Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Super Espionne, Super Héroïne, Super compagne de Tony Stark
Localisation : Mobile (ou éventuellement New-York)
Inventaire : - Deux bâtons courts
- Trois pistolets automatiques
- War Widow (au poignet ou portée)
- Deux bracelets utilitaires
The beginning or the end? [Tony Stark] Mar 6 Sep - 15:40
Les évènements sont complètement partis en vrille. Comment. Comment est-il possible que les choses en soient arrivées là. Quelle malédiction pèse autant sur ses épaules pour qu’à chaque fois il y ait tant de dommages collatéraux. Il avait été si facile de tout "lui" mettre sur le dos. Oui... si simple, finalement.
Tony, tu as libéré Black Cat, tout est de ta faute.
Avec le recul, avec les dix jours qui se sont écoulés, elle a eu le temps d’y penser. Elle a eu le temps de faire la part des choses. Il n’est en rien responsable. Non. S’il avait su qu’elle se retournerait contre eux comme ça. Contre lui. Contre elle. Sans doute y aurait-il réfléchi à deux fois avant de la délivrer. Mais il n’est pas télépathe. Il ne peut percer l’esprit de l’autre. Tout comme Natasha en est incapable. Doit-on vraiment lui en tenir rigueur ? La réponse est encore une fois non.
Peut-on plutôt envisager que le responsable de tout ce merdier n’est autre que Fury. Pourquoi avoir gardé ce dossier compromettant. Ce dossier sensible sur l’une de ses agents. La clé de ses faiblesses, ses méthodes de fonctionnement, comment les mettre en pratique. Ses intentions n’étaient sans doute pas aussi louables qu’il s’est évertué à lui faire croire lorsqu’ils en ont parlé. Lorsqu’elle a découvert qu’il était en sa possession. Il aurait dû s’en débarrasser. Il aurait dû le détruire. Pour autant… si sa confiance envers le SHIELD a pris un sacré coup dans l'aile, peut-on le qualifier de responsable total et entier de cette histoire ? Non plus.
Non.
La responsable… c’est elle. Elle qui n’a jamais su trouver de solution pérenne pour parer définitivement ce problème de phéromone. Elle qui n’a jamais réussi à contrecarrer cette faculté à prendre le contrôle de son esprit, à la contraindre d'endosser une autre identité, avec tant de facilités parfois. Elle qui n'a jamais su briser des années et des années de conditionnement.
Oui.
En définitive, la seule responsable. C’est elle. Elle. L’épicentre de cet incroyable bordel.
Aux portes de l’ascenseur qui mène vers ses appartements, vers le luxueux penthouse qui surplombe New-York, Natasha lève les yeux vers la caméra. Elle sait qu’elle est déjà là. Elle sait qu’elle la suit depuis son arrivée. FRIDAY.
Un sourire se dessine sur ses lèvres. Un sourire destiné à l’IA. Un sourire de femme biologiquement modifiée à femme virtuellement modifiée. Pas d’escalade au programme aujourd’hui. Son index se pose sur ses lèvres en guise de secret, de silence. Chut… ne dis rien. Garde cette information précieusement pour toi. Son sourire indique qu’elle n’est pas là pour lui porter tort, pour lui causer des soucis, pour lui faire subir les affres d’une potentielle colère. Mais ça… FRIDAY le sait sans doute déjà. Elle est détendue. Elle sourit. Oui. Tout cela n’est qu’un masque. Tout cela n’est qu’une façade. Elle sait s’y bien y faire dans ce genre de cas. Son index appuie sur le bouton de l’ascenseur, avec la bénédiction de l’IA.
Quelques étages plus tard, les portes s’ouvrent.
Natasha. Romanov. Black Widow. Veuve Noire. Laquelle d’entre elles s’extirpe de l’ascenseur. Laquelle d’entre elles se dirige lentement vers lui. Laquelle d’entre elles fixe sa nuque. Natasha, à n’en point douter. Ou Romanov, selon ses critères à lui.
Cependant.
Si d’esprit c’est Natasha qui vient le trouver, de corps et d’apparence… il en est tout autre. Elle porte sa combinaison spéciale noire, comme souvent. Cela n’est pas une surprise. Mais ce n’est pas tout.
Ses cheveux sont noués en une tresse épaisse relevée en chignon sur sa nuque. Les deux gardes de ses épées courtes dépassent de part et d’autre de ses épaules. Chaque cuisse est encerclée d’une bande de cuir et d’un fourreau contenant chacun un pistolet, sans parler de celui qui est glissé dans sa ceinture dans son dos. Le manche sombre de plusieurs couteaux de lancer se distingue de chaque côté de ses bottes. Et il est probable que bien d’autres choses ne soient cachées encore. Et, bien entendu, à ce panorama s’ajoute ses bracelets si spéciaux, dont l'un d'eux a été optimisé par... Lui.
La qualifier d’armée jusqu’aux dents est un doux euphémisme. Il n’y a donc pas à s’y tromper. La seule chose qui reste un mystère pour l’instant… Black Widow ou la Veuve Noire ? Car l’une ou l’autre change radicalement la situation. Est-elle vêtue et harnachée de la sorte pour lui ?
Evidemment que non. Bien sûr… que non. Mais elle n’est pas équipée de la sorte pour rien, cela est certain. Il est son ultime étape avant de se rendre à l’Est. Et elle perd encore du temps. Comme la dernière fois. Tout comme il y a dix jours. Elle perd du temps pour venir le voir. Lui.
Natasha approche. Ses pas sont posés, modérés, ni trop rapides ni nos trop lents. Elle le dévisage tout du long. Ses traits sont tirés comme s'il n'avait pas fermé l'oeil depuis des jours. Depuis 10 jours, pour être tout à fait exacte.
Elle n’hésite pas. Ne faiblit pas. Elle marche droit devant elle. Elle s’avance vers lui. Son regard n’est ni colérique, ni froid. Il est plutôt étonnamment… doux. Vu les circonstances, tout du moins. Vu la situation, tout du moins. Vu ce qu’elle s’apprête à dire. Vu ce qu’elle s’apprête à faire. Tout du moins.
Son regard le dévisage. Ne se détourne à aucun moment, pas la plus petite seconde. Seules ses mains s’agitent brièvement, retirant les fins gants de cuir noir qui recouvrent sa peau d’albâtre, alors qu’elle les fixe distraitement à sa ceinture.
Lorsqu’elle arrive à sa hauteur, ses mains s’élèvent. Encore une fois, nulle hésitation. Ses paumes se posent sur ses joues. Doucement. Sans brusquerie. Juste… posées. Elle lui relèvera le visage si nécessaire. Car aujourd’hui il faut qu’il la regarde. Il faut qu’il plonge ses prunelles azurées dans celles d'émeraude qui lui font face. Car oui. Aujourd'hui, tu dois faire face. Pas comme la dernière fois. Pas de fuite. Pas de honte. Pas de culpabilité. Tu dois la regarder Tony. Tout simplement.
Elle le dévisage. Cela dure quelques secondes. Pourtant cela donnera peut-être le sentiment de s’éterniser des années. Ses iris claires balayent son visage. Comme quelqu’un qu’elle n’aurait pas vu depuis longtemps. Comme si elle cherchait quelque chose. Cherchait à voir en quoi il avait changé. En quoi il avait évolué. Comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis des années, quand ça ne fait en définitive que dix jours.
- Tony. Je te demande pardon.
La voix est douce. Les paupières se ferment brièvement. Elle est proche. De cette proximité dérangeante dont elle est si souvent capable. Mais c’est Tony. Ce n’est pas Dane. Ce n’est pas Peter. Ce n’est pas Steve ni Banner. C’est Tony. Cela ne le dérangera pas, sans doute. Il est trop fier. Trop sûr de lui. Trop… Tony.
Quoi qu’il en soit, l’objectif n’est pas de le mettre mal à l’aise. Il est tout autre. Mais cela reste perturbant. Ça l’est pour elle, en tout cas et bien qu’elle n’en montre pas la plus petite trace. Perturbant parce qu’elle a tenté de le tuer. Et le procédé était sale. Vraiment sale. Depuis ce jour, elle avait toujours soigneusement évité ce genre de comportement avec lui.
- Tu as fait ce que tu devais faire. Tu as démontré tout ce que tu pouvais faire. Les actes de Black Cat ne sont en aucun cas de ton fait. Elle a fait ses propres choix. J’ai été injuste. Alors… arrêtes de culpabiliser maintenant.
Aujourd’hui elle brise sa règle. Car aujourd’hui tombent les masques. Aujourd’hui tout s’achève, mais tout commence aussi, dans un certain sens.
Ses paupières se rouvrent et elle le dévisage longuement. Encore. Ses mains n’ont pas bougé, à moins qu’il l’y oblige. A moins qu’il l’y contraigne. Un sourire. Léger, fugace. Mais un sourire tout de même.
- Arrête cette vendetta contre elle. S’il te plaît. C’est important.
Est-il au moins capable de lui accorder cette faveur ? Rien n’est moins sûr. Pour autant… il va falloir.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Mar 6 Sep - 16:49
Le penthouse de Tony Stark est un bijou de luxe, de décoration, de technologie ; de goût. C’est beau. C’est grand. C’est impressionnant. Mais aujourd’hui…
C’est froid.
La lumière est baissée, tamisée ; réduite au minimum. Tout est réduit au minimum, en fait. Les téléviseurs sont éteints. Les enceintes sont éteintes. Les ordinateurs sont en veille ; oui. Les ordinateurs de Tony Stark sont en veille ; sérieusement.
Le penthouse est comme… éteint, lui-même. Endormi. Cela a du sens.
Car son maître, son propriétaire, son âme… est aussi endormi.
Tony Stark dort.
Replié sur lui-même, non pas dans son lit ou dans son canapé ; mais à moitié assis sur une chaise, à moitié dans le vide. Dans un petit réduit. Un petit espace. Où il aime se réfugier, quand ça ne va pas. Où il retrouve le contrôle, dans un endroit dont il maîtrise les volumes, et le contenu. Une petite forteresse. Un petit château, plutôt ; le vocabulaire médiéval et chevaleresque lui a toujours plu, à lui l’enfant qui se réfugiait dans la Geste arthurienne pour échapper aux années de pension. Et aux attentes d’Howard.
« Hrm. »
Il grogne, cependant – quand les portes de l’ascenseur s’ouvrent ; même silencieusement. L’instinct. Moins développé que celui de Steve. Moins surhumain que celui de Peter. Mais réel, quand même.
Tony grogne, bouge ; est gêné. Il se déhanche sur son siège, s’éveille lentement. Le temps nécessaire pour Natasha Romanov pour le chercher… et le trouver, bien sûr. Personne ne lui échappe, quand elle le veut ; et encore moins lui.
« Mmh. »
Il souffle, alors qu’elle pénètre dans le réduit. Il rouvre lentement les yeux ; mû par l’ouïe, que par l’odeur. Son odeur, à elle. Natasha tente de la gommer, de la faire disparaître, toujours ; merci l’espionne. Mais… quand même. Il la sent. Il pourrait dire que cela vient d’un odorat habitué aux vins, aux spiritueux, aux alcools ; oui. Mais non. Mais pas que.
Tony s’éveille, car il la sent – et il frissonne, en la voyant. Non pas parce qu’elle est armée pour la guerre. Il ne pense même pas un instant qu’elle puisse s’habiller ainsi, pour lui. Non. Il frissonne… parce qu’elle est là. Parce qu’elle est venue. Parce que…
Parce qu’elle est venue. Le voir. Malgré tout.
« Euh. »
Le frisson reprend – quand elle le touche. Il grimace, et recule ; mais ne rompt pas le contact.
Il est mal à l’aise. Toujours, avec le contact. Toujours, avec l’intimité. Toujours, avec autrui. Parce que… parce que.
Parce que Tony n’a pas appris à s’ouvrir aux autres. Parce que Tony n’a pas appris à faire confiance aux autres. Parce que Tony a été seul ; et s’est mordu les doigts, quand il s’est ouvert. Et ça fait mal.
Il frissonne, ainsi. Mais ne recule. Mais ne s’enfuie pas. Il… se fige. Il s’arrête. Il profite. Il ignore pourquoi, comment – mais oui. Il profite. Il aime. Il apprécie. Il ressent. Il aime. Oui. Etrange.
« Hem. »
Il prend une grande inspiration. Grimace un sourire. Il ne sait pas. Il ne sait pas quoi faire. Il ne sait pas comment réagir. Il… ah.
Ah.
Elle parle. Il l’écoute. Elle parle. Il comprend. Il est touché ; plus qu’il ne veut le dire. Il est troublé ; plus qu’il ne le montre.
Mais… mais la fin, il…
« Je… »
Il commence. Il s’interrompt. Il hésite. C’est rare, pour lui. C’est régulier, avec elle. C’est surprenant ; et troublant.
Il prend une grande inspiration. Elle le touche encore, mais… mais. Mais il soupire. Et il recule. En laissant ses sentiments impacter son visage – et le fermer. Légèrement, mais sûrement.
« Non. »
La réponse est lente.
« Je… non. »
Il recule encore. Il coupe le contact ; il le fuit. Il la fuit.
« Je… ne peux pas. Je ne peux plus. »
Sa voix est lente, lasse ; fatiguée. Usée. Mais déterminée.
« C’est… de ma faute. J’aurais dû. J’aurais dû vérifier. J’aurais dû préparer. J’aurais dû m’organiser. J’aurais dû la suivre. J’aurais dû ; et j’ai pas fait. Je… c’est de ma faute. J’ai foiré ; encore. Et… je vais corriger. Je vais corriger ça. Et je vais la corriger, elle. »
Il sourit. Un sourire sans joie. Un sourire crispé, troublé ; angoissé. Rongé.
« Tu... n'as pas à t'excuser. C'est moi. Ca vient de moi. Ca vient de moi. C'est ma faute. Je vais gérer… Romanov. Je vais gérer. Je vais gérer. Je vais gérer. »
Il se répète ; sans s’en rendre compte. Il est en boucle. Il est troublé. Il est en crise.
Elle l’ignore, mais il n’a pas dormi depuis des jours. Il n’est pas sorti depuis dix jours. Il se perd. Il s’abandonne. Il s’oublie… et ça commence à se voir…
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Mar 6 Sep - 18:28
Il recule. Encore. Pour autant il ne s'enfuit pas. Pas vraiment. Pas... encore. Peut-être que cela viendra. Tôt ou tard. Sans doute trop tôt que trop tard... d'ailleurs. Il se crispe. Il se tend. Elle sent les fins muscles qui parsèment ses joues se figer. Il est mal à l'aise. Tant pis. C'est un mal nécessaire. Comme celui qui va suivre. Comme ceux... qui vont suivre, s'il n'entend rien. Oh elle aimerait l'éviter. Vraiment. Très sincèrement. Pour autant elle s'y est préparé. A ce "non" qui risque très probablement de passer la barrière de ses lèvres. Pourquoi ? Parce que Tony est comme un enfant. Un adolescent qui s'élève contre l'autorité et qui va soigneusement se mettre en devoir de faire tout ce qu'on lui demande d'éviter. Tout ce qu'on lui interdit de faire. C'est une seconde nature chez lui. Seconde... et pas profonde. Il est devenu ainsi, il ne l'est pas au départ. Elle en a la conviction.
Ses traits se ferment, tel l'enfant rabougri qu'il sait être lorsque quelque chose lui déplaît. Si ce n'est qu'il n'arbore pas les traits d'un enfant mais ceux, bien définis et bien présents, de l'adulte qui s'apprête à lancer un non implacable. Elle l'observe. Elle le dévisage. Un bref voile filtre dans ses prunelles claires alors qu'elle le fixe. Un sentiment fugace, comme si... comme si, en silence, elle le priait de retenir le petit mot qui s'apprête à être lâché.
Non
S'il n'avait pas rompu le contact, elle l'aurait probablement fait. Ses paupières se ferment de nouveau alors que ses bras retombent lourdement de chaque côté de ses flancs. Et son visage arbore une mine contrite, presque déconfite. Déçue. Elle est déçue.
Natasha ne dit rien. Encore. Elle se nimbe de silence. Encore. Pourquoi faut-il qu'il complique toujours tout... ne peut-il pas juste dire "ok" pour une fois, puis la fermer. Non, bien sûr que non...
Elle le laisse parler, sans l'interrompre. Ses paupières finissent par se rouvrir, comme si elles répondaient à l'appel d'un mot en particulier. Comme si elle était aussi dénuée d'humanité que FRIDAY et ne bougeait, ne s'activait, qu'à l'évocation d'un nom de code précis. Romanov. Bien... dans un sens on avance. Mais pour combien de temps.
Ses prunelles dévient brièvement vers la lucarne qui se trouve juste derrière Tony. La nuit est en train de tomber. Elle n'a plus beaucoup de temps. Très bientôt, Logan et Barton passeront la chercher.
- Peut-on aller dans la pièce d'à côté, s'il te plaît. Dit-elle d'une voix légèrement étouffée.
Elle manque d'air. Là où il se sent dans un cocon, protégé au sein de cet espace réduit, elle se sent mal à l'aise. Véritablement mal à l'aise. Pourtant, elle n'a pas ce genre de problème d'habitude. Ce n'est pas comme si quelqu'un comme elle, qui fait le métier qu'elle fait, ne se retrouvait pas dans des endroits improbables, bien plus petits que celui-ci, relativement souvent. Non. Aujourd'hui le problème n'est pas vraiment la pièce, ni le frêle espace qu'elle leur propose à tous deux.
Quitte t'elle donc son abri du moment, pour retourner vers la pièce principale. Tout y est éteint, et la lumière d'un jour déclinant plonge le vaste salon dans une semi-pénombre que l'immense baie vitrée n'arrive plus à compenser. Mais sans doute que cela l'arrange. Sans doute que cela l'arrange, lui aussi.
- Non. Tu ne gères rien Tony.
Sa voix est légèrement lasse, alors qu'elle se retourne dans sa direction. Natasha se sent un peu mieux, se sent moins étouffée. Elle s'appuie contre la large plaque de verre qui la sépare de la terrasse du Penthouse, une distance de sécurité instaurée entre elle et Tony. Comme ce jour là. Comme il y a dix jours.
- Tu ne pouvais pas t'y attendre sans doute. Si tu l'avais imaginé, tu ne l'aurais pas fait. Entame-t-elle d'une voix relativement monocorde, comme si elle avait bloqué la totalité des sentiments qui pourraient filtrer, de quelque manière que ce soit.
- Je ne sais pas exactement contre quels services elle a troqué mes données. Mais une chose est cependant certaine. Elle l'a fait pour obtenir une protection contre toi et ta chasse sauvage généralisée.
Factuelle. Très factuelle. Trop factuelle. Aucune émotion ne filtre, comme si elle lui récitait un discours appris par coeur des centaines de fois. Elle aurait tant aimé évité d'en arriver là... Si seulement il s'était contenté de faire ce qu'on attendait de lui, pour une fois... Natasha n'aurait pas eu à lui remettre encore une fois le nez dans ses propres erreurs. Elle n'avait qu'un seul souhait. Qu'il entende qu'il fallait arrêter de culpabiliser. Et qu'il accepte d'endiguer sa vendetta contre Black Cat. Au lieu de ça... elle vient d'en remettre une couche épaisse qui ne manquera pas de développer d'avantage le sentiment de honte qu'il éprouve.
- Elle a menacé de s'en prendre à ceux que j'aime Tony. Et elle possède assez de dossiers sur assez de gens pour causer beaucoup de dégâts. Avec ce qu'elle détient, et si elle conclut d'autres trocs du même genre, c'est Captain, Barton, Bucky qui en feront les frais, à minima. Et...
Elle stoppe brièvement. Déglutit plus fort qu'elle ne l'aurait souhaité.
- ...toi.
Oh elle sait ce que tu vas lui répondre. Moi je m'en fous ! Ou je l'ai bien mérité ! Ou encore quelque chose de plus testostéroné du style qu'elle essaie pour voir ! Oui... tu es bien capable de dire tout cela. Alors...
- Ca a commencé avec moi, ça doit finir avec moi, sans que personne d'autre n'en paye les pots cassés. Et si tu ne le fais pas pour toi... si tu ne le fais pour moi... fais le au moins pour eux. Fais le pour Captain, pour nos amis et pour nos alliés.
Elle le dévisage longuement. Avec les lumières de la ville dans son dos, et l'obscurité qui ensevelit de plus en plus le grand salon, ses traits se distinguent à peine maintenant.
- Je te le demande une nouvelle fois. Arrête Tony. Arrête... On trouvera une autre solution, ensemble.
Ensemble. C'est la seconde fois qu'elle lui adresse ce mot.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Mer 7 Sep - 11:35
Il la suit. En silence. Lentement. En traînant les pieds.
Il grimace. Ses bras sont croisés ; crispés, en croix. Il tremble. Il essaye de le cacher ; mais échoue, évidemment. On voit facilement qu’il va mal – mais même. Elle le connaît. Elle le connaît bien… mais même. C’est le métier de Natasha de savoir ça, de sentir ça. Son métier ; sa malédiction.
Il ne dit rien, alors. Il s’avance. Il marche. Il erre. Comme une âme en peine.
Bras prostrés. Epaules voutées. Visage crispé. Troublé. Rongé, même. Il l’écoute.
Il l’écoute bien. Il l’écoute longtemps. Il l’écoute pleinement. Il… comprend. Non. Il sait.
Il sait qu’elle a raison.
Il sait qu’il ne gère rien – il fait semblant ; comme d’habitude. Il bluffe. Il se lance, il y va au bluff, et il attend de voir de quel côté la pièce va tomber, en pariant sur sa chance. Ouais. Super idée. Mais il ne gère rien ; et des vies sont en danger. Vraiment.
Black Cat menace les proches de Natasha ; tous ses proches. Pas uniquement sa vie, à elle ; mais ses proches. Leurs proches. Eux. Lui, aussi. Mais lui… ah. On s’en fiche, oui. Il s’en fiche. Oui. Parce que Howard s’en fichait ; ou pas. Bref. Bref.
Il soupire. Il se crispe. Il respire mal. Il s’arrête. Devant la baie vitrée. Jambes bien écartées, en V. Il desserre ses bras ; sent soudain l’extrême tension, dans ses muscles. Aïe. Vraiment. Il l’écoute, encore. Il acquiesce, discrètement.
Oui. Il faudrait. Il faudrait qu’il arrête. Il faudrait qu’il cesse. Rien de bon ne va sortir de ça. Il va empirer les choses ; encore plus. Il va s’y perdre. Il va s’y enfoncer. Il va s’y abîmer. Il… non. Non. Hélas. Non.
« Il… tu… tu as raison… tu as raison sur toute la ligne. »
Sa voix est lente, faible ; fragile. Fébrile. Presque brisée. Très marquée.
« Tu… as raison. »
Il lui tourne le dos, encore. Il pourrait dire, il dira que c’est un hasard ; par passion pour la fin de journée new-yorkaise, l’arrivée des ténèbres, l’allumage des lumières, le va-et-vient dans les avenues. Ouais. Mais non.
Tony lui tourne le dos car il n’ose pas la regarder ; la confronter. Subir. Ses yeux. Son jugement. Son sentiment ; sur lui.
« Mais… il y a un gros problème, Agent Romanov. »
Agent Romanov – le surnom qu’il lui a donné, quand il a compris qu’elle était une agente double. D’abord agressif, mû par la fureur et la douleur d’avoir été trompé ; puis affectueux, ensuite. Quand les relations se sont apaisées, quand la confiance est revenue. Avec une complicité, aussi. Nouvelle. Etrange. Troublante. Surprenante. Pas assumée. Mais réelle.
« Je… ne peux pas. »
Il souffle ; lourdement. Très lourdement. Trop lourdement.
« Je ne peux pas. »
Il se répète.
« Je ne peux pas. Je ne peux pas. »
Encore. Et encore.
« Je ne peux pas. Je ne peux pas. Je ne peux pas. Je ne peux pas. Je… je… je… »
Il se perd. C’est à ça que sa pensée est allée, avant. Oui, rien de bon ne va sortir de son intervention. Oui, il va empirer les choses. Mais non – il ne va pas s’y perdre, s’y enfoncer, s’y abîmer. C’est déjà le cas.
« Pardon. »
Il lève une main. Il l’arrête, alors qu’il sent – il sait qu’elle veut venir ; va venir. Evidemment. Il l’arrête. Il souffle. Inspire, expire ; plusieurs fois. Exercice. Contrôle. Mantra. Reprends-toi. Reprends-toi. Reprends. Toi.
« Je… ferais la fortune de psychologues et de psychiatres – non. Je ferais la fortune de nouveaux psychologues et psychiatres, si… je retournais en analyse. Mais non. Parce que je sais. Je sais… ce que j’ai, Agent Romanov. Troubles compulsifs. Auto-destruction. Perfectionnisme agressif. Culpabilité débordante. Estime de soi viciée. Complexe du sauveur. Complexe du martyr. Besoin de reconnaissance. Impact d’un père autoritaire, agressif. Peur de manquer. Peur de ne pas exister. Peur de ne pas compter. Ouais. Je sais. Je sais ce que j’ai. Mais… voilà. C’est ça – c’est pour ça. Je… ne peux pas. Je ne peux pas… arrêter. C’est… je ne peux pas. »
C’est intime. C’est instinctif. C’est un mal. C’est un symptôme. C’est une affection ; une maladie.
Tony ne peut pas s’arrêter. Même s’il le voulait. … ce qui n’est pas le cas, non plus. Mais ce sera à un autre moment de le révéler.
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Mer 7 Sep - 13:18
C'est la première fois qu'elle le voit dans cet état. Vraiment... la première fois. Et pourtant c'est loin d'être sa première erreur. Loin d'être la première fois qu'il s'emballe, quitte à déclencher un effet de catastrophes en chaîne, comme lui seul en a le secret. Il a fait pire... bien pire... si on considère le passé.
Mais là. Là. C'est trop. Ca va trop loin.
Il est complètement déprimé, désemparé, pétri de souffrances et de mal être. Rongé par la honte et le remord. En proie à une culpabilité féroce. Aucune paix pour cet homme là. Pas aujourd'hui en tout cas. Pas maintenant. Pas en sa présence.
Face à la baie vitrée, à quelques mètres d'elle, il ne la regarde pas pour autant. Un soupir s'extirpe de la poitrine de l'agent. Encore... la fuite. Mais pourquoi. Nous parlons tout de même de Tony Stark. La grande gueule, le rigolo de service aux blagues plus ou moins recherchées, le génie égocentrique, le bidouilleur de talent. Ce Tony Stark là. Alors...
- Pourquoi ai-je le sentiment que tu passes le plus clair de ton temps à me fuir, Tony. Oui tu as fait une connerie. Oui tu en as un peu trop fait. C'est toi, on ne te changera pas sur ce point. On répare ça ensemble et on n'en parle plus. Comme si c'était aussi simple... Tu culpabilises, je le comprends et j'en suis désolée. Mais ça ne justifie pas que tu n'arrives même plus à me regarder dans les yeux si je ne t'y force pas.
Natasha le dévisage. Du moins... dévisage le profil qu'il veut bien lui offrir. Aujourd'hui tombent les masques... avons-nous dit. Cependant... presque autant l'un que l'autre, le masque n'a jamais été plus épais, plus opaque qu'en ce moment.
Puis il parle. Lui adresse quelques mots. Ca a l'air de bien se présenter si ce n'est... "Il"...? Et il lui tourne le dos, encore. Ses mâchoires se crispent. Ca commence à bien faire... cette fuite perpétuelle. Alors son dos délaisse la baie vitrée contre laquelle il était appuyé jusqu'à présent, et elle fait un pas dans sa direction, immédiatement stoppée dans son élan par cette main qui se lève. Cette main qui refuse. Cette main qui... la rejette.
Elle se fige comme une statue de cire. Natasha reste interdite. Perplexe, en colère, peinée, stupéfaite. Tout ça en même temps. Et cette douleur... cette lancinante douleur, cette boule qui se forme dans sa gorge, jusque dans son estomac. Cette sensation très désagréable qui ne lui dit vraiment rien qui vaille. Vraiment rien.
Ses paupières se froissent. Il ne peut pas. Encore. Et elle comprend. Oh oui... elle ne comprend que trop bien ce qui résonne à ses oreilles à cet instant. Le glas vient de sonner. Elle ne parviendra pas à le convaincre. Elle ne tiendra donc pas la parole donnée à Black Cat. Et... cela ne va clairement pas arranger ses affaires. Pensait-elle sincèrement y arriver ? En définitive... elle s'était surprise à le croire. Mais elle ne dit rien. Ne fait aucune remarque. Ne le lui fait pas remarquer. Elle s'arrangera autrement. Quitte à protéger Black Cat elle-même. Elle n'imposera pas à Tony une fracture de plus. Pas avec toutes celles qui sont en train de détruire l'homme qu'elle a toujours connu jusqu'à présent.
Il déballe. Tout. Le flot des problèmes qu'il a ou qu'il pense avoir. Que ce soit l'un ou l'autre ne change pas grande chose en définitive. Du moment qu'il en est persuadé, cela fait acte de réalité. Une nouvelle fois, ses paupières se ferment brièvement. Le silence s'installe. Natasha analyse, réfléchit, retourne la situation sous plusieurs angles comme le ferait l'un des logiciels fétiches du génie qui n'est plus que l'ombre de lui même.
- Bien. Alors dans ce cas nous allons traiter les symptômes les uns après les autres...
C'est à son tour de lui tourner le dos cette fois. Oh... pas que les lueurs de New-York la passionnent ou la fascinent, bien loin de là. Mais pour la première fois c'est elle qui fuit. Qui le fuit. Parce que... parce que ce qu'elle va lui dire, va se solder par une conclusion qu'elle ne pourra affronter autrement que dans cette position, autrement qu'en lui tournant le dos.
- Reviens parmi les Avengers Tony. Reprends ta place parmi nous. Dane le souhaite, moi aussi et il en va de même des autres.
Oui. Nous. Ce qui indique clairement qu'elle a réintégré l'organisation, sans doute il y a peu dans la mesure où elle n'en faisait plus partie il n'y a pas si longtemps que cela.
- Tes symptômes autodestructeurs et ton perfectionnisme agressif devraient être comblés avec le potentiel non négligeable de missions délicates et dangereuses que nous avons toujours à effectuer. Je ne t'apprends rien. Tout comme la mésestime que tu as de toi, ton besoin de reconnaissance, les peurs que tu ressens à l'idée de ne pas être considéré ou exister, devraient se satisfaire que nous attendions tous ton retour, parce que nous avons besoin de toi, de tes compétences et de ton génie. De tes blagues pourries aussi, ça manque.
Elle tente un trait d'humour, une petite légèreté, mais le coeur n'y est pas vraiment et ça se sent. Même si ses paroles sont sincères.
- Maintenant... j'ai aussi une solution pour résoudre le problème des complexes du sauveur et du martyr qui devrait te tenir assez longtemps je pense, avant que les symptômes ne réapparaissent. C'est aussi la raison pour laquelle je suis ici, même si je ne pensais pas le tourner sous cet angle.
C'est là. Maintenant. A cet instant précis... que ça se complique très nettement. Alors le silence s'installe. Encore. Oh ce n'est certainement pas un effet de style pour faire planer un trépident et insupportable suspens. Non. Bien loin de là. C'est simplement le temps dont elle a besoin. Celui qui va lui permettre de rester calme, presque distante, un peu mais pas trop. Le temps qui lui permet de se préparer à gérer. Car s'il y a bien un moment qui impose qu'elle gère implacablement ses émotions... c'est maintenant.
- Demain, quand je me confronterai à Taskmaster, tout ira bien. Parce que j'ai fait en sorte que ça le soit. Parce qu'on m'a aidée et va m'aider encore pour que ce soit ainsi.
Mais. Parce qu'il réside un énorme, gras et rouge "mais".
- Mais ce n'est que temporaire et rien n'est jamais 100% certain, tu le sais, je le sais et je mentirai si je prônais le contraire. Même si j'ai tout fait pour m'assurer que tout irait bien. Quoi qu'il en soit... Black Cat a lu mon dossier, Taskmaster a lu mon dossier, et je ne suis pas à l'abri qu'il soit transmis encore à d'autres. Donc, j'ai une mission pour toi, Tony.
Stop. Silence. Es-tu sûre de toi... Natasha ? Es-tu réellement sûre de vouloir franchir cette porte ?
- Si je ne suis pas revenue dans deux jours. Si je reviens mais que quelque chose te semble étrange, même si c'est minime, même si on ne s'est pas vu. Tu as réussi à mettre toute la terre sur les talons de Black Cat, je ne doute pas un instant que tu sois capable de tisser un réseau de surveillance autour de moi. Par contre fais ça bien et discrètement, c'est juste un conseil.
Son regard se perd sur l'horizon, sans qu'elle ne le voit vraiment. Sa voix est monocorde, détachée, comme si elle le briefait au sujet d'une mission somme toute banale, somme toute simple. Sauf que... rien n'est banale, rien n'est simple dans ce qu'elle s'apprête à lui dire.
- Si quoi que ce soit éveille tes soupçons. Tu vas devoir me tuer, Tony.
Le couperet s'abat sans douceur aucune.
- Ne laisse pas Barton, Matt, Logan, Bucky ou encore pire, Dane, s'en charger à ta place. C'est à toi de le faire. Il n'y a que toi qui puisses et qui doives le faire. mais là aussi... évite de me rater, ça sera moins compliqué pour tout le monde par la suite.
Elle est tellement plate et détachée, tellement plongée dans la contemplation du panorama qui s'étend sous leurs pieds, qu'on dirait presque qu'elle parle d'une cible quelconque des Avengers et non d'elle-même.
Est-elle en train de le punir de la pire des manières pour ses erreurs ? Non. Pourquoi lui demander ça à lui ? Pourquoi lui, quand n'importe qui d'autre serait sans doute capable de la tuer ? Parce que sa main ne tremblera pas. Parce qu'il ira jusqu'au bout. Ce que ne fera aucun des autres.
Logan le ferait sans doute. Mais elle ne peut pas lui demander une chose pareille. Un mutant qui tue un Avenger... pour peu que l'information fuite -encore- et que ça se sache, causerait de gros dégâts entre les super-héros et les mutants, et ne parlons même pas de la race humaine dans son ensemble. Non. Impossible.
Barton, Matthew, Bucky ? Ils hésiteront, ils marqueront une pause. Et même si elle est infime, même si elle se compte en quart de secondes, dans un affrontement contre cet agent là, ça peut faire toute la différence. Leur passif sentimental est trop lourd, il est trop fort. Non. Impossible.
Et Dane... a-t-on vraiment besoin d'expliquer pourquoi il est invraisemblable de lui demander une chose pareille. Il ne s'en remettrait tout simplement pas. La culpabilité le rongerait encore plus que Tony, qui lui sait vivre avec. Dane non. Alors non. Impossible.
- Je ne veux plus tuer les gens que j'aime. Je ne veux plus briser la vie d'innocents. Je ne veux plus qu'on me retourne le crâne. Je ne veux plus qu'on me plie à ses quatre volontés. C'est terminé. Je ne veux plus et s'il faut en arriver là pour que ça cesse, et bien soit. Et dans la mesure où si on me manipule encore, je serai dans l'incapacité de le faire moi-même. C'est à toi de t'en charger Tony.
Elle ne se tourne pas un instant. Ne le regarde pas. Ses bras sont croisés sur sa poitrine et elle parle, de cette voix sans timbre, sans affect, sans... rien en fait.
- Le martyr qui tue son amie et le sauveur qui la délivre d'une vie de servitude. Je pense que tu devrais être tranquille quelques mois après ça et puis tu auras rendu service à tout le monde, donc ça devrait aussi impacter ton besoin de reconnaissance. Enfin j'espère... parce que t'auras quand même le droit de me pleurer un peu. Deux jours, ça suffira.
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Mer 7 Sep - 15:43
Sa… saloperie.
Le mot bondit dans l’esprit de Tony ; règne dans ses pensées. L’obsède. Le juron. L’insulte, un peu. Même si elle est plus sympathique qu’agressive. Il y pense. Il ne fait qu’y penser.
Depuis que Natasha Romanov a osé lui demander… ça.
La tuer.
La supprimer. L’anéantir. L’annihiler. La tuer, oui. Si elle échappe à tout contrôle. Si Taskmaster et Black Cat parviennent à la stopper, à la vaincre ; à la soumettre. La tuer.
Natasha lui demande de la tuer – pour éviter que d’autres souffrent. Pour éviter que leurs proches souffrent. Elle… elle… Elle ose. Elle. Ose.
« Hrm. »
Il grogne. Il a bougé. Un peu. Le profil a bougé. Il demeure de dos – mais le crâne a bougé ; le visage a bougé. Quand elle a reculé. Quand elle a commencé à reculer. Il a tourné la tête, d’instinct ; pour la suivre. Il a grimacé, quand elle a commencé à parler. Il n’a pas arrêté, depuis.
Il souffle, difficilement. Il respire, difficilement. Il réfléchit. Autant qu’il le peut encore ; et c’est peu. Trop peu. Son crâne surchauffe. Son cerveau est embrumé. Son cœur… souffre ; peine. S’use.
Il a écouté. Il a entendu. Les propositions. Les solutions. Les idées. Il aime les idées. Evidemment. Il est Tony Stark ; il adore les idées. Mais surtout les siennes.
Là… bah. Elle n’a pas tort. Oui. Peut-être. Ouais. Les Avengers ? Peuh. Il est troublé, depuis que Wanda l’a contrôlé – mais oui. Ça semble irrémédiable, incontournable ; ou presque. Whitman les gère bien, et il a aussi… des soucis, de confiance. La discussion de Tony avec Rogue le lui rappelle ; ouais. Mais quand même. Les Avengers. La famille. Mmh. Peut-être. Un rôle de consultant. De sauveur, à la fin ; ouais. Ou une équipe dédiée. Force Works ? Boah. Ouais. Bah.
Mais le reste… sa solution… cette charge… ce poids… ce… Elle. Mourir. Elle. Tuée. Par lui. Non. Non, non, non. Non. NON.
Non.
« Prosti, malen'kaya ballerina. » Je suis désolé, petite ballerine.
Il parle, soudain. Il se lance, soudain. Avec une voix sûre. Avec une voix forte. Avec un accent parfait. En Russe. Il n’a jamais parlé Russe devant elle ; sauf là. Sauf maintenant. Sauf ça.
Il en profite.
Il profite de l’effet de surprise, se tourne vers elle – et utilise ces quelques secondes, pour agir. Rapidement. Avec des gestes… surprenants.
Mais qui ont du sens. Mais qui font sens. Mais qui déclenchent… quelque chose.
Une paroi s’ouvre ; éclate. Des éléments s’en échappent. Des éléments métalliques. Des éléments mécaniques. Des éléments… d’une armure.
Les gestes de Tony guident les composants vers leur destination ; Natasha. Tony envoie une armure sur Natasha. Qui, hélas, même elle, n’est pas assez rapide pour les fuir – pour y échapper.
L’armure se greffe à elle. L’armure se colle à elle. L’armure l’enserre. L’armure…
L’armure l’emprisonne.
Aussi formidable soit-elle, aussi personnalisée soit-elle, aussi liée à Natasha soit-elle… le fait demeure. L’armure la bloque ; et elle n’en a pas le contrôle.
Natasha est emprisonnée dedans.
« Pa… pardon. »
A quelques mètres, Tony grimace – mais ne recule pas ; plus. Ne baisse plus les épaules. C’est déjà ça.
« Je… ne peux pas ; te tuer. Envisager de te tuer. Te supprimer. Sérieusement ?! Romanov, bordel ! Je… suis un concepteur, un créateur. Je créé. Je ne détruis pas. Ou peu. Pas assez peu, mais quand même. Je… ne peux pas ; tuer. Assassiner. Je pourrais… mais non. Je ne peux pas. Pas ça. Pas… toi. Non. Pas toi. »
Il souffle, puis détourne les yeux. Il recroise les bras ; plus agressivement.
« Et… bon sang. BON SANG ! Tu… tu oses me demander ça ? A moi ?! Tu… tu parles du complexe du martyr, du sauveur… mais oui ! Mais oui, c’est vrai ! C’est moi ! C’EST MOI ! »
D’instinct, il frappe la baie vitrée devant lui ; elle n’a rien. Mais son poing perd quelques os. Ouille.
« Je… je l’avais ! J’avais le Gant ! »
Le Gant d’Infini. Avec les Six Gemmes d’Infini. Il l’a eu. Il l’a tenu. Il l’a utilisé.
Après que Thanos ait récupéré ledit Gant, et l’ait utilisé pour supprimer la moitié des êtres vivants de l’Univers. Il a réussi ; mais les survivants ont repris, ont résisté. Ils ont récupéré le Gant – après une lutte, une telle lutte.
Et c’est… lui. C’est lui qui a eu le Gant, quand il le fallait. C’est lui qui l’a tenu. C’est lui qui l’a utilisé. Pour les ramener ; tous. Pour… pour…
« Je… je pouvais… je pouvais… tout faire… et je… j’ai… j’ai fait… si peu… trop peu… »
Tony s’échoue contre la vitre, se replie sur lui-même. C’est là. C’est ça. C’est le cœur du problème. C’est le nœud de la chose.
Tony Stark. Génie, playboy, milliardaire, philanthrope. Avenger. Héros. Businessman. Créateur. Il a eu le pouvoir absolu. Il a eu le pouvoir divin. Il a pu tout faire. Et… il n’a fait que trop peu.
Pour n’importe qui, ce serait terrible. Pour un homme rongé par un complexe d’infériorité, des doutes, la certitude de ne jamais faire assez, de ne pas être assez bien… C’est trop.
Et cela explique tout ; tout. Même si Natasha Romanov, hélas, ne peut s’en rendre compte que bloquée dans une armure, sans capacité d’en sortir… ou même d’en bouger…
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Mer 7 Sep - 17:32
Du russe. Ses sourcils se froncent. Son visage se crispe. Tout autant à cause de la langue que par la signification des mots qui sont prononcés dans un accent impeccable. C'est sec, c'est violent, c'est inattendu. Depuis quand parle-t-il russe celui là ? Qu'importe, elle aura tout le temps de se poser la question plus tard.
Un mauvais pressentiment. Les sens en éveil. La boule dans sa gorge enfle. Se gonfle. Envahit sa trachée presque jusqu'à lui en couper la respiration.
Natasha fait volte face, d'un mouvement sec. Ses paupières s'écarquillent alors que les murs tout autour d'elle prennent vie. Un bond. Agile, souple, félin. Natasha. Elle parvient de justesse à esquiver ce qui fonce sur elle, alors qu'elle n'a toujours pas pleinement réalisé ce qu'il se passe.
- Tony qu'est-ce que tu fais ! Rage t'elle d'une voix forte.
Elle esquive, encore. Saute par-dessus le canapé et atterrit avec souplesse sur le sol. Mais lorsqu'elle tente encore de lui échapper, l'armure se fixe sur son bras et la tire violement dans l'autre sens. Son mouvement est arrêté en plein élan et elle grimace.
- C'est pas vraiment le moment de me péter le bras TONY ! Eructe t'elle en lui crachant littéralement ces mots.
Elle a tout juste le temps de dire ces mots de sa voix normale, avant que l'armure ne la recouvre entièrement et qu'elle ne soit figée, encore une fois, mais pas de sa propre volonté à cet instant. Fureur... est encore bien vague pour définir l'état de l'agent. Car elle sait. Elle ne le sait que trop bien. Elle ne pourra pas sortir de là. Pas tant que monsieur ne sera pas décidé à la laisser sortir. Logan et Barton ne vont plus tarder maintenant... 1h peut-être. Et si 60 minutes ça peut parfois être très long, il n'est pas dit que ça suffira à faire en sorte que cette tête de mule la laisse sortir de là dedans. Et il est bien inutile d'appeler FRIDAY. Même si elle sait l'IA de son côté parfois -Tony l'a encore mieux conçue qu'il le pensait au départ- sur ce coup là elle ne l'aidera pas, c'est certain. ça ne peut pas plus mal tomber.
- T'es vraiment le roi des idées à la con ! Tu peux me dire à quoi tu joues à la fin ?!
Sa voix filtre au travers de l'armure, légèrement mécanisée. Comme lui. Comme lorsqu'il est lui-même dans l'un de ses précieux joujoux.
- Pardon ? Pardon ?! Non mais tu te fous de moi ! Sors moi de là immédiatement !
Il parle, elle écoute. Mais. Oui mais. Il est allé trop loin là. Il prend trop... trop de libertés.
- Et au lieu de me dire "oh non Natasha je ne te tuerai pas, trouve toi un autre bourreau" tu m'enfermes là-dedans ? T'as pas d'idée plus lumineuse encore ? T'es au max là ?
Si tu as l'impression qu'elle a tout donné, t'es encore bien loin de la réalité... Tony. Elle va frapper. Même si elle est incapable de bouger. Même si son corps ne lui obéit plus. Même si tu penses avoir pris le dessus sur elle. C'est le cas, dans un sens. Mais juste au figuré Tony. Juste au figuré. Elle va taper et ça va faire mal. Parce qu'elle va taper là où ça fait mal. Tu n'aurais pas du. Vraiment pas.
Il parle. Encore. Le gant. Thanos. Ses sourcils se froncent. Encore. Qu'est-ce que Thanos vient foutre dans cette histoire.
- T'as raison, c'est ça... Ramener les morts à la vie et la moitié de l'univers ce n'est pas assez pour le GRAND Tony hein. Mais étouffe toi avec ton putain d'égo bordel.
Furieuse. On l'a dit. Sa voix est sèche, cassante. Elle ne crie plus. Ne crie pas. Pourtant ça serait préférable. Pour lui. Pour elle. Mais non. Natasha est grossière. Un peu trop. Oh elle n'est pas exempte de gros mots, elle en dit. Mais c'est rare de les voir franchir la barrière de ses lèvres avec autant de virulence. Vraiment rare.
Tout ce qui se passe aujourd'hui est d'une rareté absolue en définitive.
Dans sa grande bonté, monsieur Stark n'a pas oblitéré la vision de l'armure. Elle le voit, elle l'aperçoit. Il chute contre la baie vitrée. Sans réelle violence, mais pas dans la douceur non plus. Et ça la calme. Le voir ainsi la fige encore plus qu'elle ne pouvait déjà l'être. C'est instantané. Aussi soudain que lorsqu'il a lancé l'armure sur elle. Le silence s'installe entre eux. Encore. Les minutes défilent. C'est long. Vraiment long.
- Intègre. Courageux. Séduisant.
Ces trois mots se détachent des lèvres féminines, fidèlement retransmis par l'armure immobile. Le silence. Encore. Mais bref cette fois.
- C'est ce que j'ai pensé de toi la première fois que je t'ai vu.
C'est la première fois qu'elle lui dit. La première fois qu'elle lui avoue. Il ne savait même pas qu'elle l'observait à ce moment... pas encore. Ca fait longtemps qu'elle prend sur elle. Oui... longtemps. C'est récurrent. Ca revient encore et encore. Par moment elle a la paix. Et puis parfois... elle se souvient. Parce que ce souvenir là demeure et demeure profondément ancré. On ne lui a pas volé celui là. Pas encore. Mais bon sang... c'est Tony quoi ! LE Tony. Sans doute l'être vivant le plus opposé à elle qu'il lui ait été donné de rencontrer. Alors... Romanov s'enfonce dans le déni. Natasha fait comme si. Et lorsque ça revient... Black Widow attend que ça passe. Tout simplement.
- Je t'ai tout de suite admiré.
Il a besoin de se sentir estimé ? Fort bien. Il a la nécessité de se sentir reconnu ? Fort bien. Il est vital pour lui de sentir qu'il compte ? Fort bien. Et tant pis pour les conséquences.
- Tu ne détruis pas, hein... En es-tu vraiment certain, Tony.
Question purement rhétorique, qui ne se solde même pas par l'intonation si particulière que l'on met dans sa voix lorsque l'on pose une question qui attend vraiment une réponse. Si l'armure lui permettait de bouger, ne serait-ce qu'un peu, nul doute qu'il aurait vu les doigts de métal se refermer sur eux-mêmes et ses épaules trembler. De colère. De chagrin. De frustration. D'envie de lui coller un tel coup de poing qu'il en perdrait ses jolies dents blanches.
Son regard d'émeraude s'embue. Elle respire. Fort. Trop fort. Ses paupières se ferment, se froissent, se crispent fermement. Oh elle n'a jamais vraiment eu peur de montrer ses larmes. C'est déjà arrivé. C'est quelque chose qu'elle a appris à relâcher en leur compagnie, en leur présence. On pourrait même dire que les Avengers lui ont appris à pleurer... dans un sens. Ca n'arrive pas souvent, c'est certain. Mais ça arrive. Captain l'a déjà vu pleurer. Dane aussi. Et ne parlons pas de Logan, Matt, Bucky ou Barton... C'est possible. Elle reste humaine, malgré tout.
Mais Tony non. Jamais. Et ça ne commencera certainement pas aujourd'hui. Alors elle les retient, elle les ravale. C'est amer. Au sens propre, comme au figuré.
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Jeu 8 Sep - 9:09
Il est à terre. Tony Stark est à terre ; à genoux. Replié sur lui-même. Prostré. Crispé. Vaincu. Soumis.
Et… c’est de sa faute.
Uniquement sa faute. Ces mots, ces pensées résonnent constamment en lui ; le hantent, le rongent. Il sait, au fond. Il sait que c’est une maladie. Il sait que c’est une affection. Oui. Une faille. Une vulnérabilité. Une faiblesse.
Ce que… Howard détestait. Ce qui, peut-être, sûrement, certainement a expliqué que Howard le traite… ainsi. Oui. Ouais. C’est… de sa faute. Encore. Toujours. Toujours.
Il écoute, cependant. Même à terre. Même au sol. Même vaincu. Même soumis. Il écoute. Il l’écoute. Elle.
Natasha.
Celle qu’il appelle Agent Romanov, par affection – mais qui, dans son esprit, est bien cela. Natasha. En séparant chaque syllabe. Na-ta-sha. Natasha.
Il l’écoute. Il frissonne, en l’écoutant ; ça le touche. Elle le touche. Vraiment. Il ne s’en rend compte pas compte, mais sa respiration s’emballe quand… quand elle… Quand elle s’ouvre. Quand elle avoue. Quand elle annonce ; ce qu’elle pense. Ce qu’elle a pensé, de lui. Ce qu’elle pense toujours, aussi.
Ça le trouble. Plus qu’il ne le pensait. La honte revient, alors. La honte d’être ainsi. La honte de la traiter ainsi.
« A… accès système… »
Sa voix est lente, faible ; presque un souffle. A peine un murmure.
Tony grimace, puis détourne les yeux ; honteux. Natasha peut toujours le voir – mais sa vue est désormais prise par d’autres éléments, aussi. Une interface de contrôle.
Celle de l’armure.
Natasha découvre ainsi que ce n’est pas n’importe quelle armure. Elle a un nom. War Widow. Oui, carrément ; War Widow. Il ne lui faut que quelques instants pour comprendre que la combinaison n’a été créée… que pour elle. Avec même une projection de son design extérieur, avec le joli petit logo.
Tony a forgé une armure juste pour elle, et avec des spécificités d’infiltration, de discrétion, de fluidité qui lui correspondent. Et… autre chose, aussi.
« Privet, Natalia Alianovna Romanova. »
Une voix féminine s’élève dans l’habitacle ; juste pour elle. En russe, pour commencer.
« Je suis BALERINA, l’intelligence artificielle dédiée à l’armure War Widow par Anthony Stark. A votre service. »
Polie. Directe. A la voix douce, mais au ton sûr. Ça lui correspond.
Néanmoins, encore une fois, Natasha peut voir son esprit divaguer – car sa vue est attirée ailleurs ; par un élément de l’interface. Une vision. Une vision… troublante.
Tony. Mais un Tony qu’elle voit soudain… différent.
Une aura l’entoure.
Une sorte d’énergie, d’essence ; une aura, oui. Qui luit étrangement. Un peu belle. Un peu troublante. Surtout inquiétante.
Mais, avant que Natasha puisse s’interroger, BALERINA brille déjà d’elle-même, alors qu’elle révèle des graphiques sur la santé de Tony.
« Activation d’un objectif secondaire. Rappel. Objectifs principaux : assurer la survie de la porteuse de l’armure War Widow ; accompagner la porteuse ; suivre les ordres de la porteuse ; sauver des vies. Objectifs secondaires : protéger l’armure War Widow ; protéger Anthony Stark. Identification d’une menace sur un objectif secondaire. Anthony Stark est affecté. Recherches. Systèmes extérieurs compromis. Identification de la situation. L’armure War Widow a été conçue il y a un an, six mois, douze jours, quatre heures, sept minutes. La grille d’analyse n’a pas été changée. Hypothèse. Les systèmes Stark ont été corrompus après la création de l’armure War Widow, qui a été mise hors ligne après sa création. Hypothèse. Anthony Stark est victime d’un empoisonnement, avec corruption des systèmes Stark pour rendre l’empoisonnement indétectable. Première analyse. Empoisonnement lié à une plante inconnue, en dehors des archives du SHIELD. Deuxième analyse. Empoisonnement touche les centres nerveux, de la conscience, de la concentration. Hypothèse. Quelqu’un empoisonne Anthony Stark pour l’affaiblir mentalement. Décision basée sur les protocoles définis par Anthony Stark. Il faut défoncer l’enfoiré qui a fait ça, Natalia Alianovna Romanova. »
L’on ne peut douter que Natasha suive cet avis – dès qu’elle aura pu prendre conscience de ce qu’il se passe, et des implications. Tony est empoisonné ; par une plante inconnue. Le mystère est lourd, mais les indices sont présents. Et cela ne sent pas bon…
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Jeu 8 Sep - 13:42
Natasha n'a jamais porté d'armure. En règle générale, et surtout pas l'une de celles fabriquées par l'égocentrique génie replié sur lui-même à cet instant. Elle connait leur principe de fonctionnement, depuis le temps, ou du moins en apparence, de ce qu'elle a pu en voir à chaque fois qu'il en porte une. Et malgré cette méconnaissance des sensations qu'elles peuvent procurer...
Si elle était capable de penser à autre chose. Si elle pouvait se concentrer sur autre chose. Si son attention ne restait pas fixée sur cet homme à terre qui se tient le front. Si. Seulement si. Elle s'en serait rendue compte. Normalement elle aurait du s'en rendre compte.
Comme une seconde peau. L'armure lui va comme un gant, lui est totalement adaptée. A ses muscles, à ses formes. Elle prend même en compte les deux sabres dans son dos, les pistolets fixés sur chacune de ses cuisses, pour qu'aucune gêne ne vienne perturber, entraver son mouvement, pour peu qu'elle puisse bouger. Ce qui n'est présentement pas le cas. Confortable. Oui. Dans un cocon, comme dans un écrin presque soyeux. Tout est pensé pour cela. Tout a été créé pour cela. Comme si son corps avait été minutieusement scanné en secret et que l'armure avait été conçue pour la connaitre par coeur.
Oui. Elle aurait du s'en rendre compte. Mais... ça n'est pas le cas. Pas encore. Car la seule chose qu'elle distingue pour l'instant, et bien que sa vision soit presque plus claire avec l'armure que sans, c'est le panorama que son immobilité lui permet de contempler, droit devant elle, sans pouvoir bouger le moindre centimètre : Tony. Juste Tony.
Mais ses paupières restent étroitement closes désormais. Elle ne voit plus. Plus rien. Fermées à cette vue, cette vision. Fermées à lui. Fermées à son coeur et ses pensées. Le vide. Tout doit revenir au vide. Le néant absolu, le calme, le sang froid. Et surtout... le contrôle. Son cher contrôle.
Et si elle ne voit plus, elle entend. Contre ça, elle ne peut rien. Sa voix, de nouveau. Faible. Qui s'extirpe de sa poitrine avec difficulté. L'épreuve est physique, mais elle est aussi mentale. Peut-être surtout... mentale.
Il lui transfère la gestion de l'IA. Natasha rouvre les paupières brusquement. Plus par surprise qu'à l'idée qu'il s'est enfin décidé à la libérer de sa prison de métal. Car si techniquement elle peut désormais s'en extirper seule, ce n'est pas ce qui l'étonne le plus. Non. Elle s'attendait à ce qu'il la laisse pourrir là-dedans, lui seul sait combien de temps. Au moins le temps qu'il se calme. Puis qu'il finisse par l'en sortir, l'armure se détachant de son corps d'elle même pour retourner dormir dans son placard.
Mais ce n'est pas ce qu'il se passe. Ce n'est pas ce qu'il fait. Et ça... elle ne s'y attendait certainement pas. Pas à ce qu'il lui donne les commandes. Non. Vraiment pas.
Avant que ses paupières ne s'ouvrent. Quelques micro secondes avant que l'interface de l'IA ne se dessine sous ses prunelles. Juste avant... Un mince, bref et très léger avant.
Natasha, j’te présente… BALERINA.
Balerina. Une évidence, pour quelqu'un de moins obtus. Une révélation, pour quelqu'un de moins écorché. Un... aveux, pour quelqu'un qui observerait la scène d'un oeil extérieur. Pourtant. Oui... pourtant. Son esprit s'y refuse. Le rejette en bloc. Fermement, inébranlablement. C'est non. Parce que. Parce que ce n'est pas possible. Il n'a pas pu. Il n'a pas d'intérêt à le faire. Il n'a pas de raison de le faire. A l'avoir fait. Non. C'est juste... impossible. Dans sa tête. Une coïncidence. Simplement une coïncidence.
Mais l'IA apparait. Elle parle. La voix se glisse doucement par ses oreilles, infiltre son esprit. Son esprit qui s'agite, qui boue, qui ne comprend pas. Qui ne veut pas comprendre, plutôt.
War... Widow. Son emblème. L'interface. La voix. Le nom de l'IA.
Natasha lève un bras. C'est doux, c'est lent, mal assuré, c'est... tremblant. Sa main se plie et se déplie sur elle-même à plusieurs reprises. Comme pour être sûre d'être bien réveillée. D'être bien là. Qu'elle est bien là. Le métal est sombre, sobre, élégant. L'armure est légère. Si légère. Elle ne s'en était pas rendue compte tant qu'elle était immobile. Mais désormais qu'elle est libre de ses mouvements, le constat s'impose. Elle est certaine de pouvoir bouger aussi bien avec cette armure, que sans. Il a tout pensé... tout envisagé... tout analysé... dans les moindres détails. Elle baisse les yeux, fixe son buste. Ses doigts gantés de métal frôlent l'emblème qui orne le ventre de l'armure. Son emblème. A elle. Le sien. L'unique.
Que te faut-il de plus... Natasha ?
Une lueur assez forte la tire de sa réflexion, alors qu'elle n'a toujours pas ouvert la bouche. N'a pas prononcé un mot depuis l'activation de... War Widow. Donc. Lorsqu'elle lève les yeux, lorsqu'elle cherche la provenance de cette lumière bleutée, à la seconde où ses iris rencontrent Tony, l'IA résonne une nouvelle fois dans ses oreilles et un nombre incalculable d'informations lui apparait. Activation d'un objectif secondaire ? Les sourcils de Natasha se froncent un bref instant alors que l'armure poursuit.
Anthony Stark est affecté.
Un battement de coeur. Un seul. Fort. Percutant. Douloureux.
Anthony Stark est affecté.
La respiration se coupe. C'est net, c'est sec, c'est immédiat.
Anthony Stark est affecté.
Ca raisonne. Ca s'amplifie. C'est nauséabond. C'est... terrifiant.
L'IA fait son job et elle le fait bien, avec une précision chirurgicale. La visage de Natasha se transforme, se durcit, arbore une sévérité grandissante. Une haine aussi. Une profonde haine. Et il y a deux raisons à cela. Le poison, en premier lieu. Il a été empoisonné... pourquoi, par qui, comment. Ca... comptez sur elle pour le découvrir. Et y remédier. En second lieu... un an, six mois, douze jours, quatre heures, sept minutes. Depuis quand est-il malade comme ça ?! Il ne lui fera pas croire, qu'alors que l'armure qu'il a créée pour elle détecte immédiatement l'empoisonnement dont il est victime, il a pu passer à côté depuis tout ce temps, avec toute la technologie dont il s'entoure et qu'il est capable de transmuer à son paroxysme. Mais il n'en a rien dit. Encore. Il est resté seul dans son coin. Encore.
Sans compter... que cela fait un an et demi qu'il a fabriquée cette armure. Pour elle. Et cela doit remonter encore bien plus loin dans la mesure où il a du y réfléchir, scanner le corps de l'espionne sans qu'elle ne le remarque, la construire, la tester, la modifier... sans doute aussi. Et qu'elle ne découvre son existence que maintenant.
Son regard se fixe sur Tony et cette aura dont elle ne peut pas réfuter la présence, l'omniprésence. Un temp d'arrêt, une minute suspendue entre deux monde... puis c'est le déluge. Les consignes s'abattent les unes après les autres. Sa voix est franche, précise, sévère, sèche. Si le timbre n'était pas aussi féminin... on pourrait croire à s'y méprendre que c'est Tony qui assène tous ces ordres de manière aussi implacable. Comme ce fameux jour... comme il y a 10 jours.
- BALERINA lance le protocole de mise en relation avec FRIDAY. Immédiatement.
Là... elle n'a aucun doute. Elle ne se pose même pas la question. C'est une évidence. Il ne s'agit plus de rentrer dans un ascenseur ou d'escalader sa façade sans sa permission. Il ne s'agit plus de le prendre par surprise parce qu'il est buté comme un âne et qu'elle doit lui imposer une discussion. Non. Plus rien de tout cela. Il a créé cette armure pour elle. Il a créé cette IA pour elle. Il a forcément du mettre un protocole d'urgence qui lui permette de mettre les deux IA en relation. Surtout ici. Dans ce bâtiment. Dans son bâtiment. Il est trop précautionneux. Trop vif d'esprit. Trop... trop Tony. Il y a forcément pensé, il l'a forcément fait.
- Protocole d'urgence nom de code FRIDAY EST LA MEILLEURE exécuté.
En d'autres circonstances... elle aurait souri. Il ne peut vraiment pas s'en empêcher, cet imbécile heureux. Comme avec son optimisation de son bracelet. Mais elle en rira plus tard. Pas maintenant. Pas aujourd'hui.
- Bonjour madame. Je constate qu'il a fini par vous offrir son cadeau. J'en suis ravie. Que puis-je pour vous ?
- Lance l'analyse des systèmes de la tour Stark. TOUS les systèmes. Stark Enterprises, toutes les interfaces des armures Iron Man qu'elles soient fonctionnelles ou non, le réseau personnel de Tony. Sécurité, informatique, cybernétique, réseau interne et externe, téléphone, satellite, même le réseau électrique jusque dans les douches et les ascenseurs. Je veux savoir TOUT ce qui est entré et sorti de la Tour Stark depuis un an, six mois, douze jours, quatre heures et sept minutes, jusqu'à aujourd'hui. Cherche toutes les intrusions, présences inhabituelles, virus même mineurs, visiteur unique que l'on n'a pas revu depuis. Si quelqu'un est resté plus de temps que nécessaire aux toilettes, je veux le savoir. Si un employé a été subitement remplacé, je veux le savoir. Si un spam a atterrit dans les mails de Tony, je veux le savoir. Compile les données, transmet en une copie à BALERINA, lance l'interface de contrôle des systèmes personnels Stark Enterprises et affiche ton analyse pour que Tony puisse y avoir accès.
Une chose est sûre... elle n'a pas passé tout ce temps près de lui sans apprendre deux trois trucs.
- Compris. Analyse en cours.
Ses mâchoires se serrent un peu plus encore. Une information ne lui a pas échappée... Oh non. Et ça ne va clairement pas arranger leurs affaires.
- BALERINA lance le protocole de piratage de la banque de données du SHIELD. Section Biologie. Plantes. Poison. Trouve moi cette plante. Recherche aussi toute opération en cours avec les mots clé Anthony Stark, Tony Stark, Iron Man et Avengers. Ne te fais pas repérer et extrais-toi du système immédiatement si c'est le cas. Personne ne doit remonter jusqu'à nous.
"Nous". Tony, Natasha et... BALERINA, qu'elle a déjà visiblement adoptée. Il a conçu cette armure pour elle. En lien avec ses compétences, ses talents, ses capacités. Et si Tony se targue de mettre toujours en place une sécurité maximum, il a du prendre encore plus de précautions avec l'IA de War Widow, sachant pertinemment ce que l'espionne pouvait en faire et, surtout... ce dont elle aurait besoin. FRIDAY étant déjà monopolisée par une analyse plus que conséquente et minutieuse, BALERINA est parfaite pour ce job. Peut être plus que FRIDAY... si ça se trouve.
- Compris. Analyse en cours. Transfert des données estimé dans vingt-huit minutes et douze secondes.
S'ils sont responsables de ça... s'ils sont responsables de... ça... ça va très mal finir. Vraiment très mal.
- BALERINA analyse musculaire, osseuse, cartilagineuse et tendineuse de la main droite d'Anthony Stark.
Tu pensais vraiment qu'elle ne s'en était pas rendue compte...
- Analyse complète. Identification de lésions internes confirmée. Classification de la plus lourde à la plus légère. Majeur : phalange proximale fracturée. Index : phalange proximale fêlée. Majeur : corps du métacarpe fêlé. Annulaire : tête du métacarpe déboité. Index, majeur, annulaire, auriculaire : muscles partiellement froissés. Pas de liaisons tendineuses ou cartilagineuses détectées.
Sa langue claque nerveusement contre son palais. Il ne fait décidément jamais rien à moitié.
- Lance le protocole Urgence Vitale Anthony Stark, code Noir. Contacte Bruce Banner et Stephen Vincent Strange. Transmets leur toutes les données sur l'empoisonnement en ta possession et demande leur de venir à la Tour Stark dès que possible.
Protocole d'urgence vitale Anthony Stark... elle ne sait même pas si ce protocole existe.
- Protocole NOIR "Urgence Vitale Anthony Stark, Romanov à la rescousse" en cours...
Il faut croire que si... finalement... toujours avec la petite touche personnelle qui va bien.
- Transmission des données... OK. Transmission du message personnel... OK. Confirmation de réception... OK.
Natasha extirpe un soupir. Elle a l'impression d'avoir couru un marathon des heures durant. Pourtant... elle est résistante. Oui, véritablement résistante. Merci aux manipulations biologiques et génétiques. Ca n'a pas que des inconvénients. Tout s'est passé assez vite en définitive. Mais, cette pression qui est omniprésente sur sa poitrine... lui donne le sentiment que ça a été bien plus long.
Elle bouge. Enfin. Natasha était restée statique tout ce temps.
Doucement elle s'approche, se rapproche de celui qui est affalé contre la baie vitrée, amorphe, vidé, fatigué... empoisonné de corps et d'esprit. L'armure est légère, si légère... qu'on entend à peine ses talons fouler le sol de marbre.
- BALERINA, enlève moi ce casque.
Elle ne supporte plus de le voir avec ce halo. Ne supporte plus ce bleu luminescent qui lui rappelle sont état à chaque seconde qui défile. Qui lui rappelle qu'elle l'ignorait jusqu'à présent. Qui lui rappelle qu'il s'est encore enfermé seul dans sa propre douleur.
- Tout de suite War Widow.
Le casque s'ouvre dans un bruit mêlant métal et électronique. Le visage de Natasha apparait enfin. Il est tendu, il est crispé. Triste, aussi.
- Allez, on y va princesse. Dit-elle dans un sourire plus contrit qu'autre chose, alors qu'elle soulève Tony en plaçant ses bras de part et d'autre de son torse.
Il va détester... oh que oui... il va cordialement détester ça. Mais elle s'en moque. Là elle est plus forte que toi et elle peut faire ce qui lui serait impossible sans l'armure. Ce qui lui serait bien difficile sans elle. Les atouts de Natasha sont la rapidité, les réflexes, la technicité, l'endurance aussi. Mais pas la force. Car si elle est forcément plus forte qu'une femme moyenne, de corpulence et condition physique égales, les modifications et l'entrainement qu'elle a subi la rendent, de fait, capable de plus de choses. Mais elle n'en reste pas moins qu'une femme, qu'une humaine.
Elle passe son bras autour de ses épaules et le soutien avec un aplomb que seule l'armure lui permet. Doucement, pas à pas, elle l'amène vers l'un des larges canapés qui trônent au centre de la vaste pièce.
- BALERINA, retire toi mais reste en veille et préviens moi immédiatement si Banner ou Strange répondent.
- Entendu, ce sera fait.
Alors qu'elle se penche vers le canapé pour y installer Tony, l'armure se disloque en de nombreux fragments. C'est harmonieux... naturel. Mais l'armure de la quitte pas. Ne les quitte pas vraiment. Conservant sa forme humanoïde, elle siège à quelques mètres d'eux, casque en place, ses yeux orangés brillants légèrement d'une activité intacte mais en léger sommeil.
Elle s'assoit sur le canapé à son tour, en attendant que FRIDAY et BALERINA leur donnent les résultats de l'analyse de l'une, du piratage de l'autre, et saisit les épaules masculines pour le forcer à s'allonger. Vu son état, vu l'état de sa main, étant donné son... mental actuel... ses... émotions actuelles... il est peu probable qu'il tente de l'en empêcher, autrement qu'avec un grognement d'ours mal léché en tout cas. Et quoi qu'il en soit, il n'a pas le choix. Elle le lui a laissé. Souvent. A plusieurs reprises. Maintes fois. Mais c'est terminé. C'est comme ça. A ce moment précis... c'est ainsi et voilà tout.
Elle hésite à remettre son doigt déboité en place. Mais elle renonce à cette idée assez vite, risquant d'aggraver ses fractures. Il vaut mieux attendre l'arrivée de Strange. Il saura quoi faire.
Elle se pousse un peu pour qu'il ait la place de s'allonger tout du long. Puis, délicatement, elle attire sa tête contre ses cuisses et pose l'une de ses mains fraîches sur son front. Sa peau est brûlante. Les mâchoires de Natasha se serrent. Son visage ne se penche pas vers lui. Il reste droit. La nuque est tendue, un peu raide. Elle fixe la baie vitrée de ses yeux clairs, mais ne voit pas le panorama qu'elle lui offre.
- Ferme la, Tony. Lance-t-elle avant qu'il n'ait le temps d'émettre la plus petite objection qui soit.
Sa voix n'est pas sèche. Son timbre n'est pas froid. Non... Parce que...
- Tu n'es vraiment qu'un pauvre imbécile
Une larme perle, dévale sa joue et finit sa course sur celle de l'homme qui se tient allongé au-dessous d'elle.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Jeu 8 Sep - 15:33
Ferme-la, Tony.
Tels sont les mots de Natasha Romanov, désormais maîtresse de l’armure War Widow. Tels sont ses demandes, ses ordres ; sa position. Tellement tranchée, avec ce qu’elle ressent – avec ce que son visage montre, aussi.
Elle en est sûrement la première surprise, et la première affectée ; ou presque. Lui aussi, l’est. Lui aussi, s’en rend compte ; comprend. Essaye. Un peu. Ça ne fonctionne pas réellement.
Ce n’est pas facile, cependant. Il est… mal ; vraiment. Il souffre. Il peine. Il… s’enfonce.
Allongé, sur les genoux de Natasha. Non plus sur le métal fin et doux de l’armure War Widow - mais sur le cuir. Si près de la peau. Si collé à la peau. C'est... mieux. Etrange. Troublant. Ex... intriguant. Mais mieux. Oh. Oui.
Ses yeux sont fermés. Son front est chaud, la fièvre monte. Son corps tremble. Sa peau s’humidifie. Il va mal. Son état empire.
L’empoisonnement semble avoir pris conscience d’avoir été identifié – et les symptômes empirent, le rongent. Il n’arrive pas à s’en défendre. Le temps d’Extremis en lui est loin… et si, au fond, c’est plutôt bien de ne plus avoir dans son corps un ajout bio-mécanique agressif formé pour créer des bombes humaines, ça manque du facteur guérisseur amélioré. Quand même.
« Mmh-mmmh. »
Il souffle. Il grogne. Il peine. Vraiment.
Les maux s’intensifient, et il n’arrive plus à parler ; oui. Tony Stark n’arrive plus à parler. Folie. Apocalypse, même. Pourtant… Pourtant, il aimerait parler. Il aimerait dire. Il aimerait participer. Il aimerait répondre.
Il aimerait la… il aimerait. Avec elle. Ouvrir les yeux. La regarder. Lui sourire. Bredouiller des excuses. Murmurer une blague. Et après… après… il… Oui. Il aimerait.
Mais. Il ne peut pas. Il ne peut plus. Il n’en peut plus.
Natasha le garde contre lui ; prend soin de lui. Malgré tout. Il ne le mérite pas. Vraiment. Il… oui. Il ne le mérite pas. Il a menti, manipulé, trompé. Il a mal agi. Il a maltraité ses proches ; surtout eux. Il a… il a été mauvais. Il ne mérite pas. Et… pourtant.
Et pourtant. Elle. Natasha. Et pourtant. Elle l’aide. Elle le réconforte. Elle alerte des proches, des amis, des spécialistes. Elle sollicite FRIDAY. Elle maîtrise BALERINA. Elle gère la War Widow. Elle prend du temps ; pour lui. Alors que sa situation personnelle est terrible, et qu’elle doit partir ; vite. Elle prend du temps pour lui. Il ne le mérite ; et pourtant.
« Hrm. »
Il grogne, tente de se redresser ; en vain. Il ne peut plus. Il n’en peut plus. Heureusement…
« Madame Romanov. Une avancée. »
La voix de FRIDAY résonne, au cœur de ce penthouse désormais étouffant, troublant, angoissant vu l’état de Tony. La situation est telle que l’intelligence artificielle prend la peine de former un hologramme, pour apparaître devant Natasha.
« L’analyse se poursuit, et doit être confirmée – mais je prends sur moi de vous signaler une hypothèse. BALERINA confirme mon a priori. Nous pensons avoir… trouvé. Trouvé qui est responsable pour… Tony. »
Une grimace glisse sur le visage holographique de FRIDAY. Quiconque oserait dire que les IA n’ont pas de conscience serait trompé, ici et maintenant. Car FRIDAY nourrit pour Tony bien plus qu’une obligation mécanique. Il est son créateur, mais aussi son tourmenteur, son gêneur régulier et lourd ; mais adorable. Mais formidable. Mais génial.
Tony Stark est… le Tony de Natasha ; mais d’autres, aussi. Et de FRIDAY, donc. Vraiment.
« L’empoisonnement est intervenu via des micro-doses, régulièrement injectées dans la nourriture de Tony. Du fait des nombreuses difficultés intervenues dans son corps, que ça soit initialement après les éclats de shrapnel, puis les dommages à sa moelle épinière, puis les modifications dues à Extremis, Tony a un régime particulier de vitamines et d’éléments supplémentaires. Or, ce traitement a été corrompu – alors même que la préparation, mécanisée, est interdite à quiconque, hormis les rares personnes validées par Tony. »
FRIDAY laisse un silence, volontaire ; puis reprend.
« James Rhodes. Virginia Potts. … Arno Stark. »
Le ton mécanique de FRIDAY se tend, en prononçant ce dernier nom.
« Le suivi des parcours de Monsieur Rhodes et de Madame Potts ne révèle aucun rapprochement des programmes nutritifs de Tony. Mais pour Monsieur Arno Stark… nous avons identifié ceci. »
Une image apparaît aux côtés de FRIDAY.
Arno Stark – qui émerge d’une structure technologie importante.
« Les données ont été corrompues, supprimées – mais BALERINA est parvenue à récupérer cette image. Monsieur Arno Stark est sorti de la zone automatisée où le régime de Tony est préparé. Merci, BALERINA. »
« Un plaisir, tovaritch. »
« J’ai aussi identifié que Monsieur Arno Stark a installé des mises à jour… et nous pensons que celles-ci ont visé à occulter les maux de Tony. Je ne souhaite pas accuser inutilement, mais… »
Mais la conclusion sort d’elle-même : Arno Stark est responsable de l’empoisonnement de son frère. Un frère, Tony Stark, qui grogne, retourne sur lui-même – et s’enfonce, encore.
Dans le sommeil, dirait-on. Dans l’inconscience. Dans le mal. Dans le dur…
Situation : Super Espionne, Super Héroïne, Super compagne de Tony Stark
Localisation : Mobile (ou éventuellement New-York)
Inventaire : - Deux bâtons courts
- Trois pistolets automatiques
- War Widow (au poignet ou portée)
- Deux bracelets utilitaires
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Jeu 8 Sep - 18:34
Elle baisse les yeux vers lui lorsqu'il se tourne légèrement. Il se met sur le côté, conservant cependant la tête sur ses genoux, ne rompant pas le contact. Pour une fois. Il n'en a pas la force... il faut dire. Elle l'observe attentivement alors que ses paupières sont closes. Il a l'air de respirer un peu mieux dans cette position. Oh... ce n'est pas vraiment beaucoup mieux, le changement n'est pas flagrant. Mais il demeure tout de même. Et... à cette minute... tout ce qui peut lui procurer un peu de confort, un peu de soulagement, sera le bienvenu.
Sa main parcoure son front. Il est de plus en plus fiévreux. Comme si... comme si sa température s'était soudainement mise à grimper en flèche. Il est en nage, il soupire, il grogne. Mais pas son grognement habituel... pas celui du Tony Stark dans toute la splendeur de l'épouvantable caractère qu'il sait avoir parfois.
Non.
Il grogne... de souffrance. Il a mal. Ses doigts s'engouffrent dans la chevelure brune en bataille. La chevelure qu'il a toujours en bataille. Effet de style à la Stark. Le contact est doux, délicat. Comme si elle avait peur de le faire souffrir un peu plus. Natasha est donc précautionneuse, attentive à chaque geste. Qu'il soit tendre et qu'il soit léger.
- Ca va aller... Bruce et Stephen vont venir et ils vont te soigner. Ca va aller... ca va... aller.
Elle murmure à peine. Ses prunelles claires ne le quittent pas des yeux. Il grimace, ses sourcils se froncent. Elle replie délicatement le bras qui porte sa main blessée, afin de la caler sur le large canapé et qu'il ne se blesse pas d'avantage s'il venait à avoir un sursaut ou un mouvement brusque. Sa main saisit celle qui ne souffre d'aucun dommage. A l'origine, c'était pour la caler de la même manière que l'autre, afin qu'il ne se bloque pas la circulation sanguine et qu'il soit le plus à l'aise possible. Mais... une fois qu'elle est dans la sienne, elle la regarde. Cette main... capable de tant de prodiges, de tant de miracles. Un bijou de technologie humaine au même titre que ce qu'il est capable de fabriquer.
Alors elle la garde. Sa main, dans la sienne. Et elle la sert. Un peu, pas trop. Juste le temps de laisser s'échapper quelques émotions. Pour relâcher un peu tout ça. Pour garder le contrôle. Encore lui. Et puis il est trop dans les vapes pour percevoir quoi que ce soit. Alors tant mieux. Elle va la garder... finalement. Cette main.
Mais à le voir ainsi... si fatigué, si tourmenté, si en souffrance... son regard s'embue. Comme tout à l'heure. Comme dans l'armure. Mais pas pour les mêmes raisons. Pas de colère cette fois.
Madame ?
Sauvée par le gong. Chassant ses larmes du revers de sa main libre, elle relève les yeux et tourne le visage vers BALERINA qui vient de s'activer, ses grands yeux orangés brillants d'une lumière plus intense.
Le Docteur Banner a reçu l'aide du modèle MARK XXVI. Atterrissage sur la plateforme de la Stark Tower dans approximativement 6 minutes et 12 secondes.
Le soupire de soulagement qu'elle extirpe à cet instant aurait facilement pu s'entendre jusqu'à Krakoa. Au bas mot.
- Merci BALERINA.
A peine prononce-t-elle ces mots que c'est au tour de FRIDAY de se manifester. Elle le fait d'IA et de corps. FRIDAY est plus que le plus sophistiqué des ordinateurs du monde. Elle a sa propre conscience... dans un sens. Elle sait. Elle comprend que c'est grave. Alors, elle agit en conséquence, comme le ferait n'importe quel adulte digne de ce nom. Mais elle hésite.
- Parle librement FRIDAY. L'encourage-t-elle.
FRIDAY déballe alors tout. Tout ce qu'elle a appris, tout ce que BALERINA a réussi à analyser, à confirmer de son côté. Le visage de Natasha devient brutalement très froid. Comme si la Veuve Noire venait de reprendre le dessus sur toutes ses personnalités. Quelqu'un empoisonne la nourriture de Tony. Quelqu'un de proche. Et quand le nom est dit. Dès qu'il est prononcé. FRIDAY ni BALERINA n'aurait eu besoin de le lui confirmer. Arno. Bien sûr. Evidemment.
- C'est du bon travail les filles. Tony sera fier de vous quand il... quand il ira mieux.
Elle leur adresse ces mots en parvenant à esquisser un sourire, alors que ses doigts continuent de s'enfouir inlassablement dans la chevelure brune de Tony, sans véritablement s'en rendre compte il semblerait. Comme un automatisme, quelque chose d'habituel. Sauf qu'il n'y a rien d'habituel là-dedans. Non. Vraiment rien.
- Comme vous travaillez bien ensemble, j'ai une nouvelle tache à vous confier. Mais avant cela, BALERINA combien de temps avant la fin du piratage du SHIELD ?
Il reste 9 minutes et 34 secondes.
- Bien alors... commencez à analyser la photo que BALERINA a pu extraire. Cherchez tout et n'importe quoi. Un logo sur sa mallette, où, qui a pu la fabriquer, des traces quelconques sur sa peau, ses vêtements, la marque de son tailleur. Dénichez tout ce que vous pouvez. Et... localisez-moi cet enfoiré.
Compris !. Répondent les deux IA de concert.
Alors que FRIDAY disparait et que BALERINA retourne à son état de veille analytique, Natasha baisse les yeux sur lui. Un pâle sourire se dessine sur son visage. Léger, à peine fugace tant il passe sur ses lèvres aussi vite qu'un souffle de vent.
- Tu crois qu'on arrivera à s'entendre aussi bien un jour... hein... Tony... Murmure-t-elle alors qu'elle se penche au-dessus de lui.
Son front se pose sur sa joue, cette joue de plus en plus brûlante. Il est mal, si mal... il grimace de plus en plus, gémit même parfois... la douleur se lit sur ses traits, se perçoit dans les râles qui s'extirpent de la gorge masculine, tandis que sa gorge à elle ne cesse de se nouer d'avantage au fil des secondes.
Elle reste ainsi, de longues minutes. Serrant sa main comme pour lui transmettre sa force, son front reposant délicatement contre sa joue. Elle ne pense même plus à Taskmaster, plus à Black Cat, plus à rien. A rien d'autre que sa santé, à rien d'autre que sa survie. A lui. Le reste attendra.
Les larges portes de verre qui donnent sur la terrasse s'ouvrent à la volée. Le vent s'engouffre dans le salon, détachant certaines mèches de son chignon qui s'envolent autour de son visage. Natasha redresse la tête, délaisse sa joue et fixe Banner qui vient d'entrer, qui se tient face à elle.
Il est là. Il est enfin là.
Elle essaie de sourire mais elle n'y parvient pas. Ce qui est bien une première à vrai dire. Natasha, miss Romanov, madame l'espionne en chef capable de faire manger une soupe de plastique fondu au plus grand chef cuisinier de New-York, qui trouvera ça absolument succulent par ailleurs. Cette Natasha là. Capable de cacher ses émotions. Celle qui cache toujours ses émotions. Ou presque.
Presque oui.
Car aujourd'hui... maintenant surtout, elle a l'impression de n'avoir jamais su cacher quoi que ce soit. Elle n'arrive plus à faire semblant. Alors... pour quelques minutes... quelques brèves dizaines de minutes... laissez la donc être un être humain normal... laissez la pleurer, pleurer vraiment... juste cette fois. Pleurer de chagrin parce qu'il souffre. Pleurer de colère pour ce qu'on lui fait endurer. Pleurer par peur qu'il ne survive pas. Pleurer enfin parce qu'elle...
La peur, le chagrin, le soulagement, la détresse. Tout cela à la fois, se lit sur ses traits. C'est bien la première fois que l'on voit autant d'émotions différentes animer les traits de Black Widow en à peine quelques secondes.
- Bruce... fais quelque chose. Finit-elle par lâcher dans un souffle de détresse absolue, alors que les larmes dévalent son visage.
Elles sortent. Elles sortent enfin. Et elle ne peut pas les retenir. A quoi bon.
Localisation : Au coeur de la nuit new-yorkaise...
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Ven 9 Sep - 13:43
La science est en progrès. C'est un fait inéluctable. Cela a été, cela est, et cela sera. Et elle évolue toujours plus vite, au fur et à mesure du temps qui passe. Ainsi, l'avenir se dessine à l'aune des nouvelles technologies aux mains de véritables visionnaires, des futuristes tels qu'Iron Man. Mais ce n'est pas pour cela que Bruce Banner quitte la douceur de l'anonymat de son arrêt de bus, lorsque arrive dans un fracas de feu et de métal cette bonne vieille armure mark 26. Le moment est lourd, et grave. La vie d'un ami, un véritable (et très exaspérant) ami, est en jeu.
Au fond de lui, bien sûr, subsiste une petite voix vicieuse, celle qui lui dit d'abandonner ses attaches, de ne pas répondre à l'appel, de continuer sa vie loin des gens, loin des fous, loin de tout. Des mots qu'il n'écoute pas, qu'il enferme encore plus profondément dans les abysses de son esprit.
L'armure, optimisée malgré son ancienneté, s'enfile en deux temps trois mouvements avant de redécoller illico. Entrer dans une frêle coquille métallique ne le réjouit pas plus que ça. Pourtant, il fait fi de l'impression pour se concentrer sur l'essentiel. Autopilote activé pour plus de sérénité, playlists de Tony mises sur pause et voix des IA assourdies, il ne lui reste maintenant plus qu'à préparer son arrivée sur place. Six minutes de vol, approximativement.
Sans doute aurait-il pu demander une armure plus rapide, plus puissante que ce modèle un peu ancien, un peu dépassé. Il aurait pu explicitement demander LA plus performante à BALERINA, mais alors il lui aurait manqué quelque chose pour se mettre au travail auprès de son ami. Les premières lignes d'un plan se forment déjà dans son esprit: un plan fou, comme d'habitude.
Six minutes avant atterrissage.
Comme dirait Tony: "Time to break statistics !"
- Je veux un descriptif vocal complet de la situation en moins de six minutes, BALERINA.
Demande reçue. Traitement des données en cours...
Première analyse: Empoisonnement lié à une plante inconnue, en dehors des archives du SHIELD.
Deuxième analyse: Empoisonnement touche les centres nerveux, de la conscience, de la concentration.
Troisième analyse: Identification de lésions internes confirmée. Classification de la plus lourde à la plus légère. Majeur: phalange proximale fracturée. Index: phalange proximale fêlée. Majeur: corps du métacarpe fêlé. Annulaire: tête du métacarpe déboitée. Index, majeur, annulaire, auriculaire: muscles partiellement froissés. Pas de liaisons tendineuses ou cartilagineuses détectées.
Situation actuelle: état d'Anthony Stark préoccupant.
Fin de transmission des données.
Trois minutes avant atterrissage.
Un plan se forme d'emblée dans l'esprit du scientifique. Il n'est pas à proprement parler médecin, mais la biologie, ça lui connaît. Les empoisonnements aussi. A moins de moyens drastiques, guérir un organisme affecté depuis si longtemps par une toxine est difficile. Fort heureusement, les moyens drastiques ne manquent pas lorsqu'on a les ressources et la liste de contacts de Tony Stark. L'impossible perd en crédibilité, au profit de l'inattendu, et de la réussite.
- Parfait BALERINA. Maintenant, mets en chauffe le composé RG-27 de l'armure. Il devra être prêt au moment où je le demanderai.
Une minute avant atterrissage.
Il ne lui reste plus désormais qu'à se préparer à encaisser. Tous ces chiffres, toutes ces données, tous ces mots sont le monde de Bruce Banner, là où il se sent bien. Mais ce n'est qu'une fraction de la réalité, l'autre étant le monde sensible, physique, celui qui blesse le plus. En prévision du choc de trouver son ami au plus bas, le scientifique se tait, coupe tout, et s'en remet à ses techniques méditatives glanées aux quatre coins du monde.
Grâce à leur soutien, le monde extérieur si violent, les turbulences du vol et l'angoisse de ce qu'il va découvrir perdent en force au profit de la clarté d'esprit. Ce n'est qu'une petite minute, il est vrai, mais cela fait différence entre la panique et la mise en condition pour sauver Tony Stark. Rien que ça.
L'atterrissage se fait. La Tour Stark est bien calme, alors que s'extirpe de la peau de métal le docteur en physique nucléaire, bien vite suivi de la mark 26 comme un chien et son maître, ou plutôt un père et son enfant, l'armure étant un point essentiel de la procédure qui va suivre.
A peine a-t-il passé les portes de verre de la terrasse qu'il subit de plein fouet la vision étrangère d'une Black Widow dévastée, émotionnellement compromise. Sa détresse est palpable; elle prend à la gorge, elle ne lâche pas, elle ne lâche plus. Bruce fronce les sourcils, d'étonnement d'abord, puis s'adoucit. Compatissant mais silencieux, il vient reforger un lien solide en posant une main tendre sur l'épaule de l'espionne, le temps d'une poignée de secondes volée à l'urgence de la situation. Cela dure, mais guère plus que ce qu'il faut pour aller mieux, un peu. Sa concentration reprend immédiatement le dessus. La tâche est trop importante, les émotions viendront après, avec le soulagement et les vannes éculées de Stark.
Le médecin malgré lui se met au chevet de son ami, et observe son état. Pouls, check. Stimuli, check. Respiration, check. Tout est trop vif ou bien pas assez, témoignant du trouble physiologique qui ronge peu à peu le patient.
En continuant les examens, sans la regarder, Bruce lance à son espionne d'amie:
- Natasha. Hé, regarde moi. Il me faut tout de suite une machine à dialyse, et de quoi pratiquer un transfert sanguin. Trouve moi ça dans le fatras de Tony, s'il te plaît.
L'occuper, c'est aussi l'aider à reprendre ses esprits. Gagner du temps, c'est déjouer les probabilités d'une fin dramatique à cette histoire. Il n'entend pas lui expliquer l'entièreté du processus à venir; il n'en a peut-être pas le loisir. Mais cela risque d'être douloureux, tant pour le petit génie plongé dans l'inconscience que pour lui. Tant pis. Il faut ce qu'il faut.
- Si tout se passe bien, il sera guéri. Si tout se passe mieux, il ne deviendra même pas vert.
Et tout se passera au mieux. Les chiffres sont de leurs côtés.
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Dim 11 Sep - 13:22
- Nous ferons de notre mieux pour qu’il ne le devienne pas, tout du moins.
Quelque chose passa à travers la pièce. Ce fut bref et rapide, à peine plus qu’un éclat rouge sur la surface d’une carafe, de la vitre ou d’un cadran de montre. Quelque chose passa à travers les reflets de la pièce, de la même manière qu’elle venait de traverser la maison : en passant d’un écran à un miroir à un cadran à un vase. C’était à peine plus qu’un morceau de tissus rouge, mais c’était assez. Stephen Strange porta son dévolu sur un des multiples panneaux de contrôle du domicile de Stark, près de la porte de la chambre : les chiffres et les boutons de l’interface furent soudainement caché par un tourbillon de tissu rouge, qui déborda dans le monde réel. Le sorcier prit pied dans le monde réel comme s’il passait simplement une porte. Le tourbillon carmin claqua dans l’air puis se replia délicatement dans le creux de sa main, prenant à peine plus de place qu’un kleenex plié, avant qu’il ne la range dans sa poche. Strange était vêtu en civil, pour le moment. Pull noir, pantalon gris, chaussures de toiles noires, rien n’attirait vraiment l’oeil sur lui. A l’exception peut-être de l’antique sac de cuir qu’il tenait à la main, qui semblait avoir bien plus vécu que sa tenue plus moderne.
- Ne vous inquiétez pas, Agent Romanov. Tony est entre de bonnes mains.
Il posa son sac, quoiqu’il contienne, sur le premier fauteuil venu et s’avança au chevet de son patient. Délicatement, il prit le pouls de Stark, effectuant exactement la même batterie de tests rapides que celle que Banner avait conduite quelques instants plus tôt. L’objectif n’était ni de s’imposer, ni de dévaluer la démarche de Bruce, mais seulement de se mettre en condition. Strange avait abandonné la pratique médicale il y a des années de cela, maintenant. Elle ne faisait plus partie de son quotidien, quoiqu’il soit loin d’avoir tout oublié. Il ne s’agissait pas vraiment d’obtenir des informations, mais plus de se mettre dans le bon état d’esprit – médical comme mystique. Au-dessus du lit, son regard croisa celui du Hulk. Son ami. Son collègue. Celui qu’il avait banni dans l’espace il y a des années, et qu’il n’avait qu’à grand peine fréquenté depuis.
- Bonjour, Bruce.
Il tourna les yeux vers Tony. De l’eau avait coulé sous les ponts. Peut-être pas assez. Ça n’était pas le sujet le plus urgent à traiter, et Strange l’écarta rapidement en se reconcentrant sur ce qu’on attendait de lui – mais sa voix, doucement, presque timidement, en avait dit assez.
Au travail, donc. Du bout des doigts, il porta la main à son cou et attrapa quelque chose dans le vide. Entre ses doigts, des ligaments d’or liquide se développèrent rapidement, dessinant une amulette et une chaînette qui l’attachait au docteur. Il y eut un cliquetis, puis l’oeil d’Agamotto s’ouvrit, brûlant de son étincelle d’ivoire. A travers l’amulette, le sorcier lança ses propres analyses sur l’état de santé de son patient : il cherchait à déterminer l’évolution prochaine de ses symptômes et, s’il y en avait, leur possible origine mystique. On était jamais trop prudent. Puis, toujours sans lâcher Stark des yeux, il claqua des doigts. Le fermoir de son sac de cuir sauta. Des bougies, des bâtons de craie blancs et des sachets plastiques remplis de sel s’en extirpèrent et commencèrent à virevolter dans la pièce. Le sel traça un cercle autour du lit ; la craie marqua des symboles runiques à l’intérieur ; les bougies se disposèrent à différent endroit clef et s’embrasèrent une par une.
- Ce devrait être assez pour stabiliser son état, sans interférer avec une pratique médicale plus directe. Vous pouvez passer à travers la barrière du cercle ; essayez de ne pas rompre la ligne de sel.
L’air frémit, puis se réchauffa très légèrement au coeur de la construction. Puis, lentement, le sel et les symboles se mirent à luire. Faiblement. A intervalles réguliers. Les glyphes de Strange mirent un temps à s’accorder, avant de suivre un rythme que les IA de Stark pouvaient reconnaître sans soucis : ils pulsaient selon les battements de coeur du malade, canalisant suffisamment d’énergie vitale pure pour ralentir, sinon immobiliser temporairement l’évolution de ses symptômes.
- Autrement, n’hésitez pas à me donner des indications concrètes, docteur Banner.
La pointe d’humour était claire, dans sa voix. Stephen Strange, anciennement meilleur neurochirurgien du monde, ne serait rien de plus qu’un consultant et un soutient supplémentaire pour l’opération. Il ne pouvait pas être plus. Il ne voudrait pas être plus, d’ailleurs – l’important était de sauver Stark, et Banner avait visiblement une idée de comment le sauver.
Accrochant le regard de Natasha, Strange se permit un clin d’oeil. Tony irait bien. Il était entre de bonnes mains, aussi marquées et blessées soient-elles.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Lun 12 Sep - 10:12
Il entend – de loin. De si loin.
Stephen Strange, qui apparaît comme par magie ; évidemment. Le Sorcier Suprême repousse les doutes, crispations et disputes passés, pour venir l’aider. Touchant ; mais Tony ne financera quand même pas son prochain spectacle. Bruce Banner, qui arrive aux commandes d’une armure ; tellement hors-de-propos, mais bienvenu. Le scientifique génialement maudit se transforme en médecin éclairé. Bien vu ; mais Tony préfère quand même le rouge et l’or, au vert et violent. Et… elle, bien sûr.
Elle. Celle qu’il entend. Celle qu’il sent. Celle qui ressent, aussi ; ses troubles, sa fièvre. Ses frissons. Ses tremblements.
Tony se tourne, difficilement. Il peine, beaucoup. Il entend. Il les entend. Mais… Mais il n’y a pas qu’eux.
Sous la fièvre, sous la peine, sous la douleur… il se perd. Dans les brumes. Dans l’illusion. Dans les souvenirs ; viciés. Cruels.
Les tremblements s’intensifient, quand son esprit divague et se perd une nouvelle fois dans les mêmes eaux ; dans les mêmes lieux. Dans les mêmes émotions. Peine. Honte. Culpabilité. Colère ; terrorisée.
A cause de lui.
Howard Stark ; son père. Adoptif. Le segment manquant. L’explication complémentaire, qui a toujours manqué à Tony pour comprendre pourquoi cela n’allait pas – pourquoi il n’allait pas, pour lui. Il sait, maintenant. Il sait ; sans savoir pourquoi, au fond. Il sait ; sans pouvoir brûler cette connaissance, à l’aune d’une discussion franche avec lui.
Il grimace, frissonne ; s’apaise. A cause d’elle. Elle, toujours. Maria. Maman. Maria Stark.
Elle le sauve, elle le protège. Elle l’amène hors d’Howard, elle le cache. Dans sa forteresse. Dans son château. Dans son antre. Dans sa chambre.
Il s’acharne, alors. A comprendre, pourquoi Howard le rejette. A combler, ses manques. A construire. Ce qu’il lui manque, pour être aimé.
Il essaye, ainsi. Il se change. Il se construit. Il se forge. Et… il forge, aussi ; un armure.
Pour se protéger. Pour ne pas être atteint, jamais. Plus jamais. Il repousse autrui. Howard, bien sûr. Maria, en dégâts secondaires. Encore plus après leurs départs, leurs décès. Les autres. Les gens. Les proches. Les femmes.
Il se protège. Il se créé une face publique ; une armure. Physiquement, ensuite. La vie change, alors. La vie se transforme. La vie s’ouvre. Il s’ouvre.
Même… surtout. Face aux ennemis.
Notamment des opposés – des miroirs déformés. Comme la Dynamo Pourpre. Lui, mais Soviétique. Lui, mais Russe. Lui, mais désespéré ; encore plus.
Tony se lie à Vanko… et à elle, aussi. Elle. La première. L’une des premières ; à avoir percé la carapace. Elle qui…
Mais la pensée s’efface. Mais l’esprit s’effondre. Mais son corps peine, et cède.
Les brumes l’emportent, dans son esprit. Et, dans son penthouse…
Dans son penthouse, ses proches l’ont installé, avec l’aide des intelligences artificielles FRIDAY et BALERINA, pour le soigner. C’est bien ; mais pas assez.
Tony Stark s’enfonce. L’empoisonnement accélère. La crise s’intensifie.
Heureusement, l’espoir n’est pas mort. Heureusement… Tony Stark est aimé, et secondé ; secouru. Malgré son caractère. Malgré lui-même. Il est aimé ; et ils refusent de l’abandonner… et d’abandonner l’idée de revanche, aussi.
« Je l’ai. »
FRIDAY interpelle ses camarades, en essayant de garder une allure calme et détendue – mais quelques tics, dans son hologramme, trahissent son émoi. Son inquiétude, et sa fureur.
« BALERINA a pu identifier l’origine de l’infection – et j’ai localisé Arno Stark. »
Un travail d’équipe formidable ; sur laquelle elle ne revient pas.
« L’empoisonnement… a pour origine une plante ; de synthèse. Transformée sur la base… des Fleurs de Krakoa. Mais ce n’est pas une Fleur de Krakoa – bien que quelqu’un s’acharne à le faire croire. Heureusement, nous disposons des bases de données récoltées sur Man-Thing et son marais. »
Rares sont ceux qui savent que Tony est en bisbilles avec Krakoa – mais Arno en a connaissance. Il a voulu empoisonner son frère adoptif mais, s’il s’en sortait, l’envoyer vers les Mutants, pour une destruction mutuelle. Habile.
« Les méthodes employées rappellent… un groupuscule terroriste. Hordeculture. »
Un hologramme révèle l’image étonnante des membres du groupe.
« Augusta Bromes. Lily Leymus. Edith Scutch. Opal Vetiver. Quatre femmes. Quatre Humaines ; âgées, mais déterminées. Agrochimistes, bio-technologistes, ingénieures eugéniques et autres botanistes. Spécialisées dans la manipulation de la flore, et acharnées à… s’en prendre à l’Humanité. Le SHIELD les a affrontées discrètement pendant des décennies. Mais elles semblent intensifier leurs attaques générales depuis l’avènement de Krakoa – elles prennent mal que d’autres réalisent des miracles, avec les plantes. »
FRIDAY grimace, et enchaîne.
« Je vais transférer aux Docteurs Banner et Strange les éléments liés aux archives du SHIELD, afin d’identifier le poison… pour trouver un antidote. Quant à Arno Stark… »
« Il se terre. Comme un lâche. »
La réplique de BALERINA peut surprendre, pour la violence de l’IA – mais elle a été forgée pour accompagner Natasha, en temps de crise. Quand il faut dire les choses, comme elles sont. Et traiter les gens… comme ils sont.
« Anthony Stark a récemment visité la Station Spatiale Stark avec la Mutante Domino, où ils ont affronté Arno Stark. La Station Spatiale Stark a été anéantie – mais il s’agissait de la Station historique. Une projection précise, via mes systèmes non corrompus, me permet de détecter… ceci. »
L’image d’Hordeculture s’évapore – pour être remplacée. Par une vision de cauchemar.
Une autre Station Spatiale ; Stark. Pour et par Arno Stark.
Une véritable base de super-vilain. Un véritable foyer agressif, étouffant, lourd. Puissant.
« Elle se trouve à proximité du Soleil ; cachée, en principe, par les éruptions solaires. Habile. »
Mais dangereux. Ce qui, à terme, pourrait se retourner contre Arno… si Natasha, Bruce et Stephen parviennent à ramener Tony !
(HJ/ Merci énormément de vos participations, cela me touche beaucoup ! Je pense que le soin peut être enclenché sous peu, avant de futures aventures ! /HJ)
Situation : Super Espionne, Super Héroïne, Super compagne de Tony Stark
Localisation : Mobile (ou éventuellement New-York)
Inventaire : - Deux bâtons courts
- Trois pistolets automatiques
- War Widow (au poignet ou portée)
- Deux bracelets utilitaires
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Lun 12 Sep - 14:01
Elle ressent cette main sur son épaule. La gentillesse. La douceur. L'amitié. Le réconfort. Autant de sentiments et de sensations qu'elle n'a pu découvrir qu'à leur contact, qu'avec le temps, de la patience... et la confiance qui s'est finalement installée. Cela aura été long, c'est peu de le dire, mais aujourd'hui c'est gravé dans le marbre. Comme si un artiste de génie avait passé de longues heures à travailler la pierre de son burin, pour en immortaliser l'essence pour l'éternité.
Mais son attention dérive bien vite. Dès que Bruce débute son examen, dès qu'il ausculte Tony avec autant de précautions que d'attention, ses prunelles ne cessent d'aller de l'un à l'autre en un bal vertigineux. Dévisageant tantôt Bruce à la recherche du moindre indice qui puisse lui indiquer ce qu'il pense de la situation, si c'est vraiment aussi grave que ça en à l'air, si les prémices d'une solution se distinguent... Mais le visage de son ami reste imperturbable.
Natasha...
Tantôt son regard se replonge sur Tony. Sa souffrance, ses grimaces, ses râles... ça ne va pas. Ca ne pas bien du tout. Alors elle se mord la lèvre inférieure, sans même s'en rendre compte.
Hé, regarde moi...
- De... qu... quoi..?
Elle lève les yeux, les plonge dans ceux du docteur, balbutie mais ne semble pas comprendre. Comme si elle n'avait pas entendu, comme si il venait de la réveiller d'un profond sommeil. Il lui faut quelques secondes avant de réagir.
- Euh... oui oui, bien sûr. Tout de suite. FRI...
Elle n'a même pas le temps de prononcer le nom de l'IA que celle-ci se manifeste dans toute la douceur et l'efficacité qui la caractérisent. Un jour, prendra-t-elle peut être le temps de s'étonner que l'IA ait devancé ses pensées à cet instant. Mais on verra ça... plus tard.
Vous trouverez tout ce qu'il vous faut dans la grande armoire de la salle de bain du Boss. Troisième porte à gauche dans le couloir derrière vous. Elle est cachée derrière un grand miroir, je vous donne les accès, il suffit d'y poser votre main..
Elle acquiesce d'un hochement de tête silencieux et relâche la main qu'elle tenait jusqu'alors. Avec d'infinies précautions, Natasha soulève la tête de Tony qui repose sur ses genoux et la repose doucement sur l'un des coussins du canapé.
Alors qu'elle s'apprête à prendre la direction du dit couloir, Bruce lui adresse quelques mots, bientôt corroborés par une voix. Une voix qu'elle connait déjà, ne serait-ce que pour avoir passé la moitié de l'après midi à l'écouter. Lorsqu'il apparait elle le dévisage quelques brèves secondes. Décidément... elle ne s'y habituera jamais. Pourtant... elle a comme dans l'idée qu'il va bien falloir, car au train où vont les évènements, cela risque de se reproduire assez souvent. Ce qui n'est pas une mauvaise chose finalement...
Elle apprécie. Apprécie qu'ils soient venus aussi vite, tous les deux. Apprécie qu'ils essaient de lui remonter le moral, tous les deux. Apprécie qu'ils fassent preuve de positivité, tous les deux. Elle n'en montre pas grand chose... mais elle apprécie. Vraiment.
- Merci d'être venus aussi vite... tous les deux. Il ne pourrait effectivement pas être en de meilleures mains que les vôtres. Dit-elle à voix basse.
Elle tente un sourire, mais il se solde par une expression étrange assez indéfinissable. Ca ne sera pas pour tout de suite visiblement. Il ne faut que quelques brèves minutes pour que Natasha ne revienne avec un chariot à roulettes portant tout le matériel demandé par Bruce, et même d'avantage. A la machine à dialyse et nécessaire pour effectuer une transfusion, s'ajoutent un moniteur cardiaque, des seringues et autre matériel stérile, quelques médicaments anti-fièvre, anti-douleur, et des analgésiques également.
Elle tente encore un sourire lorsque le magicien se tourne dans sa direction pour lui adresser un clin d'oeil complice, mais surtout réconfortant. Natasha a passé tant d'années avec la lie de ce monde... qu'elle reste encore surprise face à ce genre de... d'intentions. Les intentions sans contreparties, sans menaces, sans terribles conséquences ou prix à payer. Alors elle esquisse un sourire. Un peu mieux réussi que le précédent.
- Ce n'est plus un dîner que je vous dois à ce stade... mais une faveur. Une énorme faveur. Alors... si un jour vous avez besoin de quoi que ce soit, vous n'aurez qu'à demander.
Jour à marquer d'une pierre blanche, car l'on n'entend pas souvent Romanov dire de telles choses. Jamais... en fait. Car Natasha n'a de dette envers personne. Enfin... en règle générale du moins.
Le temps qu'elle revienne, Tony a été déplacé et le salon littéralement transformé en hôpital de fortune. L'agent fixe les deux médecins qui s'affairent autour de lui, alors que FRIDAY et BALERINA transmettent leur rapport.
Pas un mot.
Elle écoute, avec attention, le visage fermé. Les traits de plus en plus fermés. Aussi fermés qu'ils peuvent l'être. Son regard change. Il est froid, il est dur, il est... presque terrifiant.
Pas un mot.
Elle écoute... oh oui, elle écoute... Le rapport de FRIDAY sur l'Hordeculture. La voix cinglante de sa propre IA. De celle qui est devenue depuis peu... sa propre IA.
Pas un mot.
Des mots, des expressions, des analyses, des plans d'action... virevoltent dans son esprit comme autant de papillons attirés par la lueur d'une torche incandescente.
- BALERINA.
Madame ?
- As-tu été conçue pour aller dans l'espace ?
Affirmatif madame.
Il n'en n'aurait pas fallu plus. Pourtant. Oui... pourtant. A cet instant précis, elle croise le regard de Banner. Et il est sans appel. Dissuasif, vigilant, presque sec. "Non". Le silence règne. Il est lourd, il est pesant. Les deux amis se regardent longuement, jusqu'à ce qu'elle abandonne. Natasha détourne les yeux. Se détourne tout court.
Pas un mot, mais...
Un grand fracas résonne alors dans le vaste salon. Une partie de ce qui trône sur la table basse en verre tombe ou se casse au contact du sol, alors que celle-ci valdingue au beau milieu de la pièce, finissant sa course contre la baie vitrée -trop solide pour en subir les frais, fort heureusement, ce qui n'est cependant pas le cas de la malheureuse table-.
Plus un mot. Plus un regard. Mais une porte qui claque sèchement alors qu'elle disparait dans le couloir dont elle était sortie il y a peu. L'eau glacée dégouline le long de son visage. Elle se l'asperge encore et encore, avec tellement peu de délicatesse qu'on dirait presque qu'elle se met une bonne douzaine de gifles par la même occasion.
- Va falloir te reprendre ma fille... Depuis quand es-tu devenue impulsive. Depuis quand fais-tu n'importe quoi... Depuis quand fais-tu preuve d'autant de... faiblesses.
Faiblesse. Nom féminin. Définition : Manque de vigueur physique. Perte subite des forces ; évanouissement, défaillance. Manque de solidité, de résistance. Manque de puissance, de ressources. Manque d'énergie, d'intensité, de mordant. Manque d'étendue, de grandeur; Manque de capacité intellectuelle, de talent, déficience dans les connaissances. Point faible.
Conclusion : Black Widow ne peut être qualifiée de personne faible. Analyse : Détection d'un potentiel point faible pouvant occasionner une faiblesse passagère. Hypothèse : Le point faible de madame pourrait être...
- BALERINA, stop. C'est bon...
L'un des objectifs prioritaires de l'IA, qu'elle avait énoncés dès son activation, est de protéger Natasha. Alors... peut être que son simple coup de nerf aura suffit à enclencher les protocoles de vigilance de BALERINA, qui se sera alors glissée à son poignet. Elle ne s'en est même pas rendue compte... jusqu'à ce que sa voix résonne dans la vaste salle de bain.
Natasha reste quelques longues minutes à se fixer dans le miroir. Moins dans un esprit de narcissisme que pour tenter de comprendre ce qui pouvait bien lui passer par la tête pour avoir les réactions qu'elle avait eues ces deux derniers jours et qui ne sont clairement pas ni dans ses habitudes, ni dans sa façon d'être ou de faire.
Lorsqu'elle réapparait dans le salon, Strange aura sans doute le sentiment de retrouver celle à qui il offrit un thé plus tôt dans la journée. Quand à Banner... qui la connait beaucoup plus et bien mieux... il retrouvera sans doute en son expression le masque qu'elle se plaît à revêtir quand elle a décidé de ne plus rien montrer du tout. Le masque de la Veuve Noire.
- Comment va-t-il ? Demande-t-elle d'une voix étonnamment monocorde.
Elle ne s'est pas absentée longtemps, mais on ne sait jamais... tout peut toujours arriver très vite par moment.
- FRIDAY, j'ai une requête.
L'IA se manifeste sous forme d'hologramme, mais semble surprise par la formulation. D'ordinaire on s'adresse à elle pour avoir des informations, ou alors on lui ordonne, comme Tony, mais on ne la prie pas souvent d'une requête.
Je... vous écoute Madame..
- Ne dis rien à Tony. Rien sur son frère, rien sur l'Hordeculture, rien sur la station qu'a retrouvée BALERINA. Pas tant qu'il n'ira pas mieux. Pas tant qu'il ne sera pas complètement sur pied. S'il l'apprend, il va réagir à chaud. Encore. Et probablement y aller tout seul pour n'y mêler personne. Encore. Et cela vaut pour vous deux aussi. Attendons qu'il se remette... avant. Achève-t-elle alors que son regard balaye les deux hommes autour du lit sur lequel repose Tony.
Consciente qu'elle place FRIDAY dans une position difficile, elle n'attend pas de l'IA qu'elle lui promette une telle chose. Ne rien dire n'est pas mentir... Cependant... si il venait à poser un peu trop de questions, FRIDAY lui dirait tout ce qu'il veut savoir.
A aucun moment elle ne regarde le malade. Pas une seule fois. Comme si... le lit qui séparait Banner de Strange était vide.
Madame. Je capte une communication entrante sur votre ligne sécurisée. Messieurs Clint Barton et Wolverine passent vous récupérer dans approximativement 1 minute et 18 secondes. Puis-je me permettre de vous suggérer de me laisser vous accompagner en Russie ?
- Natasha...
Je... vous demande pardon ?
- Appelle moi Natasha...
Monsieur n'a pas donné pour...
- Monsieur a-t-il donné les commandes de ton IA à madame ?
Affirmatif.
- Monsieur a-t-il interdit que tu m'appelles Natasha ?
Pas exactement... non.
- Alors si tu veux m'accompagner, change de protocole et appelle-moi par mon prénom.
Très... bien. Autorisation confirmée.
Un assourdissant vrombissement résonne soudainement à l'extérieur du Penthouse, tandis qu'un vent souffle les plantes qui se répartissent le vaste espace de la terrasse. Au bout de la passerelle que Tony empreinte pour atterrir lorsqu'il est Iron Man, un hélicoptère attend, suspendu dans les airs, son hélice tournant à plein régime. L'un des petits bijoux de technologie des Avengers. A son bord Logan, que l'on aperçoit par l'habitacle latéral grand ouvert, à ses commandes Clint Barton.
- Mon taxi est arrivé... Lance-t-elle en se dirigeant vers la porte qui s'ouvre sur la terrasse à son approche.
- Merci encore pour cet après midi Docteur Strange. Je pense que ça va vraiment m'être utile... Ca se trouve, vous aurez sauvé deux vies au lieu d'une aujourd'hui. Quelle popularité... A plus tard Bruce, et... prenez soin de lui. Dit-elle à voix basse alors qu'elle leur tourne le dos, avant de s'élancer en courant vers l'hélicoptère.
Dans un bond, ses pieds quittent le sol de métal, alors que son bras tendu est rattrapé par la puissante poigne du Mutant qui l'aide à grimper dans l'hélicoptère. Elle se retournera pas. Pas une fois.
Localisation : Au coeur de la nuit new-yorkaise...
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Jeu 15 Sep - 12:18
Si le visage de Bruce Banner se veut imperturbable, c'est parce qu'il n'a pas le choix de l'être. S'il dérape ne serait-ce qu'un instant, s'il ne tient pas ce rôle jusqu'au bout, un de ses plus proches amis risque de mourir d'empoisonnement, ou d'écrasement involontaire si le stress venait trop à monter. Fort heureusement, le plan n'implique pas de scalpel, de scie ou de tout autre outil tranchant. Le pire qui pourrait arriver consisterait en un gros hématome causé par la multiplication de piqûres dans le bras, à la recherche de la veine. Une broutille pour un Avengers.
Pour autant, s'il se tient à merveille, Banner ne peut que secouer la tête en entendant les premières paroles de son amie. Même avec la volonté de rassurer chevillée au corps, le scientifique ne peut s'envisager comme la meilleure solution à disposition.
- Oh si, Natasha, détrompe toi. Nombreuses sont les mains meilleures que les miennes.
A peine a-t-il fini de prononcer ces mots qu'immédiatement une réminiscence de ce qu'il a pu entendre dans les profondeurs chaotiques de l'En-Dessous-Tout lui saisit l'esprit. Des mains pour briser. Des bouches pour hurler. Être à la fois un et multiple, privé de libre-arbitre. Un frisson véritable court le long de sa colonne vertébrale, une larme orpheline coule le long de sa joue, alors qu'il commence à installer le matériel à dialyses ramené par l'espionne.
Ce n'est pas la première qu'il se sert d'un appareil de ce genre. Il y a longtemps, trop pour que cela soit vraiment important, des tests avaient été effectués. Un antidote avait été mélangé avec son propre sang afin de contrer le Hulk, ou de le tuer. Un succès phénoménal, mais de courte durée, la bête s'étant réveillée peu après, plus enragée que jamais.
Aujourd'hui, les choses sont différentes, et finiront différemment. Nulle autre possibilité n'existe dans l'esprit surpuissant du Jekyll des temps modernes.
- Stephen. Je vais lui transférer mon sang, pour éliminer toute trace de cette toxine. Le risque est grand, j'en ai conscience, mais nous ne savons pas s'il tiendra une heure ou dix minutes à ce rythme. Pour éviter toute réaction gamma incontrôlable, le composé RG-27 de l'armure mark XXVI purgera son corps des radiations juste après. Tony sera donc revitalisé, sans séquelle. Si tout se passe bien.
L'armure, jusqu'alors en retrait, s'avance soudainement à la demande de son co-concepteur, brillant d'une lueur verdâtre inquiétante si elle n'était pas la marque de fabrique de Banner. Une fois les têtes d'aiguilles fichées dans les bras du malade et reliées au produit anti-radiations, Bruce est saisi d'une hésitation.
Ne risque-t-il pas de lâcher sur monde un fléau plus grand encore que celui de Hulk ? Un super-scientifique à la maîtrise de soi quasi-inexistante incapable d'œuvrer à ce qui lui tient le plus à cœur, transformé en un mutant gamma torturé par ses faiblesses ? Ne serait-ce pas un sort pire que la mort pour quelqu'un comme Tony Stark ? Ne vaudrait-il pas mieux adoucir ses dernières heures, et chercher une autre solution ?
Non.
Les chiffres sont sûrs.
Ils ont été décortiqués dans tous les sens.
Et si le milliardaire souffre d'un effet secondaire, il sera traité. Il sera soigné.
Tout ira bien.
Une fois chaque partie de la machine préparée, installée, Bruce se tourne vers le Sorcier Suprême, concentré mais impassible. Comme d'habitude. Le Dr. Banner n'est pas réputé pour hésiter quand il s'agit de domaines qu'il maîtrise. Pas par orgueil, contrairement à l'autre Hulk Amadeus Cho, mais par calcul, par confiance en la seule chose qui ne l'a jamais vraiment trahi: les sciences. Il n'est pas omniscient, bien sûr, mais il se sent assez à l'aise pour s'en sortir. Les chances sont de son côté.
- Idéalement, si tu pouvais incanter quelque chose pour ralentir le temps, ça m'aiderait à agir avec précision.
Chaque seconde compte, dans ce genre de moment. Maintenant prêt, un tuyau dans ses veines, un dans celles de Tony, et un relié à la fantastique armure anti-radiations, il active la machine pour entamer la procédure. Une procédure qui les mènera à sauver la vie d'Iron Man.
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Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Dim 25 Sep - 16:08
Strange observa le blessé tandis que Banner installait sa machine. Il prit un temps pour tourner l’idée de son confrère dans sa tête, l’observer sous toutes ses coutures. Peser le pour et le contre. Chiffres et considérations passaient derrière ses yeux, sans jamais vraiment transparaître sur son visage. Ce fut un calcul rapide, mais il avait tenu à le faire tout de même. Valait mieux assurer leur coup avec un peu de double-vérification. Un petit sourire étira ses lèvres, et il lança un regard en coin vaguement moqueur à Banner.
- Ralentir le temps, hein ? Rien que ça ?
Autour d’eux, les symboles tracés au sol frissonnèrent et changèrent de mécanique. Jusque là, ils s’illuminaient brièvement d’orange, à chaque battement de coeur de Tony. Ils se mirent tous à briller d’un coup, petits néons luminescents sur le sol du salon, plus longtemps qu’avant. Lorsqu’ils se recalibrèrent sur le pouls du malade, ce fut en sens inverse : plutôt que d’être parcourus de lumière à chaque battement, ils brillaient en continue et s’éteignaient à chaque pulsasion Le cercle rituel alimentait toujours le malade en pure énergie vitale pour ralentir les effets du poison. Strange venait simplement de doubler la dose, leur assurant un peu plus de temps pour mener à bien leur opération. C’était un poids de plus sur les épaules (magiques) du Sorcier, mais il tiendrait. S’il fallait étirer ce moment à l’infini pour que Banner puisse sauver Stark, il le ferait.
Evidemment, il ne ferait pas que ça.
Il porta la main à l’amulette qui pendait à son cou. Elle était toujours entrouverte, et la fumée incandescente et blanche qu’elle contenait surveillait toujours Tony. Strange pinça une volute blanche entre son pouce et son majeur, puis la porta à ses yeux – entre lui et Banner, au-dessus de Tony. Entre ses doigts, la fumée devint sphère, puis devint lumière. Ce n’était rien de plus qu’un flocon couleur d’ivoire, scintillant entre ses doigts. Elle se reflétait dans les pupilles des deux docteurs, minuscule tête d’épingle dansante.
- Tu devrais y voir plus clair, comme ça, murmura-t-il.
Le Sorcier ouvrit les doigts, et la lueur disparu. Son reflet, lui, resta bien en place dans les yeux du scientifique.
La lumière d’Agamotto était un instrument puissant. Elle déchirait les mensonges et révélait la vérité, apportait connaissance et discussion. Plus que l’art d’appeler des flammes et des brumes et des vapeurs mystiques depuis d’autre monde, c’était la magie du Sorcier Suprême. Celle qui montre le chemin. Celle qui sait. Strange n’en n’avait pas légué beaucoup. Jouer avec l’esprit de Bruce était toujours un processus complexe, avec ce qui rôdait dans ses profondeurs – et il savait que Hulk ne le portait pas vraiment dans son coeur. A raison, d’ailleurs. C’est pourquoi il n’avait offert d’une étincelle – c’était, après tout, suffisant. Elle pouvait aider à clarifier les pensées du docteur, ainsi que lui offrir une conscience du moment, de l’endroit, de la chose à faire. Avec, Bruce réfléchirait plus vite, n’oublierait rien, pourrait prévoir les développements de son patient avec une précision improbable. Il n’en n’avait pas forcément besoin, certes, mais il lui avait demandé de ralentir le temps : à la place, Strange préférait le pousser dans ses meilleurs retranchements.
Il aurait peut-être dû apporter un soutient astral plus direct, évidemment, mais ça ne lui paraissait pas sage. Déjà, parce qu’être trois dans une même tête pendant une opération pouvait compliquer les procédures. Ensuite, parce qu’il lui faudrait rester alerte pour prévoir toute aggravation de l’état de Stark, et que devoir basculer entre son esprit et son corps lui prendrait trop de temps.
Strange bougea la main, et les bâtons de craie qu’il avait amené s’agitèrent en réponse. Au premier cercle de symbole, ils ajoutèrent une deuxième série, lorsque Banner lança sa machine. C’était des runes différentes, qui du reste fonctionnaient différemment : là où les premières pulsaient, celles-ci ne brillaient pas. Ou du moins, très, très faiblement, si on les regardait du coin de l’oeil. C’était à peine plus qu’un rougeoiement. Si tout se passaient bien, leur lumière grandiraient au fil du temps. Stark aurait besoin d’un peu de convalescence et ne se remettrait clairement pas tout de suite de l’empoisonnement, mais ces symboles étaient là pour l’aider à lutter contre les symptômes et à se remettre sur pied. Les premiers glyphes cherchaient à le stabiliser : ceux-ci étaient là pour activement l’aider à aller mieux.
Situation : Président directeur général de Stark Enterprises.
Localisation : Entre New York et Los Angeles.
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Lun 26 Sep - 10:10
Tony Stark est un homme qui ne laisse pas indifférent.
Beaucoup l’adorent, pour ce qu’il semble être. Beaucoup l’adulent, pour ce qu’il fait. Beaucoup le remercient, pour ce qu’il a pu entreprendre. Beaucoup le détestent, aussi. Beaucoup le jalousent, l’envient, le rejettent, le critiquent.
Tony Stark polarise les opinions, et provoque des débats ; intenses. Mais…
Mais Tony Stark doute, surtout. Il doute de lui. Il doute de ce qu’il fait. Il doute de sa façon d’être. Il doute… de son rapport, aux autres. Il a conscience d’avoir fauté, d’avoir failli, d’avoir mal agi ; bien trop souvent.
Il est toujours surpris, alors – quand on vient l’aider. Quand on vient à son secours. Quand on se déplace, pour lui. Réminiscence d’une enfance troublée, avec Howard. Sentiment amplifié récemment, lors de sa découverte de son statut d’enfant adopté ; même si sa rencontre avec sa génitrice a adouci les choses. Un peu.
Tony Stark serait ainsi surpris, de voir Bruce Banner et Stephen Strange agir pour lui. Pour le sauver. Il ne peut seulement l’exprimer. Il ne peut plus s’exprimer.
Il est pris en charge.
Géré. Accompagné. Soigné. Sauvé. Sans qu’il puisse agir. Sans qu’il puisse parler. Sans qu’il puisse participer.
Le temps passe, alors ; même si le Sorcier Suprême le trouble, le modifie, le module. Le temps passe. Le soin… se fait.
Natasha Romanov part, à regret. Bruce et Stephen demeurent. Ils agissent. Ils avancent. Ils… réussissent.
« Les… constantes nous parviennent, Docteurs Banner et Strange. »
La voix douce mais électronique de FRIDAY résonne – un peu angoissée, alors que les données pénètrent son inconscient.
« Oh. »
L’intelligence artificielle refait apparaître un hologramme – et pousse un soupir numérique, en formant un sourire fatigue mais sincère.
« C’est… bon. Il… ah. Il… vous avez réussi, Docteurs Banner et Strange. Tony Stark… est sauf. Sauvé. Grâce à vous. »
FRIDAY acquiesce, puis se tourne vers Bruce et Stephen.
« Je… me chargerai de le lui dire ; et de le lui rappeler ! Le boss a… ah, vous savez qu’il a parfois tendance à oublier ceux qui l’aident. Mais ça n’arrivera pas, pour ça. Je… peux vous proposer des rafraîchissements, et des structures pour un peu de… repos… ? »
FRIDAY veut aider, et bien faire ; mais elle n’est pas forcément habituée à recevoir des gens, en l’absence de son créateur. L’intelligence artificielle demeure, en outre, inquiète pour Tony – dont le corps a été purgé de l’infection, de l’empoisonnement ; mais l’organisme demeure fragile.
Des éléments mécaniques, automatisés, viennent ainsi récupérer le corps du maître des lieux.
Il est inconscient, endormi. Il se repose. Pour l’instant, encore.
FRIDAY demeure devant Bruce et Stephen ; un peu gênée, un peu troublée. Pour Tony. Pour son créateur, qui incarne bien plus. Et qu’elle va sûrement devoir canaliser quand il se réveillera… et qu’il comprendra qui s’en est pris à lui…
(HJ/ Vos messages sont super tops, j’adore ! Surtout pour quelque chose d’autant improvisé ! Merci énormément ! Je me permets d’accélérer, pour libérer vos personnages… mais nous n’en resterons pas là, assurément ! /HJ)
Localisation : Au coeur de la nuit new-yorkaise...
Re: The beginning or the end? [Tony Stark] Lun 26 Sep - 12:08
- C'est... une première mondiale !
L'exclamation de joie du Dr. Banner retentit dans le salon, où FRIDAY, le Dr. Stephen Strange et l'accompagnent dans ce moment surprenant. Les cheveux en bataille, l'air profondément ahuri, les yeux écarquillés de surprise, le scientifique maudit tourne sur lui-même dans un sens, puis dans l'autre, comme s'il ne savait pas dans quelle direction aller, ni quoi faire. Ce qui est un peu le cas; il lui fait encore processer ces nouvelles données, ces informations, et mettre les mots sur son ressenti soudain.
- Je veux dire... enfin... c'est la première fois que la technologie gamma parvient à faire autre chose que détruire ! Je... c'est... il... pffff...
L'émotion l'étreint. Et il ne sait pas quoi en faire. La gorge nouée, il lève et baisse les bras à plusieurs reprises, avant d'abandonner tout simplement. Pas de contrôle, pas d'étouffement, pas de frustration, juste une brève liberté pour ses sentiments. Incapable de les gérer plus que ça, il soupire enfin. Avant de se laisser tomber dans un siège hors de prix.
Une larme coule. D'allégresse.
Pour aujourd'hui, et peut-être pour demain.
Aujourd'hui est peut-être le premier pas vers la sécurisation de la puissance gamma. Un fondement nouveau pour un monde meilleur, dans lequel les poisons, les maladies et la vieillesse ne seront plus qu'un mauvais souvenir !
Une perspective si merveilleuse et terrifiante qu'il faut plusieurs minutes au Dr. Banner pour oser l'imaginer. Des minutes durant lesquelles il reprend peu à peu contenance. Les pics d'adrénaline et d'endorphine étant derrière lui, le contrôle se refait doucement, très doucement. La réalité reprend place autour de lui, et avec elle les problématiques de la situation. Rien n'est encore gagné, ni la stabilisation du pouvoir gamma, ni l'état final du plus grand génie playboy philanthrope milliardaire. Du travail reste à faire. Beaucoup de travail.
A l'aise dans ce fauteuil sans doute aussi cher qu'une petite maison dans le Missouri, Bruce joint devant lui le bout de ses doigts, pour se concentrer, prenant involontairement une pose digne d'un véritable seigneur du mal de série Z.
- Je veux bien une chambre, FRIDAY. Pour être certain que rien de fâcheux n'arrive à Tony.
Et par fâcheux, il entend vert.
Pour autant, c'est le cœur empli d'espoir qu'il se lève de son siège. Lui n'a pas grand chose à faire de sa vie ces derniers mois, en tous cas pas grand chose de plus important que de veiller sur un ami, mais le meilleur médecin de Greenwich Village est un homme occupé, que Bruce ne voudrait pas retenir plus que de raison. Il ne sait toujours pas comment situer le Sorcier Suprême après la débâcle de ce que le commun des mortels a surnommé la World War Hulk, si c'est un ami ou un collègue... mais cette rencontre lui permet d'ouvrir à nouveau le dossier.
- Stephen. Ca n'a pas été un plaisir compte tenu des circonstances, mais je n'aurais jamais pu rêver d'un meilleur infirmier.
La petite pique a du mordant, mais elle n'est pas bien méchante, et en aucun cas vicieuse. Encore moins quand elle est accompagnée d'une main tendue, douce, sympathique, celle d'un académicien qui dit au revoir à l'un de ses estimés confrères.
- On reste en contact, Docteur ?
Spoiler:
Ca a été un gros gros plaisir ! Merci beaucoup ! Strange, je te laisse conclure si ça te va ?