Hey, ça te dit un Pizzathon ? (Jennifer & Johnny)

Johnny sifflote un petit air entrainant alors qu’il marche le long d’une rue bondée de Manhattan, lunette fumée bien en place et sourire confiant qui brille de cent mille volts illuminant son visage de superstar.

Ouais, Johnny Storm a de la classe, et il le sait. Et il se fout bien de votre opinion!

Il salut au passage des gens qui le reconnaissent, certains qu’il connait de vue, même des inconnus bien intentionnés et plein d’enthousiasme a croisé un de leur Superhéros favoris dans la rue et cette belle soirée!

Il a été agréablement surpris de recevoir un appel d’une vielle connaissance. Il n’a que peu de souvenirs de la statuesque Jennifer Walters – d’ailleurs cette amnésie commence vraiment a le peser, bien qu’une partie ait été récemment soulagée – mais elle était déjà présente peu de temps après l’accident initial qui a créer les Fantastiques.

Alors au moins, il se soulage en pensant qu’il n’a pas eu l’air d’un parfait crétin quand elle l’a contacté. Il ne peut que s’imaginer comment cette conversation aurait alors tournée… ‘Hey, euh, je sais pas qui t’es mais, on se fait une bouffe?’.

Ouais, très smooth.
Intérieurement, il hausse les épaules. Ce n’est pas arrivé, il est plus que content de retrouver une connaissance qui date d’assez longtemps pour qu’il se souvienne d’elle, et la soirée promet bien des rebondissement… et de la Pizza!

Quoi dirait non a de la Pizza, vraiment? Pas Johnny en tout cas!

Ah, elle est là! Il fait un grand signe du bras pour signaler son arrivée et lance, plein de cet enthousiasme et confiance si caractéristique.

« Hey, Jen! Ça roule ma poule? »

Et il procède immédiatement a lui donner un énorme câlin puis deux grosse bises sur chaque joues. Il fait ensuite un pas en arrière avec cette petite lueur taquine dans l’œil et un demi-sourire qui dit a quel point il est content de prendre les gens au dépourvu de cette manière.

« Sue? Euh… »

Il se frotte l’arrière du cou avec un haussement d’épaule vague. Voilà une question qu’il aurait voulu éviter de prime abord, mais Jen est une bonne amie de Sue alors… il s’y attendait quand même un peu.

« Je sais pas si t’es au courant… J’ai une situation un peu compliquée en ce moment. Je t’en dirais plus autour du diner? »

Il ne voulait pas vraiment partir une conversation au milieu de la rue a propos de ça. Pizza d’abord, on verra pour la reste.

La situation est tendue au départ, avec son amnésie et tout, mais bien vite, la personnalité naturellement extravertie et énergétique du héros enflammé reprend le dessus. Ok, d’accord, il ne se souvient plus de cet historique partagé avec Jennifer, dont elle se souvient parfaitement, d’où ;e silence un eu gauche et gêné, mais il ne l’a pas complètement oubliée!

Il se souvient des deux premières années suite a l’accident, et elle est apparue dans leur vie quelques mois a peine après le voyage de la navette dans l’espace, alors qu’ils étaient encore en phase de rodage a Manhattan, faisant un nom pour eux-mêmes et leur groupe dans les milieux Super héroïques.

Les 4 Fantastiques étaient déjà la coqueluche après quelques mois, et Johnny lui-même avait déjà une certaine notoriété avant les Radiations en tant que Pilote de Course et comme l’une des plus jeunes pilotes de l’armée de l’air.

Alors ouais. Il ne se souvient pas de TOUT, mais d’assez pour être irrité et un peu blessé par l’attitude presque froide de Jenn. Il avait eu un crush NONUMENTAL sur cette fille quand il l’avait rencontrée la première fois! Ça n’avait pas marché, mais quand même!

Il prends une bouchée de ce pain délicieux pour ce donner une contenance, et mâche lentement en réfléchissant a ses prochaines paroles. Si on peu dire une chose de Johnny Storm, alias la Torche Humaine, membre fondateur des 4 Fantastiques, c’est qu’il n’est pas timide. Il n’a peur de rien. Il est fonceur et il ne prend pas de gants blancs.

« Hey, Jenn. » Dit-il finalement, reposant sa bouteille de Corona bien froide, sa boisson de choix pour la soirée. « Pas de chichis, okay? J’ai pas envie qu’on se traite avec des pincettes à cause d’un truc aussi stupide. J’ai perdu mes souvenirs. Je peux pas le nier, hein? Est-ce que ça d’vrait faire poids dans la balance. Putain NON! On est amis ou pas? »

Et il lui lance son sourire la plus charmeur et un haussement d’épaule qui veut dire qu’il bien envie de mettre tout ça dans une boite et l’oublier aussi. Il en a marre, en fait, de se faire traiter différemment depuis son ‘retour’ inopiné quelques mois auparavant. Stark, entre autre, le traitais comme s’il allait casser au moindre choc.

Mon Dieu comme il ne peut pas la sentir, cette attitude quasi-condescendante, vaguement supérieure, de ceux qui en savent plus de lui sur lui-même! Un de ces jours, très bientôt, il va exploser a la face d’un de ces idiots bien intentionné et dire des trucs bien sentis mais pas nécessairement édités. La vérité crue, quoi. Il est très on a ce jeu-là.

« On est ici pour se remplir la panse et avoir du plaisir. Alors s’il te plait… me traite pas comme si j’étais sur bord de l’effondrement, Je n’en peux PLUS des gens qui pensent que je peux pas gérer et me traitent comme du cristal! »

Et il prends une autre longue gorgée de sa bouteille, après cette tirade sentie, qui est dirigée plus vers l’univers en général que sa séduisante compagne de tablée, bien sûr. Jenn est une perle, il ne l’insulterait jamais même par la bande! Sans compter qu’elle pourrait l’écraser comme une crêpe s’il le faisait…

« Bref… Ces temps-ci, je vadrouille a gauche et a droite, tapent des Démons et les renvoie en Enfer avec le Ghost Rider et Black Knight, endommage Manhattan a cause de ce bon vieux Doom et du Rider ENCORE (ce type me tape sur les nerfs!)… La routine habituelle quoi. »

Il rit un peu et ses yeux bleus pétillent d’amusement.

Jen' l'écoute silencieusement, attentivement. Chaque mot pèse, plante son lot de couteaux, ses reproches et même ses douleurs. Mais elle n'en dit rien. En vrai, pourquoi en voudrait-elle à Johnny ? C'est lui la victime de cette amnésie, de ces souvenirs perdus, de tout ce qu'il a pu construire qui lui a été arraché juste parce qu'un gros méchant à la peau violette myrtille délavée a décidé de faire un grand nettoyage d'un petit claquement de doigts. C'est pas elle. Bon ok, elle aussi avait été victime de cette période à mettre concrètement aux chiottes. Mais elle n'était pas là ... son but ce n'est pas de culpabiliser Johnny. Elle est ... elle juste triste d'avoir perdu le frère de sa meilleure amie, et aussi par extension son meilleur ami. Les Storm ont toujours été là pour elle, même quand elle était dans une panade monstrueuse ils ont toujours été là pour l'écouter, l'aider à remonter la porte. C'est donc avec un sourire entendu et plein de bienveillance que la géante verte répond à celui qu'elle considère encore comme son ami. Ça se voit qu'il n'est pas à l'aise. Elle est même sûre qu'il pense d'une certaine manière qu'elle va lui passer de la vaseline, lui dire que ce n'est pas si grave et qu'il pourra tout rattraper. Sauf que Jen' sait que c'est faux. Elle a vu des gens perdre beaucoup depuis ce snap. Des gens qui sont passés par son bureau, perdus et hagards. Des gens qu'elle a connus, qu'elle a défendu. Aimé pour ce qu'ils étaient sans tout le fouillis du costume.

Alors, quand elle regarde Johnny, ce n'est pas comme si il était un handicapé. C'est comme une personne qu'elle essaie de retrouver. Car au final, c'est plutôt elle l'handicapée. C'est elle qui ne le connait pas comme il est, à présent. Même si à ses yeux, il n'a pas tant changé que ça. Ce n'est pas non plus à un fantôme qu'elle sourit en cet instant, ni à un inconnu blond, diablement sexy et confiant (mais des fois impulsif et idiot). C'est à une personne qu'elle veut redécouvrir, avec qui passer du temps. Parce que dans le fond, elle le sait ... ils peuvent retrouver au moins ça. Et ce n'est pas plus mal qu'il ait oublié les grosses tartes qu'ils ont pu se prendre quand ils faisaient équipe.

— Je te l'ai dit. Je ne suis pas là pour te faire la morale, Johnny boy. Ni parler boulot. Ni ... me prendre la tête avec quoique ce soit qui me rappelle que je ne peux pas avoir une vie normale.

Elle le dévisage avec cette gentillesse qui la caractérise, mais aussi cette fatigue qui peut se déceler dans ses gestes, ses épaules basses, les cernes vertes foncées sous ses yeux. Jennifer en a gros sur la patate. Ce n'est pas son but, et ça se voit. Ça s'entend même dans son ton, et cette manière lente, lourde de reposer le menu une fois qu'on leur a apporté les boissons. Avec une grande aisance et sans l'aide du serveur qui la regarde pantois, Jen' ouvre la bouteille de vin italien dans un "pop" significatif, comme si c'était une simple cannette de coca.

— Eh ... Ghost Rider ? C'est pas ce mec qui fait très métal avec son crâne en feu, et qui gueule "ce soir les coupables vont mourir" avant de tous les dézinguer ?

Pas très fan. Le gars n'est pas réputé pour être un tendre en ce qui concerne sa manière de régler ses comptes avec ses ennemis. Bon c'est vrai il s'attaque surtout aux démons, et les démons ça peut se tuer. Techniquement, c'est mort, donc on peut le remettre mort ? La verte grimace un sourire, parce qu'elle ne sait pas trop quoi penser de ça. Et en même temps, il y a quelque chose qui pique le bout de sa langue.

— Après en soi, vous avez un truc en commun. Genre la tête qui se met en feu. Et ... le sang chaud ... d'une certaine manière ...

Jen' relève les yeux de son verre qu'elle venait de se servir pour fixer de nouveau le bleu des iris de Johnny. Elle a envie de rire, de rire de cette comparaison tellement mal goupillée par ses soins ... c'est nul. Affreusement nul. Et pourtant elle essaie de la jouer optimiste jusqu'à presque porter le rebord du verre à ses lèvres. C'est là qu'elle explose, de manière relative. C'est juste un gros souffle qui l'empêche de boire son vin frisant.

— Oui, non. Oublie. C'est nul. Totalement nul et je n'assume pas. Tu sais, c'est un peu comme si je disais au final à Wolverine qu'il n'a pas besoin de se laver plus souvent, parce que Emil Blonski sent pareil.

Elle se met à rire en imagine l'Abomination comparer son odeur avec Wolverine. Le concours de celui qui sentira le plus fort, ben voyons !

— Mis à part tout ce qui touche les trucs de super héros ... tu ... n'as rien d'autre qui te permet de je ne sais pas, relâcher la pression ? Ce n'est pas que je te prends pour du cristal mais ...

Elle voudrait parler de trucs normaux. De trucs sans rapport à ceux qu'elle doit confronter ou aider tout le temps dans sa vie de tous les jours. Et n'en déplaise à Reed ou aux Avengers, des fois elle est gonflée de les voir l'appeler tout le temps. Même ce soir, elle angoisse d'entendre quatre sonneries sur son téléphone, alors qu'elle peut enfin se poser et déconnecter de tout ça. Jen' boit d'un coup son verre car elle sent que la mélancolie la prend au corps, et elle s'en ressert un en regardant les gens qui sont attablés et déjà en train pour la plupart de manger. Elle se demande quoi ils parlent, de quelles tendances, de quelles passions ils peuvent parler, s'animer.

— Ce que je veux, c'est qu'on parle de trucs idiots ou inutiles à ton sens. Des films, des romans. Ou ... de ce que tu as pu avoir comme conquêtes, ce que tu as pu faire en tant que pilote ... des trucs que tu aimerais partager. Bon, il y a les pizzas, tu vas me dire, haha ...

D'ailleurs on revient avec leurs commandes. La pizza Speck sent si bon. Jen' ne va en faire qu'une bouchée mais c'est pas grave, c'est bien pour ça qu'ils sont là, démonter des pizzas. Johnny pourra remarquer aussi un détail assez frappant concernant la pizza de Jen' ... c'est qu'elle est à double crust. Une aberration pour certains afficionados de la pizza.


— Je sens ton regard Johnny. Si tu as une remarque à faire concernant mes goûts, comme un italien moyen qui clâme à l'infâmie dis le. Et je te ferai un plaidoyer sur le pourquoi le double crust est dément.

Et juste comme ça, Johnny rit et passe un bras sur la dossier le la chaise voisine, aussi relax que faire se peut. Il a un sourire malin et charmeur comme l’habituel, et a l’air d’être aussi a l’aise que si les dernières minutes n’avaient jamais eu lieux.

« J’ai rien dit, Jenn. »

Il .tait bien en train de regarder cette pizza décadente qu’elle s’était commandée pour elle-même, et qui avait l’air vraiment trop bien, mais inhabituelle.

« Tu veux je dise quoi? Moi, la Pizza, c’est pas un art extra complexe! Et elle a l'air bonne ta pizza magistrale, là. »

Parler de trucs complètement banal, normal, un peu ennuyant, juste pour faire la convo, passer le temps, meubler le silence et avoir du bon temps, voilà une idée super! Pas de démons, de fantômes, de super-héros a la tête en flammes sur des motos…

Juste lui, Jenn et de la pizza.

Qu’il en soit ainsi! Sa ie .tait bien trop compliqué ces derniers temps! Il tourne la tête vers la fenêtre a cet instant et un énorme sourire comme un gamin le matin de Noel fend son visage.

« Jenn, il neige, regarde ça! »

Il se lève et va jusqu’à la fenêtre du restaurant a quelques pas de leur table et y presse le visage, les mais en coupe, pour avoir une meilleure vue. Il a vraiment l’air d’un petit enfant en cet instant et il s’en fiche complétement. La première neige a New York avait toujours quelques chose de féérique!

Les grands immeubles se retrouvaient voilés par un nuage de petits cristaux cotonneux et doux et les lumières scintillaient encore plus fort que d’habitude. Une musique de Noel classique emplissait le restaurant et il y avait bien sur des décorations très classes et de bon gout pour annoncer l’arrivée de la saison festive.

Il tourne la tête vers sa compagne et ajoute, l’air malicieux et plein d’émerveillement enfantoin.

Ouais, un grand gamin, et alors?

« J’adore la première neige, et toi? Et pis Noel est a nos portes! Deux semaines et ce sera là! »

Il retourne s’asseoir et se prends une part de sa propre pizza, un truc extravagant avec plein de porc effiloché, d’oignon et de sauce barbecue. C’est une de ses favorites. Il en engouffre deux grosses bouchées avant de parler de nouveau, son verre d’eau pétillante a la main.

« T’as vu le dernier Godzilla Minus One des studios japonais Toho? Ça c’est de la classe, mais j’voudrais pas avoir a me battre contre ce monstre. Y faisait peur! »

Et il se met a parler et parler, d’abord pour résumer le film, puis le commenter, puis passe a d’autres films et spectacles qu’il a vu et a l’intention de voir… Laissant amplement le temps a Jenn d’interjeter et de mettre ses propres commentaires pendant qu’il dévore sa première pizza tout en parlant.