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[Fandazar Foo] "Like palm springs, but for wizards" - Thor
Stephen Strange
Héros
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Localisation : 177A Bleecker Street, Greenwhich Village, New York
[Fandazar Foo] "Like palm springs, but for wizards" - Thor Lun 6 Juin - 19:20
Une brise tranquille souffla sur la colline, faisant onduler les hautes herbes qui la couvrait.
Fandazar Foo était un lieu paisible. C’était une île gigantesque aux origines un peu troubles. Certains théorisaient qu'elle avait été formée toute entière, morceau de terre arraché à un continent il y a des années et jeté dans l’espace. D'autres défendaient qu'elle s'était formé par l'accumulation d'un ensemble de rocher prélevés dans différents mondes par les vents de magie et rassemblé à un croisement de flux mystiques. Personne ne savait vraiment. Elle avait été découverte il y a un millénaire à peine, gigantesque bout de roche flottant au carrefour de courants magiques multidimensionnels – et, rapidement, elle avait été mise à profit.
À travers toute l’île magique, on trouvait des portes. On en trouvait sous ou sur des rochers, taillées dans des arbres et des champignons géants, posée dans un nuage ou au fond d’un lac. Elles venaient sous toutes les formes et toutes les tailles – petites, grandes, en pierre, en bois, en os, en fromage. Certaines étaient cachées dans des reflets, d’autres dans les écailles d’un long serpent, paresseusement installé dans les branches d’un arbre. Les magiciens de tous les mondes fréquentait Fandazar Foo, y trouvant terrains neutres et lieux de repos que leurs dimensions natives n’offraient pas toujours. Quelques kiosques de marbres et quelques ponts de bois, élégamment sculptés, avaient été installés ici et là, mais le consensus général préférait généralement laisser la faune et la flore de l’endroit tranquille. Des champignons flanquaient, voir dépassaient des arbres voûtés et couverts de lianes. De massifs rochers au visage humain (que personne n’avait jamais sculpté) trônait dans des clairières ou flottaient dans les airs, plus ou moins haut. Nageant dans l’eau limpide, des poissons irisés crachaient des étincelles orangées ; le long des troncs d’arbres ou dans les feuilles, de massives limaces bleu cobalt regardaient paresseusement les sorciers déambuler le long des crevasses, des rivières et les îles flottantes de Fandazar Foo.
A le voir, on aurait jamais cru que l’endroit avait été rasé quelques années plus tôt.
Strange était installé sur un massif cailloux flottant plusieurs mètres au-dessus d’un lac. Une poignée de champignons massifs y offrait un peu d’ombre et un mince court d’eau, jaillissant du sol, se déversait dans le vide pour aller abreuver l’étang en dessous. Ça n’était pas un endroit où il avait l’habitude de s’asseoir : la porte qui menait au Sanctum, la porte par laquelle il n'était pas arrivée, était bien plus loin, hors de sa vue. L’endroit était toujours occupé par une poignée de mages – certains qu’il connaissait, et qu’il avait discrètement salué avant de monter sur son îlot. Plusieurs l’avaient reconnus, plusieurs lui avaient rendu ses salutations. Aucun ne s’était approché plus que ça. Vêtu simplement, toujours sans son attirail coutumier de Sorcier Suprême, il observait tranquillement l’île impossible qui s’étendait sous lui, profitant de la lumière orangé qui embrasait l’horizon. L’île n’avait pas d’étoile mais baignait dans les lueurs d’un coucher de soleil perpétuel – alternant entre l’orange flamboyant et le violet profond de manière un peu erratique. Ça n’avait pas toujours été le cas, mais c’était normal que tout ne soit pas parfaitement comme avant. Presque inconsciemment, son regard dériva un peu vers la droite.
Il ne pouvait pas le voir d’où il était, mais Fandazar Foo était aussi, depuis peu, un lieu de recueillement. Un des arbres avait été changé en pierre. Ses branches de granit étendaient leurs feuilles de marbres vers le ciel, et une sève argenté, immobile, veinait son tronc. Au milieu de l’arbre environ, cinq flammèches flottaient dans les airs – une jaune, une bleue ciel, trois vertes. Lors de la Croisade de l’Empirikul, quelques années plus tôt, les magiciens de tous les mondes avaient été pourchassés et exterminés – un à un. Fandazar Foo avait été calciné, dévasté, et cinq Sorciers Suprêmes y avaient été brûlé vifs. Le monde s’était guéri, la magie était revenu par à-coups, et la dimension avait fleurit de nouveau. Les Sorciers, eux, n’étaient jamais revenus.
Strange tendit la main devant lui et toucha délicatement une massive théière en fonte, posée sur l’herbe devant lui. Le métal était presque tiède. C’était une bonne chose : le thé de feu shi’ar s’infusait à basse température, et il ne comptait pas gâcher le cadeau qu’on lui avait promis. Deux tasses sans anses, assorties au service à thé, attendait patiemment dans l’herbe. Strange vérifia une fois son téléphone, puis prit une inspiration, ferma les yeux et attendit. Derrière lui, plantée dans l’herbe et ne semblant donner sur rien, une haute porte de bois baignait tranquillement dans la lumière orangée du monde.
Il avait envoyé un message à Thor. Il espérait simplement qu’il n’était pas trop occupé pour le moment.
Situation : En fuite, peu importe où tant que Dylan est en sécurité
Localisation : Mobile, le plus possible
Re: [Fandazar Foo] "Like palm springs, but for wizards" - Thor Mer 8 Juin - 11:06
D'ordinaire, Thor Odinson ne prend pas de portes. Celles d'Asgard lui ont toujours été ouvertes. Celles des Avengers ne se sont jamais vraiment fermées. Quand il n'y en a pas besoin, il arrive, flamboyant, depuis les cieux, porté par son marteau légendaire. Et celles de ses ennemis, il ne daigne guère les honorer: il les détruit plutôt d'un éclair ravageur, ou d'une frappe à nulle autre pareille.
D'ordinaire, il ne prend pas de portes, non. Mais à l'ordinaire nul n'est tenu. C'est même tout l'inverse dans leur secteur d'activité, aux proportions souvent... improbables. Aujourd'hui, point de haut seuil dorée, point de manoir héroïque, point de Mjölnir, et encore moins d'ennemis sur Fandazar Foo. Cette fois, conscient comme beaucoup de mystiques de la tranquillité que mérite mille fois ce don du cosmos, il prend la peine d'empoigner la béquille d'une main ferme, l'autre trop occupée à soulever du sol une imposante barrique de bois aux mille nuances orangées, semblables d'une certaine manière à l'image mentale que l'on pourrait se faire de flammes nues.
Et, pour une fois, il ouvre une porte.
Devant lui s'étend mille merveilles d'un univers reconnaissant, des paysages éblouissants, un précieux trésor en suspension au milieu de l'entropie galopante. Ebloui, comme toujours, le Dieu du Tonnerre s'avance pour sentir sur son visage les rayons d'un crépuscule constant, sur les poils de ses bras une brise légère et sous ses pieds la vie croître.
Fandazar Foo n'est pas Midgard. Thor n'est pas son fils. Leur relation est distante, étouffée par bien des siècles d'existence séparée. Une barrière temporelle qui ne l'empêche pas de ressentir l'histoire de cette terre, ses cicatrices, ses peines, ses brûlures, sa renaissance, la preuve que la vie trouve toujours un chemin.
La présence du Sorcier Suprême en atteste tout autant.
- Mes salutations, Stephen.
Vêtu d'un simple pantalon, d'une paire de bottes en cuir et d'une grande cape rouge recouvrant ses épaules, comme d'ordinaire depuis son retour, le fils d'Odin franchit les quelques mètres de distance qui le séparent du magicien, absolument pas gêné par sa cargaison.
Un sourire illumine la face barbue, sérieuse et inquiète du dieu. Le genre qui témoigne de sa sympathie envers Strange.
- Ton retour est un réel plaisir. Tout comme me savoir ne pas être le seul ressuscité, hé.
Il secoue ses larges épaules, relaxé par la paix du lieu.
D'un bref coup d'œil, Thor cherche le meilleur endroit où poser l'imposante caisse de thé de feu shi'ar, un petit trésor recherché aux quatre coins de l'univers par les théïnomanes de toutes les espèces. En silence, ponctué par le frottement de sa cape contre le bois aux reflets ardents, il jette un regard interrogateur au maître de ce moment, bien plus au fait de la technique que lui.
Localisation : 177A Bleecker Street, Greenwhich Village, New York
Re: [Fandazar Foo] "Like palm springs, but for wizards" - Thor Mer 22 Juin - 23:35
Strange tourna légèrement la tête pour regarder l’Asgardien, puis l’inclina légèrement, un sourire aux lèvres, pour répondre à sa salutation.
- Dieu du Tonnerre.
- Ton retour est un réel plaisir. Tout comme me savoir ne pas être le seul ressuscité, hé.
- Hmm.
Son sourire ne vacilla pas, ses paupières battirent à peine, mais le magicien accusa le coup. C’était difficile à remarquer, et difficile à expliquer. La simple mention de sa résurrection semblait lui avoir fait manquer un battement de cœur, l’avoir figé un peu plus longtemps qu’il n’aurait dû. Puis ses yeux bougèrent à nouveau et se fixèrent sur le tonneau que portait Thor.
- Ah. Le fameux trésor du fils d’Odin.
Le magicien tendit la main. En réponse, le baril se décolla gentiment de l’épaule de son porteur et vint flotter au-dessus de la théière. Strange leva une deuxième main. Le contenant éclata comme au ralenti, se séparant en une multitude de planches et de vis, deux cercles métalliques, et une précieuse cargaison de feuilles sombres qui s’étalèrent dans toutes les directions, tenues dans les airs par un vent invisible. Le mage baissa délicatement la main droite et une petite poignée de thé de feu se détacha de la masse principale ; le couvercle de la théière se souleva de lui-même, et les feuilles tombèrent dans l’eau chaude. Strange joignit ses deux paumes. Le thé tourbillonna doucement en se regroupant, les planches s’alignèrent, les cercles métalliques se mirent en position et toutes les vis vinrent retrouver leur place. Le baril flotta à côté de la porte par laquelle Thor était entré et se posa tranquillement dans l’herbe.
Dans la théière, les feuilles de thé avaient commencé à infuser : séché, le thé de feu avait une couleur sombre – presque noir – qui laissait transparaître des veines rouge orangé lorsque tenu devant une vive source de lumière. Au contact de l’eau tiède, presque froide, ces veines s’embrasèrent, colorant de brun mordoré le liquide de la théière. Une fumée délicate s’échappa du bec de fonte.
Le docteur prit une inspiration et sourit au parfum du thé de feu. Il indiqua l’herbe devant lui, invitant silencieusement l’Asgardien à s’asseoir.
- Merci pour le cadeau, Thor. C’est aussi un plaisir de te voir.
Une des tasses en fonte sans anse posé devant lui décolla pour venir se poser devant son interlocuteur. Si le dieu refusait, ça ne serait pas une grande surprise ; Strange avait un ou deux cadeaux de son côté. Le sorcier laissa son regard défiler sur Fandazar Foo, en dessous d’eux. Lorsqu’il prit la parole, sa voix était un peu plus distante.
- J’ai manqué beaucoup de choses, pendant mon absence. Je ne serais pas contre une petite mise à jour.
Strange prit une longue inspiration. Oui. A l’odeur, c’était bon. Il leva la main et la théière s’envola de son socle, remplissant les deux tasses. Le parfum entêtant du thé de feu passa dans l’air. Le magicien entoura sa tasse de ses deux mains, profitant de la chaleur contre ses paumes. Il releva les yeux et sourit – plus faiblement.
- Nous pourrions commencer par ta résurrection. Comment c’est arrivé, ça ?