Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Masque à masque (pv Tony Stark) Mer 13 Juil - 9:28
Dans les vapeurs badines d'une douche qui venait de s'éteindre, Madame Masque fredonnait un air guilleret tout droit sorti d'un D.J. à la mode qu'elle avait entendu la semaine précédente en faisant le tour de ses lieutenants de confiance. Il n'était cependant nullement question d'affaire et de travail dans ce qui l'amenait à être si joyeuse. Entièrement nue devant son miroir brisé embué, elle tira une crème hydratante et se l'appliqua sur le visage en dansant légèrement, toute entière à son rythme musical. Ses mains glissèrent ensuite sur sa gorge délicate et massèrent soigneusement ses deux épaules.
Le claquement de fermeture du pot acheva l'opération et elle déposa le produit cosmétique à côté de son arme à feu qui reposait à portée de main. Par réflexe, elle récupéra son magnum et alla dans son plus simple appareil jusqu'à son dressing où elle le déposa nonchalamment sur une banquette proche.
Cette pièce était parmi ses préférées, l'acajou des étagères, les tissus précieux qui composaient sa garde-robe, ses masques alignés, les tapisseries des murs et du sol qui absorbaient le moindre bruit, tout lui plaisait. Un cocon de silence et de consécration entièrement dédié à son habillement. Un plaisir coupable à la sensualité qu'elle ne reniait pas.
D'abord, la lingerie.
Elle avait promis à Tony la tenue de ses débuts, aussi fallait-il bien choisir des dessous qui ne laisseraient pas paraître leur présence sous sa tunique bleu-noir à la coupe ajustée et à la matière proche du corps... comme toujours. Madame Masque aimait en opération ces tenues qui épousaient formes et mouvements dans une symbiose organique aussi érotique que pragmatique. C'était paraître nue tant le vêtement formait une seconde peau que parfaitement équipée et habillée tant le vêtement était fonctionnel.
La lingerie devait être charmante, même s'il ne la verrait pas sans un rayon X, et autoriser à danser toute la nuit. Rien ne valait Cadolle, un petit coup de coeur qu'elle avait de longue date avec cette boutique toute parisienne. En cherchant dans ses rayonnages, profitant de ce rare petit plaisir, laissant ses doigts explorer dentelles et tissus délicats, celle-ci eu l'envie d'un ensemble en dentelle qui serait parfaitement discret, le tout réhaussé par une paire de bas noir à la transparence calculée.
Restait à mettre son ancienne tenue. Madame Masque aimait à changer fréquemment de garde robe et elle jetait aussi facilement qu'elle acquérait, aussi le vêtement qu'elle allait revêtir n'était pas authentique, c'était une copie, taillée comme l'ancienne, avec son style rétro plutôt chic. La matière était ainsi parfaitement neuve et Whitney s'y glissa en fermant légèrement les yeux. La caresse du tissu contre sa peau lui rappelait tant de bons souvenirs. Glisser ses mains dans cet effleurement sensuel qui vint épouser ses bras, plonger ses jambes dans l'enlacement des textiles délicats. Sentir la fermeté du justaucorps corseté qui venait s'ajouter à la tunique, relever sa poitrine et enserrer son entrejambe l'invitait aux rêveries les plus intimes.
Elle réservait gants et bottes pour la fin de son habillage.
Ses goûts vestimentaires avaient bien évolués depuis ses débuts, surtout en matière de visage. Alors qu'elle remisait son masque d'or et d'argent aux ciselures soignées, elle songea un temps au chemin parcouru. Midas lui avait jadis fondu un visage brut en alliage d'or rendu résistant par des traitements à la fois complexes et novateurs pour l'époque. Il était plus lourd que ceux qu'elle portait désormais et paraissait d'autant plus pesant qu'il était chargé de souvenirs.
Ainsi ne voyait-elle pas dans sa surface le reflet de son visage à jamais dévasté mais les langoureuses étreintes, la caresse des draps de satins, celles des mains de l'homme qu'elle allait retrouver ce soir après leur trop longue séparation. Elle attacha son masque avec soin, ajustant ce dernier pour mieux s'admirer dans le miroir. Le contact avec la surface froide aurait pu être désagréable, il n'en était rien. L'une de ses mains gracieuse et manucurée glissa sur la surface dorée. Un léger frisson accompagna son geste, comme si elle sentait réellement sur sa peau le contact délicieux de ses doigts de pianiste.
Les cheveux à présent. Tandis qu'elle coiffait sa perruque, elle repensait aux passages des doigts de Tony dans sa chevelure. La brosse glissait contre la coiffe d'ébène à la brillance naturelle dans un léger bruissement qui rappelait le mouvement des draps après l'orgasme, ce moment de flottement où les sens encore en éveil recueillent une ultime fois toutes les sensations de votre environnement. Ajoutant à sa veille intérieure, le reste de l'appartement était silencieux. Rien ne venait gêner les réminiscences de la nouvelle maîtresse du mal qui s'autorisait une sortie avec l'un de ses ennemis intimes dans une pulsion autodestructrice qui laisserait nécessairement des marques.
Un geste de la tête et ses cheveux cascadèrent dans son dos, picotant amoureusement sa gracieuse nuque.
Ses gants de cuirs sortirent de leur boîte en quelques gestes souples. Les deux vêtements fuligineux jouèrent un instant avec la lumière d'une lampe proche. Leur légère rugosité froide tranchait avec le reste des matières de sa tenue et lui fouetta l'esprit comme si on venait soudainement de lui rappeler qu'elle était une meurtrière.
Elle ouvrit et ferma les doigts plusieurs fois pour tester la souplesse des gants. Par dessus les flâneries de sa mémoire se juxtaposèrent dans une harmonie parfaite les souvenirs de ses missions passées. Un PDG, un soir. Il était ivre. Son haleine était chargé de bourbon. Il avait tenté une O.P.A. sur une affaire de la Maggia. Le cadavre de son conseiller financier avait fini dans une décharge. Lui serait découpé... patiemment. L'étrangler n'avait pas pris plus de trois minutes. Elle avait réétudié l'anatomie ce jour là. Le bruit du tablier qui suivait les mouvements de la scie avait eu des harmoniques identiques à ces gants. Elle se souvenait des cascades écarlates et grumeleuses qui avaient tâché le sol.
Ses deux mains se promenèrent sur le dossier de son canapé de cuir alors qu'elle allait rejoindre une chaise pour y mettre ses bottes. Le crissement des deux matières qui se rencontraient lui rappelait la banquette arrière d'une voiture dans laquelle elle avait attendu qu'une riche héritière la rejoigne. Surprise pour elle, de courte durée, le temps qu'elle tente un hurlement à l'adresse de son chauffeur poignardé dans la nuque. Elle se souvenait de la robe de cette femme qui devait avoir deux ans de moins qu'elle. Une robe de mousseline rose pastel et de tulle blanche, donnant l'impression qu'elle avait un oiseau flanqué sur le côté droit. Elle avait senti son corps chaud d'une soirée de gala réussie contre elle. Pour éviter qu'elle ne s'échappe Giulietta avait dû enrouler une jambe contre la sienne, révélant ses bas blancs et son bracelet de cheville en argent qui se mariaient parfaitement avec sa tenue. Son visage était somptueusement maquillé, juste ce qu'il fallait et mettait en valeur son beau sourire comme ses grimaces de peur panique, dommage que giulietta en avait effacé une partie lorsqu'elle l'avait saisie pour lui briser le cou.
Sa montre sonna pour la rappeler à son horaire.
Elle se rapprocha de ses bottes et les enfila, tapant du pied pour tester le son qu'elles émettaient. Le même son qu'elles avaient faites contre un pied de lit un jour où Tony était rentré victorieux d'une belle confrontation ; il était jadis plus entreprenant dans la victoire... suivi du même petit crissement qu'elles avaient faits le jour où elle avait dû défoncer le crâne d'un rival à grand coup de masse de démolition et qu'elles avaient légèrement glissée contre un peu de poussière de pierre.
Son manteau de soirée fit une arabesque légère du cintre à ses épaules. Chaque mouvement avait le délice d'un retour aux sources, chaque effleurement de cuir, de coton, de lin ou de laine grisait son esprit. Un geste souple de la jambe pour mieux se mirer dans un miroir brisé qui trônait dans l'entrée de son appartement. Nul besoin d'une vue d'ensemble, elle se savait parfaite pour cette soirée.
Dernière coquetterie : le holster de son magnum attaché comme une jarretière, bientôt pénétré par son arme de prédilection.
Whitney Frost était prête.
***
New York détestait le vide et un ancien théâtre laissé à l'abandon avec son stuc, ses larges espaces, sa scène déjà toute aménagée, ses cadres techniques fonctionnels, son électricité au norme et les règlement incendie parfaitement respectés représentait une aubaine pour la vie nocturne de la Grosse Pomme.
Un collectif avait donc investi dans l'endroit pour en faire un nouveau phare pour une jeunesse inquiète pour son avenir. Ici tous s'y retrouvaient : mutants en quête de sens, humains des plus classiques, les générations ne s'étalaient guère que sur quelques années et la musique électronique était à l'honneur. Ici il n'y avait pas encore de crime, ni Fisc, ni la Maggia, ni aucune autre organisation n'avait fait plier la bonne volonté des locataires, pas de réseau de drogue connu, juste des vendeurs indépendants qui venaient faire leur beurre entre deux transes collectives sous les projecteurs.
Les lieux étaient surveillés - mais pas trop - par la police qui n'y voyait qu'une passade dans cette ville, un non-évènement alors que le F.B.I. prévoyait une recrudescence du crime organisé, écho des actions des Maîtres du Mal. Cette boîte de nuit n'était guère plus qu'une virgule.
La cheffe de file du collectif qui possédait les lieux avait récemment eu une idée folle : organiser une grande fête pour se moquer de ceux et celles qui faisaient trembler le monde. Cette génération, jeune et insouciante, fatiguée de trembler, avait besoin de renverser les valeurs, le temps d'une soirée, le besoin de s'en moquer, de dédramatiser, de pervertir somme toute les symboles même de la perversion de leur monde et reprendre par ce détournement le contrôle. L'invitation était d'ailleurs univoque, mélangeant slogans tapageurs sur la notion de partage d'un même monde en comparaison de valeurs différentes. Le dress code était clair : venez en justicier ou en criminel, le tout signé Madame Masque.
Cette génération jouait avec le feu, c'était piquant, intriguant, cela plaisait autant qu'irritait Giulietta Nefaria. Le D.J. débauché pour l'occasion était cependant une petite star de son milieu, ce qui appelait à une certaine indulgence. Auraient-ils choisi un autre performer qu'elle aurait certainement envoyé quelques hommes saluer à sa manière leur initiative.
Or donc, Madame Masque avait invité Tony Stark à la rejoindre à cette soirée, histoire de profiter, elle aussi, de ce que cette jeunesse avait à dire sur le monde qui se dessinait autour d'elle, pour qu'elle puisse à un moment donner s'immiscer dans une initiative somme toute innocente même si audacieuse dans le contexte.
Elle arriva sur les lieux avec une simplicité qu'on ne lui connaissait guère. Son chauffeur la déposa dans une rue proche et elle fit un morceau du chemin à pied.
New York baignait dans un crépuscule souillé par une pollution atmosphérique que la chaleur de l'été amplifiait. Quelques pas et bientôt elle fut entourée de dizaines de Zemos, de copies du docteurs Occtopus au rabais, de Wolverines à la musculature éclectique, de professeurs Xavier plus ou moins convainquants, de Magneto discount, de Doom en pagaïe. Quelques groupes qui avaient entamé leur soirée avec des packs de bières trinquèrent en levant leur boisson sur le passage de Whitney, félicitant son cosplay, lui arrachant un sourire mesquin. Elle glissait dans cette foule comme une chatte en chasse, évitant avec la fluidité d'une femme du monde les individus les plus grossiers.
Bientôt une jeune femme délurée déguisée en... sans doute Emma Frost vu le peu de tissu qui composait sa tenue vint avec sa perche pour demander un selfie avec son "costume trop cool !". Un sourire derrière son masque et Whitney se colla à cette gamine, posant une main gantée ferme contre son épaule libre. Un flash, un merci et l'inconsciente partit avec sur son smartphone la photographie de la femme qui trônait à la dixième place des individus les plus recherchés du S.H.I.E.L.D.
A l'entrée, cinq videurs vérifiaient les tenues. Madame Masque se présenta devant un gorille très précis qui aurait pu donner l'impression de la dominer de deux tête si le port altier et l'assurance qui se dégageait de la mafieuse ne compensait pas largement cette impression. L'homme vérifia son manteau et son arme avant de constater qu'elle était vraie. Il vérifia la crosse pour découvrir la marque des Nefaria.
Il fit un signe de tête à celle qui était sa supérieure. Elle lui avait précisément demandé de remplacer au pied levé un autre videur qui avait eu un "accident", choses qui arrivaient. Comme une femme qui passait près d'une statue, elle frôla son subordonné et laissa sa main caresser son menton, signe de sa toute satisfaction. Il n'y avait pas de hasard dans son monde.
A l'intérieur, la musique et les lumières étaient délicates, un début de soirée qui attendait que l'ersatz de Madame Masque fasse son discours.
"Je suis arrivée." envoya-t-elle depuis son portable.
Nul besoin de lui dire où elle était, c'était un homme assez intelligent pour la trouver... si ce n'était déjà pas le cas.
Dernière édition par Madame Masque le Lun 18 Juil - 14:19, édité 1 fois (Raison : Corrections de lourdeurs et de fautes de frappes)
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Jeu 14 Juil - 11:21
« C'est une mauvaise idée, et tu le sais. »
« Ah, peut-être... mais depuis quand ça m'arrête, mmh ? »
« Pas ça, Tony. Pas avec moi. Pas... la concernant. »
Tony Stark grimace, sous le casque du Modèle 51 de son armure Iron Man – placée en mode Stealth, alors qu'il file au-dessus d'une marina de New York. Il est en retard.
« FRIDAY m'a tout dit. Je... ne te comprends pas. »
« Tu as raison : je n'aurais jamais dû laisser une telle autonomie à FRIDAY. Espionner mes conversations privées ! Les transmettre à autrui ! Quelle indignité ! »
« Tony, arrête. Tu as calibré FRIDAY pour t'empêcher de comploter, si jamais ton esprit était sous influence ennemie. Et... et tu sais que... c'est bien ; qu'elle me l'ait dit. »
La femme à l'autre bout de la conversation soupire, lourdement. D'usure, et de déception. Ce qui fait sincèrement grimacer Tony Stark – bien incapable de supporter de tels sentiments, chez elle.
« Ecoute, je... je sais. Je sais qu'elle... je sais qui elle est. Je sais ce qu'elle a fait. Je sais ce qu'elle peut faire. Je sais que... c'est trop tard ; pour elle. Mais... mais là, je... bah. Je pourrais dire que... c'est pour la surveiller ; pour l'empêcher de faire du mal à autrui. Mais... non. C'est... c'est parce que... ça doit se terminer ; vraiment. Ça doit vraiment se terminer – entre nous. Pour moi. Je dois... terminer ça. Moi-même. Définitivement. »
Il soupire aussi. Et elle le connaît assez pour sentir sa sincérité – même si ça l'inquiète, toujours.
« Je... okay. Okay, okay. Je... ne peux pas t'empêcher, de toute façon – mais je te surveille. FRIDAY te surveille. Je reste en lien. Et... tu n'es pas seul. Je te promets, Tony. Face à elle, et même tout court ; mais surtout face à elle. Tu n'es pas seul. »
« Ah... merci. »
Un sourire ému accompagne ces mots.
« Mais... je vais devoir te laisser, j'arrive. J'ai contacté les organisateurs avant la soirée, j'ai triplé leur budget – pour pouvoir faire l'une de mes petites entrées. Celles que je préfère ! »
« Tes... pff. Okay. Mais fais attention ! Mais... okay. Allez... amuse-toi bien. Quand même. »
« C'est bien là tout l'objet de tout cela, Miss Potts ! Oh oui ! »
Et, sur la Côte Ouest, Pepper Potts soupire – puis coupe la communication. Elle secoue la tête, et se replonge dans les démarches de Resilient, la filiale de Stark Industries que Tony lui a offert, jadis. Elle grimace, puis se concentre ; tout en augmentant le volume des alertes de FRIDAY. Au cas où.
De l'autre côté du pays-continent, la nuit, à New York, les organisateurs de la soirée où Whitney Frost vient de faire une arrivée remarquée s'activent. Ils surprennent leurs invités, ils s'organisent, ils font de la place. Ils préparent quelque chose.
Des jeunes femmes déguisées en Iron Women se placent, une musique rock se fait entendre, les lumières sont soudain tamisées. Quelque chose arrive, oui.
Quel... qu'un, plutôt.
Iron Man.
« Gooood morning, Vietnam! Enfin, ce n'est ni le matin, ni le Vietnam – sauf, peut-être, pour les abstinents et les pisse-froids, vu la soirée de folie qui se prépare ici ! Salut, New York ! Le fils prodige est de retour, yeah ! »
Tony s'est redressé, après son atterrissage maîtrisé et intense. La foule est troublée, mais le plaisir et la surprise de découvrir le véritable Iron Man ici l'emporte. Rapidement.
« Hey, hey, hey ! Calmons-nous ! Je vois ici bien des sosies de super-héros... qui dit que je suis bien le vrai, mmh ? Oh, mais attendez... vous avez vu l'heure ? »
Il lance un ordre mental, et les nano-machines de son armure, qui avaient déjà redonné ses couleurs rouge et or après la fin de son vol discret, se rétractent pour le libérer.
« C'est l'heure de faire la fête... avec la tournée que je viens de faire livrer, pour tout le monde ! »
Des klaxons se font entendre – alors que plusieurs camions de boissons et de nourriture arrivent soudain, pour venir déposer bien des victuailles. La foule se déporte rapidement vers cette nouvelle attraction.
Alors que Tony voit, sur sa montre connectée, le message de Whitney – et y répond calmement.
Code:
J'ai vu. Moi aussi. Tu l'as remarqué ?
Il souffle, puis relève les yeux vers la foule... et elle, qu'il a vue bien sûr ; qu'il a détectée, en arrivant.
Il affiche un sourire canaille, provocateur, et ô combien séduisant. Il est perdu, quand même. Il a peur... non, il sait qu'il est en train de faire une erreur ; comme d'habitude. Ça lui réussit, souvent. Et quand ça ne passe pas... il finit toujours par s'en remettre. Non ?
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Lun 18 Juil - 14:09
Code:
J'ai eu des indices oui.
La démesure et le rideau d'artifices dont se parait Tony composait son charme désespérant. Nombreuses étaient celles qui devaient y avoir succombé, à sa manière Whitney n'aimait pas cet homme de surface, elle avait trop côtoyé celui qui voyait plus loin que la superficialité, trop écouté ses doutes, ses craintes, partager des joies et des moments de complicité pour que cet homme au charme tapageur puisse lui paraître naturel et séduisant.
Elle lui reconnaissait un don pour faire naître l'émulsion et déchaîner les passions. A l'époque où elle-même avait défrayé la chronique des nuits de New York, elle n'avait eu qu'une attention lointaine pour ce rival masculin, cet homme dont les soirées rivalisaient avec les siennes. Certes, désormais réduite à une semi-clandestinité, Madame Masque offrait de sublimes festivités à l'entrée sélectionnée avec soin, en comité particulièrement restreint, dans des zones sous contrôle où la seule police qui était admise était celle qui acceptait des enveloppes d'argent, mais plus rien qui rivalisait réellement avec la somptuosité d'antan. Cela changerait.
La tête masquée s'était lentement secouée face au spectacle maîtrisé de son "rencart", à l'abondance des moyens qu'il déployait, à l'excès qui collait à la moindre de ses paroles et le moindre de ses gestes. Quelle maîtrise dans la surenchère. La salle était en délire tandis que Whitney se contentait, dans une posture de femme blasée, d'être adossée à un pilier, une jambe repliée, les bras croisés. Elle s'y connaissait en masque et savait admirer un travail d'orfèvre.
Tony...
Le revoir raviva cependant son cœur enténébré. Sa désinvolture désormais si naturelle malgré l'aspect inconsciemment factice, son sourire qui devait avoir fait fondre tant de résistance et de volonté... Lorsqu'il l'observa, elle, statique dans cette foule qui se ruait pour du pain et des jeux, son cœur manqua un battement, le temps de pouvoir mieux le détailler.
L'âge et les épreuves avaient buriné les traits si juvéniles qu'elle lui avait connu jadis. Il y avait, dans ses yeux, la lueur de l'expérience et la distance de l'homme qui mûrissait, un nouveau charme qui n'était pas pour déplaire à la criminelle qui ne put réprimer un sourire de joie sincère que ses propres yeux, aux travers des fentes de son masque ne cachaient guère. Il avait soigné sa barbe et sa moustache, délicate attention, rien n'était plus désagréable que le bruit d'une barbe hirsute contre son masque. Ainsi taillées, elles encadraient parfaitement les formes si délicieuses de son profil, révélant ses pommettes et lissant les légères imperfections de son menton. y glisser les doigts serait un délice. Ses cheveux noirs étaient, par contre, à la fête, décoiffés par leur voyage en armure et jouant avec les lumières comme s'ils avaient leur vie propre, ils offraient à ce portrait sur le vif un élan de vie jouissif.
Elle aurait pu jouer les jeunes premières et sauter à son cou, mais elle restait fière, leur relation traversait les décennies et les deux savaient qu'ils jouaient à un jeu très dangereux. Madame Masque décroisa alors les bras dans une gestuelle de prédatrice habituée et s'avança vers son cavalier de la soirée avec sa démarche de reine de la nuit qui ne souffrait aucun doute sur sa position dans la chaîne alimentaire de cette vie nocturne.
Il y avait bien des groupies qui restaient en retrait, prenaient des photographies et poussaient des petit cris extatiques, mais aucun ne paraissait le dévorer comme Whitney Frost. A aucun moment elle n'interrompit son contact visuel avec l'objet de son désir, plantant son regard intense dans le sien.
Arrivée à distance respectable, elle se permit les premières paroles. Les premiers échanges verbaux depuis...
Trop...
Longtemps...
- Monsieur Stark, lança-t-elle avec une tonalité qui s'approchait de celle qu'elle avait jadis lorsqu'elle jouait aux simples assistantes, vous avez le sens de la fête.
Reproche, compliment, affirmation polie, menace voilée ? Il y avait tant de malice et de jeu qui se cachait dans ses manières, dans son langage verbal comme non verbal à mi-chemin entre l'envie absolus et la réserve menaçante qu'il fallait particulièrement bien la connaitre pour en déceler les indices révélateurs.
Elle s'approcha d'avantage, laissant le soin à Iron Man de faire le reste du chemin.
La soirée, autour d'eux, continuait à sa façon. L'Avenger avait réussi à éclipser l'intervention de celle qui se voulait initialement la maîtresse de cérémonie et qui se contenta, dans une euphorie qu'elle ne cachait pas, de présenter le D.J. qui allait prendre le relais sur cette introduction unique en son genre.
Une fois installé aux platines, l'homme commença son œuvre.
Spoiler:
- Vous dansez ?
Invitation et ordre mélangé dans un subtil mélange empoisonné de charme et de danger, un cocktail qui ne laissait généralement pas indifférent, encore moins un trompe-la-mort qui oscillait entre sentiment de surpuissance et doute métaphysique sur sa propre force.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Mer 20 Juil - 21:27
Il est là ; et tout change, alors.
La soirée. La fête. L'ambiance. Le projet des organisateurs. Ces derniers avaient le désir d'un regroupement underground, une approche dans l'idée de la contre-culture ; se déguiser en super-héros, représentants de l'establishment, pour s'en moquer. Le feu contre le feu, par l'humour.
Oui. Mais... Mais.
Mais ils se sont laissés avoir par la proposition de Tony Stark – et ses billets ; et son charme. Ils en subissent les conséquences, maintenant.
« Allons, allons ! Un peu de calme ! »
Le brouhaha des fans ne cesse de s'amplifier, alors que le Modèle 51 de l'armure Iron Man s'est rétracté dans son bracelet, au poignet. Son porteur plonge littéralement dans la foule – avec un immense sourire sur le visage, et les bras bien ouverts.
« Il y en aura pour tout le monde ! Et... je parle de moi, bien sûr ! Chacun – chacune même, hé-hé – en aura pour son argent ! »
Il glousse. Il ricane. Il pose. Il prend la pose. Il joue.
Avec les fans. Avec les femmes. Avec elle ; surtout.
Celle qu'il ne quitte pas du coin de l'oeil depuis son arrivée, tout en s'efforçant de ne pas la regarder ; pas vraiment. Celle qui ne cesse de l'impressionner, de le charmer par des poses, des allures, des démarches terribles. Même tant d'années après leur première rencontre. Même après tant de moments, ensemble. L'effet...
L'effet demeure. Whitney Frost le rend fou ; oui. Mais...
Mais ça ne veut pas dire que Tony ne se contrôle pas. Entièrement.
« Hey. »
Le charisme, l'aura de Whitney refroidissent plusieurs fans autour de Tony – mais le regard appuyé qu'il adresse à la femme fatale, qui se présente à lui, confirme la réalité.
Il n'a d'yeux que pour elle. Et même si certaines veulent encore s'acharner, l'inventeur se détache entièrement d'elles, et vient se poster juste devant Whitney. Ne regardant qu'elle.
« Je... ne supporte pas l'idée de décevoir. Les attentes que... je provoque. Avec plaisir. »
Un sourire plein de charmes glisse sur son visage, alors qu'il acquiesce lentement. Son nez capte le parfum de Whitney ; il décale légèrement son visage. Difficile – c'est difficile, de tenir. Mais il peut. Mais il doit.
Mais il va. Tenir.
« Et... si je peux me permettre... et vous savez que je... me permets... »
Il murmure. Ses mots sont bas. Ses paroles sont tendres. Il parle, en un souffle ; un murmure. Un soupir.
« Si je maîtrise les entrées – vous maîtrisez les accueils. »
Un rire clair s'échappe de sa gorge, alors que ses lèvres forment un sourire amusé ; enfantin. Pur.
« Mais... pour votre proposition... »
Tony détourne le regard, pour fixer la piste de danse et laisser son ouïe s'ouvrir à autre chose qu'aux moindres murmures, souffles et mouvements de Whitney. Une part de lui le regrette ; mais son esprit, et la petite Pepper Potts qui incarne sa conscience, sont ravis de ce choix.
« Mmh... pas mon genre. Ça manque de... guitare électrique ; et de batterie. Bref. Vous connaissez mes goûts. Mais... »
Il repose lentement son regard sur Whitney, et reprend – avec un charme désormais plus vénéneux, plus piquant. Plus fourbe ; même.
« … allez-y. J'entrevois... bien de jeunes hommes, et femmes également, pour partager vos... dons naturels. Pour la danse. »
Tony recule, soudain. D'un pas. Un seul. Mais... un pas, quand même.
Pour qu'elle comprenne. Ce ne sera pas simple. Ce ne sera pas fluide. Ce ne sera pas ; normalement. Peut-être...
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Mar 9 Aoû - 12:52
L'habile petit roublard, songea Whitney en revoyant enfin, depuis tant d'années, cet homme à qui elle dédiait une obsession maladive. Elle savait lire dans ses yeux le reflet de son propre regard. S'il n'avait d'yeux que pour elle, elle n'avait d'yeux que pour lui.
Ce beau diable jouait, alternant une sensualité suave et intime qui ouvrait tant d'espoirs, laissant entrevoir si ce n'était un baiser la caresse de tendres pensées. Elle aurait menti à dire que toute cette scène la laissait indifférente. Elle aimait se sentir désirée autant qu'elle désirait en retour.
Mais dans un soudain éclat, il effectua une reculade.
Le charmeur prit la place du serpent avant de retraiter physiquement.
D'un pas.
De trop.
Elle n'aima pas ce qu'elle lut dans son regard, le regard d'un homme qui paraissait écouter autre chose que son coeur, autre chose que son instinct... Une voix de trop.
Whitney Frost connaissait la séduction, un amant qui reculait envoyait un message clair : "passe ton chemin" ou, mieux, "augmente les enchères".
Triste parallèle, Giulietta Nefaria connaissait bien la poliorcétique : un adversaire qui se retranchait était un adversaire acculé, menacé, sur la défensive. Et celui qui se mettait sur la défensive laissait toute opportunité à l'attaquant de se déployer, de prendre l'initiative.
L'on ne refusait pas une prise à Madame Masque et elle n'abandonnait jamais.
Jamais.
Un combat fratricide se menait chez Whitney. D'un côté elle avait espéré une conquête rapide, des retrouvailles dignes de la force de son amour et nécessairement déçue ; de l'autre la Nefaria n'entendait pas se laisser manœuvrer aussi facilement. Toutefois, d'un côté comme de l'autre, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir ce feu qui brûlait au creux de ses reins. Le jeu avait la fougue de l'érotisme et offrait l'excitation de la chasse. Loin d'être en colère ou renfrognée, elle se sentait revigorée, comme mordue en pleine action dans un déchaînement de passion. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait joué à ce petit jeu jouissif.
Et, hélas pour Tony Stark, une certitude était gravée dans l'esprit de celle qui se voulait la cavalière d'une vie : on n'éconduisait pas Madame Masque.
Un pas, vers lui, pour reprendre possession du terrain, pour laisser sa tenue refléter un peu plus les lumières de la soirée.
Il voulait changer de tonalité, se montrer enjôleur pour l'éconduire vers d'autres... à son tour de parler tout bas, dans un murmure d'agonie qui avait le piquant d'une bravade.
- Allons monsieur Stark, lança-t-elle avec cette légère pointe affectée qu'elle lui avait réservé jadis dans des moments bien plus intimes, dites-moi seulement combien pourraient y survivre ?
Puis elle fit un pas de côté, pas de beaucoup, juste assez pour que son parfum soit plus enivrant que jamais, juste assez pour que sa tenue émette un léger bruit qui invitait les sens de son interlocuteur, juste assez pour lui laisser l'occasion d'observer sa silhouette. Puis elle balaya l'assistance du regard.
- Après tout, ne disait-on pas de moi que j'étais une véritable tueuse sur le danse-floor ? lança-t-elle plus taquine, comme pour jouer avec la tension de ses paroles à double sens.
Son masque se tourna alors pour se retrouver à proximité du visage de Tony. L'âge n'avait fait que le rendre plus beau et charmant. Elle pouvait de cette distance admirer chaque légère ride qui venait révéler ses sourires ravageurs, elle pouvait aussi lire la tension de l'homme d'action sur la peau de ses tempes, elle pouvait admirer ses cheveux, sa moustache soigneusement entretenue, ce menton qu'elle prenait jadis entre son pouce et son index. Cette bouche... ces lèvres...
- Une parole au D.J. de ta part et je suis sûre qu'il y aura de quoi satisfaire tes goûts musicaux, susurra-t-elle sans se forcer à être sensuelle.
Tout en elle réclamait Tony mais elle se maîtrisait encore. Pour le jeu, pour lui laisser l'occasion d'outrepasser cette réserve qu'il s'imposait, pour que la soirée soit une réussite...
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Mer 10 Aoû - 22:20
Outch.
Madame Masque tape dur ; très dur. Et... Tony Stark aurait bien une blague, pour rebondir sur cette observation personnelle que ses pensées forment, après plusieurs secondes de latence, où ses sens et ses réactions physiques ont pris le dessus. Plusieurs longues secondes, d'ailleurs. Mais... non. Non, non, non ; non.
Pas ça. Pas maintenant.
Ni... la blague. Ni... le reste. Pas ça. Pas maintenant. Pas... avec elle. Même si...
« Glups. »
Même si ce déglutissement incontrôlé, subtil mais qui lui semble avoir l'écho d'une bombe atomique, s'échappe de sa gorge. Alors que ses yeux, perdus, vont et viennent sur la silhouette et la tenue de Whitney ; sans pouvoir se défaire ni de l'une, ni de l'autre.
« Je... »
Ne sait pas. Ne sait plus. Il est perdu, oui.
Tony Stark est venu ici pour retrouver Whitney Frost – pour identifier ses projets, ses démarches ; les bloquer. La bloquer. En finir avec elle, même. C'est ce qu'il a dit à Pepper. C'est ce qu'il voulait. Mais là... là...
Là, bien d'autres projets naissent dans son esprit, qui contrôle à peine les frissons de son corps, déclenchés par la voix de Whitney, et ses manœuvres. Ses... manœuvres, oui.
Alors qu'elle recule, après sa proposition alléchante, le cerveau de Tony semble redémarrer – quand son sang se souvient qu'il y a d'autres zones à irriguer, dans son corps. Oui. Ses manœuvres. Ce sont des manœuvres. C'est un plan. C'est...
C'est elle. Whitney, oui. Mais aussi et surtout... Madame Masque.
« Mmh. »
Un léger souffle s'exfiltre de ses narines, alors qu'il prend ensuite une grande inspiration – en levant les yeux. En relevant la tête. En s'échappant ; en échappant, plutôt. A elle.
« C'est... très certain, en effet. »
Il reprend. Il se reprend.
« Mais... où serait le jeu, où serait la... réussite, s'il suffisait de manipuler ainsi le DJ ? Mmh ? »
Il ne bouge pas ; mais il change. Tony sourit. Avec cet air coquin, gamin, mutin qui plaît tant – mais qui peut tant énerver, quand cela intervient contre soi ; et ses projets.
« Non, non. Non ! Je... ne suis guère un trésor qu'un écolier peut trouver et obtenir avec une carte, et quelques mots à un DJ, très cher. Je suis... une quête. Un voyage initiatique. Un trésor intérieur, et riche ; et... non, je ne vais pas dire profond ou immense. Mon ego ne va pas aussi loin. Mais... quand même. »
Il se penche en avant. Il colle quasiment son front à celui de Whitney. Il hume son odeur ; il frissonne. Mais... il sourit. Il maîtrise – car il le veut. Car il la veut, aussi ; mais surtout... il le veut, avant tout. Le contrôle.
« Pas aussi facile, très chère. Pas aussi... vite. »
Un clin d'oeil – et un pas en arrière. Un seul. Et il s'évapore. Et il se glisse, dans la foule. Dans un mouvement de foule, en fait.
Oh, il ne part pas loin. Il n'est qu'à trois mètres. Mais, naturellement, il en vient à se tourner, parler, se présenter ; rire.
Trois mètres de distance physique. Mais... trois mille kilomètres, dirait-on, entre eux deux, dans l'ambiance. C'est dur. C'est brutal. C'est aride. C'est voulu. C'est ainsi. C'est... Tony.
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Jeu 18 Aoû - 10:55
Autour d'eux, la soirée rentrait dans son rythme de croisière, la boisson coulait à flot, la musique avait quitté son introduction musclée pour continuer sur une gamme plus rythmée, l'intensité monterait ensuite pour offrir un moment d'accalmie d'ici une petite heure. Les premières rencontres se nouaient, les groupes se composaient lentement. Les félicitations costumées avaient laissé place à l'envoûtement de la soirée.
Entre Tony et Whitney, le combat faisait rage. A la nouvelle attaque de son ancienne partenaire répondit une déglutition qui ne passa pas inaperçue, pas davantage son trouble ou le léger flottement dans son assurance de conquérant. Madame Masque crut sa prise ferrée, mais c'était sans compter sur une détermination au moins équivalente à la sienne. Car si elle aimait posséder, contrôler et jouer, son interlocuteur adorait cela lui aussi.
Il reprit l'initiative, se drapant une nouvelle fois dans son air mutin et flagorneur, enrobant ses gifles dans de soyeux gants d'ironie et une dose mélodramatique de surjeu assumé.
Le léger sourire qui avait un temps animé le visage de Whitney s'effaça aussi sec et un léger raidissement, qui serait assurément détecté par quiconque la connaissait aussi bien que Stark, affecta sa superbe décontraction. Le coup d'Iron Man avait porté.
Ainsi il lui résistait...
Encore.
Il montait les enchères, à sa façon, et s'éloigna.
Encore.
Pour ne pas paraître idiote et éconduite, Madame Masque balaya comme si de rien n'était l'assistance, n'observant pas immédiatement sa proie qui s'était dérobée à ses griffes. Mais elle ne dit rien, un signe qui ne trompait pas. Le silence qui s'était invité entre eux juste avant qu'il ne parte avait le retentissement d'un millier de coups de canon.
Le combat qui la déchirait s'intensifiait. D'un côté il avait réagi instinctivement à ses appels, de l'autre sa raison avait rétropédalé. D'un côté elle savait qu'il la désirait et cela l'excitait, de l'autre elle sentait une violente modération et cela l'énervait.
Faire tomber les remparts était donc une stratégie vouée à l'échec. Madame Masque voulait son trophée, Whitney son amour, Tony lui refusait les deux. Qu'à cela ne tienne.
La passion ne suffisait pas à le faire venir près d'elle...
Mais il était venu.
D'un main qui se voulait décontractée mais qui révélait malgré tout des pointes de sécheresses, elle prit une flûte de champagne du plateau d'un serveur qui s'était déployé pour l'occasion avec une ribambelle d'autres, un luxe pour une telle soirée, mais Stark avait visiblement dépensé sans compter, comme il était d'usage.
L'index de la cheffe de pègre tapota le bord de son verre. Elle ne pouvait pas boire, mais occuper ses mains lui permettait de sauver les apparences. Une armure de verre pour contenir un volcan prêt à exploser.
L'adversaire se calfeutrait, retraitait, prendre du terrain de nouveau ne mènerait à rien. Le masque d'or se tourna légèrement vers Tony, une nouvelle stratégie s'imposait. Alors qu'il parlait et plaisantait dans un groupe de crétines béates qui ne méritaient qu'une mort aussi violente que prompte, elle sentait rage et détermination se battre le contrôle de son corps. Son magnum devenait de plus en plus séduisant. Un geste simple et elle disperserait ce bataillon de greluches.
Mais il était venu.
Elle l'avait invité et il était venu, non sans quelques garanties...
Un sourire cruel se dessina subitement sur le visage de Giulietta. Des garanties, des inquiétudes, des doutes aussi. Elle se souvint des messages échangés* avant leur rencontre de ce soir. Il venait ici pour montrer son contrôle, sa capacité à faire de cet endroit son terrain et pas le sien. Tony se montrait, imposait sa force et sa puissance. Il se croyait donc ici en son domaine.
Soit.
Il faisait grimper les enjeux.
Soit.
Il s'éloignait.
Soit.
Il s'entourait à l'en faire crever de jalousie.
Soit.
Il voulait la manœuvrer, encore fallait-il qu'il ait une main gagnante dans sa manche.
Un groupe de cosplayeurs qui se la jouaient Maître du Mal de la belle époque dansait en riant un peu plus loin, s'échauffant pourrait-on même dire avant le gros de la soirée qui s'annonçait. Ils avaient leurs boissons dans les mains et gigotaient en plaisantant. Dans le lot il y avait de jeunes hommes, entre vingt et vingt-cinq ans, dont l'un d'eux pas forcément désagréable à l'oeil. Parmi ceux qui restaient, un avait une pudeur dans sa danse qui puait le manque de confiance en soit, ce qui expliquait aussi qu'il ait choisi d'incarner un Dr Doom qui cachait bien son visage. Se trouvaient également deux filles, pas des femmes aux yeux de Giulietta qui décelait à peine leurs formes dans des costumes trop révélateurs pour ce qu'il y avait à montrer. Les deux n'étaient pas plus vieilles que les autres, elle doutait même qu'elles aient les vingt-et-un ans règlementaires pour leurs boissons. Un groupe de proies de choix pour une prédatrice.
Elle marcha alors, désormais plus calme, avec sa démarche de succube en chasse. Avoir un plan offrait une nouvelle assurance à la criminelle. Champagne à la main, elle passa à côté de Tony sans plus lui accorder un regard, elle analysait ses cibles, leurs mouvements, l'étrange malaise des hommes qui ne savaient quoi faire proprement devant les deux pimbêches, elles qui n'étaient pas plus douées ou entreprenantes. Ce serait un jeu d'enfant.
En passant près de son amant, Whitney espérait de la jalousie, Madame Masque de l'inquiétude, dans un cas comme dans l'autre, elle espérait un mouvement, des regards, quelque chose de la part du milliardaire qui modifierait le cours de la bataille.
Elle, la tueuse du danse-floor, allait montrer à cette jeunesse impudente venue se moquer d'elle et de ses alliés ce qu'était un véritable "amusement". De ce groupe un ou plusieurs finiraient par lui appartenir... d'abord dans la danse, puis dans la soirée et si Tony n'agissait pas, l'un ou l'autre, voire plusieurs la suivraient... elle imaginait déjà leurs mines réjouies, les sourires lubriques de ceux qui espéreraient une soirée unique.
- Salut les jeunes, lança-t-elle avec une voix qui portait la promesse d'une venue toute sauf innocente.
Elle vit l'éclat de jalousie chez les deux gamines, le léger soubresaut du Dr Doom, lui, elle l'étranglerait qu'il demanderait pardon, quant au plus appétissant du lot, il la regarda comme une babiole qu'il s'offrirait bien. Elle identifia ainsi son repas du soir. Un couteau se ferait plaisir à découper les muscles gonflés par des compléments alimentaires protéinés, à passer au travers de cette peau bronzée à la lampe, à déchiqueter ces vêtements de pacotille, son sang devait être aussi chaud que l'eau d'un bon spa, ses larmes devaient avoir un goût de jeunesse à peine débauchée... Rien que d'imaginer ses mains parcourir ces muscles contractés de douleur paraissait effcer Tony de ses pensées... Tien d'ailleurs, elle pourrait peut-être même envoyer son visage à Tony, en souvenir de la soirée...
- Vous dansez ? lança-t-elle en observant l'assistance.
Les hommes répondirent par l'affirmative, trop heureux d'une telle compagnie, les filles se tinrent silencieuses, les lèvres pincées.
Alors Madame Masque se mit à danser.
Whitney avait toujours été une reine de la nuit, toujours à l'aise, ne se posant jamais de question sur l'effet qu'elle produisait, elle aimait trop capter la lumière, l'attention, tout en elle l'appelait et la désirait. Madame Masque avait honte d'elle naturellement et de son visage, mais elle ne le montrait jamais. Elle eut un mouvement qui fit déglutir le Dr Doom, un déhanché qui invitait les filles à l'accompagner et aussitôt le groupe se détendit. Leurs premières réserves disparurent alors que cette étrangère déguisée comme une authentique tueuse dont le portrait était affiché dans le Hall du S.H.I.E.L.D. plaisantait avec légèreté et leur offrait le spectacle d'une femme parfaitement en accord avec elle-même. En apparence.
Des pantins, songeait-elle alors qu'elle donnait un coup de hanche dans l'une des deux filles qui gloussa. Petite sotte qui ne méritait que le baiser d'un sac plastique au fond d'une cave obscure.
La flûte de champagne virevoltait avec elle, comme si elle faisait partie d'elle-même. Puis, soudainement, sa proie renversa un peu de son verre sur elle, un mouvement malheureux pour lui, une manœuvre réussie pour elle qui avait tapé dans son bras au bon moment. Confus, il se perdit dans de vaines excuses. Prévisible. Elle lui passa un bras autour du cou, se colla légèrement à lui et fit un mouvement désolé de son masque.
- C'est une soirée, déclara-t-elle, ça s'arrose !
Un clin d'oeil et d'un geste badin en apparence mais d'une menace sous-entendue, elle vida sa coupe de champagne sur les cheveux du coupable. Tous s'esclaffèrent de bon cœur. Elle eut le rire cristallin de celle qui humiliait une chose dont elle savait pouvoir faire ce qu'elle voulait. Sa poitrine allait et venait tandis qu'elle reprenait de la distance avec l'objet de sa vengeance. Cet homme qui vivait probablement l'une de ses dernières soirées. Madame Masque aimait le contrôle et puisque Tony le lui refusait, elle le prenait là où il se trouvait.
Elle se remit ensuite à danser comme une diablesse, désormais libérée de sa boisson trop encombrante. Dans ses mouvements, elle observait les alentours, cherchant malgré tout du regard un signe de la présence de Tony, pour savoir si son petit jeu avait de l'effet ou si elle pouvait accélérer le mouvement afin d'arriver à l'équarrissage en règle de celui qui lui permettrait de soigner son égo durement frappé par son amant.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Dim 21 Aoû - 9:21
Qui est Tony Stark ?
Une question qui se pose souvent, bien trop souvent. Un sujet de dissertation scolaire. Un thème de thèse universitaire. Une catégorie d'articles – people, scientifiques et financiers ; séparément, ou tous en même temps. Un domaine d'étude psychologique. Une interrogation sentimentale lourde. Une quête personnelle, aussi. Surtout.
La réponse diffère avec les années, les moments ; les gens.
Un salaud, disent bien des jeunes femmes éplorées, avec raison. Un enfoiré, disent des partenaires commerciaux qui ont commis l'erreur de ne pas se méfier. Un coquin, disent les administrations flouées par des manœuvres dolosives. Un égoïste, un individualiste, un monstre, un connard, disent ceux qui ne l'apprécient pas ; et ils sont nombreux.
Un héros, un protecteur, un sauveur ; un super-héros, disent d'autres. L'un des plus grands, disent souvent les plus jeunes, éblouis par l'armure rouge et or. Si seulement.
Il a tendance à se cacher derrière une belle réplique, quand on l'interroge. Qui est Tony Stark ? Un milliardaire, playboy, génie et philanthrope. Wouhou ! Et c'est parti pour le show. Oui. Mais non.
Il est plus que cela ; et moins, aussi. Il le sait – il est un bâtard, aussi. Il est un homme qui, tardivement, trop tardivement, a découvert que ses origines étaient fausses ; un mensonge. Oh, Maria Stark l'a aimé comme un fils – et Howard aussi, malheureusement. Mais... il n'était pas le leur ; il n'était pas de leur sang. Il a remué la Terre entière pour retrouver ses géniteurs, et il les a rencontrés.
Amanda, chanteuse de rock à succès, et agente du SHIELD. Pourquoi pas. Jude, manipulateur, séducteur, fourbe ; agent double. Agent d'Hydra. Evidemment.
Depuis... depuis, il ne sait pas. Il ne sait plus. Encore moins qu'avant. Qui est-il ? Il l'ignore. Il a été... tant de choses ; tant d'hommes. Tant de facettes de lui-même.
Le bon. La brute. Le truand. Souvent l'un après l'autre ; parfois, en même temps. Il ne sait plus. Il ne sait plus qui il est, il ne sait même plus qui il peut être.
Mais. Au cœur de cette soirée déguisée étonnante. Dans cette foule bizarre, si jeune et si troublante. Alors qu'il a suivi Whitney des yeux, et sent un frisson ébranler la moelle épinière jadis brisée par Kathy Dare, et ensuite maltraitée par les manœuvres de Justin Hammer. Tandis qu'il voit, comprend et sait ce que celle qui lui apparaît pleinement comme Madame Masque envisage de faire, veut faire, va faire avec ces pauvres gamins perdus... Il sait. Au moins une chose.
Il ne sait pas qui est Tony Stark – mais il sait qui il voudrait être. Qui il a toujours voulu être.
« Pardon. Elle est avec moi. »
Il s'est glissé en dehors des cercles où il s'était réfugié, pour la fuir. Il s'est approché. Il s'est avancé. Il s'est imposé ; auprès d'eux. Auprès d'elle.
« Et... je ne partage pas. »
Il sourit ; avec cette expression de prédateur, de dominant qui lui a fait gagner des marchés, par un seul regard. Les jeunes sont surpris, troublés. Gênés. Crispés. Vexés. Mais... ils sont jeunes. Inexpérimentés. Vulnérables. Certes vigoureux, pleins de vie ; mais incapables de bien diriger cette force. Lui... n'a pas ce souci.
Lui... est Tony Stark. Et il glisse un bras autour des hanches de Whitney, pour l'attirer à lui ; pour l'enlever à eux. Pour créer de la distance. Pour la récupérer. Pour les protéger.
« Hey. »
Sa voix est un souffle, un murmure. Il ne la regarde pas ; pas encore. Il accentue son expression, pour faire évacuer les jeunes. Ils le sont, d'ailleurs, par les agents de sécurité – discrètement contactés par SMS, afin de faire sortir ces gamins qui, selon les informations du PC, n'ont pas l'âge d'être là.
Le PC lui-même n'en sait rien... et devrait améliorer ses défenses en cas de piratage. Evidemment.
« C'était... un peu gros. Même pour toi. »
Il la regarde, à nouveau. Il la regarde, enfin. Il sourit ; mais le cœur n'y est pas. Car il ne veut pas. Car il ne veut plus. Car il sait, maintenant. Il l'a vu. Il l'a vue.
Il a vu qui s'est dirigée vers ces jeunes. Il a vu qui les a charmés, troublés, soumis. Il a vu qui allait s'en prendre à eux. Non pas Whitney. Non pas celle qu'il a aimée ; celle qu'il aime, encore. Mais... elle. Madame Masque.
Il est venu, alors. Pour essayer... d'être ce que l'enfant envoyé si jeune en pension a tant voulu être ; celui qu'il a rêvé de devenir, afin de se sortir de là, de se protéger surtout. De se protéger le cœur, l'âme des souffrances. Par une armure.
Il est venu – pour essayer d'être le chevalier, qu'il rêve tant de devenir. Il est venu. Protéger les jeunes du dragon...
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Mer 31 Aoû - 8:44
Qui donc était Tony Stark ?
Un amour naturellement, mais pas que.
Le D.J. changea de musique. Les jeunes se dispersaient face à un Tony Stark qui se présentait en conquérant, une main sur la hanche d'une Madame Masque en signe d'appropriation. Un culot qu'elle lui autorisait.
Tony Stark était un homme faible.
Le subterfuge, aussi grossier qu'il le jugeait a posteriori avait fonctionné et elle avait forcé le "justicier" à venir à elle. Par jalousie ou par peur ?
Son murmure n'eut pas le musc de la séduction mais la lourdeur du jugement.
Clairement par peur, par angoisse de ce qu'elle pourrait faire. Pas une victoire mais un premier pas. Whitney aurait préféré la jalousie, Giulietta se satisfaisait de ce mouvement d'âme même si elle pouvait lire dans le regard de Tony une fêlure profonde. Qu'aurait-elle pu espérer d'autre ?
Mais il n'était rien que le temps ne puisse réparer. Il n'était rien dont la patience et l'endurance ne puissent venir à bout. Masque avait montré le dragon qu'elle pouvait être, il avait essayé d'être un chevalier blanc. Il essayait de s'éloigner, encore, mais différemment.
Aussi Madame Masque glissa ses deux bras autour du cou pour rajouter un peu de proximité. Il pourrait, lui aussi, voir que le regard de son interlocutrice avait changé.
Tony Stark était un homme insatisfait, incapable de profiter de la vie ou du moment présent. Il aurait toujours quelques d'"autre" à faire, ou à penser, un soucis qui le menait dans le passé ou dans le futur. Le présent n'était même pas un passage pour lui.
- Ta subtilité est pourtant un exemple pour nous tous, répliqua-t-elle avec la délicatesse d'une vipère. Tu sais, il parait que l'on voit toujours chez les autres ses propres défauts...
Cette fois-ci, c'était elle qui allait prendre de la distance. Leurs corps étaient bien l'un contre l'autre, mais quelque chose s'était glacé. Plus de manœuvre ophidienne de prédatrice en chasse, Whitney réclamait certes le contact, elle le désirait, elle aurait voulu se blottir contre lui, danser et s'enlasser, glisser ses lèvres contre les siennes, reprendre sa vie là où elle avait cessé d'être une vie. Rien n'était aussi simple toutefois. Giulietta, elle, voyait clairement ce qui se passait, à sa façon. Elle voyait Iron Man et non plus Tony, elle voyait l'adversaire qui se présentait, l'homme faible et indécis qui prenait la mauvaise voie. Elle voyait l'idéaliste qu'elle aimait mais aussi l'imbécile prétentieux qu'elle adorait.
Son coeur se serra instinctivement. Whitney souffrait. Un vacillement dans ses yeux, une mâchoire qui se serrait légèrement.
Tony Stark était un menteur, comme elle, un dissimulateur qui camouflait dans les artifices de la comédie la tragédie de son existence. Un monstre enfermé dans une armure, il avait juste lustré ses défauts jusqu'à les faire briller comme des qualités.
Finalement elle décroisa les bras qui s'étaient accrochés à son cou et glissa une main sur son visage qui trahissait ses sentiments profonds.
Déchirée par un sanglot intérieur, Madame Masque prit une inspiration difficile qui se voulait discrète mais n'échapperait pas à un examen consciencieux.
Tony Stark était un enfant apeuré, l'écolier qu'il s'était pourtant plus tôt refusé à être. Elle observa un temps la position du coeur de cet homme effrayé où elle était parvenue à se frayer un chemin brutalement.
Elle fit un pas en arrière suivi d'un autre. Chacun était un coup de couteau. Elle pencha la tête comme une jeune femme à qui on aurait fait une remontrance pour mieux cacher son trouble. Car troublée, elle l'était, tant par l'échec de sa manoeuvre que par le comportement de son amant. Elle l'arracherai prochainement de cet état.
Le temps avait fait son oeuvre entre eux et leur relation avait désormais besoin de plus de patience que de souvenirs. Whitney le déplorait, Madame Masque le prenait comme un défi, un niveau supérieur dans cet étrange jeu. Entre eux il y avait l'armure, le monde et ses problèmes, l'univers et ses menaces.
Pour le reconquérir, elle n'avait que deux options : tout brûler ou tout contrôler. Or, elle ne détruisait que ce qui lui échappait.
- Vous n'avez fait d'effort ce soir que pour être avec vous-même, déclara-t-elle. A ce tarif, je vous laisse profiter de votre profusion. J'ai d'autres affaires qui m'appellent.
Et sur ce ton ambigu, elle pivota sur ses bottes. Son regard se fit plus dur maintenant qu'elle voyait ce qui l'entourait. La déception se transformait toujours chez elle en colère, en ressentiment et le reste du monde allait vivre un lendemain de soirée difficile. Car plus dangereuse qu'une enfant capricieuse, il était une enfant capricieuse armée.
La fête en elle-même n'avait plus la moindre importance. Ces gamins défroqués qui se vautraient dans l'ironie comme d'autres dans la fange, n'avaient plus le goût de lui plaire. Cet avenir inepte qu'ils tentaient de se forger dans l'oubli des problèmes, leur croyance en un monde qu'ils pourraient contrôler de leurs festivités vaines, tout cela n'amusait plus la femme blessée. Bientôt ils se recroquevilleraient tous derrière des écrans et leurs réseaux sociaux pour étaler leur insolence dans des clichés bateaux en oubliant qui leur offrait à boire, qui leur offrait leur dose, qui leur permettait d'avoir de beaux vêtements, des téléphones portables et tout le confort moderne de leurs appartements bien équipés.
Madame Masque était dans l'ombre de leur grotesque mascarade et qu'importait les projecteurs d'un Stark et de ses bienfaits, la lumière ne faisait qu'intensifier les ténèbres. Partout où il y aurait un Iron Man, il y aurait un Masque. Partout où il ferait le bien, il resterait des laisser-pour-compte désespérés sur qui elle aurait tot pouvoir.
Elle le savait, ils étaient destinés à vivre l'un auprès de l'autre...
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Jeu 1 Sep - 9:32
Elle s’en va.
Elle quitte la salle, la soirée ; le champ de bataille. Elle s’en va. Sans perdre. Sans reculer. Sans s’enfuir. Sans s’échapper. Elle s’en va. En dominant. En maîtrisant. En gagnant. En gardant le contrôle.
Elle s’en va – et il ne peut rien y faire.
Tony Stark reprend difficilement sa respiration, quand elle le laisse – quand elle le délaisse. Quand elle coupe leur étreinte, ce rapprochement impulsé par lui, puis confirmé par elle ; quand elle en a pris le contrôle. Encore. Toujours.
Elle s’en va. Il ne peut rien y faire. Il… a cédé. Il s’est soumis.
Il est tombé dans son piège. Il est venu, protéger les gamins. Il a cédé. Il s’est fait avoir. Et après… après, elle n’a eu qu’à en finir ; à partir. Comme une grande. Comme la seule et unique maîtresse de ce jeu, cruel et sadique – mais incontournable, entre eux.
Elle s’en va ; et il la fixe. Figé, dans la foule. Troublé. Immobile. Crispé. Vaincu ; aujourd’hui.
Elle s’en va. Et… il comprend ; définitivement. Pour cette fois. Elle s’en va. Madame Masque… s’en va. Et non pas Whitney Frost ; car elle n’était pas là. Car elle n’a jamais été là. Car elle… n’est plus.
Elle s’en va – et il nourrit alors, dans son regard perdu et troublé, une colère sourde. Une rage intense, puissante ; lourde. Il lui en veut. Il s’en veut, surtout. Il n’en veut plus.
Il s’enfonce dans la foule, s’empare d’un verre ; sans alcool. Se glisse auprès de ceux et celles qui, avides, impatients, l’attendent, l’espèrent. Il sourit. Il plaisante. Il amuse. Il rit. Il feint.
Il s’abandonne ici. Il se divertit. Il s’occupe. Il fuit. Il la fuit. Autant elle – que la défaite. Autant Masque… que l’absence de Whitney ; sa Whitney.
Whitney, qu’il sait désormais disparue, à jamais. Il le sait, oui. Aujourd’hui. Ce soir. Maintenant. Mais demain… mais la prochaine fois… ah. Oui.
Il sait. Il sent. Ce n’est pas terminé. Hélas. Ce n’est plus terminé.
D’autant que, sans qu’il le sache, Madame Masque elle-même bénéficie d’une attention surprenante. Son départ est discret, malgré l’impact qu’elle a eu sur le microcosme autour d’elle. Mais, alors qu’elle s’évapore dans la nuit new-yorkaise, auréolée de sa victoire réelle, elle peut découvrir un élément étonnant, dans son sac à main. Un mot.
Un mot, écrit à la main, sur une carte de visite surprenante.
Code:
Madame, Anthony dispose de bien de qualités, mais il ne saura jamais reconnaître ce qu’il a entre les mains, avant de le perdre ; et ce qu’il pourrait avoir, en acceptant enfin son destin. J’en suis navré – mais je suis las de vivre dans l’ombre. La sienne, et celle de ce monde qui ne me convient pas. Puis-je espérer une entrevue ? A minima pour échanger entre déçus d’Anthony. Amicalement, Arno Stark
La soirée se finit ainsi, alors. Dans l’énième conclusion de la relation entre Tony et Whitney – et la nouvelle relance de celle entre Stark et Masque. Bien que, cette fois-ci, l’on puisse parler de débuts… et de Starks…
(HJ/ Merci pour ce formidable RP ! J’ai adoré son intensité et ta plume ! J’ai hâte de poursuivre autrement ! /HJ)
Re: Masque à masque (pv Tony Stark) Jeu 8 Sep - 11:40
Le déception et le plaisir pouvaient s'offrir le temps d'une étreinte, le plaisir d'une union inavouable. Derrière la froideur de son départ, il y avait la fièvre de la traque qui s'annonçait. Madame Masque n'éprouvait à ce propos aucune honte n'avoir qu'une très courte liste de tabous et le monde le découvrirait plus tôt que prévu. Pour faire main basse sur le coeur de Tony Stark, elle allait devoir frapper plus sournoisement mais aussi plus cruellement. Ce soir, elle avait certes joué comme une chatte avec sa proie et elle en garderait de bons moments car il y en eu. Puis, sa mémoire aurait tôt fait de dissiper les derniers doutes qui pouvaient encore s'attarder pour ne laisser qu'un souvenir déformé qui alimenterait sa motivation future.
L'opération de déni ne serait que facilité par le message qu'elle venait de trouver dans son sac à main.
New York sembla avaler la mafieuse alors qu'elle retrouvait son véhicule.
Au moment où son chauffeur refermait la portière, elle avait glissé sa main dans son sac pour y trouver son smartphone pour y trouver un petit carton. Surface lisse et écriture intéressante. Lisant avec attention les caractères à la graphie si singulière, elle laissa toute liberté à son imagination. "Arno"... "Arno"... Message mystérieux au relent de folie latente qui piquait la curiosité. En regardant à travers sa fenêtre teintée les lumières de la ville qui formaient le kaléidoscope d'une trame lumineuse ethérée, elle caressa la surface de son masque à l'aide de la carte de visite.
La famille Stark avait ses secrets et ses mystères comme toutes les familles avec argent et moyens, les Néfarias en savaient quelque chose. Cela tombait bien, Giulietta était une enfant insatiable, elle aimait dévorer les secrets comme d'autres les sucreries, elle savourait les cachoteries, s'amusait des hypocrisies, suçaient les mensonges éhontés, ouvrait les histoires scabreuses comme d'autres des cartons de vêtements. La proposition avait tout pour lui plaire, pourtant elle réfléchit. Le temps d'un trajet ; le temps que l'ascenseur remonte vers son penthouse : le temps qu'elle aille se doucher ; le temps que l'eau chaude vienne ruisseler sur les crevasses de son visage, que le savon parfumé mousse sur ses formes de femme affirmée, que sa main ne glisse dans son intimité à l'évocation fugace du visage de Tony...
La serviette humide bientôt laissée à l'abandon sur le carrelage de la salle de bain, le visage encore rouge et chaud, entièrement nue et légèrement haletante sur ses draps de satin, l'esprit parfaitement serein et libéré, elle prit son téléphone, la carte de visite et répondit au numéro indiqué.
Code:
Monsieur,
Je suis femme à apprécier la bonne compagnie.
Des affaires m'attendent en Europe, je vous propose un Brunch au complexe thermal de Széchenyi à Budapest, je privatiserai une pièce.
Nous aurons toute tranquillité pour échanger sur nos déceptions.
M.M.
Et elle reposa son appareil, observant le plafond, heureuse de sa victoire et des opportunités qui se présentaient...
[HRP] Merci à toi également pour ce sujet intense, ce fut un plaisir d'explorer cette facette de leur "relation" ! Vivement la suite oui ! [/HRP]
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Re: Masque à masque (pv Tony Stark)
Masque à masque (pv Tony Stark)
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