Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande : Pouvant appeler le Moon Copter.
Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Mar 6 Sep - 14:50
Les ténèbres commencent à se mouvoir. Elles recouvrent tout depuis le début et c’est alors qu’une personne bouge qu’elles font mine de s’écarter. A peine. De faibles mouvements. Des vagues se dessinent.
Le regard de l’homme au centre des vagues peine à distinguer les formes. Ce monde lui paraît tordu, pourtant il peut rester debout. Immobile et respiration tendue. Des lueurs faiblardes finissent par illuminer quelques mètres autour de lui. Elles lui procurent un semblant de vision. L’esprit dans lequel il se trouve n’est pas le sien… Pas de maisons, ni de visages connus. L’absence de ses confrères amplifie le doute. Il ne se sent pas à sa place ici.
Vêtu du costume de Moon Knight, l’homme, dont il n’est plus sûr de son nom, ressemble à un fantôme pâle dans un espace sans vie. Le ciel n’existe pas, l’horizon forme une ligne tremblante, les étoiles se sont évaporées, les constellations guides des voyageurs de la nuit ont cessé d’exister.
Aux pieds du seul marcheur dans cet esprit s’étend une grande source d'eau. Ce sont de faibles vagues qui réagissent à chacun de ses pas. Le sol est une étendue tranquille et silencieuse, entièrement noir. Les petites flammes isolées et indépendantes parvenues jusqu’à lui, plus tôt, s’y reflètent. Le regard masqué fixe ce miroir ondulant au fil des vaguelettes… Il aperçoit d’autres images. Des formes, des personnes, des mondes, le passé, le présent et le futur. Tous se confondent. Quelque chose perturbe les vagues et rend les visions impossibles à comprendre.
L’esprit de Marc - est-ce son nom… ? - bouillonne. Il se met à reculer, en voulant fuir ce qu’il voit. Soudain, sa gorge se serre. Les visions se sont tues. L’eau sombre prend des couleurs pourpres. Peur et angoisse sautent sur le marcheur… Il se détourne rapidement.
L’encapuchonné veut fuir mais n’y parvient pas. Son pied s’est enfoncé dans l’eau. Elle est secouée par de nombreux remous. A peine a-t-il eu le temps d’observer le phénomène qu’il cesse progressivement. Un calme effrayant refait sa place. Son cœur tambourine jusqu’à ses tempes. Boom boom… boom boom… Et tout à coup, le son d’une goutte d’eau vers sa droite attire son attention.
Des souvenirs se montrent dans la brume humide d’une eau évaporée… Des ficelles partagées avec le Dieu de la Lune en Outremonde, dans le Duat, dans d’autres enfers aux noms flous, mais aussi ici, là et maintenant, dans ce temps présent. Temps entièrement suspendu. Le souffle court, Moon Knight cesse de regarder. Il penche l’oreille à l’affût du moindre signe de vie, dans cet esprit qui n’est pas le sien.
Nouvelle goutte d’eau… Le visage d’une femme apparaît. Une inconnue pour Marc. Une connaissance pour son âme… ? Quelle sensation étrange… Il est soudain pris par une certitude. Elle est importante et il doit la retrouver. Une brune avec des boucles, le symbole de Khépri en guise de collier. Elle lui sourit… avant de disparaître dans l’eau.
La quiétude étrange de ce lieu est rapidement perturbée par plusieurs hurlements.
Les eaux sont désormais secouées par des vagues plus hautes. Moon Knight est emporté. Il est pris de panique, tentant de maintenir la tête hors de l’eau. Elle devient plus épaisse et complique la traversée. Bientôt, le paladin lunaire coule. Sa main tente d’attraper les flammes vacillantes. Un rebord de lumière se forme… Il grimpe.
Crachant l’eau visqueuse et épaisse, Marc s’accroche à ce rebord, terre ou objet, quoique cela puisse être, qui est devenu son salut. Respiration haletante et transis de froid, son regard peine à distinguer les présences. Elles prennent forme plus loin, trop à l’écart pour lui venir en aide.
Ce n’est pas dans l’intention de l’une d’entre elles…
« Khonshu… ? »
Rien ne sort de sa gorge, mais il sait qu’il a prononcé le nom du dieu lunaire. L’appel est psychique et se répercute en échos sur l’étendue d’eau noirâtre.
Le Dieu-Lune est incapable de lui répondre. Il est crucifié sur une grande Ankh. En face de lui, la seconde présence, hostile envers les deux autres, reste statique. Elle n’a nulle besoin de le regarder pour savoir qu’il est à sa merci. Elle garde son regard d’une profondeur sans fin sur le visage pâle de l’enfant d’Amon-Râ. Elle murmure des choses, dans un dialecte sombre, identifiable par ceux qui ont lu le Darkhold. Marc sent sa tête vriller. Incapable de tenir le choc, il lâche le rebord, en suppliant mentalement le Dieu-Lune de lui venir aide.
Tandis qu’il coule, une Lune brumeuse apparaît dans son regard, dévorée par une magie à l’aspect Chtonienne…
Des visions d’horreurs prennent forme devant ses yeux éveillés. Sa conscience vacille. Et la dernière chose qu’il a pu distinguer sont les supplications et les cris de souffrance du Dieu-Lune.
MAIS BORDEL TU VAS TE RÉVEILLER !!!
Un sursaut. D’un bond, Spector tombe de son lit et rencontre la dure réalité du sol. Réalité… Illusion. Tremblant et fiévreux, il reste par terre un bon quart d’heures. Des larmes lui coulent alors qu’il observe ses mains. Son regard ahuri balaye la pièce, du moins ce qu’il parvient à voir depuis le sol. Tout a l’air normal et bien à sa place. « Putain… bordel… »
La respiration saccadée, Marc a l’impression d’avoir couru le cent mètres et de s’être fait fracasser par un troupeau de taureaux avant d’être passé dans un congélateur… Son front est brûlant et il tremble de froid. Ses forces l’ont abandonné. Pourtant, son esprit reste parfaitement éveillé. Est-il bien lui-même d’ailleurs ? Bien sûr que tu es toi-même, sinon tu serais déjà remis. Jake… Non mais tu as vu ce bordel ?! Tu vas pas me dire qu’on est en sécurité avec une lopette pareille ? Jake ! Laisses lui du temps… C’était assez… Spécial ? Ouais. C’était spécial. C’était quoi au faite… ? Une sorte de cauchemar ?
Marc secoue doucement la tête, qui lui fait affreusement souffrir. Elle lui paraît lourde et il ne parvient pas à se détacher de tout ce qu’il a pu ressentir. Rampant jusqu’au bord de son lit, il s’y accroche pour pouvoir se redresser et s’y asseoir. S’accrocher au bord… pour ne pas tomber dans l’eau. Bêtement, ses yeux observent le sol pour vérifier s’il est toujours le même que la veille. Qu’est-ce qui vient de leur arriver ? Marc… Ce n’était pas un cauchemar ça. Tu le sais. On le sait tous les trois. C’est… J’ai peur, les gars. T’en fais pas. Tant que tu es avec nous, il ne t’arrivera rien. Marc, faut que tu saches que pendant que tu essayais de dormir… Khonshu n’était plus avec nous. « Il aurait pris notre place ? » Non, nous n’avons pas bougé d’ici. Où est-il passé ? Ce n’est pas comme s’il pouvait aller bien loin ? Je croyais que les dieux l’avaient enfermé dans nos têtes… « D’après lui, c’est le cas, oui… » Je vous assure qu’il n’est plus là. Ou alors il s’est… peut-être qu’il s’est isolé ? « … »
Marc passe ses mains sur son visage et souffle un coup. Il finit par se redresser et poser les pieds au sol. Ses jambes sont encore tremblantes mais il tient debout. Il marche vers la statue de Khonshu. Cette pièce originale date d’un siècle depuis longtemps oubliée. Difficile de savoir à quel moment exact elle a été conçue. Les hiéroglyphes inscrits sur le socle relate une histoire thébaine. Marc pose longuement son regard brun dans ceux du marbre de la statue. Elle représente Khonshu - ou Khonsu - avec son visage humain, avec le sceptre lunaire, celui qui est aujourd’hui détruit depuis les événements à Karnak. Moon Knight et Khonshu ont fait de nombreuses erreurs… Sont-ils en train de le payer ? « Khonshu ? Est-ce que tu … nous entends ? »
Pas de réponse. Habituellement, le Dieu-Lune apparaît, pouvant aller et venir entre les mondes psychiques. Aujourd’hui, enfermé dans la tête de son propre Avatar pour expier ses fautes et probablement pour connaître une expérience que les autres héliopolitains souhaitent lui faire vivre, il est impossible qu’il puisse omettre de lui répondre, ni camoufler sa présence. Il se passe quelque chose d’anormal. Mec dans ton dos !
Spector se retourne immédiatement et se met à courir vers son lit. Attrapant un flingue chargé, il vise… mais ne tire pas. Le canon est pointé droit vers un hibou, qui lui est totalement étranger. Les lumières d’un Soleil couchant, disparaissant derrière les buildings, se reflètent sur son plumage parfait. Ses deux gros yeux dévisagent l’homme armé, sans bouger, sans aucune crainte, dans un calme impassible. Il est venu déposer une plume avant de battre ses ailes et finir par se poser sur une bibliothèque, remplie de livres sur l’Egypte antique. Son chant fait tressaillir Marc qui finit par baisser son arme et de la désarmer, afin d’éviter un quelconque accident.
Il n’a pas envie de fâcher les personnes ou les divinités qui ont envoyé cet oiseau. Parce que tu crois que c’est un truc divin ça ? « Le hibou représente certaines divinités… Peut-être oui. En tout cas, il n’est pas venu là par hasard. » Marc, sur la table !
Ils viennent de le remarquer, l’homme seul dans la pièce et ses autres personnalités observatrices. La plume bouge par elle-même et vient déposer quelques griffures sur un papier usagé qui traînait par là. Lentement mais sûrement, la plume transmet un message :
Moon Knight
C
ela fait quelque temps que nous aurions déjà dû nous contacter. Peut-être ne me connaissez-vous pas, mais vous allez apprendre. Je suis Agatha Harkness, Sorcière et Ancienne Dame de New-Salem.
Je souhaite vous rencontrer. Vous. Et votre compagnon immatériel. Il est une menace à laquelle nous devons parler. Une menace que Black Knight et moi avons rencontrée. Une menace qui saura faire réagir Chthon lui-même. Qui saura attirer son attrait, j'en ai peur.
Je vous attends chez moi. Laissez mon messager nocturne vous guider. Il saura trouver les chemins les plus courts et les plus sûrs.
À très vite.
Agatha Harkness.
️ sobade.
« Agatha Harkness… » Une sorcière ?! Bordel ça pue. « Une menace… qui saura faire réagir… Chthon ? » Tu devrais envoyer un message à Dane… c’est trop bizarre. En plus elle a l’air d’en savoir beaucoup sur nous. « Il faut y aller. » Au pire, nous sommes armés, ce n’est qu’une vieille… Jake ! « Nous y allons pour avoir des réponses. »
Un silence s’installe dans lequel le hibou de la Dame observe l’énergumène adepte aux monologues. Lorsque Marc tourne enfin le regard vers l’oiseau, il s’envole vers l’extérieur, prêt à le guider vers Agatha Harkness.
** * **
Une moto entièrement blanche file à toute allure. Elle suit une route droite en direction des collines qui surplombent New York. La cape blanche claque dans le vent. Moon Knight a le regard fixé sur la route, veillant également à bien suivre le hibou de la Sorcière. Ce dernier l’amène finalement à l’écart de la ville, dont Marc a déjà oublié le nom. Il est préoccupé par la rencontre qu’il va faire, perdu dans ces hauteurs. Bientôt, un manoir s’élève.
Spector se gare devant le portail ouvert… Ses pas sont assurés, malgré la nervosité de se retrouver dans un lieu des plus étranges. Cette demeure a l’air ancienne et il est surpris de la voir encore debout. Ces pensées fugaces filent avec un léger vent qui soulève sa cape. Lorsqu’il arrive devant la porte, tout devient calme. Il a l’impression d’être observé par chacune des fissures du bois de la bâtisse… Il jette un dernier regard vers le hibou qui s’est posé non loin avant de toquer. Trois fois. La porte s’ouvre d’elle-même dans un grincement sinistre. Moon Knight s’avance calmement.
Il s’arrête juste au pas de l’entrée, observant l’intérieur de la maison. Il attend de pouvoir découvrir le visage de la personne qui a choisi pile le bon moment pour l’inviter en ce lieu de magie, dont il ignore absolument toutes les règles.
Sa respiration est calme. Son cœur, à l’inverse, bat la chamade. Son regard fait un tour d’horizon. Une goutte d’eau lointaine le fait sursauter.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Dim 11 Sep - 6:39
Le Manoir de Whisper Hill. Aussi nommé la Maison de la Sorcière. Ce domaine aurait inspiré certaines œuvres – car Agatha Harkness a su connaître ceux qui se sont liés, sans le vouloir, avec des forces obscures. Dans les hauteurs de l'État de New-York, le Manoir est telle une vigie. Mais demain, cette gargouille sera-t-elle toujours présente ? Des histoires se racontent. Lorsque la brume se lève. S'élève. Avant de se disperser. Certains ont parfois l'impression de ne plus voir les pointes de cette habitation.
Comme si son impressionnante ombre s'échappait, du jour au lendemain. Mais là, lorsque le Chevalier Lunaire, Hôte de Khonshu, arrive sur sa moto blanche, il peut en être certain. Cet endroit n'est pas né d'un délire de son esprit. Tout comme le message qu'il a pu recevoir. Tout comme le hibou, ce grand-duc qui a déposé cette plume avant de guider Marc Spector sur les routes. Peut-être, parfois, semblait-il disparaître. Tel un mirage. Mais il réapparaissait toujours. Véritable guide des nuits. Laissant derrière lui parfois quelques plumes. Des balises. Pour celui qui pourrait parfois perdre le rapace nocturne. Oui. Rien de tout ceci n'était le fruit d'un délire. Rien de tout ceci n'était la pression de son esprit torturé, brisé, maltraité. Tout ceci. Tout ceci n'était qu'une chose. La réalité.
Sans doute était-ce cela le plus terrifiant. Même après avoir rencontré et affronté la magie, sous différents visages … Faire face au domaine de Whisper Hill est quelque chose de particulier. Cette impression d'être isolé. Isolé de tout. Loin de tout. Au point que les éclairages de sa moto semblent clignoter pendant un instant. Comme si un air venait dérangé les logiques de ces fées, mécanique et électrique qui permettent à ce véhicule de rouler. Par chance, le moteur n'a rien. Fort heureusement. La batterie n'est pas touchée. Cette impression, aussi, en avançant sur le sentier qui mène à la porte, que derrière chaque arbre, derrière chaque fissure, se cache quelque chose. Un regard. Une silhouette. Rien qui ne pourrait arranger la confusion qui réside dans l'esprit de Moon Knight.
Mais l'homme tient bon. Il toque. Une fois. Rien. Une deuxième fois. Rien. Une troisième fois. La porte s'ouvre. Grincement sinistre. Accompagné du chant du hibou. Dont la forme fini par disparaître dans les ombres.
Dans le couloir. Une certaine obscurité. Une faible lumière, celle d'une bougie, semble éclairer ces ténèbres. Un peu plus loin. Une lumière un peu plus présente. Mais aucun visage. Aucune silhouette. Juste ce couloir. Ces escaliers qui montent à des étages obscures. Cette porte ouverte, un peu plus loin, à sa gauche. Sans doute finira-t-il par se décider à avancer. Surprenant, il pourra voir que la fée électrique n'a pas abandonné ce lieu. Un éclairage, une petite lampe de salon. Posée sur une table. À côté de celle-ci, un fauteuil. Et, confortablement installé. Une femme. Le visage touché par le temps, tout comme les mains, posées sur un exemplaire de l’œuvre « De l'Autre côté du Miroir ». Un chat au pelage sombre est installé, en boule, dans un panier à la droite du fauteuil. La femme est là. La propriétaire des lieux. La Sorcière.
Agatha Harkness est là. Et semble dormir. Profondément. Sa poitrine se soulevant au rythme d'une calme respiration. Son visage, figé dans une tranquille expression. Là. Ainsi. Elle semble si faible. Si fragile. Là. Ainsi. Il pourrait être normal de ne pas vouloir la toucher. De peur que ce corps ne soit finalement comme les vieux parchemins : capables de se briser, par un simple mouvement. Voici une vision étrange. La vision d'Agatha, endormie. Comme le serait une femme de son apparence, à cette heure.
Mais, bien vite. Alors que la présence de Moon Knight devient plus présente dans ce petit salon, l'éclairage commence, là encore, à clignoter. Alors qu'une respiration résonne. Serait-ce le délire de l'esprit fissuré ? Non. Non. Quelque chose. Les lumières s'éteignent alors. L'obscurité venant trouvé le salon. Alors que le feulement du chat noir se fait entendre. Seule la Lune éclaire ce petit salon. Une ombre se déplace pour atteindre le miroir qui se trouve près du fauteuil de l'Aînée. Une ombre. Qui sort lentement de ce miroir. Monstre venu de cauchemars. Gueule ouverte. Qui hurle en direction de Moon Knight. Le défiant. En le croyant là pour s'attaquer à sa propre proie. Gueule béante. Yeux de feux. Qui percent la silhouette mal-formée de cette créature de l'imaginaire. Ailes qui s'ouvrent. Dans ce salon. Ombre qui commence à siffler un enchevêtrement de mots et de sonorités.
Prenez garde au Jabberwock !
Mais avant même qu'il ne puisse faire quoique ce soit. C'est un félin imposant qui vient frapper la gueule du dragon déformé. Protégeant à la fois sa maîtresse et Moon Knight. Ou plutôt. Simplement le Chevalier Blanc. Car la voix de la Sorcière, lentement, résonne. Tandis que son regard semble quitter un rêve lointain.
Une, deux ! Une, deux ! D'outre en outre, Le glaive vorpalin virevolte, flac-vlan ! Il terrasse le monstre, et, brandissant sa tête, Il s'en retourne galomphant.
Par les paroles prononcées, le livre vient à s'ouvrir. Les lettres s'élevant alors. Pour pourfendre telle une épée la créature. Un hurlement traverse alors sa gueule. Ses pattes griffues venant attraper son visage, blessé. Une. Deux. Une. Deux. Le Glaive danse alors. Pour pourfendre. Une nouvelle fois. Avant de s'accrocher. Tel le crochet s'accroche à la laine. Et lentement, l'encre qui avale. La créature et l'épée. Alors que des mots résonnent. Une nouvelle fois. Comme pour aider, à la magie des mots et de l'imaginaire. Qui reprend ce qui lui appartient.
« Tu as donc tué le Jabberwock ! Dans mes bras, mon fils rayonnois ! O jour frabieux ! Callouh ! Callock ! » Le vieux glouffait de joie.
Au livre de se fermer. Avant de disparaître. Tandis que le regard d'Agatha Harkness se lève en direction du Chevalier Lunaire. Blafard. Comme il fallait s'attendre de cet homme. « Vous êtes en avance. Bien. Bien. » Comme si tout ceci n'avait pas eu lieu, la Sorcière se lève. Alors que son regard observe les ampoules éteintes. « Cette fée. Capricieuse. » Un claquement de doigt. Et la lumière revient. Alors que l'Ancienne s'appuie maintenant sur une canne. « Bienvenue à Whisper Hill. Marc Spector. » Elle le regarde. Alors.
« Je vous en prie. » Son corps bouge doucement. Pour observer théière et tasses qui apparaissent. Avant que l'un d'entre elle ne se remplisse d'un thé au parfum délicat. Anglais, sans aucun doute. « Pardonnez cette petite attaque. Le Jabberwock est territorial. Il revient. Sans cesse. » Elle s'installe de nouveau dans son fauteuil. Alors qu'un confortable siège approche de Moon Knight. Ebony ? Elle, reprend sa forme ordinaire. Avant de s'installer sur les genoux de sa maîtresse.
Moon Knight
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Date d'inscription : 01/12/2020
Emploi/loisirs : Entrepreneur et aventurier
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
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Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
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*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande : Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Sam 17 Sep - 15:48
Cette maison lui a paru vide au premier regard. Son expérience d’homme de terrain et sa grande paranoïa l’incitent à rester sur ses gardes. Son regard balaye la première pièce. Moon Knight s’avance dans cet étrange couloir. Les ombres ne viennent-elles pas de bouger ? Il se déplace dans un lieu rempli d’histoire dont il ignore absolument tout. Chaque élément a élément de décoration, le plafond et le sol, semble être à sa place depuis des lustres. Dès qu’il pose une seconde fois ses yeux sur l’un des éléments en question, il lui paraît s’être déplacé, à peine de quelques centimètres. Est-ce encore son imagination qui trouble ses sens ?
Dans les plis de sa longue cape blanche, il a cru voir une lueur se déplacer. Les lumières dans cette maison sont changeantes. Spector est certain d’être suivi, par une ombre se trouvant en surface, créée par ces changements lumineux erratiques. Sa vie est parsemée d’embuches, plus ou moins réelles. Ici, il est presque certain de n'imaginer rien de tout ce qu’il voit et de ce qu’il verra. La lueur capricieuse l'emmène bien au fond du couloir…
Moon Knight pénètre dans la pièce en silence. Il fait penser à un fantôme, contrôlant si bien sa respiration. S’il optait un jour pour une couleur capable de mieux se fondre dans les ténèbres, le Chevalier lunaire serait quasiment indétectable. Sa discipline est égale à la souffrance qu’a générée sa vie de soldat et de mercenaire. Aujourd’hui, c’est un repentant qui observe l’hôtesse de maison.
Une main avisée est restée contre une ceinture, attachée à la cuisse. Elle tient fermement l’un des morceaux du bâton de combat du paladin blanc. L’apparence calme camoufle une tension évidente. Il est sur ses gardes… face à une femme endormie. Pour quelle raison ? Qu’est-ce qui l’encourage à ne baisser sa méfiance à aucun moment ? Moon Knight jette un coup d'œil autour d’eux. La pièce est finement ouvragée, un peu vieillot mais possède un certain charme. Un chat noir dort paisiblement près de sa maîtresse. Le livre ouvert là où la propriétaire s’est arrêtée semble être une lecture intéressante si on s’y intéresse vraiment. Tout à l’air parfaitement normal, hormis le fait qu’il se retrouve chez une personne, invité à la visiter et qu’elle se trouve juste là, abandonnée dans son fauteuil, totalement à sa merci.
Totalement ? Pas tout à fait. Car c’est mal connaître Agatha Harkness.
Marc Spector a fini par approcher lentement une main vers l’épaule de la Dame des lieux, pour la réveiller sans la brusquer. Mais il n’en a pas eu le temps… Tout change. L’esprit naturellement angoissé de Moon Knight réagit aux différents signaux. Il le prend comme une alerte… Toutes ces lumières clignotantes, l’impression qu’une chose vient de rentrer dans ces lieux et la certitude d’un danger imminent s’approche d’eux à grands pas. Le doute s’immisce souvent à ce moment-là : est-il en train de craquer ? Ne fait-il pas une nouvelle crise ? N’est-il pas, depuis le début, en train de construire toutes ces impressions, dans un nouveau délire ou d’une crise identitaire où il se prendrait pour un héros aux prises avec des ombres dans les murs de cette maison ?
Marc se retrouve dans le noir et il a opté pour une posture de défense. Il a pris les deux bâtons pour les assembler dans un “clac” résonnant. Un feulement et des déplacements s’entendent dans la pièce. Moon Knight ne bouge pas, cherchant des yeux la présence. La lueur de la Lune permet de suivre… une chose. Sa forme est indistincte et difficile à poursuivre avec la vue. Le son du cœur frappant dans sa poitrine raisonne dans ses oreilles et l’empêche de pister par l’ouïe. Le paladin lunaire souffle doucement et se déplace à quelques pas. Le changement d’angle lui permet enfin de voir… cette créature. Un cauchemar vivant. Une représentation sans doute connue, mais un véritable monstre aux yeux du non-initié. Sa gueule fait la d’un demi-homme et son regard brûlant fixe de Chevalier Blanc. Ce dernier se prépare à l’affrontement, essayant d’ignorer ces sifflements insupportables. Prenez garde au Jabberwock ! , croit-il entendre entre deux battements de son cœur, rendu sur le bord de la panique.
Marc reste subjugué devant la démonstration d’Agatha Harkness et de son compagnon félin. Elles le protègent et démontrent une puissance incroyable. Les mots de la Sorcière s’élèvent et Marc peine à différencier les cris de la créature cauchemardesque, des chants. Ne s’agit-il pas d’un poème ou d’une formule magique d’ailleurs ? Il a cru un moment qu’un conte prenait vie sous ses yeux, tandis que petit à petit, le lieu devient le théâtre d’une scène fantastique. Les lettres volent, une épée pourfendeuse de monstre se dessine et bientôt l’échéance s’abat. Le Jabberwock retourne ainsi à sa juste place.
Le claquement du livre résonne. Il est fermé, mais le restera-t-il ? Le silence revient, mais pour combien de temps ? Les regards du Chevalier de la Lune et de la Sorcière se croisent. Marc est blême, de par son masque camouflant entièrement son visage. Mais il l’est aussi, derrière… Il se demande encore qu’est-ce qu’ils viennent de vivre à l’instant ?
Les premiers mots de l’hôtesse de cette étrange maison le sortent de sa légère prison mentale, instaurée par lui-même. Il se sent libéré d’un poids. Marc se détend un peu. Il se redresse et ne répond rien. Son bâton de combat est toujours maintenu par l’un de ses poings encore serrés. Sa méfiance est toujours présente, mais il ignore si elle est tournée vers Agatha Harkness ou sa personnalité magique qui vient de lui montrer qu’il n’était qu’un simple homme, marchant à l’aveugle dans un monde où il ne connaît que les monstres en surface. Pas ceux des cauchemars… Pas ceux de la magie pure… Et à peine ceux appartenant à Chthon, contre lesquels son esprit de simple mortel ne saurait à peine pouvoir appréhender. Comment lutter contre, alors ?
Moon Knight est légèrement surpris par le comportement de Dame Harkness. La Sorcière se comporte comme une personne normale qui vient simplement de se réveiller. Elle chasse les événements d’un revers de la main et réagit face aux lumières éteintes. Ces fées… capricieuses…
“Clac” et la lumière revient. Bienvenue à Whisper Hill. Bienvenue à l’étranger dans le monde d’Agatha Harkness. « Merci. », répond Moon Knight, d’une voix bien plus rauque qu’il ne l’aurait cru. La tension redescend à peine et le voilà déjà confronté à cette personne. Une femme aux premiers abords, âgée, et une dame de bonne fortune. Les apparences sont souvent trompeuses car la Sorcière de New Salem est bien plus qu’une Dame. Elle a commencé à le prouver dès que ses mots, à travers le message laissé par son hibou, ont été lu par le destinataire, venu à Whisper Hill, en quête de réponse. Elle sait tout de Marc Spector. Tout ou presque. En tout cas, elle en sait suffisamment pour comprendre ce qu’il se trame dans sa tête.
L’invitation de la Dame trouble davantage le Moon Knight que le fait de voir une théière se remplir d’un thé anglais enivrant déjà la pièce ou du second fauteuil se glissant en face de celui de l’hôtesse des lieux. La mention du monstre sur le fil d’une conversation paraissant tout à fait normal fait froncer légèrement les sourcils de Marc, sous son masque blanc. « Le Jabberwock… » C’est comme s’il vient de sortir d’un cauchemar mutuel, mais qu’Agatha s’en remet bien mieux que lui. Pourtant, il ne voit guère de différence entre ce type de créature et une autre, loup-garou, vampire ou démon, sillonnant parfois la ville de New York. « Votre maison est étonnante, Dame Harkness. »
Le bâton de combat quitte enfin son poing. Moon Knight le dépose dans un coin où il ne gênera personne. Il s’avance ensuite vers le second fauteuil proposé par la maîtresse de maison. pour s’y installer. Le chat revient sur les genoux d’Agatha et Marc crut voir passer quelque chose dans ses pupilles fendues. Il a dû rêver… « Je vous remercie pour cette invitation. »
Invitation atypique, s’il en est. Il existe de nombreuses manières de joindre une personne mais passer par les voies de la magie doit être le plus sécurisé qui soit. Mais les mots employés pour la formuler ont raisonné dans l’esprit du concerné, comprenant qu’il ne va pas s’agir d’un simple échange autour d’une tasse de thé… « Je ne vous connaissais pas bien, avant de commencer à entendre des rumeurs, que j’ai vérifié, plusieurs fois, pour trouver des réponses. Mais avec ce que vous venez de me montrer, vous êtes bien celle qu’elles décrivent. »
L’encapuchonné semble hésiter avant de reprendre… « … Si vous êtes bien une Sorcière, vous devez connaître le Docteur Strange. Il est revenu, il y a peu, et j’ai préféré lui laisser du temps pour régler ses affaires. J'ai besoin de... de l'aide d'une personne qui connaît bien notre ennemi. Vous avez parlé d’une menace que vous et Black Knight avaient rencontrée. »
L’homme finit par baisser sa capuche. Il a mentionné deux personnes, deux compagnons et amis, des frères d’armes à certains moments. Il a confiance en eux, mais peut-il accorder la même confiance à Agatha Harkness, qui a une voire plusieurs coups d’avance sur lui. Il a énormément de questions et il sait qu’il peut les obtenir ici, dans cette maison, qui le met mal à l’aise. La capuche rabaissée sur sa nuque, Marc Spector attrape un pan de tissu pour ôter sa cagoule blanche.
Il dévoile un visage usé, tiré par une trop grande fatigue mais ferme et résolu de celui qui ne quittera pas cet endroit avant d’avoir compris ce qui lui arrive et ce qu’il se passe dans sa tête. « Que savez-vous de cette menace, Dame Harkness ? »
En posant son regard naturellement brun dans celui de la vieille femme, il a de nouveau l’impression de voir des choses qui n’existent pas. Mais pour une fois, Marc Spector, arpentant sa vie entre le réel et l’irréel dû à son instabilité mentale, est certain que tout ce qu’il vit dans cette maison est réel.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Dim 18 Sep - 1:02
« La Maison ? » Elle observe le Chevalier Lunaire avant de rire légèrement. Doucement, ses mains viennent récupérer tasse et petite assiette. Les faibles mouvements semblent montrer un léger tremblement. Est-ce donc la vieillesse qui commence à se faire ressentir ? Ou juste une façon d'exister ? Qu'importe. Buvant une gorgée de thé, elle laisse le silence accompagner les fragrances de ce thé. Elle en profite, peut-être, un peu. Les gens parlent beaucoup quand ils se rencontrent. Lady Harkness parle seulement quand elle en ressent le besoin – le plus souvent, donc, pour expliquer quelque chose. Ou pour éduquer – oui, oui, éduquer et non instruire. Après tout, n'était-elle pas nourrice. Tournant légèrement sa tête pour observer le miroir qui se trouve à ses côtés. Elle reprend, alors, doucement. Juste le temps de laisser le silence s'installer. Pour le briser – comme si elle savait quand cette petite chose pensait prendre le pouvoir dans cette maison. Non. Non.
Dans cette maison. Une seule personne à la pouvoir de qui parle et qui ne parle pas. Le silence n'est qu'un instrument de cet ordre. C'est ainsi. Cela a toujours été senti. Et cela continuera de l'être. Jusqu'à ce que la carcasse de l'Ancienne tombe enfin entre les bras de Thanatos – ou de tout autre visage ou nom qui en a la fonction. Donc. Oui. Après ce silence. Après cette gorgée de thé et cette petite observation du miroir – remarquant d'ailleurs une légère fente, qui lentement se résorbe. Après tout cela, donc, oui. Seulement, elle reprend la parole. Pour corriger quelque chose.
« Cette Maison n'a rien de véritablement exceptionnel. Du moins, par rapport au domaine du Sorcier Suprême. » Faux. Pour beaucoup elle est exceptionnelle. Mais pour elle … elle n'est qu'un quotidien. Qui s'enchaîne. Tranquillement. Comme le fait le sable dans un sablier. « Mais l'apparition du Jabberwock n'est guère liée à Whisper Hill. Pour toute créature ne serait-ce un peu capable, il n'est pas rare … de pouvoir utiliser ceci. Il apprécie simplement cet endroit. » D'un mouvement de doigt, elle montre le miroir. Le reflet. « Les Contes et les Histoires ne sont que des reflets du cœur d'un ou d'une artiste. Même sans magie, les créatures, les personnages, qui les composent, ne sont que des reflets. Et qu'elle est la première chose que fait un reflet … ? » Un nouvelle gorgée. Alors que ses yeux se ferment. Doucement. Et en cet instant. Peut-être est-il possible de le ressentir.
Dans le reflet des fenêtres. De le reflet du miroir. Dans celui d'une surface polie. Peut-être est-il même possible de les voir. Ces choses. Qui avancent et disparaissent. Courant à travers le monde, là où ils peuvent simplement apprécier leur nature profonde.
« Ne vous inquiétez pas. Malgré toute la férocité de certains, vous ne risquez rien. » Elle pose sa tasse sur la petite assiette. Son sourire est tranquille. Alors. Elle prononce ces quelques autres mots. « Même si, nous pourrions nous en méfier. Après tout … » Ses paupières dévoilent son regard d'acier. Qui tourne vers l'homme. Pour l'observer. Le fixer. Semblant retirer, couche par couche, la peau, la chair, l'os, le cerveau, de son invité. Pour trouver la profondeur de son âme. Sans pour autant réellement le faire. Juste. Une impression. « Ils sont les reflets de l'humanité. »
Son sourire. Toujours doux. Tranquille. Alors. Simplement, déposant la vaisselle, elle passe une main contre la fourrure sombre d'Ebony. Un ronronnement vient accompagner le mouvement. Et. Simplement. Elle l'écoute. Alors qu'il parle de cette ombre qui danse à la surface du globe, dans les abysses du monde, et dans ces cieux infinis. Cette couleur, qui dévore les autres. Cette chose. Plus terrible encore que pourrait l'être le Chaos. L'Ombre. Qui existe dans chaque chose. Dans chaque monde. Ce suintement constant. Poisseux. Qu'elle a déjà touché. Sans honte. Sans doute le referait-elle. Si elle devait. Certains aiment dire plutôt moi qu'eux. Non. Ce n'est pas ça. Ce n'est pas une question de souillure. Car, personne ne doit oublier que l'humanité – et toutes ses possibles évolutions – est déjà souillée. Pleinement. Noire. Crasse. Rouge. Sanglante. Elle se baigne depuis longtemps dans sa propre ignominie – parfois à raison, parfois à tort.
Elle écoute. Alors. Simplement. Comme le ferait une dame d'un certain âge qui ne fait qu'écouter son petit-fils lui raconter sa dernière semaine. Qu'il est gentil, de venir voir sa pauvre grand-mère. Alors que les anciens sont oubliés. Lentement poussés vers le même gouffre que l'humanité cherche à fuir.
Le Sorcier Suprême, revenu ? Bien sûr qu'elle le sait déjà. Avant même qu'elle ne le retrouve, elle le savait. Car personne ne peut passer à côté de ce retour – personne dans leur milieu. Ou alors, peut-être est-ce parce que Agatha Harkness est devenue maîtresse dans l'art de se renseigner. Sur ce qu'elle voit. Elle regarde, alors, à nouveau, cet invité – Marc Spector. Le regarde. Doucement.
Oui. Sur ce qu'elle ne voit pas, aussi.
« Je le connais. Et je sais. » Elle retire sa main de la fourrure de son compagnon sombre. Avant de poursuivre. « Qu'il soit revenu m'est … agréable. Une trop longue absence et liberté de son trône aurait crée une guerre de pouvoir pour le moins lassante. Je vous déconseillerai aussi de le ménager. Il pourrait s'y habituer. Un peu trop. » Un léger rire traverse les lèvres de la Vieille Sorcière. Puis. La suite. Bien entendu. Les choses importantes. Après tout, n'est-ce pas pour cela que l'Aînée a invité le Chevalier Lunaire à venir ? Pourquoi, sinon, aurait-elle donné rendez-vous ? Parler de la pluie et du beau temps autour d'un thé ? Non. Jouer aux cartes ? Peut-être. Mais elle réserve cela pour certaines de ses connaissances. Oh. Oui … Peut-être … Peut-être faudrait-elle qu'elle envoie un courrier pour sa disparition. Le Temps est un bien terrible ennemi.
Alors. Redressant son corps, Agatha Harkness se lève. S'appuyant sur sa canne, elle observe l'homme en question. « Suivez-moi. » Mais, alors que les mots résonnent. Ils ne sont plus dans ce petit salon. Ils sont dans des souterrains. Creusés, taillés. Piliers de pierre, racines grimpantes et descendantes. À leur arrivée, quelques flammes s'allument. Dans cette pièce, plusieurs miroirs. Déposés dans des alcôves. Un place précis. D'ailleurs, pour le prouver. Une petite lueur, qui part de la canne de l'Aînée. Pour frapper un premier miroir. Être reflété en un trait. Encore. Et encore. Avant de représenté un pentacle. Est-il inversé ? Peut-être. En fait. Oui. Pleinement. Et pourtant. Elle le rassure. Encore. « Aucune magie noire. Ni diabolique. Si l'Esprit est en bas, en ces lieux. Ce n'est pas pour invoquer un Démon. Mais pour que l'Esprit s'intègre dans la Matière. »
Alors. La lueur disparaît. Elle pointe du doigt le centre. S'il observe. Au miroir où se trouve la pointe de l'Esprit. Un symbole. Celui du Dieu Lunaire Égyptien. « Je souhaite lui parler. Je vous souhaite vous parler, à vous deux. » Elle le regarde. Le fixe.
Oui. C'est encore un ordre.
Moon Knight
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Date d'inscription : 01/12/2020
Emploi/loisirs : Entrepreneur et aventurier
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande : Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Lun 19 Sep - 0:00
Lady Harkness est une femme mystérieuse… Et les personnes sachant aussi bien nourrir cet aspect sont généralement pleines de secrets et potentiellement dangereuses ? Potentiel ? Ah non, elle l’est. Moon Knight peut en être certain. Il lui a suffit d’un premier pas dans cette demeure, puis dans la pièce où il a rencontré le Jabberwock pour le savoir. Il doit se méfier de chaque mur et de leurs ombres, dans les recoins. Peut en sortir un nouveau monstre, issu de l’imaginaire, qu’il n’a pas l’habitude de combattre.
Marc Spector reste silencieux lorsque la Dame l’instruit, sur comment fonctionne ce genre de magie, en ces lieux. Il ne sait pas grand chose sur l’art des arcanes. Le Chevalier Blanc est simplement capable de s’équiper d’objets et artefacts anciens, prêt à contrer d’éventuels monstres locaux, des fantômes ou des démons. Mais cette histoire de reflet… Où veut-elle en venir ?
Après tout, ils sont les reflets de l’humanité. Sur ces mots, le visage de Marc passe de la neutralité la plus parfaite au doute. Des légers traits d’incertitudes se dessinent et s’en vont presque aussi vite. Le sourire d’Agatha ne le rassure absolument pas. Sa tranquillité, cependant, parvient à détendre l’atmosphère. Le Poing de Khonshu paraît moins nerveux, que plus tôt. Un coup d'œil rapide vers le miroir qui semble tant intriguer sa propriétaire, puis Marc se reconcentre entièrement sur elle.
Inutile de ménager Stephen Strange ? À cela, le Chevalier Lunaire fait un léger sourire en coin. Le Docteur n’est pas le genre à s’autoriser le repos. Il a déjà tant à faire, dû à son statut et aussi parce que les héros apportent bons nombres de problèmes, sans compter le retour de quelques sorciers du côté des Darkholders…
Spector n’a pas tardé à mettre le sujet principal sur la table. La Sorcière l’observe, avec une attention plus particulière, une insistance presque étrange… De nouveau, le paladin blanc sert les poings, plus tendu qu’il ne souhaite le montrer. Il n’est pas ici pour se battre, mais bien pour comprendre ce qu’il se passe et ce qui lui arrive. Peut-elle décrypter ce qu’il a vu, dans sa vision de cette nuit ? Veut-elle seulement le faire ?
Moon Knight a l’impression d’avoir déclenché un réel intérêt chez Dame Harkness. Mais que cherche-t-elle exactement ? Est-ce simplement pouvoir discuter avec lui et Khonshu ? En tout cas, la maîtresse de maison l’invite à la suivre, ce qu’il fait sans dire un mot.
Ils se dirigent en sous-sol, un détail qui peut faire frissonner d’effroi n’importe qui. Marc est mal à l’aise, pour des raisons qui lui sont propres. Ce genre de cave souterraines, creusée bien avant que la maison soit posée dessus, un endroit sans lumière et où toutes les horreurs peuvent se produire. Spector réprime une anxiété à l’affût comme il peut. Sa concentration est telle qu’il ne loupe aucun détail du lieu, ni des mots de la Sorcière. « Pour que l’esprit s’intègre… dans la Matière ? »
Encore une énigme. Les flammes autour d’eux font danser leurs ombres. Marc observe plus attentivement les nombreux miroirs disposés en cercle. Les alcôves les maintenant en place sont aussi anciennes que le reste des murs. Le pentacle sur le sol est foncièrement magique. Moon Knight n’est pas certain d’en reconnaître pleinement la symbolique dans ce contexte-ci. « … »
Elle souhaite lui parler. Non, c’est une demande émanant d’un ordre. Les yeux de Marc fusillent un instant la Sorcière, mais il se ravise de dire ou de faire quoi que ce soit. Son visage redevient neutre alors qu’il suit du regard l’indication de la Dame. Au-dessus d’un des miroirs, pointe de l’Esprit, se trouve le symbole du Dieu-Lunaire de l’ancienne Egypte. Son Avatar sur cette Terre ne prononce aucun mot et s’avance vers le centre du pentacle.
Les premiers miroirs s’agitent. Symbole de l’Eau, l’élément le plus calme, représentant l’émotion. Elle est la partie la plus empathique. Marc lève un regard surpris vers son reflet. C’est bien le sien mais la personne de l’autre côté du miroir bouge par elle-même, possède une autre façon de se tenir et des mimiques qui lui sont propres. Steven Grant est bel et bien présent. Spector jette un regard en arrière, vers Agatha Harkness. Comment fait-elle ça ?!
Steven n’ose rien dire, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Ils observent tous les deux l’apparition de Jake Lockley, sous le miroir symbolisant le Feu. Élément de la Vie, de la masculinité et de la puissance. Alors… Ces miroirs sont capables de le mettre à ce point là à nu ? Cela défient toutes logiques, foutue magie… Marc Spector se sent trahi, dans son intimité. Car, Agatha doit se douter désormais qu’il n’est pas seul dans sa tête. La magie vient de mettre au grand jour l’esprit d’un homme malade… « Je vois… Faisons ça vite et bien, Dame Harkness. »
Il n’est pas certain de savoir comment les miroirs fonctionnent. Alors, il se met à fixer longtemps celui de l’Esprit. Il craint de ce qu’ils vont découvrir, puisque la divinité lunaire ne lui répondait plus, avant qu’il ne vienne dans cette maison. Ce détail, la Sorcière ne le connaît pas. Sauf si elle a déjà ce coup d’avance.
Moon Knight finit par acquiescer. Un nouveau reflet apparaît dans le dernier miroir. Il est venu, celui qu’elle attendait. Le Chevalier s’écarte un peu, pour qu’elle puisse l’observer.
Khonshu, Dieu de la Lune et de la Vengeance, se reflète sous l’Esprit. A son tour, il garde un moment de silence. Son long bec d’os ne laisse passer aucune émotion. Il fixe de ses orbites vides les deux mortels devant lui. Il semble plus insistant vers Marc qui lui rend son regard. Où étais-tu ? Que s’est-il passé ? Plus tard, Marc. Le temps presse.
« Vous avez pris beaucoup de précautions pour pouvoir me faire venir, malgré ma condition actuelle. Tout cela sans malmener l’esprit de mon Moon Knight. »
Un beau savoir faire, issu d’un esprit d’une mortelle à peine plus jeune que lui-même, le Fils d’Amon-Râ. Quelques millénaires les séparent à peine. Et cela renforce autant son intérêt pour la Sorcière de New-Salem que sa méfiance. Car tous les très bons magiciennes et magiciens peuvent aisément atteindre les dieux…
« Vous êtes parvenus à nous réunir. Il est temps de parler de “Lui”. »
Le son d’une goutte d’eau lointaine se fait entendre. Ou est-ce seulement dans la tête de Marc … ?
« Parlons de votre Création. Celle qui nous menace déjà tous, en ne faisant qu’exister sur cette Terre.
- Sa création ? »
Spector reste tranquille, alors que ses muscles se tendent de nouveau. Il est encore loin d’être au bout de ses surprises.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Mar 20 Sep - 4:53
Oh. Quelle surprise. Ainsi était-ce donc vrai … Marc Spector n'est pas uniquement Marc Spector. Bien entendu, elle s'attendait à Le voir apparaître. Là où le symbole du dieu lunaire se trouve. Mais. Que le Feu et l'Eau viennent à être eux mêmes être vecteur et matière pour deux autres personnalités. Oui. Cela est une surprenante réaction de la Magie au Chevalier Blanc. Mais, en cet instant, la Sorcière ne fait que rester silencieuse. Sans doute ne le voit-il pas, mais ce phénomène est un rituel complexe. Un rituel qu'elle manipule. Une main dans son dos. L'autre sur sa canne. Ses yeux se concentrent sur l'ensemble. Les miroirs. Les souterrains. La barrière. La magie. Les forces qui animent le jeune Spector. L'esprit. Qui traverse la Matière. Le flux. La puissance d'une divinité. Qui vient se lover dans les frontières d'un miroir aux profondeurs insondables. Et pourtant, pour un dieu comme Khonshu … sans doute cet espace infini ne lui laisse que l'amer sensation d'être au fond d'une poche.
Les dieux ne ressentent pas comme les mortels. N'est-ce pas pour cela qu'ils sont des dieux ?
La Première Sorcière de Salem tourne ses yeux. Vers Lui. Le Dieu. Son apparence ne lui arrache ni frisson, ni surprise. Finalement, les deux personnalités de Marc Spector forment une surprise plus … intrigante. Un instant, elle observe ce corps. Celui de Moon Knight. Cet esprit fissuré, elle l'imagine sous ses doigts. Elle imagine chaque fissure entaillée sa chair. Si la magie a ainsi réagi … C'est que l'Esprit est dans une situation particulière. Les personnalités, dans une tentative de survie … se seraient ainsi réfugiés dans la Matière du Feu et de l'Eau. Cette âme morcelée baigne dans quelque chose … Et l'homme en question n'en est peut-être pas pleinement conscient.
« Je prends toujours beaucoup de protections, Divin Khonshu. Sans doute plus que vous. » Elle l'observe. Alors qu'elle approche de quelques pas. Ses yeux se ferment. Et en effet. Pour le mortel qui se trouvait au centre de ces miroirs il est possible de voir … Une toile. Une succession de fils. Tissés. Dans une magie ancienne. Bien vite, cette vision s'efface. Cela n'était qu'un moyen de rassurer. Et de prévenir. Ce domaine lui appartient. Ce domaine lui appartiendra. Toujours. Rien ne pourra changer cela. « Mais votre situation, est, si j'en crois ce que je vois … Plus complexe que je ne l'avais imaginée. » Ses yeux, qui viennent trouver les miroirs occupés.
Le Feu qui cogne contre le verre. L'Eau qui se pose des questions. Du moins, sans doute font-ils cela.
Elle écoute. Agatha Harkness écoute à nouveau le Divin. Son corps avance. Pour être à la gauche des deux êtres – Marc Spector et Khonshu, le tout à égale distance. Elle écoute. Mais ne répond pas. Elle écoute. Et cette fois. Maintenant qu'ils sont là. Elle l'entend. Ne serait-ce pas une goutte d'eau ? Bien entendu. Que cela en est une. En fait. Il serait même plus juste de dire. Qu'elle coule. Le long du miroir. Comme une autre présence. Ramenée dans la Matière. Une présence accrochée au Divin Lunaire.
« Apókryphos. » Son regard s'ouvre. « C'est le nom que je lui ai donné. » Un regard, vers Marc Spector. « Un de mes enfants, pourrions-nous dire. Une entité. Née de souvenirs et de magie. » Sa main s'ouvre. Légèrement. Pour faire apparaître une image illusoire, fausse, sans force, des runes et symboles qui recouvrent les pages du Darkhold. « Le Darkhold comme vous le connaissez, Marc Spector, n'était pas sous cette forme. En Brocéliande, il y a de cela de nombreuses années, une semi-fée a décidé de rassembler tous les parchemins nés de la Magie de Chthon. Le rituel accompli, il est resté en cette région de Brocéliande une corruption telle que le lieu est devenu un Carrefour. Des légendes s'y sont perdues. Les enfermant dans un Dédale Hivernal. Sépulcrale. » Ebony avance. Doucement, venant s'installer à côté de sa Maîtresse. Elle. Avec cette même neutralité, reprend doucement. Ses yeux se fermant doucement. « Cette corruption était la présence de deux Souvenirs. Celui de Morgane, de sa Haine à l'encontre de ceux qui oubliaient, lentement, leurs origines. Celui du Darkhold, Originel. » Elle appuie bien sur ce mot.
Pour laisser entendre que la suite ne sera guère plaisante. Pour eux.
« J'ai convoqué Black Knight pour recevoir son aide. Nous avons combattu Morgane. Pour permettre à Black Knight de détruire en même temps les deux entités, liées à l'autel du Rituel, j'ai utilisé la Magie Noire utilisée par la Fée. Pour assembler les deux Souvenirs et les lier à cette magie. Créer une copie. En somme. Que nous aurions détruit. Mais … » Elle garde quelques instants de silence. Avant de marcher. Quelques pas. « Cela ne s'est pas produit. Et l'échange s'est transformé en une réelle naissance. Apókryphos. Une Copie Vivante du Darkhold. Jamais copie ne serait aussi précise que celle-ci : car elle est un souvenir de l'Originel. Fort heureusement, le souhait de ne pas détruire cette incarnation de Morgane, ce sentiment, cette émotion … Je pense que cela pourrait nous donner un avantage. Plus tard. »
Silencieuse, elle le redevient. Alors qu'elle semble réfléchir à cette idée, sans pourtant la partager avec ses convives. Enfin, son regard tourne vers Khonshu.
« Vous l'avez lu. N'est-ce pas ? C'est pour cela qu'Apókryphos commence, lentement, à s'approcher de vous. Ici, vous ne risquez rien. Cette … sensation de pluie. Ce n'est que la preuve que votre présence a été touchée par cette entité. Elle a fait part de son désir de récupérer Excalibur. Sans doute voit elle en vous quelque chose qui a été affaibli par la lecture de Darkhold … Et vos connaissances occultes lui donnerait de nombreuses informations. »
Elle se tait, alors. Elle reste silencieuse. Maintenant. Oui, ici. Ils sont protégés. Mais bientôt, ils ne le seront plus.
Car la Sorcière a bien l'intention d'apprendre un peu plus, sur son fils. Ce ne sera pas le premier de son engeance … à mal tourner.
Moon Knight
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*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
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Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Mar 20 Sep - 20:46
Marc n’est pas certain de tout comprendre ce qu’il se passe. Il déteste… ne pas comprendre. C’est le meilleur moyen pour se retrouver dans une situation désavantageuse. Il est de moins en moins sûr de pouvoir faire confiance en cette Sorcière. Plus il reste dans ce lieu, plus il découvre à quel point elle le manipule, avec une puissance qui dépasse largement l’entendement. Mais a-t-il le choix ?
Son regard se pose longuement sur Khonshu. Ce dernier le sent, cette insistance et le poids qui va avec. Le lien qui les relie renforce les échos de sa pensée, la posture de sa condition de mortel, les doutes et les nombreuses questions qui flottent dans l’air. C’est envahissant… Un dieu sait cependant faire la part des choses. Il connaît son Moon Knight et il a désormais commencé à le comprendre, bien plus, en étant si proche de son esprit, de ce qui fait sa nature. Chons ne s’est pourtant jamais senti aussi à l’étroit que depuis qu’il a été appelé ici…
Un craquement d’os sinistre se fait entendre.
Marc sait qu’il s’agit de son dieu qui encaisse mal une pique de la Sorcière. Combien de fois a-t-il entendu ce bruit ou une tirade sarcastique de la part de la divinité lunaire ? Pourtant, là, il ne prononce aucun mot. Sous le Feu et l’Eau, les deux personnalités, Jake et Steven, se regardent et restent tout aussi silencieux. Ce qui se passe dans cette cave les dépasse très largement.
Moon Knight continue de soutenir le regard d’Agatha Harkness, chez qui il peine à savoir à quoi elle est en train de penser. Elle les fixe, lui et ses paires, comme une curiosité expérimentale. Il déteste encore plus ça que d’être dans l’ignorance…
Une légère pensée douce, ne lui appartenant pas, traverse son esprit. Ce doit être le Dieu-Lune qui l’incite à rester calme.
La Sorcière comprend beaucoup de choses rien qu’en les observant. Ses mots révèlent toute sa fine observation. Car en effet, Khonshu a beau être un dieu de la dimension d’Héliopolis Céleste, il est dans une situation des plus compliquées. Il cache au mieux sa fragilité et le fait que cette condition imposée lui est pénible. D’un autre côté, elle était nécessaire pour ce qu’ils avaient à faire… Pour rattraper certaines erreurs faites. « Apókryphos… »
Le nom s’articule sur les lèvres de Marc. Il ne peut pas empêcher un frisson de traverser son échine. La création d’Agatha Harkness. Une créature issue du souvenir et de la magie du Darkhold et d’un mythe de Brocéliande. Elle en parle si facilement, comme une routine. Rien que de repenser à ce livre maudit, Moon Knight en serre les poings. Il va donc devoir marcher à nouveau contre le Darkhold… Ce qui avait fini par le tuer, à Karnak. Mais… n’a-t-il pas le choix, en fin de compte ? Peut-il … refuser ?
Marc fronce les sourcils lorsqu’elle mentionne Black Knight. Il sait que le Chevalier a eu affaire avec la Sorcière. Il a eu une once d’inquiétude pour son frère d’arme. Le savoir lié à cette histoire génère une nouvelle crainte, alors qu’il s’était promis de ne plus jamais mêler des proches dans des affaires trop dangereuses. Ceci dit… Dane n’a absolument pas besoin de lui pour se mettre dans la merde. « Du coup ce truc existe parce que vous avez merdé ! - Tais toi, Jake ! »
Le Feu bouillonne et l’Eau essaie de l’apaiser. Marc n’a rien dit, mais n’en pense pas moins. Ils ont essayé de détruire une copie, qui a finalement pris vie. Une copie vivante du Darkhold… « Bordel… » Que peuvent-ils faire contre un truc pareil dans ce cas ?
Moon Knight suit le regard d’Agatha, qui s’est tourné vers Khonshu. Il n’a toujours pas parlé, laissant ses oreilles attentives et ses orbites vides essentiellement sur la Sorcière. Sa question est légitime, oui. Ce qu’il a fait explique bien des choses. Assauts psychiques. Noirceur entre les fissures. Et ces gouttes d'eau… qui ne cessent de se répéter et de harceler son Moon Knight.
« J’ai lu le Darkhold. »
Khonshu est froid. Bien moins que dans ses habitudes. Là, il paraît plus… effacé.
« … Et on me l’a fait oublier. Je ne connais plus les formules qui s’y trouvent. Cependant, je connais toujours son existence. »
Une nouvelle goutte tombe et provoque de nombreux échos. Khonshu écoute en silence pendant plusieurs secondes avant de reprendre.
« En vérité, ces gouttes… viennent aussi de moi. C’est le Nil tranquille, dans mon esprit. Passé, présent et futur s’y reflètent. C’est là que je regarde, chaque soir. »
Moon Knight ne le savait pas… Il sait que ses visions et cauchemars qu’il peut avoir presque toutes les nuits viennent de la divinité lunaire. Il prend connaissance seulement maintenant que Khonshu est à la base le seul à pouvoir les observer… Partageant probablement ce don de prescience avec des dieux et non avec des mortels. Tant de choses ont changé…
« Il se rapproche. Il sait le faire, sans que l’on puisse l’arrêter. Il convoite en effet ce que je suis... Ma nature magique. Mais cela vous arrange, Sorcière de New-Salem. Je sais ce que vous comptez faire. Je sais qu’il va venir. Et je suis prêt à lui tenir tête. Apókryphos. »
Moon Knight a l’impression d’entendre un remous plus important. Ils ont dépassé le stade des gouttes qui vont des vaguelettes. Non, là c’est… le son d’une tempête. Cet effet lui vrille le crâne… ! Khonshu sent sa détresse. Et au lieu d’y être totalement insensible, il lève le ton. Il montre à quel point même un dieu peut craindre certaines choses.
« S’il faut en arriver là pour que l’on puisse en savoir davantage sur Lui, qu’il en soit ainsi. Mais vous devez protéger Marc Spector !
- Attendez, je ne suis pas d’accord… ! Non, non ! Je ne veux pas… ! »
Marc ne comprend pas. Il ne comprend plus. Il sait juste que ce qu’il va se passer est dangereux … ! Ses deux autres personnalités semblent tout aussi paniquées et essayent de parler à l’original, celui qui a les commandes. Ce dernier a déjà posé sa main contre un objet… Personne ne peut le voir, mais il s’agit du communicateur, connecté au réseau des Fallen Angels, pour émettre un signal vers Black Knight. Il lui a dit qu’il le préviendrait si ça tournait mal… Pourquoi est-il persuadé de cela … ?
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Mer 21 Sep - 18:21
« Silence. »
La voix de la Sorcière résonne avec une intensité étrange. Impérieuse. Puissante. Mais particulière. Les mots vibrent à travers les miroirs. La pierre taillée. Les vignes grimpantes. Un instant, le lieu est tombé dans le silence, oui. Plus rien ne semblait émettre le moindre son. La respiration elle-même. L'Aînée avait écouté. Calmement. Les échanges. Les mots dans sa direction. Ceux du Feu à son encontre. Ceux de Marc à l'encontre du Feu. Ceux de la Lune à son encontre. Ceux de Marc à l'encontre de la Lune. Même après la provocation du Feu, il n'y avait, dans cet ordre de silence, aucune colère. Aucun mépris. Juste un ordre.
La Sorcière n'est certes pas suprême. Mais c'est en son sanctuaire qu'ils se trouvent. Tous.
Les mains appuyées sur sa canne, Agatha Harkness laisse entendre un doux soupir. Qui, enfin, semble redonner vie à ce lieu. Un instant, ses yeux se dirigent vers le principal acteur de cette pièce. Marc Spector. Celui dont le corps est utilisé. Il est le premier à avoir le droit à la parole, en ces lieux. Doucement, elle s'approche de lui. Sans véritable crainte de pénétrer dans ce cercle magique. D'ailleurs, lorsqu'elle passe devant certains miroirs, ni reflets, ni existence. Après tout, la matière semble avoir déjà pris une place. La matière de l'existence de son invité. « Actuellement, votre compagnon divin s'est trompé sur mes intentions. Et il se trompe aussi sur la sécurité de ses lieux. Cette entité est née de ma magie, en partie. Cela construit sa nature. Partiellement. Oui. Cela pourrait l'aider. Et pourtant, cela ne le fait pas. » Elle observe le Divin, alors oiseau dans une cage.
« Ce lieu est Sanctuaire. Je me souviens. De chaque particule de magie utilisée pour le créer. Et grâce à cela, j'ai tissé mes défenses. Marc Spector, par exemple, est en parfaite sécurité. Le problème vient surtout de votre passif avec le Darkhold, vous rendant sensible. Ainsi, il ne peut nous entendre. Mais dans votre esprit, divin, il veille. » Cela lui coûte. Certes. Mais à l'heure actuelle, Khonshu est protégé. Et cela est essentiel. Surtout. Surtout si la Lune ne ment pas et qu'il a bien été détaché de la présence du Darkhold. Si cette créature continue de le pourchasser, c'est bien pour ce qui crée Khonshu. Sa nature. Tout comme Excalibur. Tout comme d'autres artefacts. Tout comme d'autres existences. Elles sont des choses d'une nature profondément magique. Les origines d'Apókryphos sont liées aux principes même de la magie.
Alors. La Sorcière avance maintenant en direction du Miroir du Feu. Elle s'arrête. Fait claquer l'extrémité de sa canne contre le sol de ce sanctuaire. Le bruit résonne. Comme le claquement de mâchoire d'une créature surnaturelle. « Cette chose existe. Tout comme vous. Tout comme moi. Tout comme le Divin Khonshu. Comme l'eau qui coule dans la terre. Comme le feu qui grignote le bois. Comme la cendre, portée par le vent. » Elle l'observe. Le fixe. « Cette chose existe. Par ma faute ? Soit. Mais quand est-il de vos erreurs, à vous ? Vous qui êtes si fort … Pourquoi est-il mort ? Vous qui êtes si brave pour commenter … Pourquoi laissez-vous l'esprit fissuré de Marc Spector subir les conséquences de vos violences ? Parce que vous êtes … ce que vous êtes … » Elle pose alors la main sur le miroir.
« Je ne vous demanderai qu'une seule fois d'attendre que je vous donne la parole … Me suis-je bien fait comprendre, Mr. Jake Lockley ? »
Il pourra sentir cette main. Sur sa joue. Jake pourra sentir cette main. Comme si elle traversait toutes les dimensions. Pour l'attendre. Le geste d'une grand-mère. Qui prévient. Avec un mélange de cordialité et de froideur. Un geste. Qui pourrait se transformer en une gifle. Aussi humiliante que ces mots.
Puis, son regard. En direction du Dieu. Deuxième personne importante. Pourquoi attendre la fin ? Sans doute pour calmer les ardeurs de cet esprit un peu trop libre. Doucement, donc, elle s'avance. Pour se remettre à sa place première. « Vous pensez que je vous utilise pour l'attirer ? Vous faites une erreur. Si je ne peux tout savoir sur ses déplacements, j'en sais suffisamment assez. Je voulais, déjà, vous rencontrer. Parler à Marc Spector et son compagnon Divin. Parler, devant l'hôte et le divin. Parler de cet enfant incomplet. Sans doute va-t-il tenter de s'attaquer à nouveau à Black Knight pour récupérer Excalibur. Il désire aussi d'autres artefacts. D'autres magies. D'autres natures. »
Observant le plafond. Elle ferme les yeux. Elle le sait. Mais n'expliquera pas comment. C'est ainsi. Juste comme cela, qu'elle fonctionne.
« Oui. Vous l'attirez. Mais non. Je n'ai pas besoin de vous sacrifier pour l'observer, l'étudier. Je n'ai qu'un seul désir, en tant que Mère de cette créature. » Alors. Son regard fixe. Plonge dans les orbites vides du dieu. « La détruire. »
Moon Knight
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Date d'inscription : 01/12/2020
Emploi/loisirs : Entrepreneur et aventurier
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
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Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Ven 23 Sep - 11:47
Moon Knight, au centre du cercle, ferme un moment les yeux. Parfois, il souhaite pouvoir s’échapper de son corps pour être ailleurs. Il l’imagine avec une telle intensité que … ça peut lui arriver. La dissociation du corps est un des mal êtres des personnes souffrant de sa maladie. La dissociation identitaire, c’est encore un cran au-dessus. Ici, pourtant, il ne peut pas s’enfuir, parce que ses personnalités sont dans les miroirs, dans le sanctuaire d’Agatha Harkness. Elle vient d’y imposer le silence.
Il a obéit sans broncher pour profiter du bienfait apporté par ce silence. Il récupère un semblant de calme. Il respire doucement et rouvre enfin les yeux pour affronter le regard de la Sorcière.
À la droite de Marc, son alter-égo Jake ne dit plus un mot. À gauche, Steven continue d’observer, nerveux. Derrière… Khonshu émet des ondes d’impatience. Elles sont accompagnées par un souffle discret d’apaisement. Le flot de vagues semble se tarir. La Sorcière n’a pas menti… Ils sont en sécurité, pour le moment.
Le regard de Khonshu s’est posé sur Marc Spector lorsque Agatha soulève un point important. Tant qu’ils sont ici, les protections en place empêcheront les attaques. Mais le Dieu-Lune n’aura pas l'esprit tranquille encore bien longtemps. Apókryphos veut s’en prendre à ce qu’il est, sa nature magique, probablement pour l’assimiler, comme il a voulu le faire avec l’épée mystique de Black Knight. Dans ce cas, ils ne seront à l’abri nulle part s’ils partent du Sanctuaire.
L’insistance de la divinité pèse sur les épaules de Moon Knight. L’instant d’après, c’est Dame Harkness qui attire toutes les attentions. Proche du miroir du Feu où bouillonne déjà Jake Lockley, elle lui fait comprendre qu’il n’a rien à dire en ce lieu, que ce n’est pas lui qui décide. Qu’il n’est rien qu’un bout de miroir dans un esprit fracturé.
Marc rate un battement de cœur. Comment est-ce qu’elle connaît leur… “son” passé ? C’est déjà assez étrange tout ce qui se produit sous ses yeux, le fait qu’elle puisse mettre en lumière sa maladie, qu’elle fasse ressortir ses alter-égo à travers des miroirs élémentaires et qu’elle sache même comment ils s’appellent. Alors, savoir les détails de sa vie, ce qu’il l’a amené à être ce qu’il est aujourd’hui ? « Ouais c’est très clair, Madame. »
Cinq mots pour ramener Spector à la raison. Ils viennent de sa partie la plus violente, mais aussi celle qui a été capable de les sortir des pires situations. Jake n’est pas un si mauvais bougre, quand il le souhaite… Parler de lui comme s’il existait doit être étrange pour un psychiatre, mais pas pour celui qui a vécu toute sa vie avec le doute constant de ne pas toujours savoir qui il est vraiment. Tous les matins quand il se réveille, est-il Marc ou un autre ? Le soir, lorsqu’il se couche, a-t-il récupéré son identité ou vogue-t-il sur une autre ?
L’un des êtres cohabitant depuis longtemps avec cet esprit multiple semble être d’une nature très réelle. Le doute a été permis, pendant un bon moment. Comment croire Moon Knight, en connaissant sa situation mentale ? Comment savoir si Khonshu existe vraiment, alors que jusqu’à très récemment, personne d’autre que lui ne le voyait ? C’est pourtant un fait inscrit dans la magie du Monde, à travers les dimensions et dans le principe même de la Création. La Lune possède bien des visages et celui de l’Egypte porte le nom du Voyageur. Dans ce miroir bien étroit, Khonshu a recouvert un calme temporaire, écoutant de bout en bout l’assurance d’Agatha Harkness qu’elle ne compte pas se servir ni de Lui, ni de son Fils. Et pourtant… Elle aurait très bien pu le faire qu’il l’aurait compris, peut-être même accepté.
Sa situation ne lui permet pas de décider. Triste pour un être d’une telle grandeur et libre, il est maintenant coincé dans la tête de Moon Knight. Les orbites vides ne lâchent pas un seul instant le gris hivernal de la Sorcière.
« Nous partageons le même but. »
L’atmosphère est incroyablement détendue, alors que le sujet reste lourd. C’est un bon indicateur que le divin essaye d’apaiser l’âme de son hôte par les voies magiques et psychiques. Il veut agir, mais pas sans le consentement de Marc Spector. Parce qu’il ne souhaite pas répéter les mêmes erreurs… et aussi parce qu’il n’a pas vraiment le choix.
« Toutes les créatures liées au Darkhold et à Chthon doivent être détruites. »
Les diverses pensées flottent dans les airs, venant plus d’une personne mais de trois. Divisées, perplexes, la rage et la peur au ventre, mais à l’écoute. Finalement le plus fou des justiciers est celui en qui on peut avoir le plus confiance en ce qui concerne le combat contre l’Ancien Dieu.
« Malgré ma nature divine, je ne suis pas sans failles. J’ai commis bien des erreurs. La première a été de penser pouvoir rivaliser contre eux, seul avec mon guerrier. La seconde a été de ne pas lui avoir laissé le choix dès le départ… »
Embarquer dans sa guerre un mortel, même en ayant pris des précautions, avec tous les rites possibles, c’est ce que Khonshu a toujours fait. Tous ces Moon Knights qui se sont succédés, pendant des siècles, ont combattu pour une foi, pour rendre justice en usant de la vengeance. C’est leur devoir envers cette divinité qui leur a offert la résurrection. Avec Marc, le lien est aller bien plus loin encore. Khonshu finit par se tourner vers lui, son précieux hôte.
« C’est à toi de décider, Chevalier de la Lune. »
Cette fois-ci ce n’est plus un homme qui sert son dieu, mais bien l’inverse. Le mal ronge encore la divinité lunaire malgré les tentatives de ses confrères héliopolitains pour le soigner. Il n’est plus temps de prendre les devant mais d’accepter l’aide des puissants, parmi les membres de la Terre capable de se battre contre les engeances comme Apókryphos. Et aux yeux du Dieu-Lunaire, Marc Spector a tout à fait sa place parmi eux.
Ce dernier hésite toujours… Il connaît son devoir, il se souvient des promesses qu’il a faites à la face de la Lune. Marc a toujours eu à cœur de se battre, parce qu’il aime ça. C’est un homme violent, sadique même et parfois bien trop enclin à foncer dans le danger, se pensant toujours inatteignable. Fût un temps, il ne se battait même plus pour de vraies raisons, s’enfonçant dans la folie que lui a laissé l’ombre de Raoul Bushman. Et puis, avec le temps et en acceptant pleinement sa maladie et ce qu’il était, Moon Knight est revenu complet. Au lieu de se battre contre les fantômes de son passé, il a essayé de changer et de marcher avec une meilleure conduite. Ce n’est pas toujours évident. On lui laisse le choix d’être aider à devenir meilleur. On lui laisse la possibilité de décider pour être plus proche de l’image de justicier que celle du boucher. Qui sait… de pouvoir aussi regagner la confiance de sa femme, Marlene. « C’est d’accord. »
Sa main a lâché depuis un moment le bouton de son communicateur pour appeler Black Knight. Le signal est peut-être passé… ou peut-être pas. Il est moins effrayé à l’idée de suivre Agatha Harkness et Khonshu dans l’affrontement de cet Enfant. « Je suis prêt. Dites moi comment je peux vous aider. »
Les deux autres personnalités dans les miroirs acquiescent. Ce qui est assez étrange et intriguant à la fois, c’est leur capacité à se coordonner, à s’accorder sur les émotions et les décisions. Combien d'années a-t-il fallu à Marc Spector pour parvenir à jongler avec sa TDI ? Combien de temps cela va rester en place pour mieux lui servir … ? Ce sont le genre de questions qu’il préfère ne pas regarder en face. Pas tant que sa mission ne soit pas terminée.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Mar 27 Sep - 7:50
Toutes les créatures doivent-elles être détruites ? Toutes les engeances du Darkhold et de Chthon doivent-elles finir par rejoindre le néant ? Non. Bien sûr que non. Du moins c'est la thèse défendue par la Première Sorcière de Salem. La magie noire du Darkhold est devenue une partie intégrante du monde magique. Chthon est devenu un acteur essentiel du cosmos magique. Si l'un comme l'autre venait à disparaître – si tant est que cela soit possible – les conséquences seraient sans doute particulièrement dangereuses. L'absence d'une sphère de pouvoir pousserait à un chaos non constructif. Jusqu'à ce que quelque chose vienne remplir la place laissée par Chthon. Mais pour cela, il faudrait que l'univers donne naissance à un être capable d'en remplir la fonction. Et durant ce temps. Que se passerait-il ? La discorde se perdra en une mélasse appelée destruction. Des piliers s'effondreront. Le paysage magique changera, sincèrement. Véritablement.
Non pas que le changement soit un mal. Mais est-il nécessaire de passer par une terre brûlée ? Et quand bien même les êtres magiques de ce monde – du moins les plus méritants – sont capables de faire le chemin inverse grâce à l'intervention de certaines entités … cela risque d'être bien plus complexes lorsque les dieux eux-mêmes périront sous cette destruction.
Mais là n'est pas la question. N'est-ce pas ? Actuellement la question posée est celle de l'existence d'Apókryphos. Une entité dont la naissance est autant liée à une erreur qu'à un désir ardent de puissance. Les émotions de Morgane existent en cette créature. Les émotions de celle qui s'est penchée sur les parchemins pour les lier entre eux. Pour en faire le Darkhold en un unique ouvrage. Des émotions violentes. Qui se débattent dans cette carcasse d'horreur. Une faim, aussi. Celle qu'à imposer ce fantôme de Morgane en voulant assimiler la magie d'Excalibur avec celle du Souvenir du Darkhold. Et enfin. L'erreur d'Agatha Harkness. Qui écoute, actuellement, le Divin. Alors qu'il parle d'erreurs, lui aussi.
Elle ne dit rien. La Sorcière reste silencieuse. Aujourd'hui, elle ne souhaite pas être Juge. L'a-t-elle d'ailleurs souhaité une seule fois ?
Le Divin laisse place à l'Humain. C'est à lui de choisir. Souhaite-t-il s'enfoncer dans ce combat ? De quelle façon veut-il vivre ? La vérité est qu'il est possible que l'idée même de ce choix soit fausse. Non pas que la réalité lui refuse cette possibilité. Mais que les faits sont présents. Des faits qui se faufilent dans son esprit malade. Qui en font le terrain de jeu de forces obscures et étranges. Mais il est l'hôte. Il a ce droit. Et il le prend. En faisant un choix. En acceptant une mission. Le combat. La Sorcière, alors, ferme doucement les yeux. « Vous n'aurez que deux choses à faire, Marc Spector … » Doucement, elle approche. Pour se mettre face à lui. Doucement, elle lui tend la main. Avant de le guider. Jusqu'à un miroir. « La première est de refuser. Si quelqu'un d'autre que moi vous demande de sortir de ce miroir. Refusez. Même si le Divin Khonshu le demande de lui-même. » Ils font face alors au Miroir de la Terre.
Là où Marc Spector sera protégé. Là où il doit être.
Et elle le laisse entrer. Simplement. Tranquillement. Un miroir. Qui l'accueille. Une étreinte délicate. Qui vient le bercer. « Maintenant. Vous devez m'accepter. Là où je souhaite aller se trouve au milieu de votre existence. Cela sera sans douleur et sa conséquence. J'ai déjà ouvert le chemin. » Elle observe un instant le Miroir de l'Esprit, là où s'est matérialisé le reflet de Khonshu. L'unique conséquence serait sans doute qu'il pourrait souvent rêver d'elle durant les prochaines nuits. Mais rien, finalement, de traumatisant. Fermant de nouveau les yeux, elle glisse ses mains devant elle. Formant un symbole avec ses doigts. Lentement, elle approche. Glisse dans le miroir. Pour arriver sur le côté de cet homme à l'esprit si fragmenté. « La Mère protège ce miroir. Mais vous ne serez pas seul. Jamais vous ne serez. » Ainsi, Ebony elle-même était maintenant au cœur de la pièce. Son apparence avait changé pour un aspect plus démoniaque. Prête à combattre les ombres qui pourraient tenter de profiter de quoique ce soit. Mais. Mais. Ce n'était pas la seule chose que l'Aînée laissait derrière elle.
Alors. Elle passe. D'un miroir à l'autre. Reflet qui passe derrière Jake Lockley. « Lune, miroir du Soleil. Les flammes célestes, brilleront dans les yeux de l'Esprit de la Passion. » Inscriptions, qui viennent délicatement se poser sur le corps de cette personnalité. Reflet qui passe derrière Steven Grant. « Lune, reine des Eaux. Les vagues abyssales, danseront dans les yeux de l'Esprit de la Raison. » Inscriptions, qui viennent là encore délicatement se poser sur la silhouette de cette autre personnalité.
Sans doute est-ce un choix original. De faire confiance en des fragments de l'esprit de Marc Spector. Sans doute n'est-ce pas le choix qui garanti sa santé mentale sur le long terme. Mais n'est-ce pas ce qu'ils veulent, eux aussi ? Se défendre. Le défendre. Alors. Lentement, arriver enfin jusqu'à l'Esprit. Tandis qu'un miroir, lui, reste vide. De toute chose. De toute vie. Une erreur ? Sans doute. Un choix de la part de la Sorcière, qui se tient maintenant face au Divin. Qui glisse alors dans ce reflet. Autant physique qu'astral. Voir l'esprit non pas comme un simple cœur. Une simple âme. Mais comme la dimension dans laquelle voyager.
Pour enfin atteindre les pensées construites. Matérielles. Et les désirs, sables qui s'écoulent sous la pluie. Alors. Sorcière qui observe le Divin.
« Préparez-vous. Je vais bientôt le faire venir … » Mais. Un bruit étrange. Dans ce paysage – laissé à l'art de l'esprit du Dieu Lunaire –, une goutte qui résonne, non pas comme de l'eau sur du sable ou de la terre. Mais comme de l'eau dans de l'eau. Au milieu d'une caverne, d'un dédale de pierres taillées.
La pluie remonte. Lentement. Le sol pleure. Tandis que le ciel se remplie d'une eau noire. Céleste. Les yeux s'ouvrent sur le duo improbable. Les mains, lentement, se forment. Comme le reste d'une silhouette, grotesque parodie de la Mère Égyptienne. Un visage. Dont le sourire est figé en une douceur impossible. Porcelaine déviante, argile peinte pour ressembler à celle que les dieux ne peuvent oublier. La Mère. Celle qui donne naissance. Celle qui permet aux mortels de connaître leurs noms. Celle qui nomme. Celle qui accouche. Celle qui, actuellement, semble morte et enceinte. Sa chair bouge. Son ventre remue. Se fissure en une fente béante. L'encre tombe. Portant avec elle les images viciées des Autres. Ces dieux qui sont autant souillés que la Mère par cette macabre mise en scène. En est-ce vraiment une … ? Est-ce vraiment une simple mise en scène … ?
Dans l'horreur de la naissance, une silhouette qui s'accroche. Aux viscères. Alors la chose morte se tord d'une douleur infâme. Même dans la mort, aucune âme ne peut reposer. Serait-ce donc la vérité de la progéniture maudite ? Dans l'horreur de l'accouchement, la même silhouette qui fini par se fracasser au sol. Alors que sa main s'est tenue aux restes du placenta d'un divin parmi d'autres. Serait-ce le souvenir de la naissance, Khonshu ? Serait-ce le souvenir de ta propre existence dans les méandres de la chair ?
La silhouette se redresse. Lentement. Elle bascule un peu en arrière. Alors que ses yeux ne sont pas encore ouverts – pas encore formés ? Sa bouche tend à s'ouvrir. En un premier craquement. Un deuxième. La mâchoire souillée hurle alors en direction de la chose morte. Les orbites se remplissent d'un regard anxiogène. Qui vient fixer. Brutalement. La Sorcière et le Divin.
Le corps se balance, de droite à gauche. Alors qu'il avance. Il s'arrête. Voix profonde. Qui commence à résonner dans ce paysage. « Il est mien … Il sera mien … » Les jambes fragiles tremblent. Alors que la tête tourne sur le côté. Tourne. Tourne. À s'en rompre le cou. « Il a lu. Il est mien. Il a été soigné. Mais il est mien. Toujours. À jamais. » Un bruit creux. Dans sa voix. Dans son corps. Comme s'il n'était qu'un vide habillé de chair. « Mère n'est pas venue avec son Chevalier Noir ? La Sorcière devrait savoir que l'Épée finira par me rejoindre. Elle m'attend. Elle n'attend que cela. Une chose à pourfendre. Alors. Elle me pourfendra. » Sa bouche s'ouvre. Dans l'ombre de sa gorge.
Œil qui s'ouvre. Telle une chose difforme, à peine terminée d'être digérée. « Et je la dévorerai. Comme je vais dévorer le Dieu. La Lune me parlera. La Lune me murmurera tous ses secrets. » Dans sa voix. Un chagrin. Une faim impossible à rassasiée. Une douleur qui remue dans son corps. Comme s'il n'était qu'une succession de couches de nerfs. Respirer. Marcher. Exister. Tout ceci n'est que douleur. Toujours. De la douleur. Mais la plus horrible. C'est la faim. La faim de l'esprit. La faim de l'âme.
« Il semblerait que j'ai toujours un problème d'éducation … » Un sourire. Mauvais. Un regard. Mauvais. Sur le visage de la créature. « Vieille Femme. Ce n'est pas que ça ton problème. Ton problème. Est juste que tu continue d'exister alors que ton nom … doit maintenant finir dans les limbes. » Puis un hurlement. En direction de ses ennemis.
Ainsi est Apókryphos. Pour la première fois, apparaissant devant le Dieu.
Moon Knight
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Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Jeu 29 Sep - 16:01
Marc a tendu la main en silence. Par instinct. La Sorcière l’a invité à la suivre. Il ne prononce aucun mot pendant qu’elle lui explique ce qu’il doit faire. Sous son masque sensible, on peut facilement remarquer qu’il fronce les sourcils. Il n’est pas sûr de savoir pourquoi il ne doit absolument pas sortir du miroir, au point même de ne pas écouter le Dieu-Lune s’il lui demande de le faire. Il doit simplement refuser et ne jamais quitter sa place. Marc finit par acquiescer et observe le miroir qui va être son nouvel emplacement. L’idée de se retrouver à la place de son reflet le préoccupe. Pourtant, une fois qu’il a passé le pas, il se sent… étrangement bien. Accepter la présence d’Agatha Harkness lui paraît plus envisageable.
Dans le miroir de la Terre, Spector observe l’art qu’elle exerce avec une maîtrise parfaite. Bientôt, elle parvient à entrer dans le miroir pour se tenir à ses côtés. Elle prononce des mots à la fois énigmatiques et révélateurs d’une certaine vérité. Le justicier nocturne ne sera, en effet, jamais seul. C’est parfois tout le problème…
Le regard de Marc passe du chat noir, qui produit un effet anxiogène alors qu’il a pris une forme bien plus démoniaque, à Khonshu. Pour la première fois, depuis tout le temps où cette divinité s’est imposée dans sa vie, Moon Knight craint de ne plus le revoir. Il a l’impression d’avoir découvert bien des aspects du Dieu-Lune et il peut deviner ses failles, celles qu’il n’avait jamais pu percevoir. Jusqu’à maintenant. Vont-ils vraiment s’en sortir … ?
N’ais crainte. Je ne vous abandonnerais pas.
En est-il bien certain … ? Marc hoche de la tête et essaye tant bien que mal d’ôter tous ses doutes de son esprit. Agatha s’est avancé vers les deux autres personnalités, passant d’un miroir à l’autre comme s’il s’agit de porte. Les flammes célestes et les vagues abyssales. La Terre n’est pas seule dans cette épreuve. Elle est accompagnée de la Passion et la Raison. Jake et Steven semblent comprendre naturellement qu’ils vont devoir rester près de Marc, d’une manière ou d’une autre. Ils n’ont jamais été bien loin de lui, durant son existence fragilisée par les traumatismes.
Les trois hommes observent l’avancée d’Agatha vers le miroir de l’Esprit, là où patiente Khonshu. Ce dernier prononce quelques mots dans une langue oubliée et fait quelques gestes et signes bien précis. À défaut d’avoir son sceptre lunaire, l’Enfant-Lunaire peut espérer pouvoir faire face à l’adversité avec une khépesh. Ses aptitudes sont davantage liées à l’art de la magie et de la divination qu’à celle du combat. Seuls ceux qui ne savent pas s’adapter disparaissent dans l’oubli et c’est une chose qu’il refuse catégoriquement. Finir dans l’Oubli.
« Il est déjà là… »
La voix de Khonshu semble bien plus proche d’Agatha. Il est physiquement et astralement auprès d’elle. Il paraît bien moins divin, dans sa voix, qui a eu moins de portée et s’est faite moins grave. Pourtant, il dégage toujours une magie ancienne…
C’est ce qui attire cette masse noire dans le ciel. L’eau s’est imprégnée de cette présence mauvaise qui a désormais son regard viré sur eux. Khonshu recule d’un ou deux pas. Ce qu’il se passe est un mélange de souvenirs et de visions d’horreurs qu’il ne peut absolument pas contrôler. Les symboles sont repris mais sont scandaleusement viciés. Tous les éléments se voulant à la base rassurant et magnifique ont été anéantis par la folie et rongés par la nécrose de cette encre noire. Le Dieu-Lune a posé une de ses mains sur son autre bras. Une douleur indélébile s’éveille, annonciatrice de la venue d’Apókryphos.
La naissance. Cette silhouette. Elle s’approche de ce qu’il reste de la Mère. Instinctivement pour ne pas se retrouver seule. Dans le vaste cosmos. Sur la voie du long parcours d’une existence éternelle. Avant ça ? Un parcours aveugle. Un voyage dans la masse sombre du chaos. Poussière dans une robe, illuminée petit à petit par des scintillements d’étoiles. Et enfin, un conflit entre deux corps. Une fusion. Une nouvelle séparation. Une alliance avec la Terre.
Les origines sont diverses et variées. Le Père, la Mère et l’Enfant sont définis par l’existence. Mais la naissance sous les yeux de Khonshu est très différente… obscure et définitivement moins naturelle. Tant que ça ? Est-ce aussi simple ? Pourquoi dans ce cas est-il obligé de retenir le doute en pensant lui ressembler ? Comment la pensée même de finir dans les méandres de cette chair maudite lui traverse l’esprit ? Pourquoi doit-il se retenir de trembler, même très légèrement … ?
Les premiers craquements le font à nouveau reculer. Le hurlement l’arrête net. Le son d’une douleur infâme siffle dans les oreilles de l’Héliopolitain. C’est là un autre souvenir… Cette souffrance terrible qu’il a subi lorsque ses alliés et les siens ont tenté de lui soutirer les souvenirs des sortilèges du Darkhold. Mais on ne peut pas oublier sa présence aussi aisément… N’est-ce pas, Khons ?
La créature fait vriller le paysage. Sa voix prononce quelques mots. Ils sont suffisants pour semer le trouble dans les cœurs. Celui du Divin s’accroche et il ne perd pas pied face à l’Horreur.
« Non ! Je refuse d’être tien. Tu n’obtiendras aucun secret. Jamais ! »
La douleur. Le chagrin. Chons peut les ressentir. Il fait tout pour ne pas les faire siennes. Il n’est pas cette chose, ils ne se ressemblent pas. Ils sont opposés.
Apókryphos s’est formé. L’abomination hurle. Son insatiable appétit se répercute sur les paroies de cet esprit, s’infiltre dans l’eau troublée, s’incorpore dans le ciel déjà sombre et s’insinue dans les doutes des observateurs. Khonshu ne reste pas inactif et défend la Sorcière. De la khépesh s'échappent de nombreux traits magiques et brillants en forme de croissant lunaire. Ils brûleront tout ce qui érige l’Enfant, tout ce qui l’aide à obtenir forme dans ce monde.
Marc Spector a assisté à l’ensemble de la scène, absolument horrifié. Cependant, il obéit à Agatha Harkness et ne sort pas du miroir. Protégé par la Terre, veillé par le Feu et l’Eau, il regarde le début de ce combat, avec impuissance.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Lun 24 Oct - 14:06
« Le Dieu pense avoir le Choix. Pourtant. Il ne l'a pas. Telle est la destiné des divinités. Le Choix ne vous appartient plus. Il est perdu. Dans les abysses de la Foi qui vous nourri, jour après jour. »
Les mots résonnent avec une étrange force. Une autorité particulière. Qui habite. Qui corrompt. Apókryphos refuse le droit de Choix du Divin. Car ce droit n'existerait plus. Tel est le fardeau des divins. Et en devenant le prisonnier de la geôle de chair, la déité est devenu décadence. Décadence qui se transforme en faiblesse. Faiblesse, en un lien éternel. Lien éternel, en ce fragile et pourtant impossible fil du marionnettiste aux pensées obscures et abyssales. Le Khépesh frappe contre l'organique. Les lueurs lunaires brillent. Brûlent. Mais des mouvements chaotiques semblent animer ce corps. Mouvements ? Plus que cela. Spasmes. Primitives réactions du corps à des douleurs compulsives. C'est cela, qui forme ces mouvements. Cette chaotique danse. Instable ballet. Qui esquive avec cette étrange dextérité le feu lunaire. Jusqu'à ce que l'un des croissants frappe une jambe. Articulation qui se plie sous l'impulsion. Avant de brûler.
Le corps chute. Et de cette faiblesse, la Sorcière profite. Doigts qui tissent quelques fils. Une broderie éthérée, composée d'anciennes runes. Qui lentement, vient s'associer à la magie brûlante du Miroir Astral. Des fissures craquellent sur la silhouette de l'Indicible Enfant. Remontent. Rongent. Et au rythme de cette danse infâme sur le corps impie, la voix de l'Aînée résonne.
« Là où Polaris brille. À travers le Firmament. Porte des Secrets. Ouvre toi. Toi qui observe les Temps et les Espaces. Entends ma voix. Accepte l'âme. Et enferme l'esprit. Là où la Lueur de Polaris s'éteint. »
Une main se ferme, là où l'annulaire et le pouce se trouvent. Une autre reste ouverte. Hurlement déformé. Celui de l'Enfant, dont les fissures, lentement, tendent à s'ouvrir. Sang obscure. Qui coule. Vers le ciel. Perles qui s'animent de lueurs étranges. Se brisent et se reforment. Au rythme d'une respiration invisible. Celle d'une chose dont l'ombre semble s'inviter dans celle de la Sorcière. Nouvel hurlement. Noire magie. Qui vient ramper sur le corps de l'Enfant. Cette fois, aucun mouvement d'Agatha Harkness. Car cela n'est pas son fait. Non. C'est quelque chose de plus naturel. Appendices éthérés, qui s'élèvent. Pour s'enfoncer non pas dans le sol, ni dans leur direction. Mais bien dans la magie qui a été appelée. Celle de la Lune. Celle de la Sorcière.
Un rapide constat de la part de la Première Sorcière de Salem. Qui tend alors sa main vers le Dieu Lunaire. Une impulsion violente. Pour rompre le lien entre la Lune et son Feu Purificateur. Avant de réaliser la même chose. Avant sa propre magie. Mais un poil trop tard. Car quand les appendices se fondent dans la magie. Ils commencent à la plier. Avant de la briser. En un millier d'éclat de verre. Et par cette action. La main droite de la Sorcière vire à un noir profond. Tombant légèrement sur le côté. Comme sans vie. Rappelez vous. Les protagonistes se trouvent dans l'esprit. Est-ce vraiment la main de la Sorcière … où est-ce un fragment de son âme qui a été touché par cette réaction violente de l'Enfant ? Là est toute la question.
La Sorcière se fait vieille. Par le passé elle aurait pu faire cela facilement. Sept secondes. Cela semble peu. Et pourtant. C'est un fossé énorme.
Agatha Harkness regarde sa main. Avant d'entendre la voix de la créature. De nouveau. Mots infâmes qui résonnent entre des claquements de langue. « Le Tout en Un et Un en Tout. La Mère a vraiment le souhait de détruire l'Enfant. Bien. L'Enfant vous dévorera. Ensemble. La Lune et l'Aînée. L'Enfant veut entendre la Flûte du Sultan des Démons. Il l'offrira à Chthon. »
Le corps se plie un peu en avant. Respiration erratique. Comme les spasmes qui l'animent. Lentement, brume, qui s'impose dans ce paysage immatériel. Mouvements. De droite à gauche. De gauche à droite. Regard. Qui se lève vers les proies. Souillure qui s'écoule des lèvres. Gouttes. Qui tombent sur le sol. Avant. Enfin. De l'entendre. Résonner. Et emplir les lieux.
Plic. Ploc.
Pas qu'un bruit. Pas qu'une onomatopée. Mais une voix. Pas celle de l'Enfant Infâme. Une autre. Lointaine. Proche. Présente. Jeune. Oui. Celle d'un enfant. D'un autre enfant. Invisible. Absent. Brume. Qui devient plus dense. Alors que l'Indicible disparaît. Mais reste présent. Si présent que chaque sens semble le ressentir. Même s'il ne touche pas. Même s'il ne parle pas. Même s'il n'émet aucune fragrance. Même s'il n'est pas dévoré. Même s'il est invisible. Il est là. Comme une caresse. Comme le goût d'un fruit pourri. Comme le parfum de la mort rampante. Une image. Qui passe. À leur gauche. À leur droite. Alors que la brume devient plus dense encore. S'écrase sur eux. Encore. Toujours.
Plic. Ploc. Dans les miroirs. La voix résonne. Comme quelque chose de bien plus lointain. De quelque chose d'effrayé. D'harcelé. Un esprit brisé. Par ce son. Qu'il offre. Encore. L'Eau s'écoule. L'entends le mieux. Le Feu brûle. L'entends le moins. Dans la Terre. C'est un équilibre. Et dans l'Air … Le vide continue de résonner.
Plic. Ploc.
Le visage de la Sorcière devient plus sombre. De son unique main valide. Elle tisse. De nouveau.
« Préparez-vous. » Dès la fin de l'ordre. Une barrière se dresse. Alors que la brume, enfin, semble les atteindre. Pas comme une simple brume. Mais comme une horde de vermine. Qui commence à grignoter la barrière. Qui, elle, tient. Elle tient bon. Ce qui arrache une frustration à le brume. Qui devient plus dense, encore. Plic. Ploc.« N'écoutez pas ! Reflétez le ! » Plic. Ploc. « Concentrez-vous uniquement sur sa présence, oubliez la voix ! »Plic. Ploc. Difficile. Cela doit être si difficile. Car les mots se répètent. Pas une voix. Pas deux.
Des centaines. Qui répètent. La même chose. Dans les miroirs des interprétations de Marc. Dans cet Esprit. Celui de la Lune.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande : Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Sur le fil de l'eau ... [pv Agatha Harkness] Lun 31 Oct - 15:43
Ils ont décidé de se battre contre Apokryphos. Ici, dans l’esprit du Dieu, lui-même dans celui de son Avatar sur Terre, le terrain peut paraître idéal pour combattre la présence. C’est pourtant loin d’être si évident. Assailli par la douleur que provoque l’Enfant sur ce terrain, Khonshu parvient à rester vaillant. Il concentre sa magie, tout ce qu’il peut encore puiser malgré l’étroitesse de sa malencontreuse condition. Il ne peut pas déployer autant de magie qu’il le voudrait sans faire de mal à Marc… et il refuse de lui faire subir plus que ce qu’il va déjà devoir supporter pendant ce conflit. Pour la première fois, le divin porte une forte considération sur la santé mentale de son élu.
Chons ne répond rien aux affirmations de la créature. Il lâche le khépesh. Elle ne rejoint pas le sol d’eau, mouvementée par les vagues d’un fleuve de moins en moins tranquille. L’arme plane juste devant le dieu lunaire. Ce dernier a joint ses mains. Il forme ensuite un triangle avec les index et les pouces avant de commencer une incantation dans sa langue natale. Ses mots se dessinent autour de lui et tournoient, prenant des couleurs douces d’oranges et de dorées. Les hiéroglyphes apparaissent un bref instant avant de disparaître en poussière. À la place de l’épée courte égyptienne se trouve une lance à peine plus grande. Par les pouvoirs d’Isis la magicienne, que sa bienveillance nous vienne en aide.
C’est une réplique magique… La lance d’Isis ne peut pas se matérialiser réellement dans l’esprit. Il aurait fallu que Marc Spector conçoive son existence, hors Khons ne peut forcer les choses. Il doit tricher pour agir et s’user, encore et encore… Mais le magicien de Thèbes ne compte pas chuter !
« Défends-nous ! »
Deux ordres à l’intention de la réplique. Elle agit comme la véritable lance et fonce droit sur Apokryphos. L’impact est impression… Pas autant qu’elle ne devrait. Pas autant que l’originale aurait pu faire entre les mains d’Horus. Khonshu n’a pas besoin de le voir pour le savoir. Il fait au plus pressant et a notamment tenté d’aider Agatha Harkness, pour la sortir d’un mauvais pas… Cela n’a pas empêché la perte de sa main. Vérité ou illusion ?
Vrai ou faux… ? En voyant tout cela, Marc ne parvient pas à obtenir de réponses claires. Ses yeux grands ouverts reflètent la terreur. Il est tétanisé dans le miroir de la Terre. Sa respiration s’accélère. Il sent son coeur s’emballer et sa gorge se serrer. Il a peur ! Il ne peut rien faire pour les aider et il n’est pas certain d’en être capable. Il panique… ! « Marc ? - Steven, on ne peut pas le laisser faire une crise maintenant ! Je sens que ça va gêner Mister K et Dame Agatha… - Tu as raison. Surveille mes arrières je… Je vais essayer quelque chose ! - Fais gaffe. »
Marc peine à respirer normalement, effondré sur le sol dans le coin de son miroir. Bientôt, il est rejoint par celui qui se trouvait dans le miroir d’Eau, le bon et volontaire Steven Grant, son premier alter-égo. Il essaye de le rassurer, de l’aider à se calmer… Marc s’accroche aux mots qu’il entend et à l’idée qu’il doit aussi se battre pour éviter une catastrophe d’arriver.
L’instabilité mentale de son protégé réduit les champs de possibilité du divin. Il sait pertinemment que si Agatha Harkness n’avait pas produit une négation de magie sur lui, il aurait également été sévèrement touché par la contre-attaque d’Apokryphos. Les risques sont réels, il a accepté de les vivres. Marc a été consentant, mais il n’était pas autant préparé à voir le pire arriver. La possibilité… que l’un des deux disparaissent face à l’Enfant.
« Restes avec nous, Marc ! »
Sa voix se veut forte mais elle trahit son inquiétude. Apokryphos a raison de penser que les dieux ont un besoin pour exister. Celui de la Foi. Khonshu pense être encore en mesure de faire quelque chose et ne perd pas de temps en hésitation. Nouvelle incantation. Le corps de Khonshu se met à briller et semble de mouvoir, changer, prendre une autre forme. Une grande bulle dorée entoure le divin et la sorcière. Par les dons de Khépri, la lumière apportera protection et guérison. Désormais se dresse au milieu des eaux le Voyageur à la tête de faucon.
Le Chasseur des esprits mauvais fixe l’ennemi. Le corps de ce dernier se tord, montrant une vision grotesque et terrifiante de formes impossibles. Le son qu’il produit est angoissant. La brume qui s’élève provoque cette sensation de malaise constant.
Plic Ploc
Le regard du faucon se plisse. Ces sons… Non, ces sons… sont-ils sortis de la bouche de l’Enfant ?! Khonshu ne parvient déjà plus à le voir malgré ses dons de prescience et de clairvoyance. Il a beau scruter la brume, il ne voit plus ni l’ennemi, ni les auteurs de ces mots. Ce plic ploc incessant…
Dans un grand cri strident, le bâton levé, Chons tente d’apporter plus de lumière, en essayant de percer la brume. Mais… cela n’empêche par ce parfum immonde d’envahir l’endroit. La mort continue de ramper. La présence s’approche inexorablement d’eux. Le poids se fait de plus en plus lourd…
Un hurlement de panique s’entend à travers toutes les paroies. Marc Spector s’enfonce dans la panique et ne parvient même plus à entendre Steven. Il ne souhaite plus que cela cesse, que cette présence s’en aille. Il cherche à respirer à nouveau, ne voulant pas se noyer dans la terreur ! Disparaissez, laissez moi tranquille, pense-t-il désespérément.
« Non, Marc ! »
Khonshu connaît déjà les conséquences de ce rejet. Plic ploc, disent-ils. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Les mains du Dieu-Lune tremblent. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Agatha Harkness a prévenu et a levé une barrière magique. Elle se fait déjà grignoter par la brume vorace. La bulle de protection égyptienne se met à clignoter et à subir des brèches, un peu partout. L'effet de guérison n'est pas parvenu à aider la Sorcière... Pourquoi ? Impossible... Il ne peut pas échouer à soigner autrui ! Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Les cris et crises de larmes de Marc se répercutent contre les esprits. Pourtant, sa voix perce à peine celle des autres, de toutes ces voix, de cette agression magique si difficile à supporter, de ce poids immense… Khonshu peut ressentir. C’est comme si l’accablement appuie sur ses épaules et le force à se courber. Il en tombe à genoux. Ses mains sont sur chaque côté de sa tête et rien ne sort de son bec voulant tant exprimer un hurlement de douleur. Il sent que le mal qui le touche le dévore aussi de l’intérieur. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc. Plic ploc.
« Tu… ne m’auras pas… »
Il n’entend pas ses propres mots mais sa volonté n’est pas encore défaite. Le faucon de Minuit se redresse difficilement et se prépare à contre-attaquer. Peu importe où se trouve Apokryphos, il l’aura… … Il l’aura avant de disparaître dans l’oubli !
C’est ce que le divin pense. Il se fourvoie sûrement…