un comme moi. Qui, clairement, vous a fait comprendre son opposition à Krakoa, du fait de ma rencontre avec votre époux. »
Il hausse légèrement les épaules.
« Vous… m’avez surpris. Et c’est rare. Et d’aucuns diraient aussi… précieux. »
Il acquiesce, et continue.
« Après… J’oserais dire, sans me vanter – plutôt, sans trop me vanter, ne nous mentons pas sur moi-même, ha-ha – que j’avais été informé des travaux dans l’Institut. Je dispose en effet d’une surveillance sur les points chauds connus du monde super-héroïque, et l’ancienne demeure de la famille Xavier en fait partie. Excès de prudence, soupçon de paranoïa ; pardon ! Pardon de vouloir… survivre. »
Il glousse quelque peu ; mais ne regrette rien, bien sûr.
« Mais… ah. J’avoue que… je n’imaginais pas que vous viendriez avec une telle proposition, Jean. Déjà, je ne pensais pas que… les Mutants, que je prends en globalité, car c’est ainsi que Krakoa se présente au monde, même si j’ai conscience qu’un groupe n’est jamais clairement homogène – bref, je ne pensais que les Mutants voudraient rouvrir l’Institut. Je… suis surpris, oui. Agréablement. »
Son regard confirme sa sincérité.
« J’entends, bien sûr, le besoin d’une Nation krakoanne – j’entends, sans comprendre, car je ne suis pas Mutant et ne peux donc vous comprendre pleinement. Mais… ah. Je trouvais dommage, oui, d’abandonner l’Institut. Autant comme symbole de l’ancien Rêve de Charles Xavier que… comme structure d’accueil des jeunes Mutants, mais aussi d’ambassade en Amérique. A New York. Il… y a ici une belle chose à faire, Jean. Vraiment. Et cela peut, et cela doit même, réellement aider la cause mutante – si vous vous mêlez à la population, pour montrer votre normalité et ce que vous pouvez apporter à autrui. »
Il acquiesce encore – puis n’y tient plus. Il se redresse. Il se lève. Il quitte la chaise. Et commence, enfin, à marcher autour de la table. Dieu que ça soulage.
« Maintenant… ah. Si j’étais d’une nature bougonne, propre à me vexer – ce qui n’est pas le cas, malgré ce que Romanov a dit, si-si – je pourrais mal prendre votre proposition de cours, Jean. Après tout, durant la Deuxième Guerre Civile, je suis… mort, face à Carol Danvers. Et je ne suis revenu qu’en greffant les archives de ma personnalité dans un nouveau corps. Beaucoup me considèrent… plus IA qu’Humain. Je n’ose imaginer que vous me sollicitiez en ce sens, bien sûr. »
Il ne le pense vraiment pas. Mais l’évoquer peut permettre aussi de voir la réaction de Jean.
« Maintenant… une intervention sur les IA ? Okay, pourquoi pas. Mais… ah. Je pensais plutôt que mes capacités… d’ingénieur, de technophile, de constructeur du futur ! Mais… peut-être que vous avez assez, avec le Fauve, Forge, Prodigy… »
Ja-lou-sie. Tony Stark, mesdames et messieurs. Un moment, un adulte formidable et extraordinaire ; un autre… beaucoup moins.
« J’accepte cependant, bien sûr. Si… si vous me permettez, par pitié, de redesigner ce type de casque, Jean ! »
Il désigne d’un geste nonchalant l’artefact de protection télépathique, en montrant un air abusivement ému à son attention.
« C’est bien trop laid ! Je ne peux laisser passer cela ! »
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Ven 16 Sep - 10:11
Le comportement change. Son comportement évolue. Nul besoin de pénétrer son esprit pour le constater, ou en être sûre. Il se détend un peu, l'aborde plus sereinement. Et Jean ne peut que s'en féliciter. Il est important pour elle de le compter parmi leurs alliés. Ou du moins... de lancer les prémices d'une entente qui s'avèrera peut être fructueuse des deux côtés dans l'avenir. Et cela... pas uniquement pour essayer de détendre l'atmosphère entre le milliardaire et Scott, pour peu que ce soit possible, ce qui serait un bonus non négligeable cependant.
- Krakoa reste Krakoa, et le motif de ma venue ici et auprès de vous, n'a rien à voir avec l'île. Je fais la part des choses et apprécie que vous sembliez en faire de même. Je ne suis pas du tout opposée à discuter de la situation de l'île avec vous, mais ce n'est effectivement pas la raison de ma présence.
Elle agite distraitement la main tout en esquissant un sourire amusé.
- Oh ce n'est pas un secret et à aucun moment nous n'avons envisagé de le cacher à quiconque. Le maire de New-York a été informé avant même le début des travaux par ailleurs. Comme je vous l'ai dit, mon objectif est d'instaurer un climat de confiance. Faire les choses en douce ne me semble pas le meilleur moyen d'y parvenir. Et puis... une symphonie de pelleteuses et de grues n'est pas non plus ce qu'il y a de plus discret.
Jean acquiesce d'un léger mouvement de tête.
- Je pense que vous ne serez pas le seul surpris. Mais... il est vraiment important que le rêve de Charles se poursuive et que les jeunes trouvent un refuge, une épaule, un enseignement adéquat. Ils en ont besoin... cruellement besoin.
Puis il se lève, comme piqué par une armada de guêpes enragées. Elle le suit des yeux, légèrement amusée. Il n'a pas l'air de tenir en place. La position statique qu'il se forçait peut être à adopter jusqu'à présent, semble toucher à sa fin. Son regard brillant le suit de long en large, alors qu'il fait les cent pas dans la grande salle de réunion.
- Si cela peut aider à votre compréhension... Commence-t-elle d'une voix traînante, en fixant brièvement le plafonnier au-dessus d'eux. ...imaginez que vous vous retrouviez dans un pays inconnu. Vous ne parlez pas la langue, vous n'êtes pas habitué au climat, les gens vous dévisagent en permanence parce que vous êtes différent. Même la nourriture change radicalement de vos habitudes. Vous êtes seul, sans travail, sans amis, sans famille. Livrez à vous même sur cette terre inconnue. Elle repose les yeux sur lui, le gratifiant d'un regard aussi courtois que jusqu'alors. Imaginez maintenant que vous découvriez totalement par hasard une taverne, très excentrée, perdue au milieu de nulle part. Vous y découvrez une communauté originaire de votre pays, tout le monde parle votre langue, et vous pouvez même y déguster les plats de votre enfance. Personne ne vous juge, parce que vous êtes tous semblables. Krakoa... c'est un peu notre taverne à nous. Ponctue-t-elle dans un sourire.
Elle retient un rire quand il reprend la parole. SI il était de nature bougonne, propre à se vexer ? Mais... n'est-ce pas ce qu'il est ? Totalement et irrémédiablement ? Jean se retient de demander ce qu'il y a entre le génie et l'agent du SHIELD. Cela serait un peu indiscret pour un premier contact. Mais elle ne peut s'empêcher de remarquer qu'il en parle vraiment souvent.
- Ah vraiment ? Dit-elle en haussant légèrement un sourcil. Je l'ignorais. Mes excuses si j'ai commis une maladresse en vous rappelant des souvenirs pénibles. Mais si cela peut vous rassurer, ça nous fait un point commun. En pus de Natasha je veux dire. Lâche-t-elle dans un clin d'oeil entendu avant de poursuivre. Je suis techniquement aussi morte que vous. Le lot des super-héros semble-t-il. Mais bon, contrairement à vous je n'ai pas choisi de revenir, même si je ne m'en plains pas, pour être parfaitement honnête avec vous...
Elle agite la main devant son visage, tout en secouant la tête comme pour bien appuyer la puissance de la négation.
- Toujours est-il que non, non, ma sollicitation n'est en aucun cas à cause de ça. Je vous considère vraiment comme le meilleur en la matière et c'est uniquement à cause de ce point que je m'adresse à vous, sur ce sujet précis. Mais si vous souhaitez leur prodiguer un cours en plus de la conférence, ou faire l'impasse sur celle-ci, bien que je reste convaincue que ça serait un grand apport pour nos jeunes, je ne vais certainement pas ni m'en plaindre, ni vous en empêcher. Certains des intervenants extérieurs que j'ai contactés, et qui ont déjà accepté, donnent une conférence ou un cours, parfois les deux. Donc je suis bien entendue ouverte à toute proposition. Mais le choix des sujets était délicat à mon sens. Car, là non plus, le but n'était pas de laisser penser que la communauté mutante souhaite récupérer les secrets de fabrication ou autres domaines spécifiques propres à certains héros ou spécialistes. Mais si la proposition vient de vous... qui suis-je pour la refuser... Dit-elle dans un sourire amusé, en ouvrant la boite de cupcakes.
Bon alors voyons... chocolat, myrtille, framboise, crème brûlée, citron... hum...
- Je vais me laisser tenter par du... chocolat. Dit-elle avec un regard aussi brillant qu'une enfant devant un sapin de noël, avant de pousser le paquet dans sa direction. Il y en a un autre, si le coeur vous en dit.
Et sur ces mots, elle croque dans le gâteau avec un enthousiasme presque attendrissant. Lorsqu'il lui signifie son accord, et en rajoute une couche sur le casque qu'elle lui a amené, Jean place sa main devant sa bouche quand un rire monte dans sa gorge, visiblement à deux doigts de recracher le cupcake. S'étouffant à moitié, la mutante finit tant bien que mal par avaler sa bouchée et fait descendre le tout en vidant son verre d'eau d'une traite.
- Si ça peut vous faire plaisir, mais vous devrez le modifier sur Krakoa. Je ne peux pas laisser ce métal circuler sans surveillance, les autres n'apprécieraient pas vraiment... je suppose que vous comprenez. Répond elle dans un sourire.
Scott ferait un infarctus, et ça ne serait clairement pas pour arranger leur relation de couple, ni ses relations avec Tony Stark probablement aussi... autant éviter de mettre de l'huile sur le feu.
- Je suis vraiment ravie que vous acceptiez monsieur Stark. Vraiment.
Lorsque le Docteur Banner avait estimé qu'elle était peut-être la seule à même de le convaincre... il semble qu'il avait raison.
D'un coup, son visage devient très sérieux, presque grave. Jean entrelace ses mains, fixant quelques secondes le bout de ses doigts. Le silence s'installe, alors que la mutante semble se crisper légèrement.
- Écoutez... je n'ai pas l'intention de vous forcer la main. Si vous ne souhaitez pas aborder le sujet, je n'insisterai pas. Scott me donnera sa version de votre rencontre. Mais... j'aimerais avoir la votre également.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Ven 16 Sep - 13:20
« Mmh-mmh. »
Tony Stark acquiesce, du crâne et par un léger bruit de nez, alors que Jean Grey – Jean Grey-Summers, bigre – répond à ses propres observations, demandes. Habilement.
La part paranoïaque de lui dirait que la Mutante joue très bien sa partition, pour le piéger ; pour le forcer à lui faire confiance, afin de s’emparer de lui. De ses armures. De son esprit. Notamment par ce cupcake, qu’elle mange avec avidité ; presque par provocation. Hrm. Miam. Tony est gourmand, et il refuse rarement une friandise – même si ses assistantes régulières lui ont fait la leçon, longuement, sur ça. Mais, hé. Depuis quand retient-il des leçons qui ne sont pas les siennes ?
Cependant… Cependant.
Tony a récemment eu trop de difficultés suite à un empoisonnement pour se laisser aller ; s’abandonner à un abus. Notamment avec Jean. Qui est formidablement sympathique… mais quand même. Elle couche avec Cyclope. Quand même, oui.
« J’entends… l’objectif de votre initiative, Jean. Il est noble. J’ai… régulièrement collaboré… avec Charles. »
Lors des fins du monde annoncées ; bien trop régulières pour son ulcère. Au sein des Illuminati, aussi. Ce groupe longtemps secret, composé par Xavier, Stark, Reed Richards, Namor, le Roi des Inhumains Flèche Noire, et le Docteur Strange. Ils ont agi et protégé le monde en secret ; ouais. Ça n’a pas forcément donné du bon ça, d’ailleurs.
« Je suis… soulagé que son rêve perdure ; notamment par l’une de ses anciennes étudiantes. La transmission. L’héritage. C’est… beau. C’est… grand. »
Tony détourne légèrement les yeux, qu’il perd dans le vague ; oui. La succession. La transmission. Ça compte. Ça compte beaucoup. … surtout pour lui. Mais ce sera le sujet, et la psychanalyse, d’un autre jour.
« Mais… ah. J’apprécie aussi votre… exemple, Jean. Je n’oserais jamais dire et encore moins penser que je sais ce que vous ressentez – mais je peux entendre ; et projeter, sur ma situation. Alors… pays inconnu ? Langue étrangère ? Climat différent ? Les locaux hostiles, par ma différence ? Nourriture agressive ? Pas de proche, pas d’ami, pas de famille ? Abandonné ? Ah… oui. Oui, Jean – je peux entendre ce dont vous parlez. »
L’Afghanistan. La tournée. L’attaque. Le piège. La blessure à la poitrine. L’enlèvement. Les travaux forcés. Le sacrifice de Yinsen ; la fuite. Le massacre. La fuite ; solitaire. Longue. Jusqu’à ce qu’on le retrouve. Jusqu’à ce qu’on le sauve.
Oui. Il peut entendre. Oui.
« … même si cela a moins duré, pour moi. Et même si je n’ai pas eu besoin de taverne, en rentrant au pays. »
Tony se détourne, et grimace. Il a toujours validé le camp des Mutants, mais plus par principe ; par idéologie générale. Là… les tripes sont concernées. Là, c’est différent. Là… ça commence à changer.
« Mais… bah. Pas grave ! Pas grave, voyons. Je… demeure surpris que vous ne suiviez pas avec assiduité les événements de ma vie – mais je vais mettre ça sur la fatigue de former un Etat-Nation, mmh ? Je suis sûr que, dès que vous aurez du temps, vous courrez acheter le nouveau volume de mes mémoires non autorisées. Tiens, je vais vous en faire envoyer un exemplaire ! Ou, plutôt, je l’amènerais en venant faire cours. Ce qui sera avec plaisir ; réellement. »
Il sourit doucement ; avec sincérité.
« J’en profiterais pour… tripoter ce petit casque, mmh. Qui sait, peut-être même que ces chers Fauve, Forge, Prodigy et autres pourront… apprendre quelque chose, avec mes petites bases en mécanique. »
Ja-lou-sie. Qui se comprend un peu mieux, en fait, face à des êtres brillants… qui le sont parce que c’est leur pouvoir mutant. Notamment Forge, qui peut tout construire dès qu’il souhaite quelque chose. C’est moche. C’est bien. Mais c’est pas juste. Foutu tricheur.
« Mmh. »
Tony est cependant sorti de ses pensées, quand Jean ose aborder un sujet tendu, intense ; surprenant, en fait. Il ne pensait pas qu’elle irait là.
« Ah. »
Tony se redresse, remet droite sa veste de costume ; par réflexe. Par gêne. Il sourit ; par habitude.
« Je… ne sais pas, Jean. »
Il répond vite, par instinct. Ça ne finit pas toujours bien – mais c’est au moins toujours sincère.
« C’est… difficile ; sensible. Je ne souhaite pas… vous imposer une vision. Et… ah. Ce n’est pas très poli, non ? M’enfin. »
Il hausse les épaules, puis forme un petit sourire provocateur.
« Enfin… je pourrais aussi vous transmettre les archives de surveillance de mon bateau. Tout… n’a pas été enregistré, mais… ah. L’essentiel est là. »
Et prêt à utiliser, contre Cyclope – et Krakoa. Il ose, ici. Il lui fait confiance, en évoquant une de ses cartes ; une de ses meilleures cartes. Il espère qu’il le fait de lui-même, et non pas sur son influence. Il espère, oui. Et… il se demande surtout comment elle va y réagir…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Sam 17 Sep - 9:52
- Cela fait bien longtemps que je travaille avec le Professeur à l'Institut. Du moins... quand il était encore debout. Et je n'entends effectivement pas que cet héritage, son héritage, son ambition de réconcilier humains et mutants, disparaisse...
Il parle, il se confie bien plus qu'il ne l'estime, bien plus qu'il ne l'aurait voulu, dans un sens. Et elle n'est même pas certaine qu'il le réalise pleinement, tant les mots qui s'extirpent de sa poitrine sont naturellement formulés. Cet homme là est fier, peut-être un peu trop. Mais il est comme tous les êtres humains, et les mutants ne font pas exception à la règle, à un moment ou à un autre il a besoin de se confier. Même auprès d'une étrangère, peut-être d'avantage auprès d'une étrangère finalement.
- En êtes-vous vraiment certain... monsieur Stark ?
La question mérite d'être posée. Pas de famille, pas d'amis, pas de... proches ? Peut-être fut une époque, mais de ce qu'elle en a constaté ces derniers temps, il semble plutôt bien entouré, au contraire. Mais il poursuit, et il confirme. Bien sûr... Il est entouré, et ses proches semblent être des amis fidèles. Du moins, est-ce l'impression qu'ils lui ont donné.
- S'il est dédicacé, avec plaisir. Je l'ajouterai à l'héritage de mes enfants. Lui répond elle dans un sourire amusé.
Elle ne réagit pas, mais c'est la seconde fois qu'il mentionne Fauve, Forge et Prodigy. Un petit complexe d'infériorité peut-être ? Ah... les hommes. Et leur égo.
Le sujet de l'Institut étant a priori clos, Jean tente d'aborder celui, plus sensible, de son époux. Elle observe son interlocuteur avec attention, comme si elle détaillait, analysait le moindre de ses mouvements, chaque expression qui passe sur ses traits. Il est mal à l'aise.
- Vous ne m'imposez rien dans la mesure où la demande vient de moi. Le rassure t'elle en hochant brièvement de la tête.
Mais son attitude n'est réellement pas engageante... un peu comme le premier message de Rogue. Il hésite, il est perplexe, il semble... un peu déboussolé. Tout cela ne lui dit vraiment rien qui vaille. Bon sang Scott... mais qu'as-tu fait. Que leur as-tu fait...
- Comme je vous l'ai dit monsieur Stark, je ne vous force à rien. Vous êtes libre de prendre vos décisions en toute impartialité et je ne vous y pousse d'aucune manière, je m'y suis engagée. Il serait contre productif de procéder autrement si j'aspire à établir une relation de confiance entre nous. Si vous êtes disposé à me laisser consulter ces archives, faites donc, je vous en prie. Lance-t-elle en balayant la surface de la table de la main, comme pour l'inviter à mettre sa proposition à exécution.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 19 Sep - 9:39
« Mmh. »
Il souffle. Encore.
Par crispation, un peu – encore, oui. Mais plus comme avant. Plus pour les mêmes motifs.
Le trouble ressenti à l’arrivée de Jean Grey – Grey-Summers, hé – s’est envolé. Même si la part paranoïaque de Tony Stark demeure, continue de rôder et d’errer dans les ombres et plis de son âme… il avance. Il va de l’avant. Il fait confiance ; un peu.
Il est en confiance, en tout cas.
Tony repousse, encore et encore, cet instinct lourd lui faisant penser que c’est la télépathie de Jean qui créé ce sentiment de confort, entre eux. Il se concentre sur le ressenti, l’émotion. La douceur.
Jean est douce… et gentille. Et sympathique. Et vraie.
Ce n’est pas Frost ; même si Emma a ses avantages – et il sait la manier. Dans tous les sens du terme. (pardon)
Non, Jean est gentille… et elle mérite une chance ; il donne une chance, alors. Il sourit, légèrement.
Il apprécie ses remarques, ses questions, ses réactions ; même s’il n’y répond pas forcément. L’échange est fluide, agréable, doux. Jusqu’à… jusqu’à. Jusqu’au thème spécifique. Jusqu’à la crispation.
Jusqu’à Cyclope.
« Hrm. »
Il grogne. Il croise les bras ; signe de défense, évidemment. Il crispe ses phalanges, contre ses bras. Il grimace, légèrement. Il se fige. Il arrête d’avancer. Il se stoppe.
Il se place en posture de contrôle, pour repousser ceux et celles qui tenteraient de s’en prendre à lui ; oui. C’est criant. C’est lourd. C’est… le résultat de l’action de Cyclope.
Son cerveau fonctionne vite, très vite ; plus vite que d’habitude. C’est dire. Il hésite. Il réfléchit. Il se demande. Il raisonne. Il équilibre. Il cherche ; une raison. Un motif. Une excuse. Pour refuser. Pour ne pas parler. Il cherche ; sans trouver.
Stratégiquement, c’est mieux d’en parler, pour pousser Jean contre son mari. Intellectuellement, c’est mieux d’en parler, car elle a une forme d’expérience. Humainement… c’est indiqué aussi ; car Cyclope va littéralement se brûler les doigts. Mais… ah. Non. Pas de mais. Juste… oui. Il a honte. Il en a honte ; mais il sait. Il sait pourquoi il hésite. Il sait pourquoi il n’ose pas.
Il a peur.
Il appréhende, d’en parler ; et de subir, encore. Il ferme les yeux. Il grimace. Non, pense-t-il.
*NON.*
Pense-t-il si fort que la télépathie de Jean, même en pause et respectueuse, entend cette percée mentale – ce cri, puissant et intense. Non. Ça suffit. Ça. Suffit.
« … okay. »
Il soupire. Il rouvre les yeux. Il desserre un peu les bras ; un peu, seulement.
« En préambule, je… dois préciser qu’il est probable – non certain, même – que j’ai été… maladroit. Un peu arrogant. Un peu suffisant. Un peu égocentrique. Un peu… rentre-dedans. »
Un peu, évidemment. Tony Stark fait dans le un peu, c’est connu.
« Mais… ah. Votre époux… a refusé brutalement mes propositions de partenariat, entre Stark Enterprises et Krakoa. Mais… bon. L’entretien a tourné… sur un versant passif-agressif. Votre mari a… rappelé ce que les Mutants ont vécu, et ce que… je n’ai pas fait, pour aider. Et quand… le ton a monté, il a… »
Il referme les yeux. Il frissonne. Il tremble. Trauma. Tony revient son trauma ; l’un de ses traumas. Et c’est intense. Et ça fait mal. Et ça se sent. Surtout pour une télépathe.
« Je me suis retrouvé… avec un verre dans la main, Jean. Un verre… d’alcool. »
Sa voix baisse d’un ton ; par émotion, et trouble. Elle sait. Tout le monde sait. Tout le monde connaît sa relation à l’alcool – et quel enfer cela a été, d’en sortir.
« Je… ne le voulais pas. J’ai été… mené ; poussé. Amené. L’on… m’a forcé, Jean ; à prendre ce verre. Sans que je le sache. J’allais… le boire ; quand l’influence s’est… dissipée. J’allais le boire. L’on m’a amené… à quasiment tremper mes lèvres, dans de l’alcool. L’on… ah. Des… je pourrais dire des… doigts psychiques – enflammés. Des flammes, Jean. Des flammes… absolues, dévorantes, puissantes. Infinies. »
Tony rouvre les paupières, et fige un regard hanté par l’émotion et la terreur dans les yeux de Jean.
« … cosmiques. »
Le mot est lâché. Le message est passé. La suite… La suite appartient à Jean Grey-Summers. Et révèlera si Tony Stark a eu raison, ou non, de forcer sa nature – et de faire confiance…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 19 Sep - 10:35
Les paupières de Jean s'écarquillent, alors qu'elle ne retient aucunement l'expression de surprise qui passe sur son visage lorsqu'un "NON", fort, presque violent et implacable résonne dans son esprit. Il arrive parfois que sa télépathie se déclenche d'elle-même. Mais ce genre d'évènements est vraiment rare et ne se produit que dans des conditions particulières, avec des personnes mentalement très fortes. Se retrouver dans ce cas de figure avec Tony Stark est pour le moins surprenant... car aussi doué et brillant soit-il, il n'est qu'un humain, sans pouvoir pouvant être comparé à celui d'un mutant.
Alors... qu'il réussisse à faire hurler son esprit de la sorte, sans le vouloir si l'on en juge par le mot qui le suit de près et qui est en totale contradiction avec ses pensées, est vraiment très surprenant.
Il est crispé, fermé, anxieux, un peu en colère aussi. Il appréhende... de lui parler ou alors de se remémorer son entrevue avec Scott. Quelle qu'en soit la raison, cela ne lui dit rien qui vaille. Vraiment... rien qui vaille. Alors elle lui laisse tout le temps nécessaire. Jean l'observe, simplement, de son regard doux et encourageant. Il ne sera pas jugé. Mais elle a besoin de savoir. Elle doit vraiment savoir.
Contre toute attention, il démarre par une pointe d'humilité. Tony Stark reconnait ne pas avoir abordé son époux de la meilleure manière qui soit. Les lèvres de Jean se pincent légèrement lorsqu'il débute son récit. Il est certain que prendre Scott de haut dès le départ, n'était pas l'idée la plus judicieuse qu'il soit. Surtout avec le caractère de plus en plus ombrageux qu'arbore son mari depuis quelques mois...
Qu'il ait refusé sa proposition, même brutalement, surtout brutalement peut-être, n'est pas vraiment une surprise. Allant de pair avec le repli qu'il effectue sur lui-même ces derniers temps, il est devenu de moins en moins tolérant avec la communauté humaine. Et plus les jours passent, pire est son opinion les concernant. Il a été très clair à ce sujet. Il ne fera plus aucun effort dans leur direction.
Lorsque Tony poursuit et qu'il parle du verre qu'il a retrouvé dans sa main, à son corps défendant et bien contre sa volonté, les lumières de la vaste pièce se mettent à vaciller très légèrement. Pourtant, rien ne se lit sur le visage de la Mutante, qui continue d'écouter religieusement le philanthrope sans sourciller.
Il poursuit. Il mentionne. Il le dit à haute voix. L'influence. Des doigts psychiques. Des flammes.
Plus il parle et plus les lumières vibrent tout autour d'eux, clignotant presque comme si elles étaient possédées par le diable lui-même, lorsqu'il achève son récit. Lorsqu'il achève par un mot. Un seul.
D'un coup, toute la pièce s'envole, valdingue, tremble, vacille, à l'image des ampoules dont certaines éclatent soudainement. Les livres se renversent, certaines étagères tombent sur le sol, les coussins s'envolent dans la pièce et quelques chaises sont repoussées loin de la table.
Le visage de Jean est aussi crispé qu'il peut l'être, alors que les muscles fins qui couvrent ses mâchoires se dessinent sèchement sous ses joues.
- Je vous prie de m'excuser, Tony. Finit-elle par lâcher après une bonne minute, d'une voix bien plus froide que celle qu'il lui connait jusqu'à présent, en l'appelant par son prénom sans visiblement y prendre garde.
Sans qu'elle n'esquisse un seul mouvement ni ne leur adresse le plus petit coup d'oeil, les étagères se remettent en place, ainsi que les livres, coussins et divers bibelots qui ont quitté leur emplacement d'origine. La pièce retrouve un semblant d'ordre, alors que les lumières se fixent enfin, pour celles qui sont encore en état de fonctionner du moins.
- Je vous remercie pour votre honnêteté. Je... vais m'occuper de ça.
"ça". Scott et son nouvel ami, en d'autres termes. Jean n'arrive pas à relâcher la pression qu'exerce cette nouvelle sur son visage. Elle s'en doutait... bien sûr qu'elle s'en doutait... Après la sensation qu'elle avait éprouvée sur Krakoa, presque comme un appel lancinant d'un Phénix qui se languirait, elle ne pouvait pas l'ignorer. Cependant... Tony Stark venait de lui apporter la dernière confirmation qu'il lui manquait pour être sûre. A moins... que ce soit l'ultime preuve qui l'empêche de s'enfoncer dans le déni.
Scott n'a pas le pouvoir de manipuler l'esprit humain. Ca n'est pas dans ses capacités. Alors... influence, flammes... et la peur, la terreur qui enserre l'abdomen de son hôte... tout est clair. Tout est désormais... limpide. Et cela... la terrorise. Littéralement. Jean ne connait que trop bien Phénix. Dans ses moindres aspects, dans ses moindres recoins. Elle sait ce qu'il est capable de faire, elle sait qu'il ne lâchera pas Scott, à moins...
Un profond soupir s'extirpe de sa poitrine alors qu'elle pince brièvement la naissance de son nez entre son pouce et son index. Il va falloir qu'elle le sauve de cet abîme... car Phénix en est véritablement un. Cela ne se compte plus en jours maintenant, mais en heures. Quelle que soit la façon dont Phénix est présent à ses côtés, plus le temps va passer et plus Scott va perdre le contrôle, va se faire envahir par le Cosmique... jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace de lui. Elle ne laissera pas ça se produire. Jamais.
- Je suis désolée pour ça Tony... vraiment désolée... Dit-elle en extirpant un nouveau soupir, alors que les muscles de son visage commencent enfin à se détendre un peu, et qu'elle lève les yeux vers lui.
- J'ai bien compris que vous n'êtes pas du tout enthousiaste face à des personnes comme moi. Avec mes... capacités. Cependant... pour votre intégrité mentale et cérébrale... il serait préférable que vous me laissiez regarder si cette... entrevue... n'a pas laissé de traces... cosmiques. Je ne vous force à rien, évidemment. Ce n'est qu'une proposition et je comprendrais que vous refusiez. Mais...
Mais... les intrusions de Phénix laissent toujours des séquelles. Toujours. Elle est plutôt bien placée pour le savoir.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 19 Sep - 14:36
La situation… explose.
Tony Stark prend sur lui, ose, tente, fait un pas en avant – un grand pas en avant, vers Jean Grey. Grey-Summers. A qui il fait confiance. A qui il ose faire confiance. Il lui dit, oui. Il lui dit… tout.
Et ensuite…
Et ensuite, tout explose.
La pièce est soudain happée par la puissance déchaînée de la jeune femme qui, sous l’émotion, ne peut contrôler entièrement ses pouvoirs. Wow. Ça impressionne. Même si, surtout, ça déclenche une réaction instinctive de Tony – et de ses systèmes.
« Bon sang… »
L’armure.
L’armure est apparue, sur lui. Une pensée a suffi pour solliciter les nano-machines du Modèle 51 de la combinaison Iron Man, rangées à son poignet. Sept secondes ont permis de recouvrir entièrement Tony ; pas mal. Mais à améliorer.
La tension s’apaise, cependant ; légèrement. Jean Grey – Grey-Summers, même s’il est possible que cela change, si Cyclope ne répond pas positivement aux futures questions de son épouse – s’apaise. Tony, lui, reste sur la défensive.
« Hem. Je… peux comprendre. Ah. C’est… ça doit faire… beaucoup… ouais. Mais… ah. Ça risque de râler… chez les femmes de ménage. »
Il grimace, sous son casque. A l’intérieur, il a activé plusieurs analyses afin de vérifier la situation – et notamment les relevés de pouvoir de Jean. Bon. Ça s’est calmé ; vraiment.
La part paranoïaque de Tony lui rappelle qu’elle s’est embrasée, enflammée – oui, oui, avec ce vocabulaire rappelant le Phénix, tout à fait, super idée – en un instant. Oui. Mais… ah. Il lui fait confiance. Il a décidé de lui faire confiance. Et…
Jean s’excuse. Et a clairement réagi en rejet des actes de Cyclope. Bon. C’est déjà ça, non ?
« Je… dois avouer que cette… démonstration me laisse un peu… pantois. Mais… ah. J’admets aussi avoir… songé à ce qui a pu être laissé, là-dedans. »
Tony désigne son crâne – nu. Alors qu’il parle, les nano-machines se rétractent, et le libèrent. Il redevient… lui-même. Sans armure. Sans protection.
Un pari. Un de plus, envers Jean.
« Mais… ah. J’admets que, si je pense prouver ici que je vous fais confiance, je souhaiterais… j’aimerais… mmh. »
Ses sourcils se froncent, alors que le trouble s’empare de lui – car son inconscient paranoïaque raisonne, et réfléchit. A ce qu’elle a dit. A ce qui a pu être fait.
Il se crispe. Il a peur. Son esprit. Cyclope y a-t-il touché ? Que s’est-il passé ? Qu’a-t-il fait ? Son esprit… est tout ; tout. Tout.
*TOUT !*
A nouveau, sa peur fait résonner ce cri télépathique imprévu, alors que la peur s’empare de lui ; totale et agressive. Il se retient, cependant. Il se reprend. Il souffle. Il jugule. Il maîtrise. Un peu. Si peu.
Sa gorge est sèche. Ses mains tremblent. Son corps frissonne. Il a peur. Il est seul. Il est terrorisé. … il a soif.
« Ro… manov. Appelez… Ro… ma… nov… »
Il titube. Il cale une épaule contre un mur ; pas par style, mais pour ne pas tomber. Il tremble. Il souffle. Il souffre.
Il a peur. Qu’on lui prenne. Qu’on le lui prenne ; son esprit. La seule chose… qui vaille, chez lui. La seule chose qui compte. La seule chose… qu’il valorise – et que Howard, surtout, valorisait…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 19 Sep - 15:42
Jean ne se formalise pas de l'intervention de l'armure et n'en montre pas le moindre signe d'étonnement. Sa réaction est parfaitement normale. Saine même... pourrait-on dire. Il est évident, ce depuis le départ et dès que le Docteur Banner l'en avait prévenue, que Tony Stark a développé une sorte de vigilance accrue envers les mutants. Principalement envers ceux qui maîtrisent les forces psioniques. C'est une question de pur bon sens... et tout le monde devrait réagir de la sorte. Car tout le monde... est loin d'être aussi bienveillant qu'elle.
- Je leur ferai porter des ampoules. Répond elle dans un sourire, pour tenter de détendre un peu l'ambiance devenue soudainement si lourde.
De nouveau un cri de l'esprit résonne dans sa tête. Plus fort, plus vibrant, plus poignant que le dernier. Jean extirpe une légère grimace. A l'occasion... il faudra qu'elle lui apprenne à maitriser ça... ça n'en sera que bénéfique pour lui. Car, dans ce cas précis également, heureusement que c'est Jean qui se trouve face à lui, et pas un autre type de Mutant.
Elle sent, elle ressent qu'il en a envie, qu'il en a besoin. Parce que cela l'inquiète, parce qu'il se pose des questions. Des questions plus que légitimes... qu'est-ce que Phénix a laissé dans son esprit. Car il convient de ne pas s'y tromper aujourd'hui. Nous parlons bien de Phénix, et non de Scott. Même si le Cosmique a agi à travers lui.
Il hésite... il est terrifié... Les paupières de Jean se froissent alors qu'elle l'observe. Il lui fait de la peine. Vraiment. Il commence à paniquer. Et sa panique... cette panique... entraîne des effets néfastes. Pour lui, pour sa psyché, jusqu'à son corps qui y réagit sans qu'il ne parvienne à le contrôle.
- Bien sûr. Dit-elle d'une voix douce alors que ses index se lèvent vers ses tempes.
- Ne soyez pas inquiet Tony. Natasha m'a autorisée à la contacter par ce biais en cas d'urgence uniquement. Et j'estime qu'aujourd'hui... que cet instant... en est une.
Alliant le geste à la parole, une atmosphère étrange se lève soudain dans la pièce. Comme si une légère brise venait s'immiscer entre eux, alors qu'aucun souffle de vent ne se distingue pour autant. Les iris de Jean pâlissent légèrement, alors que son esprit file en direction de l'agent du SHIELD et que le timbre de sa voix, doux mais honnête, informe l'Agent Romanov de la situation.
Deux minutes. Trente six secondes.
Dans un fracas de verre monstrueux, War Widow explose littéralement l'une des grandes fenêtres qui jouxtent le pan d'un mur de la salle de réunion. Natasha ne fait pas toujours dans la dentelle. Et il semblerait qu'elle ait laissé son kit de broderie à la maison aujourd'hui. Tant pis, elle s'arrangera avec les quatre potos fantastiques pour la vitre...
Jean avait beau essayer d'être rassurante quand elle l'avait contactée, l'image d'un Tony vacillant contre un mur, qui s'était superposée dans son esprit, lui rappelait un très mauvais souvenir un peu trop récent à son goût. Ce jour... où elle avait découvert qu'il était empoisonné. Ce jour... où il s'était effondré contre la baie vitrée de son penthouse. Alors... elle n'avait pas traîné, vraiment pas. Du tout.
- Tony !!!!
Natasha s'extirpe de son armure en une fraction de secondes, alors que BALERINA la reforme autour de son poignet. Passant devant Jean sans même la saluer, elle se précipite vers Tony et le prend immédiatement dans ses bras.
- Hey. Tout va bien. Je suis là Tony. Ca va. Ca va aller ok. Dit-elle en posant délicatement ses lèvres sur les siennes, alors que sa main enlace la nuque de Tony, la recouvrant, l'entourant avec chaleur.
La mutante fixe la scène d'un regard attendri, sans oser interrompre ce moment. Voilà donc ce qu'il y a entre ces deux là... elle comprend mieux désormais. Mieux... pourquoi il parle aussi souvent d'elle.
- C'est quoi ce bordel Jean ?! Lance-t-elle d'une voix plus agressive qu'elle ne l'aurait souhaité.
Les deux femmes se connaissent et s'apprécient, à n'en point douter. Black Widow autorise très peu de gens à pénétrer son esprit, loin s'en faut. Et si Jean l'a appelée, sur la demande de Tony cependant, c'est que sa présence était vraiment nécessaire. Mais elle n'écarte pas ce que son mari a fait subir à son... à... à Tony quoi. Et ça... ça la rend folle de rage. Mais Natasha fait la part des choses. Jean n'y est pour rien, jusqu'à preuve du contraire en tout cas. Mais là... Là... elle a tout intérêt à avoir une bonne explication.
- Tony m'a expliqué ce qu'il s'est passé avec Scott. Je suppose que tu es au courant Natasha... Commence Jean d'une voix douce, faisant comme si elle n'avait pas perçue l'agressivité dans la voix de l'espionne, alors que celle-ci acquiesce en silence, d'un mouvement de tête. Ne nous racontons pas d'histoire... j'ai choisi la transparence car je veux vraiment que nous soyons plus soudés, qu'une véritable relation de confiance s'instaure entre nous... alors dans cette optique... Hum... Natasha... je ne sais par quel moyen, je ne sais ni quand ni pourquoi, mais il est désormais certain que Scott est investi d'une partie des pouvoirs de Phénix.
Le couperet tombe. Oh... chacun ici s'en doutait, chacun ici le redoutait. Mais désormais cela est dit. Et que cela vienne de Jean... prend une toute autre saveur. Amère, acide, piquante, et bien trop réelle. Car si la Mutante va jusqu'à estimer que Scott est en possession de Phénix, c'est que c'est le cas. Véritablement le cas.
- Qu'est-ce que ça implique pour Tony ? Demande t'elle, les sourcils froncés, alors que ses bras se referment un peu plus sur lui, sans même qu'elle ne s'en rende compte.
Jean se lève du fauteuil sur lequel elle était assise jusqu'à présent et se met à marcher de long en large dans la pièce, semblant réfléchir attentivement à la question avant de fournir une réponse au couple.
- Et bien... les pouvoirs psioniques de Phénix sont puissants et très agressifs. Ils sont aussi vraiment... pénétrants. Pour te faire une métaphore, bien qu'elle soit parfaitement abjecte... imagine que l'intrusion de Phénix dans l'esprit de quelqu'un, principalement quand il s'agit d'un humain, peut être assimilée à une sorte de... viol.
Le mot est lâché, et à en juger par la grimace qui déforme légèrement les traits de Jean lorsqu'elle le prononce, cela ne lui fait clairement pas plaisir d'avoir à présenter les choses ainsi. Mais pourtant... il n'y a vraiment pas de comparaison plus juste.
- Il est donc plus que plausible qu'il reste des traces de son passage, des séquelles, des... blessures qui ne peuvent se refermer sans l'intervention de pouvoirs de même nature. Je connais très bien Phénix, un peu trop bien... malheureusement. Je suis pratiquement certaine de pouvoir réparer les dommages qu'il a laissé dans son sillage. Mais cela va dépendre de plusieurs facteurs. La forme et la maturité qu'il avait au moment des faits, ainsi que....
Jean fait une courte pause alors que son regard s'embue en un instant. Et bien qu'aucune larme ne perle sur ses joues, on ressent clairement à quel point ce qu'elle s'apprête à dire la touche profondément.
- ...ainsi que le degré d'emprise qu'il a sur Scott. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir mais... cela risque d'être douloureux. Je ne veux pas vous raconter d'histoire, ni à l'un ni à l'autre.
Les mâchoires de Natasha se crispent sèchement. Ses paumes délaissent les épaules de Tony pour se poser sur ses joues, lui relevant légèrement la tête pour qu'il la regarde. Elle hésite, elle hésite vraiment... Mais cette décision ne lui appartient pas.
- Tony... tu es sûr de vouloir faire ça...? Demande-t-elle, le regard légèrement inquiet.
Dernière édition par Jean Grey le Mar 20 Sep - 8:22, édité 1 fois
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 19 Sep - 16:05
« Ai-je… le… choix… ? »
Une voix rauque et usée s’échappe des lèvres de Tony Stark, pour répondre difficilement à l’inquiétude et une question lourde de sens de Natasha Romanov. Encore.
La jeune femme est arrivée en trombe, via l’armure War Widow, sur sollicitation directe de Jean Grey – le Summers, on risque de voir plus tard si cela va durer. Tony a eu à peine le temps de demander à Jean d’appeler Natasha, alors que sa crise mentale s’amplifie ; il tombe.
Il tombe, il chute, il s’écroule… au moment même où Natasha s’échappe de l’armure, et vient vers lui. Elle vient… le sauver. Le récupérer. Le retenir ; hé. Chacun son tour, comme on dit.
Tony a senti son cœur vibrer, quand il l’a vue – et encore plus quand il l’a sentie ; confirmant sa réalité. Confirmant que ce n’est pas une illusion. Le baiser a été partagé, à peine. Les forces lui échappent.
Son corps demeure lourdement marqué par l’empoisonnement subi quelques jours plus tôt… et, évidemment, l’inventer ne s’est pas assez reposé. Il n’a pas assez pris soin de lui. La résurgence des souvenirs du Phénix est tellement lourde, tellement forte, tellement intense qu’elle l’impacte ; et le trouble, complètement.
Son corps cède.
Tony se laisse faire, s’abandonne aux bras de Natasha ; sans l’aspect positif et envoûtant des autres fois. Hélas. Il l’entend, alors. Il entend Black Widow s’en prendre à Jean Grey, et il entend celle-ci répondre ; poser sa position. Il apprécie.
Même si… Même si les mots… les concepts… les idées…
« Hrm. »
Il grogne. Il se crispe. Il se décale. La rage, la colère, l’indignation, la douleur – la compréhension de ce qu’il a subi, de ce que Cyclope lui a fait subir… cela le fait bouger. Cela l’anime.
Il se décale des bras de Natasha ; à regret. Mais il en a besoin. Il a besoin de… le prouver. Se le prouver. Qu’il peut le faire ; encore.
Sans un mot, il se décale, s’approche de la table ; s’y échoue, littéralement. Glisse ses mains autour de son visage, pour le cacher – et maintenir son crâne, debout. Au moins un peu.
Il soupire. Il grimace. Il reprend.
« Je… ah. Je… vous allez… contester, mais… mon esprit. Mon esprit est… tout, pour moi. Enfin. Pas tout… ce qui compte. »
Il force ses yeux brisés et rougis de sang, pour un regard rapide et tendre vers Natasha. Oh non. Il y a bien plus qui compte, pour lui ; maintenant.
« Mais tout… ce qui vient de moi… et qui compte… pour moi… en vient. Mon… esprit. Ma… qualité. Mon… atout. C’est… tout. C’est… l’Alpha… et l’Omega… de qui… je suis… pour moi. Je… ne peux pas. Plus. Je… j’ai… besoin… »
Il soupire. Il souffle. Son stress post-traumatique ne s’apaise pas ; mais il se force. Mais il se contrôle. Mais il s’impose un contrôle.
Devant Jean. Devant Natasha. Devant, au loin, l’image goguenarde de Cyclope. Devant, toujours, le spectre d’Howard.
Tony Stark s’impose ; le contrôle. Et la grandeur. Et la dignité.
« … de ça. »
Il souffle, et relève les yeux – pour forger un regard déchirant, vers Jean et Natasha. Surtout.
Natasha.
Il ne peut pas. Il ne peut plus. Il ne doit pas. La décevoir. L’abandonner. La perdre. Il ne doit pas ; plus.
Son esprit… il en a besoin. Il le faut. Il le doit. Il acquiesce.
Il le veut. Qu’importe le prix. Il le doit. Il le faut.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Mar 20 Sep - 7:44
Elle le tient. Elle le retient. Jusqu'à ce qu'il se relève, mû par sa fierté, mû par la volonté de se redresser seul, de se tenir droit, de se tenir... tout court. Natasha l'observe, le dévisage, ne l'aide pas. Il souffre, c'est évident, ça se voit. Mais il a besoin de ce moment. Ce court instant si important pour un homme, surtout de son niveau, de son style, de son tempérament. Il finit par atteindre la table et s'y assoit. C'est lourd, le mouvement est si lourd. Ca lui rappelle tant de choses, à elle qui le regarde faire, qui le suit des yeux. On dirait... c'est comme il y a quelques jours. Exactement... comme il y a quelques jours. Natasha pensait qu'il s'était totalement remis. Rien n'avait laissé penser le contraire. Ses mâchoires se crispent face à ce constat. Il a fait semblant. Encore. Ou alors... peut-être n'a-t-il pas fait semblant, ou pas consciemment du moins, mais Tony reste Tony. Il ne s'est ni ménagé ni reposé... Quatre jours après il traversait la moitié du globe pour vérifier qu'elle allait bien. Alors... partant de ce principe... Il a trop tiré sur la corde.
Les paupières se froissent légèrement quand il prend la parole. Quand il esquisse quelques mots, notamment dans sa direction. Elle apprécie les mots. Elle les perçoit à leur juste valeur. Mais... rha punaise... il a l'art et la manière de balancer ses déclarations au pire moment celui là quant même. Il ne peut pas faire comme tout le monde pour une fois ? Bougies et petit restaurant c'est bien aussi hein !
Il se redresse et Tony Stark fait son come back. Il n'est pas mieux, il se force, ni plus ni moins. Et elles comprennent. Toutes les deux...
- Tony. Dit Jean alors qu'elle s'est rapprochée de lui et pose délicatement la main sur son épaule. Votre génie ressortira indemne de cette épreuve. Vous avez ma parole. Poursuit-elle en lui adressant un sourire qui se veut aussi réconfortant qu'encourageant.
Ce n'est pas vraiment ça qui l'inquiète à vrai dire... L'intégrité de l'esprit de Tony, elle va pouvoir en faire son affaire. Non, le souci principal, disons la complexité principale, va être de détruire les résidus de Phénix s'il y en a, et c'est fort probablement le cas. Elle va devoir les absorber dans son propre corps dans un premier temps, pour les annihiler de l'intérieur. Et ça... ça ne la fait pas vibrer outre mesure. Inutile d'expliquer pourquoi.
- Jean, tu dois savoir quelque chose avant de commencer.
La Mutante dévisage Natasha, qui la fixe tout aussi profondément, une lueur de gravité flottant au fond de ses prunelles.
- Tony sort à peine d'un empoisonnement, il n'est pas tout à fait remis, comme tu peux le voir... Et cet empoisonnement touchait également l'esprit.
- Je vois. Lui répond immédiatement l'épouse de Scott.
Le calme à toute épreuve dont elle se pare rassure un peu l'espionne, dont le regard se reporte bien vite sur Tony. Avec Jean... tout à l'air facile, sans conséquence et sans problème. Or... ils savent tous les trois que ce n'est pas le cas présentement. Mais son tempérament naturel aide, cela est évident.
- Je suppose qu'il est inutile de te demander de sortir de la pièce pendant ce temps ?
Question purement rhétorique, à laquelle Natasha prend tout de même le temps de répondre d'une voix assez tranchée.
- Bien vu.
Un sourire amusé se dessine sur le visage de la Mutante, qui extrait de nouveau la couronne de métal qu'elle avait initialement emportée pour le milliardaire. Comme quoi... elle ne l'aura pas amenée pour rien, finalement.
- Alors dans ce cas, met ça sur ta tête veux-tu.
Elle la tend dans la direction de Natasha, qui saisit l'objet en le fixant d'un air dubitatif.
- C'est quoi ?
- C'est une couronne faite du même métal que le casque de Magneto. Ca va bloquer toute intrusion psionique dans ton esprit. Il est peu probable que les résidus de Phénix se libèrent dans la pièce, mais je préfère parer à toute éventualité.
Anticipation que saluera bien volontiers Natasha, dans la mesure où il ne manque plus qu'un petit lavage de cerveau Cosmique pour compléter son palmarès déjà haut en couleurs.
- Bon... très bien. Dit-elle en posant la couronne au sommet de son crâne -ça fait un peu bizarre quand même- alors qu'elle tire une chaise et s'installe en face de Tony.
Jean se place de l'autre côté de la chaise, dans le dos de Tony, alors que son regard se fixe sur Natasha, comme si elle attendait son feu vert pour commencer. Natasha, quand à elle, pose ses mains à plat sur les genoux de Tony. Pour qu'il la sente, qu'il la ressente et que, quoi qu'il advienne, quoi qu'il arrive, même s'il venait à ne plus rien discerner autour de lui, il sache qu'elle est là. Qu'elle sera là, jusqu'au bout et qu'il n'est pas seul. Ses doigts se pressent un peu sur ses cuisses comme pour lui donner du courage, puis, après avoir attentivement observé son visage, elle lève les yeux vers Jean et hoche silencieusement de la tête.
- Je vais commencer Tony. Essayez de vous détendre un peu. Ne vous crispez pas et ne me rejetez pas. Ca ne m'empêchera en rien de faire ce que j'ai à faire, mais ça sera nettement plus désagréable pour vous. Essayez de distinguer clairement ce qu'il va se passer dans quelques instants. Que l'on soit ou non Mutant, doté de pouvoir psionique ou non, n'a pas la moindre importance. Le mental est bien plus fort que tout ce qu'on peut imaginer Tony. Alors, essayez de séparer nos deux présences. Dans votre esprit, accueillez moi, visualisez moi, si ça peut vous aider. Placez de bonnes intentions à mon égard. Et faites tout l'inverse concernant Phénix. Vous m'aiderez beaucoup si vous y arrivez, et vous vous aiderez beaucoup également.
Après lui avoir prodigué ces quelques conseils, les mains de Jean s'avancent de chaque côté de son visage et se posent à plat sur ses tempes en encerclant légèrement le pourtour de sa tête. Il y a une chose qu'elle ne lui a pas dite. Elle ne se sent pas très à l'aise à l'idée de lui avoir caché et, dans un sens, elle a le sentiment qu'il devait en avoir conscience en acceptant qu'elle pénètre dans son esprit pour s'occuper de Phénix. Jean, par ce biais, va forcément avoir accès à certains de ses sentiments, et à quelques uns de ses souvenirs. Vu la nature de son "intrusion", ils seront disparates, car elle n'est pas là dans ce but précis. Mais il est évident que ça va arriver. Elle préfère ne pas lui souffler mot sur ce point pour l'instant. Peut-être après... peut être plus tard...
Un léger souffle de vent se lève dans la pièce, alors que le regard de Jean s'affadit, comme si ses iris étaient en train de perdre toute la couleur verte qui les caractérise en temps normal. De l'air ? Pas vraiment. Le phénomène est assez courant chez les télépathes d'un certain niveau. Lorsqu'ils concentrent leur pouvoir sur un point névralgique, lorsqu'ils dégagent une certaine quantité d'énergie, les ondes psioniques forment comme un courant d'air, un peu à la manière d'une vague d'énergie qui ondule tout autour d'eux.
Tony aura la même sensation que lorsqu'il avait rencontré Scott, mais la nature du contact est cependant bien différente. Tout comme sur le bateau, il aura l'impression que des doigts s'immiscent à l'intérieur de son esprit, qu'ils passent la barrière de l'os, effleurent les synapses, les différentes zones qui constituent son cerveau, pour s'enfoncer profondément, toujours plus loin, jusqu'à atteindre cette zone si particulière qui fait de chaque être quelqu'un d'unique : l'esprit. La sensation est intrusive, à n'en point douter, mais elle n'est cependant pas douloureuse ni foncièrement désagréable. Là où ne résidait que la morsure du feu au contact de Scott, le pouvoir de Jean est plus frais, plus léger, semblant soulager les maux, comme si l'on appliquait un baume réparateur sur une brûlure à vif.
Mais cela ne va malheureusement pas durer. Car, déjà, elle en découvre une. Infime et profondément ancrée dans son esprit. Une insidieuse trace du pouvoir de Phénix. Comme une microscopique flammèche qui continue de consumer son esprit, doucement, sans qu'on ne lui prête d'attention, parce qu'elle est indétectable. Indétectable... sauf pour des personnes ayant les capacités de la Mutante. Jean n'y touche pas pour le moment. Elle cherche, et elle trouve. Trois. Il y en a trois au total. Ca aurait pu être pire... même si trois... s'agissant de Phénix, c'est déjà beaucoup trop pour un esprit humain.
L'opération minutieuse commence, et avec elle... la douleur. C'est comme retirer une écharde, une écharde profondément ancrée dans un cerveau à vif et sans anesthésie. Cela va être tout sauf agréable, mais elle ne peut malheureusement rien faire de plus pour apaiser la souffrance qui va naître dans son cerveau sous peu. Une douleur aussi bien physique... que mentale. La seule chose qu'elle peut faire, c'est agir le plus vite possible. Lui retirer ces fragments le plus vite qu'elle le peut. Mais l'opération est délicate, vraiment délicate. Car elle ne doit pas léser son esprit, elle le lui a assuré, elle le lui a promis, et elle tiendra parole.
Le regard de Jean se pare d'un blanc immaculé, alors que celui de Natasha se lève brièvement vers elle. Ca va commencer... Alors elle raffermit un peu plus le contact sur les cuisses de Tony. Pour lui rappeler qu'elle est là. Pour qu'il n'imagine pas qu'il est seul. Parce qu'elle ne l'abandonnera pas. Ni maintenant, ni jamais.
Le premier vestige de Phénix est isolé. Entouré d'une fine pellicule de protection, telle une petite sphère d'énergie psionique pure l'empêchant de corrompre ce qui l'entoure, le privant de tout mouvement, le séparant de l'environnement qui n'est pas le sien. Elle l'extrait, doucement, avec précaution. Il vient vers elle, attiré par son pouvoir mais pas uniquement. Jean... c'est un peu sa madeleine de Proust. Si Phénix est capable de sentiment, si le Cosmique est capable de s'attacher, la Mutante est et restera toujours son premier choix. Elle est sa muse... en quelques sortes. Ce dont elle se passerait bien, cela va sans dire. Alors... même séparée de lui, cette infime partie du Cosmique est irrésistiblement attiré par l'énergie qu'elle dégage. Et, doucement, alors qu'une crispation de douleur s'affiche soudainement sur ses traits, le premier vestige pénètre dans son propre corps, à travers le léger dédoublement astral qui s'est immiscé dans l'esprit du philanthrope.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Mer 21 Sep - 11:05
Il entend ; mais il ne peut écouter.
Il est là ; mais il ne peut agir, interagir.
Il est ; mais il s’affaiblit. Mais il s’enfonce. Mais il… s’évapore.
Tony Stark sent, ressent les interventions de Jean Grey – sa douceur, sa tendresse, son doigté. Il apprécie. Mais… il se concentre. Instinctivement, il se concentre ; sur elle. L’autre. Celle qui l’accompagne. Celle qui le tient. Celle qui est venue, pour lui.
Natasha.
Avec le peu de conscience qui lui reste, Tony se concentre sur elle – et parvient, enfin, à former l’ombre d’un sourire, exprimé difficilement vers elle. C’est bien. C’est mieux. C’est… dur.
Il s’enfonce, alors. Il s’enfonce en lui-même, tandis que Jean pénètre son esprit… pour y faire le ménage. Elle agit, vite et bien. Mais… Mais l’inconscient de Tony réagit ; et se lie aux Forces Phénix, encore présentes.
La suite ne sera pas aussi simple. Surtout… pour lui.
*Hrm.*
Il grogne ; télépathiquement.
Il ferme les yeux, dans le salon de réception du Baxter Building – et les rouvre, ailleurs. Ailleurs. En lui-même.
En…
… enfer.
Dans un endroit vide, froid ; inhospitalier. Le Néant.
Le Néant, où il est… accroché, pendu. Presque crucifié. En souffrance. Vaincu ; soumis.
Il s’éveille, à cette pensée. Il s’anime, à cette pensée. Il s’embrase.
Soumis ? Jamais ! Jamais. Ja… mais. Non. Impossible. Que s’est-il passé ? Où est-il ? Qui… Natasha.
Où est Natasha ? Qu’est-il arrivé à Natasha ? Et aux autres ; Jean. Scott. Lang. Le Baxter Building. La ville. Les gens. Les Avengers. Les innocents. Les… gens. Beaucoup considèrent que Tony est suffisant, voit autrui comme plus faible, inutile, inférieur ; c’est faux.
Tony est égocentrique, et arrogant ; mais pas suffisant. Il considère en effet avoir des atouts supplémentaires – mais ça ne le rend pas meilleur que les gens. Ça le rend… en dette, envers eux. Il doit agir, pour eux. Il a une responsabilité. Même si… il ne dira jamais à Parker, combien son mantra peut être juste.
Il s’anime, ainsi.
Il ouvre un œil. Il cherche. Une bouffée d’angoisse l’étreint – il est seul. Personne ne pourra jamais l’aider. Mais… non. Il refuse. Il rejette. Il se concentre. Il cherche. Une solution ; toujours.
Il a un problème. Il a un énorme problème. Il a été… vaincu. Et ça veut dire… ça veut dire que des gens sont en danger. Ça veut dire que des gens peuvent souffrir ; car il a été vaincu. Ça veut dire… Natasha.
*Allez.*
Un mot. Une pensée. Un mouvement. Une impulsion.
Il force. Il se force. Il arrache. Son bras ; des liens. Il le libère. Il se libère. Il y arrive.
Il active ; l’énergie qui demeure dans l’armure – qu’il ne reconnaît pas. Pas grave. C’est comme ça. Il active l’énergie. Il fait fi de la douleur, du bras à moitié brisé qu’il s’est imposé pour le sortir. Pour se libérer. Il se libère.
Il tombe. Il chute. Il s’écroule. Au sol.
*Ack !*
Il souffre. Il peine. Il n’en peut plus, déjà. Il veut fuir. Il veut s’échapper. Il veut se protéger. Il veut… Natasha. Ses sourcils se froncent. Son cœur accélère.
Il se relève. Il se redresse. Il souffle. Il avance.
Il titube. Il peine. Il tremble. Il lutte. Il cherche ; à comprendre. A trouver. A réussir… une solution. Vite. Vite. Vit…
BOOM
Une explosion, à côté. Non. Une attaque.
Il est attaqué. Il est pris pour cible. Il ne voit pas. Il n’a pas la force de fuir. Qu’importe. Il ne fuira pas. Natasha. Les gens. Ouais. Nan. Il ne fuira pas.
Il avance.
Il s’avance. Vers l’ombre qui le menace. Vers les ténèbres qui l’attaquent. Vers… un démon, qu’il connaît si bien. Il le sent.
Il court, ainsi. Il vérifie l’armure ; sans jus. Sans énergie. Sans arme. Sans défense. Qu’importe. Natasha. Jean. Les gens. Les gens. Ils ont besoin d’aide. Ils ont besoin de lui. Il… doit. Il le leur doit.
Même un instant. Même une seconde. Il doit. Leur donner. Leur permettre. Leur offrir. Sacrifier ; pour eux. Il doit. Il l…
*YAAAAAAAAAAAAAAARGH.*
Le cri télépathique est terrible, déchirant ; brutal. Comme la douleur. Comme… le choc.
L’attaque. Qui le cueille. Qui l’arrête. Qui le fige. Qui l’embrase.
Il brûle.
Tony Stark brûle, au cœur de sa psyché, alors que la Force Phénix révèle l’un de ses troubles – l’une de ses psychoses. Elle l’incarne. Elle s’incarne. En elle.
… en lui. Qui apparaît, devant le bûcher subi par Tony.
… Tony lui-même.
Tony lui-même s’impose cette violence ; ce feu purificateur, destructeur. Tony, oui. Un Tony. L’Autre Tony.
Le sombre. Le suffisant. Le supérieur. Le destructeur. Le salaud. Le Traître. Le tueur. L’assassin. Le faible.
L’Autre Tony, qui fixe sombrement sa victime. Alors que son victime se transforme, change ; se trouble. L’Autre Tony change, oui. Ses traits vont et viennent. Entre lui. … et Howard…
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Mer 21 Sep - 18:55
L'opération est délicate. Confronté à ses peurs, à ses pires cauchemars, à ce qu'il refoule depuis des années, à ce qui le persécute depuis des années, Jean ne peut malheureusement rien faire d'autre que d'assister, impuissante, aux tourments qu'endure Tony Stark. Elle ne peut faire autrement que de les percevoir. Jean est dans son esprit, dans sa tête... elle a pénétré l'antre le plus privé, le plus intime, que possède un être vivant. Donc elle y assiste, qu'elle le veuille ou non. Mais toute sa concentration, toute son attention, restent entièrement focalisées, dédiées, aux résidus de Phénix qui perdurent dans son esprit. C'est sa tache, sa mission, la seule chose à laquelle elle doit être attentive à cet instant.
Natasha, quand à elle, fixe Tony avec une lueur d'inquiétude au fond des yeux. Il grimace, il souffre, de l'intérieur surtout... à ce qu'il semble. Ses lèvres se pincent alors qu'il serre fermement ses mains. A son tour, comme pour lui indiquer qu'elle est là, qu'elle n'a pas bougé et qu'elle ne bougera pas, elle serre les siennes tout aussi fort.
- Je suis là Tony. Je ne t'abandonne pas. Murmure-t-elle d'une voix douce et rassurante.
Il ne l'entendra peut être pas. Mais... si sa voix parvient jusqu'à lui malgré tout... si elle arrive à l'atteindre... peut être que ça l'aidera un peu à affronter cette épreuve. Le temps pour Jean de terminer ce qu'elle a commencé. Natasha lève brièvement les yeux qu'elle pose sur la Mutante. Un frisson parcoure son échine. Ses yeux blancs, ses veines qui se dilatent sur ses tempes, ce souffle irréel qui balaye sa chevelure... elle est terrifiante en fait.
Le second fragment est isolé. Délicatement, avec une grande précaution, Jean réitère la même opération que pour le premier. Son pouvoir l'entoure, l'auréole d'une énergie qui n'est pas la sienne. Elle l'attire vers elle, inexorablement, lentement, sans qu'il ne puisse rien y faire. Car il ne souhaite pas aller contre elle, ne pas la rejoindre. Même si ce n'est qu'un tout petit fragment isolé, même si il a été séparé de son propriétaire légitime depuis des heures entières, il est tout de même composé de l'essence de Phénix. Et Phénix... aime Jean. Un peu trop à son goût.
Elle l'absorbe, comme le précédent. Elle grimace, comme pour le précédent. Plus qu'un. Le pire. Le plus profondément ancré dans l'esprit de Tony qui ne verra pas encore le soulagement se profiler à l'horizon. Un seul, unique et solitaire. Mais le plus douloureux, le plus dangereux.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Jeu 22 Sep - 12:08
… il vit.
Il ne comprend pas. Il ne comprend plus. Il vit ; il ne devrait pas. Mais il vit.
*Hughn.*
Il grogne. Il se redresse. Il se relève. Il rouvre les yeux.
Il cherche. Des réponses. Des explications. Un sens, à tout ça.
S’il en avait les capacités, son esprit raisonnerait – et aboutirait à la conclusion que Jean Grey est en train d’intervenir, et de retirer des éléments de la Force Phénix en lui. Ça avance. Ça avance bien.
… mais il ne peut pas le savoir ; car il n’arrive plus à le penser.
Et, s’il en avait aussi la force, l’ouverture, son cœur serait touché et concerné par les attentions, la douceur, la présence, l’affection… et plus encore, de Natasha Romanov. Ça aide. Ça fait du bien.
… mais il ne peut pas le sentir ; car il est trop loin, de ça.
Tony Stark est perdu, troublé. Abandonné, dans son palais mental troublant et agressif.
Le Néant. Il est encore là ; dans le Néant.
Seul. … mais cela ne dure pas. Mais cela ne dure plus.
*Guh.*
Il grogne. Il peine. Il tremble. Il se fige. Il se crispe.
Il voit. Il… les voit.
Tous. Tous ceux qui apparaissent. Tous ceux qui se révèlent, devant lui. L’un après l’autre.
Maxwell Mordius. Un chef de commando d’AIM, qui l’avait enlevé pour lui voler son armure. Il l’a laissé mourir dans l’explosion de sa base, malgré ses appels à l’aide.
Davina et Kreol. Deux sbires du Dragon Blanc, un savant fou asiatique comme il en a tant affrontés, à ses débuts. Tués quand il a anéanti le sous-marin qu’ils pilotaient, et qui menaçait l’Amérique ; tués sans remords, alors, pour la Mère Patrie.
Nathan Garrett. L’oncle de Dane Whitman. Un Chevalier Noir criminel. Tué durant une bataille, quand il est tombé dans les airs lorsque Tony l’a bousculé ; sans se forcer à le sauver.
Tony cligne des yeux, alors, sans pouvoir les fermer ; souffle. Tremble. Frissonne.
Il sait.
Il sait qui ils sont. Il sait ce qu’ils sont.
Ses victimes.
La liste… de ses victimes. Et elle continue.
Kevin O’Brien. Un de ses employés. Un de ses alliés. Un de ses amis. Qui a porté un moment l’armure ; puis est devenu jaloux. Puis a pris une propre combinaison, pour devenir le Guardsman – et il a perdu les pédales. Tony a dû l’arrêter, et s’est emporté. Kevin a brûlé quand Tony a tiré sur un réservoir à côté de lui, sans faire attention.
Kondrati Topolov ; le Gremlin. Un muté terrible, terrifiant, repoussant, qu’il a si souvent affronté. Tony l’a attaqué durant la Première Guerre des Armures, pour récupérer sa technologie ; au point de forcer. Au point de faire exploser sa combinaison.
Rita DeMara, la deuxième Yellowjacket. Une délinquante devenue super-héroïne puis voyageuse temporelle. Revenue du Futur pour avertir de la menace d’Immortus, le manipulateur temporel, se faisant passer pour Kang. Tuée, par Tony ; alors sous l’emprise d’Immortus.
Marilla. Une Inhumaine et nounou, affectée chez les Avengers. Une épine dans le pied de tout le monde, via son caractère. Tuée par Tony ; car elle l’avait vu assassiner Rita.
Amanda Chaney. Une publicitaire, qu’il a engagée à l’époque où il a fondé Force Works, l’équipe issue des ruines des Avengers de la Côte Ouest. Tuée par lui afin de couvrir ses crimes imposés par Immortus.
*Gah.*
Tony peine et geint, télépathiquement, alors qu’ils l’entourent – ils l’entourent tous. Ses victimes. Ceux et celles qu’il a tués.
… et il y en a d’autres. Et il y a ceux morts par sa méprise, parce qu’ils l’approchaient. Il y en a d’autres. Il y en a plein.
Il y en a trop.
Tony baisse enfin les yeux. Il se l’autorise. Il s’enfonce. Il souffle. Il peine. Il cède.
La Force Phénix a tenté de repousser Jean via le spectre du pire, en Tony ; la pire version de lui-même, liée à Howard. Jean a vaincu ; soit.
La Force Phénix révèle désormais… les conséquences du pire. Les victimes de Tony Stark. Sa conscience. Son tableau noir.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Jeu 22 Sep - 18:56
Un effort à faire. Juste... un effort. Le dernier, même s'il va s'avérer le plus complexe, le plus délicat. Tony Stark est en proie à ses pires démons. Son père, les personnes dont il a pris la vie, volontairement ou non, et surtout... lui-même. Car Jean ne s'y trompe pas. Elle a trop l'habitude, trop de fois assisté à ce genre de scènes. Tout ce qu'engendre son esprit, tout ce qu'il voit, ce qu'il perçoit, ne provient que d'une seule et même cause : la culpabilité profonde qu'il ressent, tout au fond de lui.
Natasha, elle, est totalement impuissante. Et elle a horreur de ça. Dieu... qu'elle déteste ça. Mais elle ne peut malheureusement rien faire de plus que de continuer à serrer ses mains, à garder le contact, pour qu'il puisse se raccrocher à quelque chose, quelque chose de réel, de matériel, si d'aventure il en a la possibilité.
L'épouse de Scott, celui là même à qui l'on doit d'être dans cette situation aujourd'hui, poursuit son labeur, poursuit ses frappes chirurgicales. Avec délicatesse, autant qu'elle le peut, autant que la situation le lui permet. Le dernier fragment de Phénix est profondément logé au coeur d'un synapse. Il l'a envahi, l'a corrompu, ce qui a forcément du causer des réactions, des pensées, des actes et des paroles, que le génie des Entreprises Stark n'aurait vraisemblablement pas eus sans sa présence. Le retirer risque de changer pas mal de choses. C'est une évidence. Et ça n'en sera que mieux pour lui. Cela aussi, est une évidence.
Le corps astral de Jean, la partie de son esprit qui s'est délicatement détachée de son enveloppe charnelle, pénètre plus profondément dans son esprit. Il sentira peut être des doigts, frais et légers, s'immiscer plus avant dans son mental. Tant que le fragment reste en place, ça n'est pas douloureux. Par contre... alors que l'essence de Jean rencontre enfin celle de Phénix, l'attirant vers elle une fois encore, comme elle l'a fait pour les deux qui précédaient, la douleur qui enserre son esprit le paralyse jusqu'à la plus petite extrémité de son corps.
Sentant ses mains qui se raidissent sous ses doigts, Natasha allège son emprise, pour ne pas lui faire mal, au cas où. Son regard est inquiet, alors qu'elle observe les traits de Tony. Ils se crispent violemment, puis se figent. Sa peau se teinte d'une couleur grisâtre, comme si toute vie venait de le quitter.
- Jean...
La Mutante encercle le fragment, doucement, avec une lenteur infinie, avec précaution, vigilance aussi. Les réactions de Phénix sont souvent imprévisibles, et même s'il ne s'agit là que d'une toute petite parcelle de lui, tout est possible... avec le Cosmique.
Le corps de Tony se raidit d'avantage, ses mains se crispant tellement sur celles de Natasha qu'elle en extirpe une grimace. Il tremble. De tous ses membres, comme en proie à une crise d'épilepsie.
- Jean...
Délicatement, elle dénoue les liens, délie les filaments du synapse qui se sont entremêlés au résidu de Phénix. Il est isolé, enfin. Jean l'attire, l'attire vers elle... comme un enfant perdu, un enfant qui ne sait plus vers où aller, où est sa place, qui il doit suivre.
Les spasmes prennent de l'ampleur, le regard de Tony se révulse alors que sa nuque craque sèchement lorsque son visage est projeté vers l'arrière, son dos butant dans un claquement contre le dossier de la chaise.
- JEAN !!!
Les mains de la Mutante s'extirpent de l'esprit de Tony dans un mouvement rapide, vif, alors que ses bras se lèvent dans un geste brusque vers le plafond. Un vent violent se lève dans la pièce. Les bibelots, livres valdinguent des étagères, chutant lourdement sur le sol. Entre les paumes ouvertes que Jean portent haut au-dessus de son visage, trois petits flammes dansent les unes avec les autres. Dans un autre contexte, la scène aurait pu être féérique. Mais pas dans celui-ci.
Une sphère d'énergie se forme immédiatement entre les deux paumes qui se font face, entourant, encerclant les fragments de Phénix. Les quelques ampoules qui étaient encore en état de marche éclatent toutes les unes après les autres. Par réflexe, Natasha se lève sèchement, alors que la chaise sur laquelle elle était assise jusqu'à présent se renverse, et elle recouvre Tony de son corps, entourant l'arrière de sa tête de ses bras, pour protéger son visage des éclats de verre qui pleuvent du plafond.
La sphère s'auréole de quelques éclairs, quelques filaments semblant électriques qui la parcourent de part en part, et qui ne sont rien de plus que la manifestation physique de la volonté psychique de la Mutante. Les flammèches se contorsionnent, se rebellent, comme des petits poissons pris au piège dans un aquarium. Mais il est trop tard... car, déjà, la sphère rapetisse. Lentement mais sûrement, elle se resserre comme un étau tout autour d'elles, jusqu'à les faire entièrement disparaitre.
Le calme revient immédiatement dans la pièce plongée dans une semi pénombre, plus aucune lumière ne fonctionnant.
- Natasha, pousse toi. Je n'ai pas fini.
Dans un mouvement de recul, l'espionne s'écarte dès que Jean lui en donne la consigne, et dévisage immédiatement Tony. Les spasmes se sont arrêtés, son corps a retrouvé sa souplesse, ses orbites ne sont plus révulsées. Mais ses paupières sont closes et il a l'air totalement épuisé.
Les mains de Jean se replaquent immédiatement de part et d'autre du crâne du milliardaire. Cependant, la sensation qu'il éprouvera à son contact sera toute autre que précédemment. Pas de corps éthérique s'insinuant dans son esprit, pas de fraîcheur, pas de douleur, juste un immense réconfort, comme une bulle légèrement tiède, à l'image de la bouillote que l'on pose sur son abdomen pour soulager un mal de ventre. Tout comme le visage de Jean n'arbore plus du tout le même masque. Ses paupières sont étroitement closes, son visage est détendu, aucun souffle d'énergie de vient briser le silence ou la quiétude qui se sont installés dans la salle de réunion.
La Mutante cherche les lésions, cherche les traumatismes laissés après le passage de Phénix. Elle les trouve, les comble, les soigne, les... apaise. Le calme reprend sa place, retrouve ses lettres de noblesse, en même temps qu'une paix, qu'elle espère durable, s'immisce dans l'esprit de Tony Stark. Cela dure une bonne dizaine de minutes, puis les mains de Jean se séparent de lui, alors que ses paupières se rouvrent.
- Alors...? Jean...? Demande une Natasha à l'inquiétude à peine voilée, qui fait les cent pas de long en large dans la salle comme un tigre en cage.
Jean fait le tour de la chaise et s'assoit sur celle en face de lui. Ses mains fraîches se posent sur ses joues alors qu'elle le sonde. Son regard brillant se fond dans le sien, le pénètre avec une certaine douceur, mais il est aussi très intrusif. Quelques secondes s'écoulent avant que Jean ne tourne le visage vers Natasha en lui adressant un sourire.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 26 Sep - 9:03
*Gah.*
Il souffre.
Tony Stark souffre – et les moindres filets de pensée qui s’échappent de son esprit fracturé le confirment. Il est touché, blessé ; brisé.
Vaincu.
Abandonné là, dans le sol de ce Néant, dans ce Vide absolu de son être. Face aux ombres. Face aux ténèbres. Face à eux.
Ses victimes.
Ceux et celles tombés par sa faute ; directement. Par sa main. Il y est confronté. Il en est accusé. Il en est… vaincu.
Lui, le futuriste ; le créateur de l’avenir. Le forgeur de futur. Le tueur. L’assassin. Le destructeur.
Tony a toujours craint d’être cela – de devenir cela. De ne laisser que cela, de lui. Alors qu’il grandissait auprès d’un père dominateur, violent, destructeur, Tony a toujours voulu, espéré être… différent. Faire la différence ; réellement. Changer le monde. L’améliorer, pour les autres – pour que les autres le voient autrement que Howard.
Mais là…
Là, Tony s’enfonce. Tony s’abandonne. Tony se perd. Dans le Néant. Dans les ténèbres. Dans le fr…
Non. Pas dans le froid. Plus, dans le froid.
Car, soudain, cette sensation s’évapore – car, soudain, le Néant s’embrase. Littéralement. Une pensée lui vient, se lie à l’idée de la Force Phénix… et il a peur ; mais cela s’arrête. Mais cela change.
Il voit. Il voit ce qui provoque ce repli du froid – il voit ce qui redonne une fougue, une force à ses muscles. Son esprit. Elle.
Jean Grey.
Celle qui maîtrise les flammes. Celle qui dompte le Phénix. Jean Grey.
La Mutante s’empare de la dernière trace de Force Phénix en lui – et libère ainsi son esprit, son âme, son essence d’une chape de plomb abominable, terrible. Handicapante. Bloquante. Mutilante.
*GAH !*
Il réagit, encore. Il est libéré. Il souffle. Il respire. Son esprit respire.
Son esprit… fracassé ; touché. Blessé. Brisé. Touché, oui. Il a été touché. On a osé le toucher. On a osé s’en prendre à lui ! On a osé… le toucher.
Non. Non. Non ! Non. Cela cesse ; maintenant.
Libéré de l’influence du Phénix, l’âme de Tony Stark s’emballe – et reforme son palais mental, à sa guise Il le… reforge. Et repart dans un fonctionnement classique – son fonctionnement, celui qu’il adopte toujours face au pire, aux difficultés, aux menaces, aux dangers. Aux enjeux.
Il construit. Il reconstruit – une armure. Des armures. Des protections. Oui.
Tony Stark reconstruit ce qui le protège, ce qui le sauve ; mais ce qui le coupe d’autrui, aussi. Il y pense, soudain. Il s’arrête.
Non. Non, pense-t-il. Non. Pas ça. Plus ça. Plus… ça. Plus autant.
Son palais mental évolue, se transforme encore – les concerne. Les évoque. Les appelle.
D’autres ombres. D’autres ténèbres. D’autres ; qui chassent ses victimes, ses pertes. D’autres ; qui appellent le meilleur en lui. Qui forment le meilleur en lui. Qui l’ont aidé. Qui l’ont sauvé.
Sa… famille.
A l’extérieur, dans le monde réel, le torse de Tony Stark se soulève soudain – quand une gigantesque inspiration ravive l’oxygène, le sang, tout en lui. Tout s’anime.
Parce qu’il pense à eux. Parce qu’il se base sur eux. Parce qu’ils… comptent. Parce qu’ils sont la famille. Parce qu’ils sont tout. Parce qu’ils…
Ah. La vision évolue. Les ombres changent. Les ombres… fusionnent. En une.
En elle.
Tout s’accélère, alors. Le palais mental explose. La Force Phénix est évacuée, définitivement. L’esprit de Tony Stark se lave ; se libère. Et son corps…
Son corps tremble. Son corps frissonne. Et soudain…
Ses paupières s’ouvrent. Et tout de suite, et directement, ses yeux la cherchent, la trouvent, l’accrochent. Elle. A qui il sourit. Ce sourire canaille, ce sourire provocateur, ce sourire voyou.
Ce sourire… de Tony Stark.
Par coïncidence, ou non, qui peut savoir, la lumière s’éteint un moment dans la pièce ; déjà usée, troublée, crispée aussi par le déferlement de pouvoirs de Jean Grey. Un moment. Un seul. Qui permet de rouler sur le côté, d’échapper certes à regret à une étreinte – mais car il faut. Mais car il doit. Mais car il a… besoin.
« Hey. »
Une voix résonne, alors que la lumière revient ; et qu’il revient, aussi. En se tenant droit. En se tenant debout. En ayant repris ses lunettes – en reprenant le contrôle.
« Salut, les filles. Ça a l’air super, votre petite fête improvisée – mais j’aurais aimé être une attraction plus active que passive. Bref. Hello. Je suis Tony Stark. Vous ne m’avez pas oublié, quand même ? »
Il sourit. Debout. Droit. Fier. Revenu. Soigné. Complet. Libre.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 26 Sep - 11:14
Jean esquisse un sourire amusé, tandis que Natasha lève les yeux au ciel dans un soupir, semblant plus soulagée que véritablement agacée cependant.
- Hey le playboy, on remercie la dame ! Dit-elle en plaquant la paume de sa main au sommet de sa tête, comme le ferait un aîné pour rappeler les bonnes manières à son cadet. Désolée Jean. Conclut elle en esquissant un sourire gêné.
- Il n'y a pas de mal. Je suis contente d'avoir pu l'aider. Répond la mutante, alors que son regard observe le couple avec amusement.
Ce n'est vraiment pas un couple banal que celui-ci... à vrai dire. Connaissant bien Natasha, mais moins Tony, Jean ne doute cependant pas que ça ne doit pas manquer d'animation entre eux parfois. Une pensée qui la rend un peu nostalgique sur le moment. Depuis quand... n'a t'elle pas eu de moment de complicité comme celui là avec son propre époux... Trop longtemps, à vrai dire.
Posant une main sur la table de réunion, Jean repousse distraitement une mèche rousse derrière son oreille, alors qu'elle respire plus amplement. Il ne faut pas imaginer que ce qu'elle vient de faire est une sinécure, loin de là. Entrer en contact avec Phénix, même pour elle, n'est pas chose aisée. Le maîtriser, même sous forme de fragments, encore moins. Alors... la fatigue se fait elle soudainement ressentir, comme un poids s'abattant sur ses épaules.
- C'est peut-être trop vous demander vu les circonstances, mais j'ai une faveur à vous adresser, à tous les deux.
Relâchant la poigne qu'elle exerçait sur le sommet de la tête du génie, Natasha dévisage Jean plus sérieusement alors qu'elle poursuit. Elle sait déjà ce que Jean s'apprête à lui dire. Pas parce qu'elle la connait, non. Mais parce qu'à sa place... elle ferait exactement la même chose.
- Ne tentez pas de voir Scott pour l'instant et ne vous mettez pas en tête de gérer cette histoire avec Phénix. Vous ne ferez qu'empirer les choses. C'est mon fardeau. Tout autant parce qu'il concerne Scott, que Phénix. Laissez moi la possibilité d'arranger les choses avant de faire appel à la cavalerie, ce qui risque de poser encore de nombreux problèmes entre la communauté mutante et les humains.
Puis elle se tourne vers Tony Stark, qu'elle fixe quelques secondes avant de poursuivre.
- Je vous l'ai dit, Scott n'avait pas à faire ce qu'il a fait. Qu'il soit ou non le chef des X-Men n'y change rien. Je maintiens ce que j'ai dit et je vous présente une nouvelle fois mes excuses pour cela. Mais... Tony... s'il vous plait... n'aggravez pas les choses. Vous avez vu dans quel état est Scott. Alors... ne cherchez ni à le voir, ni à le contacter. Laissez moi... laissez nous gérer ça. Je connais Phénix mieux que n'importe qui. Si quelqu'un peut arrêter cette spirale, c'est moi.
C'est "probablement" moi, aurait elle pu dire. Mais il ne faut en aucun cas leur laisser le sentiment que les choses sont hors de contrôle et que l'avenir est incertain. Pour l'instant, si le second cas de figure est bien réel, ça n'est pas le cas du premier, mais ça pourrait très clairement le devenir. Ne va t'elle donc pas alimenter leurs inquiétudes inutilement. Pour l'heure... il faut qu'ils lui fassent confiance.
Natasha a gardé le silence durant tout son monologue, dévisageant Jean avec une attention presque gênante, comme à son habitude. Intrusive, observatrice, analytique. Mais au bout du compte...
- Très bien. Mais si ça dégénère, tu dois impérativement nous le faire savoir Jean. Avec Phénix de retour, quelle que soit sa forme, il n'y a pas que ta communauté qui en paiera les frais si ton mec devient hors de contrôle.
Jean acquiesce en silence, d'un hochement de tête entendu. Elle a raison... bien sûr, qu'elle a raison. Mais pour l'heure ils n'en sont pas là. Pas encore. Les choses peuvent être rattrapées. Doivent être rattrapées.
Elle doit désormais se hâter. Elle a demandé à Scott de la rejoindre chez eux, sur Krakoa, il y a un moment de cela maintenant. S'il est revenu entre temps, et qu'il ne l'a pas trouvée, il ne va pas comprendre ce qu'il se passe, il pourrait s'en inquiéter et entreprendre encore... allez savoir quoi.
Alors, délicatement, elle ferme les yeux et contacte Magik par télépathie. Une fraction de secondes plus tard, un portail d'énergie s'ouvre en plein dans la salle. Elle n'a plus de temps à perdre et son état de fatigue ne l'engage pas à traverser tout New-York en sens inverse pour rejoindre le portail de Krakoa.
- Vous n'avez plus rien à craindre dans l'immédiat Tony. Mais je préconise cependant de prendre un peu de repos pour le reste de la journée.
Un sourire étire la commissure des lèvres de Natasha à ces mots. Tony ? Prendre du repos ? Vu l'état dans lequel il est là, espérer qu'il se repose est aussi probable qu'une troupe de pingouin débarquerait pour danser la macarena sous leurs yeux.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: It's A Long Way To The Top II [Jean Grey] Lun 26 Sep - 11:58
Jean Grey et Natasha Romanov réagissent à leur manière à l’attitude, l’annonce… le retour même de Tony Stark. Elles s’en réjouissent, évidemment.
Mais si Black Widow tente, avec humour, d’excuser celui qui est désormais son nouveau compagnon – aussi surprenant, troublant et étrange de le dire, et même de le penser – la Mutante a malheureusement d’autres obligations. Plus sérieuses. Plus difficiles.
L’ancienne Marvel Girl sollicite en effet un accord, un engagement auprès de l’inventeur… afin qu’elle puisse gérer seule, au moins pour l’instant, la difficulté avec son mari. Cyclope. Scott Summers. Qui a… qui s’en est pris à Tony ; et a piétiné son esprit, avec la Force Phénix. En laissant des traces, qui semblent avoir marqué longuement le Vengeur Rouge et Or.
Instinctivement, Tony n’a qu’une envie : récupérer l’Armure Anti-Phénix, filer vers Krakoa, écraser la foutue Maison Summers, tabasser Scott, briser ses foutues lunettes devant lui – oui, ce n’est pas cool ; mais Scott ne l’a ps été non plus – et voir ce qu’il a à dire, maintenant. Hein. Hein !
… mais non.
« Hey. »
Une voix lente répond finalement à Jean – avec toujours ce côté canaille, mais une fatigue qui retombe déjà sur les épaules de son propriétaire.
« Tu… viens de me sauver la vie, Jean. »
Tony s’avance lentement vers la Mutante. Les mains dans les poches. Un petit sourire sur le visage. Un œil rougi, par les abus psychiques subis ; et le remède de cheval, pour l’en débarrasser.
« Je… ne peux pas promettre de laisser à jamais Cyclope tranquille, hé. Mais… ah. »
Il souffle. Il inspire. Il se contrôle. Il hausse les épaules. Il avance. Il évolue. Il avance.
« Ouais, bien sûr. Je… tu as libéré mon esprit ; et mon esprit, mon cerveau… ça compte, énormément. Plus que… ah, je ne vais pas dire tout – ça serait abusif, et nous savons que je n’abuse jamais. De rien. De personne, surtout. Hey, vraiment, toutes les accusations sont fausses ! Bref. Non, mon cerveau n’est pas tout. Il y a toujours… »
Son regard glisse un moment sur Natasha.
« … plus. »
Il sourit, gêné ; puis il frissonne. Il enchaîne, vite.
« Mais… ah. Je… te dois beaucoup ; énormément. Alors… oui. Bien sûr. Je te laisse faire. Mais… ah. L’agent Romanov t’a déjà dit ses conditions – je les valide. Pas uniquement parce qu’elles sont justes ; mais aussi parce que ça me permet de faire un +1 et ne pas réfléchir, hé. Mais… attention, Jean. Je… j’admets avoir un avis tranché, sur… bref. Cyclope. Mais… attention. Okay ? »
Il hausse les épaules, puis laisse son regard fatigué embrasser toute la pièce.
« Bon… quel bordel, hein ! Heureusement que j’avais pris l’option nettoyage, durant la location. »
Il ricane, puis sourit ; encore. Ça fait du bien. Ça lui fait du bien.
« Mais… ah. Je crois… je crois que je vais répondre favorablement à la prescription du Docteur Grey-Summers, hein… j’vais aller me reposer, un peu. Jean, je… tout mon soutien. Toute mon affection. Tout… mon courage. Merci. Romanov, je… »
Tony fige un regard plein d’émotion, sur elle ; tout troublé. Elle est venue, pour lui. Sans réfléchir. Sans hésiter. Sans attendre. Elle est venue. Il en frissonne. Il aime ; ça. Entre autres.
« Demain. Déjeuner. Sans faute ! Et sans retard ! »
Un clin d’œil canaille. Une moue provocatrice. … un départ. Comme ça. Sans attendre. Sans étreinte. Sans baiser. Sans rien d’autre. Sans méchanceté. Mais avec une pleine… provocation, oui. Pour la faire attende. Pour la faire criser. Pour la crisper. Pour rendre les retrouvailles encore plus intenses.
Tony Stark est de retour, oui… et ça va faire mal !