Je viens de me taper plus de trois cents cinquante kilomètres, dans une bagnole à deux doigts de rendre l'âme, qui crache et vocifère plus fort qu'un dragon, tout ça pour aller à la rencontre d'un type totalement bizarre que je ne connais même pas. On passera sous silence que j'ai eu mon permis y a deux semaines par un miracle du Saint-Symbiote, et qu'il a failli sauter trois fois rien qu'aujourd'hui.
Ouais.
Super.
Bravo Andi, là t'as déchiré toutes les limites de l'absurde.
C'est vraiment n'importe quoi.
N'empêche... ce type m'intrigue. Enfin... je crois que c'est Mania qui réagit à ses messages surtout.
La première fois qu'elle a entendu l'autre voix bizarre, sur son message téléphonique, quelque chose s'est éveillé en lui. C'est assez difficile à expliquer... comme si... comme si il reconnaissait la voix gutturale et menaçante qui s'érigeait en punition suprême à l'autre bout du fil. Le pire, c'est que l'effet a été exactement le même quand c'est Johnny qui s'est mis à parler.
Evidemment, j'ai immédiatement pensé que Johnny était comme moi. Qu'il est aussi un hôte et que la voix qu'on a perçu n'est autre que celle d'un Klyntar. Comme Venom, comme Toxin, ou l'autre empaffé de Carnage. Mais... je sais pas... Quelque chose diffère.
Tous les Klyntars dont j'ai déjà entendu la voix sont nettement plus agressifs ou, comme Venom, ils gueulent tout le temps. Là c'était différent...
Poussée par une impulsion que je porte au crédit de mon compagnon extra-terrestre, j'ai appelé Flash. Je vais sans doute étonner tout le monde : il n'a pas décroché.
SURPRENANT NON ?!
J'extirpe un soupir.
Je n'arrive même pas à me souvenir de la dernière fois où j'ai parlé au prof... Je ne sais pas ce qu'il fiche ni où il se trouve, mais son absence commence vraiment à me peser. C'est le seul à qui je peux parler franchement, sans risquer de me faire enfermer comme une bête furieuse (coucou m'sieur Stark) ou me faire traiter de barge (coucou Star-Lord).
Bref...
Quoi qu'il en soit, on y est. Ithaca, petite bourgade sans prétention à quelques centaines de kilomètres de la frontière canadienne. Plutôt mignon, horriblement tranquille. On doit vraiment s'ennuyer comme un rat mort dans ce patelin...
Distraitement, je tire mon téléphone de ma poche et envoie les coordonnées au fameux Johnny. Je ne suis plus à une connerie prête, on verra bien ce que ça donnera.
Au cas où les choses partiraient en vrille, pour changer, j'ai pris soin de choisir un lieu isolé. Rase campagne, en bordure d'une forêt qui m'a l'air plutôt vaste. Çà fera l'affaire.
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Bon, bah y a plus qu'à attendre maintenant...Il ne s'imaginait tout de même pas que j'allais débarquer en civil, lui montrer mon vrai visage en mode "hey coucou". Clairement pas. Et je ne suis pas la seule à l'attendre... Mania est littéralement surexcitée.
Nota bene à l'intention de nos chers lecteursBien évidemment, mon Flash de prof est toujours resté des plus avares en ce qui concerne les héros, entités ou que sais-je encore, dont je pourrais être amenée à croiser la route. Autant vous dire que le nom de Ghost Rider me parle autant que si on me demandait d'écrire un mémoire de quatre cents pages sur le Weta géant de Nouvelle-Zélande (celui qui mange des carottes là, m'en demandez surtout pas plus).
Dommage, car j'aurais bien aimé entendre l'
histoire des aventures qu'ils ont partagées ensemble et qui a notamment permis que je me récupère, à terme, la Hell Mark qui me pose tant de problèmes. Peut-être un jour, qui sait.