Retour à Tønsberg (libre + GS)

Peu de temps après la chute d’Apokryphos

La nuit est calme. La ville est à moitié endormie, selon les quartiers. Car Tønsberg n’est plus le simple petit hameau perdu entre les bras du lac et des montagnes de la Norvège. Elle est devenue plus grande et formidable au fur et à mesure que ces peuples étranges et extraordinaires ont commencé à s’y installer.

Tønsberg, le refuge des dieux, est grandiose mais reste une cité discrète.
Les rescapés font tout pour rester inaperçus autant que possible, se faisant passer pour des voyageurs, des marchands, des gens qui préfèrent se faire ignorer par les autres. Les constructions les plus extravagantes sont dissimulées par magie. Ils font tout cela simplement parce qu’ils ne devraient pas être là, parce que si la nouvelle de leur présence se répandait et passait de simple rumeur à vérité reconnue, le monde serait inexorablement bouleversé.
Certains êtres extraplanaires pensent cependant qu’ils devraient en faire davantage, agir pour les mortels, aider les peuples, d’être comme les héros de ce monde. Devenir incroyable tout en cachant leur nature pour pouvoir apporter le bon ne devrait pas être si compliqué … Pourtant, les discussions freinent les actions et les clans divins passent plus de temps dans des conseils à rallonge et à défendre Tønsberg des attaques régulières des Darkholders que de s’arrêter sur des décisions.

Il faut des guides. Il faut s’arrêter sur des décisions plus concrètes. Il faut enclencher le grand Conseil des divinités avec à la tête tous les Skyfathers.
Mais il manque Dagba le Bon, qui doit être ramené par la magie du clan des Banes. Il manque également Odin, le Père de Tout, et père de Thor avant tout, en stase et en manque d’énergie, depuis qu’il a ramené son fils à la vie…

Voilà où ils en sont. Les divins stagnent, pour le moment…

Quelqu’un s’empêtre dans son sommeil, entre ces nombreuses réflexions et ses rêves, mêlant les souvenirs du passé et les prémonitions futures… Le poids de tous ces éléments pèse très lourds sur sa conscience embrumée, sur son cœur épuisé, sur ses épaules courbaturées. Son corps est abandonné dans un grand lit, trop peut-être pour un si petit garçon… Mais ce jeune homme est plusieurs fois millénaires et d’un rang qui lui permette d’avoir certains privilèges comme ce très grand lit dans cette chambre somptueuse à l’intérieur d’un des temples les plus beaux construits à Tønsberg, parmi les quelques-uns abondant dans les rues.
Il en existe un dans chaque quartier pour chaque clan. Et celui des célestes d’Héliopolis n’a pas à rougir face à la splendeur, différente mais tout aussi remarquable, des autres quartiers.


Dans ce temple, gardé par des statues de marbres blancs peintes de belles couleurs, Chons, le dieu de la Lune et fils d’Amon-Râ, y repose. Dans cette chambre, on y a déposé des fleurs, des mets fins et gourmands dans une corbeille d’osier et des statuettes gardiennes. Sur le drap sont posées des amulettes protectrices pour veiller sur son sommeil qui, malgré toutes ces précautions, reste agité…
Les ombres enserrent la divinité ancienne, dont le visage jeune est perlé d’une sueur froide et troublé par des traits soucieux.

Soudain, Chons se réveille en sursaut, du moins autant qu’il le puisse. Une grimace se dessine sur ses lèvres, incapable de bouger même un simple doigt, tandis que son regard exorbité se met, sans d’autres choix possibles, à fixer le plafond, et que son cœur tambourine fortement contre son torse. La décoration fine en bois sculptée lui a paru pendant un court instant comme tordue, avec les millions d’yeux et les tentacules qui composaient l’étendue ténébreuse d’Apokryphos.

À bien y regarder, le dieu lunaire finit par se rendre compte qu’il s’agit en vérité de beaux lotus et autres symboles égyptiennes.
Il est en sécurité.
En terrain ami.
Apokryphos ? Est-il défait ?
Et les défenseurs de la Terre ? Sont-ils en vie ?
Que s’est-il passé, que lui est-il arrivé ? Pourquoi essayer de se souvenir lui fait si affreusement mal ?

Tant de questions qui chacune lui tirent une larme, puis plusieurs, coulant le long de ses joues au-dessus desquelles trônent encore des cernes d’une extrême fatigue, qui ne vont décidément pas à un être tel que lui … Pourtant, il paraît plus humain qu’il ne l’a jamais été et étrangement ce n’est pas si mal…

Ses petites mains délicates commencent à serrer le drap. Ceci est l’effort le plus grand qu’il puisse pour le moment produire et cet état de faiblesse le met plus en colère qu’autre chose.
Il souffle, laisse aller ce mélange d’angoisses et de frustrations, jusqu’à ce que ses larmes cessent de couler et qu’il retrouve un peu de paix au milieu de tous ses songes. Chons a senti une présence, juste à côté de lui. Le rythme du cœur de cette personne l’a apaisé.
Cette présence, ce cœur torturé… cette âme fracturée… Khonshu connaît parfaitement bien le mortel qui s’est endormi au pied de son lit.

Le thébain dépose un regard curieux vers Marc Spector, qui porte encore son costume de Moon Knight. Lui aussi s’est abandonné enfin au sommeil, affalé par terre, tête déposée sur ses bras, eux-même sur le lit. Une réflexion fugace passe dans l’esprit du divin fils d'Amon-Râ, se demandant depuis combien de temps sont-ils ici, et se posant inutilement la question de est-ce que Marc n’a pas trop froid dans une si grande chambre, sans aucun drap pour le couvrir…
Question inutile ou alors… Khonshu est-il tout simplement inquiet ? Ce dernier ne peut pas s’empêcher de multiplier les questions, remarquant des détails : C’est le costume classique et non plus celui tout étoilé qu’a emprunté Marc, alors qu’ils étaient … alors qu’avec la God Squad ils étaient face à… alors qu’ils se battaient pour leur vie… pour la sienne… celle du Magicien de Thèbes, qui n’a pas pu se sortir du piège d’Apokryhos. Pas tout seul.

Ils ont été là, et ils sont sortis vainqueurs de ce combat, ensemble.
Ils ont été là et il leur doit beaucoup pour ça.

Khonshu sourit lentement, plus calme et serein. Son corps parvient enfin à se déplacer mais pas plus que nécessaire. Le dieu lunaire fait tomber une partie du drap pour couvrir les épaules de Marc. Une de ses mains vient saisir doucement celle de son chevalier, son plus fidèle croisé lunaire. Bien qu’il en existe quelques autres dans le monde, qui se comptent sur les doigts d’une main, Marc est… étrangement… celui qui se trouve ici, à le veiller lui, le dieu calculateur qui lui a mené une vie entièrement manipulée, qui n’a été faite que pour le guider vers la voie du Chevalier de la Lune, fervent porteur des idées d’une divinité ayant dépassé les bornes pour s'acoquiner avec le Darkhold…

L’esprit de Khonshu est de nouveau embrumé par les souvenirs du passé et par le voile qu’offre la vision du Nil sur les futurs possibles, qu’il peut observer à souhait. Mais… Tout ceci peut attendre, se dit-il… Il est si las… Peut-il se concentrer encore quelques heures sur la respiration régulière de Marc et la quiétude des lieux ? Juste encore un peu de repos, avant que les autres Héliopolitains ne remarquent que son Moon Knight s’est introduit en ce lieu en douce, fracassant la porte d’entrée de cette chambre.

Un sourire un peu plus large accompagne les songes du dieu lunaire avant qu’il ne profite, temps qu’il le peut, d’un sommeil réparateur.

Temps qu’ils le peuvent encore, oui.




Quelques heures plus tard… Tôt dans la matinée.


Les rues sont animées par ici. Tønsberg prépare de quoi fêter la victoire de la God Squad. Les personnes bordant les rues sont pour la plupart des élus, des personnalités ayant eu droit à accéder au rang de demi-divins. Mais on y trouve aussi des divinités, ces êtres extra planaires, qui se font passer pour des gens tout à fait normaux. En effet, la discrétion est de mise, mais ils peuvent parfois se permettre quelques extravagances car au cas où des curieux viennent les dénicher et apprendre la vérité, la magie aura rapidement tout fait pour les cacher.

Tønsberg est animée, vivante, grandiose même ! Et cela grâce aux héroïnes et héros que les divins souhaitent mettre à l’honneur plus tard dans la journée. Les fêtes sont vues en grandes, oui, car elles se tiennent tout au long du jour en plus de la nuit qui suit !

Malgré cette belle ambiance, il reste des parts d’ombres dans le cœur de certaines personnes. Celles et ceux qui surveillent les environs doivent rester prudents, car les attaques des Darkholders se sont multipliées depuis qu’ils ont pris en puissance. La chute d’Apokryphos ne les a en rien ralenti…

Marc Spector fait partie de ceux qui restent soucieux et pensifs. Ou alors peut-être est-il simplement encore très fatigué ? Adossé sur l’un des piliers du temple des divinités égyptiennes, il repense à tout ce qu’il s’est produit à Mexico et se demande comment vont les autres, ses amis. Dane, Neena, Jimmy, Stephen, Cléa, Eric et tous les autres bien sûr. Il tente de se souvenir comment il a fait pour atterrir ici, en terrain allié, alors qu’il se rappelle être encore au combat face à cette immonde Apokryphos, pas plus tard qu’il y a quelques heures à peine.

Qu'est-ce qui c'est passé pendant ces quelques … heures ? Jours ? Il ne sait même pas quel jour du quel mois ils sont rendus …

Un long bâillement se fait entendre. Ce n’est pas sorti d’une bouche humaine mais d’un long museau sombre. Habituellement, il est couvert d’un pagne et porte l’Ankh à la main. Mais cette fois-ci, l’individu s’est davantage couvert car à Tønsberg il fait bien plus frais que dans son pays d’origine, et il ne tient à la main que le bâton Was.


Les deux pupilles maquillées du canin fixent longuement le Chevalier lunaire. La présence d’Anubis commence à gêner Marc, surtout qu’il ne semble pas vouloir le lâcher d’une semelle …
Ce dernier finit par se tourner vers le dieu des Tombes et des Embaumeurs.


« Tu sais, je n’ai pas voulu enfoncer votre porte. D’ailleurs je ne me souviens même pas l’avoir fait.


- Pour me surveiller … ?


- C’est encore pire …



Marc lâche un soupir et finit par s’avancer vers le grand chacal d’un pas décidé.
« Est-ce que je peux entrer ?



- Est-ce que je peux au moins savoir si Khonshu et Horus vont bien… ? »

Pas de réponse. Anubis semble, pendant un instant, ailleurs, dans ses pensées. Puis, il finit par répondre, après un léger rire glissant entre ses canines.



- Ils sont … ici ? »

Marc se tourne vers l’intérieur de la ville. Là-bas, les rues s’entremêlent pour envoyer vers les autres quartiers. Peut-être qu’il aura ses réponses plus tard, lorsque le guide des Morts aura décidé de parler ou en retrouvant les membres de la God Squad ?

En attendant, c’est d’un pas tranquille que Moon Knight s’avance pour commencer une balade en compagnie d’Anput et avec la certitude de retrouver des visages alliés très bientôt !

Lorsque Black Knight s’avance au hasard dans cette ville incroyable, la plupart des personnes bordant les ruelles ne font pas attention à lui. Ils sont occupés à préparer une fête à ces valeureux héros qui ont une nouvelle fois accompli des miracles !
Quelques têtes que Dane doit sans doute bien connaître prennent le temps de le saluer et d’échanger quelques mots, puis de le laisser car ils ont tous beaucoup à faire. Aucun, pour le moment, ne prend le temps de s’arrêter.

Pourtant, on y trouve tellement de choses ici et autant pour se détendre un peu. Les chopes proposent nourriture et boisson, ainsi que des lieux où les différents clans peuvent discuter. Clairement cette partie de Tønsberg est celle où les lois doivent être les plus strictes pour que tout le monde parvienne à s’entendre aussi bien. Ce doit être le quartier neutre, celui où aucun signe avant coureur d’un clan spécifique n’est représenté.

Petit à petit, la rue se vide. Et bientôt, une voix interpèle le Chevalier Noir :
« Mes respects, porteur d’Excalibur. »

C’est un homme très grand, aux cheveux longs et verts, portant deux magnifiques cornes de cervidés.


À n’en point douter, il s’agit d’une divinité gauloise, de l’actuel clan des Tuatha de Danaan, ceux qui vivaient sur Tir na nOg, avant l’invasion des sbires de Chthon et de sa terrible magie noire.
« Je suis Cernunnos, dieu des forêts qui bordent Avalon. Nous nous sommes rencontrés, lorsque vous et votre ami Chevalier lunaire êtes venus nous porter secours face à la menace du Dormeur. Vous revoir en si bonne forme me ravi ! »

Sa voix est plutôt grave, mais calme. Sa présence a quelque chose d’apaisant. Malgré qu’il soit serein, des traits tirés sur le visage de Cernunnos trahissent une grande fatigue. Visiblement, la confrontation en Avalon contre les forces et la magie de Chthon le touche encore aujourd’hui …
« Votre présence, avec celle d’Excalibur, au Mexique… Je vous ai vu comme si j’y étais. C’était magnifique.
Mais je suis venu vous proposer mon soutien, si vous ressentez quoique ce soit qui puisse vous affliger du poids ou une blessure sur votre personne. Je sais guérir les maux laissés par les ombres… »

Cernunnos doit sous-entendre qu’il a également senti l’alliance de fortune que Dane a eu avec Derg, lorsque leurs épées de lumière et d’ombre ont conjointement repoussé les ténèbres d’Apocryphos.
Mais … autre chose semble préoccuper Cernunnos.
Son regard pointe au loin, vers un quartier très tranquille, celui qui mène vers le bassin et la petite rivière.

Là-bas, quelqu’un attend le Chevalier Noir. Il patiente avec intérêt. Oui… Parce qu’il est temps pour lui de venir voir ce qu’il se passe dans cette ville, qu’il a longtemps ignoré.


Merlin est venu après avoir refusé de nombreuses invitations.
Il vient quérir les nouvelles du porteur d’Excalibur. Et lorsqu’il l’aperçoit enfin, au loin, il se met à sourire et à envoyer une salutation par télépathie :
« Mes salutations, Black Knight. Excalibur te sied à ravir, bien plus qu’au départ, lorsque tu ne faisais que la garder à la ceinture en pensant la remettre un jour à son porteur légitime, Arthur. Quoique, aujourd’hui, je me demande… oui… Je me demande s’il peut la porter une nouvelle fois aussi bien que tu ne le fais actuellement. »

Son sourire perdure et derrière probablement de nombreuses pensées. Merlin est une personnalité dont il faut se méfier, d'autant qu’il faut se méfier des crocodiles tranquilles bordant le Nil, très certainement.

Une pensée voltige, muette et discrète. Un songe volatile qui n’écoute que d’une oreille distraite la prochaine conversation qui se tient non loin du bassin entre deux interlocuteurs très intéressants. D’un côté Black Knight, l’actuel porteur d’Excalibur l’épée légendaire et de l’autre Merlin, le mage, le conseiller… parfois le manipulateur.

Le songe plane, passant entre les deux mondes du rêve et de la réalité. Merlin a senti cette présence à moitié effacée, mais n’y prête guère plus d’attention. Ce qu’il compte dire à Dane Whitman est assez important mais qui peut se tenir dans un lieu où même les murs les plus renforcés contiennent des oreilles trop curieuses. Merlin ne serait pas venu ici s’il n’avait pas pris en compte ce genre de détail. Au pire, une sphère de silence ferait l’affaire s’il n’avait pas toutefois la volonté que cette “oreille distraite” entende ce qu’il a à dire à son protégé.

Cernunnos ne fait pas partie de ces oreilles à traîner là où on ne l’a pas convié. Il acquiesce gravement, encourageant Black Knight à rester prudent d’un simple regard. Dans ces mêmes yeux du dieu de la Nature des contrées d’Avalon scintille une magie verdoyante et calme. Il marche sereinement vers le bassin, où il est attendu.

Merlin suit du regard Cernunnos, puis les quelques passants égarés avant de reporter son attention sur Dane. Une fois que ce dernier s’est approché et qu’il a prononcé quelques mots, Myraddin se met à sourire.


Un silence. Puis le mage enchaîne :
« Excalibur est portée par une lignée de chevaliers, qui est aujourd’hui absente. Arthur n’est plus en mesure d’agir. Tu as maintes fois prouvé que tu es bien plus qu’un simple remplaçant. Je suis venu pour conseiller le porteur d’Excalibur et le voilà devant moi. »

Le sourire reste un moment plein d’assurance. Puis, lentement, c’est une mine grave qui vient s’installer sur les traits du vieil homme :
« La lumière et les ombres qui t’entourent sont loin d’être anodines. Tu dois accepter le pouvoir qui t’a été donné. Les aides que tu peux recevoir ne seront pas suffisantes si tu doutes sur ta légitimité à être le porteur de la lumière… et des ombres ! »

Lorsqu’il eut prononcé ces mots, le mage a porté un regard insistant sur l’amulette porté par Dane, celui représentant Khépri. Il ne semble pas contre sa présence, mais semble vouloir faire comprendre au Chevalier Noir l’importance de pouvoir garder le contrôle sur les choses. Savoir compter sur les autres, mais davantage savoir compter sur soi-même.
« Je sais que tu apprendras. Cependant, je te demande de rester sur tes gardes concernant certains potentiels alliés. Non pas que je doute de leurs bonnes fois mais… Le pouvoir attire les convoitises ou peut réveiller certains démons. »

Merlin lève la tête vers un oiseau, plus précisément un faucon.

Le volatile majestueux possède un plumage bleuté, particulier et rare pour son espèce. À bien y regarder, le bout des plumes scintillent de points blancs comme des étoiles. Dans le regard de l’animal on y trouve une grande intelligence. En l'occurrence, il ne s’agit pas d’un vrai faucon mais probablement de la représentation d’un dieu, portant son propre regard. Il doit s’agir du songe de la Lune… et pas n’importe laquelle.
« Oost ! », Lui fit Merlin.

Le faucon ébroue ses plumes et finit par s’en aller, volant vers le lieu où est parti Cernunnos.
« As-tu noté le changement, lorsque tu as mené Excalibur au combat conjointement avec la lame de Bodb Derg le Rouge ? N’as-tu pas eu l’impression d’être en phase avec l’épée légendaire ? »

Pendant qu’il pose innocemment la question, Merlin commence à marcher vers le bassin, devinant que des choses intéressantes vont s’y dérouler très prochainement.

La magicien a l’apparence d’un cinquantenaire continue de se déplacer vers un grand jardin. De nombreuses variétés d’arbres et de plantes entourent le bassin d’eau, source de diverses rivières qui serpentent à travers Tonsberg. Une petite cascade chantonne sur leur gauche. Merlin ne s’y attarde pas immédiatement.
Il prête une oreille attentive aux mots de Dane, aux détails qu’il y met, jusqu’au moindre murmure, du souffle rempli de douloureux souvenirs et enfin à la vive colère qui s’échappe. Après cet élan fougueux du Chevalier Noir, son interlocuteur s’arrête et se tourne vers lui.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Merlin aborde un sourire plutôt doux.
« Dane. Je te pris de m’excuser. Je ne suis qu’un vieil homme, avec de vieux réflexes. »

Ces mots sont calmes, presque apaisants. Merlin parle avec Dane comme il parlerait avec Arthur.
« Tu as parfaitement raison. J’ai forgé deux armes. Excalibur pour apporter la Lumière et l’Épée d’Ébène pour venger dans les Ombres. C’était mon choix, oui, avec… son lot de conséquences.
Aujourd’hui les règles ont commencé à changer. »

Le visage usé mais reflétant toute l’intelligence est tiré par un froncement de sourcils, gravité de la situation et de ses prochains mots l’obligeant à être plus strict.
« Tu l’as cité toi-même. Chthon avance, et bien plus vite qu’on ne le prévoyait. Il se prépare à une guerre dont beaucoup n’en réchappera pas si nous négligeons notre défense. Et même avec tous les moyens à notre disposition, ce sera dangereux… probablement mortel.
Je sais que tu le sais, Dane. »

Un léger souffle se perd dans une brise fraîche. Le regard de Merlin se fait plus insistant alors qu’il le repose sur l’actuel porteur d’Excalibur.
« Protéger et venger sont deux éléments distincts, mais proches à la fois. Tu as le choix, Dane. Veux-tu porter les deux épées, lorsque le moment sera venu d’utiliser tout ce que nous avons à disposition, pour combattre Chthon ? »

Un coup d'œil de Merlin fusille la présence qui s’est une nouvelle fois manifestée, à travers ce faucon bleuté, sagement posé proche du bassin. C’est une image venue d’un rêve lointain, mais qui possède cependant des oreilles, du moins c'est ce que le Magicien pense.
« Tu n’es pas obligé de me répondre immédiatement, Dane. La journée et la nuit sont encore longues. »

Un sourire, puis Merlin montre du menton une direction :
« Tu n’es pas le seul mortel à qui on en demande beaucoup. »

Par une autre entrée, deux présences arrivent. L’un porte une tête de chacal noir, portant un costume tout aussi peu coloré. Il accompagne un homme qui est tout son inverse. Sa cape quelque peu salie est tout de même bien blafarde. Il est d’une pâleur tant dans son costume que sur son visage fatigué. Marc Spector s’arrête proche de l’eau et observe l’envol du faucon bleu.
L’animal vient se poser … sur la surface de l’eau.
Voilà qui est cocasse …
Pour autant, Marc ne bouge toujours pas et semble discuter avec Anubis, n’ayant pas encore aperçu Dane ni Merlin.

Merlin reste aux côtés de Dane Whitman pendant tout le temps qu’il a fallu pour assimiler les différentes informations. Par moment, il esquisse un léger sourire, que ce soit pour apaiser ou pour acquiescer certains propos, certains doutes évidents. Le Chevalier s’interroge sur ce qui est possible de faire et c’est bien normal au vue de ce que lui demande le sorcier …
« Les choses possibles arrivent avec beaucoup de volonté. Et tu en as plus que tu ne le penses, Dane.
Tu étais destiné à porter l’Épée d’Ébène, oui. Mais tu étais également destiné à la contrôler. N’est-ce pas cela qu’il faut retenir avant tout ? »

Merlin marque une pause et prononce ces mots d’une voix claire et calme :
« Tu ne replongeras pas si tu gardes l’équilibre entre les deux forces qui animent ces épées de légende. J’en suis certain ! »

Le magicien possède de nombreux pouvoirs, mais la plupart sont tenus secrets. Voit-il dans l’avenir ? Difficile à dire… Merlin sort de ses pensées lorsque Dane pose une question à propos de l’autre chevalier, au bord du bassin.
« Qui ? Oh, lui.
Hmm… Je vois un homme trouvant de la force où il peut, en équilibre au-dessus d’un gouffre. Je peux difficilement me prononcer sur son avenir mais… »

Merlin semble hésitant, alors qu’il croise pendant un court instant le regard du faucon bleuté.
« J’y perçois pourtant… une lumière. C’est encourageant ! Il faut cependant aller à sa rencontre. Il a grand besoin de vous aujourd’hui, bien plus qu’il ne l’imagine. Vos destins sont liés, avec celui des autres membres de la God Squad. »

Il acquiesce, puis s'assied sur un banc en bois, finement sculpté :
« Tu devrais aller le retrouver, Dane. La réponse à ma question peut attendre que tu y es réfléchi ! »


Le sorcier semble vouloir laisser les deux amis dans leurs retrouvailles, mais reste tout de même à distance de pouvoir agir si cela vient à être nécessaire. Non pas qu’il redoute un événement fâcheux mais il sait voir les choses et comprendre la magie environnementale. Il garde son sérieux lorsqu’il repose son regard curieux vers l’autre chevalier.
Celui de la Lune.
« Dane ? »

La voix de Marc Spector est rauque, peut-être par manque de repos. Son visage est tiré, sous ses yeux les cernes sont larges. À bien y regarder, il a pris quelques rides et cheveux blancs, depuis hier, non ?
Oh oui, il fait un peu peur à voir mais il semble tout à fait éveillé et lucide pour quelqu’un ayant mis le pied entre deux mondes. Un mortel foulant le seuil de la magie divine… À quel point cela est-il dangereux, se demande Merlin, bien qu’il connaisse déjà la réponse à cette question. C’est une curiosité où il se laisse prendre à l'observer et à attendre qu’une autre personne bien plus concernée et pouvant offrir la meilleure réponse se manifeste à sa place. Une pensée pour ce petit faucon bleuté qui ne cesse de le fixer de son regard acéré. L’autre divinité égyptienne à tête de chacal est tout son inverse, préférant rester à l’écart pour laisser de l’intimité aux deux chevaliers.
« Comment vas-tu ? Et Jackie ?! »

Pendant un très court instant, une migraine traverse le crâne du justicier nocturne, qui lui fait perdre le fil des événements. Les forces, la magie, les puissances en place, enfin peu importe, profitent de cet égarement pour prendre le dessus sur son esprit. L’image de la réalité change et lui offre la vue d’une nouvelle vision prophétique.

Le faucon bleu pousse un cri strident.
Anubis a cessé de bouger.
Merlin observe en silence.
Même la nature semble retenir son souffle.

Marc n’a pourtant pas changé, hormis son visage crispé par la douleur, ses yeux qui se sont fermés et une de ses mains venues se poser sur son front. Il est resté parfaitement droit, sur ses deux jambes encore capables de le porter malgré les muscles qui le tiraillent.

La vision passe comme elle est venue. Marc rouvre les yeux vers Dane.
« Excuse-moi, Dane, tu… tu disais quelque chose ? »

Mais quelque chose vient de changer.
Si ce n’est pas le comportement, c’est l’aspect physique … et sa présence mystique aussi. Il ne le fait pas exprès, pense Merlin, car ce mercenaire n’a aucun don pour l’art occulte. Pourtant, sa signature est présente et il paraît bien plus pâle dans l’âme que précédemment. Son costume quant à lui… est beaucoup plus sombre et étoilé.


Lorsqu’il regarde ses mains, elles sont une nouvelle fois gantées par cette enveloppe, ni tissu, ni armure… Elle est bien mieux que ça. C’est une protection d’énergie, sombre mais illuminée par les étoiles. Marc ne comprend pas pourquoi c’est revenu et il n’aura pas le temps de poser la question à voix haute.

Une nouvelle présence s'approche des deux frères d’armes.

Sur l’eau, à la place du faucon, se dresse un homme, aux traits jeunes de la vingtaine. On ne peut se méprendre sur son origine, car il a tout d’un prince égyptien, de par ses parures d'ors et de bijoux, ses étoffes de lin, ce maquillage aux yeux et cette coiffe du croissant de Lune portant un disque parfaitement rond et blanc.

Khonshu est tout à fait céleste, même sous ces traits humanisés.
Mais son regard est assombri par les récentes angoisses d’une bataille difficile, ses cernes prononcées à force d’avoir versé des larmes dans son sommeil, agité par les cauchemars ou par les souvenirs affreux qu’Apokryphos lui a laissé.

Cela ne sied pas à un dieu. Pourtant, Khonshu a l’air plus humain que Marc, en cet instant.
« Khonshu ? Tu ne devrais pas te reposer au temple ? »

Aucune réponse ne vient. Le regard du jeune homme se fait fuyant. Celui qui peut voyager et être dans les cœurs, à divers endroits en même temps, ne retrouve pas sa voix pour répondre. Mais sa pensée suit le long d’un fil que Marc parvient à capter. Se reposer ? Ah… oui….

Khonshu semble ailleurs. Mais comment son chevalier le sait-il ?
« Est-ce que… Tu vas bien ? »

Il aurait pu lui demander bien d’autres choses, comme des explications sur la présence de ce costume, est-il dangereux sur le long terme ou bien que s’est-il passé à l’intérieur du dôme d’Apokryphos. Mais… Il sent que ce n’est pas le moment.

D’ailleurs, s’il capte les pensées du dieu, l’inverse n’est-il pas également vrai ?

Chons tressaille et respire un peu plus vite. Ses yeux observent l'eau et les ombres entre les plies de son mouvement. Je n’ai pas peur du noir, mais du vide de ces espaces infinis. Dans les sombres présages, là où aucune lumière… aucune… Je n'ai pas peur du noir, mais... du vide... de...
« Calmes-toi, Chons. Si tu veux de la compagnie tu peux rester avec nous. »

Contre toute attente, à peine les mots sont sortis de sa bouche que le divin fils d’Amon-Râ court pour atterrir contre Marc.


Marc pose son regard masqué et laiteux, mais où se lit une surprise évidente, sur Chons, qui paraît encore plus fébrile et chétif, secoué par la récente expérience. Mais il essaye de rester digne et ne semble plus vouloir verser de sanglots. Ce qui est assez ironique puisqu’il vient de passer ses bras autour de la taille de son Chevalier lunaire et que sa tête trouve refuge entre les pans du costume, de ténèbres et d’étoiles.

Marc ne le rejette pas. Il passe une main sur ses épaules, pour montrer sa présence. C’est beaucoup. Khonshu est touché par l’attention. Si bien qu’il semble céder à cette nouvelle confiance acquise et se laisse porter. Sa tête vient se poser contre une des épaules de Spector, qui le porte comme l'on porte un enfant.

Chons semble déjà s'endormir.
Anubis continue de veiller sur eux.
Merlin vient gratter sa barbe blanche, d’un signe de réflexion intense face à ce qu’il vient d’assister.
Marc Spector, toujours affublé de cet étrange costume, dégage cependant une aura chaleureuse lorsqu’il reporte la discussion vers Dane.
« Excuses-nous. Khonshu est comme ça depuis que nous sommes arrivés ici. Il n’a fait que dormir et rêver… Enfin, avoir des visions serait plus exact. Et moi je compte les heures où je parviens à fermer l'œil…

C’était quelque chose, hein Dane. À Mexico je veux dire… C’était… chaud. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie qu’en cet instant où nous nous sommes tous retrouvés face à lui… Apokryphos… »

À la mention de la Copie-Vivante du Darkhold, le regard de Moon Knight se fait plus dur.


« J’essaye toujours d’éviter des confrontations impossibles. Même face à Démogorge, nous avions de quoi nous retourner et nous étions protéger. Mais là, à tout moment, nous étions à deux doigts d’y passer… Même Horus et Khonshu ont été happés par ces ténèbres.

Apokryphos était un monstre. Alors pourquoi j’ai l’impression que ce n'est pas terminé avec lui ?
Avons-nous fait une erreur ?
Ou alors… Est-ce qu’il a laissé sa marque sur nous… pour toujours ? »

Le regard de Marc se pose un court instant sur le visage de Chons, qui s’est agité dans son sommeil à la mention du monstre, mais qui a rapidement regagné un peu de quiétude.
« Je t’ai vu tenir deux épées face à Apokryphos alors… peut-être que tu as découvert quelque chose que je n’ai pas compris ? Qu’est-ce qui m’a échappé pendant que nous étions au front, mon ami ? Est-ce que… est-ce que tu penses que nous serons capables de surmonter… des événements pires, et d’affronter des ennemis plus terribles ? »

Le costume est peut-être différent, mais c’est bien un mortel qui est dessous.
Merlin en a la certitude maintenant. Ce n’est pas un hasard… Dane Whitman et Marc Spector vont devenir meilleurs, et bien plus que de simples humains, dans les prochaines parties qui se joueront face à Chthon.

Dane gronde. Et c’est plus que légitime.
C’est la raison qui pousse Marc Spector a laisser son ami s’exprimer, sortir un peu de ses gongs et le réprimander sur son attitude assez spéciale. Le noctambule garde le silence et reste parfaitement immobile.

Dans un premier temps, face aux différentes observations de Dane, ce sont les éléments en questions qui lui répondent.

Un vent mystique soulève cette cape étrange mais majestueuse, où s’anime un vaste ciel étoilé. La demi-Lune inversée, symbole de féminité et de protection, sur son torse pulse très légèrement. Ce n’est pas un costume ordinaire, Dane marque un point.
À la mention de l’état de Khonshu, ce dernier, dont l’esprit est engourdi par un sommeil agité, s'agrippe un peu plus à Marc. C’est comme si à cet instant précis, il a une soudaine crainte d’être rejeté par son plus fidèle chevalier. Un homme… qui ne devrait pas le réconforter ? Dane marque peut-être un second point.
Mais Marc se surprend à ne pas être inquiet par tout ceci … Pourquoi d'ailleurs ? D’où lui vient ce calme, ce manque d’émotions… et cette lucidité d’esprit quasiment parfaite ?

Instinctivement, Marc jette un coup d'œil vers la divinité égyptienne qui le surveille depuis le début de matinée. Anubis continue de les observer en silence. Il est le gardien parfait, celui dont on oublie jusqu’à la présence. Mais une seconde personnalité se tient à ses côtés.
Il a beau porter le visage d’un faucon, tout dans son attitude reflète une inquiétude palpable. Horus est venu, en apparaissant par magie, lorsque Dane a demandé où étaient passés les autres membres de l’Ennéade, alors qu’un double de Khonshu se balade…
Visiblement, Horus s’inquiète aussi du comportement de son homologue lunaire, mais il n’intervient pas pour autant, respectant l’intimité et la discussion en cours des deux chevaliers.

Marc repose son regard masqué sur Dane, qui lui avoue qu’il s’inquiète et finit par répondre aux questions qui lui ont été posées.

La sérénité s’amplifie.

C’est si … étrange… Pourtant, la crainte est toujours présente, ce qui signifie qu’il est bien là. Lui, le mercenaire perdu et taré. Le mari absent. Le Chevalier lunaire servant le dieu d’un astre mort. Lui, l’ami de Dane Whitman.
« Merci Dane. »

Sa main gantée vient saisir doucement celle hésitante de Dane pour la faire poser sur son épaule. C’est bien lui, sous ce costume, et il ne laissera aucune magie changer cela.
« Merci beaucoup. »

Il retirer l’étrange cagoule complètement noir - qui semble s’évaporer dans une poussière étoile … - et révèle une nouvelle fois son visage usé et fatigué mais où se dessine un sourire reconnaissant.
« Si tu n’étais pas là pour me dire ces choses là, je continuerais à foncer sans me poser plus de questions sur ma propre condition… » - … Physique ? Psychique … ? Les deux ? - « … Je te dois des explications plus claires… »

Mais est-ce que les événements qui se sont déroulés à Mexico sont assez clairs pour être expliqués ? Il n’en est pas certain …
« J’avais l’âge de Jackie lorsque je suis entré dans la Marine. Sauf qu’elle a l’avantage d’avoir un super père et professeur pour la guider au mieux dans l’action. » - Le sourire de Marc s’accentue. « Elle va finir par prendre son envol, un jour. » - Son regard se perd un peu dans le vague alors qu’il acquiesce aux différentes réflexions qui ont été émises par Dane - « Concilier le Bon et le Mauvais. Je ne sais pas si l’on peut comparer Bon et Mauvais avec Lumière et Ombre. L’Ordre et le Chaos sont deux éléments qui coexistent, tout comme la Lumière émise par les étoiles et les Vides qui les séparent. Mais le Bon et le Mauvais peuvent-ils collaborer aussi bien ?
Rien n’est foncièrement bon ni mauvais… Il faut peut-être que nous pensions de façon plus large ? »

Devenir des agents capables d’aborder deux éléments… Devenir ceux qui sont capables de se dépasser quitte à mettre leur vie en jeu ? C’est probablement ce que Khonshu lui demanderait de faire. Être capable de tout faire pour préserver ce monde, tout même les choses les plus déraisonnables.

Mais n’ont-ils pas besoin d’un peu plus de lumière au vu de l’état dans lequel ils se trouvent ? Ne le penses-tu pas… Khonshu … ?
Le divin fils d’Amon-Râ ne réagit pas et respire doucement, abandonné à son sommeil.
« J’ai vécu une expérience… que je ne parviens pas bien à expliquer mais… J’aimerais que tu me dises si… si j’ai fait le bon choix ou si j’ai entièrement merdé. »

Marc fronce légèrement les sourcils, essayant de se rappeler de tous les détails, autant qu’il lui est possible … se souvenir est assez difficile. Certains éléments sont passés à la trame, probablement pour lui éviter de perdre l’esprit, qui sait…
« Lorsque nous avons été séparés, j’ai tenté de faire au mieux avec Neena, Jimmy, Cléa et nos alliées. Une jeune femme nommée Layla est apparue avec la déesse Taouret. Elles accompagnaient Cléa au rituel… J’ai eu l’impression d’avoir déjà rencontré Layla quelque part. Impossible de me souvenir où, quand, ni comment, mais je suis sûr de la connaître.
Layla et Taouret partageaient un lien fort. Quelque chose que Khonshu et moi nous n’avions jamais eu. Pas à ce point-là. Et je crois que ça m’a mis en condition pour “écouter” cette saleté d’oiseau mort.
Il était avec nous, comme il l’a été avec vous tous. Ses différentes formes… éparpillées dans le royaume d’Apokryphos alors que le Khonshu original se faisait happer par les ténèbres… »

Un gémissement du concerné. Marc vient tapoter sur son dos, comme pour le bercer.
« Khonshu a montré de nombreux visages… mais certainement pas celui de son héritage le plus sombre et le plus puissant… Il a voulu me montrer. Et il a voulu me laisser le choix. Au bord du gouffre, proche de sa fin, mangé par ce monstre d’Apokryphos. Khonshu avait toutes les occasions du monde pour m'inciter à l’aider, quitte à me forcer la main et à me sacrifier pour pouvoir survivre.
Non. Il ne l’a pas fait. Pour la première fois, j’ai eu … le choix.
Ce que tu vois, Dane, c’est… Je crois que c’est son héritage. Le pouvoir de son père Amon-Rê, plus précisément d’Atum… du Démogorge. »

En guise d’illustration, le costume semble se mouvoir un peu dans les ombres de la rivière, avant de se remettre en place. Mais le regard bien humain de Marc, marqué et épuisé, ne cesse de fixer Dane.
« J’ai accepté le poids de sa quête depuis longtemps, mais désormais tout m’a l’air bien plus clair et plus … honnête ? Je ne sais pas comment l’expliquer c’est… Il m’a tout montré. Ce qu’il est, ce qu’il vit, comment il perçoit les choses à travers ses Visions nocturnes, ce qu’il… ressent. Cette immensité … le vide entre les étoiles… Le silence éternel sur un astre mort qui regarde tous les jours la Terre. J’ai ressenti à la fois la jeunesse des premiers jours et la sagesse des derniers. Khonshu est tout ça à la fois. Il est Maître du Temps…

Mais il m’a aussi montré ses craintes, ses angoisses face à l’avancée de Chthon. Sa haine face à nos nombreux ennemis. Sa rage… de ne pas avoir été à la hauteur contre Apokryphos. »

Marc laisse aller un temps de pause, puis il finit par sourire tristement :
« Et c’est seulement après m’avoir montré tout cela qu’il m’a demandé de l’aider. Là encore j’aurais pu … tout garder, tout lui arracher, l’abandonner à son sort… Mais… Je ne suis pas lui. Je ne veux pas être comme lui. Je ne veux pas passer par des manipulations, et planifier la vie de nombreux disciples pour arriver à mes fins. Khonshu, depuis qu’il a perdu contre l’Enfant de Chthon et que Stephen a dû se sacrifier pour me sauver, a cherché mon pardon, à sa manière bien sûr…
Je suis peut-être qu’un idiot, mais j’ai décidé de l’aider et de continuer à remettre en doute ses intentions. Bien que je commence à me dire qu’il fait preuve de plus en plus de bonne foi envers nous, la God Squad. »

C’est ironique de la part de Marc d’imaginer que Khonshu ait longtemps manqué de foi, en tant que dieu…
Il n’y en a un autre, à contrario, qui a foi en son Panthéon et a longtemps réprimandé les méthodes de Khonshu … et il continue de le faire, particulièrement si cela touche un compagnon.

Horus s’est rapproché, réduisant un peu la distance qui le sépare de Dane et Marc. Son regard de faucon est perçant mais son attitude est amicale… quoiqu’il semble être un peu sur ses gardes dans son observation du tout nouveau “costume” de Marc Spector.


Et probablement l’état psychologique également, mais Heru ne le mentionne pas. C’est peut-être parce que je suis déjà bien atteint, pense Marc avec ironie.
Mais…
« … Dans les grandes lignes. J’ai cru comprendre ce qui peut m’arriver… »

Et pour autant… Il n'a reculé devant rien pour aider ses amis face à la menace.
À cela, Horus expulse un souffle agacé.


Un silence pesant s’installe.
L’attitude d’Heru oscille entre réprimande et inquiétude.
Marc a le regard et la posture toujours tranquille.
La respiration de Khonshu est paisible.
L’eau du bassin relié à la rivière s’écoule doucement.
Merlin et Anubis restent à l’écart et écoutent en silence.
…
Ce ne sont pas les seuls à le faire d’ailleurs…

Tlaloc, divinité des foudres et de la pluie, dernier rescapé des Tëteoh, vient d’apparaître tout proche de la petite cascade d’eau. Le contact avec cet élément lui procure l’invisibilité parfaite et sa présence a été magiquement cachée… Bien que Merlin et Horus savaient qu’il était là, personne n’a mentionné le Seigneur de Tlalocan, qui garde encore un peu de méfiance envers certains dieux de cette nouvelle ville ainsi que leurs compagnons mortels qui manipulent des puissances surnaturelles dépassant l’entendement et pouvant atteindre les dieux eux-mêmes…

Dane est inquiet. Marc le perçoit dans son regard, son attitude… jusqu’au froncement de sourcils. Son ami n’aime pas ce qu’il se passe, du moins il ne l’approuve pas. C’est normal… Black Knight a lutté et lutte contre les entités magiques depuis qu’il est né. Il est le Chevalier Noir, celui qui marche dans les ombres pour frapper ceux qui les composent. Aujourd’hui son allié, son ami est bien trop proche de ce type d’ombres qu’il ne l’a jamais été de toute sa vie.

Et il s’inquiète de ce fait, du sort de Marc Spector, de l’Humain, de l’Avatar dans toute cette affaire folle et où la responsabilité semble immense pour des épaules de mortel.

Marc est touché. Beaucoup même… C’est la première fois qu’une personne le fixe de cette manière, possède le comportement, le regard, les mots qui ont du sens et qui se tournent vers un unique but : celui de le préserver, lui, l’homme, la personne sous ce costume étrange, l’humanité qui réside dans cette tête de tous les problèmes que peut générer un esprit fracturé.
« Dane… »

Le regard de Marc ne peut que baisser en cet instant où Dane pose cette question résonante, dure et directe mais légitime. Quelles conséquences ?
Il est vrai… Quelles en sont les conséquences réelles que de porter cet héritage, tout ce pouvoir ? Spector ne relève la tête vers son ami que lorsqu’il se tourne vers les Dieux, pour poser des questions, enquêter… exiger des réponses de leurs part.

Les réactions sont diverses mais empreintes d’une certaine honnêteté :
Le visage faucon de Horus semble s’assombrir, craignant par avance que les réponses qu’il peut offrir seront à la fois trop minces et trop pessimistes… et il déteste ne pas pouvoir apporter une solution plus juste pour ses camarades.

Ses deux yeux perçant se mettent à fixer Anubis, dont la carrure de canidé lui donne un air calme mais parfois assez inquiétant. Cependant, celui que l’on nomme “le gardien des nécropoles” porte un regard tout à fait neutre. Peut-être connaît-il les aboutissants et les résultats de l’utilisation d’un tel pouvoir…

Merlin semble dubitatif. Il s’est levé du banc pour se tenir aux côtés de Dane Whitman, pour montrer sa position qu’il est de son côté, sur tous les points.

Marc esquisse un regard étonné aux derniers mots très émotionnels de Dane et s’emmêle les pinceaux pour trouver une répartie. Il n’en trouve aucune parce que… Dane a raison. Il a raison sur tout. À quoi bon sauver le monde s’il n’y a plus personne dessus ?! À quoi bon aller jusqu’au bout si c’est pour tout perdre…
« D-Dane… »
« Je n’aurais pas dit mieux.
Le pouvoir que tu manipules, Chevalier de la Lune, a l’air intéressant et fort utile. Mais cela demande une maîtrise dans les Arts Occultes que tu ne connais pas du tout. Et avant tout entraînement, il est important que tu connaisses les tenants et les aboutissants de tenir un tel pouvoir entre les mains. »

Spector ne répond rien. Son regard s’égare un moment vers le mouvement de l’eau, produit par les déplacements de Tlaloc, le dernier qui n’a encore rien dit mais qui ne semble pas perdre une seule miette de cette conversation pleine de rebondissements. Le coup de théâtre suivant va devoir apporter des réponses convenables… au moins afin d’éviter la colère de Dane Whitman.
Tlaloc ne dit rien, mais n’en pense pas moins.
Son masque en bois, avec deux grands yeux ronds et des longues dents sculptées ainsi que les larges plumes, est rempli de symbolique cultissime de l’ancienne tribu Aztèques. Cela lui donne un air assez effrayant, bien que sa présence offre un instant de plénitude tel l’eau sur la rive.
Et pourtant … Il dégage un besoin de connaissance, de vérité… Ne pas le satisfaire risque de le mettre en colère, lui aussi.

Les yeux sous le masque de Tlaloc cesse de fixer Marc Spector pour s’intéresser aux deux représentants du clan d’Héliopolis Céleste.
Horus, au cœur intrépide et vaillant, soulève son regard avec un mélange de respect et de défi. Anubis ne fait qu’un simple mouvement de tête faisant mine d’ignorer son entourage. Il finit toutefois par reposer ses deux pupilles noires sur Dane Whitman, la principale personne ayant demandée explicitement une réponse de leurs parts.






Horus ne répond qu’en roulant les yeux de consternation et fait un signe du bec pour dire à son confrère divin de continuer…


Le ton d’Anubis est devenu plus ténu, comme s’il souhaite éviter que cette conversation ne s’ébruite plus loin que les oreilles attentives autour de lui.


Au vu des comportements assez partagés des deux êtres d’Héliopolis, cette situation est clairement exceptionnelle. Marc le sent… aucun lien entre un Dieu et son Avatar n’est allé aussi loin. Il y a bien eu l’expérience qu’ont eu Horus et Jimmy … Mais là, Khonshu et Marc semblent avoir passé une étape supérieure…

Ils parlent de pouvoir similaire à ceux du Démogorge… Ce n’est pas anodin. C’est … effrayant.

Marc pose ses yeux sur Dane. Il commence à remettre en doute ce qu’il lui a dit plus tôt… ses propres convictions, sa force, ses capacités à pouvoir continuer à être celui qui guide la God Squad. Il cherche dans l’attitude, le regard et l’aura de Dane un réconfort, une ancre sur laquelle il peut se raccrocher. Puis, il se souvient des mots de Dane, son amour fraternel, la confiance qu’il lui porte… C’est venu si naturellement qu’il en est troublé.

Marc regagne un brin de confiance en lui et finit par dire à voix haute, quoique d’une voix plutôt calme et douce, malgré toute la gravité de la situation : « Chons. »

Il n’a guère le temps d’en dire plus… L’atmosphère est chaleureuse mais est soudainement troublée par un léger vent glacial. Le double de Khonshu, jusque-là endormi dans les bras de Marc, se volatilise en une poussière de sable, se déplaçant vers l’entrée du bosquet. Un peu à l’écart du groupe se tient non pas une homme mais un jeune garçon.

Marc se redresse et l’observe en silence. Le garçon porte la tresse sur le côté, typique des princes de l’ancienne Egypte. Il est bien habillé, de tissu de lin et de beaux bijoux, mais il ne porte rien qui puisse trahir ce qu’il représente. Ni symboles, ni signes distinctifs qu’il soit de sang divin. Son aura est si diminuée, comparée à celles des autres présences, qu’il paraît fragile… et terriblement mortel. Hors, dans son regard réside toute la sagesse et la magie d’une divinité ancienne.

Chons s’avance vers le groupe et parle d’une voix jeune et claire :

L’enfant ouvre de grands yeux surpris tandis que Horus semble se renfrogner davantage, affublé d’un regard grondeur.


Khonshu dégage une aura… vraiment amicale. Sa sympathie est rare, surtout envers les personnes qui lui montrent de la défiance. Ici, Marc et Dane, qui ont chacun leurs raisons, portent à la fois un respect mais aussi de la méfiance envers le Dieu de la Lune. Pour bien des raisons mais aussi et surtout parce que le divin fils d’Amon-Râ a toujours su mener son jeu quasiment à la perfection depuis aussi longtemps qu’il s’intéresse à ce monde et … Ces derniers temps, il semble… fatigué.

Marc le sait à force de côtoyer le céleste d’Héliopolis réincarné : Khonshu a faibli depuis qu’il s’est fait soigner par le Docteur Strange. Les traces laissées par le Darkhold, les ombres de la magie noire, les présences invisibles dans les ténèbres ces maudits Enfants de Chthon ou encore le souvenir atroce que lui a laissé Apokryphos… tout ça le touche terriblement et cela même s’il ne l’avouera pas devant eux.

Révéler à son Avatar son pouvoir le plus puissant n’est pas dû au hasard ou à une machination… C’est autre chose… mais quoi ?

Chons, à peine plus haut qu’un enfant de onze ans, se déplace jusque devant Dane Whitman et relève sa tête enfantine pour planter son regard céleste dans celui du Chevalier Noir.


Chons tourne son regard vers son fidèle Poing.


Marc lève un regard surpris.
Horus croise les bras, ne cachant pas sa satisfaction d'entendre de tels mots.
Anubis reste passif.
Tlaloc cherche à déceler les pièges tendus par Chons, mais ne voit que la sincérité.
Merlin lève un sourcil à demi amusé lorsqu’il perçoit un regard en coin courroucé de la part de Khonshu tourné vers lui. Cela ne dure qu’un légère instant avant que le Dieu de la Lune s’attarde une nouvelle fois sur Dane.


La surprise domine une nouvelle fois le visage de Marc Spector.
Jamais Chons n’a été aussi sincère devant quelqu’un d’autre. De plus, tout dans ses gestes et son comportement en cet instant reflètent le doute, la peur et l’angoisse. Les mimiques, qui les accompagnent, ressemblent aux mêmes que Marc Spector celles, à l’époque où il possédait ces craintes et ces angoisses, provoquées par ses problèmes psychiques. Même si Khonshu semble avoir encore toute sa tête, il n’en est pas moins troublé et fragilisé…

Et il se peut également que le divin fils d’Amon-Râ perçoit bien mieux les mouvances émotionnelles de son Avatar. Tout comme ce dernier est devenu capable d’être calme, froid et serein, autant que peut l’être l’astre lunaire dans le ciel nocturne.

Sont-ils devenus autant liés ou n’est-ce qu’une nouvelle impression ?

Une autre question brûle les lèvres de Marc sans sortir... Si tu me soignes aussi bien que tu sembles le dire, n'en subiras tu pas les conséquences ?
Marc n'a pour seule réponse qu'un regard discret de Chons où il y perçoit le doute et la crainte de ceux qui sont encore troublés par les récentes batailles...

L’air se rafraîchit. D’un seul coup, la clairière entière ne produit plus aucun son qui puisse aller au-delà de celle que prend cette conversation. L’Enfant de la Lune se tenant devant Dane Whitman semble tendu…
Il lève un regard courroucé. Marc ne connaît que trop bien cette aura rougeoyante dans ces pupilles habituellement vides. Et ça fait quelque chose de voir Khonshu si humain, avec tous les défauts que l’on peut leur trouver.

La vive colère fait tressaillir cette voix, qui a changé de ton. D’ailleurs, la bouche du Dieu de la Lune ne s’ouvre même plus, passant désormais par les voies psychiques. Il en impose bien plus et sa présence rappelle celle qu’il a plus l’habitude de montrer.

Moon Knight perçoit toutes les choses que Chons ne dira pas… du moins pas maintenant. Il ressent la colère, mais davantage la frustration et la blessure. Marc sent que Khonshu s’emporte bien plus qu’il ne le devrait par vexation ou plus probablement par fatigue. Alors dans le doute, il s’est déplacé de quelques pas feutrés. Discret et rapide, Moon Knight se trouve entre son ami Dane et son dieu Khonshu.
« Chons. Ton rôle n’est pas remis en doute, mais bien tes intentions. Et c’est à cause du passé. Dane n’a pas tort et… je suis même d’accord avec lui »

« Tu as mon respect et mon attention mais des gens sont morts pour te servir… J’aimerai pouvoir être encore debout lorsque nous aurons défait Chthon ensemble. »

La fraîcheur s'évanouit. La colère sourde se dissipe doucement. L’aura rougeoyante dans le regard de la Lune laisse la place à celui d’un jeune garçon troublé par les expériences des combats récents, de cette lutte acharnée contre les ombres… et qui est prêt à tout, ô oui, à tout pour arrêter le Dormeur…
« Ecoute le, s’il-te-plaît. Que tu me dises de t’aider à porter ce pouvoir, c’est entendu, mais seulement si tu respectes ta promesse. Tu nous as dit que tu n'agissais plus seul.
Nous ne devons plus agir tous les deux … seuls.
N’es-tu pas d’accord ? »

Chthon et ses horreurs vous font peur. Mais ce n’est pas la peur qui doit nous guider… les ombres qui composent le Vide, laissé après le passage du Dormeur…

Je n’ai pas peur du noir, mais du Vide de ces espaces infinis. Dans les sombres présages…

- Si c'est difficile pour eux, ça le sera inévitablement pour nous deux aussi. Crois-tu que l’on sera capable de repousser les ombres sans voir la lumière des autres pour nous soutenir encore longtemps ? »
... dans ces sombres présages, là où aucune lumière ne peut nous atteindre.
« Khonshu, je te le demande, envisage toutes les possibilités et opte pour mon sacrifice… “notre” sacrifice en tout dernier recours. »

Le mot nôtre est insistant, car Marc a compris une chose lorsque Chons a révélé qu’il ne pourra jamais atteindre la même puissance qu’Atum. Il n’est pas Lui et ne le sera jamais… et surtout Khonshu peut se détruire contrairement à Atum. Il peut disparaître s’il dépasse la limite… C’est sans doute pour cette raison qu’il ne répond plus rien et qu’entre plusieurs divagations dans son esprit épuisé, il prend en compte les paroles de Dane et le recul que Marc lui demande de faire.

Khonshu réfléchit quelques instants en silence…
… tandis que Horus a bien envie d’intervenir pour appuyer les propos de ses confrères de la God Squad, mais garde patience.
… tandis qu’Anubis a levé ses oreilles de chien bien droites, signe de son intérêt tellement ce moment est crucial et d’importance.
… tandis que Tlaloc a relevé son masque, révélant un visage humain bleuté et peinturluré de symbole, le regard sérieux et attentif.
… tandis que Merlin s’est joint à Marc, dans le doute également pour éviter le conflit, mais a pris le temps à son passage de poser un long regard sur Dane Whitman.
Il l’a acquiescé, signifiant qu’il le soutient.

La clairière a retrouvé sa plénitude et lentement mais sûrement Chons retrouve ses esprits, suffisamment pour considérer les propositions faites.







Les épaules frêles de l’Enfant lunaire sont secouées par un début de sanglot qu’il peine à réfréner. Des larmes sincères, venues d’une peur primaire… La crainte de la solitude éternelle… Parce que même s’il ne l’avouera qu’à demi mots, quelque part, derrière la tête d’oiseau mort qu’il est capable de porter, pour toutes les manipulations qu’il a pu faire et les méfaits qu’il a été capable d’entreprendre, Khonshu porte un amour sincère pour les siens et pour les personnes qu’il considère par son attention.

Peut-être qu’il est le seul à le ressentir de cette manière, mais Marc se sent privilégié de voir ainsi apparaître les émotions de Chons.
Ce dernier d’ailleurs est extrêmement gêné de son attitude et le fait rapidement comprendre en essayant de cacher son visage avec ses mains. Anubis prend le soin d’essayer d’attirer l’attention de la petite assemblée.



Marc ne dit plus rien. Il continue de protéger Dane, faisant office de bouclier humain, au cas où les émois de la petite divinité sous ses yeux s’en prennent à son ami. Bien qu’il doute que Khonshu est encore un grief contre Dane, il a clairement besoin qu’on le soutienne, dans tous les sens du terme.

Sans prévenir, Marc s’accroupit devant Chons. Ce dernier est à la fois surpris par ce geste si familier et quelque peu troublé par l’impression de voir leurs deux rôles s’inverser. L’un est le Père et l’autre l’Enfant… alors qu’en temps normal…
« Tu n’as pas besoin de te cacher… », murmure doucement Marc.

N’ayant plus le masque pour cacher son regard, l’on peut distinguer une réelle compassion chez le justicier nocturne. Un quelque chose qui reflète ce qu’il aurait tant aimé qu’on vienne lui dire, ces mots et ces gestes, tout ce dont un enfant a besoin, cette présence… cette impression d’être protégé.
Khonshu a bien envie de le repousser, avec un prétexte bien à lui du “Je suis un dieu…” et qu’il n’a pas porté d’être rassuré …
… Pourtant, il se laisse porter par Marc. Il se laisse aller à quelques larmes supplémentaires qui se perdent dans les pans de ce sombre costume. Il se laisse tapoter le dos… Il se laisse rassurer et … Chons commence déjà à se sentir bien mieux. Son esprit et ses pensées lui semblent déjà plus clairs.
« Survivre ensemble. Vivre libre.

- Nous verrons bien, et de toute façon, ni Dane, ni Stephen, ni Cléa et ni personne ne nous auraient laissé faire cette folie. »

Marc se tourne vers Dane… et lui sourit doucement.
« Merci, Dane. Est-ce… Est-ce qu’une balade te dit ? Je crois que nous avons tous besoin de marcher, de nous divertir et de profiter de cet endroit incroyable. Allons visiter ? …


Tlaloc observe le faucon égyptien avec un air surpris, tant ces mots sont venus si naturellement. Anubis souffle un léger ricanement, tandis que Merlin est déjà parti devant pour ouvrir la marche. Visiter ces lieux l’attire autant qu’ils éveillent sa curiosité de Magicien car la clairière reflète les magies ancestrales de la nature de tous les horizons.

Sans surprise, le groupe peut déjà distinguer près de la rive Osiris et Cernunnos qui semblent pris dans un échange avant qu’ils ne s’interrompent à l’approche du petit groupe très singulier.

Marc sourit doucement vers Dane :
« Détends toi, Dane. On a connu plus bizarre comme situation, non ? »

Plus étrange que cet endroit ? Probablement. Mais Spector ne peut pas s’empêcher d’être un peu mal à l’aise, en marchant au milieu de cette clairière, en plein centre d’une Tønsberg changée, adaptée pour accueillir plusieurs clans de célestes.
« Tout ça est… surprenant oui… Pour tout t’avouer, j’ai parfois l’impression d’être dans un rêve, tellement tout ce qu’il se passe me dépassent. »

En approchant du bout de la rivière, deux divinités d’importances cessent leur présente discussion pour poser leurs regards sur le petit groupe insolite :


Cernunnos, que Dane a rencontré plus tôt, est assis au milieu de la verdure. Il coexiste avec la nature dans une parfaite harmonie, si bien qu’on croirait qu’il est lui-même un arbre ancestral présent en ce lieu depuis des siècles.


Osiris que l’on dit Seigneur du Royaume de l’ouest, celui des Morts, semble beaucoup plus vivant que jamais sans sa peau verte. Il porte le visage, les apparats de vêtements et de bijoux traditionnels des anciens Pharaons. Selon les légendes, Ausir aurait été lui-même Pharaon, avant son fils Horus et longtemps avant les humains.

Il sourit avec bienveillance à ses amis de la God Squad.



Son regard se dépose sur Horus et Anubis, ses deux fils. Ces derniers observent leur Roi avec la gravité qu’impose la précédente discussion qu’ils ont tenue avec Marc et Dane avant de venir jusque là.
Osiris le devine, mais ne le relève pas encore.



La douceur de sa voix reflète très bien celle de ses paroles. Sage et généreux, Osiris n’a nullement de dureté dans son regard. Il compatit à la douleur de Khonshu, provoquée par la récente et terrible expérience. Ils en ont vu pourtant beaucoup … Ils ont l’âge des siècles passés, quasiment l’âge succédant à celle de la Création. Les seuls qui sont bien plus vieux qu’eux ont, d’après ce qu’on dit, façonné l’Univers.

Khonshu arborant toujours son visage d’enfant, encore logé dans les bras de Marc, finit par tourner la tête vers le chef de l’Ennéade.


Un silence suit ces mots, dans lequel Khonshu et Osiris échangent des regards assombris. Un instant plus tard, le Seigneur des Morts semble hésiter alors qu’il constate que le Dieu de la Lune et son Avatar, Marc Spector, sont déjà entrés dans un processus… dangereux.
Son regard se fait d’autant plus dur, et cela même s’il comprend les intentions de Khonshu.




L’aura d’Ausir est toujours si belle et son regard s’est même adouci en comprenant que cette fois-ci Chons n’a pas fait ces actes pour son propre compte. Mais comme il le mentionne, c’est dangereux et l’énergie récupérée par Marc peut le tuer rapidement …

Mais l’aura change. Pas directement celle d’Osiris, mais celle de la personne qui l’accompagne toujours et pour toujours, tant le lien d’amour véritable qu’ils partagent est fort.


L’épouse du Roi, la grande Isis, la plus puissante des Magiciennes, observe le groupe avec insistance et prudence.







Isis s’approche, son aura frôle à la fois le très sérieux mais également la douceur d’une mère. Cela se perçoit mieux lorsqu’elle vient poser une main sur la joue de Khonshu, comme pour le rassurer. Elle croise un instant le regard d'Osiris, qui acquiesce.


… Puis, le regard arqué de la grande Magicienne observe un moment Marc et Dane. Quelque part… Isis peut faire penser à Cléa Strange sur bien des points.



Ses pupilles d’ébènes fixent tour à tour Horus et Anubis. L’un son précieux fils et le second l’enfant qu’elle a adopté, il y a des éons. Elle les aime et sait qu’elle peut les perdre s’ils prennent trop de risques.



Heru et Anput acquiescent, comprenant les termes. Isis finit par s’éloigner, se remettant proche de son époux Osiris.






La fougue de Horus peut surprendre. Il faut dire qu’il a pu regagner une seconde jeunesse, après son sacrifice et après avoir été sauvé par le Docteur Strange. Cela en valait la peine, mais résultat il doit procéder à un nouvel entraînement pour regagner sa force d’autant.


Marc sourit, le regard un peu dans le vague alors qu’il suit machinalement la fougue et l’enthousiasme de Horus.
Il ralentit le pas, tandis que leur groupe s'approchait du centre de la ville. Petit à petit, le monde s’intensifie, mais ils peuvent tout de même profiter d’un espace relativement grand et apaisant. Tout le monde profite du banquet, discute, et vient se détendre.

Khonshu comprend rapidement où ils sont et finit par descendre des bras de Marc pour aller se réfugier dans les pans de sa grande cape sombre, large et étoilée. Spector regarde autour d’eux, impressionné de voir tous ces gens … tous ces réfugiés.
« C’est … ça en fait du monde. Tu reconnais quelqu’un toi ? »

Horus et Anubis ont rejoint d’autres héliopolitains, tandis que le couple Osiris et Isis se dirigent vers des entités importantes d’autres clans. Seul Cernunnos est resté avec le groupe, discutant avec l’étrange et mystérieux Tlaloc, qui se tient proche de Marc et de Dane.
Étant le dernier de son clan les Tetëoh, il est autant mal à l’aise qu’il ne connaît personne, en ce lieu …

Peut-être que Dane connaît du monde, alors… peut-être sera-t-il plus à l’aise et plus doué que Marc Spector pour retrouver un visage connu dans toute cette assemblée réunie autour du banquet rassemblant toutes les nourritures de tous les horizons possibles et connus !

Un sourire maladroit se dessine sur le visage de Marc :
« Ah… Excuses moi, Dane. C’était une question stupide. »

Il fait un tour d’horizon. Pas besoin d’être un génie pour se rendre compte qu’une bonne partie de la ville s’est déjà déplacée à ce banquet. L’ambiance est conviviale et amicale. C’est… si agréable.
Pour une fois, le justicier nocturne sent qu’il peut baisser quelque peu sa garde et passer enfin un bon moment avec son ami !
« À vrai dire, je ne reconnais pas grand monde non plus, mais la plupart des divins ont l’air de nous accepter parmi eux. J’imagine que c’est déjà pas mal ! »

Une main tire sa cape vivement pour attirer son attention.

- Pourquoi jettes-tu toujours un froid, Khonshu… ? »

Marc lève des sourcils légèrement surpris, qui ne dure que quelque seconde en découvrant dans un premier temps une réponse muette de la part de la divinité lunaire. Le Chevalier blanc avait momentanément oublié que Khonshu avait gardé un visage d’enfant et… Cette moue contrariée est presque touchante à observer.

Le sérieux reprend cependant très vite le dessus :

- Au point de nous cacher ? C’est ce que tu suggères ?

- Alors pourquoi te caches-tu dans ma cape ? »

Une sorte de grognement s’échappe de la bouche de Chons. Marc lui reconnaît davantage ce côté bougon que tout ce qu’il a pu découvrir chez la divinité jusqu’à maintenant. C’est plutôt rassurant… !


Khonshu ne dit pas tout, mais c’est assez habituel chez lui. Bien qu’il ait fait preuve ces derniers temps de beaucoup de transparence envers les membres de la God Squad, le Voyageur garde encore des mots cachés qui semblent ne lui appartenir qu’à lui…
Marc sait qu’avec un peu de temps, il va finir par s’ouvrir. Avec du temps ou par la force des choses, notamment si son pouvoir continue de grandir…


Djehuty… ? Ah. Thoth.
Il est rare de voir Chons si fébrile. Il serre une nouvelle fois la capte de son Moon Knight mais par pour attirer l’attention. Non, cette fois-ci, c’est pour s’y cacher un peu plus, se faire plus petit qu’il ne l’est déjà…
Marc n’a pas le temps de demander pourquoi ce changement de comportement, car Dane, après qu’il leur a servi des choppes d’hydromel, s'esclaffe à la vue d’une présence.

Et pas n’importe laquelle…
« Bon sang… »

Le Chevalier Vert ? Rien que lui … En voilà une sacrée surprise.
Marc l’a vu une fois et déjà à l’époque il avait l’impression d’avoir affaire avec une entité monstrueusement puissante, tant par sa représentation que par son pouvoir. Il possède des dons vieux, très anciens… Plus ancien que la plupart des divinités rassemblées ici. Le Chevalier Vert pourrait être… plus vieux qu’Atum lui-même ?

Je…

Le radieux personnage s’arrête. Sous ce casque d’émeraude, on ne peut pas distinguer de visage. Pourtant, il semble regarder dans la direction de Marc et de Dane. Silencieux, mais scrutateur…

Ils sont ennemis ?


Marc Spector se tourne vers Dane pour lui partager ses impressions mais une autre personne intervient plus rapidement. Un homme portant une épée dégageant une aura magique aussi positive que celle d’Excalibur s’approche d’eux. Il leur confirme que le Chevalier Vert est parvenu à revenir et s’extirper des griffes de Chthon avant même de se présenter. Ce que Dane, pour le coup, ne manque pas de faire car il semble également surpris de voir cet homme ici aussi.

Adam… Crown ?
Marc l’a également croisé très rapidement lorsqu’il est venu aider pour sauver Avalon une première fois. Adam est une sorte d’élu du Chevalier Vert, qui l’aurait servi un moment avant de trouver la mort face à Bodb Derg le Rouge, ennemi juré du Vert, pour l’empêcher d’arriver sur la Terre…
S’il s’avait que le Dieu Rouge est désormais parmi eux, et aide même la God Squad, continuerait-il de leur parler ?

Le regard du Chevalier Vert se fait plus oppressant sur Marc, alors que ce dernier a eu cette pensée volatile. Il doit assez peu apprécié que la God Squad possède des forces de tout type et de tout horizon, pour la plupart très dangereuses et imprévisibles.
Cependant, il ne dit rien et la pression s’atténue petit à petit.

Le Chevalier Vert pose désormais son attention sur Dane Whitman et Adam Crown. Deux chevaliers portants des épées qui lui sont proches, qui doivent tirer une partie de leur pouvoir de lui.
Un regard insistant sur le pendentif en forme de scarabée égyptien que porte Dane dure quelques secondes. Puis le Chevalier Vert lève une main et un fil très fin d’une magie ancienne s’échappe de ses doigts. À côté du Scarabée trône également un autre pendentif, le symbole du Chevalier Vert. Sa bénédiction.
« Qu’est-ce que c’est… ? »

À peine Marc s’est-il retourné que le Chevalier Vert n’était déjà plus là.
« Ah… Super ! » Un regard vers Adam. « Mes salutations, je suis Moon Knight. J’imagine que tu n’en sais pas plus sur ce qu’il vient de se produire ? »

Il se passe beaucoup de choses en même temps ici… Entre les divinités qui échangent de longues conversations à côté de toutes celles qui mangent, boivent ou s’amusent, Marc se sent assez dépassé. Il ne sait même pas s’ils doivent s’annoncer ou si …

« Hoyé, hoyé ! Divines et divins de Tønsberg ! Des membres de la God Squad nous font l’honneur de leur présence ! Saluez les comme il se doit ! »

Des acclamations. Des pintes levées. Des expressions de joie et de respect. Tout cela est poussé en chœur, à la santé de Marc et de Dane.

C’est… assez… intimidant.
Cela ne rendra pas leur passage très discret.
D’ailleurs, quelques rares divinités, restant dans les coins, ne semblent pas très favorables à leur présence.


Un homme en armure sombre et au regard de feu ne cesse de les fixer depuis qu’ils ont été annoncés à l’assemblée. Marc ne peut pas s’empêcher de le noter… de rendre son regard… de se sentir provoqué et… d’avoir une folle envie de violence…

L’envie s’estompe et Marc secoue la tête comme s’il venait de sortir d’un mauvais rêve.

Mais il sent qu’ils ne vont pas en rester là … Oh que non… Marc sent venir une embrouille alors que Khonshu semble totalement ailleurs et absorbé par sa quête. Il daigne enfin sortir de sa cachette lorsqu’il aperçoit enfin son homologue lunaire à la tête d’ibis virevolter partout pour délivrer des messages.


Lorsque Chons s’éloigne d’à peine quelques mètres pour discuter avec Thot, le regard de feu sous ce casque typiquement romain à la large crête rouge se durcit davantage et cela ne plaît pas du tout à Marc Spector.
Il a un mauvais pressentiment…

Les yeux très caractéristiques de l’ibis se posent sur son homologue lunaire avec un mélange de surprise et de consternation.


Le dieu au allure d’enfant lève un index sur sa bouche et continue sur le fil d’une pensée que Marc et Dane peuvent distinguer grâce à leurs pouvoirs respectifs :



Un bruit ressemblant à celui d’un oiseau que l’on vient d’attraper brusquement par le cou sort du gosier du Dieu de la Sagesse et son regard se fait plus dur sur Khonshu :



Thoth marque un silence sur le plan psychique et Khonshu ainsi que les deux chevaliers peuvent sentir passer un souffle d’excuses.




Khonshu se crispe.
Comment a-t-il pu passer à côté des signes, pense-t-il, et que Marc capte très bien.
Spector fait déjà office de barrière entre lui et… un Dieu exceptionnellement puissant :


Arès, le Dieu de la Guerre, fils de Zeus et d'Héra, et potentiellement la divinité la plus impopulaire chez les Olympiens pour son tempérament colérique. Est-ce si surprenant venant d’une divinité rouge ? Marc a l’impression que la God Squad les attire tous un par un … Mais à bien y regarder et malgré la menace réelle qu’incarne Arès, ce dernier n’a toujours pas daigné dégainer son arme.
Il se contente pour le moment de fixer les dieux de la Lune égyptiens.
« Hé toi. »
… Mais pas pour longtemps …
« Si tu as un problème, dis-le sans tarder. »

Marc peut ressentir la détresse soudaine du Voyageur, mais il ne relève pas.
« Désolé Dane, je crois que je nous attire encore des ennuis… »

Le costume de Moon Knight commence déjà à réagir aux émotions du porteur, alors que le Dieu Rouge semble lui hérisser le poil.

- Moon Knight… Poing de Khonshu.

- Qu’est-ce que tu lui veux ?


L’assemblée des divins est partagée en plusieurs groupe de réactions distinctes : certains pensent qu’il s’agit d’un spectacle pour les amuser, d’autres sont plus ou moins intéressés et ceux qui se rendent compte de la situation et du danger imminent n’ont d’un seul coup plus goût à la fête.

À commencer par le Père des dieux d’Olympe, Zeus :


… et sa fille, Athéna, la grande rivale d’Arès. Ils ne peuvent pour le moment pas agir pour empêcher le Dieu de la Guerre d’exercer sa colère car il doit assumer le défi lancer et se battre pour gagner ou pour perdre.
Ici le combat semble fort déséquilibré…


C’est ce que pense Horus en tout cas, qui s’est crispé, alors qu’il discutait avec Anubis. Il est prêt à agir à la seconde où les vies de Marc et de Dane seront mises en péril par cette maudite colère de Rouge.


Non loin de lui, Osiris et Isis ont également cessé leurs occupations et observent la scène d’un regard dur… Les Héliopolitains autour du banquet n’ont pas beaucoup apprécié les insinuations qui ont été proclamées par Arès.
Même s’il s’agit de Khonshu…
… Même si c’est la vérité…
Il reste un des leurs, qui s’est battu pour leur monde.

Marc trouve ce revirement … positif. Il est presque… soulagé ? Peut-être oui. Il est content pour Khonshu. Il sait combien le Dieu de la Lune a longtemps agi seul parce que les siens lui avaient tourné le dos.
« Ce fût le cas, mais il s’en est libéré. Vous n’êtes pas des dieux ?! Ce n'est pas des choses que vous êtes censés savoir ? »

Le défi lancé par Arès fait rougir de colère Marc Spector, qui a toujours répondu à la violence… par ses poings… !
« Oh et puis merde ! »

« Désolé Khonshu, je vais pas laisser faire ce salopard ! Ni toi ni moi ni Dane ne méritons d’être refoulés par tous ces vieux cons ! »

Pour la première fois, dans toutes ces années d’Avatar à Dieu, de serviteur à servi, de soldat obéissant à manipulateur né… Oui, pour la première fois, les mots de Marc sont étonnement plein de spontanéités avec un vœu réel de vouloir défendre un camarade. Pas un maître. Pas un dieu. Pas un bourreau. Mais bel et bien un être qu’il considère comme un allié.

Alors Khonshu ne dit plus rien et recule, touché, un peu désarçonné aussi. Mais touché surtout.

Son regard cependant s’arrondit de surprise lorsque la cape de Marc devient plus longue, telles des branches sombres désarticulées et que le masque de la Lune inversée revient sur son visage. La Lune des sorcières et des sorciers, celle de la Magie.


L’effet de surprise prend sur toute l’assemblée et Marc sait profiter de ces choses-là de façon stratégique :



Un peu plus loin, venant à peine de rejoindre la petite fête tournant à un spectacle tout à fait surprenant et un peu terrifiant, deux autres membres de la God Squad s’arrête net en voyant la scène :





Et ils ne sont probablement pas au bout de leurs surprises…

Marc n’a pas la référence - ce qui est bien dommage - mais il comprend où Dane veut en venir. Il se rend compte petit à petit de ses actes. Entre le brouillard imposé par cette étrange magie qu’il ne contrôle pas très bien, Spector parvient à avoir des moments plus lucides : Qu’est-ce qu’il est en train de faire ?!
Menacer un dieu ? Et puis quoi encore … ?

D’un autre côté, une pensée lui vient également, si irréel selon son point de vue de mortel… Mais avec ce qu’il tient entre les miens, ce costume et ces pouvoirs issus du don d’Atum, il se sent capable de tout. Relever des défis aussi dingues et potentiellement les gagner.
Et puis… après ?
Qu’est-ce qu’il se passe si la victoire est sienne ?
Se mettrait-il à dévorer l’énergie d’Arès … ?

Marc Spector fait un pas de recul où le doute l’assaille alors que son esprit échauffé entend les mots de Dane. Son regard semble perdu entre réflexion et hésitation sur la bonne marche à suivre. Doit-il continuer ? Abandonner ? Laisser ce dieu arrogant avoir le dernier mot, quitte à salir le nom des alliés qui sont justes derrière lui ? Mettre le nom de Khonshu dans la boue alors que ce dernier semble de bonne foi en tentant d’user de ses dons pour une cause commune ?
Que faire ? Que dire ? Que penser … ?

Dane prend la décision à sa place et ô combien elle est offre une bonne solution. Il montre qu’il ne répondra pas par la violence. Dane choisit l’acte pacifique, avec des paroles de paix.

Les divinités autour de l’échange apprécient grandement alors qu’ils continuent d’observer en silence.
La question est posée et la réponse doit être prononcée par Arès : Oui, peut-il vraiment s’opposer à tous ces dieux, des alliés, voir même de bons amis, des camarades et frères d’armes, toutes celles et ceux qui sont derrière Marc et Dane ainsi que la God Squad ?

Le regard rouge d’Arès ne lâche pas une seule seconde l’impudent mortel qui lui fait la leçon. Et petit à petit, ses yeux colériques se dressent vers les quelques divins d’Héliopolis Céleste, qui se sont avancés. Pas beaucoup, mais suffisamment pour être à portée d’agir au cas où il choisisse de prendre la mauvaise voie.
Arès termine son tour d’horizon sur ce maudit dieu lunaire en qui il ne fait pas du tout confiance. Même lui, et cela malgré une faiblesse évidente, s’est métamorphosé pour prendre une forme plus adulte, plus grande… plus déterminé que jamais.


Khonshu, le Voyageur, est celui qui aurait tout fait pour secourir Dane, ne serait-ce que pour rembourser sa dette colossale, mais surtout parce qu’il n’acceptera pas que d’autres pâtissent plus longtemps à cause de ses erreurs passées…





Le regard fin et maquillé de Chons s’arque, piqué à vif. Impossible de discuter avec pareil énergumène… Il n’a décidément pas de chances avec les Dieux rouges.
Fort heureusement, quelqu’un d’autre intervient…

« Stop. Arrêtez ça immédiatement. »

Deux autres membres de la God Squad sont venus profiter de la fête, quoiqu’avec plus de retenu en ce qui concerne celui qui vient de parler :


Thor Odinson est actuellement celui qui mène les asgardiens. En l’absence d’Odin, il a mené son peuple jusqu’à Tønsberg, après que la God Squad ait déjoué les plans de Malekith. Aujourd’hui, il est en quelque sorte de régent de cet endroit, président des conseils de guerre… en attendant d’avoir un véritable Conseils des Dieux avec à la tête de tous les Panthéons leurs chefs légitimes, leurs aînés les Father-Gods.
Mais en l’absence de son père et de Dagda, le père des Danu, les panthéons resteront pour la plupart aux pieds et contre le mur …

« Tønsberg a ses règles et vous avez tout intérêt à les respecter. »

Thor n’a pas besoin d’en rajouter davantage. Il n’est pas loin de Dane, qui leur a déjà rappelé que c’est jour de fêtes et de joies, à la suite d’une victoire importante. Les querelles intestines n’ont rien à faire en ce lieu …
Arès pousse un grognement sinistre mais n’en rajoute pas plus, larguant un dernier regard vers Khonshu avant de s’en aller.

Khonshu lui… se contente de se placer judicieusement près de Marc, dont le costume commence à s’apaiser, signe que la magie se dissipe.

Spector titube. Son regard est trouble, ses forces l’abandonnent rapidement et il se sent chavirer puis trébucher. Il atterrit contre Khonshu qui lentement lui permet de se coucher sur le sol, un peu à l’écart de la foule. Le Dieu de la Lune s’est agenouillé à ses côtés. Ses deux mains autour la tête de son Moon Knight pour lui apporter du soin… du mieux qu’il peut en tout cas. C’est davantage une magie qu’il diffuse pour l’apaiser et le rassurer, ainsi que pour faire passer cette faim ignoble… La faim d’Atum…


Étrangement, Marc se sent bien. Un bruit d’eau se fait entendre mais il ignore si cela est réel… Son regard se fait moins trouble et il peut apercevoir Dane et Thor…


… dont le regard est définitivement sombre, dirigé vers Khonshu. Ce dernier lève enfin un regard, aux sourcils une nouvelle fois arqués, vers l’asgardien.
Thor se retient de fulminer de rage devant ce visage presque impassible.
« S’il ne s’en sort pas, tu connaîtras un sort pire que d’être transpercé par la lance d’Arès.

- Ce n’est pas ce que mes yeux ont vu. Comment veux-tu qu’on te fasse confiance avec-


Un mot de puissance sort de la bouche de Chons. Plus qu’un mot, il s’agit de son propre nom. Un symbole. Une magie ancienne. Une existence millénaire. Et enfoui dans toutes ses connaissances, son savoir, son énergie et sa vie, on y trouve dans ses yeux des milliers d’étoiles et le don d’Atum dont il a hérité.
Khonshu pose sur Thor ce genre de regard absolument terrifiant… mais si beau.


Khonshu laisse planer un court silence, cherchant ses mots. Mais il lui est assez difficile de parler de cette expérience, encore trop récente, autant que cela lui arrache la nausée, ne serait-ce qu'imaginer ce monstre avec la puissance d’Atum.
Il est de sa responsabilité de préserver un tel savoir.


Ces mots sont glissés dans un simple murmure où la magie dans le regard du Dieu lunaire s’évapore. Il redevient un prince égyptien, concentré à soulager les maux de son Chevalier. Un soupire, puis :


Il a échoué… Il pensait pouvoir résister et lutter contre les ténèbres… Et sans l’aide de la God Squad, il ne serait plus là…

Marc commence à se redresser, posant sa main sur sa tête, vraisemblablement victime d’une vilaine migraine.

- Avant de faire quoique ce soit, laissez nous un peu de place, voulez-vous ? »

Marc se redresse.
Son costume sombre a complètement disparu. Il est désormais vêtu de son habituel costume blanc, plus simple, et son visage arbore un sourire tiré et fatigué mais qui signifie avoir une idée derrière la tête :
« Dane et moi, on a des hydromels à descendre. Ce n'est pas une foutue magie qui va m’abattre. Dès que vous serez prêt, nous le serons aussi. Hein, Dane ? »

Il lève la main pour faire un signe “aurevoir” et embarque Dane Whitman avec lui vers le banquet.
Les divinités égyptiennes les observent en silence, surpris et amusés par cette scène. Seul Khonshu reste parfaitement neutre, probablement en pleine réflexion sur la suite.

Marc et Dane sont suivis par Hercule, Thor et Horus, trois autres membres de la God Squad qui auront beau appartenir chacun à un clan, s’entendent presque comme chaussette à son pied… Non ?
« Excusez moi de dire haut ce que vous pensez tout bas, mais ton ami lunaire… Est-ce qu’on est sûr qu’il est encore avec nous ?

- Ce que je veux dire c’est qu’il me paraît plus affaiblis qu’avant ce combat à Mexico et vous savez ce qu’il se passe en ce moment … avec les cultistes. »

Hercule prend à part ses camarades. Lui qui parle d’habitude avec force et enthousiasme, il semble cette fois-ci bien assombri et le sujet est suffisamment grave pour qu’il en vienne à rendre cette conversation privée :
« Les Darkholders sont patients et opportunistes. Il chasse ceux qui sont touchés par les ombres du Darkhold. Est-ce que Khonshu peut toujours leur résister ? Ce pouvoir là, dont il nous a parlé, est-il en sécurité ?
- J’en ai touché deux mots à Osiris. Si leur rituel fonctionne, le pouvoir d’Atum sera divisé temporairement sur chacun de nous. Nous porterons tous le même poids que Marc. Diviser pour mieux régner ? Enfin… Cela nous assure que ce pouvoir ne sera pas à l’ennemi si jamais il arrive quelque chose à l’un de nous.
- Ils ont l’intention de mettre ça en place quand ?
- Cette nuit. Plus précisément à l’aube. Mais seulement après en avoir parlé à Amon-Râ… »

Quelque chose se passe dans les coulisses. Et Marc, bien qu’il est grandement besoin de souffler, jette un coup d'œil vers Dane.

Est-ce qu’ils ne devraient pas aller fouiner ? Non… Ce serait peut-être encore trop tôt… Mais dès qu’ils auront un moment, tard dans la soirée … ?

Derrière sa chope d’hydromel, Marc réfléchit et pense presque à voix haute :
« Peut-être que le temple sera accessible dans la nuit… »

Thor et Hercule lèvent tour à tour un sourcil, n’ayant pas saisi tout ce qu’il a dit. Horus semble avoir parfaitement compris, dû à son ouïe extraordinaire de rapace diurne, mais il fait mine de ne rien percevoir, soufflant d’un air consterné.
Ils vont encore avoir des ennuis, il le sent…

Dane pose la question qu’il faut : quand. À quel moment vont-ils pouvoir se faufiler dans le temple des Dieux égyptiens pour les épier dans les meilleures conditions ? Marc sourit à cette interrogation d’un signe entendu. Il s’en occupe. Après tout, il excelle dans la filature et en bon éclaireur - l’un des précepts de son dieu d’ailleurs - il se doit de visionner au mieux son terrain pour ses alliés.

Donc, plusieurs heures plus tard, les membres de la God Squad s'éclipsent d’une soirée qui bat son plein. Moins de monde, mais toujours des festivités de toutes les couleurs, avec la joie et l’allégresse qui vont avec. Marc aurait bien continué pour se changer les idées… Mais sa condition actuelle, ainsi que celle de Khonshu, occupe toutes ses pensées.

« Hmmm… Vous êtes sûr que c’est … une bonne idée ?
- Horus nous a assuré qu’ils seront suffisamment occupés pour ne pas surveiller cette partie du temple. Marc ?
- Ils ont terminé leurs préparatifs … Je crois qu’on va pouvoir y aller. Suivez-moi et restez le plus discret possible. »

Moon Knight ouvre donc la marche et se glisse tel une ombre contre les murs du temple égyptien. Les lieux sont somptueux, à la hauteur de tous les autres temples de Tønsberg, bien qu’on y trouve un certain charme atypique qui diffère de la nature offerte par la Norvège. C’est différent mais pas moins impressionnant. Marc est plus habitué, de par son passé de pilleur, à voir ce type de structure plutôt que celles des asgardiens.

Il respire un bon coup pour faire partir ses divagations et toute sa concentration est focalisée sur les lueurs timides qu’il aperçoit un peu plus loin dans le couloir. Marc fait un signe à ses camarades, en mettant un index devant sa bouche. Plus aucun bruit. Continuez à pas feutré.
Ainsi, ils arrivent à trouver un coin pour pouvoir observer au mieux.

Les divinités égyptiens, dont la plupart ne sont plus des inconnus, sont rassemblés en cercle autour d’Amon-Râ.

Ils sont assis, soit sur une chaise, soit à même le sol, selon leur préférence. Certains sont isolés à leur place, comme Ptah le dieu des Architectes, qui est veillé d’un regard attentif par Hathor-Sekhmet, la déesse de la musique ou de la guerre selon le visage qu’elle emprunte. Ici elle a la douceur de la jeunesse et de l’amour qu’elle porte pour chacun des siens. Elle veille donc sur la santé de Ptah mais aussi de Khonshu, également isolé à une place dans ce cercle divin.

D’autres que Marc et les autres connaissent sont rassemblés, comme Osiris et Isis partageant un emplacement à trois avec leur fils Horus. Leur discussion semble assez houleuse, mais ne déborde pas suffisamment pour qu’elle s’entende. Au plus grand étonnement de Marc et pour le plus grand malheur de Thor qui se retient de crier sa rage, le dieu des Tempêtes et du Chaos, Seth est également présent… Mais sous une forme étrange comme s’il s’agissait d’une projection de lui.
Il est vrai qu’il n’a pas le droit de poser les pieds à Tønsberg… même en ces circonstances.

Tous les dieux sont réunis donc et l’un d’entre eux finit par élever la voix un peu plus fort pour que les discussions cessent et que l’attention soit reporter sur l’essentiel. Car tel est le rôle de Thot, dieu des Scribes, de mener les assemblées telle que celle-ci.



Le Dieu du Soleil, au centre de ce cercle divin, garde le silence. Bien qu’il ne soit pas officiellement le chef de la nouvelle Ennéade, ayant laissé ce rôle à Osiris, Amun-Rê reste et restera toujours le pilier du panthéon. Celui dont le rôle est de mener les siens vers le Juste et la Vérité, celui qui protège de sa lumière en écartant les ombres. Celui qui fait face à Apophis toutes les nuits, et dans les mythes, est aidé par ses pairs divins.
Marc ne peut pas s’empêcher de noter un calme rare dans cette divinité à la colère facile et à la voix grondante. Non, il est … paisible… Et il paraît même extrêmement vieux. C’est le soir, il doit refléter l’une de ses facettes cycliques.
Mais lorsqu’il se retourne vers son fils Khonshu, le dieu solaire porte toujours un visage de faucon en pleine forme, aux regards d’aciers, comme s’il avait la force de la jeunesse. Peut-être parce que l’aube approche…

Khonshu échange ce regard silencieux longuement avec son père. Marc se demande s’il ne commence pas à imaginer des choses à cause de la fatigue… car cette fois-ci, c’est le Dieu de la Lune qui paraît plus vieux que son propre père. Des énergies se dégagent de ces deux-là, venues d’une magie ancestrale, si vieille que certaines divinités n’en ont même pas connu les prémices. Car elle vient d’Atum, l’enfant naquit de Gaea.

L’assemblée garde un silence respectueux alors qu’ils semblent assister à un échange mental et de magie… Et petit à petit, ces énergies magiques tournoient autour d’Amon-Râ, dont la voix s’élève enfin :



Les divinités sont partagées et ont débattues toute la nuit. C’est pour cette raison qu’ils se taisent alors que le regard perçant de Rê les observe.



Amon-Râ cesse. Son regard a terminé de faire son tour, à regarder les siens, avec leurs craintes et leurs doutes… Ils ont peur de la menace qui arrive, bien plus que de celle de perdre leurs pouvoirs. Parce que si Chthon s’éveille et s’empare de ce monde, toutes leurs ressources seront épuisées et ils tomberont un par un. Râ le sait pertinemment.

Mais son regard ne s’est pas arrêté sur l’un des siens… Il fixe le groupe de Marc, comme s’il les voyait parfaitement malgré le mur qui les sépare. Marc a juré qu’il s’est bien caché et ses compagnons n’ont pas montré le bout de leur nez… Thor et Hercule ont eu leur poils qui se hérissent tant le regard est insistant. Alors… comment fait-il ?

Les divins finissent par remarquer le changement d’attitude de leur Father-God et certains grimacent. Horus notamment, qui savait que ses compagnons étaient dans le coin…
Pourtant, Amon-Râ se tait.
Et finit par soupirer, las.



Tout le monde est surpris. Ils observent Amon-Râ se détourner et commencer à s’avancer vers un grand balcon.





Il lève un bras. Sur sa main se montre un scarabée d’or d’une taille incroyable. Pourtant, il semble si léger. Ses ailes s’agitent, prêtes à s’envoler. La lumière augmente dans les joyaux et amulettes portés par le Roi des rois et des dieux. Sur sa tête, la coiffe solaire devient resplendissante. Bien que Marc soit habitué à la Lune, il trouve d’étranges similarités entre cette divinité et Khonshu. Il y trouve une certaine beauté… et beaucoup de danger aussi. Heureusement, il semble être de leur côté.

Amon-Rê le faucon solaire se tourne vers Khépri, celui qui naquit tous les jours.



En quelques secondes, à la suite de l’éclat resplendissant se tient un grand oiseau élancé et au long bec. Le Bénou, celui qui représente l’âme - le bâ - de Rê, l’oiseau me/Coeur qui guide les Dieux vers la Duat. Il s’envole en chantant une mélodie merveilleuse. À sa suite, des milliers de Scarabées représentant Khépri battent des ailes, accompagnant sa chanson.

Ils s’envolent vers plusieurs destinations. Vers plusieurs personnes !
Les asgardiens ayant été blessés au combat.
Des divinités affaiblies et meurtries par les ombres de Chthon.
Les alliés d’Avalon.
Les gens d’accueil, ceux qui ont construit Tonsberg.
Tous sans exception ayant besoin d’aides et de soutiens, d’un coup de pouce magique pourrait-on dire !

Mais aussi et surtout chacun des membres de la God Squad, qu’il soit présent ou non. Dane et Marc reçoivent chacun un de ces scarabées d’or et de lumière. Celui de Marc attend une décision.
Doit-il accepter l’aide d’Amon-Râ ? Le regard du noctambule se tourne vers Dane. Doivent-ils accepter cette lumière ? Eux qui sont les combattants des ombres…

Marc ne se décide pas tout de suite… Il a besoin d’aller voir comment se porte Khonshu.
Ce dernier est toujours assis à sa place.
De nombreuses divinités ont reçu les soins nécessaires. Khonshu ne semble pas faire exception. Son scarabée d’or est posé sur son épaule et pulse pendant plusieurs secondes. Le Dieu de la Lune observe sa main, puis relève sa manche et… peut constater l’efficacité et la rapidité qu’ont les pouvoirs de son père. D’anciennes traces se trouvaient là, les signes et cicatrices lourdes que lui a laissé Darkhold et cela même après avoir été soigné par le Docteur Strange.
Plus rien, plus de traces visibles… Mais … Pourtant… Le visage de Khonshu reste pensif. Il semble ailleurs et s'aperçoit au dernier moment que Marc s’est approché.

- Je sais, on ne devrait pas être ici… Mais le temps commençait à se faire long.


Marc répond au grand canidé à tête noir par un sourire taquin, avant de reprendre vers Khonshu :
« C’était quoi tout ce manège … ?


Le sourire de Khonshu est un peu timide, presque maladroit. Peut-être est-il un peu déstabilisé de se faire voir dans un si piteux état. Peut-être ne sait-il tout simplement pas ce que vont choisir les deux hommes… ce qui est peu habituel venant de celui qui prévoit souvent tout à l’avance.
Enfin c’est la curiosité qui prend le dessus, alors qu’il observe attentivement Dane et ses différentes réactions.

Dehors, le Soleil s'est levé à l'horizon de la Norvège.