Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
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"J'ai sonné au 177B, mais..." [Dr. Strange] Jeu 23 Mar - 0:57
- ... la vieille dame à rien compris à ce que je voulais dire. Alors elle m'a dit que le gars bizarre avec ses tempes blanches et ses tenues de hippie, c'était au 177A, ce qui a fait beaucoup plus de sens lorsque j'ai finalement vu le gros bâtiment - enfin il est pas gros, il est juste bien en pierre - et pis me voilà. Bonjour, je suis Star-Lord, mais vous pouvez m'appeler Peter, ou Quill. C'est mon nom de famille. Quill, je veux dire. Oh, il est sympa votre bégonia.
Ainsi se présente le fondateur des Gardiens de la Galaxie lorsque la porte du Sanctum Sanctorum, le Saint des Saints, demeure sacrée du Sorcier Suprême, réceptacle de la magie protectrice de la Terre, bibliothèque mystique exemplaire et portail arcanique comme nul autre pareil s'ouvre enfin. Soyons honnêtes, ce n'est pas la pire auto-introduction qu'il a jamais fait. Pas la meilleure, heureusement d'ailleurs, mais il lui est arrivé de drôles de mésaventures sur Zenn-La lorsqu'il a mentionné le nom de Norrin Radd.
Une histoire pour un autre jour !
Car ce qui l'amène aujourd'hui relève du mystérieux, de l'inconnu, du Soi au fond de soi, que seul un troisième œil ou un œil caché ou on ne sait quel autre bidule enchanté doté de pouvoirs magiques saurait révéler. Des visions l'ont assailli ces derniers mois, le poussant à revenir sur Terre, pour il ne sait quelle raison. Un vieil homme, assis sur un trône flottant au milieu du vide cosmique, l'observait en silence, sans piper mot. Pas un cauchemar au sens propre du terme, mais le terreau de la répétition a fait pousser une jeune plante verte de méfiance.
Peter en serait probablement resté là si, il y a quelques jours, les choses n'avaient pas évolué. Lors d'une aventure rocambolesque avec Tony Stark (imaginez, une Pierre d'Infinité en plein New-York !), l'étrange vieillard est réapparu... et a changé sa perception de la réalité. De manière subtile, mais suffisante pour rendre la vie impossible au légendaire pilote.
Et quand on ne va pas bien, quand on a le moral dans les chaussettes, quand son corps change, Mme. Quill a eu la sagesse de lui apprendre à aller voir le docteur.
Ce qu'il ne manque pas de faire, ici, après s'être trompé une première fois de 177 Bleecker Street.
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Re: "J'ai sonné au 177B, mais..." [Dr. Strange] Mer 5 Avr - 23:01
Strange resta immobile un bref moment, dévisageant son interlocuteur sans rien dire. Lorsque les alarmes de divination du Sanctum avait prévenu qu’il y avait quelqu’un à la porte, le magicien s’y était précipité. Il avait ouvert la porte d’entrée juste avant que Quill ne sonne (Vishanti merci), mais c’était à peu près tout ce qu’il avait pu faire : une vague de mots étaient sortie dans la seconde et le bon docteur n’avait pas eut le temps d’en placer une. Il sourit, puis fit un pas de côté pour le laisser entrer.
- Enchanté, Star-lord. Droit devant vous, en haut de l’escalier. Essayez de ne pas réveiller le dragon en passant.
Le hall d’entrée baignait dans la lumière de l’après-midi, et semblait plus ou moins rangé, pour une fois. La maison, une fois n’était pas coutume, aurait presque pu passer pour normale si les portes du salon n’avaient pas été grandes ouvertes. La pièce derrière était plongée dans une brume épaisse, qui venait rouler jusqu’au pied de l’escalier principal avant de disparaître. Périodiquement, elle était parcourue par un souffle et un grondement sourd. S’il y avait de la lumière dans le salon, elle était noyée dans le brouillard. Strange ferma délicatement la porte d’entrée puis suivit Quill, l’air vaguement pensif. Alors qu’il se demandait si tous les Peter étaient vraiment pareil, ou si cela ne concernait que ceux de New York, la brume trembla et quelque chose s’agita dans la pièce aux portes ouvertes. Pendant un bref instant, la silhouette massive d’une immense créature écailleuse se dessina dans l’étrange salle, et des crocs noir de la taille d’un avant-bras émergèrent avant de disparaître à nouveau dans le nuage laiteux. Un bruit sourd, comme un ronflement, fit trembler quelques lampes.
A l’instant où le Gardien de la Galaxie eut les deux pieds sur l’escalier, le monde changea autour de lui. Son cœur se souleva très brièvement, comme dans une sensation de chute libre, puis il fut deux étages plus haut, au milieu du grenier.
- Désolé pour la téléportation intempestive. Chem a le sommeil fragile et il est facilement grognon au réveil. A fortiori en ce moment, d’ailleurs. Grosse indigestion de hot-dogs.
Les deux hommes étaient passé du hall au bureau du sorcier en un claquement de doigts. La lumière du soleil passait par la massive fenêtre ronde du dernier étage, allant se perdre sur le parquet ciré et les petits bibelots de métal qui tapissait les étagères du bureau. L’endroit semblait un peu plus animé que le rez-de-chaussé : ici et là, des livres virevoltaient doucement d’étagères en étagères, une table d’échec entrait à nouveau en guerre autour des délimitations des frontières du plateau et une statue de pierre, du style de celles de l’empire Pala, tirait sur une pipe de bois puis recrachait doucement des bulles vers le plafond. Strange leva la main et deux fauteuils se rapprochèrent du centre de la pièce.
- Puis-je vous offrir quelque chose ? Du thé, du café ?
Il s’approcha d’un guéridon, sur lequel un service à thé complet s’était mis en activité, sous l’œil critique d’un petit sucrier de porcelaine. Au bout d’un moment, le magicien revint avec une tasse de thé à la main. La commande de Quill, elle, suivait de près et se posa sur la petite table basse, qui s’était discrètement approchée. Le docteur pris place sur le fauteuil en face de celui du Gardien, puis porta la tasse à ses lèvres.
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Re: "J'ai sonné au 177B, mais..." [Dr. Strange] Jeu 6 Avr - 12:37
C'est jamais bon signe quand ça sent le soufre, règle n°8237 du guide du bon petit voyageur des étoiles. Inventé pour l'occasion, certes, mais ce serait sûrement un best-seller s'il était écrit par le légendaire chef des Gardiens de la Galaxie Star-Lord, à n'en pas douter. L'origine de cette odeur ne reste pas mystérieuse bien longtemps, alors qu'il continue de blablater joyeusement.
Gérer son stress, c'est tout un art, vous savez ?
- Vous voulez que je vous appelle comment ? Docteur Strange ? Doc ? Stephen ? Steph ? SS ? Oulah non, tendu ce dernier. Attendez, vous avez un dragon ?!
L'œil émerveillé par ce qu'il voit, Peter se dit que c'est quand même trop ouf comme manière d'introduire des gens chez soi. "Ne réveillez pas le Dragon qui dort", ça claque. Après, ce genre d'avertissement de bienvenue, ça ne marche pas avec tout. Si Quill met "attention, raton-laveur galeux dangereux" ou "gare à l'arbre qui cause", le respect naturel qu'on lui montre ne serait plus qu'un lointain souvenir. Et pourtant, il est sûr que Rocket et Groot sont au moins aussi dangereux que n'importe quel gros lézard écailleux cracheur de feu.
- Navré, navré, je cause trop. En même temps, je me frotte à un tout nouvel univers, depuis que j'ai posé le pied chez vous, Doc. Et les nouveaux univers, je n'ai envie de leur faire qu'une seule chose.
Grand sourire confiant.
- Les explorer.
Et pas autre chose, bande de gros malins. Même si ça lui arrive aussi de jouer à l'aventurier séducteur. Un art dans lequel il excelle.
Une fois téléporté dans le bureau du Docteur en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Alakazam", il s'installe dans ce formidable siège à pattes (faudra demander le fournisseur, c'est trop bien). Mains sur les jambes, il lui est difficile de ne pas chercher à détailler chaque petit détail de la pièce, au demeurant très cosy.
- M'offrir quelque chose ? La capacité de voyager d'un claquement de doigts comme vous avez fait, là, ça me botterait bien.
Il pouffe un instant. Deux possibilités s'offrent à lui: soit c'est juste un sort sur un parchemin, auquel cas c'est le pied. Soit apprendre la formule, maîtriser les énergies et les libérer sans ravager le monde demande un peu de travail. Et là c'est tout de suite plus compliqué pour repartir avec.
- Mais en attendant, une limonade, ce sera amplement suffisant. Le thé et le café excitent beaucoup trop ma partie spartoi, et je voudrais éviter de devenir incompréhensible. Déjà que je ne comprends pas ce qui m'arrive...
De nombreux changements s'opèrent dans son corps, tout ça tout ça. Si ça se trouve, il vit juste sa puberté alien !
- Bon, ok Doc. J'ai des visions. D'un vieux bonhomme assis sur un trône de pierre flottant dans l'espace. Et il me dit que les bases de ma vie sont fausses, et qu'il m'a choisi pour être un Maître du Soleil. Et depuis que j'ai été frappé par l'énergie de la pierre d'infinité de l'espace - oui, cherchez pas, on l'a trouvée à New-York - je perçois le monde différemment. C'est dur à décrire, mais je ressens les subtiles mouvances de la "balance cosmique", si l'équilibre global de ce qui existe va bien ou mal. Je vous spoile, ou pas ?
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Re: "J'ai sonné au 177B, mais..." [Dr. Strange] Sam 29 Avr - 16:50
- Vous voulez que je vous appelle comment ? Docteur Strange ? - Oui. - Doc ? - Oui. - Stephen ? - Peut-être pas dans l’immédiat. - Steph ? - Non. - Non, SS ? Oulah non, tendu ce dernier. - Définitivement pas. - Attendez, vous avez un dragon ?! - Non, je n’ai pas de dragon. Celui-ci vient de Central Park et devrait y retourner d’ici quelques heures, je pense.
Strange souffla doucement sur sa tasse de thé, un léger sourire sur les lèvres. A force de traiter avec les forces mystiques de ce monde et les complexités inhérentes de leurs langues, on oubliait facilement le biais de parler tranquillement avec un autre être humain. Alien. Semi-alien. Il était confus sur la généalogie de son interlocuteur, mais le sentiment restait le même: même si la conversation avançait à bride abattue, elle était rafraîchissante à sa façon.
- Bon, ok Doc. J'ai des visions. D'un vieux bonhomme assis sur un trône de pierre flottant dans l'espace. Et il me dit que les bases de ma vie sont fausses, et qu'il m'a choisi pour être un Maître du Soleil. Et depuis que j'ai été frappé par l'énergie de la pierre d'infinité de l'espace - oui, cherchez pas, on l'a trouvée à New-York - je perçois le monde différemment. C'est dur à décrire, mais je ressens les subtiles mouvances de la "balance cosmique", si l'équilibre global de ce qui existe va bien ou mal. Je vous spoile, ou pas ? - Hmm.
Un peu plus loin, la capsule d’une bouteille de limonade en verre sauta avec un petit pschiiit discret. Elle flotta rapidement jusqu’à Quill, suivie de près par un verre dans lequel claquait un unique glaçon, et une ombrelle en papier jaune miniature.
- Vous permettez ?
Le magicien portait des affaires d’intérieur confortables. Sa cape rouge était aller se fourrer dans un des placards à baguette et il avait troqué sa tunique bleue contre une chemise et un pantalon simples et confortables. Pourtant, lorsqu’il se pencha en avant, l’oeil d’Agamotto accrocha la lumière de l’après-midi, pendu à son cou. Ouvert, il observait Quill de son regard de fumée blanche sous une paupière entrouverte. Sa question était, du reste, purement rhétorique.
- C’est un homme que vous connaissez ? Que vous avez l’impression de connaître ? Y a-t-il quelque chose qui cause ces visions - est-ce uniquement en rêve qu’elles vous arrivent, ou même en plein jour ? Sont-elles arrivées avant ou après le contact avec la pierre d’infinité ?
Il y avait quelque chose dans sa voix, une vibration discrète qui indiquait que le magicien tissait quelques sortilèges autour du Gardien. Rien de nocif, simplement des formules de recherche et de compréhension. Peut-être les percevrait-il, si ses sens étaient en expansion ?
- Vous avez parlé de votre côté spartoi. J’ai peur de ne pas savoir à quoi cela fait référence.
Il n’avait pas non plus entendu parlé de Maître du Soleil. Du moins, c’était une dénomination qu’il avait entendue, mais elle tenait plus du titre que certains pratiquants se donnaient pompeusement, sans nécessairement renvoyer à une réalité spécifique ou unique. L’information était peut-être quelque part, cela dit, dans sa bibliothèque. Peut-être que quelqu’un au Bar sans Portes sauraient à quoi cela faisait référence ? Les envoûtements divinatoires se mirent en place. Dans son caisson de métal orné, l’Orbe d’Agamotto frémit en réponse, sensible à toute magie de connaissance. L'œil qu’il portait en médaillon cligna une fois de sa paupière de cuivre. Strange cherchait quoique ce soit que ses pouvoirs puissent capter - des énergies aliens, un pouvoir latent, l’influence d’une quelconque entité cosmique, quoi que ce soit qui puisse les aiguiller.
- Le vieil homme de vos visions ne m’évoque rien, dans l’immédiat. Depuis combien de temps vous contacte-t-il ? Vos perceptions modifiées le sont-elles uniquement à grande échelle, ou y a-t-il d’autres choses que vous percevez maintenant que vous ne perceviez pas avant ? Y a-t-il une progression dans vos perceptions ? Prenez votre temps pour répondre, je sais que c’est beaucoup de questions d’un coup.
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Re: "J'ai sonné au 177B, mais..." [Dr. Strange] Lun 22 Mai - 17:17
- Il y a un dragon à Central Park. Trop bien.
Quill souffle ces quelques mots avec l'étonnement et le plaisir d'un enfant coincé dans un corps d'adulte. Bien que beaucoup plus fan de science-fiction que d'heroic fantasy, la perspective d'une gentille (quoique ronchonne s'il en croit les propos du bon docteur) créature mythique au milieu de toute cette normalité, ça a de quoi faire rêver. Presque autant que le service automaticomagique de limonade, d'ailleurs. Le tintement du glaçon attire son attention, toute son attention, et c'est avec des étoiles plein les yeux qu'il s'empare de la boisson.
- Oh, merci.
Est-ce que tout est vivant dans cette maison ? Doit-il faire attention à ne pas chatouiller l'interrupteur, à écraser le paillasson ou à embrasser la bouteille de limonade ? Soudainement plus suspicieux, il accepte tout de même le rafraîchissement avec grand plaisir.
Après tout, le petit stress d'entrer dans un monde qui lui est ABSOLUMENT étranger lui a asséché la gorge. Pour causer, et il faudra s'y coller sans aucun doute, vaut mieux bien se préparer.
OH. CA ALORS. Un accessoire lumineux au cou de Strange ! Tel celui d'un chat(pardeur), le regard de Peter est attiré par l'étrange pendentif magique.
- Je permets, je permets. Juste... c'est quoi, ça ?
D'un mouvement de tête (parce que montrer du doigt c'est malpoli), il désigne l'œil d'Aggamotto, peut-être l'artéfact le plus extraordinaire de toute cette maison de fous.
- Les dernières lunettes à la mode pour sorciers excentriques ? Coquet, mais vraiment pas pratique si je peux me permettre.
Que l'illustre sorcier ne prenne pas ombrage de cette remarque, elle a manifestement été pensée comme un trait d'humour, une petite boutade formée pour entretenir la bonne ambiance qui s'est installée dans le Saint des Saints. Par les stries cérébrales de Knowhere, il ne faudrait pas que ça se perde, ça !
Surtout que le coeur plus sérieux de la conversation s'amorce déjà, en une série de question-réponses que l'explorateur interstellaire garnit peut-être un peu trop de détails futiles.
- Le vieil homme... m'a l'air familier, oui. Comme si je l'avais connu, mais avant tout ça. Avant... moi. C'est bizarre dit comme ça, je sais. Pourtant, je ne vois pas d'autre moyen de l'expliquer. Oh et je le vois un peu n'importe quand, depuis des mois, avant de retrouver cette fichue gemme avec Stark. Dans ma cabine, sur le Bowie - c'est mon vaisseau - ou dans la rue, de jour comme de nuit et même aux toilettes. La flippe quand ça arrive, ça.
Mais en même temps, c'est ce qui lui a permis d'arriver jusqu'ici. Donc l'un dans l'autre, on peut considérer ces visions comme une bonne chose. Pour Quill, du moins. Pas sûr que Stark, Rocket, les Ultimates et ce gus avec la Pierre de l'espace soient du même avis.
- Oh, les Spartoi sont une race extra-terrestre venue de Spartax. Ouais, j'entends bien, ça fait film de SF de série Z. Et pas du tout. Ils ont même dominé un empire galactique, c'est pour vous dire. Ils sont globalement plus résistants que vous autres humains. Je dis vous autres, mais je le suis à moitié, alors bon.
Moitié alien, moitié humain, fils des deux mondes. Il porte avec lui des héritages complexes, profonds, encore embués de mystère, qui n'auraient pas fait bon ménage avec un autre profil que le sien. Des années durant, il s'est concentré à découvrir les quatre coins du cosmos. Aujourd'hui, c'est au tour de Terra. Car, comme le veut l'adage: "Comment savoir où on va si on ne sait pas d'où on vient ?".
Dans le cas présent, Peter se contente de parler des origines de son affliction.
- Hrm... comme je disais, des mois. Ca a commencé... comme ça, un peu. Un instinct qui me disait de venir sur Terra. Puis des visions. Courtes et espacées, au début. Presque des flashs. Puis de plus en plus complexes. Jusqu'à cette histoire de la gemme de l'espace. Depuis... oui, ma "perception" comme vous dites a progressé. Je sens et ressens les remous de l'univers. Ou, en tous cas, c'est ce que je pense capter. Pardon si c'est grandiloquent, mais c'est ce que je ressens lorsque je me concentre dessus. Une nova qui explose dans le secteur Gamma. Une vague d'astéroïde en route pour traverser le système solaire. Une noirceur qui menace de tous nous recouvrir. Pas la joie, n'est-ce pas.
Son ton est devenu beaucoup plus sombre que prévu, comme pour accompagner la litanie de mauvaises nouvelles. Le point de vue humain n'est pas propice pour embrasser dans son entièreté l'univers et ses rudesses. D'une manière ou d'une autre, Quill a assez ouvert son esprit pour entrevoir la vérité... sans devenir complètement fou au passage.
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Re: "J'ai sonné au 177B, mais..." [Dr. Strange] Sam 17 Juin - 11:17
- Hmm, je vois. Et est-ce une figure culturellement importante pour les Spartoi ? Historiquement, peut-être ? Sans vouloir enfoncer des portes douloureusement ouvertes, votre famille venue des étoiles en sait-elle plus ?
C’était une chose compliquée, de parler des origines des différents supers qu’il croisait. Beaucoup avaient perdu des proches. Quelqu’un étaient des hybrides qui n’avaient aucun désir de renouer avec une partie de leur génétique. D’autres avaient perdu tout contact. C’était une question pragmatique, mais une piste que la logique considérait non-conclusive presque immédiatement.
Strange, sans un mot, lança un sortilège de détection. C’était un envoûtement mineur, qui chercherait si Quill avait la moindre affinité avec la sorcellerie – qui, dans sa définition la plus générique, consistait à être capable de percevoir et de manipuler les énergies naturelles ou surnaturelles qui parcouraient le monde. Il poussa le spectre de l’envoûtement au plus large, espérant capter la moindre connexion, la moindre capacité. Même s’il ne la comprenait pas, ce serait un début. Dans le même temps, le docteur se dirigea vers un haut placard, qui s’ouvrit à son approche.
- Hmm. Avez-vous approché la pierre de nouveau, depuis ? Tenté de la manipuler, d’une façon ou d’une autre ?
L’air sûr de lui malgré une main légèrement tremblante, le magicien se mit à fouiller au milieu de boîtes et de sachets de tailles et de matériaux diverses. Il récupéra un minuscule coquillage, une pincée d’herbes séchées, deux cristaux de la taille d’un smarties et les plaça dans un mortier. Il s’évertua à les écraser énergiquement en revenant vers Peter. Dans la lumière de la fenêtre, son regard accrocha quelque chose. Ah. Là.
- Il y a effectivement quelque chose en vous. Une affinité latente, un don qui n'est pas... dû à la pierre d'infinité, mais qui semble avoir été réveillé par elle, si je comprends bien. C'est une… connexion, faute de meilleur terme, que je n’ai jamais vraiment vu jusque là.
Strange observait fixement le Gardien, mais son regard semblait ailleurs – il le regardait, mais il semblait voir autre chose. Ses envoûtements étaient revenus positifs, mais c’était presque pire. Il y avait quelque chose chez Quill qui expliquait ses visions, mais Strange n’avait pas la moindre idée de ce dont il pouvait bien s’agir. Sans plus de préambule, le sorcier souffla sur le contenu du mortier.
Une poussière rose s’en arracha dans un tourbillon, bien plus que ce qu’aurait pu produire le récipient, même s’il avait été rempli de poudre à ras-borts et que Strange avait braqué un sèche-cheveux dessus. Elle enveloppa les deux hommes et la pièce, puis se mit soudainement à tourner autour d’eux, comme une tornade de sable. Des couleurs vinrent d’abord, coulant sur la matière mouvante, formant un Maelström impossible à clarifier, puis la poussière ralentie. Quand elle s’immobilisa, les murs, le plafond et une bonne partie du sol s’étaient volatilisés : à leur place, un ciel rempli d’étoiles s’étendait à perte de vue. Des nuages stellaires oranges, violets, jaunes et verts dessinaient des arabesques complexes, et des étoiles brûlaient de leur feu tout autour d’eux. Strange et Quill se tenait toujours sur un bout de parquet, flottant dans le vide. Leurs sièges et leurs boissons étaient toujours là. L’image était parfaitement immobile, photographie à 360° degré des visions de Peter. Juste derrière Strange, figée au milieu d’une phrase, un vieil homme drapé de gris fixait Quill d’un air grave. Le magicien tourna sur lui-même et s’approcha, sans pour autant quitter le plancher grignoté de vide.
- … Hmm.
Le vieil homme ne lui évoquait rien du tout. Même Merlin avait moins l’air d’un vieil homme générique, et c’était dire quelque chose.
- Vous dîtes pouvoir vous concentrer sur vos nouvelles perceptions. Avez-vous tenter de vous concentrer sur.. autre chose ? D’influencer ce que vous percevez, même de manière minime ?
Le docteur semblait plutôt tranquille. C’était, après tout, son métier que d’affronter des situations étranges, des visions venues de nulle part et des pouvoirs naissants sans raison. Pour autant, lorsque Quill mentionna la noirceur qui les menaçait tous, il se retourna et lui lança un regard difficile à déchiffrer. Peut-être était-ce de la surprise. Peut-être était-ce de la peur. Peut-être était-ce autre chose entièrement.
- Quel type de noirceur ?
Son esprit était à Chthon – au Démogorgue, à Apokryphos. Il voulait s’assurer qu’ils parlaient bien de la même chose. Si c’était le cas, c’était une piste à explorer pour comprendre les dons qui s’éveillaient dans le demi-terrien. Sinon… sinon, c’était un problème dont Strange se serait très volontairement passé.