Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Mar 12 Sep - 11:03
Le Sanctum Sanctorum est un endroit merveilleux et distrayant. La magie flotte dans l’air, se cache dans les recoins des meubles massifs en bois sculpté, sur lesquels sont posés des objets en tout genre, eux aussi resplendissant d’une source magique parfois nouvelle… parfois très ancienne. Cet endroit est un refuge pour les esprits qui veulent loger dans une bulle un moment pour y trouver la sérénité, accompagnée de livres, de récits de Science et de Sortilège, d’histoires et d’arts. C’est un lieu protégé des potentielles attaques extérieures. C’est ce qu’il lui fallait… ce moment de répit... un court instant pour laisser ses épaules s’affaisser, alourdis par la fatigue mentale qui réduit même le penseur le plus habile à l’état de loque incapable de réfléchir correctement. Il ne s'était jamais permis de se reposer avant aujourd’hui.
Chons finit tout de même par se redresser. Il se tient droit, sa tresse de cheveux placée sur le côté, portant ses apparats d'ors et de joyaux, comme la digne figure que les statues égyptiennes d'autan dépeignées de lui. Assis en tailleur, son regard fixe un point précis dans le vide. Il gratte machinalement sa barbe postiche. Difficile de savoir s’il regarde quelque chose de palpable ou… une quelconque vision. En vérité, il ne pense à rien, ni n’observe ne serait-ce qu’un bout du futur… Il n’ose même plus s’approcher les bords du Nil astral, logé entre les deux mondes, pour l’observer.
Son regard se perd davantage dans le vague, en pleine réflexion. Il doit agir pour trouver des réponses sur Apokryphos, avant qu’il ne soit plus en capacité de le faire… C’est pour cette raison qu’il s’est laissé guidé par Marc, pour le mener jusqu’au Sanctuaire des Stranges. Ici, en plus de le protéger des menaces magiques, il peut se ressourcer et attendre patiemment que le Sorcier Suprême se remette du rituel des Héliopolitains.
Combien de fois a-t-il dû recommencer son message mental à destination de Stephen Strange… ? Comment lui expliquer combien il s’est montré faible face aux assauts perpétuels de ce maudit Apokryphos, qui a fini par creuser et agrandir la brèche ? Et avant cela, comment trouver les mots après qu’il ait failli abandonner lors du rituel à cause de la douleur générée par cette vision d’horreur de son monde dévoré par les ombres ?
Khonshu fait tourner des lettres magiques entre ses doigts, son regard las dévisageant désormais les nombreux livres dans cette immense bibliothèque. Un soupir passe. Il tente de retrouver un peu de calme dans sa tête avec de la méditation. L’odeur du papier et du vieux bois… Sa curiosité piqué à vif depuis qu’il est entré ici… Tout l’intrigue, que ce soit les lieux et la magie qui y circule mais aussi ses propres émotions et les perceptions nouvelles acquises via sa condition récente d’immortel réincarné. C’en est… troublant ? Plaisant, peut-être.
Un sourire se dessine doucement. Autant ne pas faire attendre cette irrésistible envie de manipuler les fils magiques alentour.
Les lettres finissent par disparaître, libérant les mains délicates du magicien de Thèbes. Dans un doigté méticuleux, il tisse des sorts d’une simplicité presque enfantine. Il ne fait rien de compliqué, ni ne respecte les échelles ce qui n’aurait pas manqué de faire crier ce bon vieux Thot qui trouve toujours à redire sur les perceptions dans l’Espace. L’esprit scientifique de Thot trouve parfois l’esprit imaginatif de l’enfant thébain trop prompt à ignorer les règles. Chons dessine dans les airs le système solaire que l’Humanité connaît, dans les moindres détails, ajoutant profondeur, grandeur et beauté. Et même si les échelles ne sont pas respectées, au moins il tisse toutes ces “balles” en respectant minutieusement de ne pas trop déranger la paix des lieux. Tout ça pour satisfaire un esprit créatif, dont le besoin de s’occuper lui a paru fondamental.
Toujours assis en tailleur, Chons est désormais à plusieurs mètres de hauteur, au niveau des plus hautes étagères de la bibliothèque des Stranges. Les planètes tournent autour de lui au rythme que l’Univers leur a permis d’avoir. Le Soleil se trouve au-dessus de sa tête, relativement petit par rapport à la réalité afin d’éviter qu’il ne prenne trop de place. Attiré par la magie mise en place, des livres se mettent à suivre le rythme du petit système solaire. La Terre file avec la Lune. Elle est observée avec intensité par Khonshu. Nouveau soupir.
Le prince thébain se “couche” dans un “nuage” mystique. Il attend patiemment le retour de Stephen Strange, qui ne manquera pas de sentir des perturbations au sein de sa propre maison. En attendant, le Voyageur profite de la sérénité du Sanctum pour se ressourcer.
Localisation : 177A Bleecker Street, Greenwhich Village, New York
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Mar 12 Sep - 16:09
- Sur la table basse.
Le soleil entrait dans le bureau par la haute fenêtre et sa caresse était bienvenue. Stephen se redressa lentement et prit un bref instant dans l’air doré avant de descendre au sol. La pièce était de taille respectable, décoré de bois clair et de mobilier simple : dans un coin, un bureau supportait plusieurs feuilles et notes, soigneusement ordonnée ; au centre, une table d’opération médicale attendait patiemment que le Sorcier Suprême se mette debout et enfile sa chemise de nouveau. Chaque geste était plus lent qu’il n’aurait dû être. Si sa respiration était régulière, elle était profonde, marquée par un effort léger mais constant. A vrai dire, à le regarder, Strange bougeait comme si chacun de ses muscles était endoloris, courbaturé. Ses yeux étaient cernés, ses traits tirés, et lorsqu’il tendit la main vers le petit sachet sur le guéridon près de la porte, le soleil accrocha quelque chose le long de ses doigts. Des symboles, noirs, aux contours imprécis, une série de glyphes couleur de cendre, qui remontaient ses longues cicatrices et disparaissaient sous sa manche.
- Merci, Michael. Passe mes amitiés à Zelma et Jericho, veux-tu ?
Sa voix était légèrement rauque. Il n’avait jamais été du genre à parler fort, mais ses mots avaient d’ordinaire une clarté qu’ils avaient perdu. Ils s’étaient émoussés à la manière des voix qui s’effilent à forcer de chanter ou de crier. La poignée de bois était chaude dans sa paume, touchée par le soleil.
- Stephen.
Michael Twoyoungmen était un excellent magicien. C’était le meilleur Shaman de tout le Canada, un docteur diplômé en plus d’un Sage de renom, et c’était surtout un très bon ami. Depuis peu, il était aussi enseignant auprès de la Strange Academy – un établissement que le Sorcier Suprême se devait, décidément, de visiter plus souvent.
- Soit prudent, s’il-te-plaît. C’était dangereux. Même pour toi.
Strange se tourna légèrement, assez pour le regarder droit dans les yeux. Il n’était pas là par simple courtoisie : Michael était un expert des blessures mystiques et de la ligne fine qui séparait le physique du spirituel. Le docteur était venu parce que Shaman était un expert dans son domaine, bien au-delà de ses propres compétences. Il sourit, avec son air fatigué et ses yeux très légèrement voilé, et la porte cliqueta lorsqu’il l’ouvrit et disparut dans le couloir. Il n’y eut cependant ni hochement de tête ni autre signe qu’il serait plus prudent ou que, si l’occasion se représentait à nouveau, il ne ferait pas exactement les mêmes choix.
Il y a quelques jours, Stephen Strange avait été l’hôte d’un Panthéon entier, avec quelques autres divinités de plus. Il avait été soutenu et protégé, bien sûr, mais il avait tout de même tenu le pouvoir de plusieurs dieux dans ses mains – il l’avait tenu, manié, s’en était servi pour piéger un monstre millénaire et sauver autant des ombres d’un autre monde qu’il avait pu. Comme on pouvait s’y attendre, le passage d’autant de magie avait laissé des marques. Son corps travaillait encore avec le contrecoup. Pour le moment, les résultats étaient très optimistes – de ce qu’il en savait, un peu de repos serait suffisant. De temps en temps, il se sentait défaillir un peu – il boitait, tanguait, était pris de vertige. Michael avait suggéré une canne, et Strange avait ricané. Il allait bien. Il était presque guéri. D’ailleurs, les remèdes qu’il tenait sous le bras n’étaient que des précautions superflues. Quel était l’idiome déjà, à propos des cordonniers et des gens mal-chaussés ?
Le magicien traversa les couloirs clairs de l’école, esquivant adroitement les groupes d’élèves qui allaient et venaient à leurs occupations. Il était vêtu de gris et de vêtements qui n’évoquaient en rien le Sorcier Suprême, et si on le reconnut, cela ne se vit pas. Un peu d’anonymat, dans un lieu qui portait son nom, était au moins aussi bienvenue que les rayons du soleil. S’il avait pu, il serait resté assis devant la fenêtre de Twoyoungmen tout l’après-midi. Tout bien considéré, ce serait peut-être ce qu’il ferait une fois rentré au Sanctum. Le docteur poussa une porte et entra dans un petit bureau. C’était, en vérité, un placard la plupart du temps, à l’exception notable des moments où Strange était présent sur le campus. Il lui arrivait de donner des cours à la Strange Academy ou d’y être pendant des périodes plus ou moins longues, aussi avait-il été convenu que si le bureau de directeur reviendrait à Jericho, il se verrait accorder un local lorsqu’il en aurait besoin. Ce n’était pas grand-chose, et s’il était honnête, c’était probablement surtout un peu de vanité à peine dissimulée. Il traversa la pièce, droit vers un porte-manteau auquel était accroché un chapeau de feutre brun. D’un geste rodé par l’habitude, le magicien attrapa le couvre-chef, tourna sur lui-même et l’accrocha à l’un des portes-manteaux du Sanctum Sanctorum, à des kilomètres de là, en plein coeur de New York. C’était un morceau de magie simple, quoi que fiable, un moyen de voyager à travers le mimétisme d’une action et d’objets identiques.
Il posa le sachet de papier kraft qu’il tenait sur une commode, près de la porte, puis laissa échapper un soupir en faisant craquer les muscles de son dos. Les journées se faisaient longues, et il aurait donné beaucoup pour - Le docteur fit volte-face.
- Hey, doc.
- Hey, Bats.
La réponse avait fusé automatiquement. Le regard du magicien ne se posa même pas sur le Basset Hound translucide assis au milieu du hall d’entrée : il fouillait le rez-de-chaussée, comme s’il voyait à travers les murs. Son regard s’arrêta sur la gauche et la large double-porte qui menait à la bibliothèque.
- Le rendez-vous s’est bien passé ?
- Nickel. On m’a prescrit du repos et une tasse de thé, murmura le docteur.
Une ombre passa sur son visage et il fronça les sourcils. Il fit quelques pas vers la bibliothèque d’un air décidé, main tendu vers la poignée de porte. Bats laissa échapper un bruit, un éternuement canin qui, en vérité, passait chez lui pour un raclement de gorge.
- Hrem. Ouais. On a un invité.
- Vraiment ?
Le ton du docteur était sensiblement plus froid, quoi qu’il n’était pas adressé au chien fantôme. Bats, après tout, avait toujours été un fantôme au comportement impeccable, à l’inverse de leur invité surprise. Strange ne toucha finalement pas les portes : à la place, il bougea à travers le Sanctum.
Le couple était au cœur de bon nombre des enchantements de la bâtisse. Une bonne partie les tenait au courant de ce qui se passait chez eux – certains, par exemple, avaient affablement indiqué au docteur la présence d’un inconnu dans la bibliothèque. Quelques autres leur permettait de se déplacer à travers les pièces et les étages sans jamais emprunter couloirs, portes ou escaliers, et sans avoir à utiliser leurs propres pouvoirs pour le faire. Stephen Strange apparu sans un bruit dans un des fauteuils de la pièce, son regard fixé sur Khonshu. Au mieux, seul la soudaine tension dans la pièce – comme un calme agressif, ouvertement froid – annonça son arrivée. Quand il parla, sa voix résonna très légèrement, comme s’il parlait avec ses cordes vocales autant qu’avec le bois des poutres et la pierre des fondations et le cuir des livres. Il avait abandonné le gris confortable de ses vêtements, lui préférant le rouge et bleu de sa tenue de fonction – de sa tenue de combat, faute de meilleur terme.
- Si je suis très heureux de voir que tu te fais plutôt bien à ton nouveau corps, Chons, j’apprécierai de savoir pourquoi il faut que je rentre chez moi pour apprendre que tu flottes au milieu de ma bibliothèque – sans mot pour t’annoncer au préalable ni invitation de ma part.
A l’opposé de la pièce, Bats sorti du mur, créature spectrale courte sur pattes s’il en est. Il trottina jusqu’à un panier près de la cheminée et s’y installa confortablement, de manière à pouvoir suivre l’entièreté de l’étage par dessous ses paupières lourdes. La fatigue de Stephen Strange n’était pas quelque chose qu’il cachait. Il n’aurait pas pu, en vérité. Pourtant, elle n’amenuisait pas spécialement la lueur froidement inquisitrice qui brillait dans le fond de ses yeux et qui attendait une réponse.
Dernière édition par Stephen Strange le Dim 26 Nov - 16:11, édité 1 fois
Moon Knight
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Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Mar 12 Sep - 19:12
Les yeux clos, un froncement de sourcils commence à se distinguer. Une étrange fraîcheur s’est installée dans la pièce. Elle ne vient pas des livres et même si le principal occupant s’amuse avec des planètes miniaturisées, il n’a en aucun cas instauré la sensation du vide et du froid stellaire. Alors, l’hôte est enfin arrivé et il n’est guère d’humeur ? Normal. L’égyptien s’est invité de lui-même… Ce n’était pas très malin de sa part de ne pas s’être annoncé avant toute chose… Il n’est cependant pas encore prêt à admettre qu’il ait pu être maladroit.
Chons commence à faire la moue. Lentement mais sûrement, le système solaire commence à ralentir. Les astres s’arrêtent comme si le temps lui-même retenait son souffle devant la scène. Stephen Strange assis dans son fauteuil, fusillant du regard l’étrange divinité lunatique. La fatigue chez le Sorcier Suprême est visible, il ne faudrait pas l’irriter davantage. Et pourtant…
« La porte était ouverte… »
Quel vilain mensonge… La divinité plonge et s’enfonce dans sa faute par pure contrariété. Surprenamment, le ton n’a rien de faux, Chons est particulièrement ouvert, quand l’on sait qu’il est pourtant maître dans la dissimulation des vérités. On dirait un enfant, pris la main dans le sac en train de manger les chocolats du placard de la cuisine et qui refuse de se faire gronder par un parent…
Le visage de Chons est incroyablement expressif et lorsqu’il ouvre les yeux vers le Docteur Strange, elle change doucement pour refléter son malaise.
Pourquoi se sent-il si fragile et dans le besoin de se justifier. Il est un dieu, pas un simple mortel ! Pourtant, il sait pertinemment qu’il a devant lui la seule personne au monde, si ce n’est à travers la plupart des dimensions, capable de rivaliser avec beaucoup de divinité en puissance brute. De plus, Chons n’est pas divinité à posséder l’artillerie lourde, malgré ses nombreuses connaissances magiques. La preuve en est qu’il ne se trouverait pas dans cette situation, si ça avait été le cas.
« Ne me regardez pas de cette manière ! J’ai pensé à beaucoup de mots pour vous prévenir, mais aucun d’entre eux n’a … Humpf… Je n’ai pas su les trouver. »
Un comble pour un être tel que lui. C’est d’autant plus difficile de l’admettre en sachant tout ce qu’ils ont vécu … Khonshu ne pouvait s’exprimer qu’à travers des Avatars. Il les a fait combattre en son nom, pour des causes dingues, à combattre des forces qui les dépassent largement. Il a été au cœur de bien des problèmes, il a provoqué la venue de son panthéon à cause de ses fautes. Il porte encore des stigmates de ce foutu Darkhold. Et le rituel pour enfermer Démogorge a été une expérience terrible pour les dieux comme pour la God Squad.
Chons doit beaucoup au Docteur. Et c’est pour cela qu’il ne lui cache rien. Absolument rien. S’il n’est pas pour autant un livre ouvert dans lequel on peut lire toute la vérité, Khonshu semble prêt à tout révéler en reprenant son calme, laissant de côté ses légères sautes d’humeurs.
Il a fini par redescendre, son système solaire se désagrège en poussière d’étoile et les livres repartent à leur place d'origine. Seule la représentation de la Lune flotte au-dessus de sa tête, grise et sombre couverte par la régolithe et les cratères.
Le Voyageur s’incline avec dignité devant Stephen Strange.
« Mes excuses pour cette intrusion, Sorcier Suprême. Le premier réflexe de Marc a été de me proposer de venir ici. Et s’il ne vous a pas prévenu, c’est parce que je voulais… régler cette affaire sans l’impliquer davantage. Mais avant de vous expliquer, je souhaitais… »
Un mince sourire se dessine. Il est plutôt fugace, si discret qu’on pourrait croire qu’il n’ait jamais existé. Mais sa signification se laisse transparaître dans l’aura bienveillante qui flotte dans l’air… Khonshu est… reconnaissant ?
« Ce que vous avez fait à Karnak… Vous avez sauvé bien plus que vous ne l’imaginez. Nous n’étions… Je n’étais pas en mesure de les sauver tous, à ce moment-là. Alors… Merci de l’avoir fait. »
Une pensée circule dans l’esprit du dieu lunaire. Il hésite un léger instant mais semble se raviser au dernier moment. L’heure n’est pas aux questions mais plutôt aux réponses.
« Juste après votre départ et dès que les miens ont commencé leur route vers le refuge des dieux, j’ai été… attaqué. Pris par surprise serait même plus juste… Il est difficile pour moi de connaître l’auteur mais nous savons tous les deux qui est capable de nous atteindre, Sorcières, magiciens … et dieux. »
Il n’a même pas besoin de prononcer son nom. Alors qu’il ne l’a même pas mentionné, le visage humain de Khonshu est légèrement troublé, assailli par la frustration.
« J’ai été mis à terre dans un moment de faiblesse et il a atteint mon esprit. Encore un peu et je devenais le bourreau de Marc, sans que je puisse faire quoi que ce soit pour contrôler mon bras vengeur. »
Dans son trouble, Chons laisse passer bien d’autres émotions comme la colère, la honte, le désarroi. Croisant les bras et refermant les yeux, il impose à son esprit de retrouver un semblant de calme.
« Je suis venu au Sanctuaire pour m’enfuir, me cacher et pour vous voir. Mais pas pour être soigné, Docteur… »
Lorsqu’il rouvre les yeux, il semble plus brillant d’une magie ancestrale et la Lune au-dessus de sa tête a pris de légère lueur argentée sur sa robe au faciès de cailloux de l’espace.
« Nous ne pouvons pas soigner un mal sans parfaitement comprendre ce qui constitue la maladie. Nous savons déjà pas mal de choses sur Apokryphos mais pas ce qu’il est vraiment, ce qu’il est devenu… Il faut apprendre pour pouvoir mieux l’affronter et surtout pouvoir contrer ses maléfices. Je ne peux pas attendre que ce monstre daigne montrer le bout de son nez. Je ne veux plus jamais revivre cette humiliation, ni perdre la tête et me retourner contre vous et l’Escouade. »
Presque aussi fugace que les autres émotions qui transparaissent sur son visage, Chons peine à ne pas laisser la peur transparaître davantage dans son aura.
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Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Ven 22 Sep - 12:00
Strange resta immobile un long moment. Il scrutait le visage du dieu de la Lune, d’ordinaire si impassible, plein d’ombres et de mystères. Puis il poussa un petit soupir et fit un geste vers une table basse, sur lequel se trouvait un service à thé qui n’y était pas quelques instants auparavant. Un des fauteuils de la pièce se traîna jusqu’à se placer devant le docteur et la table basse, invitation silencieuse s’il en était.
- Nous gardons la porte du Sanctum ouverte à ceux qui en ont besoin, oui.
Ce n’était pas, à proprement parler, vrai. Le Sanctum avait des verrous et les Stranges une protection farouche de leur intimité, mais ça ne les avaient jamais empêché d’apporter leur aide à ceux qui venaient frapper sur le battant. La théière frémit doucement et un filet de fumée claire s’échappa de son bec.
- C’est une chose étrange, de te voir avec autant d’émotion, Chons. Elles te vont à ravir.
Étonnamment, il n’y avait aucune moquerie dans la voix du magicien. C’était un compliment, offert de la manière détournée que Strange affectait tant. La théière se décolla doucement de son plateau, portée par une main invisible, et remplit deux tasses d’un liquide brun sombre et fumant. Récipients, soucoupes et petites cuillères volèrent jusqu’aux deux membres de la God Squad, suivit de près par un petit sucrier qui fila droit vers le dieu de la Lune.
- On m’a rapporté d’autres attaques. J’ai tenté de le localiser, sans succès. Quoi qu’il utilise pour se protéger, je n’arrive pas à le trouver. Il n’a pas encore tenté d’attaquer le Sanctum, ou Cléa, ou moi. Je ne sais pas quoi en penser.
Peut-être que Strange était simplement hors du radar d’Apokryphos. Peut-être n’était-il pas une cible assez grosse, peut-être posait-il trop de risques, peut-être le monstre rassemblait-il ses forces pour l’écraser. Après tout, il restait Sorcier Suprême, détenteur de pouvoirs que leur adversaire finirait par vouloir. Le docteur réprima un frisson. Apokryphos Sorcier Suprême. Brr.
- Nous savons qu’il est l’enfant bâtard des magies corrompues de Brocéliande. Nous savons qu’il est marqué par Excalibur et Agatha Harkness. Nous savons qu’il se nourrit de magie, celle qui pulse dans les pierres anciennes et dans le sang des ensorceleurs de bas et de haut niveau. Je peine à trouver un équivalent historique.
Chose d’autant plus marquée qu’ils se tenaient au milieu de la bibliothèque du magicien. Les murs étaient tapissés de rayonnages, épais et fins, de cuirs et de papiers. D’autres livres, écrits de feu et de pluie, sur de l’écorce ou de la pierre de montagne, entassaient le dernier étage de la maison. Pourtant, Strange n’avait trouvé aucune trace de quoique ce soit de similaire à Apokryphos. Les arts de Chthon étaient rarement catalogués ou documentés, les informations plus volontairement perdues et détruites par le temps. Pourtant, rien. Rien qui n’offre de solution simple, de contre-sort ou de rituel adapté.
- Des idées ? Des pistes à suivre ?
Le sorcier avait les traits tirés. Les ombres sous ses yeux et son teint pâle, pourtant, n’amenuisaient pas sa voix claire et la détermination de son regard. Il cherchait. Il cherchait sans trouver, et la frustration accumulée s’entendait distinctement dans sa voix. Le docteur prit une gorgée de thé. Sur la table, une petite assiette de biscuit glissa innocemment dans la direction de Khonshu.
- Même attendre qu’il se montre ne porte pas ses fruits, jusque là.
Strange avait tenté de le traquer, de bondir à la rescousse dès qu’il avait vent de sa présence. Il arrivait toujours, toujours trop tard. Le monstre frappait au hasard, et le magicien ne pouvait que voir les cendres et les ruines grandir en nombre.
- Tu es l’un des rares à avoir survécu à son attaque. J’imagine qu’il y a une dose de fierté à en tirer.
Encore une fois, aucune moquerie. Seulement de la fatigue, et la distance d’une colère froide, qui tempêtait face à sa propre impuissance.
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Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Mer 27 Sep - 16:03
Le laps de temps où les regards des deux magiciens se scrutent semble s’étirer en longueur. L’être de la dimension du sable et des papyrus en profite pour tenter de regagner un calme précaire, d’établir de l’ordre dans cet amas de trop plein émotionnel. Il n’est plus habitué à être soumis aux lois du vivant… Il redécouvre ce que ça fait de craindre un danger, tout particulièrement lorsque ce dernier est tout à fait capable de le soumettre et de le détruire. La Lune au visage habituellement si passif arque un sourcil lorsque la magie du Docteur Strange manipule le mobilier et prononce quelques mots.
La porte est ouverte à ceux qui en ont besoin. Heureusement que ce fût le cas, pense fugacement Khonshu. À vrai dire, il ne sait pas où il aurait pu se rendre sans mettre en danger un divin ou un mortel de sa connaissance… Il était risqué de venir quérir l'aide du Sorcier Suprême, dans son état de faiblesse actuel, mais l’Eclaireur de l’ancienne Thèbes savait également qu’ils auraient toutes les armes pour contrer les potentielles attaques d’Apokryphos. C’est sans doute l’attrait magique et très puissant de cet endroit qui pousse cette immondice à ne pas s’en prendre à quiconque se trouvant entre ces murs.
Le bruit de la théière fait sortir Chons de ses sombres pensées, alors qu’il écoute Stephen d’une oreille. Le Docteur n’a fait qu’agiter les mains et l’endroit semble lui obéir au doigt et à l'œil. Les propriétaires de ces lieux possèdent autant voir bien plus d’aisance dans la manipulation magique que la plupart des êtres extraplanaires se faisant appeler “divins”. Tous ne sont clairement pas égaux, sinon… tout serait bien plus facile.
Soudain, la surprise se lit aisément sur les traits égyptiens du Voyageur. Face au compliment du Docteur, où ne perlent ni moquerie ni sarcasme, le thébain se sent… décontenancé. La Lune observe Stephen Strange pour connaître la signification réelle derrière chacun de ces mots et finit, petit à petit, par simplement admettre qu’ils n’ont pas de secrets. C’est un compliment, tout ce qu’il y a de plus naturel.
« Vous trouvez ? »
"Merci" aurait été plus simple comme réponse. Mais il n’a nul besoin de le prononcer car c’est comme s’il l’avait déjà fait, à travers son comportement et son regard beaucoup plus doux et serein que lorsqu’il arbore sa tête d’oiseau mort.
Les deux tasses remplies d’un thé aux odeurs épicées occupent une nouvelle fois l’attention de Khonshu. Ses yeux foncés, aux pupilles brillantes où fluctue une magie ancestrale, s'intéressent au sucrier vivant. Il connaît le sucre mais ce sera la première fois qu’il va y goûter…
« Apokryphos apprend vite. Bien plus vite que je ne l’aurais cru… »
Le visage plus neutre que Stephen lui connaît mieux est revenu, mais sans la voix froide des nuits sans Lune.
« Ce n’est pas une chance qu’il ne soit pas encore venu vous trouver… Je pense au contraire qu’il cherche à connaître les moyens pour vous atteindre, de façon je le crains la plus efficace possible… »
“Craindre”. Un divin qui craint les avenirs possibles ? Lui qui voit et sait tout…
Khonshu réprime un frisson d’effroi. Dans son attitude se mêlent son désarroi face à son impuissance et sa haine envers toutes les créatures qui sont nées du Darkhold et de Chthon. L’idée même qu’il ne pourrait pas se montrer à la hauteur pour protéger les deux Sorciers Suprêmes et tous les autres le rend fou de rage. L’esprit vengeresse commence déjà à se refléter dans cette Lune flottante au-dessus de sa tête, dont la lueur prend des teintes légèrement pourpres.
« Nous sommes face à une créature qui n’a pas d’équivalent, Docteur, hormis peut-être Atum, lorsqu’il devient le Démogorge. Cependant, ils ne dévorent pas la magie dans le même but… Démogorge incarne le chaos et la désolation. Apokryphos semble avoir de l’ambition … Il est dévoré par son envie insatiable d'apprendre et d'acquérir du pouvoir. »
Khonshu s’installe dans le fauteuil en face du Sorcier Suprême. Malgré qu’il incarne l’aspect d’un jeune homme, il semble plus petit que son interlocuteur. L’impression est renforcée par le fait que ses pieds, chaussés par des sandales dorées, touchent à peine le sol. Il remercie du regard le sucrier, qui détale vers son propriétaire et saisit délicatement un des biscuits proposé silencieusement. Chons l’observe avec intérêt avant de lui porter un croc gourmand.
Il mâche autant de temps qu’il lui faut pour apprécier le mélange sucré du sablé, proche des gâteaux aux miels d’une époque ancienne et qui ramène chez lui une satisfaction qu’il avait oubliée. Son regard exprime pourtant la réflexion aux deux dernières questions du Docteur. Des idées ? Des pistes ?
« Hmm… »
Khonshu termine son biscuit et en pioche déjà un second.
« J'ignore si j’ai survécu à son attaque par la force de ma volonté… ou parce qu’il l’a bien voulu. »
La même colère froide se reflète dans la voix. Cette dernière est presque ténue sous le poids d'un agacement face à son propre échec. Son manque de savoir sur cette situation ne lui plait pas du tout. Ne pas avoir de connaissance sur ces questions tout court n’est pas dans ses habitudes et il déteste ça.
« Mon idée serait d’aller mettre le nez directement dans les ennuis. »
Un silence suit cette étonnante proposition. Khonshu n’est pas divinité à agir promptement sans avoir conçu minutieusement un plan. Il hausse les épaules avec nonchalance et finit par révéler un sourire en coin de ceux qui ont faim d’aventures, même les plus risquées. Une gorgée de thé plus tard et la voix plus claire et déterminée de la Lune se fait entendre au sein de la bibliothèque.
« Nous devons apprendre à le connaître pour saisir comment il pense et anticiper ses actions. Nous savons ce qu’il est et son comportement démontre qu’il semble agir pour lui-même. Apokryphos attaque sans distinction les sources magiques, sans se coordonner avec les membres du Culte de Chthon. Est-ce que cela fait de lui un agent solitaire ? »
Non, quelque chose ne semble pas coller. La plupart des créatures du Dormeur agissent belle et bien pour sa domination…
« S’il n’agit pas pour Chthon, peut-être pourrions-nous en tirer un avantage ? Est-il seulement possible de le contraindre à prendre une direction différente ? »
Mais pour cela encore faut-il réussir à l’approcher, chose terriblement dangereuse étant donné sa nature. De plus, Apokryphos incarne tout ce que Khonshu veut fuir… Les mots du Darkhold eux-mêmes, les racines d’ombres envahissantes, ce noir insondable qui obscurcit toutes formes de lumière et d’espoir… et brouille la pensée.
Chons se relève du fauteuil, planant à quelques centimètres du sol. Ses craintes se tapissent dans les recoins de son esprit qui a déjà connu la présence du Darkhold. Il sait ce qu’il risque et ce qu’il peut perdre s’il subit une nouvelle attaque d’Apokryphos. Il le sait... Pourtant, sa main ne tremble pas lorsqu'il la tend vers Stephen Strange. Son cœur essaye de garder son calme au moment où il réfléchit déjà à la direction à prendre. Sa formule silencieuse ne connaît aucun défaut alors qu'apparaît délicatement, entre les volutes de sables, son sceptre lunaire.
« Nous ne pouvons plus attendre. Accompagnez-moi… Allons à la rencontre de nos ennemis et mettons une épine dans le pied de ce culte honni. Vous avez besoin de repos et moi de protection mais rien ne nous empêche d'aller regarder et écouter, dans un premier temps... Et s’ils nous opposent de la résistance… »
Ô s’ils osent s’opposer aux enfants de la magie et de la lumière, ils connaîtront de nombreux tourments. C'est un péché inavoué que de vouloir dégourdir ce corps nouvellement retrouvé.
Localisation : 177A Bleecker Street, Greenwhich Village, New York
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Ven 13 Oct - 11:51
Le Queens était un des plus grands quartiers de New York. Kilomètres après kilomètres de maisons, d’immeubles et de hangars s’étendaient de l’East River jusqu’aux limites de la ville, dévorant une partie de Long Island de leurs mâchoires de fer et de béton. C’était un lieu vivant, remplie de populations diverses, de situations diverses, et occasionnellement de super-héro à thématique arachnoïde. Et, comme tous les lieux vivants et les grands espaces urbains, le Queens comprenait des zones laissées à l’abandon.
Au milieu des hauts immeubles de briques et derrière les avenues éclairées par les lampadaires et les devantures. Juste dans le coin des chemins habituels des gens, là où personne ne va, par réflexe, par instinct. Fut un temps, l’endroit avait peut-être était un lieu de force industriel, ou un lieu important pour les bateaux qui naviguaient le détroit de New York, ou même simplement un lieu prisé par les locaux pour venir faire réparer sa voiture – c’était du moins ce que laissaient entendre les multiples hangars à l’abandon, les immeubles condamnés et les lampadaires éparses. L’endroit avait été vivant, certainement : aujourd’hui, c’est à peine s’il avait un nom.
La rue était à peine éclairée. L’éclairage publique n’avait pas été coupé (il aurait fallut, pour cela, que quelqu’un se rappelle de l’existence de ce quartier), pas plus qu’il n’avait été entretenu. Un lampadaire sur trois crachait sa lumière jaune sur le pavé, vrombissant légèrement. Au milieu de la rue, une des lumières vacilla, crachotant à la manière des luminaires prêt à s’éteindre. Il y eut un claquement sec et pendant un bref instant, le néon sembla rendre l’âme. Quand il revint péniblement à un état de marche stable, deux silhouettes se tenaient dans son halo.
Strange portait sa cape et son amulette. Dans l’obscurité, le tissu semblait brun, presque noir. Le soleil ne s’était pas couché depuis longtemps – à l’horizon, derrière les immeubles, le ciel était toujours violacé, couleur hématome. La lumière de la ville ne semblait pas vraiment venir jusqu’à eux. C’était compréhensible : l’air, derrière l’odeur discrète mais indéniable d’essence et de poussière, portait le parfum entêtant de sortilèges. Rien d’actif, seulement les restes d’un rituel ou d’une pratique occulte régulière. Le magicien balaya la rue du regard. Personne.
- J’ai récemment réussi à suivre une partie du culte jusqu’ici. Aux dernières nouvelles, ils ne savent pas que je les traquent – que je m’oppose à eux quand je peux, oui, mais pas que j’ai trouvé leur adresse.
Dans l’air, leur souffle dégageait de fines volutes d’un blanc laiteux. La température (au demeurant relativement tolérable) n’avait rien à voir là dedans : chacun de leur mouvement, similairement à leurs mots, était suivit d’un ruban de fumée, comme si la brume marine s’accrochait à leurs vêtements, à leurs voix. Strange avait pris la liberté de les dissimuler magiquement avant qu’ils n’arrivent, par précaution. Sa magie étouffaient leurs bruits, masquaient leurs silhouettes, leurs magies. Il n’en n’avançait pas moins précautionneusement pour autant.
- Leur activité à New York est relativement limité. Elle existe – des petits accords avec des criminels de bas étages, des maléfices ici et là pour agiter les tensions de la ville, quelques vols d’ingrédients rares, mais rien de trop grand. Ils savent qu’agir trop à découvert mettrait leur repère en péril très vite. Ils agissent ailleurs. Dans le pays, et au-delà de ses frontières.
C’était un pillage qui avait attiré l’attention du docteur. Le Culte, à travers le monde, menait des activités diverses – menaces et corruptions de pratiquants, vols d’artefacts, distorsion de source de pouvoir naturel, invocations localisées. Un pillage d’un lieu sacré n’avait rien de très particulier, en vérité.
- La dernière fois qu’ils sont apparus sur mon radar, c’était suite à une attaque d’Apokryphos. Je ne pense pas qu’ils se soient… coordonnés, à proprement parler. J’essaye de traquer ses déplacements le plus possible, d’arriver au plus tôt – et pourtant, même avec tous mes efforts, ils sont arrivés avant moi.
Ils arrivèrent devant une large grille, fermée par un épais cadenas. Derrière, des ombres difformes tapissaient le sol, dessinant des tas obscurs contre la surface gris sale d’un petit bâtiment. L’air empestait l’essence et le métal brûlé. Un écriteau écaillé indiquait « Igor’s Junkyard », un peu à gauche de l’entrée. Le docteur prit le bras de Khonshu et fis deux pas en avant. Leurs formes se firent plus troubles, et pendant un très bref instant ils furent de brume et de nuit plutôt que de chair et de sang. Ils reprirent consistance dans la cour, au milieu des carcasses de voitures, sans avoir dérangé le cadenas, le sortilège de défense vicieux lové dans sa serrure, où les alarmes qui guettaient les intrus depuis le toit. Strange lâcha le dieu lune.
- Qu’ils travaillent de concert ou non, ils ont un meilleur moyen de prévoir les attaques de notre cible que nous. Idéalement, nous repartons d’ici avec.
Il fit un pas de côté et s’inclina doucement, main tendue vers la porte. Cette dernière, comme si l’action avait été répétée au préalable, cliqueta et s’ouvrit délicatement sans bruit. Derrière, le bureau attelé au garage d’Igor’s Junkyard. Dans les ombres qui y régnaient, la cellule locale du Culte de Chthon. Et, avec un peu de chance, la réponse à leurs questions.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Lun 16 Oct - 18:47
New York et ses innombrables veines, reliées par les routes aux pieds de ces immeubles dépassant des hauteurs inimaginables pour le commun des gens qui ne prennent plus la peine de lever les yeux vers ce ciel dissimulé, là où résident les étoiles. À sa connaissance, Khonshu n’a jamais vu de villes modernes aussi impressionnantes, tant tout paraît grand ici. Il la voyait à travers les yeux de son Moon Knight qui prenait un malin plaisir - totalement dingue maintenant qu’on y pense - à sauver de son MoonCopter pour planer au-dessus de ces “gratte-ciels”.
Pourtant, il aura beau admiré certains aspects et les nombreuses possibilités qu’elle offre, New York possède un lot conséquent de ce que l’on pourrait appeler des déchets, des désastres, des recoins que personne n’ose poser son regard tellement il est malfamé ou inhabitable, rempli de voyou… et de bien pire encore.
Charmant, ne peut s’empêcher de penser le Dieu lunaire de l’Egypte, alors qu’ils arrivent à l’orée de l’un de ces quartiers oubliés du monde. Il a l’impression de voir les anciens chemins, les plus pauvres, en Egypte antique, sans la présence de la lumière du Soleil ardent. Non, ici les immeubles drapent cette rue d’ombres inquiétantes.
Khonshu observe les lieux avec minutie. Il finit par porter un regard attentif au Docteur Strange qui montre là où il a pu suivre les traces des cultistes de Chthon. Pas une majorité, mais même un petit groupe peut déjà faire de lourds dégâts sur une ville comme celle-ci. Trafics, vols, rituels… S’ils ne sont pas nombreux, cela peut signifier qu’ils concentrent leurs forces dans des attaques ailleurs. La God Squad traque déjà les grands groupes mais mettre la main sur la cellule de New York pourrait leur offrir beaucoup d’informations… particulièrement sur Apokryphos.
Lorsque Stephen Strange en fait mention, Chons essaie de réprimer un frisson d’effroi. Le Culte et Apokryphos ne sont pas coordonnés. Pourtant, l’un semble réussir à découvrir l’emplacement exact de l’autre, quelques instants après une attaque… Comment le peuvent-ils et surtout comment le font-ils sans attirer l’attention de ce monstre ? Sont-ils finalement alliés ou le Culte se sert-il de lui et le surveille de près ? Qu’est-ce que le Sorcier Suprême et la God Squad n’ont pas que le Culte de Chthon semble posséder pour suivre le mouvement d’une créature issue du Darkhold ?
La large grille, leur barrant la route, n’apporte pas de réponses à ces nombreuses questions et ne fait pas réagir le divin fils de Râ. Heureusement, Stephen prend les devants et agrippe son bras. Le Voyageur peut percevoir le fil de la magie frôler la sienne, intégrer chaque recoin de cette peau d’immortel et de son esprit millénaire. Un léger sourire en coin fait office de réponse lorsqu’il reconnaît un sortilège issu de la nuit. Subtil, Docteur.
Leurs personnes reprennent corps et place dans une cour, qui a l’air tout autant à l’abandon que le reste du quartier. Khonshu fronce du nez, non pas à cause de l’odeur puissante et désagréable de la taule ou plus âcre de l’essence mais parce que la magie noire de Chthon semble avoir été utilisée, dans ce coin, peu de temps avant leur arrivée… Le piège dans la porte en est un signe flagrant mais… Il y a eu… d’autres choses de faites, des rituels…
Lorsque le Docteur invite le dieu Lune à entrer dans un bureau plongé dans la pénombre, Khonshu acquiesce. Des créatures qui n’ont rien à faire en ce monde circule librement non loin de cette cour.
« Prudence. Je perçois des présences, non loin d’ici… Non humaines. »
Il lui semblait plutôt important de le préciser. Le regard devenu plus bleuté et magique du Voyageur se fait insistant comme s’il invitait son compagnon à se tenir prêt à toute éventualité. Affronter des monstres est le dada des héros de cette ville. Affronter des monstres qui sont soutenus par un potentiel dévoreur d’esprit et de connaissance magique, atteignant les dieux eux-mêmes, c’est une autre affaire bien plus sordide et complexe…
Khonshu paraît plus tendu lorsqu’il s’avance dans le bureau. Ses pieds sont légèrement décollés du sol, quelques centimètres à peine. Il plane ainsi dans la pièce et son regard lumineux semble sonder le moindre recoin. Les ombres lui paraissent naturelles, malgré qu’elles prennent des formes étranges à cause de certains artefacts étranges disposés un peu partout. Ce doit être des acquisitions volées dans des demeures de sorciers et magiciens que, probablement, Stephen Strange doit connaître. Mais pour l’heure, ils sont à la recherche de quelque chose de précis pouvant les aider à traquer Apokryphos… Une aiguille dans une meule de foin ? Peut-être pas tant que ça …
Le visage de jeune homme mâte qu’arbore Chons est soudainement troublé par une grimace de douleur. Sa main droite serre deux Ankhs, pendue autour de son cou. L’un des deux, celui appartenant à Marc, s'illumine indiquant des présences magiques. L’autre, encore plus ancien, émet une plus faible lueur qui se véhicule autour du dieu-lune. La cape blanche et assez reconnaissable réapparaît sur les épaules de Khonshu pendant que des bandelettes et une armure d’os commencent à le recouvrir.
J’ignore encore la nature de ce qui se trouve en ce lieu, mais nous chauffons… Cet élément essaye de m’atteindre. J’ai l’impression que les dernières ombres que le Darkhold m’a laissé sont percées à jour.
Il ne peut plus se cacher ? Très bien.
Préparez-vous. Ils arrivent.
Quoi de mieux pour se dégourdir que des sortes de chiens cauchemardesques rasant les murs et les ombres qui font office de manteau. Leur gueules est pleine de plusieurs rangées de dents et leur longue langue ressemble à des fouets épineux. Des horreurs que l’on regrette d’avoir vu mais pas d’abattre !
Pour gagner du temps et ralentir leur progression, la lumière d’un des deux Ankhs s’intensifie pour émettre une bouclier magique doré autour des deux sorciers de la God Squad. La khépesh égyptienne du dieu lunaire coupe déjà la tête d’une de ces ignobles créatures…
Localisation : 177A Bleecker Street, Greenwhich Village, New York
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Lun 16 Oct - 22:01
Des créatures non-humaines. Des chiens de cendre et de suie, passant leur langue de ronce sur leurs crocs jaunis. Ils rôdaient autour d’eux, comme s’ils avaient émergé de la poussière et de l’ombre. Un grognement. Un grondement. Puis ils furent sur eux.
- Vous n’avez rien à faire ici.
L’air se para d’or et de lumière, arrachant un glapissement douloureux aux monstres. Khonshu, à ses côtés, s’était dressé de toute sa hauteur. Son pouvoir flottait dans l’air, chaud, puissant, brillant dans les reflets de sa lame et les plis de sa cape. Strange, lui, parlait doucement, les yeux mi-clos. Ils affrontaient des créatures du Culte, des monstres tirés des cavernes et des grottes où naissaient les horreurs nocturnes. C’étaient des cauchemars, des choses qui n’auraient jamais dû naître.
Dans les multiples mondes qui s’étendaient au-delà de la Terre, il en existait un possédant douze lunes. On le trouvait loin, loin aux bords du monde, près de l’Abysse qui borde tout. Pourtant, la lumière de ses astres étaient visibles presque partout : elle brillait sur les routes et les ponts entre les dimensions, éclairant le chemin des voyageurs. Avec, les sages avaient cartographié des passages, découverts de nouveaux chemins, et appris à ouvrir des portes.
- Disparaissez. Retournez à vos grottes et à vos ombres et à votre poussière.
Un nouveau chien bondit. Strange se redressa. Il y eut un bref éclat, au scintillement familier de l’argent, et pendant un battement de coeur, elles apparurent. Les douze lunes de Munnopor, certaines un fin croissant, d’autres pleines, et toutes les variations entre deux. Elles brillaient dans un ciel qui n’avait pas la place pour d’autres étoiles, toile noire décorée d’argent pur, tendue au-dessus de vallées et de rivières, toutes d’argent. Puis la vision se retira, emportant les monstres avec elle. Les ombres revinrent, et le silence avec elle.
Si elles étaient chanceuses, les créatures avaient été renvoyées dans leurs royaumes. Sinon, elles seraient perdues sur les ponts argentés entre les mondes, livrés à la merci des vents et des choses qui en avaient fait leur terrain de chasse. Peut-être avaient-elles été dispersés par le sortilège, poussière parmi la poussière des chemins des sages. Strange, s’il était honnête, s’en moquait éperdument.
- Hmm.
Il reconnaissait cette jarre, et cette baguette, et ce miroir. La collection n’avait ni grande importance, ni grand pouvoir, mais elle n’avait pas de raison d’être. La cape du magicien se détacha de ses épaules et vint virevolter entre les étagères et les caisses. Là où elle passait, les possessions volées disparaissent dans les plis de son tissu. Quand elle revint à lui, il ne restait plus que de la poussière et de la rouille.
- Je n’ai pas su déterminer s’ils ont pris conscience de notre présence. Nous verrons bien, j’imagine.
De l’intérieur, le bâtiment était différent. La magie des cultistes se ressentait jusque dans les briques, dans les poutres. Elle provenait du sol, du sous-sol… et peut-être plus bas encore. Il y avait une porte, dans un coin, qui menait à la cave. Elle ne semblait pas pouvoir être vue, cachée par des mots de nuit et de poussière, mais ce n’était pas suffisant pour la cacher au regard du dieu de la Lune et ou du docteur. Le battant cliqueta puis s’ouvrit doucement.
L’escalier était exigu et serré, mais de taille raisonnable. La pièce du sous-sol était large, et parfaitement vide. Les murs et le sol étaient de ciment nu, et deux piliers soutenaient le plafond. Des lumières électriques, éteintes, toilaient la voûte de leurs câbles usés comme des araignées. La seule particularité de l’endroit, en vérité, tenait aux larges doubles portes de fer noir, découpées dans le mur qui leur faisait face. Elles étaient sculptées, anciennes, marquées de noms perdus et de promesses blasphématoires. Elles marquaient le début d’un domaine – d’une chapelle. Strange fit un pas dans leur direction.
La pièce était vide, puis elle ne l’était plus. Des silhouettes se tenaient entre eux et le passage. Elles semblaient sculptées dans la brume : leur peau étaient desséchée, tirées sur les os de leur visage ; leurs orbites étaient vides ; leurs bras et leurs mains étaient frêles et osseux ; leurs jambes devenaient brumes. Chacune tenait dans une main un serpent, dans l’autre une dague. Elles ouvrirent leurs bouches sans lèvres, et leurs voix avaient l’écho de filet d’eau sur la pierre.
- Partez.
- Partez.
- Partez.
Les serpents sifflèrent, puis les fantômes attaquèrent, armés de poison et de froid.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Jeu 19 Oct - 19:23
Un léger souffle, perdu dans une brise magique faite de sable et de poussière. Khonsou l’éclaireur pose un long regard sur les derniers restes des chiens étranges, qui ont naquis du cauchemar, alors qu’il maintient la protection divine. Les odeurs de papyrus, fruitées et épicées, se mêlent au savoureux lotus fleuri. Enfin, le dieu Lune de Thèbes ferme les yeux et écoute. Le grondement des canidés chtonniens sont encore perçus par sa fine oreille, hérité de sa part fauconique. Ils se perdent au loin, dans un endroit qui se montre très légèrement à sa vision. Khonshu prend un temps à admirer les douze Lunes de Munnopor, avant de rouvrir son regard bleuté. Cela n’a duré qu’une fraction de seconde sur la ligne du Temps.
« Ils nous attendent. »
La voix du Dieu-Lune est plus basse, plus lente… Il continue d’écouter ce qu’il a cru percevoir plus tôt. Cette douleur… si spécifique et… si familière. La magie ambiante le met mal à l’aise. Cette entêtante impression d’être observé par des milliers d’yeux et d’être percé par beaucoup plus de pique, partout où elles peuvent l’atteindre. C’est donc ça être engourdi ?
Aussi rapidement que c’est venu, le malaise disparaît. Une porte dissimulée se montre à leurs regards. Le passage est étroit où ne peut passer qu’une personne à la fois. Au fur et à mesure qu’ils descendent les escaliers, les picotements ressentis plus tôt reviennent pour rappeler à l’Enfant de Râ que les ombres ici bas sont bien différentes de celles qu’il connaît et qu’il a connues, à la nuit des Temps. Ces ombres-ci “Lui” appartiennent.
Khonshu est en alerte, alors qu’il observe du coin de l'œil Stephen Strange analyser des yeux les inscriptions… des noms, des mots perdus et la promesse d'ignominie comme celle de l’ombre éternelle touchant les mondes et la Création. L’existence de ces prières est inacceptable. Et en réponse à la vive colère du Dieu-Lune, des formes se manifestent. Des formes bien présentes mais à la fois… pas vraiment de ce monde. Elles sont rattachées à un entre-deux monde, celui de Chthon et le leur. Ce doit être une situation insoutenable …
« Partir ? Je ne pense pas. L’idée d’exorciser cet endroit m’intéresse davantage … ! »
Au-dessous de la silhouette encapée et d’armure blanche et os, la couronne en demi-Lune réapparaît pour apporter de la lumière sur les ombres. Face aux serpents vénéneux, l'Uraeus siffle fortement avec menace.
« J’en appelle au pouvoir des Rois et du tout Premier Pharaon, le Soleil ! »
Les premières attaques du protecteur ne laissent aucun répit aux empoisonneurs. Les violentes bourrasques de froid laissées par les fantômes n’émeut point le seigneur du ciel nocturne, qui use du très classique coup de khépesh non sans grâce et maîtrise dans les gestes. Ce combat n’est clairement pas au niveau des deux sorciers. Ce qui les attend derrière ce qui semble être un dernier avertissement a de quoi inquiéter davantage le dieu de l’ancienne Thèbes.
Est-ce que vous les entendez, vous aussi ?
La pensée télépathique glisse sur ce plancher de brume fraîche et hostile vers le Docteur Strange qui peut sentir la réelle tension, à peine dissimulée. Pour être plus exact, Khonshu est bien incapable de garder son calme alors que toutes ces voix s’intensifient…
Au départ des murmures, sortent bientôt de la bouche des murs épais d’ombres. Les masses de la magie noire à l'œuvre forment des vagues dont il est difficile de distinguer le début ou la fin, et même leurs contours. Là où s’arrête un bras, qui n’est finalement pas une tête, on y retrouve pourtant de nombreux regards ouverts sur eux. Non. Il s’agit en fait d’une forme avec d’innombrables trous où sont logés ces maudits yeux et qui n’a nul besoin de bouche. Elle parvient pourtant à crier, mais pas un cri ne sort… C’est un crissement lent et douloureux qui circule dans les oreilles, puis dans les veines. Il éveille ce qui se tapis dans un coin, qui trouble la logique et serre entre ses millions de griffes le cœur des braves. L’Amygdala, maudit enfant du Dormeur qui attend, recouvre ces lieux comme une traînée de fumée noirâtre !
Mais ce maudit rejeton n’est pas le seul souvenir à être appelé. Il s’éveille avec d’autres, des amalgames de d’ouragans perfides, des présences que l’on souhaite rejeter, des dévoreurs de vie contre lesquels il est difficile de lutter sans espoir ni lumière… La Présence du chaos en a été le plus terrible des exemples et qui continue de hanter l’esprit lunaire du dieu égyptien.
Ses pensées circulent. Il ne parvient pas à calmer l’angoisse qui l’étreint, les tremblements de ses mains et à garder la tête froide. Réfléchir avec logique… il peut le faire… Il l’a toujours fait !
S’il devient fou et qu’il est le seul à voir tout ça, c’est qu’il est déjà perdu et le Docteur saura quoi faire. Le détruire serait le plus doux des cadeaux. Mais, si tout est bien réel, dans ce cas, derrière ces grognements, raclements de dents pointues et ouragans vomissants des voix stridentes et perçantes à essayer de le mettre à genoux, à l’inciter d’abandonner… derrière tout ce chaos, Khonshu aurait juré entendre des voix bien humaine en train d’incanter.
La pensée de Chons s’échappe alors, sans même qu’il ne s’en rende compte. Changer de méthode peut parfois être bénéfique, comme celui de réfléchir un peu plus avec le cœur.
Vos actes s’arrêtent ici, cultistes de Chthon. Je ne vous permettrai pas de toucher le tissu de la réalité encore plus -
Cette douleur est immense. Même pour lui. C’est là que tout lui paraît plus clair. D’un seul coup, il se trouve assez idiot d’être venu jusqu’ici sans avoir pris en compte tous les paramètres. Parce qu’au milieu de toutes ces ombres, qu’est-ce qui les empêchent d’essayer d’éveiller le pire que peuvent contenir les maudites lignes du livre. Le Darkhold. C’est là leur plan … ? Traquer les forces sombres, se les approprier, corrompre au passage tous les magiciens et sorcières de la Terre, mettre de leur côté tous les moyens pour ramener leur maître Chthon. Je ne veux pas finir ainsi. Non, nonnonnonnonnonNON … ! ʿnḫ nṯr nfr sȝ Jmn Mwt nbt pt rḫ rḫ sw r ms ms sw r jrt ȝḫt ḫr⸗f nswt bjty ḥqȝ jr mnw m Wȝst st nyt nḥḥ Ḥm-nṯr-tpy-ny-Jmn sȝ Rʿ ʿȝ ḫʿw m Ḥwt-bnbn smȝ Tȝwy nb ḫʿw Ḥry-Ḥr-sȝ-Jmn jr~n⸗f m mnw⸗f n jt⸗f Ḫnsw-Rʿ nb Wȝst jrt n⸗f wsḫt ʿȝt wrt m mȝwt sqȝ⸗tj r nfrw nyw pt st wrt mjty jry sẖkr⸗tj m ḏʿm nswt bjty sḥtp nṯrw m jrt mȝʿt nb Tȝwy Ḥm-nṯr-tpy-ny-Jmn sȝ Rʿ wr mnw m Wȝst ḥnwt Tȝwy nb ḫʿw Ḥry-Ḥr-sȝ-Jmn mry Jmn-Rʿ nswt nṯrw dw ʿnḫ ḏt
Les pensées s’envolent rapidement, au rythme qu’une traînée de sable et de vague magique qui circule entre les mains et autour de Chons, qui a repris un aspect plus humain, comme on lui connaît des temps immémoriaux. Sauf que sa peau n’est pas couverte par des bandelettes de lin mais par des étoiles. Ses yeux sont illuminés par des torrents ancestraux d’un chaos ordonné, bleu et rouge. Autour de lui s’envolent avec le sable de nombreux hiéroglyphes portant des significations particulières. Bientôt sa voix s’élève et il ne parle plus que dans sa langue natale d’une voix tonnante et grave, psalmodiant au début… et petit à petit … c’est presque comme s’il émettait une sorte de chant sinistre mais pas sans beauté.
... Ḫnsw !
Certains hiéroglyphes se répètent après ces lettres, ce nom plus exactement. Le sien. Ce qui lui permet d’exister. Ce qui lui permet d’avoir âme et corps. Ce qui lui permet d’être ce qui est et d’ouvrir le regard sur des lieux, sur un espace… sur le Temps.
Khonshu est entré dans une transe étrange et a emmené son partenaire de fortune, le Docteur Strange, ainsi que les cultistes et leurs étranges invocations, ailleurs. Par delà le monde, au milieu de toutes les possibilités, à travers le temps et l’Espace. Ici même où la magie est renforcée… décuplée ! C’est dangereux. Excitant. Grisant même… Ils peuvent s'y mouvoir et y respirer, par un secret bien gardé et millénaire sans doute...
C’est un pari risqué… Chons pourrait éveiller l’héritage que lui à laisser Atum. Quitte à être détruit, s’il en a la possibilité, il n’hésitera pas à devenir un monstre s’il peut offrir à ses alliés la chance de pouvoir survivre à Apokryphos et de pouvoir sceller et laisser dans son sommeil l’Ancien Dieu Chthon…
En attendant, ici, il est tout à fait permis d’envoyer un météore à pleine vitesse sur la représentation d’Amygdala et ses maudits millions d’yeux…
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Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Jeu 19 Oct - 23:13
Strange entama un mouvement. Il devait tisser un sortilège, une protection – quelque chose. Quelque chose pour se protéger, ou pour protéger la silhouette d’ivoire et d’os, au milieu de la pièce. Ce fut trop peu, et trop tard. Il fut prit, battu et noyé bien avant d’avoir pu finir son incantation.
La pièce disparue. La forme grotesque qui s’était déployée sur le mur aussi. Khonshu, le sol, le plafond, tout fut couvert de fumée. Strange tituba, mais se sentait perdre prise. Peut-être qu’il trébucha, peut-être qu’il tomba : il n’en senti rien. Il ne percevait que les tourbillons de poussière et de fumée qui lui couvraient les yeux et lui giflaient les lèvres, n’entendait que les battements erratiques de son cœur. Il devait lutter. Se rappeler d’un sortilège, d’une amulette, d’un talisman, quelque chose qui devrait – qui pourrait – qui – qui – qui. Puis la voix vint, et elle déchira ses pensées pour se faire une place.
- Oh, Stephen.
C’était un cri. C’était un murmure. Un rugissement et un crissement d’ongle contre craie, une voix et le silence. Elle se glissait sous sa peau, murmurait depuis ses propres pensées, comme si des bouches s’étaient ouvertes sur ses os pour prononcer son nom. La douleur était affreuse, dans sa tête comme dans les multiples cicatrices qui parcouraient ses mains. Il voulu crier : lorsqu’il ouvrit la bouche, il s’entendit prononcer les mots de la Voix, rauque et abîmée et amusée.
- Les entends-tu ? Tu rappelles-tu les mots qu’ils prononcent ? La formule, le rituel ?
Il tenta de bouger, pour tracer une symbole dans les airs, repousser la chose qui l’avait ouvert en deux et jouais dans son crâne et ses entrailles. La Voix sourit, et ses cicatrices se rouvrirent. La Voix rit, et dans son rire raisonnait le craquement des os.
- Tu en savais tant, pourtant. Tous les noms de toutes les ombres et des cavernes où elles se terrent, tous les fleuves noirs et les cauchemars de la terre. Tu en savais tellement. Et tu as enfermé tous ces souvenirs, tu les as repoussé comme on brûle du poison et tu les as mis sous clef. Un plan que tu penses très astucieux, sans doute.
Il se revoyait sous le Sanctum, au pied d’un escalier interminable. Il se rappelait comment, torche en main, il s’était arraché chaque connaissance interdite, une part une. Comment il les avait jetée dans un cachot, et les mots d’emprisonnement qu’il avait mis sur la porte et la pierre, et les lourdes chaînes avec lesquelles il avait condamné le battant. Il se souvenait de la douleur, de la torche planté à même ses souvenirs. Il se souvenait de ses cris qui raisonnaient dans la cage d’escalier. Peut-être criait-il encore maintenant, d’ailleurs. Il ne savait pas, et la Voix parla encore.
- Dis moi. J’ai toujours ce savoir. Je sais tout ce que tu savais, et peut-être plus. Dis-moi, Sorcier Suprême, dis-moi : que ce passerait-il si je fendais tes os et que j’y versais ce que je sais ?
Une vague de douleur monta avec le rire, et Strange tenta de se recroqueviller. Quelque chose tira sur ses membres, l’empêchant de cacher son visage, son ventre. Le rire ne s’arrêtait pas, enflant et gonflant, comme si la gorge qui riait n’était pas celle qui parlait.
- Te ferais-tu confiance, Sorcier ? Quel plus beau présent à mon Seigneur que de t’ajouter à notre collection ?
Il se revit, avec ses formules d’ichor sur les lèvres, ses incantations jusque dans son coeur. Il se rappelait les démons qu’il avait vaincu et ceux qu’il avait appelé, la façon dont il avait tordu l’esprit d’autrui, dont il avait appris à commander au feu et à la tempête. Il se rappelait ses cauchemars, aussi – quand des souvenirs d’un monde qui n’était jamais arrivé lui revenaient, quand il avait marché jusqu’à la fin de l’univers pour détruire ceux qui bordent le sien, et quand il avait assassiné et détruit pour sauver des fragments de ce que le monde était avant. Il ne pourrait pas se faire confiance, non. D’ailleurs, il y avait fort à parier que si il se rappelait ce qu’il avait oublié, Chthon n’aurait pas besoin d’essayer de le convaincre. Il redeviendrait l’homme qu’il était, et c’était un homme qui aurait rejoint le camp du Dormeur de lui-même. La plupart de ses pensées étaient chaotiques, tordues et brûlées par la simple présence de la Voix. Cette pensée-ci, la chose laissa intact.
- Et bien ? Devrions-nous essayer, pour voir ?
Il sentit que quelque chose se penchait sur lui, comme un sourire avide dans l’air, ou le murmure d’une formule. Quoi que la Voix dise ou prononce, ce ne fut pas elle que le docteur entendit.
... Ḫnsw !
La lumière du ciel éclata dans son champs de vision et la Voix poussa un long sifflement de douleur. Ce n’était pas le ciel du jour, du soleil et des nuages : c’était celui de la nuit, ses étoiles d’argent et ses roches lunaires. Strange cligna des yeux, légèrement ébloui. Le sol était revenu, aussi – des arches de pierre, des ponts fins et chaotiques. Les restes d’un astéroïde, d’un quelconque morceau de terre à la dérive. Autour d’eux, la vue était magnifique – les planètes étaient plus grandes, plus près et pourtant si si loin, le monde était piqueté de vif-argent, et le Soleil et la Terre les observait de loin. Les cultistes et leurs monstruosités étaient là, arrachés à leur repère par Khonshu. Le dieu se tenait droit, entouré d’argent, la peau piqueté du même ciel qui les entourait. Le Pharaon de Minuit ; Le Magicien de Thèbes. Son pouvoir marquait l’air, l’emplissant du parfum du sable et de l’encens, et sa voix tournait autour d’eux, vague écho qui rappelait son nom, son essence, qui imposait tout autour d’eux sa magie et son domaine royal. C’était très impressionnant, et fichtrement bienvenue.
Amygdala semblait déconcerté, ses multiples yeux bougeant dans tous les sens, cherchant à comprendre ce qu’il venait de se passer, comment compenser avec l’absence soudaine de tous les sortilèges qui le soutenait jusque là. Les cultistes, un peu plus loin, semblaient se remettre difficilement debout. Leur pouvoir les avait suivi – les protégeant de la morsure cruelle du Vide, comme le pouvoir de Khonshu protégeait Strange – mais peinait à se stabiliser autour d’eux. Rapidement, ils se remettraient à incanter. Ce n’était pas le plus urgent. La Présence avait été désarçonnée, mais elle reviendrait très rapidement à l’attaque. Le magicien pouvait sentir la Voix reporter son attention sur lui, en un battement de coeur, à raffermir le contrôle qu’elle avait perdu. Elle s’était détournée une poignée de seconde, et ce fut suffisant. L’œil d’Agamotto, d’un clic, s’ouvrit en grand.
- C’est une danse que nous avons déjà dansé, Dormeur.
L’amulette était faite pour voir. Elle renfermait une lumière vive, froide, d’un blanc incandescent, faite pour percer les mensonges et les ombres. Faite pour apprendre. Faite pour savoir. D’ordinaire, Strange n’en n’utilisait qu’une partie – des fragments, pour briser une illusion ou repousser un démon. Cette fois, il la sentait pulser contre sa gorge, brûler dans ses yeux et ses veines. Le talisman avait disparu : c’était une étoile qui brillait autour de son cou et dans ses pupilles. La Voix laissa échapper un sifflement déformé et aiguë, comme si elle s’était brûlé.
- C’est vrai. Rappelle moi ce que j’ai oublié et je tomberai. Redonne moi cette science que j’ai banni, et je serai à l’ennemi.
Le docteur leva la main. Il y tenait une hache d’arme, à double tranchant. Des symboles étaient gravés sur sa lame, mais ils avaient perdu leur force et leur sens depuis bien longtemps. Peu importait. Même vide de pouvoir, un métal enchanté garde une attraction, une facilité à contenir la magie que d’autres métaux n’ont pas. Strange observa son reflet dans la lame, l’air absorbé par ses pensées. La lumière de ses yeux et de son étoile s’y accrocha et l’arme frémit.
- Mais j’ai appris tes secrets, Chthon. J’ai lu ton livre et appris tes noms. Je t’ai approché, j’ai maîtrisé ton art aussi intimement que je puisse sans devenir fou, et je t’ai rejeté.
La hache prit feu, d’un feu blanc qui crépitait comme rugit un tigre. La Voix siffla à nouveau, comme pour dire quelque chose, mais Stephen Strange bougea le premier. Il se jeta dans les ombres et frappa ce qui s’y cachait.
- Je t’ai brûlé, coupé en morceau et jeté dans un trou. Comme j’ai brûlé les marques que tu as laissé dans le cœur de Khonshu. Nous t’avons vaincu et nous te vaincrons encore, peu importe jusqu’où va ta corruption.
L’espace crépita et la Présence siffla. La Voix hurla et ne riait plus. Des stries blanches et livides suivaient les mouvements de la lame, tailladant les ombres, brûlant la fumée. C’était invisible, et mouvant, et le magicien semblait disparaître au milieu de la poussière et de la Chose qu’il affrontait. Pourtant, sa lame crachait toujours ses éclairs.
- Tu veux essayer de nous faire tomber à nouveau, Chthon ? Essaye donc, pour voir.
Son arme était de feu et sa propre magie empli l’espace. Amygdala recula précipitamment et les cultistes s’étranglèrent sur leur phrase. La lumière éventra l’ombre et la fumée, la Voix hurla de toutes ses gorges et un brasier livide monta vers le Soleil, rugissant. Les flammes grondaient, pour dire « regardez mon pouvoir, regardez ma victoire. J’ai affronté les ombres de Chthon et je les ai déchiré d’un coup de mâchoire ». Elles moururent bien vites, réduites à des flammèches sur la pierre, suivant le tracé quasiment effacé de symboles anciens. Strange était là, au milieu, sa hache plantée dans le sol, appuyé sur le manche. Sa lumière avait faibli et ses cernes s’étaient assombries. Mais Strange était là. La Présence, elle, ne l’était plus.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Ven 20 Oct - 19:13
La Présence s’en est allée faire un tour vers le Soleil. D’un coup de hache splendide, elle a rejoint la fureur du feu explosant, de la lumière dans le vide, du guide dans ce système solaire. Tout le monde le suit, le regarde… est éclairé, par lui. Tous, même les plus petits d’entre eux.
La voix de Chons continue de chanter dans sa langue natale, oubliée de tous et les hiéroglyphes s’inscrivent sur ses mains et son sceptre lunaire. Face aux deux sorciers de la God Squad, les cultistes de Chthon se remettent non sans mal du catapultage forcé dans ces lieux, le domaine du Pharaon de Minuit. Leurs incantations invoquent des ombres, murmurent des blessures à l’oreille du dieu lunaire. Tu n’existes plus que par un nom connu de quelques illuminés. Tu t'effaceras comme tous les autres…
Sur la peau céleste de Khonshu, deux pupilles lumineuses fixent avec ardeur ceux qui lui font ces affronts. Mais il ne peut pas les approcher. Non… Pas encore. D’abord, ces milliers d’yeux d’Amygdala, ces rires hystériques, ces griffes souhaitant le découper en morceaux, encore, encore et encore… La Chose commence à l’entourer, devant multiples, révélant les nombreuses craintes, les doutes les plus secrets et… cette peur immense de se souvenir des lignes et des tracés si singuliers du Darkhold. Perdre la tête, perdre le contrôle, appartenir à Chthon, jamais. Jamais. jrt n⸗f wsḫt ʿȝt wrt m mȝwt sqȝ⸗tj r nfrw nyw pt st wrt mjty jry sẖkr⸗tj m ḏʿm nswt bjty sḥtp nṯrw m jrt mȝʿt nb Tȝwy Ḥm-nṯr-tpy-ny-Jmn sȝ Rʿ wr mnw m Wȝst ḥnwt Tȝwy nb ḫʿw Ḥry-Ḥr-sȝ-Jmn mry Jmn-Rʿ nswt nṯrw dw ʿnḫ ḏt
L’enfant du Soleil reprend sa litanie alors que son regard se perd dans le vague. Il oublie momentanément qu’il est menacé par la Peur, que ses pupilles sont obligées de croiser. Elles sont concentrées sur des nouveaux hiéroglyphes de cercle, de vague, de faucon céleste et de l’ibis des scribes !
jrt n⸗f wsḫt ʿȝt wrt m mȝwt sqȝ⸗tj Ḫnsw-Ḏḥwty
Le calcul du Temps et les définitions scientifiques sont l'œuvre de Thot, confrère lunaire. Quoi de mieux que de montrer à la Peur dans les ombres l’acte de la Création, par le feu, par la destruction de deux astres et par des millénaires de danse chaotique pour permettre à son pire cauchemar de perdurer, au milieu de l’ardent, du froid et de la poussière du vide spatial. L’espoir de pouvoir exister. Amygdala sera occupé un bon moment, écrasé par l’impact d’une extrême violence entre la jeune Terre et sa voisine Theïa, qui engendrèrent ainsi la Lune.
Maintenant. Dans le présent… que… Qu’est-ce qu’ils font là déjà … ?
L’esprit embrumé par cette grande concentration de magie, Khonshu met un moment à se rendre compte que les ombres des incantations ont fini par l’entourer. Mais ce n’est pas par rapport aux effets néfastes que portaient la Présence et Amygdala et qui auraient pu le rendre fou. Ce n’est rien… comparé à sa colère noire… s’il était arrivé quelque chose au Docteur Strange.
Les deux pupilles brillantes se tournent lentement vers le Sorcier Suprême, qui a poussé la Présence dans le Soleil, et qui semble ne pas avoir cédé à ses ignobles propositions. Le feu de la hache d’Angarrumus ne perd pas en intensité. Elle lui inspire le pouvoir, la victoire… Montou aurait tout à fait approuvé le sang versé par une arme aussi formidable.
Avec autant de lenteur que s’il venait de sortir de sommeil, Chons observe les tentatives de contre-attaque plus qu’agaçantes des cultistes de Chthon à leur encontre. Il penche la tête, à l’écoute d’un son, d’une voix… Rien ? Sur sa peau étoilée se dessine un sourire sarcastique.
J’ai faim.
- Nous te détruirons avant que tu aies le temps de …
Le temps ? Quelle audace. À peine l’un des cultistes a-t-il eu le temps de terminer sa propre phrase que la présence du dieu-lune s’est volatilisé dans une fumée de poussière scintillante et de sable. Il lui ont poussé des ailes d’un bleu profond comme la nuit, un bec de faucon acéré, des bras puissants portant en main deux khépeshs tranchantes et son cri est l’exclamation perçante de la vengeance … !
Mais voilà qu’il a commencé à les découper que les cultistes tentent de reculer et d’incanter une téléportation pour revenir sur Terre… L’action s’arrête… comme si le Temps lui-même était à l'œuvre. Ce n’est pas le cas. Pourtant, le sang de Khonshu s’est glacé d’effroi. Se stoppant net, il saisit à la seconde prêt ce qu’il se produit… C’est si … à la fois subtil et effroyable. Arriver sans se faire remarquer au préalable avec autant d’aisance, en dissimulant parfaitement sa présence magique… Non, ce ne peut pas être lui… ?
Dans le dos de Khonshu, une nouvelle ombre s’est manifestée et a tenté de l’attraper. L’esquive du faucon lunaire n’a laissé aucune chance à certains cultistes qui viennent de se faire dévorer. Dans le dos du Docteur Strange vient se glisser une présence froide, dont le visage se rapproche au-dessus de son épaule et qu’une bouche décharnée vient lui susurrer langoureusement à l’oreille … : « Merci. J’ai bien appris… mes chers professeurs. »
S’ensuit un long rire fait de plainte d’en vouloir encore et toujours plus. Sa présence même encombre la magie ambiante, la comprime pour devenir son repas. Il dévore l’intellect des derniers membres du culte de Chthon dont leur lente agonie se font entendre à travers ce cosmos. L’hybride faucon a atteint le Docteur Strange pour tenter de couper en deux du cauchemar, de ce maudit Apokryphos. Mais, bien entendu, c’est une illusion de plus qui disparaît. Le cri strident et caractéristique de l’oiseau mêle volonté et une immense douleur… cette souffrance qui pourtant n’est pas sienne, celle que ce monstre a décidé de léguer par… compassion ?! Ploc. Ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc… P… partir.Il faut…Partir…Ploc. Ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc Par la voie de Chthon ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc j’invoque ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc ploc un passage … ! ploc ploc ploc ploc…
Quelque part, entre poussière et cadavre, ombres et sons insupportables… un cultiste essaie de s’échapper, portant entre ses mains… quelque chose qui le protège encore un peu d’Apokryphos… !
Localisation : 177A Bleecker Street, Greenwhich Village, New York
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Sam 21 Oct - 16:58
Contre sa main, le bois de son arme paraissait fin et frêle. Le bruit de son coeur dans ses tempes était assourdissant. L’ombre qui entourait les étoiles, elle, était sans fond, sans fin, et prête à fondre sur eux.
Le magicien avait levé sa hache, ses yeux toujours emplis de lumière, son amulette toujours un soleil. Il sentait la présence du dieu lune à ses côtés, les murmures paniqués du cultiste dans la poussière et le vide. Ce qu’il ne sentait pas, c’était la chose qui les traquait depuis des mois, qui hantaient ses cauchemars, qui voulait boire son sang et ses souvenirs. Elle était là, puis elle n’y était plus. Capable de se cacher à son regard et à celui de Khonshu en un claquement de doigt.
Khonshu. Ses lames étaient encore humide du sang des cultistes. Ses veines étaient encore pleine de l’adrénaline du combat et du meurtre, ses yeux pleins de l’ombre de la chasse. Stephen, lui, ne sentait qu’une fatigue grandissante et un coeur serrait. Pour tous leurs points communs qu’il avait découvert ces derniers mois, il n’aurait pas massacré les cultistes. Certains étaient peut-être perdus, plus proches des ombres qu’il avait bannis que de l’humain, mais ça n’empêchait rien. Son regard glissa vers sa hache : il ne se battait pas avec la lame ou avec l’acier, mais avec son reflet. C’était une belle excuse. C’était, surtout, une arme qui ne lui convenait que peu.
Le docteur releva les yeux. Concentre toi. Apokryphos était toujours là – introuvable, mais à portée de main. Pesant le pour et le contre. Ils étaient deux, après tout – deux avec leurs armes au clair, leur pouvoir chantant sous leur peau. Leur si, si délicieux pouvoir. Et si près… Strange devait faire un choix. Il n’y aurait pas d’autres opportunités, pas d’autre silence avant la tempête, pas d’autre seconde étiré à l’infinie avant le prochain battement de coeur. Combattre, ou fuir. Ils devaient prendre leur décision maintenant, entre deux moments, et en affronter les conséquences. Peut-être pouvaient-ils gagner, après tout ? Ils étaient deux. Les forces de Chthon les avait à peine touchés, pris par surprise. Ils étaient puissants. Ils étaient le Sorcier Suprême et le Pharaon de Minuit, et il n’était que l’enfant bâtard de magies qu’ils avaient tous les deux maîtrisées et vaincues. S’ils reculaient maintenant, ils laisseraient peut-être passer leur chance de mettre un terme à ce cauchemar dont le monde ne parvenait pas à se réveiller : fuir, c’était laisser Apokryphos grandir en force. Peut-être qu’ils pouvaient gagner, et peut-être était-ce leur dernière chance de gagner.
Strange baissa les yeux, vers son reflet. Vers ses yeux froids et blancs et lumineux, vers le tranchant de la lame ancienne, vers la silhouette étoilée de Khonshu à ses côtés. Ils avaient l’air de guerriers.
Quelque chose bougea dans les ombres. Le docteur abattit sa hache sur le sol. Le monde explosa en une lumière blanche et aveuglante et le grondement du tonnerre raisonna dans le Vide, assourdissant, rageur et belliqueux.
La lumière disparu la première. Le roulement du tonnerre, lui, continua de gronder au loin comme il gronde dans les vallées sous la montagne, jusqu’à mourir tout à fait. Strange et Khonshu se tenait dans une salle immense. Une forêt de piliers de pierre grise s’étendait à perte de vue, disparaissant dans les ombres. Il y avait une forme de confort à l’endroit, pourtant, un sentiment de familiarité protectrice dans l’air et la pierre. Ils étaient de retour dans le Sanctum Sanctorum, quelque part loin sous la maison. La hache du magicien était plantée dans le sol devant Strange. Sa lame avait été fendue en deux, comme un arbre par la foudre. Des marques de dents étaient clairement visibles sur un des tranchants, tordant le métal. Le docteur poussa un soupir et se laissa tomber à genoux. Une antique lampe à huile, allumée, était posée sur le sol. Sa lumière, chaleureuse et ambrée, était bienvenue.
- Nous y étions pour des informations. Nous avons failli repartir sans.
Il y avait un reproche, quelque part, dans sa voix. C’était difficile à percevoir, au milieu de la fatigue qui pesait dans ses mots, sous ses yeux, dans ses gestes. Au moins aussi difficile de savoir s’il était dirigé vers Khonshu ou vers lui-même. Grimaçant, Strange prit la lampe et s’avança parmi les colonnes, jusqu’à ce que les ombres s’écartent pour révéler une lourde porte de fer découpée un mur de pierre. A leur approche, la lourde roue du verrou pivota d’elle-même et le battant s’écarta, révélant une petite salle. Les murs de terre meuble étaient percés par des racines gigantesques, formant des entrelacs noueux à la géométrie étrange. Des lumières dorées et violacées flottaient dans la pièce, nuançant l’aspect austère du simple lit et de la caisse d’eau dans un coin. C’était une cellule. Une cellule qui, au frémissement de l’air quand ils passèrent la porte, ne se situait pas sur terre.
- J’ai invoqué les Donjons de Dyzzak en même temps que je nous ai ramené ici.
La porte se referma derrière eux. Strange leva sa lampe, et sa lumière sembla augmenter suffisamment pour prendre la pièce. Il la laissa là, et elle flotta doucement dans les airs. En face d’eux, contre le mur, le dernier cultiste les dévisageait fixement. Ses yeux étaient écarquillés et ils auraient presque pu entendre les battements frénétiques de son cœur.
- Comment le traquiez-vous ? Vous bougiez juste après ses attaques. Vous grandissiez dans son ombre. Comment ?
Sa voix était fatiguée, et au milieu de la fatigue grandissait un agacement dangereux. Strange était froid, factuel, cillait à peine. Il voulait des réponses et il les voulait vite. Le cultiste était sans pouvoir, ici. Loin, loin au-dessus d’eux, l’Orbe d’Agamotto s’éleva doucement au dessus de son socle. De multiples barrières, tissées aux briques et aux fondations de la maison, réassurèrent leur pouvoir. Apokryphos n’était visible nulle part, mais Strange ne souhaitait pas prendre plus de risques inconsidérés pour le moment.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Mar 24 Oct - 14:55
Dans les étoiles et la poussière, entre les volutes de magie et de sang, Khonshu, héraut de la vengeance et de la nuit, se voit être envahi par de nombreuses, trop nombreuses, émotions, pour la plupart relativement chaotiques. Le harcèlement sonore d’Apokryphos, qu’il sème dans son esprit depuis des mois, éveille cette étrange fascination pour les ténèbres, sa curiosité discutable pour les magies sombres de cet Univers… Aussi loin qu’il est tout à fait capable de se souvenir, s’il le souhaitait, Chons le Magicien de Thèbes a vu passer bons nombres de sortilèges, bénéfique comme maléfique. Pourtant, celle de Chthon a bien failli le détruire… et… Il se pourrait même qu’elle finisse par y arriver, un jour… Un jour où l’existence s’effondrerait et où tout serait perdu. Mais tant qu’il est là, il est hors de question que cette maudite Chose prenne le dessus sur eux.
Ivre par ses capacités retrouvées et ses formidables pouvoirs libérés, Khonshu balance entre le désir presque irrésistible de fuir ou celui de rester et de se battre. Il regarde toutes les possibilités qui s’offrent à eux et il finit par envisager une riposte brutale… Jusqu’à ce que le Docteur Strange parvienne à faire un choix bien plus sage. Un choc de la hache fait l’effet d’une frappe en plein visage. D’un coup, les lieux autour d’eux changent. Ils sont en train de se déplacer d’un espace à l’autre. D’une dimension à l’autre, même. Khonshu peut le ressentir aussi facilement qu’un vêtement qu’on lui retirerait et qu’on lui repasserait sur ses épaules encore tendu par la pression du vide et des ténèbres que laissent Apokryphos.
Ploc… Ploc…plocploc… L’échos se répète mais s’éloigne. Pourtant, Chons sait qu’il est toujours là, quelque part. Il cherche. Il les suit. Il finira par les retrouver.
Un sifflement rapide sortant d’un bec d’oiseau se fait entendre dans l’immense salle aux multiples piliers, après les premiers mots du Docteur. On aurait dit… une sorte de souffle agacé. La tête de faucon se tourne, présentant un profil. D’un œil rond et plein, sombre et typique du faucon pèlerin en pleine chasse, Khonshu détaille longuement Stephen Strange. Difficile de savoir ce qu’il se passe dans ce crâne de plumes, qui progressivement deviennent plus visibles, recouvrant la peau d’étoiles et de nuit. L’enfant divin d’Amon-Râ récupère un aspect beaucoup plus “mortel”, tout en gardant celle très proche de l’animal. Et pourtant, sous cet oeil très scrutateur réside belle et bien un esprit millénaire tout à fait capable d’intelligence et de sagesse, d’aligner des mots dans des phrases…
Le hiéracocéphale ne répond que par un léger “skriii” et secoue la tête, pour se débarrasser des dernières poussières laissées par sa magie et l’Espace. Les plumes de son cou se soulèvent pour se donner une sorte de contenance, fierté un peu mal placée de celui à qui on vient de faire comprendre sa grossière erreur. Ils étaient venus pour une information et ils ont failli repartir sans. Quelque part derrière le grondement sourd d’animal et de l’esprit lunatique, l’on peut retrouver le cœur serré d’un homme qui se ronge lui-même par le reproche d’avoir cédé si facilement à l’appel du sang et de la chasse de minuit. Bien que cela contribue à le rendre plus fort. Bien que cela ait été, selon lui, nécessaire. Même s’il souhaitait protéger et pensait bien faire en luttant contre des forces qui se seraient, à un moment, retournées contre eux. Et même si Khonshu considère ne devoir aucune pitié pour les cultistes de Chthon, qui ont choisi leur destin en troquant leur âme contre les pouvoirs de leur maudit Ancien Dieu, cela n’excuse pas ses actes.
Au bout de quelques secondes, Khonshu retrouve enfin une voix plus naturelle, qui s’est libérée du gong sombre qu’il a abordé pendant sa précédente transe, dans le monde de l’immense et des multiples possibilités.
« Je me suis égaré. Reprenons là où nous en étions. »
Est-ce une forme de demande de pardon ? Peut-être. Khonshu n’en a pas pris le ton. Il sait qu’ils possèdent bons nombres de points communs, mais que sur la question de la vengeance ils divergent sur la façon de procéder… Mais quelque part, bien tapis au fond de ce cœur strict, se cache celui d’un être de douceur et qui a parfois peur de certaines formes de ténèbres.
Ploc. En parlant de ténèbres… plocploc… Elles ne sont guère très loin…
Khonshu reste parfaitement en alerte, prêt à redéployer sa magie. Mais il ne peut s’empêcher dans le même temps d’observer ce lieu qui se dresse sous leurs pieds. Les Donjons de Dyzzak. Une prison en dehors du temps, dans une dimension à part. Les yeux de faucon se closent à demi alors qu’ils s’imprègnent des détails du lieu. Est-ce dans ce genre d’endroit qu’il finira pour continuer des millénaires de solitude s’il dépasse un jour totalement les bornes ou qu’il devient fou, comme il le craint tant … ? Des millénaires… de solitude. Enfermé entre quatre murs, dans une salle qui peu importe sa taille sera bien trop petite pour un être tel que lui, corps et esprit libre incapable de ne pas agir pour le bien, malgré toutes les méthodes souvent reprochables… La solitude…
… Des pensées fugaces et peu utiles pour le moment. Khonshu les dégage aussi vite qu’elles sont venues.
Au fond de la cellule, le dernier cultiste les regarde en chien de faïence. Khonshu lui rend un regard dur et son bec acéré donne l’impression qu’il est sur le point de lui sauter à la gorge. Cependant, il n’en fait rien. Calmement, le dieu Lune dirige son attention vers Stephen Strange et communique, cette fois-ci, sur le fil de la pensée.
Votre patience m’impressionne… Mais si j’ai parfaitement saisi les quelques pensées nerveuses qui lui traverse les synapses, je doute qu’il lâche de sitôt l’objet de toutes les convoitises…
Le regard de faucon fixe désormais le fameux objet… cette sorte d’artefact, que le cultiste ressert tout contre lui dès qu’il saisit ce qu’il pense être une intention muette de la part de ce vieux dieu dont la religion est éteinte depuis plus de 3500 ans.
Oh non, il est clair que les cultistes de Chthon ne craignent ni les divinités en exil sur la Terre, ni les sorciers qui y résidaient déjà. Par contre, ils semblent craindre l’ombre de la Copie du Darkhold. Et c’est peut-être ce qui encourage autant ce fou furieux à ne pas vouloir piper mot.
Jusqu’à ce que … ce son, ce “ploc” incessant, copie maladroite de goutte d'eau tombant dans une source plus vaste fasse de nouveaux échos, entre les murs du Donjon de Dyzzak. Et là le cultiste comprend que quoiqu’il puisse faire, cela risque de difficilement changer le cours des choses qui se mettent en place… Il finit par parler, tiraillé par la peur et le désir enfoui et bizarre de rejoindre ses congénères dans le royaume de Chthon tant promis. « Nous… Nous travaillons sur la création d'objets magiques, des reliquats décrits dans le Darkhold. C’est difficile, parce qu’ils n’existent que dans le monde du Dormeur. Mais… Il a murmuré dans nos rêves que c’était la meilleure solution pour ramener nos sœurs et nos frères auprès de Lui. Celles et ceux qui sont touchés par le Darkhold. Alors nous avons offert des vies et de la magie pour pouvoir recréer ces reliquats. »
Khonshu semble plus tendu et moins sûr de lui, alors qu’il recule un peu. Il pense comprendre quelque chose, qui fait sens. Ils cherchent à traquer Apokryphos, contre qui ils semblent parvenir à se protéger en tout cas suffisamment longtemps pour pouvoir l’approcher. Et ensuite ? Vont-ils vouloir s’approprier ses pouvoirs ? Si les vénérateurs de Chthon sont capables de l’atteindre, peuvent-ils directement toucher ceux qui ont croisé le pouvoir de Celui-qui-Attend. « Vous faites bien de nous craindre… Apokryphos peut vous toucher mais pas nous. Bientôt, nous serons en mesure de rassembler tout le monde pour accueillir notre Seigneur et Maître. Il pourra enfin choisir l’un d’entre nous. Celles et ceux qui seront dignes de porter son essence, son image et sa seule et unique Voix qui va recréer l’existence. »
Porter son essence. Le faire renaître. Alors c’est ça. Chthon a besoin d’un hôte… Mais pas n’importe lequel… Quelqu’un ou quelque chose qui soit capable de céder, de s’effondrer face à sa présence pour lui laisser toute la latitude nécessaire pour asseoir sa domination démoniaque sur le monde et la Création. Une chose sans volonté mais avec de la force, un élément existant adhérant au Rien, un esprit qui ne parvient ni à penser par lui-même ni à lutter. Une coquille pas tout à fait vide, mais assez pour devenir … Lui.
Khonshu recule. Il n’a pas peur de ce qu’il vient d’entendre… Quelque part, cette information est à la fois capitale et dangereuse. Ils ne savent pas si cela est la vérité ou une façon de détourner leurs attentions, mais en toute logique… Tout cela est-il possible ? Oui… Peut-être… Il a besoin d’y réfléchir. … Ils ont besoin d’y réfléchir, ensemble.
L’oiseau de proie fait de l’ordre dans son esprit et redevient clair et limpide, ôtant toutes les émotions néfastes et ne laissant à la place que l’intérêt d’une franche discussion, alors que ses deux yeux naturellement perçants observent son allié, le Sorcier Suprême.
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Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Lun 13 Nov - 14:46
Quelque chose battait contre ses tempes. Un mélange de sang, de peur et de dégoût, dont les pulsions et le grondement lui soufflait de fuir, fuir avant qu’il ne soit trop tard, fuir avant qu’Il ne vienne.
- Je vois.
Strange se força à tenir un ton neutre. Son visage ne laissait rien transparaître, le tremblement de ses mains caché sous sa cape. A proximité de son visage, sa lampe à huile brillait toujours, jetant de longues ombres sur les murs. Le docteur sentit le regard de Khonshu sur son dos. Du menton, il désigna l’artefact que le cultiste tenait contre son coeur.
- J’imagine que c’est ce dont tu parles.
C’était un objet étrange. A le regarder, il semblait découpé à même le monde – c’était un trou pyramidal, aux angles tranchants, à travers lequel on pouvait apercevoir un pan de ciel étoilé. Ce n’était pas un tableau de galaxies et de nébuleuses, seulement une toile noire d’encre, piqueté d’étoiles lointaines et froides.
- Rassembler ceux touchés par le Dormeur. Hm. Est-ce assez pour contrôler Apokryphos, ou vous contentez-vous seulement de suivre ses mouvements ?
Le pendentif de cuivre du docteur accrocha la lumière, brièvement. Au fur et à mesure de la discussion, il cherchait des mensonges dans l’air. Peut-être que le cultiste pourrait échapper à sa détection, peut-être que l’artefact brouillerait ses sens. Ça ne l’empêchait pas d’essayer, par précaution. Ce n’était pas la première fois que Chthon murmurait dans les rêves de ses cultistes, ni la première fois qu’il en faisait son terrain de manifestation favori. Pour autant, cela posait une question : il y avait fort à parier que Cauchemar en ait entendu parlé, voir qu’il soit allié avec le Dormeur. Strange nota l’information et la classa pour plus tard.
- Je suis curieux, Daniel. Est-ce que tu sens la marque de Chthon en moi ? Ou chez Khonshu ?
Le cultiste cligna des yeux une fois, puis deux. Strange fit comme si de rien n’était et s’approcha, avant de mettre un genoux à terre. Il planta son regard dans celui de son prisonnier. Quand il parla, ce fut d’un ton calme et froid.
- Nous avons tranché les griffes qu’il avait planté dans nos cœurs. Comme nous avons marché sur la Présence qu’il avait levé contre nous, et contre Amygdala, et contre les autres membres de son culte. Nous ne sommes que deux. Vos ennemis sont plus nombreux et plus terribles que nous seuls.
La lumière de la lampe vacilla. Les ombres, sur le mur, semblèrent grandir très légèrement en réponse.
- Pour être tout à fait honnête, Daniel, je le crains. J’ai peur de ses cauchemars et de ses murmures, de son pouvoir et de ses ombres. J’ai peur de lui. Certainement pas de vous.
Ses mains avaient arrêté de trembler, et ce qui battait contre sa tempe avait reflué. Sa peur n’avait pas disparue, loin de là : elle s’était seulement cachée derrière son ton froid et son regard fixe, derrière sa figure de Sorcier Suprême et de Maître des Arts Noirs, comme il s’était fait connaître, il y a longtemps.
- Je te libérerai, quand ce sera fini. Je n’ai pas d’intérêt à te garder sous verrou, ni la cruauté nécessaire. Mais tu patienteras ici, jusqu’à la dernière bataille, qui que soit son vainqueur. Tu ne seras ni son soldat, ni mon ennemi sur le champs de bataille. Cette guerre, pour toi, s’arrête aujourd’hui. Je vais avoir besoin de cet artefact, et je n’ai aucune envie de devoir t’affronter maintenant pour l’obtenir.
Peut-être que Strange et Khonshu portaient encore les cicatrices du Darkhold. Peut-être que les ombres de Chthon avaient gardé le souvenir de leurs esprits. Peu importait, à ce stade. Ils avaient affronté des horreurs sans noms et sans nombres, portaient la lumière de la lune et du soleil en étendards. Même s’ils devaient sombrer, la God Squad était remplie de héros. Celui-qui-attend devrait attendre un peu plus longtemps. Peu importait à quel point le combat serait rude, ou si Strange et Khonshu n’y survivaient pas. Le cultiste était un des vaincus d’une guerre qui n’était pas aussi en sa faveur qu’il l’aurait voulu : il n’était pas obligé de souffrir d’avantage de son mauvais choix en terme d’ennemis.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Lun 13 Nov - 21:45
Daniel, un simple pion dans toute cette histoire, a planté son regard hagard sur le Docteur. On lui permet de faire un choix, quelque chose qu’il n’a plus eu l’occasion de faire depuis… depuis ? Ses derniers souvenirs remontent à … à quand ? Il ne sait plus à quel moment il a rejoint le culte de Chthon ni quelles ont été ses raisons premières. Il sait qu’on lui a promis un monde où tout serait parfait, que lui et les autres connaîtront la paix aux côtés de Chthon, l’Ancien Dieu, le seigneur du Rien. Quelques murmures dans son esprit troublé lui suggèrent des choses terribles, comme celles d’attaquer et de s’enfuir, de se sacrifier pour la cause… Est-ce qu’il peut vraiment choisir ?
Il plante un regard nerveux dans celui froid de Stephen Strange lorsque ce dernier lui fait comprendre qu’il ne le craint pas. Qu’il ne craint pas le Culte de Chthon ni ses engeances d’infamies. Comme tout être vivant doué de conscience, même le Sorcier Suprême peut craindre ce qui se cache dans les ombres des cauchemars laissés par les recoins déformés du Darkhold, créé par la main maudite de Celui-qui-Attend.
La surprise passée que son identité soit connue par son interlocuteur, Daniel serre un peu plus contre lui l’artefact. C’est à son tour d’avoir les mains qui tremblent. « Le culte veut exploiter Apokryphos… Il veut exploiter ce qui réside dans ceux qui ont lu le Darkhold. Mais si vous le prenez en chasse, ce sera plus facile… Vous n’avez aucune chance contre cette Chose qui est né du Livre du Dormeur ! »
Il veut s’en persuader. On lui a enseigné que Chthon incarnait la toute puissance. On lui a dit de ne jamais penser le contraire. Pourtant, à ce moment précis, alors qu’on lui propose une échappatoire, le membre des Darkholders se met pour la première fois à remettre en question sa propre foi.
J’ai peur de lui. Certainement pas de vous. Daniel tremble presque comme une feuille. À l’opposé de la pièce, pas loin derrière Stephen Strange, Khonshu est parfaitement maître de ses émotions. Il s’attend à ce que le cultiste se mette à faire la plus grosse erreur de sa vie, comme le font la plupart des fous de son espèce…
Mais alors que ses doutes sur la réussite de Strange grandit, un hoquet de surprise sort du bec du Dieu lunaire alors que Daniel par murmurer : « Si vous avez le pouvoir de faire taire les voix, prenez-le… »
Un sifflement traverse la pièce. Le regard du faucon se fait plus dur, scrutant le moindre faits et gestes du cultiste, sondant jusqu’à la miette télépathique pour connaître ses intentions les plus secrètes. Il n’y décèle rien. Ni cruauté ni fourberie. Khonshu en est presque frustré. « … Mais sachez que cet artefact ne vous protégera pas du Dormeur… Encore moins de vous-même »
Sur ces mots, Daniel a posé son regard sur l’entité derrière Strange, pupilles humaines plongeant dans ceux du faucon lunaire. Ces dernières se remplissent d’un flot magique bleuté, perturbé par des vagues grisâtres virant vers le rougeâtre… Une main puissante s’élève et apparaît dans sa paume le sceptre Heqa. Khensu le vengeur est assez prêt pour frapper le crâne de cet insolent membre d’un culte de tueurs qui ne méritent pas une issue aussi généreuse… … mais il faut parfois… faire preuve de bonté.
Le sceptre Heqa se met à briller et l’artefact glisse des mains de Daniel.
« C’est ce que nous verrons. »
La tempête intérieure est passée. Khonshu passe désormais toute son attention sur l’objet tant convoité qu’il tient avec délicatesse entre ses mains. Il l’observe d’un air morose, ne lui suscitant aucun intérêt, jusqu’à ce qu’il se mette à regarder plus attentivement l’intérieur de cette forme triangulaire. Il se fige quelques instants, un moment qui prend plusieurs et longues secondes, avant que son regard devenu curieux se tourne vers Stephen Strange.
« Vous pouvez le tenir, il ne représente aucun danger. C’est un objet … curieux. Le culte a parfaitement bien tiré son épingle du jeu pour créer un artefact aussi précis, enfermant des ombres qui ressemblent beaucoup à la nature d’Apokryphos… »
Khonshu fait planer l’objet par magie, qui circule dans la pièce jusqu’à se présenter devant le Sorcier Suprême. L’oiseau de proie ne cesse de le fixer, vacillant entre la prudence et une peur instinctive. Parce que lui aussi craint les cauchemars et les murmures, l’immense pouvoir et les ombres de Chthon.
Après un silence, il finit par voguer sur le fil de la pensée :
Saurez-vous prendre les décisions les plus difficiles si l’un d’entre nous se fait corrompre par les murmures si bien que même la lumière ne puisse plus le ramener à la raison ?
Lorsque Khonshu parle du potentiel membre de la God Squad pouvant devenir aussi dangereux, il pense avant tout à ce qu’il lui est arrivé. Que malgré ses défenses psychiques, Apokryphos a pu l’atteindre. Que malgré tout son savoir magique, il peine à résister à certaines ombres que le Darkhold lui a légué, ce maudit livre qui connaît son pire cauchemar, sa peur la plus intime, celle de se perdre dans les bras charnus de la dimension éternelle de Chthon, où plus rien d’autre que Lui et son Royaume ne peut exister.
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Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Mer 22 Nov - 20:07
- Le culte a toujours voulu exploiter les choses qu’il ne contrôlait pas. Il a vénéré les ombres de la forêt et les murmures qui se cachaient sous la terre. Il leur a donné du pouvoir, en espérant recevoir des présents en échange. Le Dormeur n’a que faire du culte, Daniel. Il dort, et il rêve, et il érode et il détruit. Aussi simplement que ça.
Le regard du docteur n’avait pas bougé lorsque Khonshu avait repris l’artefact, lorsque le cultiste l’avait laissé partir. Pourtant, lorsqu’il inspira, ce fut lourdement et longuement. La fatigue se lisait dans ses yeux.
- Merci. Je reviendrai demain. Profite d’une nuit sans rêve.
Puis le docteur se leva et marcha jusqu’à la lourde porte de fer, entraînant Khonshu vers la sortie. Le battant se referma sur Daniel, la lampe qu’ils avaient laissée, et la prison mystique dans laquelle il était enfermé. L’air frémit sur leur passage, alors qu’ils reprenaient pied dans la grande salle au piliers de roche grise. Il y avait une autre lampe, posée innocemment à côté de la porte – une bougie de cire blanche sur son bougeoir, dont la lumière brillait bien mieux qu’elle n’aurait dû. Strange la prit et s’avança parmi les piliers.
- Merci. De ne pas l’avoir tué.
Le ton était neutre, et ne fut suivi que par l’écho de ses pas sous la voûte. Devant eux, un large escalier de pierre se profila. En haut, un tunnel, qui serpentait vers le haut.
- Leur travail est meilleur que ce à quoi je m’attendais, pour être honnête. J’étudierai plus en détails les artefacts que nous avons pris dans leur cache, pour voir s’ils ont été modifiés d’une façon ou d’une autre. Dans l’immédiat, je suis fatigué. J’ai envie d’un thé, et d’un bain, et de dormir.
Dans la lumière chaleureuse de la bougie, la fatigue du docteur était plus qu’évidente. Elle tirait ses traits, alourdissait son pas. Il ne regardait pas Khonshu, et son esprit semblait plus ou moins ailleurs. En vérité, il n’arrêtait pas de penser à sa hache, fendu, et aux marques de dents sur le métal.
- Ils cherchent cherchent un hôte. Je suis certain que n’importe quel membre haut placé du culte fera l’affaire, et qu’ils seraient plus que ravi de s’en voir accordé l’honneur, mais Apokryphos serait un tout aussi bon choix. Ou toi. Ou moi.
Ils avaient une maigre protection contre Apokryphos, qu’ils n’avaient pas les moyens de reproduire. En revanche, Daniel avait vu très juste sur ce point : ils n’avaient rien pour se protéger du Dormeur et de son pouvoir, et il n’était pas certain qu’ils puissent résister s’ils étaient choisis comme hôte. Le couloir déboucha sur une pièce rectangulaire, plus ou moins coupée en deux. Une moitié, comme la salle qu’ils venaient de quitter, était de vieille pierre érodée, gravée de symboles à demi-effacés sur les murs et le sol. L’autre partie était carrelée et bétonnée. Un petit établis trônait dans un coin. Une machine à laver et un sèche-lingue avaient été poussé à proximité d’un évier, contre le mur, et une antique chaudière cuivrée vrombissait dans un coin. Ici, des lumières électriques éclairaient leur chemin. Strange laissa sa bougie sur l'établi, traversa la cave et monta l’escalier de briques qui tournait dans l’angle du mur. Ils émergèrent dans une petite pièce attenante à la cuisine du Sanctum Sanctorum.
- Nous devons être extrêmement prudents. Aujourd’hui n’était pas une journée de perdue.
Strange posa l’artefact étoilé sur la table de bois. Sa cape se décrocha de ses épaules et disparu vers le hall et les étages. Le magicien, lui, se dirigea d’instinct vers la bouilloire.
- Garde le. Tu en as plus besoin que moi, si nous devons nous fier à l’historique des attaques d’Apokryphos.
Il y avait une familiarité bienvenue dans le frémissement de l’eau, dans le fait de laisser courir ses doigts parmi les boîtes métalliques de thé, de remplir une théière. C’était des gestes plus simples, hérités d’une vie plus tranquille. On distinguait à peine le tremblement de ses mains. Le docteur s’assit, poussa une tasse dans la direction du dieu lunaire, et vint réchauffer ses paumes contre sa propre tasse. Quand il parla, ce fut d’une voix douce.
- Je saurai prendre les décisions qu’il faudra prendre, Chons. Mais il est toujours bon de noter que nous n’avons pas encore trouvé d’ombre trop profonde pour qu’on ne puisse sauver ceux qui y tombent.
Ce n’était peut-être qu’une question de temps, mais Strange éventrerait méthodiquement toutes les ombres qu’il faudrait, autant de fois qu’il faudrait, jusqu’à ce que ça n’arrive.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Les secrets du Dormeur (pv Stephen Strange) Sam 2 Déc - 20:49
Le cultiste garde le silence, bien qu’un léger sourire se dessine en réaction aux mots du Sorcier Suprême. C’est un trait à la fois triste et soulagé… Ce sont des paroles pleines d’une vérité difficile à digérer. Mais le plaisir de pouvoir enfin avoir le recul pour se rendre compte de ses erreurs laisse David dans un sentiment de paix. Du repos lui fera probablement un grand bien. Un sommeil sans les rêves étranges que laissent le Dormeur, celui qui attend pour finir par tout obtenir… Telles sont les textes des prophéties.
Khonshu n’en a cure. Son esprit refuse de l’entendre. Sa raison refuse d’accepter qu’elles se produisent, pas sans se battre, pas sans avoir tout tenté pour écarter les ombres de Chthon et de son maudit livre.
« Hm ? »
Celui-qui-traverse-le-ciel-nocturne s’est égaré dans ses nombreux songes jusqu’à ce que le Docteur Strange se mette à se déplacer vers la sortie. Ce fût subtile, mais les lumières sont différentes. Plus ils montent le tunnel par les escaliers, plus une chaleur familière se présente, une atmosphère que Chons associe désormais à la sécurité qu’offre le Sanctum des Stranges. Son cœur encore troublé par ce qu’ils viennent de vivre, le fils d’Amon-Râ ne répond pas aux analyses du Docteur. Ils sont fatigués et ont besoin de se reposer, lui notamment parce qu’il reste un humain. C’est un peu moins le cas pour l’être venu d’Héliopolis, bien que l’idée de fermer l'œil dès que les premiers rayons de Soleil viendront timidement effleurer le bord du monde soit irrésistible.
Mais avant, les pensées et les mots de Stephen Strange qui viennent frôler le cours d’eau tranquille que présente, assez étonnement, le divin Khonshu demande quelques réponses. La voix de ce dernier est tout aussi calme et douce.
« Vous avez bien agi, là-haut. »
L’apparence du dieu lunaire redevient humaine. Il semble bien plus serein qu’au début de cette journée, lorsqu’il s’est présenté au Sanctuaire en désarroi, alors que la Copie Vivante l’avait attaqué pas plus tard que la veille.
« L’homme que vous venez de sauver semblait sincère dans son envie de retrouver une vie normale… Je ne suis pas insensible à ça. »
Le regard de Khonshu se fait plus scrutateur et ne semble pas atteint ni par la fatigue ni par le temps qui passe… Pourtant, ses épaules se sont légèrement affaissées. L’épreuve qu’ils ont vécu ensemble dans l’Espace ne l’a pas laissé sans un vide, qui peut s’apparenter aux mêmes contraintes que le manque de sommeil ou la faim…
« Nous sommes d’accord sur ce point. Le Dormeur peut avoir un hôte idéal, à tout moment. Cherche-t-il une perle rare ? A-t-il réellement besoin d’un hôte pour exister dans ce plan ? S’il utilise les mêmes méthodes que nous mais qu’on le considère plus … “massif”... Ce processus serait impossible à appliquer sur un mortel. Qui, en ce monde, qu’il soit mortel, divin ou monstruosité de cauchemar, est capable d’être son Avatar ? »
Le visage du jeune homme est troublé par un froncement de sourcil mélangeant la frustration de ne pas être certain des réponses et … d’un trouble, d’un quelque chose qu’il a sur la conscience. Le poids d’un secret qui ne doit plus le rester…
« Pour tout vous avouer, c’est Seth le premier à avoir réussi à envoyer sa conscience vers le monde des mortels. Il est sans doute le mieux placé pour savoir d’où il a tiré ce secret. »
Mais parler avec Setesh revient à presque à échanger avec des serpents venimeux, prêt à vous sauter à la gorge au moindre instant d'inattention. Ce qu’il veut, il l’obtient, par la violence, toujours… Khonshu en a conscience. Il n’a jamais cessé d’être méfiant vis-à-vis du frère honni d’Osiris. Mais il connaît des secrets que d’autres préfèrent ignorer. C’est un atout non négligeable.
Pendant que la Lune se perd dans ces pensées vagues, le couloir débouche dans un lieu, comme il l’a senti, plutôt chaleureux et moins austère que la prison d’en bas. Stephen Strange est un habitué de cet endroit à en juger par sa facilité à marcher et interagir avec son environnement. Khonshu, lui, paraît plus réservé et ne s’approche de la table seulement lorsque le Sorcier Suprême s’en éloigne. S’éloignant dans le même temps de l’artefact que le dieu lui a laissé plus tôt, à la grande surprise de ce dernier.
« Que je le garde ? »
Non pas qu’il n'ait pas compris les intentions du magicien, mais ce léger temps de trouble que montre Chons prouve bien qu’il ne s’attendait pas à cela. Il fixe l’artefact, ainsi déposé sur un beau bois entretenu, d’où les étoiles et les ombres issues d’un étrange mélange de magies continuent de danser sur ce fond d’éternité.
« Merci… Stephen Strange. »
Le bruit d’une bouilloire remplie d’eau, bientôt chaude, attire l’attention du dieu-Lune, l’espace d’un léger instant. Puis, il forme un doux sourire vers le Docteur :
« J’en prendrais soin. Il nous sera utile… très bientôt ! »
Les doigts fins et délicats de l’égyptien millénaire bougent et font quelques gestes précis pour faire venir l’artefact. Il flotte au milieu des paumes brunes, tournées vers lui, et une chaînette d’or finit par l’entourer. Ainsi, il l'accompagne en collier, rejoignant les deux Ankhs.
Un nouveau sourire vient embellir la jeunesse incarné de la Lune, alors qu’il s’assied à son tour à la tablée :
« Vous saurez prendre les décisions et creuser les ombres, même celles qui sont bien installées. Votre lumière a quelque chose de … rassurant. Cela n’est pas désagréable d’être ébloui par votre courage. Mais je dois tout de même vous mettre en garde… »
Une ombre passe sur son visage, troublant quelque peu la quiétude que les lieux et la conversation lui procurent. Elle est cependant balayée bien rapidement par le goût si finement dosé de plantes et de miel du thé chaud que ses lèvres sont en train de savourer.
« Apokryphos sait faire des ombres que nous connaissons, tous les deux, que trop bien… Nous avons eu de la chance de nous en sortir, tout à l'heure.
Si nous devons le confronter une nouvelle fois, c'est devoir l’approcher… et l’approcher, c’est revoir ce que nous avons mis tant d’efforts à dégager de nos têtes. Nous aurons probablement le soutien de l'Ennéade et de leurs alliés… Mais est-ce que ce sera suffisant pour le révoquer ? »
C’est davantage le partage de doutes que d’un réel avertissement. Douter, Khonshu ne se le permet jamais. Pourtant, ce que demain leur réserve est une nouveauté pour le magicien de Thèbes, qui n’a guère l’habitude de ne pas avoir de visions sur les futurs possibles. Non, sur Apokryphos, il ne peut rien voir. Et cela l’effraie.