Lutte pour la survie

Utopia.
Dans la baie de San Francisco. Au cœur de ces vagues douces et chaudes.
Utopia, donc.

Une île ; artificielle.

Formée essentiellement par les ruines de l’Astéroïde-M – le premier Astéroïde-M.
Il y en a eu beaucoup.
Un autre demeure dans les cieux, actuellement. Au-delà de l’atmosphère.
Loin, bien loin de la vie à San Francisco… et des dangers du jour.

Des dangers posés par Cassandra Nova et ses Sentinelles.
Encore.
Toujours.

La jumelle maléfique, la Mummudrai selon les Shi’ars, demeure une menace – et entend aller plus loin. Aller plus fort.
Taper.
Taper vite.
Taper pour que ses ennemis, les Mutants, ne s’en remettent pas.

Ils le savent, cependant. Ils l’ont appris. Ils l’ont compris.
Ils se préparent.

Ceux qui épousent les valeurs de Charles Xavier, et entend les défendre ; à jamais.
Quels que soient les sacrifices.

Comme Kitty Pryde et Peter Raspoutine ; Colossus, pour les adversaires.
Déjà sur le pont.
Déjà préparés – déjà le X sur la ceinture, comme toujours. Ils en sont fiers.

Même si, aujourd’hui, ils découvrent à leurs côtés un autre qui porte le même symbole… ce qui les surprend.
Ce qui les trouble.
Ce qui les gêne.

Ils ne lui disent rien, cependant. Pour l’instant.
Ils font bien.

Car Magneto, qui plane au-dessus d’Utopia et prépare des défenses, n’a pas le cœur à parler.
Il fait un effort, ici.

Il fait l’effort de venir – il fait l’effort d’aider.
Il fait l’effort de rejoindre Utopia, là où il a séjourné un temps ; là où il a des attaches, finalement, grâce aux ruines de l’Astéroïde-M.
Là où, surtout, il a été X-Man ; un temps.

Magnus fait le choix de reprendre ici un costume d’alors, avec le symbole d’alors.
Par courtoisie.
Par… politesse, et estime aussi.

Cassandra Nova a anéanti sa Genosha – son pays. Son royaume. Son empire.
Son foyer.
Son rêve.

Il la hait, pour cela. Il la hait de toutes ses forces.
Mais…
Mais le maître du magnétisme sait que cette haine est pâle devant la douleur et le ressentiment de Charles ; son vieil ami. Rongé par l’existence de cette adversaire, de cette ombre si terrible et intime.

Magneto fait l’effort de s’associer, alors. Par respect.
Il fait un pas vers son vieil ami.

Il espère avoir un retour.
Et pouvoir enfin se débarrasser de l’objet de sa haine…

(HJ/ Magneto est à Utopia, sombre et silencieux. Il prépare les défenses, en faisant un effort envers Charles ici. /HJ)

L'appel est lancé, et Nathan Summers répond à l'appel de sa famille.
Il se rue vers la terre sacrée de Greymalkin Lane - il y vole, même.
Dans une course contre le Temps, pour contenir la menace annoncée par les siens.


Et pour cela, il refuse de découvrir la situation après un téléport, mais souhaite voir par lui-même ce qu'il en est.
Pour éviter les rencontres gênantes, notamment.
Il est prêt à se battre pour les siens, en effet ; mais souhaite éviter les conflits intestins.

Il ne désire pas croiser le regard de nombre des membres de la famille de Xavier.
La pression est beaucoup trop importante, pour un jeune homme déjà né sous pression.

Ses yeux, et tous ses sens psychiques, finissent par prendre l'ampleur de l'endroit.

Là où on honore le sacrifice de sa mère de cœur, Phénix.
Là où se sont inflitrées les Cinq-en-Unes, dont il doute qu'elles aient jamais été ses alliées.
Là où vit et règne en éternel roi de la promo son père, Cyclope.
Là où se trouve l'arme la plus puissante dans la guerre menée contre les Mutants, le Cérébro.
Là où vivent et meurent nombre d'étudiants, au gré des années scolaires et des attaques de vilains.


Là, ce lieu magique. Technologique. Sacré. Vivant.

Un lieu où donnent également les tunnels des Morlocks, et Nathan le sait.
Nathan craint et espère de voir débarquer son ancien mentor, Blaquesmith, vendu au chef troglodyte Masque.

Un lieu où vit sa flamme du moment, Gwendolyn Poole, l'adorable mercenaire avec qui il découvre la vie en rose.

Si ce lieu tombe, ils tombent tous.
Même si Nathan ne tient pas à soutenir le regard de beaucoup, ici.


Il les a trahis, et les trahira encore.
Au nom même de leurs idéaux, il se salira les mains encore longtemps.
Tout dernièrement, par ses velléités de redorer le nom de son clone, Stryfe, pour mener la grogne Mutante.
Tout récemment, celui qui sera l'un de ses premiers apprentis, Roberto DaCosta, en a payé le prix fort.

Non, Nathan ne tient pas à entrer.
Il est là pour faire tenir ce bastion de la mutanité, pas pour venir se mêler aux civils - car à ses yeux ils en sont tous.

Il descend des cieux, non en sauveur, mais en protecteur.




Il se signale, mais ne cherche pas le contact.
Il est là pour faire sa part - son maximum - ni plus, ni moins.

D'autres, d'autres Mutants qui ont entendu l'appel et ne résident pas sur place, répondent présent.
Notamment Wiz-Kid, Takeshi Matsuya, soutien logistique régulier du jeune Nathan.


Avec son fauteuil technologique rouge technologiquement changé en aéroplane pour l'occasion.
Avec des renforts, comme l'indique le protocole qu'ils ont établi ensemble.
Avec tout atout Mutant New-Yorkais qui aurait eu besoin d'un transport, dans la limite raisonnable de l'habitacle.

Pour sa part, Nathan est venu seul - même s'il sait pouvoir compter sur le soutien de Wiz-Kid, et quelques autres.

A ce stade, malgré son éducation en communauté, Kid Cable n'est pas un animal sociable.
Il a ses raisons, notamment ce que d'aucuns appelleraient des erreurs de parcours.
Cela changera avec le Temps, un peu ; assez peu.

Pour l'heure il n'est pas là pour être jugé, encore moins pardonné.
Il a un job : s'assurer qu'Humains et Mutants survivent assez longtemps pour bâtir un meilleur avenir.
Ici, et maintenant, ce job a plus que jamais du sens... même si ses pensées ne cessent de le retenir.

Sans relâcher sa vigilance, il mène sa garde en louvoyant légèrement en direction du Jardin du Souvenir.
Il songe à tous les gosses ici qui ont succombé sans pouvoir voir l'avenir s'éclaircir.

Il jette inconsciemment un œil en direction de la statue mémoriale en l'honneur de Phénix, cachée à sa vue par une aile dédiée aux salles de classe ; mais il sait très bien où elle se trouve.

Il serre le poing.
Les sacrifices sont nécessaires - parfois bénéfiques - jamais souhaitables, ici.

Le doigt glisse sur la gâchette, prêt à faire feu de tout bois.
C'est ici ; c'est maintenant.
C'est aujourd'hui qu'il faut arrêter la Mummudrai - encore.

▬ Tenez vos positions. Ils peuvent arriver à tout moment. enjoint Cyclope dans son oreillette.

Il s'en retourne ensuite à ses ultimes préparatifs, tout en sachant qu'il ne pourra jamais être assez préparé. Rien ne l'empêche de concevoir des plans, et il ne s'en est d'ailleurs pas privé, mais il n'a aucune garantie qu'ils vont fonctionner. Cassandra Nova est de ces menaces si grandes qu'on ne peut espérer les contrer parfaitement ; face auxquelles il faut se contenter de serrer les dents et d'attendre l'impact.

Ce qu'ils font en ce moment - de son point de vue, du moins. Ça ne lui plait pas vraiment. Certes, ils ne peuvent décemment pas laisser l'institut sans défense, mais il n'aime pas l'idée de lui laisser l'initiative, de patienter sagement jusqu'à ce qu'elle vienne les attaquer après avoir amassé ses troupes.
Non ; en homme d'action, Scott aurait favorisé une approche plus agressive. Son épaule vient peut-être tout juste de guérir des démêlés à Rio, mais ce n'est pas ce qui l'aurait empêché de mener une équipe pour tenter de la débusquer si on lui en avait donné l'autorisation. Mais ça n'avait pas été le cas.

Alors il ne peut que suivre les ordres. Sage. Discipliné. Docile.
Force lui est d'admettre que c'est quelque chose dont il a rapidement perdu l'habitude durant les quelques mois qu'a duré sa rébellion, et qu'il lui est difficile de s'y faire à nouveau. N'être plus seul aux commandes a quelque chose de réconfortant, mais devoir s'accommoder des contestations de chacun l'est beaucoup moins. Il s'est habitué à être seul maître à bord, même sans l'avoir choisi ; même s'il demeure respecté, voir son autorité s'arrêter là où celle du professeur commence - comme au bon vieux temps - fait naître en lui des sentiments mitigés. Définitivement, il est en train de revenir en arrière - et n'est toujours pas sûr que ce soit une bonne chose.

La façon dont les événements se sont enchaînés depuis son retour - ou sa « prise de conscience », du moins - ne lui ont pas vraiment laissé le temps de s'interroger, de démêler le vrai du faux et de décider quoi en faire. Le devoir a appelé et il a répondu par habitude, reprenant le rôle qui a toujours été le sien - et quelque part, sans doute aimerait-il pouvoir continuer à le faire comme si de rien n'était, prétendre que rien n'a changé, mais les choses ne sont pas si simples.
Car lui est différent - et cela, il ne pourra pas en faire abstraction. Alors pendant combien de temps pourrait-il maintenir la supercherie sans que quelque chose le trahisse dans son comportement ? Certes, il peut se targuer d'être indéchiffrable pour beaucoup, mais certains sont plus aptes à le lire que d'autres, à commencer par sa femme, apparemment revenue d'entre les morts une fois de plus. Plus il tentera de dissimuler ses pages et plus il risquera d'éveiller leurs suspicions - mais quelles sont ses autres options ?

Mais ce n'est, une fois encore, pas le moment de s'attarder sur le sujet - pas alors que les mutants sont une fois de plus menacés d'extinction. Qu'un danger mortel, un de plus, s'apprête à frapper à leur porte, à venir les chercher jusque chez eux pour leur causer du tort ; un schéma qui n'est pas sans rappeler des heures bien sombres de l'histoire - et qu'ils n'ont pourtant déjà connu que trop de fois. Des protections ont été érigées, oui, et il s'assure une fois encore de leur solidité, mais l'institut n'est - malgré les précédents - pas une place forte ; c'est un lieu de paix, dédié à l'enseignement et à la sérénité. Il ne sera pas facile de le défendre.

D'autant que, si des amis sont venus en soutien, ils ne sont comme souvent que trop peu - ne seront de toute façon jamais assez pour s'opposer à un péril de cette ampleur. Pour ceux qui ont su répondre présents, ces visages familiers qu'il n'a, pour certains, pas vus depuis des années, combien n'ont pas pu être joints, ou sont trop loin pour pouvoir revenir - perdus par-delà l'espace et le temps ? Combien ont déjà été mis dans la tombe par des crises précédentes ?
Trop, voilà combien.
S'il s'interroge encore sur ce qui fait que le Professeur et Jean soient revenus à la vie, sur le pourquoi de cet étrange cadeau du Destin, celui-ci leur doit bien ça après tout ce qu'il leur a infligé. Puisse-t-il ne pas les avoir rendus pour mieux les emporter.

Alors qu'il fait le tour de l'institut, échange avec les présents pour distribuer ses dernières consignes, une voix se fait entendre à l'orée de son esprit. Cloisonnant ce dernier pour ne laisser voir que ce qu'il veut bien montrer, il accueille sa pensée parmi les siennes.

▬ Professeur ?
▬ Scott, Cable vient d'arriver du côté de l'entrepôt. Je voudrais que tu -
▬ Je m'en occupe.

Rompant le lien sans le laisser finir, il s'élance dans la direction indiquée.
Scott n'a pas tout dit de ce qu'il s'est passé à Rio - n'a pas révélé qui se cachait sous le masque de Stryfe, si ce n'est à Domino.
Il ne l'a pas fait pour le ménager.
S'il a gardé pour lui cette information ô combien délicate, c'est parce qu'il entend avoir des explications, sans qu'on cherche à lui dire comment il devrait les obtenir.

Sa relation avec son fils a toujours été pour le moins compliquée, et ce sans qui que ce soit d'autre ne s'en mêle ; aussi, alors qu'il semble vouloir faire amende honorable en se portant à leur secours - ou joue-t-il sur les deux tableaux ? -, il semble n'être que trop temps de mettre les choses au point.

Aussi n'hésite-t-il pas à fondre sur le voyageur temporel sitôt sorti du bois menant au hangar aquatique où il a pris position. Et s'il ne cherche pas particulièrement à être discret, sans doute l'intéressé ne se sera-t-il pas attendu à être empoigné de la sorte.

▬ Toi, gronde-t-il en l'agrippant par le col. Tu as intérêt à avoir une bonne explication... Qu'est-ce que... ?

Sous l'effet de la surprise, sa colère s'évanouit alors qu'il se rend compte qu'il ne tient apparemment pas la bonne personne : si son accoutrement correspond bel et bien à ceux auxquels Cable les a habitués, il est beaucoup trop jeune - et beaucoup plus petit, au point qu'il l'ait soulevé de terre alors qu'il aurait dû le dépasser d'une tête.
À vrai dire, son visage évoque davantage celui de Nate Grey - un autre de ses « descendants », en quelque sorte - que le faciès buriné du vieux mercenaire. Le Professeur n'a pourtant pas pu se tromper.
Voilà autre chose qui, sans doute, exigerait des explications - mais il n'aura pas le temps de les obtenir, ni même de les demander.

Car l'alarme retentit et le ciel se met à vibrer.

Ce n'est qu'alors que sa prise se relâche ; qu'il se voue tout entier à la destruction de ces géants de métal tout droit venus du ciel. Il n'aura pas à chercher très loin pour les trouver : l'un d'entre eux vient s'écraser à quelques mètres d'eux, vidant le lac d'une bonne partie de son contenu. Ses réflexes de combattant aguerri prennent le relais sans plus attendre.

▬ À TERRE ! s'exclame-t-il en jetant le jeune homme de côté, loin du faisceau qui fonce droit sur lui, avant de lui-même bondir en retrait. Le tir les manque tous les deux - mais creuse une tranchée dans le sol sur plusieurs mètres, là où ils se tenaient encore quelques secondes auparavant.

La poussière n'a toutefois pas le temps de retomber que le leader des X-Men la traverse en se propulsant dans les airs, s'aidant pour ce faire du jetpack qui lui a fait cruellement défaut à Rio - mais pas cette fois. Sans perdre une seconde, il fuse à la hauteur de la Sentinelle qui vient de les prendre pour cible et lui assène un violent tir en pleine tête, y insufflant - il l'espère - assez de puissance pour endommager ce qui lui sert d'yeux.

▬ Si tu veux te rendre utile, tu ferais mieux de te dépêcher. annonce-t-il sans se retourner - sans pouvoir le faire, s'il ne veut pas risquer une attaque en traître.

Qui que soit véritablement ce garçon, puisse-t-il saisir cette opportunité - ou, à tout le moins, ne pas la gâcher.

La bataille ne fait que commencer.
Et s'il n'est pas sûr de la gagner, il ne sera pas seul à la perdre ; cela, il peut l'affirmer.

récapitulatif des actions:

« Ah ! Déjà dix ! Purée, ça commence dur ! »

Le Crapaud bondit, sur Utopia, alors que les premiers coups sont échangés.
Ils font mal.
Et lui rebondit littéralement partout – mais, étonnamment, pas en arrière.

Mortimer ne fuit pas, pour une fois.
Il ne s’échappe pas.
Il ne se conduit pas en lâche.

Oh, son cœur hurle de le faire, comme d’habitude – mais il prend sur lui. Il veut bien faire ; pour elle.
Pour Paige.
Même s’il n’osera pas l’avouer… pas tout de suite.

« J’avoue que voir tous ces trucs, ça m’vide juste l’estomac ! Ha-ha ! »

Le Crapaud parvient à rejoindre l’épaule de la Sentinelle K – et à agir, avant qu’elle ne le fasse.
A… utiliser ses pouvoirs.

En projetant son reflux agressif… et terriblement acide.
Ça ne devrait pas faire du bien aux systèmes de la Sentinelle, ça.

D’autant qu’une autre subit actuellement les affres d’une attaque similaire – connexe, plutôt.
Dans la douceur, peut-on dire.
Dans la transparence.

Une méthode qui convient à Kitty Pryde, qui plonge dans les jambes de la Sentinelle L… au point de la troubler, de la gêner.
De la faire chuter.

« C’est… ça ne va pas le faire ! Elles vont vite s’organiser ! Il faut qu’on trouve une stratégie pour ag… »

« ASSEZ !! »

Un hurlement terrible s’élève soudain sur Utopia – et si cela ne suffit guère pour attirer l’attention, l’acte réalisé ensuite convient pour cela.

Magneto cesse de réunir autour de lui des éléments métalliques… et les envoie, par dizaines, par centaines vers les Sentinelles.
Plusieurs sont endommagées, alors. Plusieurs sont touchées, gênées.
Certaines gravement.

Cela donne, en tout cas, un peu d’air aux Mutants.

« L’heure n’est plus aux actions solitaires, aux raids personnels et héroïques ! C’est une invasion ! C’est un siège !
Il y a une ligne, ici ! Une ligne dans le sable, dans l’écume qui s’échoue sur la plage !
La ligne entre eux et nous !
La ligne entre l’évolution, la vie que nous incarnons – et la mort qu’ils vénèrent !
Il y a cette ligne !
Et nous les empêcherons de passer cette ligne ! »

Magnus hurle et interpelle les Mutants rassemblés autour de lui.

« Cumulons nos pouvoirs ! Lions nos capacités !
Dans l’union viendra notre survie ! »

Des morts forts, qu’on lui a rarement connus ; et qui viennent naturellement, ici.
A l’aube de la fin.

« Iceberg, abaisse la température près des radiateurs et sources de chaleur des Sentinelles ! Solar, impose ta puissance près des membres, pour les faire céder ! Crapaud, occupe-les ! Domino, guide Hope !
Et Colossus… »

« Da ? »

Jadis, Piotr Rasputin a rejoint Magneto après la mort de sa sœur.
Ce temps est loin, et les inimités ont grandi entre eux – même si la situation justifie plus de souplesse.

« раздавлен »

Et, sans attendre, Magneto entoure Peter de son énergie… et l’utilise.

Le maître du magnétisme soulève Colossus – et l’envoie, tel un boulet de canon, vers les Sentinelles.
Fastball Special, nouvelle version.

Lui prend alors sur lui, et se concentre ; active ses pouvoirs.
Les concentre.
Les mobilise.

Magneto commence alors à créer une bulle électromagnétique… et espère ainsi pouvoir perturber les systèmes des Sentinelles, dès maintenant !


(HJ/ Résumé rapide :
- Le Crapaud bondit, ne fuit pas pour une fois, et libère sa bave acide sur le crâne de la Sentinelle K, en se plaçant sur son épaule, dangereusement ;
- Kitty Pryde passe dans les jambes de la Sentinelle L pour les endommager ;
- Magneto envoie des centaines d’éléments métalliques vers les Sentinelles, pour gagner du temps ;
- Magneto lance un discours rageur et donne des indications aux Mutants ;
- Magneto soulève et lance Colossus vers les Sentinelles ;
- Magneto construit une bulle électromagnétique en espérant perturber les systèmes ennemis. /HJ)

Le domaine de Graymalkin Lane, près du hangar à bateaux.
Nathan Summers veille.

Nate Summers, l'Askani'son, monte la garde de ce côté de la propriété, apparemment seul.
Peut-être ferait-il un meilleur boulot si on le mettait en charge de la sécurité des lieux.

Le calme cependant ne dure pas - ni la solitude.
Un homme arrive, et pas n'importe lequel.


Un Mutant, et pas n'importe lequel.
Le chef naturel des X-Men, et le père du gosse en armes qui montait la garde. Techniquement.
L'homme qui l'a laissé être emmené, malade et menacé, au fin fond des couloirs de la temporalité.

Est-ce le leader Mutant infatigable qui le saisit par le col, ou le père absent ?
Nate sent son souffle se couper, cela notamment parce que son géniteur l'a rejoint dans l'intention expresse de le soulever du sol.



Nate tombe au sol, lâché par terre par son père dont le visage exprime une certaine surprise.

Nate se relève.

Nate ne répond pas aux interrogations, pourtant.

Nate voit la Sentinelle qui attaque, et monte immédiatement son bouclier orange de technologie futuriste.

Le tir déchire le sol autour, mais le champ de force protège le tout jeune homme.

Nathaniel lâche une exclamation droit sortie de son éducation au sein du Clan Askani.
Tout en dégainant son épée récemment acquise, la Lumière de Galador - qui grésille de l'énergie psychique du jeune homme.



Il n'y a guère à remercier pour aujourd'hui, en apparence.

Sinon la rencontre d'un père, immédiatement en danger de mort et menaçant envers Nate, même si cela est temporisé.

Sinon un lieu où les Mutants jeunes et moins jeunes peuvent s'épanouir en toute sécurité, même si cela semble compromis.

Sinon un monde où la haine fleurit, du côté des humains, ce qui n'est pas mieux que le futur règne d'Apocalypse.

Sinon la chance de pouvoir se battre, quand l'injustice est trop souvent cachée dans le cœur des hommes et en coulisses.

Ils vont devoir sévir, gérer, combattre côte à côte quel qu'en soit le prix - et ils ont été élevés pour ça.

Le jeune Mutant a defouraillé, mais que dire d'un tel combat, David contre Goliath, joué et rejoué déjà même pour lui ?
Comme le lui avait intimé son père naturel, il ne s'agissait pas de jouer les héros, mais de se rendre utile.
Et cela, Dayspring apprenait à le faire - sans crainte de risquer de mauvais choix - en allant droit vers les problèmes.




L'enfant d'hier, sauveur de demain, fauteur de troubles des temps modernes, prononce les mots-clés de son téléporteur de poche.
Cable disparaît alors dans une lumière assourdissante et un bruit éblouissant.


Il serait difficile pour la Sentinelle adverse de manquer le spectacle de diversion donné par l'activation du téléport de Nate.
Cependant, le jeune homme réapparaît - à la surface du premier colosse de métal à s'être manifesté.

Grâce à la diversion inratable, Nate peut voir son père s'élever apparemment indétecté - temporairement - grâce à l'utilisation d'un jetpack.
Le leader historique des X-Men profite de ce tête-à-tête avec la machine pour espérer l'éblouir à son tour - définitivement, surtout.


Une manœuvre qui n'est pas sans rappeler la stratégie de son père lors de la bataille de Rio.
Le gosse laisse son père face au feu de l'ennemi titanesque - ce qui n'est également pas sans rappeler la situation de Sunspot lors de ce même affrontement.


Le jeune Mutant serre la garde de sa lame extraterrestre.
Celle-ci frotte avec force étincelles contre la carapace de fer.
Il en sent tous les détails et les aspérités, grâce à ses sens de perception mentale des systèmes et composants.



Le père de l'adolescent n'est qu'à quelques mètres, et Nathan se surprend à vouloir le rendre fier, autant que le protéger de l'ennemi.
Ils n'ont pas construit de liens - du moins du point de vue du Dayspring - mais peut-être ressent-il des choses enfouies, inavouées.
Il tient à réussir, pour toutes les raisons requises, mais aussi pour que sa famille en soit plus forte ; ensemble.

Il croise les doigts pour la réussite de ce qu'il s'apprête à faire.
Soulevant la Lumière de Galador, un filin tendu sur un point de jointure pour son équilibre, il emmène la lame à travers la croûte de la chose immonde.


Canalisés par le catalyseur de son épée, les pouvoirs de cartographie télékinésiques en trois dimensions de Nate parcourent le robot, en une vague d'énergie qui y enfonce ses griffes.
L'onde de télékinésie se maintient à travers chaque pièce, chaque composant, chaque circuit et pièce d'armure.
Maintenant, il sait comment elles sont faites.
Maintenant, le spectacle de comment elles peuvent être défaites.


L'énergie kinétique parcourt le monstre de métal.
Nate s'accroche comme un beau diable à la garde de Lumière, maintient comme il peut ses pieds à la surface de la bête mobile...

Et explose littéralement la chose... Du moins telle est son intention.

Renvoyé brutalement en arrière par le déchaînement de ses pouvoirs, le jeune homme voit trouble, et tombe... tombe...


Une larme roule le long de son arcade sourcilière pour se décrocher et être projetée dans l'immensité du monde.



Non loin de là, dans l'infirmerie de l'Institut.
Samuel Guthrie veille.




Sam Guthrie, connu sous le nom de Cannonball, le cœur et l'âme d'une équipe meurtrie dans la chair de son ami Roberto, donne un aurevoir poignant à son ami Nouveau Mutant de la première heure.


Sam Guthrie, le grand blond avec un cœur d'or, laisse son ami se débattre avec la convalescence, et fonce à travers les couloirs de l'Institut.






À quelques dizaines de mètres, la serre de l'Institut.
Laura Kinney veille.




Takeshi Matsuya, lui aussi, veille.



Le jeune Mutant nippo-américain tente de veiller, plutôt... sur un petit groupe d'élèves qui se sont confinés seuls dans la serre de botanique.



Hj :

Spoiler:

Pour Rogue, la protection de l'Institut et de ses jeunes élèves contre des menaces extérieures était depuis longtemps devenu une malheureusement routine. L'animosité que portaient les Humains à l'égard des Mutants était une constante qui avait amené à la création de bien des moyens de leur nuire, et de bien des raisons de les exterminer.

Plus d'une fois, elle avait tenu l'Institut contre les Sentinelles, mais elle y avait aussi combattu la menace Brood, ou même les Avengers, à plusieurs reprises, avant qu'elle ne les rejoignent à l'invitation de Steve Rogers.

Quelque qu'aurait pu être la menace, elle y aurait répondu.

L'Institut, après tout, représentait une constante ; un phare, dans toutes les personnalités qui occupaient son esprit, dans toutes les mémoires de toutes les itérations de cette "Rogue" par lequel elle se désignait. L'Institut était une ancre, un point d'attache, un havre familier.

Et dans les moments de clarté où ses pensées se vidaient, c'était le lieu qui avait permis la rédemption. Elle, "La" Rogue, "La" Anna Marie maintenant LeBeau, maintenant mariée.

Plus qu'un symbole pour la race Mutante, c'était un symbole pour elle, là où ses souvenirs les plus importants et les plus heureux s'agrégeaient.

La protection de ce lieu n'était pas idéologique : pour elle, elle était personnelle.

Grand bien en fasse à Scott ou à Cable, qu'elle ne reconnaissait plus même quand ses esprits ne lui hurlaient pas de se méfier ; même quand ses souvenirs ne lui montraient pas les variations infinies de leurs exactions à travers une myriade de réalités que son imagination pourrait tout aussi bien avoir fantasmé.

Scott et Cable, le Père et le Fils, qui se chamaillaient encore ... Le présent et l'avenir qui se chamaillaient face à l'extinction annoncée d'une race toute entière.

Un combat d'idées qui se faisait rappeler à la réalité par l'amertume d'une machinerie à vocation génocidaire, creusant des sillons de ruine.

Heureusement, Cable et Cyclope sont encore en mesure de mettre leurs griefs de côté, au moins temporairement.

Mais ils sont contournés par une autre Sentinelle, qui semble connaître ce qui attend sa sœur mécanique sous les assauts du visiteur du futur et de son père du présent.

Le combat pourrait tourner court ...



Une montagne vivante, dépassant la cime du dôme de l'Institut, faisant jeu égal avec les Sentinelles. Une géante répondant aux tirs d'énergies avec son propre plasma et ses jets de froid absolus. Elle aussi, fait trembler le sol à chaque pas. Par cela, elle espère au moins qu'elle saura ramener un peu d'espoir et de courage aux siens, tout en récupérant le plus d'attention possible de ces abominations technologiques.

Rien ne changeait vraiment, à bien y songer. Malgré ce temps passé avec les Vengeurs ... Elle revenait toujours à la maison, toujours en première ligne.

Elle saisit sa cible et l'emporte d'un balayage vers la forêt, la frappant sans relâche d'une énorme patte de roche brûlant bien au-delà de ce qui aurait dû être son point de fusion.

Rogue ne savait pas combien de temps elle pourrait tenir, vu comment sa capacité à rappeler à elle ses pouvoirs semblait plus instable à chaque utilisation ... Mais elle tiendrait tant qu'il le faudra.

" Ici Rogue, j'en ai pris une à l'écart. Je vais essayer de les faire se concentrer sur moi, mais évitez de m'approcher, je ne sais pas comment vont réagir mes pouvoirs si vous entrez à portée d'absorption. "


La relation que Monet entretenait avec l'Institut Xavier, le professeur, les X-Men et tous ses occupants en général était plutôt compliquée.

Elle en avait été l'élève ; la meilleure d'ailleurs - quoiqu'on en dise, et quoi que Paige Guthrie se risque à faire valoir -. Elle avait fait partie de plusieurs équipes dont l'affiliation au rêve de Xavier ne faisait aucun doute : la Generation X, puis les X-Men ... Elle avait même rejoint le X-Factor reformé par Jamie Madrox pour en faire une agence de détectives privés.

En surface, l'Institut aurait dû être son foyer, sa famille ... Comme elle l'était pour quantité des mutants les plus émérites de la planète. Un havre d'espoir et un phare d'opportunité ...

Mais celle qui s'était faite appeler "M" dans les cercles combattants de cette institution n'en faisait rien.

Car pour Monet St. Croix, "avoir une famille" était une chose concrète : elle avait une famille. Elle avait un père qui, , tout humain, tout maladroit et fautif qu'il était dans les déboires qui l'accablait, avait été aimant et attentionné à l'égard de sa fille aînée ; elle avait des sœurs qui, à leur manière, avaient tenté de l'aider dans ses heures les plus sombres ; elle avait un frère qui, tout horrible fut-il, restait sa chair et son sang. Sa mère, son lien le plus étroit avec cette "mutanité" que tant des siens appelaient de leurs vœux comme un patrimoine concret, était morte bien trop tôt pour faire d'elle une adepte convaincue des thèses les plus extrêmes. On lui avait souvent reproché de ne pas assez conforme à telle ou telle obédience : selon son interlocuteur, elle n'était pas assez française, pas assez algérienne, ou bien elle faisait honte à la confession musulmane ...

... ou bien, surtout elle ne se montrait pas assez mutante.

Grand bien leur fasse, elle représentait cette frange des mutants qui, malgré tout ce que les extrémistes de tous bords se plaisaient à raconter, n'avait jamais eu à se séparer de ses racines. C'était avec une ironie certaine qu'elle aurait pu se dire "parfaitement intégrée", pour ajouter un superlatif de plus à son pedigree.

Mais plus encore, pour Monet St. Croix, le rêve et l’œuvre de Charles Xavier portait beaucoup trop de souvenirs douloureux. Son frère Marius était plus relié à l'Institut qu'elle ne l'était, tout affamé qu'il était de moelle mutante. Everett Thomas, Synch, la seule personne personne étrangère à sa famille avec laquelle elle se soit sentie suffisamment en confiance pour s'ouvrir, son premier et seul véritable amour, avait perdue la vie en défendant ses valeurs ; un "camarade de classe" perdue comme tant d'autres, sur l'autel d'une guerre pour laquelle un chauve malicieux les préparaient sous couvert d'instruction.


Et pourtant, malgré tout ce qui était arrivé à Synch, à Paige, à Jubilee, à Skin, à Chamber ... Malgré tout cela, elle avait accouru à l'aide. Comme si, malgré tout cela, malgré tout cette antipathie et cette misanthropie qu'elle dévoilait à tous ceux qui avaient le déplaisir de lui adresser la parole, quelque chose continuait de l'attirer.

Monet avait beau essayer de le faire disparaître, il fallait croire qu'il était excessivement difficile de se débarrasser de son "bon fond". Ce n'était pas faute d'avoir essayé, et d'y avoir été grandement aidé par son frère, et par des années de péripéties malheureuses.

" Concentre-toi, Sam. " admonesta-t-elle Cannonball, qui semblait ne pas avoir la tête entièrement dans le combat, " Ici Monet. J'arrive sur ta droite. On verra pour Cable après, on a des Sentinelles à nettoyer, pour l'instant. "


" Wolverine. " salua Gambit, en refermant derrière lui la porte de la serre avec minutie, malgré la fureur des combats, " Et ... Wiz Kid, c'est ça ? Bien. Tout le monde est là ? Beau boulot. "


Gambit venait d'arriver, lui aussi, dans la serre.

Lui aussi s'était donné pour mission de veiller sur les éléments les plus vulnérables de l'Institut, les moins expérimentés. Il avait toujours été d'un naturel aventureux, mais il fallait dire que les années - et son mariage - lui avait également appris la valeur qu'une bonne réflexion pouvait avoir ...

En particulier lorsque l'on affrontait une dizaine de Sentinelles, avec un arsenal de mutants expérimentés déjà occupés à prendre le plus gros du combat.

" Bien ... Par contre, les jeunes ... " reprit-il, avec une rigueur toute professorale, qu'il se devait néanmoins d'adopter au vue de la situation, " Évitez de vous monter le bourrichon¹. Je sais que vous avez envie d'en découdre, mais je veux que vous restiez cachés et que vous suiviez mes instructions, celles de Wolverine ou celle des autres professeurs à. La. Lettre... Ce n'est pas la salle des dangers, dehors, c'est une véritable zone de combat. Pas de bêtises, pas d'héroïsme mal placé ! Ce sont des Sentinelles dehors, pas une bande de brutes venus pécufier¹ l'institut ! "

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HRP :

• Rogue arrive par derrière, son inhibiteur retiré, pour engager seule la Sentinelle qui venait prendre à revers Cable et Cyclope. Elle utilise une combinaison des pouvoirs de Gentle, Rockslide, Sunfire et Iceman, pour rendre le plus difficile possible l'adaptation de sa cible en variant les températures de manière extrême tout en essayant juste de l'exploser par sa force brute.
  
  Elle veut aussi que les Sentinelles se focalisent sur la géante en pierre de la taille d'une Sentinelle, plutôt que sur l'Institut.
  
• Monet arrive pour aider Cannonball à attaquer une seconde Sentinelle par les airs.
  
• Gambit est dans la serre, avec Laura et Takeshi, et briefe les élèves sur la nécessité de laisser le travail aux adultes et ne pas se lancer à l'aventure contre les Sentinelles ...

¹ : En français dans le texte.

Nathan Dayspring Summers chute.
La puissance exercée contre la Sentinelle désormais déboulonnée, éclatée en plusieurs millions de fragments l'a heurtée, et l'a jetée dans le vide, à la merci de la gravité. Le choc sera rude, sûrement. Sans doute pas fatal, quand on sait à quel point l'Askani'son a la peau dure. Peut-être même que dans une manœuvre brillante, le grand Cyclope saura l'intercepter, le récupérer, le protéger. Comme tout père devrait le faire pour son fils. C'est en tous cas ce que pense l'ombre dissimulée dans un taillis, à l'abri des regards.

Mais si la première Sentinelle retombe dans le lac en pièces détachées, que la seconde se fait emporter par la masse rocheuse d'une éponge à pouvoirs toute de roche vêtue, une troisième vient elle aussi ravager les arbres bordant le hangar à bateaux, avec la force mécanique que lui confère sa technologie supérieure. L'écorce vole en miettes, les échardes fusent, des pieux affutés se plantent dans la terre. Et le chien de chasse mécanique n'a pas encore commencé son œuvre de mort, désireuse d'accomplir les desseins pour le moment contrariés de Bastion.


Immédiatement, grâce à des senseurs sophistiqués, son regard vide et rougeoyant impose sa lumière aux deux mutants, vers le présent et le futur, dans le but avoué de détruire. Rapide malgré la masse de ferraille et de plastique, la main géante se tend, prête à occire une bonne fois pour toute une bonne partie de la lignée Summers présente au XXIème siècle...

Les Sentinelles ne sont que des chiens de chasse, racés, puissants, perfectionnés, mais pas plus intelligents que ce que leur IA leur permet, en fait. Elles manquent d'un petit quelque chose, un esprit qui les rendrait totalement inarrêtables. Elles ne sont pas de vrais prédateurs. Contrairement au chasseur qui, enfin, bondit depuis une cime encore intacte, pour planter ses six griffes recouvertes d'un métal indestructible dans le crâne artificiel du robot mutancide.


L'adamantium pénètre, déchire, tranche, ravage et arrache des bouts entiers de cerveau électronique, à une vitesse folle. Les grognements de la bête coupable d'un tel carnage mécanique sont étouffés par les lacérations plaintives de l'acier. Enfin, la silhouette pénètre tout entière dans le crâne, comme un inarrêtable monstre fouisseur, et en ressort de l'autre côté couvert d'huile, de cambouis et de câbles encore grésillant. La machine, incapable de réagir à temps, se voit secouée de quelques derniers spasmes, avant de s'effondrer au sol dans un fracas à réveiller les morts.

James Hudson Jr. heurte durement l'humus du petit bois, éjecté à son tour de la carcasse.
Les entailles et égratignures sur sa peau se referment vite, alors qu'il se redresse en secouant la tête, non loin des deux Summers. Un peu gêné, et hautement intimidé par la présence de Cyclope, qu'il n'a connu qu'adolescent il y a de ça des mois, si ce ne sont des années, Jimmy croise les bras en s'avançant, tout de même inquiet du choc subi par Nate.

- Hrm. Hey... salut.

Son regard se pose sur les deux machineries désormais inertes, puis sur Scott, puis sur les bâtiments de cours et de vie de tous les mutants de Greymalkin Lane. Un lieu de vie et de sécurité important pour leur peuple. Un espace d'apprentissage, loin des mauvaises intentions, loin de la haine. Un microcosme menacé, aujourd'hui. Ce qui explique pourquoi le tout jeune Wolverine a enfin osé s'aventurer sur le domaine du Professeur Xavier.

- Je peux aider.

Spoiler:

A peine Jimmy a-t-il fini de parler aux deux Summers qu'un craquement l'alerte. Accompagné d'un léger bruissement de feuilles. Et d'une odeur, étrange, particulière, un fumet à la fois similaire et différent de celui qu'il côtoie à chaque fois que de ses poings jaillissent le sang et la mort. De l'adamantium. Artificiel. Celui de quelqu'un d'autre, qui approche à grande vitesse dans les bois bordant les quais. Mais l'attention du jeune homme a été détournée, occupée à la fois par sa gêne et par la recherche d'approbation tendue vers son presque frère, si ce n'est de sang au moins d'armes. Trop tard, bien trop tard, il pivote enfin sur ses talons, et dégaine ses six longues griffes brillantes, coupantes, meurtrières, vers une silhouette qu'il ne connaît ni ne reconnaît.


Six griffes, donc.
Deux de plus que celles qui s'enfoncent dans son torse. Deux de plus que celles qui lui lacèrent la chair, les muscles, et les os... des os indestructibles que les lames de Laura Kinney ne parviennent à pénétrer, laissant suffisamment de distance au jeune Hudson pour bouger ses bras et transpercer à son tour la peau de son ennemie. Là, le poing de Jimmy vient directement heurter le flanc, le squelette de simple os cédant face à la force de frappe.
Avec des grondements et des cris de bêtes, les deux Wolverine restent de longues secondes enlacés dans cette étreinte mortelle, ni l'un ni l'autre décidé à offrir la victoire à son adversaire. Mais le rejeton de la Terre 1610 ne voit qu'au dernier moment le nuage de nanorobots s'échapper de la bouche de la fille de Logan... et glisser dans les airs vers lui. Vers ses yeux, ses oreilles, sa bouche, son nez.

- NON.

C'est le seul mot qu'il parvient à prononcer avant d'essayer de se débattre pour échapper aux armes miniatures de Bastion. Ses griffes frappent, frappent, et frappent. Les organes internes de X-23 se font lacérer tant de fois qu'elle ne devrait plus être capable de tenir, là. En vain. Les machines miniatures se glissent dans ses voies respiratoires, et remontent jusqu'au cerveau, où elles s'installent bien au chaud pour en prendre le contrôle. Malgré la résistance extraordinaire de Jimmy quand il s'agit de garder conscience, il ne fait pas le poids, et...

- AAAAAARGH...

Un dernier cri, de douleur, de rage, de frustration retentit.
Puis le silence. Inquiétant, angoissant. Laura se redresse, saignant de toutes parts, certains os tranchés en quatre ou cinq endroits, ses muscles tailladés, presque autant que ceux de celui qui la rejoint quelques secondes après. Le regard de James Hudson a changé. Ses intentions également. Quelqu'un a pris possession de ses actes, de son futur; le jour de sa libération, il ira se venger. En attendant, il ne peut que se plier aux volontés monstrueuses de Bastion.


Son regard vide glisse vers son plus proche ami, et le père de celui-ci.
Et sans le moindre signe avant-coureur, il bondit vers eux, griffes en avant, poings fermés, muscles tendus, accompagné d'une Laura enragée, qui fait de même. Le temps des Summers prend fin. Celui des Howlett ne fait que commencer.

Spoiler:

« Hey, ça commence à bouger, par ici ! »

Le Crapaud continue de bondir pour échapper à la Sentinelle K, puis se fige directement sur l’arrière du crâne du monstre mécanique.

« Un mauvais coup est si vite arrivé ! »

« Ach, tu as bien raison, mon cher ! »

Nightcrawler répond directement à son ancien ennemi, et effectue un salto puissant pour échapper à l’attaque de la Sentinelle N.
En soi, l’idée est plutôt d’orienter cette attaque… ailleurs.

Directement vers la Sentinelle K, car la Sentinelle N identifierait la menace du Crapaud et confondrait avec celle de Kurt Wagner.

L’elfe bondissant se pose alors à proximité, et se crispe – en espérant que le plan improvisé avec Mortimer fonctionne !

« KATYA ! »

Colossus a été lancé brutalement vers la Sentinelle M, et s’en remet à peine.
Il se relance, cependant.
Il se relance et bondit… dès qu’il voit que Kitty Pryde est en danger.

Piotr n’hésite pas, et file comme une véritable balle de flipper.

La situation continue d’exploser, au cœur d’Utopia.

Domino tente de grimper sur une Sentinelle et de bien agir – mais elle assiste, horrifiée, à la corruption de Hope Summers par un virus techno-organique.
Triste lien entre la fille et le père adoptif, dont la version adolescente se trouve bien loin.

« Hrm. »

Plus loin, Magneto grogne et se crispe en augmentant l’intensité de sa bulle d’énergie.
Ça fonctionne.

Mais cela demande un fort investissement… alors qu’il voit aussi l’événement qui touche Hope Summers.

L’attaque.
La corruption.
La possession, même.

Magnus hésite, alors.

Il se demande quoi faire. Il se demande quoi prioriser.
Il se demande où mettre l’accent… alors que les autres Mutants sont gênés, aussi. Touchés, aussi.

Mais… c’est Hope.

Son aura a certes terni – mais elle demeure l’élue. La première. La première née.
Après la Catastrophe M.

Après que celle qu’il croyait alors être sa fille… a châtié les Mutants pour ce qu’elle avait subi.

Le maître du magnétisme a beau le réfuter, il continue de nourrir des sentiments pour Wanda et Pietro – et ne peut réprimer une culpabilité certaine, dans le déroulé des événements.

Magneto grimace, et soupire. Il sait déjà quoi faire.
Il sait déjà… ce qu’il ne peut s’empêcher de faire, ici.

« Assez ! Assez de l’ignominie technologique humaine ! Assez de leurs doigts mécaniques et laids sur nos âmes ! Assez de leurs bassesses !
Assez ! »

Magnus abandonne sa sphère d’énergie, qui demeure vivace mais moins forte que prévu.
Il l’abandonne… car il se lance vers Hope.

Car il lance une terrible décharge électromagnétique vers Hope – pour repousser le virus techno-organique, et l’en libérer entièrement !


(HJ/ Merci de cette super animation !
Résumé rapide :
- Le Crapaud se positionne à l’arrière du crâne de la Sentinelle K ;
- Nightcrawler attire l’attaque de la Sentinelle N vers la Sentinelle K, et le Crapaud, pour que la Sentinelle K soit endommagée ;
- Colossus s’inquiète pour Kitty Pryde, gênée par la chute au sol de la Sentinelle L ;
- Magneto continue d’augmenter sa sphère, mais voit ce qui arrive à Hope ;
- Troublé, encore crispé par les événements de House of M, Magneto abandonne la sphère, qui a une bonne taille sans être immense, et lance une décharge électromagnétique vers Hope pour la libérer du virus techno-organique. /HJ)

Tout improvisé soit-il, leur travail d'équipe porte ses fruits : la machine s'effondre. Une de moins.
Hélas, tout comme le malheur, une Sentinelle ne vient jamais seule. S'il ne les a pas toutes vues se poser, les sillons de fumée dans le ciel trahissent l'ampleur du contingent déployé.

▬ Cette discussion n'est pas terminée, fait savoir le leader des X-Men alors qu'il se remet d'aplomb.

Mais ils ont plus urgent à gérer. Comme souvent, veiller à leur survie est hélas leur priorité. Faire front commun n'est pas un choix : c'est une nécessité. Et il sait être de ceux dont on attend qu'ils fassent une différence ; qu'ils gardent les pertes à un strict minimum, car mieux vaut ne pas croire qu'ils puissent les éviter. On compte sur lui, et il ne sait s'il en est encore digne - mais il va falloir faire comme si. Des vies en dépendent ; leur avenir en dépend. Combien de fois encore auront-ils à se battre pour avoir le droit d'exister ?

Aussi inexcusable qu'ait été son comportement au Brésil, Scott mentirait s'il disait ne pas être inquiet en le voyant se jeter sur leur ennemi commun - et, après l'avoir pourfendu, être pris dans la déflagration. Il pourrait le laisser tomber, oui ; lui qui a clairement signifié vouloir prendre son indépendance et faire peu de cas de ses remontrances doit bien pouvoir se débrouiller seul. Pourquoi ne pas le laisser se servir de ses pouvoirs pour freiner sa chute, et voir s'il s'en sort aussi bien maintenant que c'est à son tour d'être mis en péril ?
Il n'en fait bien évidemment rien. S'il ne prend pas le risque de tenter de le rattraper dans les airs estimant qu'il risquerait de faire plus de mal que de bien, il calcule instantanément sa trajectoire et se place pour le réceptionner. Même armé jusqu'aux dents, son fils ne pèse pas bien lourd ; pas assez, en tout cas, pour faire plus que vaciller lorsqu'il lui faut le réceptionner. Dès qu'un coup d’œil l'assure que ses blessures ne sont que superficielles, il le pousse à se rétablir : il ne peut pas se permettre de lui servir de béquille.

▬ Debout. Ce n'était que la première.

À peine se sont-ils défaits du premier assaillant qu'un second vient déjà sur eux, à l'évidence animé des mêmes intentions. Ils n'ont pas le temps de souffler : la bataille ne fait que commencer. Pivotant sur ses talons, il porte la main à sa visière, sans encore savoir s'il aura le temps de faire feu avant qu'elle ait pu les atteindre. La question ne se pose pas, cependant, puisque quelqu'un d'autre vient à leur secours.

▬ ...Rogue ?

S'il lui a fallu une seconde, Scott est désormais à peu près certain que c'est bien d'elle qu'il s'agit. Quant à savoir où elle a récupéré ces pouvoirs, il n'en a pas la moindre idée, mais doit bien admettre qu'ils tombent à point nommé. À leur aide, elle attire l'attention des Sentinelles, laissant aux Summers père et fils le temps de se remettre de leur premier affrontement. Scott ne perd toutefois pas de temps et, sitôt leur agresseuse retournée, fait feu à l'arrière de ses genoux. Précis et méthodique, il cherche à atteindre les articulations pour le déstabiliser - qu'il s'écroule sous son propre poids.
Même la machine de guerre la plus perfectionnée ne sert plus à rien lorsqu'elle se fait renverser ; il ne reste alors plus qu'à la débrancher... Mais encore faut-il réussir à la faire tomber. Par chance, malgré d'innombrables générations et toutes les modifications qui les avaient accompagnées, ces engins infernaux étaient bien forcés de garder quelques points faibles pour pouvoir fonctionner. Trop protéger leurs articulations ne servirait qu'à ralentir leurs mouvements déjà pesants, et à quoi bon un chasseur qui ne peut se déplacer ? Avec son soutien, Rogue ne devrait avoir aucun mal à en finir.

Rio lui a servi de leçon. L'esprit trop embrouillé par les doutes, il n'était pas pleinement concentré sur l'ennemi en face de lui. D'autres en ont payé le prix. Pas cette fois. Si ces préoccupations demeurent dans un coin de sa tête - comment les oublier ? -, il les relègue au second plan. Qu'importe à quel point cette réalité est la sienne, il n'y en a aucune où il laisserait des mutants succomber sous les coups de ces tas de ferrailles. Haut les cœurs, s'enjoint-il donc ; c'est maintenant qu'il faut tout donner.

Il n'a le temps de rien, pas même d'hésiter. À peine ce danger a-t-il été neutralisé qu'un autre le remplace - et est à son tour écarté, par une forme hirsute et griffue hélas trop familière. D'un geste de la main, il signifie à Cable de reculer, juste à temps pour éviter à celui-ci d'être frappé par les débris et autres pièces détachées que leur « allié » projette de tous côtés.
Mieux vaut ne pas s'approcher tant qu'il n'a pas fini de se faire les griffes ; il en a plus d'une fois fait l'amère expérience. Une fois de plus, voilà la preuve qu'il n'a aucune considération pour ses équipiers. Et surtout, n'est-il pas censé être sur un autre front ?
Si peu respectueux soit-il des ordres qu'on peut lui donner - ce qui avait toujours été leur principale source de frictions -, Cyclope aurait cru qu'il ferait un effort dans un moment critique ; mais de toute évidence, même ça, c'est trop lui en demander. Enfin, l'intéressé émerge de la carcasse déchiquetée, trempé d'huile - ce qui aura au moins le mérite de masquer son odeur naturelle. Ça aussi, Scott le sait par habitude...

▬ Logan, je croyais t'avoir dit de... l'interpelle-t-il, pointant sur lui un index accusateur dès qu'il vient vers eux - uniquement pour se rendre compte, une fois la graisse et le cambouis suffisamment dilués, que son interlocuteur a les cheveux blonds ; et, surtout, une bonne dizaine de centimètres en plus que celui à qui il croit parler. Stoppé net dans ses accusations, il se passe la main sur le visage, consterné. Oh, non. Pas encore.

Pas un de plus.
Clone ? Dimension alternative ? Fils caché ? Autant de possibilités crédibles lorsque c'est de Wolverine qu'il est questions, et sans doute d'autres auxquelles il ne pense pas pour le moment. Il va sans dire qu'aucune ne lui plait : un seul exemplaire est, malgré les années, déjà plus qu'il n'en peut supporter. Malheureusement, en de pareilles circonstances, toute aide est bonne à prendre : il n'a pas le droit de faire la fine bouche. À tout le moins, celui-ci semble être un peu plus docile que son « modèle », quelle que soit la nature de leur relation ; c'est déjà ça de pris. Le champ de bataille est déjà assez chaotique sans devoir combiner avec un franc-tireur.

▬ Je ne sais pas qui tu es, reprend-t-il, mais si tu veux vraiment nous venir en aide, je te conseille de regarder où tu jettes tes morceaux de Sentinelle la prochaine fois. Tout le monde n'a pas tes capacités de régénération.

Il ne pense pas utile de préciser sa pensée : les lambeaux de métal qui s'entassent à proximité parlent pour lui. Son ton est dur pour imposer tout de suite son autorité et éviter que ce « Wolverine Junior » ne suive les traces de son prédécesseur, mais il ne le rend pas plus âpre que de raison : il les a tout de même tirés d'un mauvais pas.

Ils n'ont toutefois pas l'occasion de poursuivre cette conversation. Car s'il a été le premier à venir ici laver son linge sale en familles, il n'est apparemment pas le seul à avoir eu cette idée. C'est à présent à X-23 de sortir des fourrés, et si elle se jette au cou de son parent, ce n'est pas l'idée de chaleureuses retrouvailles qui parait la motiver.
S'écartant prestement pour ne pas être pris dans la mêlée, Scott ne peut que s'interroger. Malgré son sombre passé, la jeune femme s'était adoucie avec le temps ; il aimait croire que le temps qu'elle avait passé à l'institut y était pour quelque chose. Bondir toutes griffes dehors n'était pas - plus - dans ses habitudes, du moins pas sans bonne raison.

▬ Laura ? l'interroge-t-il en portant la main à sa tempe pour s'armer, sans vraiment savoir sur lequel tirer ; ce n'est vraiment pas le moment de s'adonner à des querelles intestines.

Se connaissent-ils ? A-t-il fait quoi que ce soit pour mériter son courroux, hormis imiter cette ridicule coupe de cheveux ? Non, il y a autre chose - et il en prend conscience lorsque, cherchant des réponses dans le regard de la « fille » de Logan entre deux coups échangés, il ne rencontre que le vide. Dès que cette réalisation le frappe, il n'attend pas et la gratifie d'un tir en pleine tête, l'envoyant voler à quelques mètres de son adversaire. Il sait qu'elle peut l'encaisser, et le temps que va lui demander de s'en remettre ne sera pas de trop pour s'organiser. Il avise Cable - et, en dépit de ses griefs actuels, doit s'avouer content de l'avoir auprès de lui. L'urgence est de mise, hélas.

▬ Elle est contrôlée par quelque chose. Sans doute encore un coup de Cassandra. Et... À la périphérie de son champ de vision, il discerne le simili-Wolverine en train de se relever, l’œil tout aussi éteint que celui de son assaillante. ...C'est contagieux, de toute évidence.

Voilà pourquoi il convient de ne pas se demander comment les choses pourraient être pire : l'on a tôt fait d'en recevoir la démonstration. Déjà trop peu nombreux pour espérer contrer un assaut de cette envergure, voilà en plus que leurs alliés se retournent contre eux...
Bien que Scott ait côtoyé des entités d'une puissance inimaginable plus souvent qu'à son tour, tutoyant dieux extraterrestres et créatures d'une autre dimension sans jamais se laisser intimider, il lui est à cet instant difficile de ne pas se sentir minuscule.
Ça ne veut pas dire qu'il va se laisser faire.

▬ Reste à distance ! commande-t-il à son fils alors qu'il s'avance. Essaie de trouver ce qui l'a mis dans cet état. Je m'occupe du reste.

Une nouvelle rafale optique fuse en direction du Wolverine en herbe, moins pour le blesser que pour capter son attention - et son agressivité. D'une certaine manière, il se félicite que Logan et lui aient eu tant d'altercations : grâce à elles, il a pu cerner la meilleure façon de combattre quelqu'un doté de ses capacités. À moins que cette étrange doublure ne lui réserve quelques surprises, il ne devrait pas avoir de mal à s'en sortir... Mais le mettre hors d'état de nuire ne sera pas simple pour autant, en plus de leur faire perdre un temps et une énergie qui vont déjà très vite leur manquer. Salve après salve, il poursuit sa provocation :

▬ Par ici !

Ses faisceaux ne font guère plus que l'érafler - juste assez pour qu'il continue de le considérer comme une cible devant être abattue, tandis que Nathan cherche une solution ; du moins est-ce ce qu'il attend de sa part. X-23 - ou la chose qui la possède - ne va certainement pas tarder à revenir à la charge, et c'est sans compter les Sentinelles toujours actives qui n'auraient pas encore trouvé un objectif ; s'ils pouvaient déterminer comment s'y prendre avant d'être attaqués simultanément sur tous les fronts, ce ne serait pas de refus.
Si le voyageur a déjà prouvé qu'il peut encore se défendre, il ne sait à quel point son soudain rajeunissement altère ses compétences ; dès lors, il lui est compliqué d'en tenir compte dans sa réflexion. Car même alors qu'il est sous la menace, Cyclope ne cesse de réfléchir - de planifier ; mais pour l'heure, ses plans peinent à le convaincre. Sans doute est-ce juste qu'il n'a pas encore trouvé le bon - il ne peut en être autrement. Le tout est de trouver le bon angle d'approche...

Tout à coup, une frappe télékinétique vient faucher son opposant.


▬ Je vois que la fête a commencé sans moi... Peut-être devrais-je vous laisser entre hommes ?
▬ Emma, l'accueille un Scott à qui le souffle commençait à manquer. Dieu merci.

Mais peut-être ne devrait-il pas être si prompt à faire preuve de reconnaissance. Ici, Jean est en vie - et ils sont toujours mariés, ce qui implique que la relation l'ayant uni à Emma n'a jamais eu lieu. Est-ce présomptueux de sa part, s'il pense que cela a pu atténuer son repentir ? Quels sont ses sentiments à son égard ? Comme si elle lisait ses pensées - ce qui l'incite sur-le-champ à s'assurer que ses défenses mentales sont indemnes -, elle tourne la tête dans sa direction et, souriante, lui adresse un de ces regards charmeurs dont elle a le secret.

▬ Voyons, Scott, très cher. Je sais que tu es content de me voir, mais pas devant les enfants... À son teint d'albâtre se substitue la rutilante pureté du diamant. J'ai demandé aux filles de faciliter nos communications. Manifestement, ce ne sera pas de trop... Son changement d'aspect ne l'empêche pas de faire la moue tandis qu'elle considère le champ de bataille et son chaos ambiant. Quel dommage que vous n'ayez pas d'autres psychistes qui en soient capables... J'imagine qu'ils ont mieux à faire.

récapitulatif des actions:

La diversion avait eu l'effet escompté. C'était maintenant trois Sentinelles que Rogue avait aux trousses ... Et Cyclope en profita même pour lui venir en aide en frappant les arrières de celle sur laquelle la mutante s'acharnait. Cela n'allait pas être facile, mais il était toujours bon de voir que le travail d'équipe revenait vite ... Ou bien ne les avaient jamais quitté ?

Enfin, un pied devant l'autre, déjà. Les considérations métaphysiques viendraient plus tard.

Saisissant l'opportunité laissée par le plus réputé des leaders que les X-Men aient pu connaître, elle se jeta avec violence sur la machine endommagée qui lui faisait face et concentra la puissance de ses flammes et de son givre pour pulvériser sa cuirasse ... Et promptement pulvériser l'intégralité de ses entrailles pour la finir définitivement.

Quant à savoir si cela aura suffi, il était difficile de le savoir : les deux autres Sentinelles vinrent se saisir de ses bras pour l'immobiliser, en procédant à une bien douloureuse bastonnade qui vint faire sauter les plaques rocailleuses qui constituaient son armure. Une situation épineuse ... Mais c'était bien ce genre de situations dans lesquelles Rogue excellaient.

Les interstices entre les plaques rocheuses se mirent rapidement à émettre de la vapeur, se répandant depuis son bras droit dans tout son corps, tandis que de son bras gauche, c'était les rochers eux-mêmes qui se mettaient à virer au rouge, puis à un blanc incandescent ...

Et puis, avant que les Sentinelles ne puissent déterminer ce qu'il se passait, leur prisonnière ... explosa. Des fragments magmatiques une vapeur de cendres incandescentes vinrent les recouvrir, rapidement suivis d'une vague de feu solaire, aveuglante ...

Rogue, elle, avait perdu sa stature ... Et une rapide tentative de se servir des pouvoirs qu'elle avait conjuré, infructueuse, l'informa qu'il allait être sensiblement plus compliqué de s'occuper des Sentinelles à elle seule.

Hum ... Je suis ... à court de batteries, raisonna Rogue sur le réseau télépathique, à l'intention principale du groupement mené par Cyclope, Je vous rejoins

Seules quelques flammèches subsistaient à ses mains, et le souvenir lointain d'un Sunfire qu'elle avait accompagné dans ses derniers instants, quelque part, à un moment, dans l'une de ses existences ... Rien ne subsistait plus d'Iceman, de Gentle ou de Rockslide, dans son esprit soudainement étrangement calme.


La remarque d'Emma Frost ne tomba pas dans l'esprit d'une sourde.

" Oui, c'est incroyable, n'est-ce pas ? " ironisa Monet, qui vint s'arrêter un instant à hauteur de la dame de diamant, " C'est à croire que les autres psychistes soient occupées à se rendre utile, Mademoiselle Frost. "

Ne pouvant souffrir d'aucune riposte, la Franco-algérienne redécolla en trombe, allant assister Cannonball contre la cible qu'ils avaient déjà pris grand soin d'affaiblir.

Est-ce que Monet savait que cette remarque était destinée à une autre qu'elle-même ? C'était une potentialité.
Est-ce qu'elle laisserait passer une telle attaque ? Certainement pas.
Pas s'il n'y avait ne serait-ce qu'une infime chance qu'elle soit la cible.
Pas si l'émettrice était Emma Frost, ancienne professeure ; éternelle rivale par son caractère ... par sa nature même.


Dans la serre, le chaos était nettement moins contrôlé, et Gambit peinait à retenir l'assaut des Sentinelles et à protéger les plus jeunes ... Plus encore maintenant que Laura Kinney avait disparue ! Virevoltant en distribuant des mains explosives à ses assaillants mécaniques, le cajun n'en restait pas moins pris au dépourvu, et avec un très sérieux besoin d'aide ... Allait-il devoir demander l'aide des étudiants, malgré ce contre quoi il les avaient lui-même mis en garde ?

Hmm... Quelqu'un a vu Laura ? tenta Gambit sur le réseau télépathique, Ça commence à sentir le roussi, à la serre ! Je ne cracherais pas sur un petit coup de main !

Spoiler:

Il y avait quelque chose de bizarre.
Quelque chose de dangereux, dans l'allure d'X-23 - Wolverine, désormais, mais la seule et unique X-23, toujours.


Jimmy était le premier à tomber sous ses yeux.
Nate avait été impuissant lors de l'infection de Laura Kinney, loin de sa ligne de mire.
Elle était venue s'y fourrer, pourtant.

Laura... avait une force de volonté incroyable.
Il l'avait bien senti lorsqu'ils s'étaient battus côte-à-côte avec le Punisher et d'autres face au Sin-Eater.
Celle qu'on avait appelée X-23 avait surtout un passif avec le fait d'être contrôlée et surtout incontrôlable.
L'avait-elle fait exprès ?

Cyclope permet à Nathan de s'écarter juste à temps.
Il le relève, aussi.
Il le remet à sa place : dans le combat, et non pas sous sa protection.
Il lui ordonne trouver ce qu'il se passe sous le capot, tandis qu'il gagne du temps.

Nate étend ses sens, sans pour autant perdre de sa vigilance.
Il demeure agile, présent, en conscience et en actes.
Il jette à Rogue des explosifs et des armes à feu, du lourd et deux légères.
Un bandolier, aussi.
La panoplie, quoi.


Il tire, lui-même, sur les Sentinelles encore debout... machinalement.
Bourrin.

Mais son esprit est ailleurs, tandis qu'il semble habité par la seule fureur guerrière.
Son esprit est dans la bataille de Wolverine et Wolverine, devenue la leur face à Cyclope.

Il verrouille ses tirs balistiques comme en vision périphérique pour défoncer les Sentinelles, un peu à l'aveugle.

Il verrouille ses sens sur chaque centimètre carré de la peau de James et de Laura, puis plus en profondeur.
Jusqu'à sentir l'infection.
Jusqu'à ce que sa télékinésie sensorielle remarque les choses parasitiques.
Jusqu'à identifier chaque cellule et chaque atome de ces micro-monstres... Ici, et alentours.

Nate les sent tomber.
Il ignorait qu'ils fussent là - il n'avait pas eu envie de se poser la question, surtout - mais désormais il savait.
Caliban, le martyr.
Blaquesmith, le mentor.
Wiz-Kid, l'allié.

Et bientôt, Hope... ou pas.
Hope, rétablie.
Avec une impressionnante quantité de molécules magnétisées.

Hope, téléportée et sauvée, semble-t-il, mais prête à reprendre le travail, ici.
Sa fille, dont il n'a pas réellement appris à être fière ; qu'il n'a pas encore élevée.


Ah, et merde, au diable la prudence.

Il sait qu'un Wolverine peut supporter ce qui suit.
Il n'en sait pas tant pour Takeshi, Caliban ou Blaquesmith... mais pour les Wolverines il sait.
Il lui a déjà infligé sentence au moins aussi terrible, en le déchiquetant du feu nucléaire.

Alors, il tire.
Mentalement, il tire vers l'extérieur les nanites et éléments corrupteurs qui infectent le corps et le tronc cérébral de James et de Laura.
Il leur inflige terribles souffrances...
Car il refuse d'attendre la solution de la part de son enfant.
Il est Cable, et il ne sait pas attendre. Il agit. Il prend des raccourcis. Il accepte les risques... et la souffrance.



Il accepte plus difficilement que tout contrôle soit hors d'atteinte.



Cyclope avait son jet-pack.
Emma avait Monet... ce qui aurait fait échapper un rire à Cable dans d'autres circonstances.
Rogue était un danger pour elle et pour les autres avec sa vulnérabilité et son potentiel.

Nate s'était téléporté avec des James Hudson et Laura Kinney en plein processus de guérison après qu'il ait arraché les nanites de leur corps.
Il avait besoin d'arrêter tout ça.
Wiz-Kid, Caliban et Blaquesmith pouvaient être un quasi-Cérébro, ensemble ; pire en ayant des Sentinelles et d'autres agents coordonnés par l'intelligence qui les manipulait. Pire avec la technopathe et télépathe Sage, au sol et vulnérable.
Il fallait les arrêter ici... tandis que les autres cherchaient des solutions et une source à tout ça.

Pas le temps de faire dans la dentelle ou de se demander si on lui pardonnera, s'ils peuvent survivre...
Nathan arrache le virus de leurs corps à eux aussi.
Du moins essaie-t-il...
Et il compte sur les deux Wolverines même à l'agonie pour stopper les corps de ces marionnettes si elles viennent à se débattre.

Nathan... n'a pas suivi ses propres préceptes.
Il a laissé Rogue à elle-même face à deux Sentinelles.
Mais avec Cyclope.
Mais avec Emma.
Mais avec Monet... et d'autres, qui sont venus aider, sans doute.

On tombe ensemble... oui.
Mais certains... doivent chuter d'une autre manière.
Et ils sont ensemble.
X-Force. Sinon dans les effectifs, dans l'idée.

Une part de lui ignore s'il espère que Hope soit comme ça... pour son bien.

HJ

Spoiler:

Ils fuient.

Ils pourront dire autre chose. Ils diront autre chose. Ils se consoleront en disant autre chose.
Repli stratégique. Réorientation tactique. Gestion des effectifs.
Priorités. Urgences.
Des mots... des principes. Des excuses.

Magneto ne dit rien. Mais cette pensée ne cesse de le hanter.
Des excuses.
Ils se trouvent des excuses, et refusent d'assumer l'évidence.

Ils fuient. Ils s'enfuient. Ils reculent. Ils perdent.
Ils sont en train de perdre.

Certes, les victimes sont faibles. Certes, il parvient à sauver Hope Summers. Certes, ils parviennent à limiter les dégâts chez les vivants.
Certes. Certes, certes.

Mais cela ne compte pas, pour lui. Pas autant que d'autres éléments, en fait.
Utopia.
Utopia... compte. Utopia comptait.

Utopia était un symbole. Au-delà même du lien avec son Astéroïde-M initial, Utopia... avait du sens.
C'était à eux ; aux Mutants.

Leur île. Leur territoire. Leur Nation.
Leur monde.

A eux. Juste à eux.
Loin des Humains. Loin de leurs règles, de leurs abus, de leurs horreurs. Loin de ce qu'ils ont imposé, loin de ce qu'ils ont provoqué.

Et maintenant... maintenant...

 « Nous rejoignons les grands stratèges mutants. »

Sa voix s'élève auprès de ceux et celles qui ont combattu sur Utopia. Le ton est froid, dur.
Plus encore que d'habitude.

 « Ils sauront... utiliser vos talents, pour protéger l'Institut. »

Le cœur de la Mutanité, pour ceux qui l'entourent ; il n'est pas d'accord. Il sait qu'ils se trompent. Il sait que l'avenir de la Mutanité n'est pas dans les vieilles pierres d'une construction humaine... mais dans une structure, un ensemble qui sera à eux. Par eux. Pour eux.

Il ne dit rien, cependant. Il les fixe ; calme et distant.
Strict.


 « Il faut cependant... quelques instants, pour se remettre ; s'organiser. Cela, je peux l'offrir. »

Magnus acquiesce lentement, et enchaîne.

 « Travaillez ensemble. Cumulez vos forces. Seule l'union empêchera notre annihilation.
Et je refuse que ce jour amène la chute des Mutants – pas ce jour, non ! Pas sous nos yeux, et celui de ce monde qui nous lance ce défi ! »

Et, sans attendre, il s'élance ; se projette dans les airs.

Le maître du magnétisme file dans les cieux, et réactive ses pouvoirs émoussés par l'exploit pour sauver Hope.
Une tempête électromagnétique s'enclenche, et vise les Sentinelles présentes ici.
Pas suffisant pour les détruire – mais assez pour les occuper, les concentrer sur lui. Donner du temps aux X-Men de se réunir, et d'agir.

Magneto qui permet aux X-Men de réussir.
La preuve définitive qu'il est prêt à tout pour sauver son peuple !

(HJ/ Résumé rapide :
- Magneto rejoint l'Institut le cœur sombre après l'abandon d'Utopia ;
- Magneto annonce qu'il va occuper les Sentinelles pour que les X-Men se réunissent et trouvent un plan ;
- Magneto lance une tempête électromagnétique malgré ses pouvoirs émoussés. /HJ)

Au diable la douceur avec les Wolverines, il faut éliminer la menace qu'ils posent le plus vite possible. Et ça, le jeune Cable l'a parfaitement compris. Utilisant son énorme potentiel télékinétique, il vient fouiller, chercher, gratter jusqu'au plus profond de la chair et des os ce qui parasite ses alliés, ses amis, ses proches. Et alors, il tire, de toutes ses forces.

- AAARGH ! Graaaaah...

La douleur est intense, puissante, menant Jimmy aux portes d'une angoissante agonie, où amis et ennemis ne font plus qu'un, où les instincts primordiaux prennent le dessus sur tout le reste.
Cela se voit. Cela se sent. Cela s'entend. Les nanites de Bastion ont fait demeure dans le cerveau de leur cible, et comptent bien y rester. Couplés au travail constant de sape mené par les facteurs régénérants des griffus, les pouvoirs de l'Askani'son triomphent: les micro-machines ne font pas long feu, et bientôt un nuage gris de métal et rouge de sang jaillit par la bouche et le nez des possédés, pour être détruit l'instant d'après.

Les blessures internes saignent, et noieraient les corps si elles ne guérissaient pas à la vitesse de l'éclair, comme attendu par le stratège Cable, jeune par l'âge mais déjà fort capable sur un champ de bataille.
Après tout, on peut toujours compter sur le potentiel guerrier de ceux qui se revendiquent Wolverines. Même si parfois cela peut se retourner contre soi.

Ainsi, si Laura Kinney reste un temps prostrée, Jimmy Hudson, lui, se redresse presque immédiatement, tel un diable jaillissant hors de sa boîte, l'écume aux lèvres. Ses yeux, vides d'humanité, témoins de sa bestialité blessée resurgie, ne glissent pas longtemps sur la scène. La décision est sans appel: l'agression. D'un bond il se jette sur ses alliés, prêt à les déchiqueter jusqu'à ce que mort s'ensuive et au delà...


- Stop.

Mais deux griffes d'adamantium s'interposent. Plantées dans son épaule, elles le retiennent, et vont jusqu'à le plaquer par terre, comme une poupée de son. Derrière lui, la digne héritière de Logan, sa fille ou presque. Faisant fi de toute douleur, sa volonté dominant son corps et son esprit, elle coince ce quasi-frère au sol pour lui mettre deux baffes, plus humiliantes que douloureuses.


- Quand tout ça sera fini, on causera, crois moi blondinet. Mais là, tu te mets deux claques et tu te reprends. L'Institut est dans un sale état.

Trois paires de lames métalliques lui labourent les flancs pendant quelques secondes encore, avant que la bête ne s'apaise. Avant que les yeux révulsés ne retrouvent leur bel iris bleu. Avant que Jimmy Hudson ne regagne conscience, à la fois de son corps et de la situation dans laquelle il se trouve. Un voile de pure honte couvre alors son visage; il a échoué à se contrôler. Encore. Une furie. Un monstre.

- ... hrm. Oui. Pardon.

Il ne sait que dire d'autre, car il ne ressent rien d'autre.
Ses griffes se rétractent lentement, ses yeux se ferment presque, ses mains tremblent presque de colère contenue. Une colère envers lui-même, destructrice, plus encore que les créations malfaisantes de Bastion.

- Ok mon gars. Reprends toi et va te faire les griffes, on a besoin de tout le monde là.

Une larme coule sur la joue du jeune homme, traçant un sillon dans le sang et le cambouis.
Une fragilité qui disparaît au milieu des débris du manoir des X-Men éventré par les Sentinelles.
Une marque de sensibilité qui laisse place à de la détermination: être utile est encore possible, pour sauver ce qui reste.

- Compris.

Alors Laura s'écarte, et libère Jimmy... qui fonce sans attendre profiter de l'immobilisation de Caliban et Blaquesmith. Sans s'arrêter, il les fauche en corde à linge, escalade les restes de parois brisées au nom de la froide mission de Cassandra Nova, jusqu'à être capable de bondir sur une Sentinelle déjà bien abimée, toutes griffes dehors !
Que l'animal serve, et qu'il serve bien.

Spoiler:

L'arrivée d'Emma change la donne. Pas assez pour renverser la situation - y a-t-il encore quelque chose qui le puisse ? -, mais elle ramène des chances de leur côté, leur donne les moyens de lutter. Scott doit admettre être content de la voir, même s'il aurait préféré que leurs retrouvailles se fassent dans d'autres circonstances - de celles qui lui permettent de faire le point sur leur relation avant de commettre un impair -, mais il s'en accommodera. Ce n'est de toute façon pas comme s'ils pouvaient se payer le luxe de faire la conversation dans l'immédiat.

Ça n'a pas manqué : fidèle à elle-même, la Reine Blanche aime se faire remarquer. Et ça marche, puisque les commentaires et répliques acerbes ne sont pas longues à fuser. S'il lui a un temps reproché cette attitude, l'estimant nuisible à l'esprit d'équipe qu'il s'efforçait de conserver, il sait depuis que c'est en fait le contraire ; que les piquer au vif était sa manière de les rassembler - contre elle.
À défaut de baume au cœur, elle leur mettait la rage au ventre. Les discours fédérateurs n'ont jamais été sa tasse de thé, mais pour ce qui est de se faire détester, elle n'a pas son pareil. Quelquefois, il lui arrivait de se demander si ça ne faisait pas partie de ce qui l'avait attiré chez elle : cette capacité à ne jamais douter d'elle, à n'avoir cure de se mettre à dos le monde entier.
Non que cela lui ait particulièrement réussi quand il avait essayé de suivre son exemple.

▬ Occupée à quoi, très chère ? Rêver d'être moi ? balaie-t-elle nonchalamment le venin de Monet, rutilante de tout son éclat diamantin ; qu'elle soit entendue lui importe peu, mais elle se soupçonne que l'intéressée ne pourra pas s'empêcher de tendre l'oreille.

Trêve de digressions : s'il demeure dépassé par les événements, au moins Scott a-t-il pu profiter de son intervention pour trouver son second souffle. Quelle que soit l'hostilité qu'elle peut inspirer, son ex-compagne - si tant est qu'il doive encore la considérer comme telle - et sa portée de clones leur a fait un précieux cadeau en facilitant la conversation.
Aussi perfectionnés que soient leurs communicateurs, hélas peu pratiques à manipuler dans le feu de l'action, rien ne vaut de pouvoir échanger à la vitesse de la pensée. Ne reste qu'à obtenir un peu de visibilité et il devrait pouvoir coordonner efficacement les troupes - ce qui est plus facile à dire qu'à faire au milieu de ce qui était devenu une véritable zone de guerre.

Un champ de bataille qui était son foyer, hier encore. Ce n'est pas la première fois que l'institut finit en ruines, mais ça ne rend pas la chose plus agréable. Comment se faire à l'idée qu'on leur refuse jusqu'au fait d'avoir un toit au-dessus de la tête - qu'ils n'ont même pas droit à un refuge ? Serrant les poings à s'en faire blanchir les phalanges, il s'efforce de ne pas laisser la colère prendre le dessus : ce n'est pas le moment.

Rogue se joint à eux après s'être annoncée, visiblement éprouvée par son tour de force. Le potentiel de ses pouvoirs est prodigieux, mais pas sans contrepartie. Si elle est une alliée de poids en toute circonstance, Cyclope craint qu'elle ait brûlé trop vite ses cartouches dans un combat qui s'annonce parti pour durer - mais si elle ne l'avait pas fait, serait-il encore là pour s'interroger ? Il se rapproche lorsqu'elle se joint à eux, prêt à la rattraper si elle flanche tant elle lui paraît pâle - non sans vérifier que sa peau est correctement couverte.

▬ Ça va aller ? Reste en arrière et prends le temps de récupérer.

Un geste qui, à peine esquissé, ramène sur lui l'attention d'Emma - dans l'expression de laquelle il lui semble lire de l'irritation ; peut-être même de la jalousie. Des moues qu'il lui connait bien pour les avoir souvent vues lorsqu'il était question de Jean. Voilà qui semble excessif, même pour elle. Il note ce détail pour plus tard, mais n'a pas le temps de s'en occuper.

▬ Lorsque vous aurez fini de vous conter fleurette, vous pourrez peut-être venir m'aider ? les tance la concernée, toujours aux prises avec leurs amis contrôlés.

Par chance, le temps qu'ils ont gagné avec son entrée en lice a permis à Cable de se mettre au travail - de répondre à ses attentes. Ce qu'il lui a demandé n'est pas facile, et si savoir confier les bonnes tâches aux bonnes personnes fait partie de ses attributions Scott éprouve une pointe de fierté à le voir réussir. Voir leurs assaillants souffrir le martyre pendant qu'on les purge le réjouit beaucoup moins, mais c'est un mal nécessaire ; fort heureusement, ce traitement de choc ne tarde pas à montrer ses bienfaits.

Un signe encourageant - hélas vite occulté par les mauvaises nouvelles qui continuent de tomber. Utopia est perdue ; il ne reste plus qu'eux. C'est sur ce front que tout va se jouer. Ils sont le dernier bastion de la résistance mutante. Le sort de leur espèce ne dépend plus que d'eux. Une pression dont le leader des X-Men se serait bien passé - mais qu'il encaisse ; c'est ce qu'il fait, ce qu'on attend de lui. Il ne peut pas se permettre de décevoir.

▬ Une serre ?... Quel type d'arbre, Hank ? questionna-t-il mentalement entre deux sauts au milieu des décombres, tâchant de mieux se positionner pour avoir une vue d'ensemble - et, surtout, de ne pas regarder l'état de délabrement du manoir de trop près. S'il finissait de s'effondrer, l'espoir le ferait avec lui.

Même de là où ils sont, il lui est possible de voir ce qu'il se passe dans les airs de l'autre côté - et ainsi de repérer un Wiz-Kid qui n'est clairement plus maître de lui-même, ce que les retours télépathiques lui confirment.

▬ Désolé, petit.

Sans tergiverser, il décoche un tir de précision dans son fauteuil flottant, le faisant plonger aussitôt vers le sol dans une colonne de fumée. Son appareil est en principe équipé pour le protéger de telles avaries, aussi devrait-il s'en sortir sans trop de dégâts.

Sentir la présence de Magneto - le voir en action - le rassure à plus d'un égard. Dans cette situation, il n'y a plus d'inimitiés qui tienne : ils sont tous concernés, et le maître du magnétisme est autant un puissant allié qu'un impitoyable chef de bataille.
Même si ça ne plait pas à tout le monde, ceux qui l'entourent se plieront à ses directives pourvu qu'elles paraissent pertinentes - et elles le seront. Le confort de cette conviction lui permet de passer outre ses réticences à pleinement s'immerger dans le combat - d'arrêter de se retenir par peur de ne pouvoir aider tout le monde.

▬ Écartez-vous !

La mise en garde se fait au dernier moment, pour ne pas laisser aux Sentinelles le temps de se préparer - mais il sait pouvoir compter sur ceux qui lui sont proches pour l'écouter, pour obéir sans qu'il ait à s'en justifier. Car aucun de ses ordres n'est lancé au hasard ; que leur capacité à les suivre sans hésiter peut être tout ce qui les sépare de la mort.

Scott se contente d'habitude de tirer de larges faisceaux ; de compter sur leur force brute pour repousser - pour désintégrer, parfois. C'est l'usage le plus simple de son pouvoir, mais ça ne veut pas dire que c'est la limite de son répertoire.
Car s'il s'en donne la peine, ce rayon, il peut aussi le comprimer - le réduire à un fin trait de lumière écarlate, guère plus épais que les lasers que l'on trouve aujourd'hui dans le milieu médical. Une comparaison d'autant plus appropriée qu'il y gagne alors une précision chirurgicale, et ce même alors qu'il le dirige contre une rangée entière de Sentinelles, sans tenir compte de ce qui pourrait se trouver derrière eux.
Ils pourront toujours reconstruire.
Les vies perdues, elles, ne reviendront pas si facilement.

récapitulatif des actions:

Il voit. Il entend. Il sent.
Il comprend.

La situation est critique.

Les Mutants reculent. Les Sentinelles avancent.
Les infections se multiplient.

Son camp perd.

La vérité est cruelle, désagréable ; mais réelle. Son camp perd.
L’oppresseur gagne.
La violence gagne. La soumission gagne. La haine gagne. La folie gagne.

Une grimace glisse sur le visage de Magneto, alors que son esprit revient des années en arrière – des décennies, même.
Il revoit.
Il revoit ce qu’il s’est passé. Il revoit ce qu’il a vécu, quand d’autres oppresseurs ont pu imposer leurs voies, leurs horreurs à son camp ; son peuple.

Il revoit les étoiles jaunes. Il revoit les privations. Il revoit les injures. Il revoit les déportations. Il revoit les camps.
Il revoit les bâtiments d’où sortaient d’épaisses fumées noires.

Il revoit tout. Il ressent tout.
Et Magnus…

Magnus mobilise encore ses forces.

Même si ses pouvoirs sont émoussés. Même si sa réserve s’approche du néant.
Même s’il est usé, fatigué.

Il revoit tout cela. Il voit tout cela. Et… il ne l’accepte pas.

« JE REFUSE ! JE REFUSE VOS PROJETS ! JE REFUSE VOTRE HAINE ! JE REFUSE VOTRE POUVOIR !
VOICI MON POUVOIR ! VOICI LE POUVOIR !!! »

Le maître du magnétisme hurle – et libère sa puissance. Son ressenti. Sa rancœur. Sa fureur. Sa rage.
Sa haine.

Haine contre haine.
Folie contre folie. Démence contre démence.

Sentinelles… contre une bulle électromagnétique, similaire à une impulsion.

Il tente d’en limiter l’impact pour ses collègues, ses camarades ; en vain.
Plusieurs Sentinelles sont touchées, mais les forces des X-Men le seront aussi. Il ne le regrette pas.

C’en était trop, pour lui. C’en est trop.

Notamment en ayant senti la présence d'échanges télépathiques, bloqués par son casque mais ressentis par son instinct, et en ayant compris que la position de l’ennemie a été identifiée.
Enfin.

Magneto flotte au-dessus des ruines fumantes, sombre et froid ; usé mais déterminé, encore.

** J’y vais.
Je m’occupe de Cassandra Nova ; et de Seattle.
Veillez sur vous. Veillez sur Charles.
Il… veillez sur Charles. Vous m’en tiendrez rigueur. **

Le maître du magnétisme a enlevé son casque, pour prendre connaissance du message et pour confier ces quelques mots.
Un moment, une annonce ; pas une discussion.
Car il remet le casque, et se coupe des autres - notamment de leurs réactions, qui ne l'intéressent guère.

Il sent que quelque chose ne va pas. Il sent que son ami… va mal ; très mal.
Il se crispe.

Charles est… Charles. Charles compte pour lui. Charles a de l’importance.
Charles est son ami.
Charles sera toujours son ami – et même s’il l’a mis en danger, même s’il a tenté de le tuer, il… ne veut pas cela.

Magnus a haï Charles, vraiment ; mais la haine n’est qu’une expression de l’amour, de l’attachement.
Il ne se considère plus comme tel – mais l’époque où il était Erik Lensherr demeure, dans son esprit.

Erik n’aurait jamais abandonné son ami Charles. Et Magneto… ne pourra jamais effacer entièrement Erik.

« RAH ! »

Il grogne, et se projette en avant ; en mobilisant le peu de pouvoir qui lui reste.

Il se lance.
Vers Seattle. Vers la jeune Pixie, qu'il emporte pour qu'elle l'emmène.
Vers Seattle ; et Cassandra Nova.
L’ennemie. La cible.
La sœur de Charles. La honte de Charles. La malédiction de Charles.

Celle que lui va supprimer… pour les Mutants. Et pour son ami.

(HJ/ Résumé rapide :
- Magneto s’emporte en voyant l’avancée des Sentinelles et des infectés ;
- Magneto mobilise ses forces pour une impulsion électromagnétique, ne regrettant guère que cela touche aussi son camp ;
- Magneto se crispe en comprenant que Charles va mal ;
- Magneto enlève son casque, après avoir senti les échanges télépathiques, et en prend connaissance avant de se lancer sèchement ;
- Magneto indique qu’il va à Seattle et exige que les X-Men prennent soin de Charles, puis remet son casque ;
- Magneto emmène Pixie pour qu'elle le téléporte vers Seattle, plein de haine mais avec une amitié retrouvée envers Xavier. /HJ)

- Hé p'tit gars là. Logan Jr.

Une voix grinçante.
Des mots déplaisants.
Une situation proprement catastrophique.
Les murs n'ont pas tenu l'assaut dévastateur des Sentinelles de Bastion, et le puissant Cerebro encore moins: l'Institut, dernier rempart des Mutants face à la folie de Cassandra Nova, est donc tombé. Des gravats s'est élevé un immense nuage de poussière, obscurcissant la lumière du soleil, irritant nez et bronches de tous les défenseurs présents. A l'horreur s'ajoute le désespoir; les immenses robots mutancides continuent de balayer ce qui n'est désormais plus qu'un champ de bataille. Adieu les salles de classe, adieu les terrains de jeu, adieu les chambres réconfortantes, tout a été pris par la rage d'une seule personne.

Une chose que le jeune Wolverine connaît déjà, pour l'avoir vécu là d'où il vient.

Du cœur d'une énorme carcasse métallique lacérée par d'énormes coups de griffes, il a émergé, éternel survivant, destructeur à sa manière, couvert de son propre sang et de fluides artificiels toxiques. Attiré par un bruit, les paroles d'un étrange personnage encapuchonné, au faciès aussi répugnant que son odeur est multiple, il se laisse glisser le long du flanc d'acier, jusqu'au sol.

Odeur multiple oui, mais différente de celle du Chevalier Lunaire, rencontré au sein des Fallen Angels. Ici, il y en a plus, bien plus, beaucoup plus diffuses, à peine plus qu'un fumet, et presque toutes... maîtrisées ? Toutes cohérentes entre elles, en tous cas. Terre et déchets, poussière et saleté, nuances de parfum et chair molle. Impossible de mettre plus de mots dessus, mais après tout, n'est-ce pas un peu ce que veut Masque, le mutant façonneur de visages ? Un Morlock, discret et aussi survivaliste que le jeune homme qu'il alpague. Méfiant face à l'inconnu, la narine frémissante, Jimmy s'approche, sauvageon en noir et rouge.


Grognement.

- Non. Pas Logan Jr. James.

D'un simple geste de main, Masque tente d'apaiser la situation.
Il n'est pas venu guerroyer aujourd'hui; il ne le peut pas plus qu'hier. Par contre, pour sa propre survie et celle de sa race, le voilà prêt à coopérer avec les X-Men. Même ceux qui n'en font pas encore partie. Après tout, Cassandra Nova est une menace commune suffisante pour mettre de côté les vieilles oppositions.

- Ah. Pas causant le mioche. Je vois le genre. Cela dit, James, c'est pas beaucoup mieux. Ton vieux s'appelle aussi comme ça.

Bien que recouvert de mazout et d'huile, difficile de se tromper; James est le fils de son père.
Il n'a rien contre le vieux griffu, mais cela l'agace, cela l'énerve de n'être rien de plus que l'ombre de quelqu'un qu'il n'a jamais connu. Alors il fait la seule chose possible: il ronchonne, il grogne, il signifie sa désapprobation.

- Hrm.

- Faut pas le prendre mal, j'ai juste le compas dans l’œil pour capter les détails des gens. Et toi, t'es franchement pas le fils du facteur, si tu vois ce que je veux dire. M'enfin. Si je comprends bien ta démarche fougueuse, tu comptes aller régler son compte à l'autre gros crâne chauve ? Y a moyen que t'ai un avantage. Par contre, ça risque de faire mal.

De fait, Masque avait la curiosité du jeune Wolverine.
Maintenant, il a sa pleine attention. Car la douleur est bien quelque chose qui ne fait pas peur au survivant de Terre-1610. Il est prêt à y consentir pour rendre le monde meilleur. Alors, après un petit silence de réflexion:

- ... ok.


Quelques minutes plus tard, une silhouette se déplace au milieu des ruines du Manoir, vers le groupe mené par le jeune Nathan Dayspring Summers, l'Askani'son. Les briques et le mortier, les lattes de parquet et le lambris vernis se rappellent bien de cette ombre, qui depuis plusieurs années déjà est constamment accompagnée d'un léger vrombissement, celui d'un fauteuil roulant dernier cri quand il n'est pas tout bonnement extra-terrestre.

Le Professeur Charles Xavier, emporté en urgence par le Fauve, revient parmi les siens.


Mais en lieu et place de douceur, ses yeux lancent des éclairs.
Sa démarche, agressive, puissante, dénote considérablement avec l'élégance constante dont fait d'ordinaire preuve le fondateur des X-Men. Et les mots qu'il prononce terminent d'enfoncer le clou, pour ceux qui douteraient encore: sous le crâne immaculé, les os d'adamantium; au bout des poings, des griffes n'attendant que le bon moment pour sortir; en bref, James Hudson Jr. grimé par Masque pour venir perturber et planter Cassandra Nova, une fois le groupe de choc arrivé à Seattle.

- Nate. Pas de commentaire. Sinon je lacère ton lit. Avec toi dedans.

Pourtant, ce n'est avec personne d'autre que Jimmy voudrait se retrouver ici, maintenant, pour se battre. Cable, X-23, et Cyclope d'attaque avec lui, deux Summers, deux Howlett, un ironique équilibre au goût de tout ce qui préside les destinées, il semblerait.

Spoiler:

Les Sentinelles tombent une par une, mais ça ne suffit pas - ça ne suffit plus.
Il en vient toujours plus, et ils ne sont pas assez pour les arrêter.

Malgré tous ses efforts, Cyclope ne parvient pas à percer leur blindage - pas au point de les incapaciter, de les empêcher de causer plus de tort qu'ils ne l'ont déjà fait. À travers le réseau télépathique, il sent les consciences faiblir ; s'éteindre, pour certaines - et ne peut qu'espérer que ce soit la fatigue qui les ait fait taire, et pas autre chose.
Et soudain, le silence se fait ; le lien se brise alors que les Cuckoos sont forcées de fuir pour survivre. Ne restent plus que lui et ses pensées, ses doutes et ses peurs.

L'institut tombe et brûle, et il ne peut rien faire pour l'empêcher.
Ce n'est pas la première fois, mais ça ne diminue en rien le sentiment d'impuissance qu'amène cette vision. De la même manière ne peut-il faire autrement que se sentir fautif. S'il avait fait plus, s'il avait fait mieux, les choses auraient-elles pu se passer autrement ? Il aurait pu ; il aurait dû. Toujours la même rengaine.

S'il est condamné à répéter sans cesse les mêmes erreurs, plus qu'une seconde chance, n'est-ce pas ici son enfer personnel ? Malgré sa détresse, il tâche de ne pas se laisser abattre. L'école est perdue, mais eux ne le sont pas. Il y a encore des choses à faire - des choses à sauver. Et ça commence par empêcher Cassandra Nova de nuire une bonne fois pour toutes.
Ce n'est cependant pas contre de l'espoir qu'il échange son affliction, mais contre de la colère - brute ; non-coupée, non-diluée, prête à servir à tout. Certes une mauvaise conseillère, mais aussi un moteur très efficace pour aller de l'avant. Pour aller jusqu'au bout.

Peut-être attendrait-on de lui qu'il reste auprès de Charles Xavier. Peut-être prévoit-t-on qu'il vienne prendre place à son chevet alors qu'il est au plus mal. Peut-être veut-on le voir faire tout ce qu'il peut - bien peu,en vérité - pour aider à améliorer son état. Peut-être l'aurait-il fait autrefois.
Plus maintenant.
Non pas qu'il n'en ait que faire - loin s'en faut ; la perspective de le perdre encore une fois le terrifie, quand bien même il n'y est pour rien cette fois-ci. Il ne veut revivre cela pour rien au monde.

Mais ce n'est pas d'aller lui tenir la main qui empêchera quoi que ce soit.
Le sort de Charles est entre les mains de ceux qui sont déjà auprès de lui. Des personnes capables ; des amis qui ont toute sa confiance. Y aller n'apporterait rien de plus qu'un support moral bien dérisoire. Ce n'est pas ce qui fera la différence. Et s'il revient à lui, voudrait-il vraiment le faire dans un monde où sa sœur a ruiné l’œuvre de sa vie et où on l'a laissée s'en tirer ?
Non, pense-t-il ; et cela, il peut y faire quelque chose.
La tuer de ses mains, pour commencer.

▬ On y va. Il ne parle à personne en particulier - à aucun d'entre eux et à tous en même temps. Il affirme sa résolution, acte sa décision. Son attention se tourne vers Nathan, sur cette version de lui qu'il n'a pas encore appris à connaître - mais qui, après l'avoir vu se battre, ne lui semble pas si mauvaise qu'il a pu le penser. À qui il fait comprendre d'un regard ce qu'il attend de lui, la main qu'il abat sur son épaule venant le confirmer. Les blessés, trouvez un endroit où vous abriter. Ceux qui sont encore en état de se battre... On se retrouve à Seattle.

Il n'a pas le temps de les organiser plus que ça, et ne pense pas en avoir le besoin. Tous ne les suivront pas, et les moins amochés auront, l'espère-t-il, la présence d'esprit d'aider les autres. Après le sort que Magneto a réservé aux Sentinelles, ils devraient être tranquilles au moins un temps, même si ça a aussi semé un peu plus de désordre dans leurs rangs. La solidarité est un impératif dans cette situation, et il manque de se dire qu'il lui faut être là pour s'en porter garant - mais son choix est fait. Son combat est ailleurs.
Celui de toute leur espèce.

Cable et lui s'en vont, laissant derrière eux terre brûlée et pierre brisée.
Pliant l'espace à leur désir, ils s'affranchissent de la distance, se rendent dans la tanière du monstre pour le débusquer. Ses yeux se ferment sur des ruines, se rouvrent sur une épaisse végétation. Ils y sont. D'autres viendront par leurs propres moyens : il ne pense pas être le seul à vouloir régler ses comptes - à s'assurer que ce soit le dernier malheur dont elle puisse être responsable. Elle ne peut ignorer qu'ils viennent la chercher, a sans doute pris des mesures pour se protéger - mais ça ne la sauvera pas. Pas après avoir provoqué la fureur d'un peuple.

▬ Restez concentrés. Ce n'est pas encore terminé, annonce-t-il d'une voix pleine de hargne.

Le vrai combat ne fait que commencer.

récapitulatif des actions:

Nathan desserre le poing.
La pression redescend, le temps d'un instant.
Rien n'est fini, mais le sang pompe dans ses veines et le temps lui semble aller au ralenti.

Sage, Whiz-Kid, Caliban et Blaquesmith sont défaits.
Et c'est triste. C'est dur.

C'est dur, oui... même pour un esprit des plus froids à cet instant.
L'esprit stratégique de Nathan ne voit pas des frères et sœurs Mutants à terre au bout des limites de leurs corps.
Il voit des ressources que n'a pas pu prendre l'ennemi ; et dont ils ne peuvent disposer, non plus.
L'adolescent soldat prend en plein estomac le fait que l'adversaire lui a fait voir qu'ils pouvaient ensemble être une ressource égale à Cerebro - l'original, ou celui construit par Cassandra Nova - pour mieux le voir les retirer du terrain de jeux.

L'Institut tombe en pièces.
Et il réalise ce qu'ils ont perdu ; non pas les terrains de basket, les amitiés et les opportunités de s'instruire mais les ressources qu'ils auraient pu - non, qu'ils auraient dû - mobiliser.

Il voit son échec.
L'échec à penser comme un Général.

Il voit le génie et la froideur et le mur pur et simple de l'esprit de la Mummudrai, Cassandra Nova.

Mais il voit aussi ceux qui sont encore debout.
Notamment les deux jeunes Wolverines. Qui ne se connaissent pas, et luttent ensemble pour la première fois.
Notamment son père. Qu'il ne connaît pas, sinon par les légendes et son profond sentiment d'abandon.
Et lui-même, avec son esprit, son corps, ses armes et son sang.

Que Cassandra Nova-Xavier aille au diable.

Il reconnaît également Domino, sa fidèle alliée de nombreux lendemains - pour lui - et d'hier - pour elle.


Magnéto est déjà parti.
Lui non plus, ne pense plus comme un leader.
Ses troupes, où sont-elles ?
A quel moment ont-il échoué en tant que groupe, en tant que fiers Mutants ?

Non, il ne doit pas penser à cela. Pas maintenant.
Sauf que si. Il y pense. Et sa frustration réduit son esprit à un objectif aussi canalisé que le plus fin des rayons issus de la visière de Cyclope.

Il voit l'apparence de Jimmy, changée, mais sa démarche, la façon dont il pose sa voix, les mots, l'aura, sont bien celles du fils de James Howlett d'un autre monde.
Espérons que l'effet de surprise suffise à déstabiliser la jumelle maléfique.

Pour Cable, désormais, il n'y a plus qu'une cible.
Pas de plan, pas d'astuce ; mais des alliés - des amis - des frères et sœurs d'armes, prêts à rebondir.
Lui comme eux sont prêts à se battre jusqu'à la dernière goutte de sang.
C'est ce qu'elle voulait, mais peu importe.



Résumé :

Spoiler:

Magneto. Wolverine. Cyclope. Cable. Domino. X-23. Pixie. Ils sont sept a se téléporter dans la tanière du mal dans la végétation des sphères de Seattle. A l’extérieur la vie suit son court, les civiles continuent tranquillement leur journée. Certains sont devant leur télé ou écoutent la radio dans leur voiture car on parle des Sentinelles que le gouvernement a envoyé sur les Mutants. Car les médias sont formels, elles sortent bien de silos où elles sont stockées comme des armes de destruction massives prêtes au lancement. Prêtes à l’annihilation des mutants si c’était nécessaire. Un plan d’urgence du gouvernement pour répondre à "la question mutante" en cas de problème qu’il aurait bien du mal a nier maintenant.

Seulement ce n’est pas voulu. Bastion allié à Casandra Nova ont pris les contrôle de toutes les Sentinelles de réserve, d’une force de frappe gigantesque “ heureusement” uniquement tournée vers les mutants. Pour ne pas passer pour des incompétents la maison Blanche ne fait aucun commentaire sur les événements, quitte à passer pour ceux qui ont appuyé sur le bouton rouge. Mais les mutants partis à Seattle pendant que les autres combattent toujours les Sentinelles savent qui est la vraie responsable.

A peine sont il arrivés dans la végétation dense des sphères qu’ils pourraient voir des câbles éclectiques qui courent un peu partout sur les armatures de verre et d’acier. C’était le dispositif qui avait permis de transformer les lieux en un équivalent de Cerebro utilisé dans un but terrible, et qui avait frappé plusieurs des leurs malgré la lutte de Xavier pour protéger “ Ses X-Men”.

Cylope leur dit de rester concentrés et Domino se tourne vers Magneto. Il était venu ici sans les attendre et ne jouait plus en équipe, seul la mort de ses ennemis semblait lui importer maintenant et cela pourrait les mettre en danger.

“Vous pouvez sectionner les câbles?”

Le maitre du Magnetisme n’aurait aucune difficulté à rendre inefficace ce Cerebro entre de si mauvaises mains. Les sept envoyés avaient évidement été repérés par les systèmes mis en place par Bastion et sa voix artificielle se ferait entendre dans les sphères.

“ Mutants détectés, déploiement de toutes les défenses de secteur.”

Trois Sentinelles de taille humanoïde mais techniquement les plus abouties de l'arsenal gouvernemental se posèrent devant les mutants tandis que deux silhouettes bien connues les rejoignaient.

Colossus et Kitty Pride tout deux sous le contrôle des nanotechnologies les rendant aussi dociles que n'importe quelles sentinelles, et aussi prompte à attaquer les porteurs du gêne xi non contaminés à vue. Rapatriés en urgence d'Utopia pour servir de défense efficace à Cassandra Nova celle ci apparaissait derrière son fidèle Rampart d'acier mais aussi un peu de chair, aux cotés de Bastion.


"Tu ne peux pas être Charles, Charles est mort, je l'ai tué. Colossus, écrase le. Quand à vous...ce n'est qu'une question de minutes."

Elle n'avait rien à dire que pour Bastion donne l'ordre de passer à l'attaque. Alors qu'ils chargent tous vers les sept mutants Kitty se dématérialisait en reprenant sa forme solide que pour tenter de se saisir du casque de Magnus. Colossus quand à lui chargeait Xavier (Wolverine) comme un taureau, Cassandra entrait dans un combat Mental avec Cable et Bastion tirait des rafales d'énergie vers Cyclope avec ses poings. Les trois sentinelles performantes s'en prenaient quand à elles à Domino, X-23 et Pixie.

HJ:

Spoiler: