[Los Angeles] Once Upon a Time… (Gwenpool / Mysterio)

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Une Peg Entwistle ? Grand dieu non. Si Gwen enviait la carrière d’une actrice, cela aurait vraisemblablement été celle de Katharine Hepburn qui, elle aussi, avait abandonné les études à dix-neuf ans pour se lancer sur les planches, le cœur pleins de rêves et d’espoir. En ce qui la concerne, Gwendolyn avait certes abandonné les études, mais son cœur avait plutôt fini dans les comics, jusqu’à ce qu’elle s’y matérialise. Était-ce une façon correct de dire que son rêve s’était incarné en réalité ? Oui, même s’il n’y avait ici de réel que le papier et l’encre, à ses yeux.

Alors pourquoi le cinéma, me direz-vous ? Peut-être un peu par goût de la scène, déjà, même si pour elle, c’est ce monde tout entier qui représentait une histoire où elle devait jouer et tenir son rôle. Mais fort était de constater que Ronnie – sa couturière – hier encore lui disait qu’elle avait le chic pour susciter l’attention. Peut-être voulait-elle faire référence à la bande de rustres qui, ayant aperçu la moto de notre jeune héroïne emboutir leur voiture, avaient voulu régler leur compte avec elle à même le magasin, mais toujours est-il que Gwendolyn y avait vu un signe. Tout comme elle avait enflammé la caméra avec son histoire d’amour sulfureuse avec Kid Omega lors de ses aventures avec les Avengers de la cote Ouest, il était temps d’une nouvelle fois retrouver l’attention d’une caméra.

Bien qu’il faudrait au minimum compter cinq heures d’avion et des jours de voitures pour faire New York – Los Angeles, c’est à peine deux heures plus tard que Gwendolyn se retrouva devant les studios d’Hollywood. C’était quelque chose, quand même. Bien evidemment, elle avait pris le temps, avant de venir de s'informer un peu sur les auditions du jour, espérant en trouver une qui lui conviendrait, et comme le voulait le scénario, elle trouva en effet un film qui avait grand besoin de ses talents. « Bonjour, je viens pour l’audition du prochain film de Rudolph Hines.
- Votre nom ?
- Gwendolyn Poole.
- Vous ne ne figurez pas la liste.
- … Ok, c’est bon, regardez de nouveau.
- Comment j’ai pu le louper ? Allez-y, c’est le troisième studio à droite.
- Je peux prendre une petite voiture ?
- C’est pour les artistes et le personnel seulement. »

Et c’est ainsi que, arrivant au troisième studio à bord de sa petite voiture blanche que Gwendolyn avait toujours rêvé de prendre, elle sentie un début de pression l’envahir. Un peu de trac, sûrement… Prenant le temps de penser à ses dernières aventures, notamment à celle où un Klyntar avait failli la dévorer, Gwen sentit son trac s’en aller comme neige au soleil, se disant que, franchement, une salle d’humain hautains et prétentieux ne représentait pas tant la mer à boire face à une invasion de symbiotes voraces.

« Bonjour Annie. Un CV ? Oh, un CV. Bien sûr un CV. Heu… Attendez un instant Annie. » Attrapant son éternel sac pingouin, Gwenpool y mit la main, puis la tête, y fouillant un bref moment, faisant tomber ici et là des objets divers et variés (« a votre place, je ne toucherai pas à cette boite contenant une chose mouvante et rose »), avant de réussir à trouver quelque chose, ou plus exactement, avant de réussir à composer quelque chose qui ressemblait à son C.V. d’étudiante… Avec de nouvelles lignes et une nouvelle adresse. Hé, après tout elle avait tout de même fait un mois de télé réalité, ce n'était pas rien dans une carrière. Elle avait aussi rajouté quelque lignes pour parler de sa passion de l’aide à son prochain et de son intérêt pour les films de super-héros. Tendant la feuille à Annie, elle la laissa retourner auprès des trois autres et…

Attends. ATTENDS.
STOP. ARRÊTE TA NARRATION.
T’as vu ça? On est d’accord, t’as vu comme moi ? Nan, mais sérieux, il croit tromper qui là ? Oh je n'y crois pas. Attends, attends, faut pas que je rigole, FAUT PAS QUE JE RIGOLE. AH NON, C’EST TROP.

« Je… Excusez-moi un instant. » Dit-elle d’une voix tremblante, alors qu’elle courrait vers l’extérieur, enfouissant le bas de son visage dans ses mains. Pauvre enfant, encore une que le tract dévorait devaient-ils se dire la traitant probablement avec bien de la condescendance, ignorant que Gwenpool avait rapidement rejoins le couloir, puis un petit débarras à balais, avant d’éclater de rire.

Le mec. Le mec, c’est un roi de l’illusion, le maître des effets spéciaux. Un vilain-cinéma à lui tout seul. ET IL FAIT LE COUP DE LA FAUSSE BARBE ET DES LUNETTES DE STAR ?!
Ah nan, je suis mauvaise langue. Je crois qu'il a aussi fait un truc pour ses sourcils.
Pfffft BOUHAHAHAH!

Se retenant au mur alors que ses cotes criaient grâce, tandis qu’elle s’écroulait dans le cagibi, les larmes aux yeux, Gwenpool rit tant que son rire se fit rapidement muet, alors que le souffle venait à lui manquer.

Aaaaah… Ahhhh… C'en est fait, je n'en puis plus, je me meurs, je suis morte, je suis enterrée... Mysterio aura eu raison de moi sans le savoir.
Oh la la, il faut que je retourne voir ça.
Nan mais je peux pas louper ça.
Je veux savoir jusqu'ou va aller cette histoire.
Et je veux un Selfie avant de repartir.

Après quelques instants, et tandis que le silence était enfin revenu dans la réserve modeste, Gwendolyn, dont les yeux humides et rougeoyants pouvaient laisser penser qu’elle avait pleuré (DE RIRE) d’émotion face à tout ce stress, retourna dans la salle de casting, l’air toujours quelque peu fébrile, une main proche de son visage, alors que ses yeux se posaient de nouveau sur le scénariste/réalisateur/multi-casquette Rudolph Hines. Souriante, s’excusant, elle reprit. « Pardonnez-moi pour tout à l’heure, j’ai été… Quelque peu troublée. » Dit-elle en se raclant la gorge, comme pour faire partir les restes d’un stress tenace (j’ai surtout beaucoup trop rigolé, on ne va pas se mentir, j'ai mal a la gorge et aux cotes. Ah, mes pauvres cotes...). « Mon C.V. vous va ? Je suis réellement très motivée par ce projet!» Bien sûr qu’elle avait bien cherché a en savoir plus sur le film ou le script (Entre deux tours de petite voiture à faire paniquer un pauvre agent d’entretien) mais elle n'avait rien trouvé. Un vrai mystère. « Et j’aimerais vraiment, vraiment travailler avec vous ! »

Ah bah là mon p’tit père, t’imagines pas à quel point… 

Issue #6 : Once Upon a Time
 

La jeune fille fut-
Yes ! Je savais que mon court passage à la télé-réalité allait faire la différence. Boom, Gwenpool, futur star en devenir, bientôt plus connu que les Avengers et plus adoré que Loki. Quoi ?
Ah oui, vas-y, reprends la narration, le temps que je lise le texte…

Donc, la jeune fille fut soudainement soulagée en entendant Rudolph (que j’ai très bien reconnu, hein, ne faisons pas genre) lui offrir une chance, notamment du fait de sa carrière en tant qu’héroïne de télé-réalité. Ah, forcément que cela faisait mouche, mais Gwen se doutait que son intérêt pour sa carrière héroïque devait probablement être lié à la véritable personne qui se grimait sous ses traits, et non au réalisateur qu’il disait, ou espérait être…

« Du texte, chouette, chouette, chouette. » Dit-elle en attrapant la feuille que lui donnait Brenda, tandis qu'Annie lui ordonnait de déclamer cela. Le lisant avec intérêt, Gwendolyn leva soudainement ses sourcils, clignant des yeux, le relisant une seconde fois, avant de rapprocher sa feuille pour se cacher derrière, alors que ses lèvres frémissaient, l’obligeant à les pincer pour ne pas rire, faisant mine de se concentrer.
Mais, mais comment tu veux que je prenne ça au sérieux ? Non, vraiment ? Attends, il veut faire un film contre l’école de Charles ? Faire une sorte de Magneto-like pour se battre contre les méchants mutants embrigadeurs de jeunesse ? Ah, non, il ne faut pas que je rigole. Allez, courage, alleeeez.
…
Fiou, c’est passé.
Ouah. Ça va être chaud ce casting.

« C’est… Intéressant. » Trouva-t-elle seulement à dire, alors qu’elle laissait redescendre la feuille, ayant assez d’assurance dans le contrôle de ses lèvres pour ne pas les laisser frémir. À vrai dire, à ce stade, Gwen ne savait pas trop si elle devait faire quelque chose en tant que Gwenpool ou juste se laisser porter pour voir jusqu’où allait son projet. Avait-il remarqué que l’adresse sur son C.V était justement celle de l’institut ? Ah, dans tous les cas, s’il lui laissait une chance, Gwen ne voyait pas pourquoi elle n’irait pas jusqu’au bout, histoire de jouer les taupes. Au pire, elle aurait probablement tout le temps d’appeler Scott pour avoir son avis après l’audition, qu’elle soit prise… Ou non.

Se raclant la gorge, passant une main dans ses cheveux, Gwendolyn essaya de s’inventer un persona, un mélange étrange entre Erik et elle-même, si elle avait grandi et évolué dans un monde qui la rejetait en tant que mutante, et où l’institut s’était présenté à elle, devenant son sanctuaire, son foyer et son monde, mais qui malgré nous, refusait de faire une guerre, de lever une armée contre les humains. Un Magnéto avec la mentalité du professeur X, donc… Hum…
Gwendolyn prit bien soin de ne pas l’imaginer trop fort, au risque de changer encore une fois son passée, ce qui, au vu du personnage, aurait pu être dangereux. Se laisser avoir par les idées idéologiques des autres sans se faire son propre avis n’était jamais une bonne chose.

Une fois certaine d’avoir trouvé son ton, elle se tourna vers l’endroit où, elle imaginait Charles Xavier.

«Je ne te laisserai pas faire Charles.
Ce n’est pas ce monde que nous avions rêvé toi et moi.»

Le ton résolu, incisif, oui.
Mais résolument poli.
Toutes ces années d’amitié, tout ce temps ensemble.
Dans ces lieux, dans cette école tant aimée.
Dans ces lieux, cet endroit désormais prohibé…

Comment aurait-elle pu lui manquer de respect ?
Elle espérait au fond qu’il restait un peu de l’homme de raison.
Un peu de son vieil ami qui saurait l’écouter.
Un homme sage. Un homme bon.
Un homme avec qui, autrefois, elle avait partagé les mêmes rêves.
… Oui, enfin, mon truc à moi c’est pas vraiment les rêves de futur et tout. J’ai encore du mal à me faire à l’idée qu’j’suis une mutante, alors bon…

« Comme toi, j’ai pris en plein visage la haine des autres.
J’ai été meurtrie dans ma chair et dans mon âme.
Je n’oublierai jamais ce dont l’Humanité a été capable. »

Disant cela, Gwengneto s’était détourné de son professeur et ami.
La main enfoncée sur son cœur meurtri ; blessé.
Joignant ses bras dans le dos, elle se tourna vers le mur comme vers une fenêtre.
Ouais je sais, j’ai plus ma feuille, elle est dans mon dos, mais heureusement, j’ai fait un gros plan sur le texte la case juste avant, héhé… Du coup, je peux donc le lire en faisant mine de fixer le mur.

« Ce que tu as fait, ouvrir une école pour leur apprendre à contrôler leurs dons.
C’était une belle idée. Mais qu’en fais tu en réalité? »

Elle laisse un silence.
Un instant.
Ils le savent tous les deux la réponse à cette question, après tout…
Nan en vrai ça va. L’école est presque toujours clean. Si on exclu les nombreuses attaques, les morts, et les élèves qui se butent entre eux. Tout va bien…

« Ça ressemble à de l’endoctrinement. Et tu sais ce que j’ai vécu, des enfants endoctriné, j'en ai fréquenté à l’école… Avant de ne plus avoir le droit de m’y rendre. »

Le ton est accusateur, un peu aigre.
Un peu aigrie, d’avoir ainsi perdu l’accès à son monde de paix.
Tout cela parce qu’elle n’était pas d’accord.
Tout cela parce qu’elle refusait de se taire.
Elle n’avait pas oublié.
Elle n’avait pas pardonné.
Comment aurait-elle pu ?
… Pfff, en vrai c'est trop fatiguant d'en vouloir aux gens. Faut rester en colère, et se souvenir du pourquoi t'es en colère. Bouarf.

« Ces enfants meurent comme des soldats dans les dernières heures de la guerre. Je ne te laisserai pas faire Charles. Ce n’est pas le rêve que nous avions fait. »

Dit-elle en se retournant de nouveau.
En lui faisant face, décidée.
Sereine, droite.
Mais décidée…

… Avant de se retourner vers la petite table, retrouvant son grand sourire candide, cassant sa stature droite et peinée pour redevenir plus… Gwen, alors qu’elle se pliait légèrement sur le côté, ses mains se joignant dans son dos de façon cette fois plus confuse, enfantine, joyeuse, attendant leurs avis, alors que ses yeux passaient de l’un, à l’autre, puis à dernier. « Alors ? ». Certes, sa diction n’était pas parfaite, loin de là, tout autant qu’elle manquait quelque peu d’aisance pour correctement articuler chaque mot. Non, elle n'était pas une actrice rodée… En revanche, on ne pouvait pas nier qu’elle savait se mettre dans la peau du personnage.
Faut vraiment que j'appelle Scott moi… 

Issue #6 : Once Upon a Time
 

« Et donc, la vraie question que tout le monde se pose : est-ce que j’aurai une caravane de star, ou je pourrai faire des mélodrames comme quoi je ne suis pas en état de tournée tant que je n’aurais pas eu mon banana bread et qu’il est inacceptable pour une star telle que moi d’être considéré comme telle?
- Je… Hum, non ?
- Dommage. On ne peut pas dire que je n’aurais pas essayé.
- Vous… Enfin, qu’importe, voici les différents documents à signer, votre contrat, et les plannings de tournage. »

Après avoir quitté la pièce ou se trouvait Rudolph (Quentin) et lui avoir serré la main avec un grand sourire plein d’entrain, Gwendolyn avait suivi l’assistante jusqu’à son bureau, tandis qu’elle lui expliquait mille choses qui, malgré leur importance, n’arrivaient pas à capter l’intention de Gwenpool, l’adolescente étant encore toute euphorique de sa découverte et de tout ce que cela impliquait. Il était évident qu’elle hésitait encore sur la démarche à suivre, mais l’occasion était trop belle pour qu’elle gâche tout de suite. Elle aurait bien le temps de jouer les héroïnes plus tard, non ?

Attrapant les nombreuses feuilles que lui tendait Brenda, Gwen se mit alors à les feuilleter avec un intérêt fortement limité. Ce n’était pas vraiment son truc, l’administratif, tout cela avait un goût beaucoup trop réel pour lui plaire, l’encrant dans quelque chose qu’elle ne voulait pas vraiment voir, ni même sentir. En revanche, Gwendolyne prit un peu plus de temps à admirer son contrat d’actrice. C’était plus fort qu’elle, elle repensait à son père lui criant dessus parce qu’elle n’était pas foutue de trouver un travail… À moins que ce soit sa mère ? Ou les deux ? Les souvenirs sont flous, et un peu trop changeant pour que Gwen s’y accroche, les laissant partir aussi vite qu’ils étaient venus, alors qu’elle enfournait les différents documents dans son sac, les faisant disparaître dans sa dimension de poche préférée, tandis que Brenda continuait à lui expliquer des détails qu’elle n’écoutait plus vraiment, ayant attrapé son téléphone pour pianoter dessus, entre deux gestes de la tête pour faire croire qu’elle écoutait toujours.
Si elle ignorait la démarche à suivre, elle était presque sûre que cette idée de film diffamatoire intéresserait les X-men, en tout cas… Et qu’elle aubaine, elle qui venait justement de les rejoindre.
Dans le monde du comics, il n’y a pas de coïncidence après tout, seulement l’illusion de la coïncidence…


Une semaine plus tard, le grand jour était enfin arrivé ! Je n’étais pas vraiment retourné à l’institut depuis, puisqu’un logement sur place m’avait été alloué, ce qui m’avait permis de faire un peu de tourisme à L.A. Après tout, je n’avais pas eu grand-chose d’autre à faire : aussi étrange que ça puisse paraître, si j’avais dû remplir une tonne de paperasse administrative, je n’avais pas eu accès à quelques textes que ce soit, ni même au scénario du film que je m’apprêtais à tourner. Pour la mise en peau du personnage, on repassera, mais bon, je présume que je m’en sortirais quand même : après tout, l’histoire doit bien continuer.

Affichant mon badge à l’entrée des studios, je fus rapidement conduite dans un studio, ou je pus voir, telles des fourmis en pleine activité, des dizaines de personnes s’activer ici et là, mettant en place différentes choses que je ne comprends que vaguement, mais qui m’excite sensiblement. Toute sourire, je revois Brenda venir vers moi, alors que je lui fais un grand coucou, auquel elle ne répond pas. Rude.

« Venez miss Poole, les maquilleurs et les costumiers vous attendent, nous rejoindrons ensuite Monsieur Hines sur le tournage.
- Vous lui avez parlé de la caravane ? »

Pour seule réponse, j’ai le droit à un soupir, alors que je hausse des épaules. Faudra que je négocie ça directement avec le grand manitou alors. Ok, c’est compris.
Il est hors de question que je reparte d’ici sans avoir fait ma diva, dans une robe de chambre en soie, dans une caravane de star.

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Vous savez, il y a une règle de l’univers qui dit que tout ce qui existe dans un genre, existe forcément ailleurs dans le genre contraire. Et bah le costume de Max qu’on m’a fait, me donne pas mal de raison de croire que cette règle s’applique plus que pas mal, parce qu’une fois que je l’aurais enfilé, je deviendrais une version féminine de… Magneto, avec cette ensemble collant comme il faut où il faut. Eh beh, moi qui trouvait déjà ma tenue de Gwenpool un peu osée.
Sursautant légèrement quand Mystério prend la parole dans mon dos, je me retourne vivement avec un sourire rapide sur le visage « Ah ouais, il est super, et rose, j’adore le rose. On dirait presque le vrai tellement il est bien fait, sinon. » Non, c’est faux, il est trop criard pour ça, mais en même temps, au cinéma, les couleurs doivent briller bébé.
Oh je craque, j’aime beaucoup trop ses couleurs rosegeoyante.

Voilà que quelqu’un se rajoute à la scène, un certain Iwan Rheon ? Est-ce que je le connais ? Bien sûr. Niveau caste pour jouer des salopards, il est tout désigné, et le fait qu’on l’ai choisi pour jouer Charles ne me dit rien qui vaille. Va falloir à un moment que je trouve quelque chose à faire, avant de réellement finir par jouer dans un film de propagande contre… Nous, les mutants.
Mais j’ai encore tout le temps d’y réfléchir hein. Il doit bien avoir un moyen de faire ‘’plier’’ un peu ce cher Quentin et l’obliger à revoir ‘’un peu’’ son scenario… Je suis sûre qu’en plus je serais super crédible en grande méchante terroriste. Attrapant la main de Iwan, je lui souris, toujours un peu crispée, pas à cause de traque, mais bien parce qu’il va falloir trouver comment mettre du sable dans l’engrenage. « Enchanté, un plaisir de te donner la réplique en tout cas. Je suis sûre qu’on fera du bon boulot ensemble. »

Attrapant le dossier que lui donnait Rudolf, Gwenpool se mit à le feuilleter tout en l’écoutant parler et expliquer le script, script que Gwen avait déjà quelque peu deviné à son audition La base n’est pas si mauvais, non, pourquoi pas montrer un magnéto protecteur envers les mutants, en revanche la jeune fille grinça un peu des dents en l’entendant ajouter qu’il aimait tout le monde, mutant et humains compris. Grossière erreur, voir même une erreur qui pourrait coûter des vies, si ce film finissait par trouver un certain succès… Mais Gwendolyn à le temps, pour le moment. Le début du script et l’introduction de son personnage ne posent aucun grand problèmes, c’est probablement plus sur la fin qu’elle aura tout intérêt à avoir trouvé un moyen de faire plier Quentin pour qu’il revienne sur son scenario et ses positions. « Oui j’ai quelques question, Xavier à ouvert une école dans le but de montrer une bonne image des mutants, donc on peut entendre que lui aussi aime les humains au même titre que Max ? » Est-ce que qu’elle est en train de demander en sous-texte si Charles est le grand méchant de l’histoire ? Absolument.

Dans tous les cas je profite de l’heure qui nous est offerte pour apprendre mon texte, mais surtout contacter les X-men et faire mon rapport que la situation. Le sabotage du film est envisagé, et… Je pense que c’est dans mes cordes, mais il serait plus simple de faire chanter Quentin pour faire changer le scénario. Tant qu’il fait son film, il ne fait pas de crime. Puis, avoir un film sur l’institut n’est pas une mauvaise chose, et redorer l’image des mutants non plus… Tout ce qu’il faut, c’est que ce soit fait dans le bon sens, et que ‘’Max’’ ne soit pas le héros de cette histoire. Je les incites donc à continuer à fouiller sur ce fameux Rudolf, a chercher peut-être dans les domaines liés au cinéma, voir peut-être même à m’envoyer un télépathe qui pourrait percer son masque au grand jour sans que mon omniscience soit découverte… Rien n’est joué pour le moment, et j’ai encore plusieurs cartes en mains, tout ce qui compte, c’est de savoir quand les poser...


Revenant vers la scène ce n’est plus Gwendolyn qui se présente mais Max, alors qu’elle a enfilée ce costume laissant peu de place à l’imagination, bien que couvrant tout son corps, tandis qu’un casque, réplique parfaite de celui de magnéto, cache ses cheveux blond laqués en arrière et cachés par une longue perruque blanche. Dire qu’elle trouvait déjà son costume de Gwenpool sexy, c’est peu de chose à coté de celui là. Heureusement qu’elle est majeure, sinon le film aurait pris une toute autre tournure et aurait répondu à certaines règles de l’internet… Mais passons. « J’suis prête chef ! On commence quand vous voulez ♪ »

Il ne faudra pas que j’oublie de lui parler de ma caravane d’ailleurs.

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Ouais, c’est bien ce que je craignais. Y a une sacrée embrouille sous le jolie emballage que vend en premier lieu le film. Ce n’est pas du tout une œuvre qui va dans le sens des Mutants, mais au contraire encore une œuvre qui les dessert… Qui nous dessert. Malgré tout, je ne montre rien de mon mécontentement, contrairement à la costumière qui dénonce cette calomnie de haut niveau, et qui gagne se faisant, immédiatement ma sympathie. Cependant, elle est salement remise à sa place, et s’en est assez pour qu’elle menace de partir. Je la comprends, moi-même, en tant que… Heu… Mutante de Schrödinger (?) je trouve l’affaire vraiment revoltante, mais c’est justement pour cette raison que je ne veux surtout pas en être retirée : si je veux agir, je dois faire partir du projet. « Sacrée plot twist, j’avoue ! Je ne m’en serais jamais douté, imaginer le professeur Xavier jouer des deux cotés de l’échiquier, et Max n’être qu’un outil entre ses mains. » Il faut vraiment un esprit tordu pour imaginer ça « Il faut vraiment un esprit créatif pour imaginer cela ! » On reste polie. De toute façon Charles n’a jamais été mon personnage préféré, mais pour autant, je n’ai pas forcément envie qu’on crache sur lui, pas après qu’ils m’aient accueilli en ne sachant presque rien de moi.


Enlevant mon casque pour les premières scènes que nous nous préparons à jouer, je laisse la cascade de cheveux blancs et onduler tomber le long de mon costume, étrange mélange entre magneto et Polaris, si vous voulez mon avis. Malgré tout, je garde le sourire, et réponds en levant les deux pouces quand Rudolf me fait signe que tout va bientôt commencer.

Jouer la comédie, quand on a déjà l’impression d’être constamment en train de la jouer, c’est particulier. Malgré tout, je fais des efforts pour donner au mieux la répliquer, jouer les émotions attendue, mais le fait que je ne sois qu’une amatrice se ressent, et certaines prises demandent à être reprises, encore et encore, quitte à parfois m’en écœurer presque. Mais je tiens le coup, eh, hors de question de laisser ce film sortir sans en changer le plot twist. La scène est simple pourtant, Charles vient à ma rencontre, enfin, à celle de Max pour lui parler de son école, de ses rêves de paix entre humains et mutant. Max est dans un premier temps mitigé, pas qu’elle n’aime pas les humains, mais ils ont par tant de fois par le passé voulu nuire aux mutants qu’elle se demande s’il ne vaut mieux pas vivre à part, comme elle le fait ici, perdu en pleine Afrique. Cependant, Charles trouve les bons mots pour la convaincre, et la scène se termine sur une poignée de mains franche entre les deux. « Et coupé ! C’est dans la boite » Fiou, je me permets un lourd soupire quand j’entends que la première journée de tournage est terminée. Finalement, je crois que je préfère encore être une héroïne, ça demande bien moins de travail que celui d’actrice….

Gwendolyn ne revit pas Rudolf après qu’il ait approuvé la scène finale, et c’est qu’une fois qu’on lui expliqua qu’il fallait qu’elle retourne auprès des costumiers et maquilleurs pour défaire la magie du cinéma, qu’elle revit la costumière qui s’était indignée pour les mutants, quelques heures plus tôt. Alors qu’elle aidait en silence, la mine toujours froncée, Gwen à enlever son costume de Max, cette dernière osa prendre la parole, pas trop fort, mais juste assez pour qu’elles puissent s’entendre l’une l’autre. « Hey, c’était sympa ce que tu as dit tout à l’heure. Merci de parler pour ceux qui ne peuvent pas le faire. » Par là, Gwen n’entendait pas elle spécifiquement, mais plutôt les mutants qui l’étaient depuis plus longtemps qu’elle, et qui souffraient de discrimination et de calomnie depuis toujours. La costumière leva les yeux, un peu surprise, et pris quelques instants avant de reprendre la parole à son tour, parlant un peu dans sa barbe, comme si elle n’avait pas non plus envie de le dire trop fort « j’ai dit ce que je pensais être juste, et qu’importe ce que pensent monsieur Hines et son petit toutou bien dressé. » Gwenpool pouffe en imaginant Brenda en chien quémandant l’attention de son réalisateur, et son rire fut assez communicatif pour que la costumière s’y laisse prendre aussi, leur offrant à toute deux un petit moment de répit, dans le monde sans pitié d’Hollywood « - Au fait Olivia, tu peux m’appeler Gwen.
- C’est entendu Gwen, et bien je te dis à demain matin huit heures pour te remettre tout l’attirail en place. »
En étendant l’heure, Gwendolyn geint un peu pour la forme, ce qui fit sourire un peu plus encore Olivia, ce qui était un peu le but recherché.

Finalement, Gwendolyn quitta l’endroit plus contente qu’elle l’aurait pensé, mais avec la ferme intention de trouver le moyen de faire chanter Quentin Beck, et ce qu’importe l’identité qu’il prendrait…

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Bon, on me la fait pas à moi. Pas besoin d’être un génie des intrigues de comics pour savoir que quelque chose cloche, et vu que le directeur de notre petite entreprise est un super-vilain, je n’ai pas besoin de beaucoup de temps pour faire tourner les soupçons sur lui. Clairement, la Olivia d’aujourd’hui et la Olivia d’hier n’ont rien à voir, et je crois que je vais avoir besoin d’un petit Flash-back pour savoir ce qui a bien pu lui arriver, car ma partie de l’histoire d’hier ne… Se focalisait pas sur elle, en fait. J’ai un manoir X-men ou je dois rentrer moi, pas simple de garder un œil sur les NPC dans ces conditions.
Bref.

Je ne pipe pas mot alors que je les écoute tous louer la vision de ce cher monsieur Ines, lui lançant tellement de louange que si je n’étais pas une jeune fille polie et délicate telle une jeune fleur de printemps, je ferais ici une allusion quant à la propreté de son séant assuré par leur langues rigoureuses et volontaires… Mais je suis, heureusement pour tout le monde, une fleur délicate et féminine.

« C’est vrai ça alors, quel plaisir de travailler dans de si bonne condition avec cette bonne humeur perpétuelle et ce plaisir indescriptible de faire partie d’un projet de si grande ampleur. Aaaaah, tant d’allégresse pour un premier film, que d’honneur.  » Franchement, vu l’ambiance actuelle, j’en fait à peine plus que la moyenne, c’est a peine suffisant tant les compliments fusent ici, là, ou encore la-bas. « Monsieur Ibes est fantastique » « j’adhère totalement à la vision d’ensemble du réalisateur » « quel génie tout de même. ». Hum, j’adore quand tout me semble aussi faux et bien pensant que Wandevision, si Mystério était un magicien, je n’aurais pas pris bien longtemps à trouver la raison de toutes ces louanges, mais puisque c’en est pas un (dans cette version), c’est ailleurs qu’il me faudra chercher la réponse… Il s'y connait en hypnose, en chimie, et en robotique. Trois choix. Trois voies à explorer.

Mais pour le moment, Gwendolyn est coincée. Pour partir a la recherche d’information il ne lui manquerait que de pouvoir s’en aller un instant ou deux, mais difficile de se voir offrir ce répit quand on est en premier rôle d’un film. Après le maquillage et l’habillage, c’est la répétition des scènes, l’avis du réalisateur sur chacune d’elle, tandis que Gwendolyn essaie de retenir son texte, travaillant sur sa diction qui laisse toujours à revoir. Si elle n’est pas une mauvaise actrice, il n’empêche qu’elle manque d’expérience et de travail dans le domaine, mais qu’importe, elle refait la scène autant de fois qu’on lui demande, et garde son plan bien en tête pour tenir le coup. Elle peut le faire...

Et voilà justement que l’heure de midi arrive, juste la pause dont elle avait besoin. S’étirant comme un chat, la jeune héroïne se relâche alors qu’un « coupé » est crié à l’autre bout de la scène, la laissant enfin se defaire de son rôle de Max, sainte sauveuse de la mixité raciale.

« Heu, ça ne dérange personne si je vais manger en extérieur pour l’heure de pause ? J’ai vu un super bar à salade à l’autre coin de la rue, j’ai bien envie d’aller le tester. Vous n’aurez qu’à dire à Rudolf que je reviens dans une demi-heure, hein !  »

C’est ça, tout ce qu’elle a besoin c’est d’un moment de solitude, et la bonne occasion pour rejoindre l’espace Gutter…

Issue #6 : Once Upon a Time
 

C’était bien ce que je craignais. Quentin n’avait pas pu jouer le jeu sans forcer tout le monde à suivre sa vision des choses en les privant de leur libre-arbitre. Ce n’était pas quelque chose que je pouvais laisser passer. Qu’il fasse son film, pourquoi pas, qu’il lynche les mutants, non, qu’il hypnotise toute une équipe de tournage, hors de question. Je sais que ce ne sont que des extras, mais j’ai… On va dire un peu d’attachement pour eux. Surtout Olivia. Juste un peu hein… Mais un peu, c’est suffisant pour décider d’agir. Remonte tes manches Gwendolyn, il est temps de laisser place à Gwenpool.

Je peux déjà faire en sorte de retcon les événements. Les messages subliminaux… Pas besoin de beaucoup, juste de rajouter une clé, un mot, une action qui mettrait un terme à cette vaste supercherie. Et pourquoi pas le mot « Action » ? Ah, voilà qui risque de rendre la prochaine prise très amusante, si vous voulez mon avis. M’enfin, j’ai réglé le problème que temporairement, il pourra très bien recommencer, avec d’autres films, d’autres acteurs, et je ne suis pas certaine que je serais dans tous ses films pour venir lui taper sur les doigts. Ah, je pensais pouvoir l’éviter encore un moment, mais je pense qu’il n’y a plus le choix… Une confrontation s’impose.

Retournant sans avoir visité ce fameux bar à Salade au plateau de tournage, Gwenpool ne laisse rien se voir sur son visage juvénile, ni sa détermination, ni son ébauche de plan, alors qu’elle sourit plus ou moins tranquillement, non pas dans sa tenue de Max, mais dans ses habits habituels, fait de blanc et de rose, ses couleurs symboliques alors qu’Olivia l’arrête. Bien qu’un peu agacée, Gwen se reprend, restant toute sourire.

« Prête à reprendre Gwen ? J’ai vraiment hâte de te préparer pour qu’on puisse continuer la scène de l’institut 
- Moi aussi Olivia, c’est un tel plaisir, mais laisse moi un instant ok, j'ai besoin d’écouter encore une fois ce cher Hines m’expliquer sa vision du film et son approche des personnages. 
- Ah je te comprends, c’est sûr qu’on ne s’en lasse pas. Bon fais vite, je t’attends ici.
- Pas de soucis !  »

Dit l’adolescente en levant la main, faisant un signe de « o » avec le pouce et l'index comme pour signifier qu’elle a bien compris, avant de se rendre, bien sérieusement derrière ses airs bohèmes, à côté du siège du réalisateur. Se plaçant à sa gauche, Gwendolyn penche sa tête en avant, les mains dans le dos, lui offrant son plus beau sourire, avant de prendre la parole. « Hey, Monsieur Hines, pourrais-je vous parler ? Si possible seul à seul, pourquoi pas dans votre bureau, par exemple ? Je sais que le tournage doit reprendre, mais c’est très important.  »

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Je m’étais attendu à beaucoup de choses, à ce qu’il sache tout, à ce qu’on tombe dans le retournement classique ou finalement, je me retrouve dans un piège parce qu’il savait que je savais qu’il sait… Mais je ne m’attendais pas du tout à une caravane. « OH ELLE PARFAITE ! » Dis-je en sautillant de joie, les mains jointes, tandis que je me fais vaguement la réflexion que c’est tout de même la caravane d’un acteur mort jeune et tragiquement. Haeum… Vous croyez que c’est une menace déguisée ? Bouarf, on verra ça plus tard, je veux en faire le tour d’abord !

Sans attendre, Gwendolyn ouvre la porte de sa caravane un peu retro, y faisant le tour rapidement, profitant de l’aisance des lieux, et se disant qu’elle la gardera probablement même après le tourne (le Gutter est après tout un parfait endroit pour y fourrer une caravane, non?). Et elle aimerait rester sur cette merveilleuse sensation d’allégresse, remercier Monsieur Hines, et retourner sur le tournage sans un mot, d’ailleurs elle y pense. Elle y pense si fort… Mais elle veut être une héroïne. Et les héroïnes ne se défilent pas, même quand elles n’ont pas envie de confronter quelqu’un. « Elle est parfaite et je vous remercie grandement, je l’adore !… Mais….  » Dodelinant de la tête, elle hésite, grimace, avant de finalement se lancer, avec autant de mal que si sa salive était soudainement devenue de l’acide. « Il faut qu’on parle un peu toi et moi Quentin. Le petit jeune du réalisateur et de l’actrice c’est très amusant, jusqu’au moment où tu commences à hypnotiser la moitié du plateau. Et tu sais que je ne peux pas te laisser faire. Tout comme je ne peux pas te laisser salir l’institut de Charles sans réagir. Tu devais t’y attendre, non ?  » Non, plus de vouvoiement, lui n’était qu’un jeu, il faisait partie de la comédie, mais Quentin est comme tous les autres héros et vilains que Gwenpool connaît, si proche, si intime avec elle qu’elle ne se voit pas les vouvoyer. Elle ne les craint pas, même si elle les respecte, à sa façon. « Entendons-nous bien, je t’aurais peut-etre laissé joué sans rien dire vachement plus longtemps, j’ai rien contre ton envie de faire des films, mais je me suis rendu compte que tu étais petit à petit en train de foutre tout le monde sous hypnose. C’est pas cool mec, y a d’autres moyens de travailler avec une équipe de tournage. Et tout le monde n’est pas obligé d’être de ton avis pour travailler sur un projet, enfin ! Ça c’est du despotisme, et ça m’oblige à te dire stop.  »

Mon ton reste léger, alors que nous sommes tous les deux dans la caravane, mais la discussion n’en est pas moins sérieuse, alors que je me suis hissé sur un des plans de la cuisine pour m’asseoir, ne prenant ni une position défensive, ni offensive. Ni lui, ni moi ne sommes en tenue de super-héros et super-vilain, et quand bien même il me sortait soudainement une arme de nulle part, rien ne m’empercherait de faire de même, voire même de quitter le plan du réel pour revenir quelques cases plus loin.

Issue #6 : Once Upon a Time
 

« Non pas du tout Quentin. » Ajoute Gwenpool, légèrement exaspérée plus que énervée, alors qu’elle lève la tête vers le haut, ses pieds se balançant, frappant ainsi l’espace de travail. « Ma boussole morale n’indique pas toujours le nord, ok, mais tu ne peux pas comparer limiter les risquer et surveiller ses employé, à les priver de leur libre-arbitre et leur droit à penser autrement. Tu rentres dans leur tête et tu les obliges à penser comme toi. Ce n’est pas bien, ce que tu fais est une action de super-vilain, et oui, je sais que tu en es un, mais tu peux pas essayer juste une fois de faire les choses… Dans les clous ? » Sautant de son plan de travail, la jeune femme commence à faire quelque pas dans sa nouvelle caravane qu’elle adore, mais surtout qui leur offre toute la discrétion nécessaire pour une telle discussion. Tout ce qu’elle peut espérer, c’est qu’un combat ne s’y engage pas maintenant : abîmer une si jolie maison, ce serait bien dommage... 

Croisant les bras contre ma poitrine, je regarde Quentin à travers la fumé de la cigarette que je l’ignorais fumer. C’est bien la première fois que je vois cela, mais après tout, depuis le snap deux, les choses ne cessent de me surprendre, alors pourquoi devrais-je être surprise d’une simple cigarette ? Y a plus important dans la vie, comme le fait que l’institut tout entier soit revenu à sa place. « A quoi ça te sert de te faire une super identité secrète si c’est pour la claquer en moins de deux ? Enfin t’es scénariste dude, tu connais les ficelles du trucs. Je ne t’apprends pas comment marcher un scénario : un super-vilain commence à faire des actions répréhensible, pour une raison random, un héros remonte la piste jusqu’à lui et l’arrête (je mise sur une araignée, vu que ce sont tes héros attitrés, mais là n’est pas la question). Et là ça sera la fin de ton film et de ton petit monde parfait ou les personne différente de toi n’ont plus le droit de penser autrement que comme toi.»

Continuant à marcher, passant à coté du lit et arrivant devant la salle de bain, Gwen enfonce ses mains dans ses poches, l’air de rien, alors qu’elle continue le fil de ses pensées, écoutant les remarque de Quentin (qui n’a même pas cherché à nier l’évidence) avec intérêt, mais aussi la certitude qu'il ne dit pas vrai, et cherche plutot à l'embrouiller dans ses notions de bien et de mal deja peu évidente pour la jeune femme qui peine bien souvent à savoir comment agir "comme il faut".

« Oh épargne moi le couplet sur le film et le fait que toute ressemblance avec la réalité serait absolument fortuite. Tu sais. Tu sais parce que tu le fais de façon parfaitement consciente, que ton film à pour intérêt de donner le mauvais Rôle à Charles Xavier, tandis qu’il encense Magneto, et je présume que pour qu’une idée pareille te soit passé par la tête, c’est que tu l’as rencontré, un truc du genre. Donc tu dois savoir à quel point les propos de ton film sont faux, voir dangereux. Magneto ne sera jamais l’ami des humains. Jamais. » Les mains sur les hanches, je soutiens son regard du mien, qui n’est pas hostile, mais agacé, comme n’importe quelle personne qui débattrait avec quelqu’un faisant réellement preuve de mauvaise foi. Surtout au nom de la liberté de pensée. « Quel comble de me parler de la liberté d’expression quand tu camisoles celle des autres. Tu peux sortir ce discours quand les groupe pro-mutant viendront pourrir le film, mais pas à moi. Les œuvres d’art ne sont pas que des œuvres d’art, et un film n’est pas qu’un film, tout comme rien n’est apolitique, rien n’est sans sens, sans but, sans sous-texte. Tu es en train de faire une ode pour les personnes qui diabolise l’institut, et tu sais aussi bien que moi que cela ne sera pas vu juste «comme un film », raison pour laquelle je ne peux pas te laisser le finir. Pas en l’état, en tout cas. Si ça doit être moi l’héroïne qui doit te faire face, alors je le serai. » Dis-je en bombant un peu le torse, les bras toujours croisée et la mine serrée, prête à me (de)battre pour mes convictions et à tout faire pour cet institut qui m’a… Qui m’a accueillie.

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Gwenpool pouvait voir que Quentin ne lui mentait pas, elle sentait bien sa peur envers magneto, mais pouvait surtout la voir à travers les flash-back que ses yeux pouvaient voir en arrière plan. Elle pouvait aussi voir qu’il ne mentait pas en disant que tout cela était une commande, voyant en arrière plan défiler des plans d’Osborne et de Beck parlant pour se mettre d’accord sur ce que serait se projet et comme il serait amené.

Prenant à son tour une chaise, elle s’assoit en face de Quentin, venant toucher ses doigts pour former une pyramide sur le haut de son dossier, alors qu’elle le regard droit dans les yeux, plus sérieuse que jamais. « Admettons. Admettons que les héros ne soient plus à la cote et que les méchants, les anti bien anti-héros aient du charme pour nos chers lecteurs. Admettons aussi que tu décides de faire un films sur magnéto et qu’il te faille mette à mal Xavier. Admettons. » Oui, elle pouvait l’admettre, l’accepter. Combien de livre avait-elle lu sur des vilains, sur Thanos, sur Venom, ou même sur Magnéto même ? Elle ne pouvait pas nier l’attrait du monde pour ce qui semblait immoral, en revanche, elle ne pouvait pas accepter qu’on mente sur la nature réelle de ces ‘’méchants’’. « Si tu ne finis pas ton films, on te coupera les budgets, mais si nous nous affrontons en tant que héros et vilains, ton identité sera dévoilée, tu ne pourras plus être Rudolf et de toute façon tu ne pourras donc pas finir ton film. Il n’y a pas besoin ici que tu perdes, juste qu’on te reconnaisse. Donc tu es coincée Quentin. Tu ne perdras peut-être pas, tu me vaincra, mais tu perdras le cinéma. Une fois encore. » Laissant une pause, se grattant les cheveux, Gwendolyn hésite, avant de continuer, d’une voix moins assurée, plus passante, comme si elle réfléchissait à chaque mot avant de les poser, cherchant à bien choisir sa tactique d’approche pour que les négociations mènent quelque part.« … Mais je continue a penser que tu es moins dangereux quand tu veux jouer les cinéastes que quand tu décides d’aller affronter des araignées ou tout autre chose qui traîne dans la nuit. Donc… Je peux peut-être t’aider… Si tu es prêt aux compromis. »

Évidemment, Gwenpool n’allait pas offrir son pouvoir de modification de la réalité sans y imposer quelques limites. D’ailleurs elle ne disait pas encore de quelle façon elle comptait l’aider, gardant sa part de secret pour le moment. « Je te laisse carte blanche sur ton film, finis le Yes Man. Mais il doit s’inspirer de la réalité, pas de faits inventés comme quoi Xavier serait le grand méchant de l’histoire. Tu veux faire de magnéto un héros ? Alors parle de Genosha, les gens doivent savoir ce qui s’est passé, ça a fait grand bruit à l’époque, et ça sera vu comme un film qui ose parler de ce dont l’humanité n’est pas fier. Tu veux mettre en avant un méchant ? Tu as de quoi ravir Magnéto tout en évitant le mensonge Pour de ce qui est de clasher Xavier… Je peux modifier un peu les termes de ton contrat avec Osborne, Disons... » Elle n’entre pas dans les détails, passe une main dans sa nuque, avant de revenir planter ses yeux dans ceux de Quentin, haussant des épaules. « Pour ce qui est de tes salariés eh beh… Il faudra faire avec. Ils ont besoin de pause, de penser, d’avoir un avis. C’est humain. Oui ce ne sont que des extras, et je sais qu’on s’en fout d’eux, mais tu dois travailler en tant que réalisateur et scénariste, alors tu surmonteras cette épreuve et tu trouveras une solution. Et puis si tu changes ton film pour quelque chose de plus politique, peut-être que tu auras moins de monde pour se plaindre du scénario... » Gwen y met du sien, pour une fois, elle sait qu’elle ne lui donne pas tout ce qu’il voudrait, mais elle lui offre plus de liberté d’actions sur certains point, et moins sur d’autres.

Issue #6 : Once Upon a Time
 

Gwenpool se sent… Fière. Elle le cache bien sûr, mais intérieurement elle hurle un oui victorieux, alors qu’au téléphone, Quentin semble décidé à accepter sa proposition. Elle a réussi. Elle a réussi à arrêter une action de super-vilain sans… Sans violence. Ouah, il faudra qu’elle en parle une fois de retour à l’institut, peut-être, recevra-t-elle quelques félicitations pour ses efforts ?

À moi de tenir ma part du contrat alors, hein. Fermant les yeux, je me concentre sur la scène que j’ai vue l’instant d’avant, en arrière-plan, Osborne et Quentin négociant les termes du contrat. Et je revois ses paroles, ses mots, dans ma tête. Ils sonnent comme parlerait Osborne, mais en plus rose. J’altère ce qui a été pour que ce soit ce que je veux. « Vous avez Carte Blanche Beck, tout ce que je demande c’est que ce soit un film qui encense Magneto. » POINT, je ne me fatigue pas trop, je coupe juste sa phrase et j’enlève la fin, celle qui demande à ce qu’il fasse de Xavier le grand méchant de l’histoire. Si y a un truc que j’ai appris avec le changement de réalité, c’est que plus c’est gros, plus on s’en rend compte…

Alors qu’il range son téléphone, Gwenpool rouvre ses yeux, se levant de sa chaise, applaudissant un peu Quentin, alors qu’il affirme qu’il n’est pas un Yes Man, et qu’il contre bien le montrer… Enfin, là je crois qu’il s’emporte un peu, parce que je n'avais pas vraiment prévu de faire une nuit blanche, mais très franchement, il a un coté un peu attendrissant quand il est tout passionné, je me vois mal lui dire que j’ai besoin de sommeil. Oh, après tout les besoins physiologiques c’est surfait dans les comics. En revanche, je m’attendais moins à être secoué dans tous les sens par un artiste passionné. « Oui, oui, j’ai compris, un artiste, c’est bien reçu ! » Repondis-je d’une voix tremblante à cause des secousses, avant qu’il ne me lâche, se reprenant quelque peu, marchant ici et là. « Vas-y je t’excuses, le reconnaître est un pas vers le changement, il paraît. » Dis-je alors que je le suis, avançant vers le fond de la caravane avec lui, alors qu’il baisse le store, l’utilisant comme un tableau improvisé. Zut, il faudra le faire changer après cette nuit…

« Oh oui ! Des sushis ! Avec toute cette trame narrative à suivre, j’en ai oublié de manger. Tu me prends des trucs au saumon ? Ce que tu veux tant que c’est du saumon. Beaucoup de saumon. »

Je m’assure que la commande est bien prise en charge, avant de continuer plus sobrement à m’interroger sur la solution pour mettre les X-men et Magneto du même coté du tableau. Encore une fois, je pense que Genosha est tout à fait indiqué pour ça.

«T’as pas si tort en pensant aux Sentinelles, hein. Bah… Il faut reprendre l’histoire de Genosha à sa source, s’tu veux. »

Sortant de nulle part un thermos de café et deux tasses, Gwen les posa sur la table, les servant tous les deux, avant de prendre sa tasse, y rajoutant une dizaine de sucres avant d’oser y plonger les lèvres. Une main dans la poche de son jean, elle commença l’un des plus grand massacre mutant de l’histoire avec beaucoup de calme. Elle avait repris sa chaise, mais cette fois, elle s’y tenait à l’endroit, les jambes croisées tandis que sa tasse y reposait tranquillement.

« A la base, ce n'était pas une île tip top avec les mutants, tout au contraire, sous ses airs idylliques, ils utilisaient les mutants comme des objets, pour améliorer leurs productions et leur rendement. Ça rappelle un peu ton idée avec Xavier, nan ? Et ça rappelle aussi salement une sale partie de l’histoire humaine qu’on veut oublier, camp de concentration compris. »

Gwenpool grimace, mais hausse des épaules. Tout cela n’est qu’un passé fictionnelle pour elle, certes, en revanche la montée du nazisme semble être commun à tous les univers, ce qui semble à ses yeux assez logique : s’il a eu lieu dans le monde réel, il est évident qu’il reste une source intarissable d’inspiration pour les écrivains… En mal ou en bien.

« Ils ont été découverts quand ils ont voulu s’en prendre aux x-men. Lo… Heu Wolverine et Rogue. Ça n'a pas marché hein, les x-men se sont aidé, mais ça pourrait être un bon point. Tu vas comprendre ensuite pourquoi. »

Se levant de nouveau, un stylo rose pour tableau dans ses mains, Gwenpool vient rajouter ses petites flèches et son avis à le début de construction de scénario de Quentin, ajoutant un petit dessin de Wolverine et de Rogue sous l’inscription «X-men». Le petit Wolverine sort soudainement ses griffes pour prendre la pose, tandis que la rogue fait un clin d’œil aux deux spectateurs.

« Bref, au bout d’un moment, la merde qu’est Genosha est dévoilée au monde, alors ils décident de faire un gouvernement moins « anti-mutant », mais Magneto était pas trop trop d’accord, en mode ça va finir en exploitation deux, eeeeeeet… L’histoire nous a prouvé plus d’une fois qu’il a pas vraiment tort, l’apartheid, coucou. »

Venant dessiner un petit magneto tout pas content, elle le regarde alors qu’il commence à s’animer, alors qu’elle dessine en face de lui une petite foule avec laquelle il commence à parler. Au-dessus d’eux, Gwenpool rajoute le drapeau des USA. Après quelques instants, la foule serre la main du mutant, qui du coup s’en va se mettre au-dessus du mot « Genosha »

« Du coup les Nations unies ont eux l’idée de lui donner l’île, en se disant que ça l’occuperait assez, avec toute la merde qu’il y a sur l’île, et que du coup il foutrait un peu la paix au reste du monde. Manque de bol, Erik s’est révélé être un très bon dirigeant, et Genosha a prospéré sous son règne… Enfin… Jusqu’à l’attaque. »

Elle n’a pas besoin de le dessiner pour que d’un coin du tableau, commence à apparaître des sentinelles et des sentinelles, toujours dessinés de son feutre rose, détruisant tout, malgré les X-Men qui viennent pour les combattre. Malgré Magneto qui se lève contre eux, mais qui disparaît alors que le raz-de-marée des sentinelles emporte et détruisent le mot « Genosha » du tableau, ne laissant que des miettes au dessus d'une ile fracturée et fumante.

« Tu n'as pas tort quand tu penses aux sentinelles, parce que c’est ce qui s’est passé. Une attaque de sentinelle sans précédent qui tua 16 millions de mutants. C’est… Chaud hein ? C’était de la faute de Cassandra Nova, mais tu crois que les Nations unies ou d’autres pays allaient bouger leurs petites fesses pour venir aider ? Que dalle. » Le petit groupe d’humain sans visage avec au-dessus d’eux le drapeau de l’Amérique semble mettre un filet autour de l’île, comme pour la mettre sous quarantaine, alors qu’ils refoulent ceux qui essaient d’y entrer, ou d’en sortir. « Ils ont même empêché les gens de partir ou venir sur l’île. Saloperie… Enfin, j’veux dire, c’était si proche d’être une nation mutante indépendante et cool, et tout a été détruit. Magneto a même été introuvable pendant un temps, et quand il est revenu, lui et Xavier ont essayé de reconstruire le pays, donc tu l’as ton moment pour réunir Les X-men et Magneto dans le cœur des spectateurs… Même si leurs efforts furent vains. » Rajoutant le professeur Xavier à l’ensemble, les deux mutants se tiennent chacun d’un côté du mot Genosha, remettant doucement et difficilement les bouts dans le bon sens, essayant, sans y arriver, à réécrire le mot. Gwenpool tape des mains, et soudainement, tout s’arrête, laissant le tableau de nouveau inanimé.

« Voilà comment Genosha est devenu la ruine que tu connais. Un tombeau de 16 millions d’âmes, ce qui fut bien utile pour Sélène, mais ça, on en parlera quand tu feras le volume deux ‘’Genosha : Walking Dead.’’ »

Chaque chose en son temps, une histoire après l’autre…