Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
La première chose qui s'imposa à moi en ouvrant les yeux fût l'immense bâillement que poussa Min Jee sur le siège d'à côté. La jeune rousse qui était si élégante d'habitude s'avachi dans le siège première classe de l'avion après s'être étirée de tout son long comme un chat. Oui Min Jee était un peu comme ses félins qui défilent dans les salons animaliers. Plus gracieuse et plus féminine que moi. Là où je ne voyais pas pourquoi il était important d'avoir une coque différente selon le jour de la semaine pour mon téléphone, il était essentiel pour elle de l'assortir à sa tenue. Ça me passait bien au-dessus de la tête et si je m'écoutais je resterais probablement dans une tenue relax et confortable toute la journée. Depuis quand n'avais-je pas été dans un PC Bang (ndlr : cybercafé coréen spécialisé dans les jeux vidéos et les jeux en ligne multi-joueurs) ? Un bref souvenir me revint datant d'avant nos débuts il y a un peu plus d’un an, quand nous étions toutes allés profiter de nos derniers instants de quiétude avant d'être trop connus pour agir comme les jeunes de notre âge.
- Seol Hee, tu peux aller te changer dans les toilettes. J'ai déjà déposé la valise cabine et une styliste t'attends pour t'aider à te préparer, me rappela à la réalité notre manager.
Sans nous faire perdre du temps sur notre programme, je me levais mais non sans jeter un regard sur l'écran au dos du siège devant moi. La vue du ciel à travers les caméras accrochées sur la carlingue de l'avion retransmettait en direct et des informations complémentaires m'indiquèrent que nous volions depuis déjà sept heures dans le ciel. Cinq heures de sommeil, ce n'était pas si mal comparé à d'habitude. Il nous restait une bonne heure avant d'atterrir enfin à l'aéroport international de New-York et avant ça nous devions-nous préparer toutes les quatre et être bien réveillé. Ce serait bête de gâcher nos efforts en ayant la bouche pâteuse et le regard dans le vague alors que des fans nous attendaient certainement de pied ferme à l'arrivée.
La tenue que je découvris sur cintre était simplement composée d'un top noir, d'une veste à carreaux noirs et blancs, d'un pantalon souple noir et de basket blanche et ça me ravit. C'était plutôt simple malgré les griffes de marques toutes différentes mais ce n'était pas plus mal. Les sponsors seraient satisfaits et je ne serais pas entravée dans mes mouvements pour saluer nos fans. La dernière fois nous avions frôlé la catastrophe quand un courant d'air un peu trop fort s'était glissé sous ma jupe de tennis. Le sweat oversize avait protégé ma dignité heureusement. De nous quatre, la seule qui porterait une robe-chemise avec des collants serait Min Jee et nous serions trois en pantalon pour entravés la route d'un possible vent farceur.
Les sponsors se battaient dorénavant pour que nous portions leurs vêtements, utilisions leurs cosmétiques, leurs téléphones, leurs sacs et bagages et que nous citions leurs noms au travers de nos lives sur les réseaux si bien que nous devions-nous changer pour chaque événement pour contenter tout le monde. C'était une des principales sources de revenus de l'agence après la vente de nos disques, les ventes de places pour nos concerts et nos goodies. Ça faisait partie de notre travail et nous avions acceptés le jour où nous avions signés nos contrats d'exclusivités à l'agence qui s'appelait dorénavant Luna Snow Enterprise. Notre image était leur bien exclusif, nos actions avaient des répercussions sur celle-ci et pouvait être bénéfique ou au contraire nous faire couler. Combien d'idols avaient dû mettre fin à leurs carrières pour une erreur ?
- Luna si tu es prête, Hae Won attends pour se changer !
- Oui je sors !
Hae Won Eonnie (ndlr : terme familier pour désigner une sœur ainée, de sang ou non. Terme uniquement utilisé d'une femme à une femme) attendait déjà devant la cabine et leva les yeux de son smartphone, le dernier samsung sortis il y a une semaine tandis que styliste rentrait dans la cabine réarranger le contenu pour qu'il soit plus aisé de s'y retrouver. Hae Won et moi avions celui à clapet, le mien était cobalt alors que le sien était lavande tandis que Min Jee et Jin Soo avaient le format pliable respectivement en bleu et en crème. Recevoir en avant première des produits était un avantage certain de notre métier.
- Luna, la manageuse a dit qu'on se rendra directement à l'hôtel en arrivant et que le musée où se tiendrait l'inauguration était juste à côté. On aura un peu de temps pour nous reposer avant de nous préparer à partir !
J'acquiesçais en lui souriant et échangé ma place de poupée barbie avec elle. Hae Won était la plus sage et la plus habituée à tout ce luxe. Son père était une personne influente au sein de notre gouvernement, sa famille descendait de Yangbans (ndlr : classe d'aristocrate et fonctionnaire auprès du roi durant les différentes dynasties) pendant la dynastie Joseon. C'était en elle d'être naturellement belle, élégante, gracieuse et facile à vivre. Elle avait grandi avec une horde de garde du corps, constamment surveillée et devant faire attention à son comportement pour ne pas torpiller la carrière de son père et l'opinion publique. Mais Hae Won en plus d'être notre ainée était une amie formidable, toujours de bon conseil et très protectrice. Elle guidait le groupe avec assurance malgré la difficulté de la tâche. Aucune d'entre nous n'aurait pensé que je développerais des pouvoirs et devrait m'en servir, partageant mon temps entre notre groupe et certaines « missions » pour le gouvernement.
Une coiffeuse me fit signe pour que je vienne faire coiffer mes cheveux naturellement bicolores. Depuis l'accident de nos débuts où nous avions été enfermés dans le réacteur cryogénique par A.I.M venu non pas pour nous écouter chanter mais pour voler le matériel Stark Industries utilisés pour le concert, mes pouvoirs avaient impactés mon physique. Étrangement si une partie de ma chevelure est resté naturellement noire, l'autre est devenu lunaire, comme victime d'une poliose. Mon œil gauche était lui devenu d'un bleu qui reflétait la lumière ou mon humeur selon la façon de le percevoir. Mais le plus important c'était les capacités dont l'accident m'avait doté.
La Cryokinésie, la glace, une immunité certaine contre le froid, la glace ou le gel me permettait de créer de la main droite de la glace noire. La glace de ma main gauche pouvait guérir et les deux réunies généré du froid. Ça fascinait d'ailleurs pas mal de chercheurs sud-coréen et les nord-coréens essayaient de reproduire le processus. Oh ils ne le diront pas officiellement mais si le sud obtient quelque chose, le nord le veut aussi, il n'y a qu'à voir la bombe nucléaire.
Tandis que je me réinstallais dans mon siège plus luxueux que ce que je n'avais jamais connu pendant une grande partie de ma vie, le regard si gentil de Jin Soo apparu au-dessus de son siège.
- Seol Hee ? J'ai déposé dans ton sac les brouillons pour les paroles de la prochaine chanson. Ah ! Et ton téléphone a sonné pendant que tu étais absente.
- Ah vraiment ? Merci ! Je vais lire les paroles ce soir en rentrant et je te donnerais mon avis.
Elle se réinstalla et moi j'ouvris le clapet pour lire un message pour le moins inattendu. Tony Stark, alias Iron Man, un super-héro américain et un avengers mais aussi le créateur du réacteur qui avait provoqué ma transformation demandait à me rencontrer.
안녕하세요 설희님. 저는 토니 스타크입니다. 내 건물 중 한 곳에서 보낸 시간이 당신의 인생을 바꾸었다고 믿습니다. 우리가 그것에 대해 이야기하는 것은 어떻습니까? (j'avoue avoir mis un temps certain à me rappeler mon coréen pour ces quelques mots, donc une possible suite en anglais me remplirait de soulagement )
La tournée américaine que nous entamions exigeait ma présence et sur scène et pour les différents événements promotionnels. Avec cette tournée l'agence avait pour objectif de faire un premier pas sur le marché américain et d'élargir le champ des possibilités pour le groupe. Ça nécessitait une grosse implication et les Agents d'Atlas avaient été informés qu'ils devraient se débrouiller sans moi autant que faire se peut jusqu'à la fin de la tournée. C'était aussi un moyen de toucher un public mutant dans un pays touché par cette « évolution ». Bien sûr il y avait également des mutants en Corée du Sud, comme partout ailleurs, mais le berceau d'un monde meilleur pour eux se trouvait sur le sol américain. Ici ils avaient une école, des visages officiels pour témoigner en leurs faveurs. Chercher à en faire un public cible, c'était une stratégie marketing à tenter. Je me contentais de suivre les consignes, comme mes amies et partenaires dans le groupe, mais j'étais plutôt pour une inclusion globale de toutes les minorités. Nous voulions chanter pour tous, qu'ils soient humains, mutants, héros, vilains ou même venant d'un autre monde.
Je rapportais les messages à notre manager et un vif débat se fit entre le staff. Bien qu'une réponse négative ne soit pas envisagé, il y avait la question du « quand », du « comment » et de quel message cela transmettrait au monde. L'inauguration du musée était organisée par le Consulat Sud-Coréen aux États-Unis et on y présenterait toutes forment d'art relatant l'aide des Américains apportés en Corée du Sud durant la Guerre de Corée. Je ne pouvais pas ne pas y aller ou disparaitre au cours de la soirée mais est-ce que m'y voir discuter avec un ancien marchand d'arme aurait une répercussion quelconque sur notre tournée malgré qu'un passif entre mon état et la technologie Stark soit de notoriété publique ? Certains membres du staff pensaient qu'une rencontre serait difficile à organiser et qu'il valait mieux que je m'isole dans une pièce lors de l'exposition pour échanger brièvement avec l'homme d'affaire, loin des yeux et des oreilles baladeuses puisque nous ne pouvions pas risquer que cette rencontre mette au second plan l'exposition. Pour cette même raison, l'hypothèse que ce soit déplacé était soulevée mais dans tous les cas si un entretien privé était découvert que la presse n'en avait pas eu vent, des rumeurs pourraient se mettre à courir et être tout aussi nocive. D'autres protester en expliquant qu'organiser une rencontre dans un lieu public entre un super-héro avengers -d'autant plus un super héro ayant sauvé le monde plus d'une fois comme Iron Man- et moi serait une bonne chose, que cela permettrait de faire la une et de faire parler du groupe sur le sol américain.
« Un super-héro américain et une super-héroine Sud-Coréenne se serre la main : une preuve supplémentaire de l'amitié entre nos deux pays ! » Article page 3.
Bonjour Monsieur Stark, ce serait un plaisir de pouvoir échanger avec vous. Mon emploi du temps étant très chargé, seriez-vous disponible pour nous rencontrer dans une heure dans le hall du City Plaza ? J'imagine que votre emploi du temps aussi doit être chargé, néanmoins ma présence est requise ailleurs ce soir et la journée de demain est consacrée aux répétitions pour le concert de demain soir. Seriez-vous contre une potentielle photo pour immortaliser notre rencontre ? Cela arrangerait le service presse de mon agence si nous pouvions choisir quelle photo sera diffusé par quels médias et ainsi contrôler le titre et les répercussions. Luna Snow, de Luna Snow Enterprise.
Et la réponse relança des braises dans le feu qu’était le débat.
Ah ! C'est bien une des rares fois, ces dernières années, où quelqu'un que je contacte semble avoir un emploi plus rempli que le mien - ou qui le pense, au moins. Je ne sais pas si c'est ironique, gênant ou réjouissant. Je pars sur le réjouissant. Je peux être là-bas dans une heure, en grillant quelques règles de vitesse atmosphérique. Par contre, pour la photographie, ce sera par un photographe de l'antenne Stark locale, avec éditions préalables par mes équipes, et première publication par nous, une minute avant vous. On n'a pas rien sans rien, mais je me doute que vous le savez déjà. Deal ?
Est-ce que l'équipe et moi avions mal choisis mes mots ? Etait-il vexé ou blessé ? Parler avec quelqu'un d'une autre culture était toujours délicat, même si je pensais sincèrement ne pas avoir fait d'erreur bête. Tony Stark, en tant que directeur et tête pensante de Stark Industries avait bien évidemment un emploi du temps tout aussi rempli que le nôtre même s'il avait l'avantage d'être son propre patron, lui. S'il décidait de s'octroyer une journée de repos, il le pouvait. Je cherchais le regard de ma manager et demandais, inquiète :
- Est-ce que j'ai fait une erreur ? Qu'est-ce que je dois répondre à cela ?
- Ne t'inquiète pas, passe moi ton téléphone une seconde.
Je lui tendis docilement l'appareil électronique et la regarder taper à toute vitesse une réponse.
Bonjour Monsieur Stark, Ici la manager des 4L1T. Nous apprécierons que votre équipe des relations publiques contactent la nôtre afin d'éditer au mieux cette photographie pour vous mais aussi pour Luna. Vous n'êtes pas sans savoir qu'être une icône de la chanson au stade de Luna nécessite des retouches plus approfondies que pour un directeur d'entreprise, fusse-t-il de votre envergure. Si vous acceptez l'implication de notre service, nous ne verrons pas de problème à ce que vous choisissiez le photographe et que vous soyez les premiers à la publier à la dernière condition qu'elle ne soit pas détournée de ce qu'elle est : La rencontre de deux super-héros alliés. Luna sera disponible dans une heure trente, j'espère que cette demi-heure supplémentaire vous évitera de faire toute infraction. Pour un choix vestimentaire, disposerait-vous de votre tenue de héro ou de tenue de tous les jours ? Le numéro de notre équipe des relations publiques: 010 XXXX XXXX. Bien à vous, Min Soo, Manager de Luna Enterprise.
L'échange continua sans que je ne sache le résultat, mais je remarquais tout de même une moue énervée de la part de ma manager. C'était une quadragénaire adorable avec nous, elle prenait soin de nous, s'assurant qu'on ne manque de rien mais aussi exigeante au niveau du travail et parfois elle avait tendance à oublier que tout le monde n'était pas obligé de lui obéir. Je n'avais pas envie d'être source de problème l'agence ou de stopper la progression des 4L1T mais peut-être qu'au fond de moi il existait une petite partie qui aimerait vraiment rencontrer un super-héro comme Iron Man. Ses exploits étaient internationaux, ses erreurs aussi. Même en Corée du Sud il était commun de savoir comment il avait commencé.
Si la Corée du Sud et la Corée du Nord font depuis longtemps semblant de s'entendre, le traité de paix n'a pas été signé par le Nord et si la guerre n'est pas ouverte c'est uniquement parce que l'état américain est l'allié du mien. Nous attaquer revenait à attaquer les Etats-Unis. Au milieu de cette situation il y avait de l'argent, des vies en jeux et des armes… Dont certaines de Stark Industries.
Mais pour ma génération il était un modèle de réussite, s'étant maintenu au sommet, même s'il n'avait pas débuté en bas de l'échelle comme Min Jee, Jin Soo et moi. J'avais vraiment envie de le voir ailleurs que sur un écran et il est vrai que j'aimerais échanger avec lui au sujet de mon accident. Pas pour lui reprocher, loin de là ! Je comprenais totalement qu'il ne pouvait pas être tenu responsable de tous les accidents provoqués par ses technologies, dont le mien. Sinon ça n'aurait pas été un accident.
- Luna, ton téléphone. Arrivé à l'hôtel tu te rendras directement dans le salon rejoindras Monsieur Stark. Lucy va t'accompagner avec ta tenue « professionnelle » au cas où et tu changeras juste de veste entre l'arrivée à l'aéroport et ton rendez-vous. Tu seras escorté par deux gardes. Elle effectua une pause comme pour visualiser le déroulé de l'entrevue et continua : Une photo sera prise pour nos réseaux et pour les médias coréens, mais tu ne sors pas de l'hôtel et tu t'assures d'être dans ta chambre suffisamment tôt pour qu'on puisse te préparer avant de partir de l'hôtel. C'est compris ?
- D'accord, pas de problème !
J'avais un rendez-vous avec Tony Stark, un génie informatique et un incroyable super-héro ! Halmeoni (ndlr : grand-mère en coréen) allait être tellement surprise quand je lui raconterais ! Je récupérais mon téléphone et relu le message, ravie de la nouvelle mais perdit vite mes couleurs. C'était le pire échange qui soit. Qu'est-ce qu'il allait penser ? Et si j'étais un tout petit peu en retard ? Ou si je lui déplaisais au cours de l'entretien ? Peut-être que cela impacterait les relations entre nos services gouvernementaux –comprenez secret- et ceux américains ou même les Agents d'Atlas !
Une nausée qui n'avait rien à voir avec l'atterrissage me tomba dessus. Tandis que tout le monde s'agitait pour récupérer les affaires et que je saisis les miennes pour les fourrer dans un sac à main de luxe. J'enfilais le masque machinalement et je ne repris conscience de mon entourage que quand Jin Soo me lança un regard inquiet. Nous étions déjà sur le sol américain mais l'appréhension avait dévoré toute mon énergie. Les fans qui nous attendaient sur place n'y étaient pour rien et les cris et banderoles qui nous accueillirent me rendirent le sourire.
Je fis de mon mieux pour leur faire comprendre ma joie d'être ici aujourd'hui et de pouvoir effectuer le concert de demain. Mes mains s'agitèrent autant que celles de mes amies, des gardes devant et derrière pour maintenir notre sécurité et éviter des mouvements de foules.
Nous eûmes vite fait de traverser le hall et d'atteindre le van loué pour nous accompagner pour nos trajets. Quelqu'un du staff s'était déjà occupé des valises et les filles moi échangeâmes bruyamment le long du trajet jusqu'à l'hôtel. Nous restions des jeunes filles qui gloussent, s'excitent pour un rien et bavardent de tout et de rien derrière le dos de notre staff. Tant que nous ne faisions rien de mal, c'était amplement toléré et même encouragée, ne pouvant que consolider notre amitié et notre alchimie de groupe. Nous vivions ensemble, dormions ensemble, mangions ensemble. Nous étions encore à cette période rookies (ndlr : on dit d'un groupe kpop qu'il fait partie des Rookies quand il débute, terme utilisés en général pour désigner un groupe jusqu'à ses un an ou deuxième album) où nous ne devions pas nous relâcher. Nous aurions plus de libertés une fois cette étape franchie et ça coïnciderait avec une cérémonie annuelle à Séoul dans deux mois. Y serait alors élus les Rookies de l'année, le Boysband de l'année, le Girlsband de l'année, une remise de prix pour l'ensemble de l'industrie musicale en somme. L'occasion pour nous de remporter ce prix pour lequel nous nous battions tous.
Cette tournée américaine si rare pour des groupes débutants, on savait toutes que c'était en grande partie possible grâce à mes « capacités » qui nous avait rendu célèbre très vite. Un ensemble de choses avait rendu cela possible et nous étions reconnaissantes pour ce succès fulgurant.
Le van ne tarda pas à entrer dans le parking et mon ventre se noua de nouveau. Le moment était presque là et je sentais déjà mes mains devenir moites. Nous étions un peu en avance grâce à une circulation fluide et Min Soo me fit un signe entendu pour que je dise au revoir aux filles devant l'ascenseur. Elles pourraient se reposer encore un peu avant de se changer tandis que je serais occupée. Deux personnes de notre sécurité m'accompagnèrent jusqu'à la pièce réserver aux résidents de l'hôtel. Un très joli endroit dans une pièce plus petite que le hall mais plus sécurisé également. Les deux vigiles se dispersèrent chacun à une table opposée et Lucy m'apporta une tasse de thé au citron avec une dose de miel.
Mon stress devait être plus que visible puisqu'elle prit le temps de me serrer l'épaule, dans un signe de soutien. Elle était plus jeune que Min Soo, dans la vingtaine et c'était plus facile d'échanger avec elle de par notre plus faible différence d'âge.
- Tout va bien se passer Luna, ne panique pas. Je vais m'occuper de gérer la photo et contente toi de sourire et d'être cordiale d'accord ? Tiens, me dit-elle en me tendant une veste blanche, cintré au niveau de la taille avec de fins boutons argentés aux manches. Tu dois changer de veste pour ne pas porter la même chose qu'à l'aéroport. Donne-moi ton masque aussi.
- Oui, ca ne devrait pas causer de problème. Non, me repris-je aussitôt en me changeant et en lui donnant le bout de tissu qui cachait la partie inférieure de mon visage, je suis sûre que tout ira bien ! Est-ce que je peux te demander quelque chose ?
- Bien sûr ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Est-ce qu'on pourrait faire la photo à la fin de l'entretien ? Je crois que les échanges sms n'ont pas été idéaux. Je voudrais lui parler avant qu'on ne fasse quoi que ce soit.
Elle fit mine de réfléchir et je m'attendais à un refus. Plus vite ce serait fait, plus vite la photo serait publiée et puis elle devrait expliquer ce retard à Min Soo tout à l'heure mais finalement elle se rangea à mon avis. Mon étonnement dût se lire sur mon visage puisqu'elle m'expliqua que la photo ne serait publiée que demain pour ne pas étouffer la publicité pour l'exposition. Je sentis mon cœur se réchauffer quand elle m'annonça me faire confiance avant tout. J'espérais sincèrement qu'elle ne le regretterait pas en se faisant viré pour ce choix.
Elle fini par se reculer en voyant arriver un homme qui ne pouvait être que Tony Stark et me mima du bout des lèvres un hwaiting (ndlr :"Fighting" (prononcé hwaiting) est utilisé en coréen pour encourager quelqu'un et/ou souhaiter bonne chance à quelqu'un.) accompagné de son poing levé. Je me levais alors qu'elle partie rejoindre un siège plus loin à côté de la mallette contenant mon costume, attentive à ce qui se passerait à ma table.
Mes mains se superposèrent et je m'inclinais brièvement devant l'homme d'affaire. Le charisme était là, tout autour de lui et imposé un certain respect. De par son âge sûrement mais aussi par une assurance certaine qu'il survivrait à presque n'importe quoi parce qu'il était prêt à tout.
- Bonjour Monsieur Stark, je m'appelle Luna Snow mais vous pouvez m'appeler Luna. C'est un honneur de vous rencontrer. Est-ce que vous préférez que je vous serre la main ?
Je faillis me mordis la lèvre juste avant de me rappeler de sourire. Oui ça allait bien se passer. Tout irait très bien. Il le fallait après tout.
Oh. Mon. Dieu. Dans quel pétrin s’est-il encore fichu ?
Ces pensées ne cessent de tourner et de retourner dans l’esprit de Tony Stark, alors qu’il approche du lieu de rendez-vous. Un bâtiment de New York – pas n’importe lequel, le City Plaza. Pas le plus grand, mais l’une des structures d’accueil et d’annonce les plus cotées de la ville. Pas n’importe qui se paye une apparition ici… et pas n’importe qui est autorisé à s’y rendre, aussi.
L’inventeur doit bien l’avouer, tandis qu’il descend à une vitesse complètement non-autorisée pour arriver à l’heure, il ne s’est pas vraiment intéressé à la jeune fille qu’il vient rencontrer. Et c’est un tort, comme il s’en rend compte en rattrapant son retard par des fiches de synthèse rédigées par quelques assistant zélés, a priori fans de K-Pop.
Seol Hee n’est pas n’importe qui – c’est une star. Une star coréenne. Une Idol. Il l’avoue, encore, Tony n’a pas de connaissance dans ce domaine, étant un rien trop conservateur (pour une fois !) dans le domaine musical. Hard-rock ou rien, hé. Il voit ici son manque d’ouverture, et se promet de rattraper très vite son retard. Notamment en programmant une écoute de quelques tubes – est-ce qu’on dit encore tubes ? il devra demander ça à la p’tite Andi, la prochaine fois qu’ils s’engueuleront sur les symbiotes – durant son sommeil. Rien de mieux pour imprimer le subconscient.
Seol Hee est donc une Idol… et une super-héroïne. A la solde du gouvernement. Carrément. Il serait bien mal placé pour critiquer l’enregistrement d’une surhumaine auprès de son gouvernement, après son passé de meneur de la Loi sur cette même idée après la catastrophe de Stampford et durant la Guerre Civile. Pourtant… ça le gêne.
Ça le gêne, parce que Tony connaît mal la Corée – mais il sait, il sent bien que cette jeune fille peut être utilisée pour des projets qui peuvent la dépasser. Et ça le crispe. Et ça l’interroge. Même si ce n’est pas la raison qui a justifié sa prise de contact… et le maintien de son intérêt, alors que les équipes autour de Seol Hee répondaient avec condescendance. A lui. En exigeant qu’il suive leurs règles. Lui. Tony Stark. Tony ! Stark ! Ils ne sont pas sérieux. Peuh. Imbéciles.
C’est sur cette pensée que le Vengeur Rouge et Or, mais désormais Noir et Or, se pose sur le toit du City Plaza. Discrètement, étonnamment. Sans bruit, en maîtrisant l’impact. Quelques instants plus tôt, il a prévenu l’hôtel, et enclenche désormais une modification de son allure.
L’armure change. Elle brille quelque peu, tandis que les nano-machines s’enclenchent et suivent la pensée souhaitée, voulue, exigée par leur maître et créateur. Il aime ça. Il aime le contrôle. Il aime la maîtrise. Il aime être en charge. … et c’est bien pour ça que ces fichues équipes autour de Seol Hee l’ont énervé. Et ça ne va pas disparaître comme ça, même s’il se doute qu’elle est au milieu de tout ça et ne doit pas trop subir son courroux pour ça. Pas trop. Hé.
La suite est simple et logique. Il descend du toit. Il salue quelques employés, signe quelques autographes. Il rappelle le besoin de discrétion. Il rappelle qu’il sera fâché si ce n’est pas respecté. Il rappelle que ce n’est jamais bon de le fâcher. Il descend. Il plaisante. Il rappelle ses rappels. Il pose pour une photographie. Il promet d’envoyer quelque chose au fils d’une assistante toute troublée par l’hospitalisation de l’enfant pour une maladie au cœur. Il inscrit discrètement dans son agenda de payer les frais d’hospitalisation de l’enfant et d’aller le voir lui-même. Il se sourit timidement à lui-même en sachant qu’il le fera, vraiment. Il arrive.
La porte s’ouvre, dans le petit salon. Il entre. Il avance, d’un pas décidé. Il approche. Il s’arrête, devant la jeune fille. Très belle. Très élégante. Très jeune, aussi ; surtout. Hé, Tony, très jeune, calmons-nous. Et ne t’attire pas la furie de Nat’. Quand même. Très bien, donc. Un petit côté… Rogue, non ? Avec la mèche. Un peu. Bref. Très bien, très belle tenue. Et lui… ah.
Il est Tony Stark. A jamais… original, comme elle peut le découvrir au vu de la tenue qu’il a choisie.
« Bonjour… mmh, Luna Snow ? Ah oui, votre nom d’artiste – et de super-héroïne. Joli, bravo. Assez élégant, prenant, facile à retenir. Bravo, oui ! Mais… ah. Si je m’en tiens à Luna Snow, ce serait plutôt… Iron Man, pour moi. Et comme vous le voyez, j’ai troqué l’habit de fer pour l’habit de soie ! »
Il glousse, alors que la jeune fille découvre en effet l’allure fort élégante d’un Tony Stark tout de soie vêtu, avec cependant une veste… en lumière ? En lumière solide ? Dingue ; mais vrai. Avec également des lunettes rouges, également holographiques.
« Ce sera Tony, Mademoiselle, et… à vous de me dire si je dois m’en tenir à Luna, ou si je peux enchaîner avec… ah. La vraie vous. »
Il sourit, avec une douceur réelle et presque rassurante.
« Et… ah, mais comme vous voulez ! La main, la bise… l’étreinte, même, bien que cela soit un peu tôt, pour l’instant ! Je suis ravi de vous rencontrer, et surtout… en privé. »
Son sourire demeure – mais il sait pourquoi il dit cela. A cause de sa montre rouge et or, qui brille ; qui est activée. Un bloqueur. Un disrupteur. Ça coupe les signaux autour d’eux, que ça soit informatique, Internet et surtout audio et vidéo. Des oreilles et yeux indiscrets ne peuvent pas les voir et les entendre, et c’est très bien comme ça.
« M’enfin… bienvenue en Amérique aussi, non ? Vous n’êtes jamais venue, n’est-ce pas ? J’ai vu la foule dehors… bravo, quel succès ! C’est… ça doit faire plaisir. »
Tony s’avance vers les fauteuils d’un pas nonchalant.
« Et sinon… ça allait, le voyage ? Vous, ça va ? Pas trop dur le jet-lag, ou même la vie d’artiste ? Ou ces super-pouvoirs nouveaux qui défient les Lois de la Physique et influent sur votre ADN et votre environnement proche ? »
Bim, c’est parti. Pas méchamment. Pas durement. Mais Tony doit et veut et va aborder les choses sérieuses. Avec un grand sourire charmeur, assurément.
« Pardon… je me suis toujours dit que la curiosité était mon défaut préféré. »
Il hausse les épaules, beau joueur. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a !
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
En matière de masculinité, il serait certainement compliqué de faire mieux que Monsieur Stark. C'était à n'en pas douter un très bel homme selon les critères standard américain. Si le bouc et la moustache détonerait en Corée du Sud, ici en Amérique c'était plutôt populaire. Sa tenue était de bonne qualité, ça se voyait malgré le petit côté utilitaire. C'était comme s'il pouvait se permettre de remplacer des vêtements de griffe en un tour de main. Et c'était sûrement le cas. Je ne sais pas si nos stylistes auraient approuvé ou non cette tenue et puisque je n'étais pas la plus caler en matière de mode, j'allais bien me garder d'émettre un avis positif ou négatif.
J'esquissais un léger sourire pour cacher mon hésitation en l'écoutant. Ici on n'utilisait pas les titres, les pseudonymes et je pensais naïvement que me présenter sous mon nom de scène ne poserait pas de problème. Dans mon pays, la coutume était d'utiliser nos titres ou nos professions plutôt que nos prénoms de naissance. Un simple Professeur, Docteur, Mère de XXX, Directeur était suffisant (ndlr : En coréen les appellations qui correspondent à « Monsieur » ou « Madame » n'existent pas, on utilise l'appellation sociale ou relationnelle). Comment expliquer ce simple détail culturel à l'homme qui me faisait face ?
- Je… Pense que vous pouvez m'appeler en privé comme vous le désirez.
À Rome, fait comme les romains. C'était plutôt un bon adage et la formation qu'on nous avait dispensées sur le comportement en Amérique du Nord me servi à me remettre assez rapidement de ce choc culturel. J'espérais que les journalistes et présentateurs agiraient de façon plus… conciliante était peut-être le bon mot. Ou peut-être que je me trompais.
Tony Stark en revanche n'avait pas volonté d'être dans les petits papiers de mon agence. Il était foncièrement américain et il n'existait aucun partenariat entre nous hormis cette photo que nous pourrions prendre tout à l'heure. Il n'avait aucune obligation de me caresser dans le sens du poil contrairement à moi. Je ne pouvais pas me permettre de le braquer et de m'en faire un ennemi ou l'opinion publique nous sacrifierait tous sur la place publique. Et si ça virait à l'incident diplomatique ? Je soufflais un bon coup et sourit. Ça ne servirait à rien d'imaginer le pire, peut-être que tout se passerait bien. Peut-être qu'Iron Man et Luna Snow deviendrait des amis et que tout irait bien. Peut-être que me le répéter en boucle suffirait à m'en convaincre.
Mes doigts se glissèrent autour de la anse de la tasse et je bus une gorgée doucement pour humidifier ma gorge avant de prendre la parole.
- J'imagine que vous êtes un digne représentant de l'humour américain n'est-ce pas ? Permettez-moi de vous dire que vous êtes une source d'inspiration en tant que Super-Héro et en tant qu'homme d'affaire. Un modèle de réussite ! J'espère réussir ma carrière aussi bien que vous avec la vôtre !
Mon visage se tourna vers la sortie quand il mentionna nos fans, là dehors et j'exprimais un franc sourire. C'était merveilleux d'être autant soutenu et parfois j'avais l'impression de ne pas être à la hauteur. De ne pas me montrer digne du soutien indéfectible dont ils faisaient preuve. Si j'avais commencé à chanter et danser petite, c'était dans l'espoir de m'en sortir assez bien pour sortir ma grand-mère du besoin. À l'époque je ne m'étais pas rendu compte que les idols avaient aussi leurs haters (ndlr : Hater K-pop , un anti K-pop qui déteste les artistes k-pop) et leurs sasaengs (ndlr : Sasaeng désigne les fans qui ont un comportement extrême, qui souvent harcèle leurs idols. Ils sont prêts à tout pour les approcher, quitte à enfreindre la loi). C'est pour ses raisons évidentes que la sécurité empêchait l'entrée dans l'hôtel à ceux qui ne résidaient pas dans une des chambres le temps de notre séjour. Nous avions déjà eu des problèmes, même à Séoul, avec des intrusions dans nos chambres, des vols et des dégradations. La presse s'était même infiltrée une fois pour nous traquer dans les couloirs. Heureusement, Luna Snow Enterprise avait gagné le procès intenté contre lesdits journalistes.
- Je vais bien et je vous remercie pour votre sollicitude. Même si je suis infiniment reconnaissante envers nos fans qui nous soutiennent, le succès des 4L1T n'aurait peut-être pas été aussi rapide sans vous. Au passage, je tiens vraiment à m'excuser pour l'échange que vous avez eu avec ma manager un peu plus tôt. La manager Min Soo est vraiment gentille et elle prend grand soin de nous. On a de la chance de l'avoir et je suis sûre qu'il n'était pas dans sa volonté de vous manquer de respect. Tout cela fait partie du travail pour elle.
Du bout des doigts je coinçais une mèche de cheveux blancs derrière mon oreille. Si j'étais franche avec lui, je devrais dire que l'accident avait eu plus de répercussions bénéfiques pour tout le monde que négatives. Je devrais aussi aborder les cauchemars d'une fin nettement moins heureuse qui me hantait parfois en fermant les yeux, mais que je domptais plutôt bien en m'épuisant physiquement et en dormant moins. Pas que faire autrement puisse être une option ! Les entraînements, les répétitions auraient épuisé n'importe qui mais on ajoutait les missions en tant qu'agente du gouvernement cela suffisait à me faire dormir d'un sommeil sans rêve.
La psychologue m'avait dit que je souffrais davantage d'un stress post-traumatique suite à la prise d'otage qu'autre chose. Les docteurs coréens spécialisés en mutation et en développement de pouvoirs m'avaient soulignés la chance que j'avais eu d'en développer des aussi facile à vivre. J'aurais pu avoir bien pire ! Le plus compliqué étant peut-être de connaitre leurs étendus et mes faiblesses. C'était un problème auquel j'avais dû faire face avec les Agents d'Atlas quand on m'avait aspergée d'eau pendant l'utilisation de ma main droite. J'avais fini congeler dans une épaisse couche de glace.
Je m'étais retrouvée avec un pied dans un univers qui me dépassait. Au final héro et idol c'était la même chose : très beau sur le papier, avec certains avantages mais ce n'était que le sommet de l'iceberg. Devenir l'un ou l'autre c'était faire une croix sur une vie normale, mais j'avais choisi de devenir idol, pas super-héroine. Ça m'était tombé dessus sans prévenir.
- Je pense que je m'en sors bien. Je devrais vous remercier en partie pour notre succès. Si je n'avais pas développé ses pouvoirs, nos débuts n'auraient peut-être pas aussi bien fonctionné. Je pense que je ne suis pas à plaindre. Mon ADN est stable et je crois que je n'influence pas de façon involontaire sur mon environnement et les gens qui m'entourent. Merci de vous en soucier.
J'inspirais lentement en levant le poing droit à hauteur de mes yeux et je la relâchais en ouvrant pour montrer ma paume. Contrôler ma respiration était le meilleur moyen de contrôler la vitesse de croissance que j'avais trouvée, surtout sans mon uniforme. Je sentis très vite un franc sourire se dessiner sur mes lèvres et très vite ce qui était d'abord de la taille d'un dès devint aussi grand qu'un verre. Une forme similaire à une étoile ou à une décoration de Noël se dévoila, scintillante, douce, légèrement humide. Je l'imaginais froide mais je ne ressentais plus cette température depuis longtemps. L'ensemble de mon corps était perpétuellement et à jamais glacé, mais 'aimais cette sensation que je tenais dans la paume de ma main, ce contrôle sur cette si jolie chose qui pouvait devenir aussi vite tranchante que du verre. C'était doux, délicat, fragile tant que l'épaisseur n'était pas trop épaisse.
Mon sourire se crispa un instant et je fis disparaitre la création d'un tour de main. Je m'étais montrée très naïve en montrant ce petit aperçu à un super-héro comme Iron Man. Il avait dû voir bien mieux et n'avait probablement pas grand-chose à faire d'une jeune fille s'émerveillant encore sur cette magie plusieurs mois après.
Tony Stark garde le silence, durant toutes les réponses et tous les actes de Luna Snow – qu’il entend désormais appeler et envisager ainsi car, même s’il n’est pas un détective inné, son expérience de super-héros mais surtout de bluffeur en affaires lui a donné des clés pour capter les petites réactions humaines. La jeune femme a tiqué, sur le sujet des noms et nominations ; soit. Ce sera Luna Snow, même s’il ne le dira pas. Il le fera, et c’est tout, car ça importe pour elle… et c’est important, donc.
Il ne dit rien, ainsi. Il s’assoit avec elle. Il acquiesce un peu. Il suit son regard, quand elle se tourne en direction de ses fans. Il suit son discours. Il est ouvert aux petits mouvements, aux petits éléments que Luna livrera sans le savoir – moins pour l’espionner, plus pour la comprendre.
Il est intrigué, en fait. Intrigué par cette super-héroïne coréenne, une parmi d’autres… mais il n’en connaît pas. Et s’il ne la connaît pas non plus, elle… elle est liée à lui. Ils sont liés, indirectement. Elle a été transformée par sa technologie. Même s’il lutte pour ne pas penser que c’est à cause d’elle. Et ça… ça marque.
Tony Stark est un homme troublé, qui souffre d’un attachement particulièrement fort et brutal à sa technologie. Déjà, pour des motifs financiers. Mais surtout… c’est son héritage. Son don au monde. Sa marque dans l’Histoire. C’est à lui. C’est de lui. C’est lui.
C’est pour cela que, toutes les fois où sa technologie a été dérobée, cela a déclenché chez lui des représailles très lourdes et brutales. Car il refuse qu’on lui prenne quelque chose… mais, surtout, il refuse que ce qu’il fait puisse causer du mal à autrui. Il demeure marqué, ainsi, par les conséquences qu’avaient ses armes sur les populations, ce qu’il a longtemps nié mais ce qu’il a pleinement compris après son enlèvement. Plus jamais, a-t-il juré alors. Plus jamais… ce qu’il créé ne causera du tort à autrui.
Et là… là, ce qu’il créé a modifié Luna Snow. Bien sûr qu’il veut la rencontrer, alors. Bien sûr qu’il veut la connaître. Bien sûr, enfin, qu’il la laisse parler. Bien sûr, surtout, définitivement, il fait disparaître ses lunettes holographiques et se penche en avant quand elle réalise l’impossible entre ses doigts – et il forme un sourire doux et ému, en relevant un regard intense vers elle.
« C’est… magnifique. »
Sa voix est différente. Plus douce. Plus amicale. Plus… tendre, même.
« Je… pardon. J’avoue que… ah. J’ai bien sûr déjà visité la Corée – mais c’est un peu comme vous, hein. Grande arrivée, grande foule, passage rapide entre des murs clos. Je connais mal votre pays, mais… je sais que nos coutumes ne sont pas les mêmes. Je vous présente mes excuses si mon attitude outrepasse vos habitudes, et je vous confirme le sincère respect que j’éprouve pour vous, Luna Snow. »
Il sourit, pour accompagner ses mots, et enchaîne.
« Mais… je le confirme, c’est magnifique. Ce que vous faites est magnifique. Je… ah. Vous savez, je… n’ai pas de pouvoir propre, de capacité au-delà de la normale – enfin, hein, on se comprend. Bref. Et voir ça… Oui, c’est magnifique. Et très beau. Merci énormément… pour ce moment. »
Il acquiesce, visiblement touché et ému par la beauté simple de la création de Luna – mais aussi, au fond, par le fait que cela soit lié à sa technologie. Et à lui. Il adore ses armures et ce qu’il fait, mais… il sait qu’elles ont une apparence austère, mécanique, brute. Il sait aussi que l’essentiel de son existence a été tourné vers la violence, la destruction. Alors ça… ce petit moment, cette petite création pure, conçue pour être juste belle… et dérivée indirectement de lui… ça le touche. Beaucoup.
Il se remet cependant, et recule sur son siège.
« Pour vous répondre… ah. J’ignore si je représente l’humour américain – je dirais que je suis drôle, et je sais que je fais rire. Mais souvent, ceux qui rient sont mes employés… et mes proches rient aussi, mais me reprennent quand je plaisante à côté. On va dire que la réponse est entre les deux ! »
Il hausse les épaules, et enchaîne d’une voix calme.
« Je vous remercie aussi pour vos gentils mots… mais j’espère que vous avez d’autres sources d’inspiration que moi ! Ou, au moins, que vous éviterez de suivre mon exemple sur l’auto-destruction à laquelle j’aime m’adonner tous les deux-trois ans. C’est sincèrement une mauvaise habitude, difficile à lâcher quand on se lance. »
Les doutes et l’auto-critique acerbe ne sont jamais loin de Tony. Hélas.
« Et concernant votre manager… ah, ce n’est rien ! J’ai conscience que les échanges ont été un peu secs, mais… j’ai pour habitude de ne pas me laisser faire, et je n’aime pas échanger avec d’autres quand je m’adresse à quelqu’un, ou au téléphone de quelqu’un. Je vous remercie, si vous le pouvez et si vous l’acceptez, de présenter également mes respects et mon estime à vos collègues et collaborateurs. J’ai conscience qu’ils veulent représenter et défendre vos intérêts, ce qui est à leur honneur autant que leur emploi, qu’ils font bien. En l’état, nous avons formulé des retours différents – mais nous sommes parvenus à nous voir, et à échanger. C’est ce que je souhaitais, et j’en suis ravi. J’espère que vos intérêts sont aussi servis par les conditions de ce moment. »
Certains pourraient être surpris que Tony parle ainsi, mette autant de forme et soit aussi… sérieux. Certains sont bien bêtes, en fait, s’ils restent à l’image de génie clownesque et de super-héros efficace mais rigolo qu’il donne souvent. Tony Stark est bien plus que cela, mais il ne le montre pas toujours. Il le montre là, cependant. Cela prouve l’importance que Luna Snow a pour lui.
« Et… bon, je ne vais pas dire que je suis ravi que vous ayez des pouvoirs, Luna Snow. Je vais être honnête : je suis profondément inquiet à l’idée que ma technologie ait pu modifier votre ADN, et j’en ressens une certaine responsabilité. Cependant, je… fais confiance à vos collègues scientifiques, et je me réjouis que les conséquences soient celles-ci. »
Oui, oui, oui. On dit ça. Ce n’est pas beau de mentir, Tony – car c’est bien un mensonge, ici. Stark n’a guère de confiance en des scientifiques qui ne sont pas lui, et il s’inquiète énormément pour Luna. Il n’en dit rien, cependant. Il prend sur lui. Il essaye.
« Et… bon. Une super-héroïne de plus dans le monde, c’est plutôt bien ! Ce… n’est pas trop dur, de concilier la vie d’Idol et les missions ? Comment ça se passe, mmh ? Comment vous gérez ? Comment vous décidez comment agir ? »
Ce n’est pas un interrogatoire – mais il s’intéresse et s’inquiète. Qu’elle ne soit pas indépendante. Qu’elle ne décide pas seule. Qu’une jeune fille soit manipulée… et que les conséquences de sa technologie soient détournées, aussi.
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
L'émotion que je vis naître sur le visage du riche homme d'affaire en plus de me désarçonner, me fit réaliser à quel point je l'avais mal jugé jusque là. Je pensais qu'un homme comme Tony Stark, ayant la double identité d'Iron Man, aurait vu trop de choses, trop entendu, trop vécu pour considérer mes capacités. Contrairement aux célébrités comme moi, qui dépendions de l'opinion, lui qui avait réussi par lui-même en bravant les interdits et en agissant à son bon vouloir devait être… et bien simplement lui. Alors qu'en réalité lui aussi était dans la retenue et le contrôle de lui-même comme n'importe lequel d'entre nous. Lui aussi devait compartimenter ses émotions et choisir ce qu'il montrait et à qui. Alors qu'il était réputé pour être un collectionneur de femmes et de technologie, un homme superficiel, un génie à la hauteur de ses excès, endurcit par la vie. Et ça me surpris désagréablement. Je pensais bêtement être au-dessus de ce genre de jugement hâtif sur quelqu'un que je ne connaissais pas personnellement, après tout j'étais la mieux placée pour comprendre à quel point on pouvait se tromper. Je balayais brièvement ses excuses de la main accompagnée d'un sourire. Elles n'étaient pas nécessaires à mes yeux.
- Je suis honorée de votre réaction. Je pensais que ce genre de tour ne vous surprendrait plus. Vous côtoyez tellement de héros plus puissants. Certains pensent que je devrais utiliser mes pouvoirs de façon plus utile mais j'aime bien ne pas m'en servir que sur le terrain.
Je sentis mes joues brûler tandis que je jouais désormais avec mes doigts. Il fallait que j'arrête de le voir avec les yeux d'une fan, je devais faire mieux que ça. Je le remerciais d'un signe de tête timide pour sa réaction qui témoignait un réel bouleversement. Une brillance dans les yeux que je ne voyais que dans ceux qui étaient éblouis par mes nouvelles capacités. Ma création l'avait surpris et avait accrût son intérêt. C'était plus gratifiant de sa part que de tous les spécialistes et autres politiciens qui m'observaient parfois avec une convoitise malsaine. J'étais jeune mais je savais très bien reconnaître les regards malsains. Plus jeunes mes camarades me jugeaient parfois avec des yeux similaires… Tony Stark avait montré de l'intérêt pour ce que j'étais capable d'accomplir et je pensais savoir pourquoi. En Corée aussi certains voulaient reproduire l'accident, le Nord entre autres, mais même au Sud il y avait des personnes qui voulaient plus. Un politicien m'avait un jour dit sur le ton de la rigolade à quel point ce serait formidable d'avoir une équipe comme les Avengers qui soit entièrement composés de fiers compatriotes. J'avais tout de suite songeait aux Agents d'Atlas et ça m'avait un peu dérangé. Quel intérêt aurait une équipe entièrement composée de coréens hormis pour devenir une équipe de dissuasions ? Des armes qui obéiraient sagement ? Grand-mère disait toujours que le pouvoir corrompait tout, y compris le cœur des hommes. Si une équipe comme les Agents d'Atlas se retrouvait entre de mauvaises mains… Appartenant exclusivement aux moins d'un pays… Je préférais ne pas y penser. L'équipe allait bien, ce qui s'était passé avec la Tiger Division ne se répéterait pas. Jamais. Je ne le permettrais pas.
La Tiger Division s'était créé sous les ordres de White Fox - notre Black Widow à nous - et mes craintes s'étaient réalisées. Ça n'avait duré que quelques mois et puis lors de notre dernière mission, une fracture au sein de l'équipe avait eu lieu. Aucun de nous n'auraient pût penser que Taegukgi, notre « chef » sur le terrain, était auparavant un malfrat. Le fait qu'il avait fini posséder et essayer de tous nous détruire avait signé le clap de fin de notre groupe. Hormis mon amie Kitsuné, je n'avais pas vraiment gardé de contact avec les membres.
- J'imagine effectivement que Séoul n'est pas votre destination de rêve pour passer des vacances. Si un jour vous y passez pour une période plus longue qu'un dîner d'affaire, je serais ravie de vous servir de guide !
Si tant était que je sois à Séoul, que je puisse me libérer et que je ne sois pas reconnue dans la rue par une vague de fans…
- Il y a effectivement une autre source d'inspiration pour moi et vous le connaissez bien, je me penchais soudainement sur la table et continuer plus bas, est-ce que Capitaine America est aussi incroyable qu'il le parait ? Il s'est tellement battu pour les États-Unis et il est connu comme un fidèle patriote ! Il a sauvé le monde, bon vous aussi, mais personnellement j'aimerais bien porter aussi bien les couleurs de mon pays !
Monsieur Stark semblait éprouver des remords suite à ma diatribe à propos de Min Soo et je le rassurais en lui souriant avant de lui promettre que je transmettrais le message. Elle était tellement occupée à s'occuper de nous qu'elle avait sûrement déjà oublié les messages. Ou peut-être que ça lui passait dessus et qu'elle avait déjà vu pire échange. Je n'étais pas dans sa tête et j'avais assez à faire avec mes propres pensées. Je lui expliquais dans le même temps que ce changement de destinataire était ma faute. J'avais cru avoir fait une erreur dans notre échange et Min Soo avait juste pris la relève pour limiter les dégâts.
Son visage laissa transparaître un sérieux renouvelé quand il aborda mes pouvoirs et je l'écoutais presque s'excuser pour une chose qu'il n'avait pas commis. Il n'était pas responsable de mon état. Il n'avait pas demandé à A.I.M de voler le réacteur cryogénique, ne m'avait pas enfermé dans un espace clos : Tony Star n'avait pas provoqué mon accident. Sinon il aurait eu un sérieux procès intenté contre lui et une horde de fans en colères sur les bras. Brrr !
- Vous n'êtes pas responsable de ce que font les gens avec votre technologie. Si la chaîne du froid d'un morceau de poitrine de porc n'est pas respectée, la faute ne revient pas à l'éleveur. Vous n'avez pas provoqué tout cela et je ne vous en veux absolument pas pour tout ca si jamais ca vous perturbe, dis-je en me désignant du doigt. Au contraire, je devrais peut-être vous remercier. Oui c'est épuisant et oui il m'arrive d'avoir peur, essentiellement de mal faire. Mais j'essaye d'utiliser mes pouvoirs pour faire le bien. Je ne tue jamais et je n'agis jamais seule.
Il avait l'air sincèrement inquiet et soucieux alors je décidais de répondre le plus honnêtement possible sans divulguer de secrets gouvernementaux.
- Grâce à vous, mon groupe et moi avons eu du succès dès notre première performance. Grâce à vous je suis utile, ma grand-mère est à l’abri du besoin et je peux aider mon pays. J’ai rencontré des personnes incroyables, des personnes comme moi que je n’aurais jamais pu rencontrer autrement. Je peux aider tellement de gens que ce soit en leur donnant de l’espoir à travers nos chansons ou en les protégeant réellement. Vous savez, je ne me bats pas seule. Mes amis et moi on a… une équipe. Bon on est loin d’être à l’échelle des Avengers ! On ne veut pas vous plagier ! Mais c’est juste pour vous dire que je n’agis que dans le cadre des missions. Je vous promets que je suis quelqu’un de bien et de responsable.
Je glissais mes doigts dans mes cheveux pour les lisser et les rejeter dans mon dos.
- Vous ne me connaissez pas et vous avez tout à fait le droit de ne pas me croire quand je vous dis ca mais… Il y a eu des moments et des rencontres où je me suis rendu compte que le fait que ce soit moi qui ai développé ses pouvoirs était plutôt une bonne chose. Ma grand-mère est une femme bien et j'ose penser qu'elle m'a suffisamment bien éduquée pour que les pires schémas n'arrivent pas. Une bonne action en incite une autre et ca provoque un effet boule de neige. Je crois au principe de réciprocité. C'est quelque chose de courant dans mon pays vous savez ? Cette sensation de devoir rendre en retour. C'est ce que je veux faire et c'est pour ca que j'utilise mes pouvoirs. J'espère que les personnes que j'aide en aideront d'autres. Et si je peux un jour vous aider en retour… Et bien vous avez mon numéro. Je promets de répondre moi-même du début à la fin.
Mon regard se porta autour de nous. Sur Lucy qui nous aidait au quotidien et à qui on ne voulait pas causer de problème, sur la femme qui donnait une cuillère de petit pot à sa fille toute propre sur elle, sur l'homme qui lisait tranquillement son journal avec son chien endormi à ses pieds. Oui je voulais sincèrement croire que cet accident n'avait pas été vain. Peut-être que j'étais destinée depuis toujours à me retrouver là.
- J'imagine que vous devez me trouver un petit peu stupide ou naïve. Je voulais juste essayer de vous convaincre que si tout cela s'était produit c'était peut-être pour une cause. Bon bien sûr je suis humaine et jeune par rapport à vous sans vouloir vous vexer, c'est juste que vous avez plus d'expérience que moi ! Peut-être que je ferais des erreurs, bien que j'espère que non, mais je vous promets de les réparer.
Un sourire amusé et un peu gêné glisse sur le visage de Tony Stark, alors que Luna Snow réagit à son attitude surprenante mais sincère. Il est impressionné, oui. Il est épaté. Il est touché et… il ne veut pas le cacher. Il a passé des années à cacher ses émotions, ses réactions, ses sentiments même – et cela l’a mené à tout enfermer en lui, à créer des monstres de haine, de rage, de douleur et d’envie. Ceux-là même que certains ennemis ont pu stimuler, dans son subconscient, pour le pousser à commettre… des bassesses.
Hélas, toutes les mauvaises actions de Tony ne viennent pas de là – mais quand même. Il essaye de changer. Il essaye d’évoluer. Il essaye. … et il doit bien admettre que l’influence de Natasha Romanov n’y est pas pour rien. Et ça lui plaît, aussi ; bien qu’il refusera de le lui avouer, quand même !
« Ah… je comprends ce que vous voulez dire, mais… j’espère ne jamais arriver à cette étape. J’espère… oui, j’espère vraiment ne jamais arriver au moment où je ne m’enthousiasmerais plus pour les… merveilles de la vie. »
Son sourire devient plus doux, presque tendre. Pleinement ému.
« Et… oui, je le confirme : ce que vous faites est définitivement une merveille. Vous avez raison de ne pas cantonner vos pouvoirs aux utilisations… professionnelles, on va dire. Sauf si ça vous cause du tort, je pense que… il ne faut pas. Ces capacités sont à vous – elles vous définissent. Elles ne sont pas tout de vous, et c’est une erreur aussi de beaucoup de penser cela… mais elles font partie de vous. Le côté objectif dira que les utiliser au quotidien vous permettra de mieux les maîtriser en mission. Mais surtout… ah. A quoi bon pouvoir réaliser l’impossible, si on ne se teste pas et si on n’en profite pas au quotidien ? »
Il hausse les épaules, sincère – puis glousse quelque peu, quand Luna Snow enchaîne sur la méconnaissance de l’inventeur concernant Séoul.
« Ah ! Ce serait… fort agréable. J’ai du mal à avoir des vacances – autant à trouver le temps, mais aussi à me les autoriser. J’ai… besoin de faire des choses, de me sentir utile, mais… hem. J’ai… je vis avec… bref. Quelqu’un dans ma vie me pousse à prendre du temps pour moi – tout en ne le faisant quasiment pas pour elle, évidemment ! Mais bon… on va essayer de s’organiser, et… je vous contacterai. Avec plaisir. »
Il sourit. Il est bien. Il est content. Il a du plaisir à parler avec elle. Il commence à l’apprécier. Il se détend. Il s’intéresse. Il l’écoute. Il… Il l’écoute. Il se fige. Il a suffisamment d’expérience et de bagout pour ne rien montrer – mais son cœur se resserre, quelque peu. Son esprit se referme, légèrement. Il l’écoute, oui.
Tony Stark écoute Luna Snow, jeune fille versée dans le showbusiness, sympathique, drôle, intéressante, qui a ses pouvoirs via une machine Stark, qui incarne l’avenir et le positif, et qui… et elle… Elle a une idole. Elle a une inspiration. Elle a un modèle. … et c’est Lui, bien sûr.
Lui. Evidemment. Captain America. Captain Put… d’America. Cap’. Steve. Pff. Evidemment. C’est logique, légitime. Luna Snow est une gamine, avec des pouvoirs, et un fort sentiment nationaliste au vu de ce que Tony sait de la Corée – c’est évident. C’était évident.
Bien sûr qu’elle allait adorer Cap’, l’icône. Bien sûr qu’elle allait valoriser Cap’, l’exemple. Bien sûr qu’elle allait suivre la voie de Cap’, le meilleur d’entre eux. Ouais. Pff. Bien sûr.
Tony continue de sourire, cependant. Il ne croise pas ses bras, pour ne rien montrer de son trouble – mais joint les mains. Il reste silencieux. Il l’écoute ; poliment. Mais il est crispé, quand même. Mais il continue de sourire. Au moins en apparence.
« Mmh-mmh… c’est bien la… première fois que l’on me remercie d’un dysfonctionnement d’une invention. Nous devrions vous faire une interview, qu’on produirait à chaque procès. Ça peut nous aider, sûrement. »
Il en vient même à répondre – avec douceur, et une pointe d’humour. Mais, quand même, moins de fougue qu’avant.
« Et… je te félicite, de ne pas tuer. C’est… bien. C’est bien, et… bon. Hem. J’espère que… tu n’auras jamais à… bref. C’est bien. Bravo. »
Il est gêné, troublé. Parce que… parce que. Parce qu’il a tué ; parfois. Presque souvent. En légitime défense – et pas uniquement. Et ça le marque. Et ça le hante. Et Luna… Luna lui rappelle… Bref. Bref.
Tony évacue ces pensées en écoutant à nouveau pleinement Luna, qui s’ouvre complètement à lui. Il en est touché. Son esprit demeure marqué par la grande admiration qu’elle a pour Cap’, son meilleur frère ennemi, mais… quand même. Il l’écoute, et il est ému ; touché. Par sa confiance, par son honnêteté, par son… innocence ; et ce n’est pas un défaut, ici.
L’innocence est belle et touchante. Tout comme sa façon de voir le travail en équipe – en effet une idée formidable, sauf quand… les coéquipiers se retournent contre vous ; ou que vous devez les trahir. Il ricane en son for intérieur, se disant qu’il devient vraiment vieux à être aigri ainsi. Il repousse néanmoins ces éléments, et forme un sourire touché quand Luna Snow souligne l’influence de sa grand-mère, et sa volonté de l’aider. De lui rendre la pareille.
« C’est… ah. C’est… très beau ce que vous dites, Luna Snow. Je suis personnellement… très sensible à l’idée de rendre au monde ce qu’il nous a donné – ou, même, de donner beaucoup quand l’on peut donner beaucoup. J’ai… ah. J’ai une existence… compliquée, et pleine d’expériences, comme vous le dites. Mais je… je ressens le besoin, l’envie, la pulsion de donner. Parce que j’ai eu énormément – mais parce que je peux donner aussi. Spider-Man, malgré sa malchance chronique et un goût immodéré pour les embrouilles avec des sbires costumés, des clones et des symbiotes, dit une chose très vraie ; ça arrive, oui. Bref. Il dit que… un grand pouvoir, donne de grandes responsabilités. Il a raison. Un grand potentiel… impose de grandes réalisations ; ou au moins d’essayer. »
Il hausse les épaules, un peu ému par ces mots.
« Et… bon, les erreurs, ça arrive. C’est pour ça qu’il y a des gommes au bout des crayons – et c’est pour ça que les super-héros sont en groupe, en équipe. Il faut se soutenir. Il faut s’entraider. Il faut collaborer. Et alors… ça va rouler. »
Quelle hypocrisie, Monsieur Stark, spécialiste de l’action solitaire, égocentrique et brutale.
« Mais… je crois que vous êtes bien partie, ah. Ce… ce n’est pas trop dur, au fond, d’avoir tant de casquettes ? Petite-fille, jeune fille, Idol, super-héroïne ? C’est… les journées doivent être longues… »
L’inquiétude revient, un peu. Parce que Tony Stark connaît le principe de la suractivité – et les conséquences de l’épuisement psychique. Il aimerait sincèrement l’éviter à Luna Snow, qu’il continue de bien apprécier… malgré sa fichue passion pour Cap’ !!
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
Tony Stark, Iron Man. C'était quelqu'un de bien, je le sentais. Un homme qui avait vécu beaucoup de choses et parfois pas très plaisante. Je fis une prière silencieuse pour qu'il soit récompensé à la hauteur de ses actes dans sa prochaine vie. Peut-être aurait-il une vie paisible, entourée d'amour, une vie auquelle nous espérions tous pour nous-mêmes. Il m'inspirait du positif et je comprenais pourquoi il était un leader. Il avait cet aura et les mots qui allaient avec. Réconfortant aussi. C'était dans sa nature et il me donnait l'envie de le suivre. C'était un exemple après tout !
- Oh je connais Spider-Man ! Enfin pas lui personnellement, mais… Je me penchais à nouveau sur la table et continuer à voix basse : Vous devez connaître Silk non ? C'est une amie et une fan. Elle aussi c'est une araignée ! Elle m'a dit qu'elle connaissait Spider-Man et elle m'a déjà dit cette phrase « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. ». Ils ont raisons, j'en suis consciente.
C'est pour ça que malgré la fatigue et la difficulté, je cumulais deux boulots. J'étais idol grâce aux fans qui nous soutenait et super-héroine pour les sauver, une façon de les remercier d'être là pour nous. Grâce à eux, j'avais pu aider Grand-Mère a déménager. Halmeoni tu me manques tellement…
Monsieur Stark derrière son bagou et son aspect léger était difficile à détourner de ce qu'il voulait. C'était la deuxième fois qu'il me demandait comme j'arrivais à faire deux boulots en même temps. De façon légère et un petit peu différent mais pourtant j'étais toujours bloquée. Il devait imaginer que mon contrat avec Luna Snow Enterprise était le même que celui de n'importe quelle star américaine. Et il aurait tort de penser de cette façon. Jusqu'à ce que mon contrat soit révisé et que nous ayons rapporté à l'agence plus qu'elle n'a dépensé pour nous former, je ne pourrais pas bénéficier d'un « salaire », je devrais rester vivre au dortoir avec les filles, notre emploi du temps ne nous appartiendrait pas. J'adorais mes amies et vivre avec elles était un plaisir, vraiment, mais parfois je souhaitais juste rentrer chez Halmeoni et m'endormir contre elle. C'était la seule chose que j'avais négocié avec l'agence quand j'avais développé mes pouvoirs. Prendre mon nom d'artiste pour rebaptiser l'agence ? Pas de problème. User de mes capacités pour promouvoir le groupe ? Aucun soucis. La seule et unique chose que j'avais demandé, c'est qu'Halmeoni soit relogé dans un logement récent qui lui permettrait de mieux vivre. Comme c'était ma seule demande, ils n'avaient pas hésité et acceptés.
Je ne pouvais guère lui parler des Agents d'Atlas ou du Service National de Renseignement de mon pays. Comment lui dire que j'étais fatiguée mais que je ne tenais que pour aider davantage les autres ? Avais-je vraiment le choix ? Le voulais-je ? Je remplissais mon devoir c'était tout.
- Contrairement à ce que vous dites, les journées sont plutôt trop courtes. C'est dur de tout faire en 24h mais j'espère que je m'en sors. Hum… Comprenez qu'il y a des choses dont je ne peux pas parler. Sachez juste… Que oui, bien sûr que c'est fatiguant. Idol ou super-héroine, si je n'étais que l'un ou l'autre, ce serait plus facile. Quand mes amies se reposent, j'enfile mon costume et je me rends là où on me le demande. L'accord conclu est que les missions ne doivent pas bouleverser mon emploi du temps artistique. On est le premier groupe de Kpop à chercher à s'exporter à l'étranger même pas un an après sa création. C'est énorme pour nous et l'industrie vous savez ? On est un peu les premières pour qui c'est si rapide.
Je replaçais mes cheveux dans mon dos, un peu hésitante. Est-ce que dire ça de cette façon ne sonnez pas un peu prétentieuse ? Je bus encore un peu de thé sans que ma main ne tremble et me redressais sur ma chaise, bien droite en tentant de cacher mon inquiétude avec une position élégante.
- Mais je suppose que vous savez qu'en Corée, les coréens ne comptent pas leurs heures. Pourquoi se reposer quand on peut travailler ? On se reposera demain. C'est si je peux le dire ainsi, notre devise nationale, blaguais-je. Ne vous inquiétez pas, je dors et je mange suffisamment.
Ou presque assez. J'allais écouter sa réponse mais fut interrompu par mon téléphone qui me prévint de l'arrivée d'un message vocal.
- Excusez-moi un instant.
C'était peut-être impoli aux Etats-Unis mais j'espérais qu'il comprenne que je devais rester joignable pour l'un ou l'autre de mes métiers. Après avoir récupéré mon téléphone posait à côté de moi, je me levais un instant et écouter le message vocal.
“ Annyeong miss Snow. Je suis Frank Castle. Le NIS a déjà dû vous briefer sur moi.
C'est White Fox qui m'a dit de vous contacter. L'Ajumma a l'air de vous tenir en putain de haute estime. Si elle dit la vérité, et il faudrait encore que je la vois se tromper, ça ferait de vous la seule chanteuse qui puisse opérer comme opératrice Tier 1.
Elle s'est bien gardée de me filer votre numéro, cela dit. Pour ça, j'ai dû demander à une connaissance commune, Marshall Mathers. Il est plutôt bon pour connaître les gens dès qu'il est question de musique.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'ai besoin d'opérateurs pour un coup contre Wilson Fisk : Ses dernières manœuvres montrent qu'il s'est mis à détourner des capitaux énormes pour se lancer dans le divertissement en Corée du Sud. J'ai pas la moindre foutue idée de ce qu'il prévoit, et encore moins de comment gérer la côté sud-coréen de l'affaire sans assistance locale.
Est-ce que vous seriez partante pour sauver deux pays de cet enfant de salaud de Fisk ? ”
Hormis que ledit Frank Castle était un homme, je n'étais sûre de rien dans ce message. Dans quoi mon amie et co-équipière Ami Han, alias White Fox, m'avait-elle jeté ? Au vu du langage de l'homme, il ne fallait pas un bac+10 en littérature anglaise pour comprendre qu'il n'était ni de ma tranche d'âge, ni obligée d'avoir une apparence irréprochable. L'usage des gros mots l'indiquait clairement. Ami savait pourtant très bien que j'étais traquée, épiée par les journalistes et que m'allier à des personnes dont le public n'avait pas bonne opinion était dangereux. Et qui était Wilson Fisk ?
- Ah c'est vraiment pas le moment…
On devait rester un mois ou deux, tout dépendrait des stades pleins et de s'il faudrait rajouter des dates. Deux mois sans rentrer au pays. Deux mois c'était long, suffisamment pour se renseigner mais je savais très bien que le changement était très rapide dans mon pays. Dans deux mois, si ce Wilson Fisk était si mauvais, il aurait le temps de s'implanter deux fois. Voir peut-être trois. Chez moi vous pouviez avoir une boutique de vêtement au coin de chez vous et la semaine suivante la voir remplacer par un café et encore après par un pop-up store.
En me retournant je jetais un œil à Min Soo qui me regardait avec inquiétude un peu plus loin et je lui fis signe de la main que tout allait bien. Je laissais m'échapper un soupir en reprenant ma place à la table avec Monsieur Stark… Peut-être que si je lui poser des questions à lui -non plus en tant qu'idole, mais plutôt avec la casquette d'héroïne-, il aurait des réponses à me donner ? Et si besoin était, je lui ferais même écouter le message.
- Monsieur Stark, je suis désolée mais j'ai un service à vous demander. Je viens de recevoir un… appel si je puis dire et je ne suis pas en capacité de prendre la pleine mesure de ce qu'on me demande. Vous souhaitiez évitez que je serve des mauvaises mains n'est-ce pas ? Aidez-moi à être sûre qu'en aidant cet homme, j'agirais pour le bien et que l'opinion publique restera inchangée. Est-ce que les noms de Frank Castle et Wilson Fisk vous parle ?
Les sourcils de Tony Stark se froncent. La discussion se poursuit agréablement, et il en vient même à se détendre ; quelque peu. Ses mains demeurent nerveuses, ses doigts sont constamment en mouvement, du fait de son besoin compulsif de faire quelque chose – d’être constamment en mouvement. Ici, il les occupe avec un stylo, qui ne survivra pas la journée. Pas grave, il en a d’autres. Il est ainsi dans son siège, une jambe posée à angle droit sur l’autre... détendu, oui. Ça surprend, mais ça fait du bien.
Il fronce néanmoins les sourcils. Silk ? Qui ?
« C’est… ça ne me dit r… ah ! AH ! »
Son visage s’éclaire, sous le coup d’une illumination dans son esprit.
« Oui ! Je vois ! »
Les pensées se reconnectent dans son esprit, alors que les souvenirs des divers enregistrements de super-héros durant sa période sombre suivant la Guerre Civile reviennent. Ces souvenirs ne sont pas les siens – pas vraiment, en fait. Ils sont ceux du Tony de l’époque, qui a mal tourné et qui a fini par… se lobotomiser. Anéantir son esprit, pour que Norman Osborn ne s’en empare pas. Le Tony que voit Luna Snow est issu d’une personnalité sauvegardée antérieurement ; propre, alors. Loin des errances de cet autre Tony. Cependant, le Tony qui est ressorti de tout cela a quand même récupéré quelques souvenirs de celui qui a mal tourné… juste au cas où. Bien sûr.
« Silk… oui. »
Tout lui revient – et Tony cache difficilement un sourire amusé, voire même un peu coquin en songeant à Silk. Pas pour elle-même, hein, même s’il doit bien sûr admettre qu’elle dispose de charmes certains. Mais… ah. Tony se souvient de ce qu’il a appris, lors des rencontres entre Silk et Spider-Man. Cela reste des rumeurs, mais… persistantes, sur l’intensité de leurs rencontres. Particulièrement charnelles et répétées. Des pensées qui ne correspondent guère à l’aspect très innocent et prude de Luna, et Tony les évacue – après quelques instants, quand même. Hé.
« C’est… bien, que cette maxime vous soit déjà connue, Luna. Spider-Man est un… héros dont l’action sera bien mieux vue par la suite, j’en suis sûr. Mais, quoi qu’il arrive, il a formidablement raison sur cet aspect. Je suis ravi que son… mantra se développe, se démocratise ainsi. C’est bien. »
Il acquiesce, sérieusement, après ces quelques mots d’une voix douce. Il est sincère. Tony éprouve une estime réelle pour Peter Parker, même s’il rigole beaucoup avec lui ; et de lui, quand même. On ne se refait pas.
Tony déplie ses jambes, ensuite, et se penche légèrement en avant. Les pieds bien plantés dans le sol. Le regard fixé sur Luna. Il lui sourit ; mais il bluffe. Son esprit ne veut pas sourire. Son cerveau n’aime pas ce qu’il entend – ce qu’elle dit. Pas forcément pour elle, car elle demeure fort sympathique, polie et agréable… mais il comprend bien ce qu’il se passe.
Elle ne veut pas parler. Pas complètement. Elle ne veut pas se livrer, sur sa vie et ses difficultés.
Il comprend pourquoi : elle a des consignes. Elle a des ordres. Elle a des impératifs. Elle… est surveillée. Ici, déjà. Avec cet accompagnement que Tony entrevoit fort bien. A l’extérieur, encore plus. Il comprend. Il sourit. Il n’aime pas.
« Je… vois. »
Il continue cependant de sourire. Il continue cependant de parler doucement.
« C’est en effet… un défi formidable pour votre groupe, et je vous souhaite sincèrement le meilleur. Je… me doute que quantité d’accords ont déjà été formés, mais… ah. Peut-être pourrions-nous mettre en lien nos structures communes, pour voir si Stark Enterprises ne peut pas filer un coup de pouce… ? »
Tony a un peu financé le milieu musical – un peu seulement ; ça n’a rien donné de bon. Mais il faut bien persévérer pour réussir, non ? Même si ses goûts sont un rien plus nerveux que ceux de Luna. Quand même.
« Et… ah. J’ignorais cette… devise nationale de la Corée. Encore un élément nouveau pour moi. »
Il recule légèrement sur son siège. Son sourire un rien moins étendu. La propagande coréenne commence à le lasser, aussi.
« Mais… soit. Je vais tenter de… réfréner mes ardeurs, et de calmer la Mère Inquiète en moi envers… vous ! Pardon. Vieux réflexe de maniaque du contrôle. »
Il hausse les épaules ; presque sincère. Oui, il est un maniaque du contrôle – et oui, il doit se calmer là-dessus. Mais… non, il ne le fera pas. Pas pour Luna Snow. Pas pour une jeune fille fort sympathique, mais qui semble perdue dans un système qui l’utilise… et qui a des pouvoirs à cause de lui.
Il va continuer. Juste plus… discrètement, quand même.
« Mmh… okay, bien sûr. »
Tony fronce les sourcils, quand Luna s’excuse en se levant précipitamment pour… répondre à un appel ? Ah ouais, quand même. Il la suit du regard quelques instants, grimace et… s’ennuie. Vite. Très vite.
Le stylo casse entre ses doigts, apparemment de frustration, et il grogne et grommelle pendant quelques instants. Il cherche dans son costume un mouchoir, qu’il trouve après plusieurs secondes et hésitations, et parvient à s’essuyer les mains. … en apparence.
En vérité, Tony a brisé consciemment le stylo, et fait semblant de tapoter son costume pour activer des nano-machines intégrées au tissu. L’objectif ? Scanner l’appel proche de lui. Il a pleinement conscience que ce n’est pas beau et juste – mais c’est comme ça. Il est curieux. Il est abusivement curieux, et… inquiet pour Luna Snow.
La suite ne fera que confirmer ses positions. Ce qui n’est pas une bonne chose.
« C’est… ça va… ? »
Tony se relève, quand Luna revient, et s’assoit avec elle. Ses sourcils se froncent encore plus, quand elle commence à s’expliquer… et ça ne s’arrange pas. Il se fige. Il se fixe. Il se bloque. Et son visage…
Son visage change du tout au tout, alors qu’elle révèle les noms sur lesquels elle demande des informations particulières.
« Luna. Je vais vous demander de bien m’écouter. »
Sa voix est différente. Plus directe. Plus sèche, mais pas agressive. Plus claire. Moins hésitante. Plus professionnelle.
« J’ai conscience que vous collaborez avec votre gouvernement, et j’ai conscience de l’intérêt que cela a pour vous. J’ai moi-même travaillé avec le mien, et je peux entendre – mais je me dois de vous alerter, lorsque vous approchez d’univers et de domaines dangereux. C’est le cas ici concernant ces deux noms, Luna. »
Il acquiesce, froidement.
« Frank Castle et Wilson Fisk sont deux criminels. Deux hommes redoutables, qui ont tué plusieurs milliers de personnes chacun. Oui, Luna. Plusieurs milliers de personnes… chacun. Frank Castle est un ancien soldat devenu le tueur de masse connu comme le Punisher. D’aucuns voient en lui un héros nécessaire, je me cantonne à le voir comme la Loi le voit : un assassin de masse, dangereux au plus haut point. Wilson Fisk a une apparence respectable mais est depuis des décennies le Caïd du crime de New York. Le maître de la pègre locale. Il dirige et impulse toute la criminalité locale, et conduit le malheur de millions de personnes au quotidien. »
Il soupire, lourdement. Ses pieds sont à nouveau figés au sol. Ses mains sont sont collées à ses cuisses. Concentré. Déterminé.
« Vous… ne devez jamais vous approcher d’eux, Luna. Je ne déconseille pas de les joindre – je vous alerte. Vous en souffrirez. Vos proches en souffriront. Ils mourront même, sûrement. Ne continuez pas plus loin. Et… dites-moi comment vous avez été informée de… ces noms. »
Il se penche en avant, et glisse quelques mots audibles uniquement de Luna.
« Et si cela vient de votre manageuse ou de vos contacts ou supérieurs… dites-le. Dites-le-moi. Un mot de vous, et j’organise une exfiltration pour vous, vos proches et vos familles. Je peux le faire. Vraiment. »
Et c’est vrai ; vraiment. Mais… Ça serait compliqué. Ça serait lourd. Et douloureux, aussi…
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
L'idée qu'un tueur possède mon numéro de téléphone me fit frissonner violemment. C'était mauvais. Très très mauvais. Oh bien sûr j'étais flattée en partie d'entendre qu'Ami Han me portait en si haute estime et rassurée que ce ne soit pas elle qui aie transmis mon numéro, mais le résultat était le même. Parce qu'Ami avait sous-entendu que j'étais qualifiée pour aider ce… Frank Castle… Il avait MON numéro. Rien que d'imaginer s'il le perdait et qu'on y découvre mon numéro dans les contacts…
- Le moment est mal choisi pour rire mais votre idée selon laquelle ma manageuse pourrait m'inciter à rencontrer ce genre d'hommes est très drôle. Elle et la direction de notre agence sont au contraire contre le fait que je rencontre des personnes qui ne peuvent pas nous servir sur le plan social ou qui n'ont pas la côte et encore plus si comme vous le dites, ils pourraient détruire le succès que nous espérons frôler des doigts. Et au passage, je ne sais pas si vous avez un label de musique au sein de Stark Enterprise, mais mon agence serait sûrement très enjouée aux opportunité qui pourraient en résulter.
Frank Castle serait pire que mauvais, il serait néfaste pour ma réputation si l'idée qu'il m'ai contacté était divulguée à la presse. Je ne voulais pas risquer ma carrière, celles de mes amies et l'emploi de tous ceux qui travaillaient pour Luna Snow Enterprise pour aider un homme qui avait d'après Monsieur Stark enlevé la vie à tant de gens.
Mais je ne pouvais pas non plus laisser un Américain corrompu s'installer en Corée du Sud et s'étendre. Nous avions déjà notre lot de mafieux, d'usuriers et d'escrocs, pas besoin d'un autre gros bonnet.
La peste ou le choléra.
- Monsieur Stark, soyez sûre que je n'ai aucune envie de me mêler à l'un ou l'autre. D'après ce que vous me dites les deux sont dangereux mais si le deuxième ne s'implante pas dans mon pays alors le premier ne viendra pas non plus.
Si nous étions seuls, je crois que rien ne m'aurais empêcher de trembler et d'exprimer mon état de stress en hausse mais savoir que Min Soo nous regardait et était prête à intervenir au moindre signe de malaise, pour m'aider bien sûr, m'en empêchait. Je ne voulais pas monter à ma chambre d'hôtel, il nous restait encore du temps. Et Tony Stark était d'une grande aide et je l'appréciais. Il m'avait proposé de l'aide plusieurs fois depuis qu'on s'était assis et je sentais qu'il était sincère. Peut-être qu'il m'aime bien, peut-être qu'il est simplement gentil ou peut-être qu'il agit juste comme n'importe quel super-héros.
Je lui tendis mon téléphone pour lui faire écouter le message et observais attentivement ses réactions. Je fini par dire :
- White Fox est mon amie proche, elle fait partie des amis et alliés dont je vous ai parlé plus tôt. Elle ne me mettrait pas en danger sciemment. Enfin pas si ca peut être évité. Je vous ai dit que je ne me servais de mes pouvoirs que pour le bien et je ne sais pas si ca, c'est une bonne chose. Pour être honnête cette situation ne s'est jamais produite. Je crois que j'ai été trop prétentieuse. C'est facile de faire le bien quand les autres prennent les décisions et qu'on agit que dans des combats gagnés faisant bonne presse…
Cette fois mes mains tremblèrent quand je bus le reste de mon thé cul sec. Comment répondre à ce genre de message ? « Oh bien sûr, je vous aiderais avec plaisir à remplir votre mission en tuant –d'après mes sources- autant de gens qu'il le faudra » ou ignorer l'appel au risque que mon pays soit corrompu par des mafieux comme Wilson Fisk.
- Comment vous gérez ce genre de truc ? Après avoir écouté ce message, vous feriez quoi à ma place ? Ne me parlez pas d'extraction monsieur Stark. Ma vie est publique, la vie de centaines de personnes dépend de la mienne, de mes actions, de ma réputation. Ça me touche que vous me le proposiez alors qu'on se connait à peine et je ne sais pas si c'est par remords mais encore une fois si vous me proposez d'aller aussi loin juste par culpabilité… Sachez que ça ira, je ne ferais rien qui risquerais la vie de mes amis ou de ma grand-mère. J'ai déjà perdu des êtres chers, je ne veux pas recommencer et je m'entraîne depuis mon enfance pour en être là aujourd'hui. Ne me dites pas d'abandonner.
J'avais perdu mes parents très tôt, mais j'avais vécu avec ma grand-mère qui ne s'était jamais vraiment remise de leurs morts. Nous honorions leurs souvenirs chaque année, à chaque occasion et je e voulais pas les décevoir de là où ils étaient.
Sincèrement. Réellement. Complètement. Luna Snow ne ment pas, ici. Elle ne feint pas ses réactions, elle ne bluffe pas ; elle ne joue pas. Tony Stark a suffisamment manipulé et été manipulé pour le dire : Luna Snow est juste, ici. Elle est vraie. Et elle est… gentille.
Trop, en fait. Trop pour ce monde. Que ça soit… la communauté super-héroïque, où elle va rencontrer quantité de faux-amis et de pièges. Mais aussi le monde du business, où il faut multiplier par trois le nombre de dangers dans les rencontres. Et… le vrai monde, aussi. Luna Snow est trop gentille ; et ça se voit. Mais…
Mais il ne veut pas en profiter. Mais il ne veut pas en abuser. Mais il ne veut pas… céder, aux pulsions et envies qui bondissent dans son esprit quand elle commence à lui répondre – et à lui faire conscience.
Elle lui dit tend son téléphone. Son. Téléphone. Le cœur de son existence. Le pilier de sa vie. La source de l’essentiel de ses interactions. Le réceptacle de ses secrets – et ceux de ses proches, et de son groupe, et de ses missions, et de son gouvernement. Elle lui tend son téléphone… à lui. Tony Stark. Monsieur Technologie. Monsieur Hacking, surtout.
Quelques instants avant, Tony a activé des éléments invisibles de son apparence pour traquer le numéro qui appelait Luna – et voilà qu’elle lui offre tout ce qu’il tente de pirater. Sur un plateau. Ce… ce serait tellement facile d’en abuser, d’en profiter. Il le sent… il la sent. Cette envie, cette pulsion de manipuler l’appareil, d’installer discrètement un logiciel espion invisible, d’accéder à toutes les données, de regarder partout, de tout vérifier, de tout… savoir.
Pour elle, en fait. Pour la protéger. Non, ne te mens pas, Tony : pas uniquement pour la protéger… mais pour la surveiller.
Parce qu’il est inquiet. Parce qu’il est concerné. Parce qu’il… Parce qu’il se sent coupable.
Elle a des pouvoirs à cause de… grâce à lui. Grâce. Grâce, grâce, grâce ; pas à cause. Calmons la culpabilité. Essayons, au moins. Mais même… il se sent responsable. Il se sent impliqué. Il se sent… obligé. Mais…
Mais ce n’est pas bien. Il souffle, en le comprenant. Il souffle, en se rendant compte que cela fait plusieurs instants qu’il ne parle pas. Il a laissé Luna enchaîner, réagir ; subir le choc de ses révélations. Il a formulé un sourire d’apparence, quand elle a évoqué le caractère risible d’une manipulation par sa manageuse – mais bien sûr. Mais bien sûr. Pauvre gamine. Pourvu qu’il ne lui arrive jamais rien. Et…
Il souffle. Il inspire. Il soupire. Il relève les yeux, après avoir écouté et identifié l’appel et le peu d’informations que cela lui donne. Il forme un sourire las vers Luna, et reprend d’une voix lente.
« Seul. »
La réponse est brute. La suite aussi.
« Vous… me demandez comment je gérerais ça ? Seul. »
Il acquiesce, froidement.
« Mais… ce n’est pas une bonne chose. Ce n’est pas un bon réflexe, et… ça m’a mené à quantité d’ennuis que… je ne sais toujours pas éviter. »
Il hausse les épaules, fataliste.
« Mais… bon, pour être honnête, je vais… complètement ESSAYER d’évacuer de mon esprit cette idée d’exfiltration, parce que quoi qu’il arrive, vous ne déciderez JAMAIS qui est en danger en lien avec vos activités et vos missions… mais je ne promets rien. »
Il la fixe un instant, hésitant à révéler clairement ce qu’il a sur le cœur concernant l’environnement qui est celui de Luna… mais il se ravise. Pas maintenant. Pas encore.
« Le… la première chose à faire est de contacter Silver Fox, pour vérifier avec elle ce qu’il se passe. Le reste, je m’en occupe. »
Tony se redresse, d’un bond. Il appuie sur un élément de sa veste, et un écran d’ordinateur holographique apparaît. Il appuie dans le vide sur des lueurs, pour enclencher plusieurs commandes.
« Je recherche l’origine de l’appel. Je remonte la piste. Ça ira. »
Il ne précise pas comment. Il ne vaut mieux pas.
« Contactez Silver Fox, et… et… »
Laissez-moi faire, veut-il dire. Laissez-moi vous gérer, veut-il glisser. Je vous interdis de vous en mêler, pense-t-il vraiment. Je m’inquiète trop pour vous pour laisser passer ça, ressent-il.
« Et on verra. »
Ouais… on verra. C’est mieux. Ça passe mieux. Ça fait gagner du temps. Pour l’instant.
(HJ/ Je te laisse décider si l’on capte l’origine ou non. /HJ)
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
Il y’eu un long silence après ma diatribe. Peut-être que c’était impoli de demander à ce qu’on me donne des réponses toutes cuites comme une maman oiseau alimenterait son oisillon ? Peut-être que je lui mettais trop de pression ? Comme s’il avait la science infuse alors qu’il n’était qu’un homme ? Mais du coup, est-ce que j’en demandé trop ? Il allait croire que je me servais de lui alors que ce n’était pas du tout mon intention. Au moment où j’allais lui expliquer que ce n’était pas ma volonté, il me répondit enfin.
Enfin pour peu qu’un mot soit une vrai réponse. Seul. Ok d’accord. Mais seul comment ? Seul sans prévenir personne ? Hey, je m’y connaissais que depuis un an mais c’était pas le pire truc à faire ? Dans les scénarios de film c’était toujours les personnes qui agissaient seuls qui se faisait kidnapper ou tuer. Les gens continuaient de vivre leurs vies sans rien savoir…
Et puis seul sous-entendait d’agir en secret, ne rien dire à personne, se cacher, mentir, faire des choses inavouables qui pourraient se retourner contre nous. Ce que je ne devais absolument jamais faire.
- Je n’agis jamais seule…
Le problème en tant qu’idol ET super-héroine, c’est que je ne pouvais pas aller sur toutes les missions. Celles qui n’étaient pas nobles, celles qui tendaient à faire des choses comme tuer ou torturer, celles qui feraient baisser ma côte de popularité ou qui porterait un coup à ma réputation, celle du groupe et celle de l’agence… Celle-là je ne devais même pas y poser un doigt. C’était sûrement pour ca que certains héros ne dévoilaient pas leurs identités, pour ne pas risquer leur identité publique. Je n’avais pas eu ce choix, dès le début.
- Vous avez raison. Je vais appeler White Fox immédiatement après avoir prévenu Lucy, la jeune femme là-bas de la situation. Elle risquerait de s’inquiéter.
Quand Monsieur Stark se leva et déploya sa technologie, j’acquiesçais et commencer à agir. Aussitôt, Lucy leva vers moi ses yeux sombres en amandes quand je m’approchais d’elle. Malgré les nombreux mois passé à mes côtés, elle gardait cette lueur d’inquiétude. Pour moi. Pour nous. C’est pour ca que j’aimais Lucy, pour sa gentillesse. Là où Min Soo était très professionnelle et gardait la tête froide, Lucy nous montrait ouvertement qu’elle s’intéressait plus à nous qu’à ce qu’on pouvait offrir ou apporter à l’agence.
- Lucy, on a un… Problème.
- Qu’est-ce qui se passe Luna ? Tu ne peux pas me cacher que tu t’agite depuis tout à l’heure.
- Monsieur Stark m’aide à gérer un problème de super-héro et je dois appeler quelqu’un du gouvernement sud-coréen tout de suite. Combien de temps il me reste avant de devoir monter me changer ?
- Une trentaine de minutes, annonça-t-elle en vérifiant sa montre connectée.
- C’est trop peu…
- Je suis désolée Luna mais tu sais que tu dois être à l’inauguration ce soir avec le groupe et que tu ne peux pas t’éclipser. Et tu dois impérativement te changer et te préparer avant de partir.
- Je sais. Bon en tout cas ne t’inquiète pas pour notre agitation et fais moi signe quand je dois partir. J’ai un appel à passer mais merci Lucy.
Je sais qu’elle va prévenir Min Soo, qui ne sera pas forcément ravie que je me retrouve dans une affaire bizarre le premier jour de notre tournée américaine. C’est sûr que ca tombait mal sur le planning.
J’ouvris à nouveau le clapet de mon téléphone et un raccourci me permit de composer immédiatement le numéro que je voulais. Mon amie Amy Han ne mit que quelques secondes à décrocher.
- Bonjour Luna, tu va bien ?
- Salut. Justement pas vraiment.
- Qu’est-ce que je peux faire pour notre idol favorite ?
- Pourquoi t’a donné mon numéro à Frank Castle ?
- Je n’ai jamais donné ton numéro.
Monsieur Stark s’agitait toujours sur son clavier tandis que j’expliquais rapidement la situation et le contenu de mon message vocal.
- Luna, je suis désolée mais je ne vois pas de qui tu parle. Je ne doute pas qu'on trouvera des trucs sur lui en fouillant mais de mémoire, je ne connais pas cet homme et tu sais que j'oublie rarement quelque chose. Je suis au bureau actuellement donc je vais mettre sur le coup plusieurs agents. Si ca peut te rassurer on me fait signe que ni l’un ni l’autre n’est encore entré officiellement sur le territoire.
- C’est déjà ca…
- Mais tu imagine bien qu’ils ont d’autres identités inconnues de nos fichiers qui le sont peut-être.
- D’accord…
- Tu lui as répondu ?
- Non bien sûr que non ! J’ai paniqué ! J’étais en plein entretien avec Iron Man quand ca s’est passé.
- Iron Man ? Vraiment ? Et l’homme de métal il en pense quoi ?
Je tournais la tête vers Monsieur Stark pour vérifier qu’il n’avait pas entendu et heureusement il n’exprima aucune réaction ? En l’observant s’acharner à retracer l’appel, je sentis la culpabiité m’envahir. Il avait sûrement mieux à faire que de m’aider… En plus ca ne concernait pas les Etats-Unis…
- Qu’à ma place il agirait seul.
- Ouai, les grands pontes héroïques quoi. Enfin, je dis ca mais je ferais pareil.
Je haussais les épaules bien qu’elle ne puisse pas me voir.
- Ecoute, je doute que vous arriviez à le retracer immédiatement, quoique… J’imagine que si Iron Man fait appel à son réseau et à l’ensemble de ses accès… Ca diminuera drastiquement l’attente. Comment tu va gérer ca Luna ?
- Je ne sais pas. Je suis coincée. Je viens d’arriver sur le sol américain, je ne peux pas repartir. Et puis je ne suis pas là pour une visite de courtoisie. Le groupe et moi on doit aller à l’inauguration d’une exposition sur la guerre de Corée dans un Musée.
- Oh sympa ! Ouai nous autres les pas populaires on n’est jamais invités à ce genre de truc. Je sais que tu dois bosser. T’inquiète pas, on va faire de notre mieux ici pour que t’est pas à rentré. En revanche si la personne qui t'a contacté est encore sur le sol américain… C’est toi qui devras t’en charger.
- Je vois… Tiens-moi au courant Fox.
- Reçu.
L’appel prit fin et je me retournai pour tout expliquer à Tony Stark.
- Je crois que vous allez mettre du temps à retracer l’appel, je suis désolée. J’ai l’impression de vous faire perdre votre temps alors que moi-même je n’en déborde pas. Tout ca parce que j’ai peur de mal faire quelque chose ou simplement de faire une énorme bêtise. Et je ne m’inquiète pas uniquement parce que je suis une étrangère sur le sol américain au cas où vous pensiez… Enfin bref je parle trop.
Est-ce que j’étais un peu, beaucoup stressée et inquiète par toute cette affaire ? Bien sûr. Est-ce que j’essayais de cacher ca à ce très célèbre super-héro ? Evidemment !
- Je vais devoir partir dans peu de temps. Je dois absolument assister à une inauguration et y rester un peu.
En entourant mon cou de mes mains, je sentis mon sang pulser dans mes veines. Qu’est-ce que je devais faire… Tout ca était de ma faute…
- Ecoutez… Je vous serais reconnaissante si vous pouviez continuer de le tracer et m’envoyer sa localisation. J’en demande beaucoup et je vous promets que je réglerais ma dette pour l’aide que vous m’apportez. Vraiment ! Je ne veux pas que vous pensiez que je vous utilise ou que je me sers de vous. Vous savez quoi ? Vous avez peut-être raison. Peut-être que je devrais m’en occuper seule alors je ne vous demande que sa localisation. Après, promis, je me débrouillerais.
Normalement.
- Vous devez avoir autre chose à faire que de traîner avec une débutante, à remonter une piste pour moi et je ne vous compare absolument pas à un chien de chasse en disant ca ! C’était juste une façon de parler. Enfin voilà, vous comprenez, n’est-ce pas ?
Ce que je ne comprenais pas en revanche, c’était comment répondre à ce fichu appel. Parce qu’il devait bien attendre une réponse le tueur au bout du fil non ? J’avais déjà eu peur de répondre à Iron Man alors qu’il était du côté des gentils… Alors lui…
Spoiler:
Désolée de l'attente !!! Du coup comme vu sur le discord avec Frank, l'appel est retraçable pour Iron Man, bien que long à faire.
UPDATE dimanche à 21h : J'ai modifié les dialogues de White Fox pour qu'elle nie connaître le Punisher.
Luna Snow… ne se sent pas bien. Ça se voit. Ça se sent. Ça se ressent complètement, oui. Toutes ses réactions extérieures, tous ses mouvements, tous les petits gestes automatiques, mécaniques, inconscients qu’elle réalise le confirme. Tony Stark n’est pas un détective formidable, mais il a suffisamment mené de négociations pour savoir lire de telles réactions.
Luna Snow est partagée, troublée ; écartelée entre deux impératifs. Sa carrière. Sa mission. … et l’inventeur se force, énormément, pour ne pas dire à haute voix qu’il l’avait bien senti, qu’il l’avait déjà interpellée sur ce point. Mais il ne dit rien, non. Il fait avec. Il prend sur lui. Il fait l’effort.
Il acquiesce en silence, quand elle évoque ses troubles et son accord pour solliciter White Fox. Luna recule, glisse quelques mots à sa manageuse ; passe l’appel. Et Tony… Tony passe à l’étape supérieure. Tony active son armure.
Il se recule. Il se place dans un coin. Il pense ; et ses machines réagissent, le suivent.
Les nano-machines glissent sur son corps. Elles se déploient, depuis le bracelet en métal qu’il porte toujours et qui contient ces formidables engins, qui peuvent changer de taille et se développer en cas de besoin. Pratique, quand même. Il suffit de quelques instants pour que l’armure le recouvre quasiment entièrement. Il maintient son visage libre, pour l’instant ; pour rassurer Luna, et ses suiveuses.
L’armure impressionne, clairement. Et elle est pratique, aussi. Pour accéder pleinement aux instruments nécessaires pour retracer le fameux appel, formé par le non moins fameux et troublant Frank Castle.
Plusieurs écrans holographiques apparaissent. Plusieurs logiciels sont menés. Plusieurs éléments sont projetés. Tout est lancé.
Tony ne dit rien ; mais fait tout. Son esprit, lié directement à son armure, et donc aux systèmes ainsi allumés, fait le tri. Il se projette, se propulse. Il classe les éléments, les fréquences. Il remonte aux bases des signaux informatiques, aux canaux de communication. Il passe outre les pare-feux, il glisse en dehors des zones de sécurité. Il remonte aux sources. Il remonte la piste. Il remonte… il cherche ; et il va trouver, oh oui.
Même si, sur la fin de sa quête, Luna Snow revient – et glisse quelques mots, avec un ton qui marque clairement son trouble ; sa gêne. Son hésitation. La… division qui s’impose, entre l’Idol et la super-héroïne. Hé, il l’avait bien dit ; mais il ne le redit pas. Pour l’instant.
« Okay. »
Il acquiesce, doucement. Il forme un sourire tendre, pour ne pas brusquer ou troubler plus encore une jeune fille qu’il apprécie sincèrement.
« L’appel… c’est bon. Vraiment. »
Il hoche la tête et désigne un bip sur un écran holographique. Ce que cela peut dire… c’est difficile à confirmer ; mais pour Tony, c’est limpide. Et c’est déjà ça.
« Je… écoutez, Luna, je… sens bien votre trouble, votre gêne, mais… bon. En principe, je… refuserais de vous informer de la suite – car je ne veux pas vous mettre dans l’embarras, avec vos obligations, et… »
La mettre en danger ; car il considère qu’elle n’est pas prête face aux menaces. Mais il ne dit rien. Mais il se retient. Encore.
« Bref. Normalement, je refuserais, mais… bon, okay. Je vous tiendrais informée, et… on essayera de bien faire ; et de faire prudemment. Okay ? »
Cela veut dire qu’elle sera avertie quasiment à la toute fin ; vraiment.
« Et… je comprends les obligations. Promis. »
Il adresse un clin d’œil à Luna Snow – et se félicite d’avoir évacué, avant qu’elle revienne vers lui, l’écran holographique où… les mots de l’échange entre White Fox et Luna ont été inscrits, au fil de la discussion. Oui… hélas. Hélas, Tony a glissé quelque chose dans le téléphone de Luna. Hélas, il a piraté celui-ci, et… il a espionné l’échange avec White Fox.
Ce n’est pas bien. Ce n’est pas beau. C’est fait avec de bonnes volontés mais… Oui. Définitivement. Son enfer personnel est bien pavé ; mais bien infernal, aussi.
« Bon, je… vous tiens informée. En attendant, faites au mieux… faites du bien aux autres ! Brillez, et… glissez un mot pour moi, ça m’fera d’la pub’ ! »
Tony Stark envoie un autre clin d’œil, plus provocateur et malin, alors qu’une pensée amène le casque sur son visage.
Il s’évapore, en dessous. Tony Stark disparaît… et l’Invincible Iron Man apparaît ! Dans une allure particulièrement sombre et dure, en effet. Dans l’air du temps – et dans son ambiance psychologique, aussi.
Il salue Luna de tête, et… active directement les moteurs de son armure. Il file. Il s’envole, au cœur de l’hôtel.
Il part… et remonte la piste de l’appel de Frank Castle. Avec le projet de savoir ce que le Punisher veut à la Luna – et la protéger de ça. Définitivement. Enfin… aussi longtemps qu’il le peut…
(HJ/ Pas de souci pour le délai, je suis ravi de reprendre avec toi ! Je te laisse me dire comment je continue, avec toi et / ou Frank ! /HJ)
Inventaire : Très beau costume résistant, imperméable et booster de capacité. Composé de matière moulante et extensible avec un alliage qui recouvre ses avant-bras (à droite pour geler et à gauche pour guérir), son cou, le côté externe de ses cuisses, ses bottes et elle a un micro de communication sur sa joue.
CAPACITES :
- Cryokinèsie : Glace noire pour la destruction et glace légère pour la guérison.
- Glace.
- Immunisé contre le froid, la glace et le gel.
- Geler de grandes étendus d’eau.
- Génère des températures froides.
- Peut former des glaçons en projectile.
- Peut glisser le long de l’eau.
- Parle coréen, japonais, chinois et anglais.
- Douée en danse et en chant.
- Son costume est conçu pour booster ses capacités.
- Athlétique.
Tony Stark s’est entouré de sa technologie et je me souviens avoir déjà vu des scènes similaires dans des reportages sur sa personnes ou aux informations. Me dire qu’il est là devant moi en train de m’aider, moi une étrangère, me fait réaliser à nouveau la chance que j’ai. Des milliers de fans voudraient être à ma place et ce moment simple où je pourrais simplement discuter avec un professionnel de l’héroïsme est gâcher par cette menace. Encore une fois, ce que je suis devenu change complètement les situations auxquelles j’assiste et c’est… Une croix de plus à faire.
Il est tellement professionnel et habitué à ce genre de scène… Si je pouvais être aussi compétente…
« - C’est vrai ? C’est formidable ! Non pas que j’ai douté de vous et de vos capacités, pas un instant non ! »
Il essaye de me protéger encore une fois parce qu’il a conscience de l’incompatibilité de ma profession publique et de ma fonction héroïque. Il est tellement bienveillant…
« - Je ne vous ai pas demandé conseil sur la marche à suivre pour que vous fassiez le travail à ma place Monsieur Stark. Je ne veux pas me décharger sur vous ou vous « utiliser ». C’est moi qu’on a contacté et c’est donc en premier lieu mon problème. »
J’acquiesce avec le sourire quand il m’annonce comprendre et qu’il me tiendra au courant dès qu’il aura plus d’informations. J’ai confiance en lui, parce que sans confiance il n’y a pas d’humanité, pas d’interaction sincère et je me refuse à tout calculer. Je veux rester moi, Hee Seol Hee la petite fille de Choi Seol Nam. Que j’ai réussi à percer dans l’industrie musicale ou que je sois devenu une super-héroïne ne doit pas me changer.
Ce n’est que quand Iron Man disparait que je réalise que j’ai oublié quelque chose de très important. Ma manager allait me tuer…
J’ouvris mon téléphone à clapet et envoyer immédiatement un sms à l’homme qui venait de partir.
« Hum… Monsieur Stark ? Loin de moi de vouloir abuser alors que vous venez tout juste de partir mais... Nous avons oubliés la photo… Bien sûr j’ai conscience qu’il y’a plus urgent mais bon… Dans tous les cas tenez-moi au courant. »
Bon sang… C’était sûr, on ne me laisserait plus jamais gérer tranquillement une rencontre publiquement.