Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Chasseur de mage noir en quête de ses origines.
Localisation : New-York.
Rigor Mortis ~ Ft Stephen Strange Jeu 7 Juil - 11:23
La petite cloche résonne. Pas celle d'une quelconque entrée, mais bien celle qui pend au cou du félin sombre qui passe entre les jambes des différents habitués du Bar Sans Porte. Fière d'elle, la créature s'amuse à jouer avec sa proie, encore vivante entre ses crocs. La souris se débat, tentant de donner des coups au moyen de ses petits membres – bien entendu, elle doit réussir à en donner quelques uns. Mais pas suffisamment pour que le chat au noir pelage ne la lâche. Un observateur attentif verra sans doute cette lueur, de félin chasseur. De félin joueur. Poussant sur ses pattes arrières, l'animal saute pour rejoindre les hauteurs d'une banquette, sa queue venant frôler la nuque d'une quelconque silhouette alors que le félin avance. Son regard cherchant pendant instant à se repérer, par rapport à ce nouveau référentiel. Le point de vue à changer. Certaines personnes se sont déplacées depuis le début de sa – courte – chasse. Une rapide appréciation de ces nouveaux espaces, donc. De ces nouvelles silhouettes qui bougent. Rigolent. Boivent. Jouent, parfois. Pariant – certains, sans savoir s'ils peuvent réellement parier.
Un autre petit bond. Pour atteindre un trench-coat à l'odeur de tabac et d'alcool anglais. Négligemment posé sur une banquette, il pourrait presque être un confortable coussin – si l'odeur n'était pas si indélicate. S'étirant doucement, profitant tout de même du tissu pour s'amuser encore un peu avec sa proie, la chasseresse finie par entendre un petit son habituel. Celui d'une tasse qui se pose dans une coupelle. Laissant quelques poils noirs sur l'habit – sans doute important pour un quelconque britannique passant d'un lieu à l'autre – l'animal saute ensuite, pour rejoindre d'autres tables, sans pour autant déranger les différentes personnes.
Jusqu'à s'arrêter. Non pas à l'origine du bruit – du moins pas complètement. Mais sur les hauteurs d'une banquette. Les yeux tournés, vers un visage connu. La souris toujours entre ses crocs, Ebony – c'est son nom – regarde cette silhouette. Ce visage. Son regard perturbant figé dans les yeux de cet homme. Elle le fixe. Alors que la souris se débat un peu plus fort, croyant ressentir une quelconque faiblesse dans la prise de la prédatrice. Elle se débat. Plus fort. Plus fort encore. Elle peut s'en sortir. Elle va s'en sortir. L'air frais. Une forme de liberté, qui commence à caresser ses poils …
Clac.
Les crocs se resserrent brutalement. Sans une quelconque forme de pitié. Ou même de gourmandise. Toujours, le chat noir fixe, tout en ôtant cette vie. La nuque brisée, les membres semblent avoir une ultime interaction. Puis se laissent tomber. Et la prédatrice, elle, continue de fixer. Avant de se poser sur le confort de cette banquette. De fixer toujours l'homme installé à cette table. « Ebony. » La voix résonne. Derrière Lui. Derrière le Sorcier Suprême, qui était fixé par la prédatrice. Le mot est prononcé – tout en se demandant si son origine était déjà présente avant. Portant une tasse de thé jusqu'à ses lèvres, l'Aînée est dos au Docteur. Profitant des arômes, ses lèvres dégustent tranquillement le thé. Un mouvement de main invite le félin à retrouver sa place. Qui s'y dirige, simplement, sa proie toujours entre sa gueule. « J'ai appris avec plaisir votre retour, Docteur. » Un plaisir étrange. Non pas celui de la joie complète. Mais un plaisir tranquille – celui de ne pas être dérangée pour des choses dont la mission relève de celle ou de celui qui porte le titre de Suprême.
Un mouvement. Voilà qu'elle s'appuie sur sa canne pour se redresser de toute sa hauteur. Cette finesse et cette taille particulière, comme toujours, laisse une étrange impression – surtout lorsque l'on reconnaît son visage. Car tous ne la reconnaissent pas immédiatement. Ne serait-ce que parce qu'elle sait se faire discrète. Se faire oublier. Se fondre dans la masse. Parce qu'elle n'a finalement aucune grande extravagance. Là encore, on ne peut y voir qu'une tenue, d'un sombre violet. Des épaules couvertes d'un châle, aux nuances plus claires. Elle avance – les quelques personnes qui pourraient la déranger s'écartent naturellement. Son thé avance, aussi, animé par télékinésie. Puis elle regarde. Son regard bleu posé sur l'homme installé à table.
« J'imagine que vous n'avez guère eu le temps de vous remettre de vos émotions que vous voilà repartie croiser le fer avec une quelconque menace. » Elle porte la tasse à ses lèvres, boit une légère gorgée. « Moi qui vous pensais athée, voilà que vous jouez au Messie libéré de Golgotha. » Petite pointe amusée dans le regard.
« Faites attention. Il ne faudrait pas que l'on pense que vous êtes l'un de Ses Séides. » De Chthon. De Mephisto. De n'importe quel démon capable de faire passer le Christ pour un suppôt avide de dévot.
Stephen Strange
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Re: Rigor Mortis ~ Ft Stephen Strange Ven 29 Juil - 11:26
« Et là, je lui ait calé mon meilleur exorcisme dans les burnes.
- Arrête tes conneries, Plotnick.
- Je te dis que j’ai calé m-
-Ouais, ouais, tu as refermé un portail N’garai à toi tout seul.
- Mais oui !
- Vas-y mollo sur ta conso ou je vais devoir en parler à Chondu. »
Les éclats de voix devinrent des protestations indignées, puis le raclement d’une chaise et le bruit sec d’un verre qu’on pose (rageusement) sur une table sensiblement plus éloignée. Quelqu’un marmonna quelque chose à propos de réputation et de street-cred, puis le bruit de fond du Bar sans Portes pris le dessus et les magiciens de New York, comme presque tout le monde tôt ou tard, se désintéressèrent de Pavel Plotnick.
L’endroit n’était pas bien rempli, par rapport à sa capacité complète. Des lanternes flottaient ici et là, vertes, beiges et roses, parfois accrochées au plafond et parfois pas ; la décoration évoquait un pub qu’on aurait restylisé en bar tiki – derrière les structures en rotin et les totems parlants, on pouvait apercevoir des murs au papier peint stylisé, couverts de cadres de toutes les formes et de toutes les tailles.
Strange avait choisi une table un peu à part, dans l’un des multiples recoins du bar. C’était un endroit qu’il fréquentait régulièrement mais qui pouvait offrir sans trop de problèmes un peu d’intimité si besoin. Il n’avait ni rejoins sa table habituel, ni croisé de visage trop connu – c’était l’un des avantages de la consommation d’alcool en plein jour. Chondu, barman, propriétaire et tête flottante, l’avait reconnu. Leur échange avait été bref et depuis, Strange observait son verre. Sculpté, haut, rempli d’un liquide jaune vif rehaussé de vert pomme, décoré d’un petit parasol et d’un morceau de fruit évoquant vaguement l’ananas. Il y avait à peine touché.
C’était… plus difficile que prévu. Le Sorcier Suprême avait fuit la dimension matérielle un long moment, n’y faisant que des apparitions ponctuelles quand sa présence était vraiment requise. Ça n’était pas bien difficile, en vérité – sa mort avait eut des répercussions en chaîne, et il lui avait fallut du temps pour réactualiser ses traités et faire circuler (extradimensionnellement) la nouvelle de sa résurrection. Pourtant, il ne pouvait pas espérer se noyer dans son travail trop longtemps : la tempête commençait déjà à se calmer et il serait bientôt obligé de retourner chez lui.
Le Bar sans Portes était un test – un passage dans le petit bassin avant de se lancer dans le grand. Quoiqu’en considérant le fait qu’il ait choisi une heure où il ne croiserait personne et un recoin obscur de l’endroit, l’équivalent métaphorique serait plutôt un passage dans le pédiluve que dans le petit bassin. Strange porta son verre à ses lèvres et en prit une minuscule gorgée. Il l’avala les yeux fermés, concentré comme si c’était presque douloureux.
Puis il sentit du mouvement.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, il croisa le regard d’un chat. Noir, une souris entre les crocs, perché sur la banquette en face de lui. Étonnamment, la mise à mort du rongeur le laissa parfaitement de marbre – il y a quelques mois, il aurait au moins baissé les yeux sur l’animal. C’est à peine s’il cligna des yeux.
Il n’y avait étonnamment pas tant de chats que cela dans la clientèle du Bar sans Portes. Il y avait encore moins de chats psychotiques occupés à tester les gens en tuant des souris sous leurs yeux. De tête, Strange en comptait deux, et Ebony n’avait pas le poil tigré. De là, le calcul n’était pas bien complexe pour deviner qui allait entrer en jeu juste ensuite.
« Dame Harkness. Touché de vous savoir si touchée. »
Le ton du Docteur était cordial, quoique très légèrement amusé. Il n’y avait aucune agressivité dans sa voix – un peu de badinage, et le relevage discret du fait qu’à l’entendre, sa mort était un inconvénient heureusement temporaire dans la vie de la Sorcière. Lorsqu’elle se leva et s’approcha, il répondit par un léger sourire.
« Si une rumeur pareil venait à circuler, ceux à qui on m’attribue la servitude s’empresseraient probablement de la démentir dans la seconde – ils me préféreraient tous morts. »
Situation : Chasseur de mage noir en quête de ses origines.
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Re: Rigor Mortis ~ Ft Stephen Strange Dim 11 Sep - 22:07
« Il aurait été dommage de perdre un esprit aussi cinglant que le vôtre à la place que vous occupez. » Une nouvelle gorgée, alors qu'elle observe avec une certaine curiosité et neutralité le visage de cet homme revenu des morts. Un léger sourire se pose doucement sur les lèvres de l'Aînée. La langue acerbe du Sorcier Suprême n'a pas perdu de sa superbe après cette étrange aventure qu'est le décès. Une expérience qu'ils ont finalement en commun.
La vie. Qui quitte le corps. D'une façon ou d'une autre. L'âme, qui trouve un chemin parmi les autres, se perdant dans ce dédale de l'immatériel et du funeste. L'existence, qui continue de palpiter. Sous cette forme, d'esprit et d'émotion. Qui fini par apprendre. À découvrir le monde sous l'angle du Mort et non du Vivant.
« Ce qu'ils souhaitent n'est pas tant votre mort … que ce que vous représentez. » Pendant un instant, elle observe cette population magique qui va et vient dans cet établissement. Son regard ne semble pas en voir les visages, mais plutôt les potentiels. Qu'elle contemple. Avec la neutralité qui la caractérise. « Si un jour ils peuvent atteindre vos secrets … » Elle boit une gorgée, tout en le remerciant d'un mouvement de tête pour l'invitation, s'installant tranquillement et confortablement sur la banquette. « Sachez qu'ils n'hésiteront pas. » Ce serait de l'arrogance de croire qu'ils refuseraient de se gêner. Que cela est impossible. Inimaginable. Dès qu'il est mention de magie, de logique magique. Tout est possible. Jusqu'à rendre l'immatériel, physique. Jusqu'à le faire disparaître. Dans les limbes d'un temps passé.
N'est-ce pas ce que certains tentent de faire, en fuyant la réalité magique ? N'est-ce pas ce qu'ils font ? Ceux qui oublient comment les civilisations fonctionnaient, imaginaient, rêvaient, priaient, par le passé … N'est-ce pas ce qu'ils font … ? Déposant sa tasse de thé sur la table, la Vieille Femme pose sa canne sur le côté. Alors qu'Ebony vient s'installer à sa gauche, se roulant en boule avant de fermer les yeux. Une main passant contre sa fourrure sombre. « Mais j'imagine que vous êtes déjà au courant. Alors pardonnez les égarements d'une prudente vieille femme. » Un léger sourire, avec une certaine ironie. Portant la tasse à ses lèvres, elle boit une nouvelle gorgée. Alors que le ronronnement de son familier sombre résonne un peu près d'elle. Puis. Simplement, elle l'observe. Son visage. Ses yeux. Marquant les traits dans son esprit. Comme un souvenir qu'elle garde pour elle.
Des souvenirs. Elle en a beaucoup. Ils sont tous importants. D'une façon ou d'une autre. Mais tous deux ont vécu une expérience importante. Un souvenir impérissable.
« Qu'en pensez-vous ? » Elle pose ainsi la question. Sans réellement préciser quoique ce soit. Ne quittant pas vraiment l'objet de son observation des yeux. « Que pensez-vous de cette … expérience … ? » Un papillon semble passer entre leurs deux visages. Elle l'ignore. Purement et simplement. Alors que l'insecte traverse le mur, comme le ferait un simple spectre. « Avez-vous retiré quoique ce soit de votre décès ? » La voix, se fait plus douce encore. Et, étrangement. Plus sombre, aussi. Le parfum du thé vient chatouiller leurs narines. Tandis que les gens, passent à côté. Certains reconnaissant le duo. Sans véritablement ressentir le besoin de s'immiscer. En fait. Ce serait même l'inverse.
Elle ignore ces quelques regards. Tout comme elle ignore le heaume d'or qui traverse la pièce pour retrouver le crâne d'un magicien. Ses paupières viennent cacher ses yeux.
« Nous avons eu la chance d'être revenu. Il faut savoir profiter de cela. Ne pensez-vous pas ? »
Stephen Strange
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Re: Rigor Mortis ~ Ft Stephen Strange Dim 25 Sep - 16:05
- Hmm.
Il regarda son verre. Jaune, vert, le petit parasol, le morceau d’ananas qui n’en n’était pas vraiment un. Au mieux, il le fit un peu tourner, regarda la lumière jouer avec la surface irrégulière du liquide. Il essaya, tenta de s’y forcer discrètement, et n’arriva à rien : il ne but pas. Sur son visage, Strange arborait un sourire. Un léger sourire, à peine esquissé, à peine pensé. Ce genre de sourire qui apparaît par réflexe, quand on ne souhaite pas ouvertement contredire quelqu’un ou que l’on cherche encore ses mots pour s’exprimer. Pas un sourire amusé ou approbateur, mais un sourire de façade. Le genre qui fige un visage d’une phrase ou d’un mot, et qui cache quelque chose – quelque chose de brûlant, de hurlant.
- Je ne sais pas si chanceux est le terme approprié.
Le Sorcier ne la regardait pas. Son attention toute entière était absorbée par le fond de son verre, par la boisson qu’il n’arrivait pas à vouloir boire. La lumière des lanternes y dansa encore un peu.
- La mort apprend quelque chose, c’est certain. Quand on y assiste comme quand on la traverse.
La Mort ne lui était pas une présence étrangère. Il avait perdu beaucoup de gens, dans ce monde comme dans les autres. Il avait même eu l’occasion de rencontrer la Mort en personne, dans son domaine, il y a toutes ses années. Il l’avait dévisagée, battue, et il avait vécu. Ce n’était pas une étrangère. Pas du tout. Et pourtant, il était assis là, à regarder son verre qu’il ne buvait pas.
- Mais toutes les leçons ne sont pas bonnes à prendre, et ceux qui les expérimentent ne sont pas tous chanceux.
Son ton était un peu différent, sur le dernier mot. Strange parlait toujours d’une voix tranquille et cordiale, mais « chanceux » avait été lâché plus sèchement.
- Je suis très heureux de savoir que tout s’est bien passé pour vous, Dame Harkness, mais si je devais choisir qui de nous ou eux est le plus chanceux, mon choix serait vite fait.
Autour d’eux, le Bar sans Porte vivait sa vie. Chondu flottait tranquillement au milieu de six verres et trois torchons ; ici et là, des discussions diverses battaient leur plein sur le cours actuelle de l’âme X’tonienne ou sur les avantages des vacances dans la sixième dimension. Quelqu’un était attablé à côté d’un heaume doré, en plein travail sur des engrenages divers éparpillés sur la table ; deux tables plus loin, une étoile de mer profitait goulûment du contenu d’une outre de cuir. En clair, ils les ignoraient complètement.
- Ils savent que la mort existe. Ils savent qu’elle vient opur eux, et qu'à la fin de leurs jours ils iront dans les terres où il n’y a pas d’étoiles ni de soleil. Ils ont connu des gens qui les ont quitté pour ses terres.
Vert, jaune, ananas qui n’en n’était pas, parasol. Strange releva doucement les yeux et planta son regard dans celui de la Sorcière.
- J’ai appris ce que c’était de n’être plus rien, pas même poussière. Ne plus connaître le vent, le soleil ou la faim et la soif. J’ai appris ce que c’était d’arriver à la fin d’une vie et de se mêler à la cour du roi des morts, entre la brume et les roseaux. J’ai appris, quand des visages que je connaissais sont venus me chercher dans le noir, que j’étais un sujet de ce royaume et que ma place n’était pas ailleurs.
Au delà du cordial, ses mots étaient emprunts d’amertume, maintenant. D’envie, peut-être. D’une douleur, à peine voilée, à peine réprimée.
- J’ai appris qu’il existait des chemins pour revenir du monde des ombres et que les pierres de ces sentiers coupent jusqu’à l’os.
Il ne pleurait pas. Son visage était inexpressif, ses yeux clairement rivés sur ceux d’Agatha. Sa voix s’était seulement tendue au fil de ses phrases, sous le poids des émotions et des sentiments qui se déchaînaient juste sur la surface, où on les devine sans précisément les voir. Il lâcha son verre – quel intérêt de continuer à prétendre ? Il ne buvait pas.
- Est-ce une réponse suffisante à votre question, Dame Harkness ?