Forum RPG / Jeu de Rôle centré sur l'univers Marvel, notamment les comics. Pour incarner par écrit nos personnages préférés, pour vivre des aventures originales.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Lun 6 Mai - 21:24
***
Tønsberg, dans le quartier dédié aux divinités égyptiennes.
Le début de soirée est de toute beauté. Un ciel coloré de rouge orangé et de pourpre se dessine jusqu'à un horizon de montagnes enneigés. Là-bas, le toit de la Norvège semble tranquille. Au sein de cette ville habités par les réfugiés de différents plans extra planaires et de leurs loyaux alliés, un temple typique de l'Egypte Antique se dresse.
Les flammes servant à éclairer tourbillonnent en une danse rythmée par le vent. À l'intérieur de l'édifice à ciel ouvert, tout est paisible. La plupart des habitants sont endormis et les divinités semblent absentes, occupées à leurs obligations ou elles se sont rendues là où on avait le plus besoin d'aide pour combattre les forces de Chthon. Oui, Tønsberg est très bien protégée... Mais pour combien de temps encore ?
Au sein du temple, après avoir passé la grande court où le plafond n'est qu'autre que le ciel, des couloirs mènent vers des pièces à haut plafond. Par la droite, la pièce à vivre, des lieux de repos ou encore la place où se réunissent certains conseils. Mais vers la gauche, certaines pièces sont dédiées à chacune des divinités, possédant ainsi son coin de tranquillité et de recueillement.
Un peu plus loin, assez à l'écart des autres chambrettes, un plus petit lieu semble être dédié à une divinité lunaire, car le haut de la porte est magnifiquement peinturluré dans les tons bleus et violet, avec du doré en bordure et sur les étoiles... Le symbole représente une barque voguant sur un Nil sous un ciel nocturne : Un croissant portant la Lune ronde. C'est Mesektet. La barque lunaire. Celle de l'itinérant. Le Voyageur, qui vogue au dessus, dans les étoiles. Celui qui est dans les cœurs, la Pupille de Râ. Le céleste Khonshu possède bien des titres et couvre bien des domaines... Pourtant, ce soir...
Au milieu de cette grande pièce, où les murs sont peints des récits du passé et du présent, et où les décors de meubles raffinés de bois et les piliers imposants maintenant les pierres en place entourent celui que l'on nomme le Magicien de Thèbes. Il est vêtu de bande de lin, de tissu raffiné montant en capuche recouvrant sa tête nue de cheveux hormis sa tresse sur le côté. De nombreux bijoux ornent autour de son cou et de ses bras. Sa tunique enfin cache le haut de ses jambes. Si beau et paressant si fragile. Si seulement ce n'était qu'une impression...
Les yeux de l'homme, aux traits éternellement jeunes, fixent un bon moment le large bassin d'eau en face de lui. Au-dessus, une ouverture circulaire pour laisser passer la lumière des étoiles, qui commencent à se montrer. La Lune est déjà présente, bien haute dans le ciel. Elle est au quart... Ce qui est suffisant pour aller voir dans les songes et les présages...
Les paupières de Chons se ferment lentement. Ses mains se lèvent, dirigeant ses paumes vers le ciel. Ses lèvres bougent, émettant d'abord un murmure. Puis un chant s'élève. Une mélodie douce dont le dialecte est méconnu de beaucoup, car ancien et parlé par les divinités antiques. Jusque là accroupi, Khonshu commence aussi lentement que le rythme de sa litanie à se relever. Les deux Ankhs qu'il porte autour du cou émettent quelques cliquetis à ce mouvement. La pièce quasiment dans la pénombre reçoit cependant quelques lumières que le Dieu de la Lune anime. La magie portant des milliers d'étincelles tournoient autour de lui, au rythme de son chant, à la suite de ses mots et prières et l'accompagnant sur les quelques pas dansants maîtrisés depuis des siècles.
Puis, tout cesse ou presque. Plus de danse. Les étincelles vont se déposer dans des coupoles de braises pour faire naître des flammes bleutés. Les mains du Voyageur sont jointes proches des Ankhs. Au-dessus de sa tête se matérialise sa coiffe, un croissant portant la Lune ronde et blanche. Seule demeure sa litanie. Douce... Mais elle porte le poids des âges, les souvenirs du passé. C'est paisible et mélancolique. Et c'est dans le calme, autant dans les gestes que dans ce chant parfait, que les pas de l'Eclaireur s'avancent vers le bassin d'eau.
Ses pieds nus marchent dessus, sans jamais s'y enfoncer. Des vaguelettes apparaissent à chacun de ses pas feutrés, jusqu'à ce qu'il s'arrête au centre. L'eau redevient une source tranquille, écoutant les chants de la Lune...
... Puis, la mélodie cesse. Les yeux de Chons s'ouvrent en direction de l'entrée de sa chambre. Il fait ainsi dos à tout, sauf à cette porte où il ne s'attend pas à avoir de visite. Mais visiblement... Il se trompe. Il se sent ... observé.
Est-ce Hathor, qui attirée par ses chants, est venue pour l'écouter ? Taouret ? La déesse hippopotame peut très bien enfoncer cette porte, tant elle est inquiète pour lui, concernant son état physique et mental. Est-ce que son divin Père a retarder son coucher ? Ou alors est-ce tout simplement quelqu'un d'autre ... ?
Quelqu'un d'assez puissant pour mettre en pause ce rituel lunaire ?
« ... »
Chons patiente. Sa capuche est toujours rabattue sur sa tête, mais son regard bleuté et magique peut se voir aisément. Son visage est neutre. On n'y trouve encore des traces de ses récents pleurs. De légères cernes, qui ne sied décidément pas à un dieu, confirment qu'il passe de très mauvaises nuits. Il cache sa profonde fatigue.
Pour autant, il se tient droit et reste attentif...
Dernière édition par Moon Knight le Jeu 29 Aoû - 15:28, édité 2 fois
Cléa Strange
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Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Lun 20 Mai - 12:59
Une tête, que nous ne pourrons aisément pas qualifier de menue, passe la porte qu'elle est contrainte d'ouvrir en grand, un "entrebâillement" ne pouvant guère se satisfaire de son imposante corpulence. Le museau aux fines moustaches sombres de la déesse hippopotame Taouret, se distingue à travers la pénombre lunaire qui baigne les lieux. Pénombre nettement clairsemée par la lueur des lampes à huile qui parsèment le couloir de pierre jouxtant la chambre de l'égyptien.
Elle n'ose visiblement pas entrer et avance quelques mots à voix basse, d'un air hésitant, se rendant bien compte qu'elle le dérange. La magie plane dans l'air, elle peut la sentir aussi sûrement que l'entêtant parfum des fleurs d'hibiscus qui poussent sur les bords du Nil et garnissent les temples des Dieux de leur belle couleur carmin.
- Excuse-moi de t'interrompre Khonshu...
Fidèle à elle même, Taouret s'exprime d'une voix presque chantante, ne se départissant que rarement de son éternel timbre guilleret, bien qu'elle tente ici de s'exprimer avec sérieux et tact.
- Quelqu'un demande à te voir et euh... eh bien... vu la nature de la... personne en question... je me suis dit que... enfin qu'il valait mieux te prévenir...
Tourner autour du pot n'est pas vraiment la spécialité de la divinité à l'imposante carrure. La plupart du temps tout du moins, cela intervient surtout lorsque le sujet la met mal à l'aise, elle qui est d'une nature à mettre les pieds dans le plat, et plutôt deux fois qu'une.
- "Elle" est venue jusqu'ici pour te voir. Juste toi, d'après ce que j'ai compris. Tu sais... la Sorcière Suprême.
Le titre est lâché, et avec lui tout ce qu'il implique.
Cléa. Evidemment. Ce ne peut être que Cléa. L'épouse de Stephen Strange, Sorcière Suprême de la Dimension Noire, qui n'a jamais caché à quel point elle ne portait pas la Lune dans son coeur. Et globalement la majorité des dieux par ailleurs.
Cléa, qu'il n'a pas réellement revue depuis l'incident d'il y a quelques semaines, qui a laissé une situation autrement plus désagréable entre eux, peu de temps avant le chaos qui s'est abattu sur Mexico.
Cléa et Khonshu. L'énorme quiproquos qui les sépare autant qu'il les unit. Ce passage de leur existence que les deux aimeraient sans doute oublier. Cet épisode dont Cléa a tellement honte, qu'elle est en proie à une sourde colère et une suffocation certaine à chaque fois qu'il refait surface dans sa mémoire.
Ce jour où elle a trahi l'amour de sa vie. Même si c'était involontaire. Même sous l'emprise d'un sort. Cléa ne se le pardonne pas.
La dernière fois qu'ils se sont vus, la sorcière avait été dure, tranchante, plus que d'habitude, elle qui charrie assez régulièrement le Dieu qui accompagne Marc Spector, et s'en est détaché aujourd'hui, allez savoir pour combien de temps cependant.
Et, aujourd'hui, elle est là. Elle est venue pour le voir. Lui et personne d'autre. Taouret l'a installée dans un petit salon de pierre dont les colonnes s'élèvent jusqu'au plafond. Bercée par les effluves de myrrhe, la pierre possède la couleur de la farine, bien qu'agrémentée de nombreuses peintures aux couleurs profondes, relevées d'un doré brillant sous la lueur des flammes.
La sorcière attend et, pour ne pas trop penser, pour ne pas trop anticiper, se plonge dans la contemplation des scènes qui se déroulent sous son regard. Baignés par la magie des lieux, certains paysages se mettent à bouger sous le regard clair de l'épouse Strange. Les eaux du Nil ondoient, les nénuphars s'ouvrent puis se ferment, les palmiers s'agitent sous une brise imaginaire.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
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*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
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*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
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* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Lun 20 Mai - 21:32
C’est Taouret qui passe timidement l’entrée de la chambre où se réfugie le Dieu de la Lune égyptienne. Sa bonne humeur naturelle transparaît dans sa voix, ainsi que sur ce visage de mammifère semi-aquatique. Malgré sa retenue qu’elle use pour respecter la tranquillité des lieux et de son hôte, Taouret reste une lumière vive et pleine de joie à côté de la pâleur qui fait l’habit de Chons. Bien plus ce soir qu’habituellement…
Chonsu émet un léger soupir, las, et ses épaules s’affaissent quelque peu. Après avoir délivré son message, Taouret s’apprête à s’éclipser, pour le laisser à ses réflexions, et voyant également comme elle le craignait qu’il est épuisé. Mais elle n’en fait rien, s’arrêtant net, surprise. Elle est si stupéfaite qu’elle en a fait un petit bruit aigu, un Oh ! tout à fait honnête.
Taouret observe désormais le sourire bienveillant du fils d’Amon-Râ. Des traits si beaux et sincères, ceux qu’il portait toujours pour rassurer les personnes malades avant de les soigner, ceux qu’il arborait après avoir résolu un mystère magique ou exorciser un fidèle. Ce genre de sourire qui l’illumine et le rend rassurant. Malgré cela, Taouret lui trouve un air triste.
- Chons, est-ce que… Tout va bien ?
Un nouveau sourire, puis Khonshu répond d’une voix limpide :
« Je vais bien Taouret, ne t’inquiète pas ! »
C’est un mensonge. La déesse hippopotame le sait car elle fait partie des gardiennes et gardiens du Royaume des Morts, les fervents défenseurs de l’Ordre et de la Vérité. Elle déteste lorsqu’il s’adonne aux tromperies et cachoteries de toutes sortes. Mais elle sait aussi que Khonshu n’a pas un mauvais fond, bien au contraire… Elle y voit une réponse simple, derrière laquelle Chons se pare d’une sorte de fierté mal placée ou simplement qu’il essaye de cacher ce qui le touche vraiment. Il ne manipule pas… Il tente de dissimuler ses peurs. Taouret ne répond pourtant rien et lui montre le chemin vers la sortie. Par là-bas… Où se trouve… Cléa Strange.
Qui d’autre, hm ? La personne qu’il craint par-dessus tout revoir. La personne qui parmi tous les membres de la God Squad serait tout à fait capable de le détruire s’il vient à se montrer dangereux… s’il vient à perdre la tête, comme il craint tant. Taouret n’a pas eu besoin de prononcer son nom. Khonshu a compris à l’instant même où les petites moustaches d'hippopotame ont hésité à prononcer deux syllabes formant le nom de la Sorcière Suprême de la Dimension Noire. C’est finalement ce titre qu’elle a prononcé… Ce titre plein de sens, de responsabilité… de grands pouvoirs aussi.
Le visage très humain du Magicien de Thèbes forme une sorte de moue contrariée, à la limite de la bouderie. Comportement qui ne sied aucunement à la situation déjà tendue alors qu’il n’a même pas encore bougé de son bassin d’eau. À cela, Taouret est choquée et bafouille des remontrances allant au “Chons, allons !” ou encore “Ne fais pas l’enfant”.
Chonsu finit par se déplacer, d’abord en planant au-dessus de l’eau, puis du sol. Ses pieds délicats touchent la pierre. Il marche doucement vers la sortie. Ses bras se balancent dans des gestes prémédités, alors que des mots de pouvoirs traversent la barrière de ses lèvres. Les flammes bleutées issues de sa magie se réunissent vers Taouret et forment une amulette en forme de lotus.
« Je vais aller à sa rencontre. Ne t’éloigne pas trop de nous, et … Je te prie d’agir, si c’est nécessaire. »
En cet instant, la voix et le comportement de Chons ont eu l’air plus grave et son visage s’est assombri. Bien vite, dans son regard et son sourire, l’amabilité refait surface :
« J’ai confiance en toi ! »
Taouret ne répond pas, absorbée par son observation de ces lumières bleutées. Elle les connaît bien et pense avoir reconnu le rituel qu’a débuté Chons avant qu’elle n’arrive. Ce qui ne lui plaît pas, c’est de comprendre où il veut en venir … Elle s’inquiète, bien sûr. Mais elle est déterminée également !
Au bout de plusieurs minutes, après que Taouret est laissée la Sorcière Suprême à la contemplation des murs du temple, des bruits de pas feutrés se font entendre. Entre dans le petit salon chaleureux une personne qui l’est moins. Un jeune homme est drapé d’un vêtement blanc à capuche où sort seulement une tresse noir sur le côté. Elle tombe sur un grand collier de torse, d’ors et de joyaux colorés, ainsi que deux Ankhs. Il porte la coiffe de la Lune que Cléa a dû voir pas mal de fois. Mais il est rare de voir ces traits humains si fins et beaux, d’une jeunesse éternelle, ce regard sombre où circule une magie bleutée vieille de plusieurs éons, et enfin sur ces lèvres est exprimé un sentiment de sérénité. Khonshu sourit d’une manière qu’il a peu l’habitude d’aborder. Il semble … content ? Il paraît même joyeux en vérité …
« Mes salutations, Sorcière Suprême Cléa Strange ! »
Chons s’incline avec respect avant de reposer son regard sur la jeune femme :
« Je suis ravi de vous voir en si belle forme ! »
Khonshu est guilleret, de bonne humeur… C’en est désarçonnant tant on croirait que Taouret vient de le contaminer avec sa joie de vivre. Pourtant, il n’y a rien de faux et il est peu probable que Chons soit touché par un mauvais sort. Il est tout ce qu’il y a de plus sincère, dans ses faits et gestes, sa façon de parler, sur ce visage illuminé par les lueurs du soir.
Pourtant… Derrière la joie se cache un trouble. Khonshu arbore ses traits humains, une parure de tissus et de bijoux traditionnels et la coiffe lunaire. Mais au fond de son regard, entre les traits de son visage et de son sourire se tapissent des ombres. Il redoute bien des choses mais pas les rêves… encore moins les cauchemars. Ce soir, pourtant, il est comme un enfant effrayé d’être plongé dans le noir de sa chambre…
« Vous vouliez me voir. De quoi s’agit-il ? »
Il n’est guère surpris de sa présence. Il est probable que Cléa Strange vienne régler certains problèmes et tensions qui règnent entre eux deux depuis quelque temps…
Ou il est tout à fait possible qu’il se mette à rêver, pour la dernière fois, en cette nuit si belle où le quart de Lune commence déjà à monter haut dans le ciel nocturne.
La magie ondule entre ces deux divinités. Le Dieu de la Lune patiente, ignorant pour le moment l'appel du rêve...
Dernière édition par Moon Knight le Jeu 29 Aoû - 15:28, édité 1 fois
Cléa Strange
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Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Mar 21 Mai - 0:31
C'est assez incroyable, il faut le reconnaitre. Cette faculté qu'ont certaines personnes à vous agacer instantanément dès que vous percevez leur présence. Cela n'a rien de magique, et ça pourrait pourtant en avoir l'air... quelque part.
Cléa tourne le dos à la porte grande ouverte, perdue dans la contemplation des peintures qui ondulent sous ses prunelles, mais pas uniquement. Bien avant que ses lèvres ne s'entrouvrent, elle la sentit approcher. L'aura d'un dieu n'est vraiment pas difficile à percevoir, parfois même alors qu'ils tentent de la cacher. Mais Khonshu ne joue pas à ce jeu là aujourd'hui. Il approche simplement, non dénué de délicatesse et ne se dissimule pas, comme il a eu tant de fois coutume de le faire.
Et alors qu'elle sent, qu'elle ressent, Cléa est immédiatement en proie à un agacement bien perceptible. Pourtant elle a travaillé sur elle pour l'éviter. Et si la majorité de ses rapports avec le dieu Lunaire se soldent invariablement par un résultat peu ou proue équivalent, elle admet qu'en de rares moments elle l'a presque trouvé sympathique. Presque.
En somme, la méditation est parfaite pour la concentration magique, mais en ce qui concerne la gestion des émotions, c'est zéro pointé. Elle fera part de son point de vue à Stephen qui semble ne jurer que par cela. A l'occasion. Ou peut-être pas.
Qu'importe. Car aujourd'hui elle est venue présenter des excuses. Qui lui seront arrachées aussi sèchement que l'on retire une tique bien ancrée dans votre épiderme, mais qui sont sans conteste nécessaire. Cléa est capable d'être injuste. Il serait même plausible d'envisager qu'elle l'est assez souvent. Mais... sur ce coup là... quelque chose en elle ne veut pas la laisser en paix, ne veut pas la laisser tranquille. A force de réflexion et d'analyse, la sorcière a fini par mettre le doigt sur ce qui la gênait. Ce jour là. Ce qu'il s'est passé ce jour là... n'a toujours pas été digéré. Et pour être digéré, il ne faut plus aucun quiproquos, que le sujet ne vienne plus à l'esprit de personne. Et s'il réside encore des non dits, cela ne peut se produire.
Donc. La voilà. Et si elle tente de réfreiner l'expression renfrognée qui trône sur son visage lorsqu'elle se tourne vers Khonshu, il faut admettre que ça n'est pas encore tout à fait ça.
Dans un premier temps elle ne répond rien à ses mots. La sorcière à la chevelure de neige le toise d'un regard inquisiteur, comme si elle cherchait où se cachait la fourberie du jour. Inclinaison beaucoup trop basse. Déférence largement trop appuyée. Qu'est-ce qu'il manigance encore celui-là...
Le décryptage des sentiments n'est guère son domaine de prédilection et elle ne se hasardera tout de même pas à violer l'esprit d'un dieu pour s'en assurer. Niveau entrée en matière, on trouvera mieux comme excuses. Alors elle cherche encore quelques secondes, fixant Khonshu avec une intensité dérangeante, mais finit par renoncer car il semble étonnamment et terriblement... sincère ? Hum. Admettons.
La sorcière s'attarde tout autant sur ses expressions que sur ses traits en eux-mêmes. Elle ne l'a réellement vu sous cet aspect humain qu'une fois, et les circonstances étaient... ce qu'elles étaient. Il est assez étonnant de le voir ainsi, elle qui est tellement habituée à le voir sous sa forme d'oiseau semi squelette, semi spectral. Il n'en est pas moins impressionnant finalement. C'est juste... différent.
- Bonjour Khonshu. Répond elle finalement d'un ton poli, bien qu'un tantinet pincé. Veuillez excuser cette visite impromptue et merci de me recevoir.
Elle cracherait des clous que ça ne donnerait pas un effet différent, tant elle semble avoir du mal à lâcher ces quelques mots. Or c'est maintenant qu'il va falloir lâcher le morceau, car ils ne vont pas passer des minutes entières à se regarder comme deux ronds de flanc. Cléa prend alors une brève inspiration et fixe Khonshu droit dans les yeux. Son regard n'est pas agressif, mais il est ferme et sévère, un peu à l'image de ce qu'il connait généralement d'elle. Cléa ne lui a, pour l'heure en tout cas, jamais montré d'autres facettes que celles de l'aridité ou de la colère.
- Je pense important de vous présenter des excuses pour ce qu'il s'est passé au Sanctum sanctorum. Ce jour... là.
Elle se râcle la gorge d'un air contrarié, mais poursuit néanmoins.
- Je sais que vous n'êtes pas pour rien dans l'annulation du maléfice, tout comme Derg. Mais ce dernier a obstinément refusé de me répondre et maintient qu'il n'y est pour rien. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous et je doute avoir envie de le savoir.
La sorcière extirpe un bref soupir quand, soudain, un claquement résonne à leurs oreilles. Un petit sucrier d'un bleu vif, aux jolis motifs sérigraphiés, apparait sur le côté de l'épaule de Cléa, s'extirpant de dessous sa nuque que couvre la fine chevelure diaphane. Il sautille jusqu'au bout de son épaule alors que son couvercle claque sèchement plusieurs fois.
- Ah oui. Je t'avais oublié toi...
Remarque que le sucrier accueille en agitant ses petites anses d'un air clairement réprobateur. Indiquant du doigt l'étrange petite chose dotée de vie juchée sur son épaule, l'épouse Strange repose le regard sur Khonshu en s'expliquant.
- Je vous présente Sucrier, qui a entendu parler du sucre que produisent les égyptiens avec de la noix de coco et il nous rabâche les oreilles avec ça depuis des jours. Bien entendu, monsieur ne veut pas entendre parler de celui que l'on trouve en supermarché et refuse que la pureté du sucre soit souillée par un voyage dimensionnel. Soupire t'elle en posant son index contre son front, comme au souvenir de la migraine récente que les piaillements incessants du sucrier avaient engendré.
Ce sucrier nécessiterait que le couple Strange face une thérapie à lui tout seul.
- Je n'ai pas vraiment eu d'autre choix que de l'amener. Il en allait de notre santé mentale. Alors si ça ne vous dérange pas trop de...
- Mais bien sûr !!!!
Cléa sursaute comme si Dormammu en personne venait d'apparaître dans l'embrasure de la porte. Le sucrier valdingue et ce n'est qu'à quelques centimètres du sol qu'une fine bulle magique l'entoure, lui évitant une chute certaine et une casse tout autant. Cléa est devenue aussi livide qu'on peut l'être, comme si fêler ou PIRE casser le sucrier relevait de l'outrage suprême. Ce qui n'aurait pas été loin de la vérité à vrai dire.
- Viens là mon petit chou. Lance Taouret en récupérant le petit sucrier qui ne se fait guère prier pour sauter d'une épaule à l'autre -celle de Taouret est toute caoutchouteuse, c'est comme un trempoline, c'est marrant- dans un enthousiasme qui fait blémir Cléa un peu plus, pour peu que ce soit possible. Je vais t'emmener en cuisine. Tu vas voir ! Tu vas adorer !
Cléa est au bord de la rupture d'anévrisme. Levant la main en direction de la déesse qui s'éloigne d'un pas bien déterminé, en chantant par dessus le marché, et accompagnée par le sucrier qui claque son couvercle en rythme, Cléa ne le verra pas. Le regard. Celui que la déesse hippopotame au tempérament de sucre d'orge lance à l'adresse de la Lune lorsqu'elle passe près de lui. Mêlé d'inquiétude, il est aussi entendu. Où qu'elle soit... elle ne sera jamais bien loin.
- Taouret vous êtes vraiment certaine que...
PAF.
La porte claque sur le silence qui envahit de nouveau la pièce. La Faltine fixe la porte d'un air parfaitement abasourdi. Il se passe toujours des choses bizarres en présence de Khonshu. Bien que, en l'occurrence, elle soit habituée aux frasques de la vaisselle du Sanctum Sanctorum...
- Bien alors hum... où en étais-je...
Ah oui. Les excuses... les fameuses excuses.
- Sachez que j'ai bien conscience du comportement que j'ai eu ce jour-là. Et bien qu'il n'eut pas été volontaire, il n'en est pas moins inadmissible. Je vous présente donc mes excuses pour vous avoir imposé pareille situation. Sans aller jusqu'à dire qu'il est possible de compenser pareil outrage... N'ayons pas peur des mots. ...j'ai cherché un présent qui pourrait vous satisfaire.
Ne vous y habituez pas, ce n'est que ponctuel. Manque t'elle d'ajouter, mais elle se retient in-extremis.
- Cela vous paraîtra peut-être un peu léger, mais je n'ai rien trouvé d'autre dont je sois certaine que cela vous plairait.
Cléa agite brièvement la main, alors qu'une infinité de petits cercles tissés de fils d'or et turquoise entrelacés, apparaissent partout dans la pièce. Sans ordre particulier, ou du moins ils n'en ont pas l'air, ils semblent surtout se positionner là où ils ont de la place. Car plus les secondes défilent et plus les cercles sont nombreux.
Ils tournent sur eux-mêmes. Certains dans le sens du levé du soleil, d'autre dans le sens inverse. Parfois dans un sens puis dans l'autre. La seule chose qui les réunit est leur belle dualité de couleurs et les symboles minuscules qui trônent en ruban sur chacun d'eux.
Cléa réalise un étrange mouvement des doigts qui fige tout ce petit monde de lumière. Un bruit étrange empli l'air de la pièce. Comme si des centaines de petites ailes de papillons battaient une mesure à l'unisson. Puis les cercles de lumières éclatent les uns après les autres à l'image de bulles de savon.
Ils se transforment en petits cubes clairs. Ils sont tout d'abord minuscules, mais à chaque fois que l'un d'entre eux touche le sol, ou le cube d'en dessous, ils se transforment en larges caisses de bois cloutées. En quelques secondes, ce sont des dizaines et des dizaines de caisses qui se retrouvent empilées dans la pièce et en encombrent facilement les deux tiers.
Cléa s'approche d'une caisse et le couvercle saute comme le bouchon d'une bouteille de champagne, découvrant, en rangées soigneusement alignées, des centaines d'oursons en guimauve enrobés de chocolat. La sorcière en récupère un distraitement, et le tend à Khonshu sans le regarder pour autant, la mine presque boudeuse.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
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Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
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Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Mar 21 Mai - 22:40
Khonshu est calme. C’est un tempérament normal chez lui, une façon d’être, une signature pourrait-on dire. Mais il existe de ces personnes rares qui lui font perdre pied, douter de lui-même ou carrément le renvoie à un état d’adolescent en pleine crise de rébellion. S’il avait eu ses plumes, il se serait ébroué en voyant le visage et la prestance de la seule sorcière au monde capable de le mettre dans tous ses états. Une crête sur la tête, pareille aux compères perroquets se serait dressée à la hauteur d’émotions fortes et complètement folles. Heureusement, il ne porte ni plumes ni crâne d’oiseau mort qui aurait émis un grincement sinistre dès l’instant où Cléa pose son regard taciturne sur le Dieu de la Lune.
Nom d’un papyrus, elle est plus grande que lui… Ce détail accentue l’effet du petit se faisant gronder du regard. Mais il est serein. Chons garde un self-contrôle parfait. Même d’une nature si calme et passive, il a longtemps été connu des paires sorciers, magiciennes ou héros de la Terre comme étant une divinité vengeresse aux sautes d’humeurs variables, portant de nombreux masques. Khonshu, le manipulateur de bien des mondes et de son propre manteau…
Ce soir, il n’en est rien. Le Voyageur continue de montrer son vrai visage, carte sur table, sans aucun filtre. Peut-être se montre-t-il trop d’ailleurs… ? N’est-il pas censé prendre le recul nécessaire, ne pas montrer une quelconque émotion, ne pas se montrer sous n’importe quel jour ? Pourtant… Plus Cléa s’agace, plus Chons aimerait sourire d’amusement.
Et… ça finit par … arriver ? Quelle est donc cette commissure sur le bord de ces lèvres princières ? L’échange de regards intenses, l’insistance muette de Cléa a cherché où est le piège, et de voir que chemine petit à petit l’idée simple qu’il est peut-être bel et bien honnête… Tout lui donne envie de déployer un sourire complice, puis un rire sans moquerie. Quelles étranges nouveautés que voilà… ?
Cléa Strange finit par dévisser les joints qui maintiennent la vraie raison de sa présence ici. Car la Sorcière Suprême ne s’est pas déplacée pour échanger de simples politesses. Khonshu a bien deviné ses raisons, ce qui touche davantage Cléa d’ailleurs car il lui est encore très difficile d’aborder ce sujet … ce qu’il s’est passé entre eux. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit finalement aussi intimidée par le propos… qu’elle prenne autant de temps comme si elle craint de se briser en mille morceaux après avoir prononcé le mot fatidique.
Je vous présente des excuses. Ce n’est pas des mots qui sont lâchés comme ça, par formalité ou par obligation. Elle le fait sciemment, à sa façon, mais elle le fait vraiment. La commissure se transforme en vrai trait… Chons sourit en réponse… Il est reconnaissant pour son attention, pour l’avoir envisagé et l’avoir fait. Il est même touché, peut-être plus qu’il ne devrait… ?
Fort heureusement, le super Sucrier et Taouret offrent un échappatoire, un interlude salvateur pour laisser le temps au Voyageur de se reprendre un peu. Il aurait été indécent d’exprimer la joie qui lui monte jusqu’au cœur. Il a un rôle à tenir. Une image à respecter… Alors comment ça se fait que les émotions grimpent, au point qu’un léger son, d’un rire discret, sort de sa bouche, alors que Taouret part avec son nouvel ami de porcelaine en laissant Cléa Strange blême. Pourquoi les émotions grimpent encore, au point …
… Des guimauves en chocolat … ? Je vous présente mes excuses. Compenser pareil outrage. Un présent qui pourrait vous satisfaire. Des guimauves. Il a été, fut un temps, habitué à bien des offrandes, à des louanges, à des vénérations souvent irraisonnables, à… … Ces nuages sucrés… C’est si simple et attentionné. Ce n’est pas le genre de cadeau que l’on fait à n’importe qui… Non ?
« C’est… »
Elle voulait lui faire plaisir ? C’est vraiment possible ? Chons peine à croire que ce soit la vérité. Même lorsqu’il prend délicatement ce guimauve en chocolat qu’on lui tend et qu’il le regarde. Sa surprise est évidente sur son visage et dans sa voix qui s’est ténue.
« Merci, Cléa. »
Plus de titres déployés, plus de distance. La situation vient de changer. Il regarde pendant un moment la sucrerie avant de la mettre dans sa bouche et de mâcher… et de prendre un réel plaisir à le manger. Cela ne lui donnera pas de l’énergie à revendre, qui lui offrirait d’immenses possibilités à la hauteur de sa nature et de ses pouvoirs célestes. Mais cela lui offre un plaisir tout particulier qu’il apprend à savourer. Et… ça doit être ça de faire partie des êtres plus mortels et plus fragiles, ceux qui vivent sur le fil de l’eau…
« Merci pour tout. »
Quel est… cette sensation là ? Que lui arrive-t-il ? Cléa Strange ne le regarde pas encore et il n’aurait pas su comment cacher cette arrivée soudaine, ce trop plein émotionnel, cette manifestation incontrôlable… Est-il en train … de verser des larmes ? Quelle indignité.
Chons a les yeux ronds de stupeur, tandis qu’il attrape une seconde guimauve pour la manger avec gourmandise, puis une troisième qu’il tend vers Cléa Strange.
Il continue de garder son calme… Mais c’est devenu davantage une façade pour éviter de tomber. Pour autant ses mains ne tremblent pas et sa respiration est encore naturelle. Sa voix lorsqu’il parle est claire et ne chevrote pas. Seul son visage est finalement envahi par ce flot de larmes.
« Je vous dois également des excuses, Cléa. »
Digne, Chons poursuit, en maîtrisant tout son être.
« J’ignore pourquoi Derg ne vous l’a pas révélé. Il est peu probable qu’il craint des représailles venant de ma part … »
Tant de modestie… sortie de la bouche de celui qui a toujours montré sa supériorité, par la fourberie…
« Derg m’a aidé à vous aider car il s’est senti menacé par ce qu’il a cru voir chez moi. Il a interprété mon pouvoir comme une manifestation de l’ennemi. D’un autre côté, n’importe qui aurait pu l’interpréter de la sorte, sans le savoir nécessaire pour l’appréhender. Mais je ne suis pas possédé, ni par le Darkhold ni par Chthon… »
… Mais il existe de ces secrets qui n’auraient jamais dû faire surface, Chons…
« Je suis le fils d’Amon-Râ, l’incarnation d’Atum… Cela fait de moi son héritier. Et vous plus que quiconque savez que l’enfant hérite tout de son parent. Les bons comme les mauvais côtés. Atum est le Démogorge lorsqu'il atteint son pic de puissance et je peux prétendre atteindre ce type de pouvoir. Je peux… absorber la magie, la faire mienne, l’utiliser… et ne jamais revenir en arrière si je dépasse la limite. »
… Ce visage si jeune… envahi par ces larmes… et d’un calme incroyable alors qu’il lui ouvre entièrement son cœur. Avec ses doutes, ses peurs… ses angoisses les plus enfouies.
« Je vous dois des excuses de ne pas avoir su tenir mes responsabilités, d’avoir failli à mon devoir. Apokryphos nous a piégé… Mais j’ai plongé là où j’aurais dû tenir tête. Je me suis battu, j’ai tenté tous les coups possibles, de répondre avec la même force que lui. Mais il a répondu plus fort, frappé là où il fallait et dit les mots... qui m'ont emporté dans les ténèbres qu'il avait bâti. »
Khonshu penche la tête sur le côté. Les bijoux font quelques cliquetis à leurs rencontres. Les larmes continuent de couler et tombent sur ses mains humaines, alors qu’il s’est mis à les observer. Elles tremblent légèrement…
« ... Les monstres savent attirer leurs semblables… »
Le petit salon qui les accueille semble se rafraîchir. La nuit jusque-là étoilée s’assombrit. Les ombres provoquées par la lumière des flammes des coupoles du temple s’épaississent. Ce n’est probablement qu’une impression, mais Chons se sent observé.
Petit à petit, les émotions montantes jusqu’à lui commencent à se manifester autrement que par ses larmes. Cela passe des tremblements des mains, à des frissons qui le force à venir les frotter contre ses bras frêles. Il repose un regard doux sur Cléa Strange, alors que le sourire lui s’est fait plus triste. Mais il a gardé son calme, une contradiction évidente par rapport à son état d’esprit actuel. Sa voix, cette fois-ci, chevrote légèrement.
« Connaissez-vous le sahlab ou le karkadé ? Je préfère le premier, avec le lait… »
Une magie plane dans l’air et bientôt des boissons se déposent sur une table en pierre. Khonshu pioche une nouvelle guimauve en chocolat et mâche lentement, peinant à déglutir.
Son regard s’est fait plus fuyant. Ses cernes sont revenues… ou ont-elles toujours été présentes ? A-t-il tenté de dissimuler ses traits de fatigue ? Dans tous les cas, il ne semble plus capable de nier ce qui le touche. Chons est devenu un livre ouvert, avec une oreille penché à l’écoute d’un appel entêtant qu’il ignore une nouvelle fois. Une main délicate saisit la fameuse boisson à base de lait et qu'il sirote doucement. Son autre main attrape une autre guimauve pour la tendre vers Cléa.
Dernière édition par Moon Knight le Jeu 29 Aoû - 15:28, édité 1 fois
Cléa Strange
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Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Jeu 30 Mai - 4:59
Cléa.
La Sorcière Suprême lève un sourcil et pose malgré elle un regard acéré sur le Dieu Lunaire. Si l'entendre l'appeler par son prénom l'étonne, elle n'en est pour autant pas réellement contrariée, bien que cela ne la mette pas très à l'aise. A croire que les iris perçants qui le dévisagent, le font par simple habitude. Cléa doit mal regarder Khonshu. C'est ainsi.
Parallèlement à cette familiarité des plus surprenantes, d'autres changements se sont opérés chez le Dieu Lunaire. Il parait plus doux, plus... sincère...?! Difficile à croire qu'il ait si radicalement évolué en aussi peu de temps. Les Dieux n'ont pas pour habitude d'être aussi malléables ou... adaptables. Est-ce bien là leur réputation millénaire et leur problème principal d'ailleurs. L'essence d'un dieu reste immuable, pour ce qu'elle en a toujours su. Un manipulateur reste un manipulateur. Un colérique restera toujours prompt à l'emportement. Un bienveillant tendra à écouter et faire preuve de compassion.
Il est donc plus que surprenant de le voir s'excuser et remercier aussi sincèrement que ses mots, son ton et son allure le laissent paraître. Peut-être est-ce dû à l'influence indirecte de Marc. Cohabiter avec un être humain aussi longtemps a peut-être eu quelques effets salvateurs sur l'égyptien.
Sortie de ses pensées par la main qui lui tend une guimauve, Cléa la refuse d'un léger mouvement de la main et repose ses yeux clairs sur lui. Est-il en train de... verser des larmes ? Si l'étonnement de la sorcière s'était mué en un simple haussement de sourcil lorsqu'il l'avait appelée par son prénom, l'expression qui pare son visage à cet instant est nettement plus perceptible. Elle est foncièrement stupéfaite.
En temps normal, elle lui aurait sans doute répondu du tac au tac, selon les phrases dont il l'affublait. Mais aujourd'hui... elle le laisse s'expliquer, raconter, se déverser en quelques sortes, sans l'interrompre. Non pas que la sorcière ait développé une empathie hors norme dans sa direction en l'espace de quelques minutes, mais ce flot de larmes qui jaillit alors que tout dans son attitude corporelle indique la retenue et la dignité, comme si c'était son âme seule qui pleurait, a véritablement de quoi l'interloquer.
Alors elle le laisse parler. Le laisse dire ce qu'il a à dire. On ne pourra pas en dire autant de la voix rauque et grondante qui s'élève dans la pièce, comme en réponse à l'invocation de son nom, sortant de nulle part.
" Tiens ta promesse, l'égyptien. "
Cléa fait comme si elle n'avait rien entendu, son attention focalisée sur Khonshu ne semblant pas pouvoir être perturbée par quoi que ce soit. Ou qui que ce soit.
La visage de la sorcière se contracte lorsqu'il évoque les conséquences potentielles de son lien de parenté. Sur ce point... il est certain qu'elle est, hélas, bien placée pour avoir connaissance de ce genre d'héritage dont il n'est pas possible de se défaire. Car, parfois, ce que les parents lèguent à leurs enfants n'est clairement pas pour le meilleur. Khonshu semble faire partie de cette catégorie, tout divin qu'il soit. Sauf que... lorsque le dit héritage est un caractère un peu trop enflammé ou une tendance à la susceptibilité, les conséquences sont bien moins terribles que dans leur cas précis.
- Vous n'êtes pas un monstre. Tranche t'elle d'une voix plus sèche qu'elle ne l'aurait voulu.
" OH QUE SI "
Agacée, les doigts de Cléa se referment sur le pendentif de rubis qui trône sur sa poitrine et d'un mouvement sec, comme si elle refermait une serrure à l'aide d'une clé invisible, esquisse quelques tours de l'index au bout duquel se distinguent brièvement quelques arcanes magiques d'un violine brillant.
Une sorte de... "la ferme" magique, en quelques sortes.
- Nous héritons des travers de nos parents, ce ne sont pas les nôtres à proprement parler. Nous faisons avec ce qu'ils nous ont légué, le pire comme le meilleur. Le pire étant exclusif dans mon cas, mais pas dans le vôtre, même si les dangers sont nombreux et ne doivent pas être balayés d'un revers de main.
Cléa extirpe un profond soupir alors qu'elle prend place sur un large fauteuil de jonc tressé, encaissé entre deux piles gigantesques de boites de guimauves.
- Vous avez beau être un dieu, vous n'êtes pas infaillible. Vous êtes tombé. Vous vous êtes relevé. Ca n'est sans doute pas la première fois, ça ne sera pas la dernière. A nous d'apprendre de nos erreurs, de nos errances.
Alors que les larmes semblent ne pas pouvoir se tarir sur le visage d'un dieu devenu aussi juvénile que celui d'un homme pas encore entré dans l'âge adulte, elle ajoute une pointe d'amusement dans la voix, comme pour détendre l'atmosphère.
- Vous avez déjà reçu votre dose de câlins de ma part pour les dix prochains millénaires. J'ose espérer que vous n'en attendez pas un autre aujourd'hui.
Il tente de noyer le poisson de son état par une pirouette gourmande à laquelle la sorcière est parfaitement insensible. D'un geste du menton, elle lui indique un fauteuil non loin d'elle, sans prêter la moindre attention aux boissons qui viennent d'apparaître par magie.
- Qu'est-ce qui a changé Khonshu.
Comme pour faire acte de bonne volonté et l'encourager à lui parler, elle tend son bras et saisit le petit ourson en chocolat qu'il lui tend pour la seconde fois. Sans pour autant le porter à ses lèvres, son regard se fait plus scrutateur, plus insistant, sans qu'aucune once de reproche ou de dédain ne filtre à travers ses prunelles.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Mer 5 Juin - 21:42
Son corps se tient droit. Digne en toute circonstance. Son visage reste le plus neutre possible, tandis que son regard observe les différentes réactions de Cléa Strange. Mais il ne peut pas cacher ce qui le touche, ni les larmes ni la désagréable impression de perdre ses moyens… Il paraît d’un coup sensible à tout ce qui l’entoure… Si jeune et si fragile, avec pourtant une grande force dans l’âme. Celle-là même qui voit le changement de comportement progressif de la Sorcière Suprême.
Entendre ce maudit Derg fait l’effet d’une flèche traversant les tempes du Dieu lunaire. Il grimace, mais ne répond rien.
Khonshu s’est ouvert à l’épouse Strange, bien plus qu’il n’aurait dû. Ce n’est pas digne de son statut, de ce qu’il est et représente… Non, il ne devrait pas. Non ? Vraiment ?
Son regard se perd dans le vague un court instant vers le sahlab chaud qu’il s’est servi avec la magie. Un bon lait parfumé au miel, qui fait de légères vagues à l’arrivée d’une larme perdue. C’était la dernière… Il n’aurait pas dû lâcher-prise.
Vous n’êtes pas un monstre. Ce sont bien ces mots qui traversent les lèvres de Cléa Strange. Un peu sèche mais… Ceci n’est même pas le point qui est relevé. Elle vient de le dire, donc de le penser ? Il n’est pas un monstre.
Le visage métissé aux yeux maquillés se redresse provoquant de nouveaux cliquetis de bijoux. Au milieu de cette grande pièce aux murs épais, on ne peut pas louper chaque son mélodieux émis par un vêtement ou par des joyaux se rencontrant.
Khonshu est surpris. Tant par ces mots que par les actes à l’encontre du pauvre Derg - que Chons ne va évidemment pas plaindre - lorsque Cléa “ferme” les communications avec le pendentif rouge. Elle fait tout pour … le rassurer ? Le défendre ? Quel drôle de revirement …
Puis, bien entendu, au fur et à mesure que Cléa réagit, Chons se souvient qu’ils ont bien des choses en commun. L’héritage de la Sorcière Suprême de la Dimension Noire est un poids lourd à porter, d’autant plus qu’elle ne possède pas le même statut divin… Quoique, elle n’en est pas si éloignée. Dans toutes ses manipulations, ses erreurs et errances, Khonshu n’est peut-être pas si éloigné d’un mortel.
Chons se met à sourire doucement. Pas de machination, pas de niaiserie ou portant un trait faux, rien de tout cela ne paraît sur ces commissures. C’est un beau sourire des plus spontanés.
« Vous avez une nouvelle fois trouvée les mots pour me faire réfléchir. »
Les mots suivants de Cléa déclenchent un rire franc, que Chons n’avait pas fait de la sorte depuis bien longtemps. Authentique, quoiqu’un peu crispé … surtout sur ce sujet en particulier.
« En effet, évitons de nouveaux ennuis. »
Pour tout avouer entre ces lignes, Khonshu garde ces images en tête à tout jamais. Des images qui ne lui déplaisent pas… Cependant, il doit rester le Dieu de la Lune et elle la Sorcière Suprême. C’est ainsi que l’existence les a façonné.
Ce rôle de Suprême, justement, est très sérieusement porté par Cléa Strange, capable de passer entre les dimensions pour régler des problèmes que les mortels n’osent pas imaginer une seule fois dans leur vie. Mais il est rare qu’elle s’intéresse autant à la situation ou à la condition mentale d’une divinité, encore moins celle qui se trouve devant elle. Khonshu le sinistre planificateur, dont on fait difficilement confiance…
Cléa parvient à décrocher un nouvel étonnement chez Chons. Il perd lentement son sourire pour retrouver un visage un peu plus attristé, clairement touché par quelque chose… L’héliopolitain semble presque intimidé devant ces questions.
« Ce qu’il se passe… »
Ce n’est peut-être pas la même personne, mais sur bien des points, Cléa utilise la même approche que son époux. Elle est à son écoute. C’est intimidant mais pas désagréable. Pourtant, céder à ce point-là n’est pas dans ses habitudes… La Lune pâle est d’un caractère secret et discret…
Machinalement, Chons s’assied en face de Cléa dans un fauteuil qu’il semble avoir oublié qu’il se trouvait juste là. Il tient son lait chaud fermement et ses yeux se perdent dans ses réflexions. Il relève enfin le regard, pour lui sourire doucement. Puis, sa voix s’élève parvenant à être moins rauque :
« Le lien que je partage avec Marc a pris une direction bien différente de ce à quoi j’étais habitué avec ses prédécesseurs. Il est bien plus fort… bien plus ouvert. Je savais tout de Marc bien avant qu’il découvre sa première mort, bien avant qu’il ne pose ses yeux vides sur ma statue… bien avant qu’il ne souhaite la vie en endossant la cape du Chevalier Lunaire. À l’inverse. Marc ne savait rien de moi, hormis un nom sur une tête d’oiseau mort qui lui apparaissait sporadiquement. »
Le sourire se dessine un peu plus :
« Je lui ai ouvert les yeux sur qui j’étais vraiment. »
Cela veut dire beaucoup. Qui, parmi les nombreux mortels sur cette Terre, ont déjà eu cette chance ? Ou cette malchance, selon l’avis que l’on tient à la vue de cette situation.
« Ce qui a changé, c’est ce qu’il partage avec moi. Il peut utiliser cet héritage, des pouvoirs qui le dépassent complètement. Pourtant, il n’a pas hésité une seule seconde… Il a accepté ce fardeau à brûle-pourpoint parce qu’il souhaitait me secourir en employant tous les moyens du bord. »
Khonshu porte son lait chaud à ses lèvres et boit quelques gorgés salvatrices avant de reprendre :
« Il était prêt à tout sacrifier. Ce que je n’ai pas laissé faire… J’ai demandé aux miens de nous venir en aide pour diviser ce fardeau. Ce n’est pas un pouvoir à prendre à la légère et vous le savez, en tant que Sorcière Suprême, surtout en tant que magicienne, à quel point il peut déborder… Ce secret n’a pas lieu d’être envers les membres de la God Squad. »
C’est bien nouveau que Chons se montre aussi respectueux des autres. Depuis plusieurs mois, il essaye de trouver une nouvelle place en tant que divin réincarné mais surtout parce qu’il a fait des erreurs… qui le suivront toujours. Beaucoup de divinités dans d’autres panthéons lui portent un regard négatif puisqu’il a franchi les limites en lisant le Darkhold. Tout ceci… le poursuit encore…
Le visage de Chons s’assombrit, alors qu’il continue :
« Ce partage est une chose… Ce qu’il se passe maintenant en est une autre. Vous pouvez l’imaginer… Amon-Râ est très puissant et son homologue Khépri peut soigner les maux les plus complexes. Il m’a aidé à diviser mon pouvoir et m’a apporté des soins sur les cicatrices que m’avaient laissé le Darkhold et Apokryphos… Mais… »
Le corps de Chons s’est un peu raidi, comme en alerte. Ses yeux observent le mouvement des ombres provoqués par les flammes magiques qui les entourent. Aucun danger n’est à signaler semble-t-il… pourtant, le Dieu de la Lune est toujours tendu.
« … Il existe des traces qui restent indélébiles … dans l’esprit. Les ombres qui parcourent mes rêves me chassent toujours depuis que j’ai vu ces mots maudits… Il m’est difficile de vous les décrire, tant elles sont nombreuses, semées par les rêves du Dormeur et ses enfants monstrueux… »
En parler est douloureux, autant que de s’en souvenir. C’est donc cela qui le touche, qui vient le nuire et l’empêche clairement de dormir. Il a beau être un dieu, il n'est en effet pas infaillible. Il est un être avec certaines capacités, des dons magiques, un héritage et qui doit accomplir certains devoirs et obligations.
« Je suis l’Eclaireur. Mon rôle est d’arpenter les nuits et d’observer les avenirs possibles. Je rêve sur un plan d'existence parallèle à celui-ci. Vous avez aidé Marc à visiter ce plan… Mais vous n’y êtes jamais allée par vous-même… »
Ses pupilles se posent dans ceux de Cléa Strange. Khonshu dégage une aura bienfaitrice, d’un dieu protecteur et sage, deux traits qu’il possède et qu’il n’a montrés qu’à des rares initiés de l’ancienne religion égyptienne. Le Magicien de Thèbes, le grand guérisseur. Celui que l’on considérait comme le plus grand de tous les dieux.
« Voudriez-vous m’y accompagner ? »
Nul danger à y aller, puisque ce sont leurs consciences qui s’y rendront. Mais ce qu’ils y verront peuvent… les marquer… Car, d’une manière ou d’une autre, le Dormeur sait toujours toucher ses cibles, à travers ses rêves.
Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Mar 3 Sep - 22:13
- C'est mon super-pouvoir. Balaye t'elle d'un air amusé, alors que ses lèvres s'étirent en un sourire.
A vrai dire, son super-pouvoir serait plutôt de dire tout ce que l'autre n'apprécie pas forcément entendre et de lâcher, avec une certaine superbe quand elle le désire, tous les sujets qui fâchent plus ou moins en même temps, tant qu'à faire. A ce stade trois types de réactions quand elle fait mouche. Le déni. La réflexion. La colère. Khonshu semble se diriger vers la seconde option, se dont elle ne peut que se féliciter.
Quoi qu'il en soit, son attitude a vraiment de quoi la surprendre. Elle ne serait pas sûre et certaine qu'il s'agit de lui, elle aurait des raisons d'en douter et à plus d'un titre. Nonobstant l'apparence qui est si radicalement différente de celle qu'elle a toujours connue, son caractère, ses émotions, la façon dont il s'exprime, dont il... sourit ? Dont il... rit ? Dot il... pleure ? Tout cela est bien une première pour l'épouse Strange qui aborde cette nouvelle facette avec bien plus de perplexité qu'elle ne le laisse paraître.
Cléa ne souffle mot lorsqu'il se remémore brièvement, et en une version plutôt édulcorée d'après ce qu'elle en sait, le jour où Marc devint son Moon Knight. Puisqu'il en parle, à l'occasion elle aimerait bien avoir une explication sur le choix plus que contestable de cette apparence d'oiseau décharné. Mais le moment n'est sans doute pas propice à ce genre de question, la garde t'elle donc pour plus tard et le laisse t'elle poursuivre sans l'interrompre.
Elle se permet cependant une remarque, qui sort d'une manière tellement spontanée qu'elle lui tire un bref sourire.
- A moins que ça ne soit le contraire.
La question mérite d'être posée. Est-ce réellement Khonshu qui a ouvert les yeux de Marc sur sa véritable nature de Dieu de l'Egypte ancienne... Ou est-ce plutôt Marc qui a permis à Khonshu de se voir tel qu'il était, bien avant... Les ans peuvent sembler bien longs, surtout lorsque l'on parle en millénaires. Alors... à force de se côtoyer en permanence comme ce fut leur cas, il n'est pas improbable d'imaginer qu'une partie des prises de conscience qu'elle a sous les yeux aujourd'hui viennent de l'influence de Marc au bout du compte.
- Cela semble vous laisser coi... que quelqu'un puisse faire preuve d'un comportement totalement désintéressé à votre égard.
Question rhétorique tant la sorcière ne semble attendre aucune réponse, si l'on en juge par son air détaché et le hochement de tête entendu qu'elle lui adresse.
Aucun effet miroir en cet instant. Cependant... lorsqu'il se raidit, lorsqu'il se contracte et lorsqu'il semble plus qu'évident qu'il est aux aguets, sur ses gardes, à jeter des oeillades avertis en direction des ombres qui les entourent, Cléa lève légèrement la main, coude appuyé sur l'accoudoir du fauteuil, et la laisse en suspend. Ses doigts sont ouverts tel le nénuphar sous les premiers rayons du soleil, mais cela est tout. Elle ignore ce qu'il redoute, mais mieux vaut être vigilante.
- Je serais tentée de vous dire que c'est bien fait pour vous et qu'on ne joue pas aux apprentis sorciers avec un ouvrage contre nature aussi dangereux que le Darkhold, mais ça serait enfoncer des portes ouvertes. Lâche t'elle avec un certain détachement.
Et là... elle n'a même pas besoin d'entendre la suite pour savoir ce qu'il va dire. La phrase qu'il laisse en suspens est on ne peut plus explicite. Et il sait... ou il doit se douter très fortement, que la dimension qu'il lui offre de découvrir ne peut que revêtir un intérêt certain au regard de la sorcière.
- Pourquoi pas, je n'ai rien de mieux à faire pour l'instant. Répond t'elle d'un air faussement détaché.
- Pas de mauvaises surprises, sinon je vous botte les fesses. Ajoute t'elle d'un ton angélique en plantant ses prunelles d'acier dans les siennes.
Il a beau se la jouer grand seigneur et dieu guimauve, ce Khonshu-là est tout nouveau pour elle. Et si Cléa faisait confiance rapidement, ça se saurait, d'autant plus quand il y a un passif traînant sur le chemin. Elle fait des efforts, oui. Mais il ne faut pas non plus trop lui en demander en si peu de temps. Mais, quoi qu'il en soit et malgré ses réserves, si elle accepte de l'accompagner alors qu'elle a conscience de la nature de cette dimension, même si elle n'en connait pas les différents aspects, c'est qu'un lien de confiance est là, malgré tout et aussi fin soit il.
Situation : Guerrier lunaire seul dans sa tête (ou presque), combattant les forces de Chthon avec les éminents membres de la God Squad
Localisation : New York, en pleine nuit
Inventaire : Costume de Moon Knight / Mr Knight
Pouvoirs lunaire selon les phases de la Lune (voir fiche RP)
* NEW : Costume sombre d'étoiles et Héritage d'Atum (cf fiche RP)
Médicament de Krakoa : le M (voir fiche RP)
Armes :
*Matraque : Bâton de combat pouvant devenir un nunchaku et/ou un grappin.
*Crescent Darts : Projectiles en forme de croissant de lune.
*Ankh et autres armes mystiques lorsqu'il en a besoin...
*Une boussole magique (offerte par Dr Strange)
*Khépesh ancienne
Télécommande :
* Pouvant appeler le Moon Copter.
Re: Dans le rêve de la Lune (PV Cléa Strange) Mar 17 Sep - 21:43
Cléa Strange a bon nombre de super-pouvoirs. Elle fait partie des rares personnes qui peuvent prétendre, sans se tromper, d’être à l’égale d’une déesse. Chonsu a appris à la côtoyer et à décrypter sa façon de voir les choses, ses expressions, jusqu’à certains mots qu’elle prononce avec bien plus de dureté que l’est son mari. Mais ils ne manquent pas pour autant de bon sens. Elle le ramène à de bonnes réflexions, lui rappelant qui il est, sa nature, son rôle… et que pendant toutes ces années à arpenter ces terres en compagnie de mortels tel que Marc Spector, on finit forcément par être influencé. Il est plus que probable que Marc ait fait redécouvrir certains éléments que Khonshu a mis de côté depuis très longtemps. Trop sans doute…
Nouveau sourire. Chons possède une beauté presque éthérée. Il est de ces êtres pâles mais pas sans lumière dans le regard. Et ces traits que Cléa découvre avec perplexité - et il y a de quoi l’être lorsque l’on sait qui elle a en face - renforcent cette beauté millénaire, pareilles à ces lueurs que l’on trouve sur la voûte céleste. En cet instant, il sait déjà que Cléa nourrit une certaine curiosité face à son offre.
« Vous avez raison. Sur tous les points. »
Il ne peut pas le nier. Marc a une façon bien à lui de s’intéresser aux autres. Il fait montre d’une fidélité sans faille, mais garde généralement de la distance pour protéger ceux qu’il craint de mettre en danger à cause de ses ennemis, dont lui-même en fait partie. Mais … Spector ne se comporte pas de la même manière avec Khonshu. La distance est bien plus grande et bien qu’elle se soit réduite avec le temps et la proximité avec la God Squad, il garde toujours un intérêt fort lointain. Mais Cléa Strange a également raison d’appuyer sur la plaie à peine cicatrisée représentant la lourde erreur du Dieu lunaire. Le Darkhold le lui fait toujours payer, d’une manière ou d’une autre…
Chonsu boit son lait sahlab doucement. La sensation de chaleur et le goût au miel lui font se sentir moins nerveux. La tasse s’envole lentement de ses mains pour aller se poser sur une table. En se relevant, les bijoux émettent une nouvelle fois des scintillements radieux. Il lève un instant le regard vers l’endroit où se sont volatilisés Taouret et le sucrier… Puis… Il hoche la tête vers Cléa Strange et lui tend la main.
« Pas de mauvaises surprises… »
Si elle lui donne la main, elle pourra sentir que Khonshu commence déjà à déployer sa magie.
« Nous allons entrer dans mon domaine… Les seuls dangers qui nous attendent sont reliés aux songes et aux rêves. »
Voir les présages. Entendre les sons passés et futurs. Poser le regard sur le voile, sous la Lune et les étoiles. C’est intriguant, particulièrement pour une sorcière. C’est pouvoir ouvrir une porte dans une dimension que de rares élus peuvent arpenter.
« Et sous le quart de Lune … Nous rêverons. »
Sous le quart de Lune. D’après les légendes, il est dit que l'œil gauche d’Horus est celui de la Lune, offert par Thot. Il lui a permis de revoir à nouveau pleinement lors des pleines Lune, mais beaucoup moins aux quart et croissant de Lune. Il est difficile de concevoir que Khonshu possède le même problème. Mais les ombres paraissent plus épaisses les nuits sans Lune …
Les boules d’énergie installées dans les torches reviennent vers Khonshu. Elles reprennent leurs teintes bleues et blanches. Elles dansent au rythme de son chant. La voix qu’il déploie est étonnement douce et calme. La litanie est poussée dans sa langue natale, très ancienne et disparue aujourd’hui. Le haut plafond et les piliers font de légers échos à sa voix. L’harmonie prend place. Au fur et à mesure du chant, les flammes s’agitent et elles tombent pour dessiner un cercle magique sous leur pied. Puis … Il disparaît. La lumière qu’il a émis a pu éblouir lors de ce court instant. Chons cesse de chanter et rouvre les yeux.
« Bienvenue dans le domaine de la Lune. »
Khonshu est resté dans sa forme humaine, mais sa peau a légèrement changé. Son teint mat est désormais constellé de petits points lumineux tels du sable brillant sous la clarté. Il paraît encore plus éthéré et lointain ainsi. Mais il s’agit toujours du même dieu taciturne, revêtant parfois du crâne d’oiseau mort, que Cléa Strange commence à connaître fort bien. Il le lui fait comprendre avec un sourire, posant un regard lui aussi chargé en énergies et plus lumineux, sur elle.
Autour d’eux, le temple a disparu. Ils se trouvent au bord du Nil, du moins une version plus chimérique. Pourtant, tout a l’air vrai. Le son de l’eau. L’odeur des lotus. Le bruit des roseaux qui dansent sous le vent frais de la nuit. Les sensations d’être pied à terre mais pourtant bien plus léger que lorsqu’ils se trouvent sur Terre. Au loin, leurs yeux peuvent voir s’étendre une Thèbes à l’époque de son apogée, ainsi que la cîme des temples de Louxor où s’élèvent, même encore aujourd’hui quoique en ruine, des effigies de la triade divine d’Amon, Mout et de Khonshu.
Sont-ils dans un rêve ? C’est à se le demander. Khonshu est devenu beaucoup plus calme, tant dans ses faits et gestes que dans sa façon de respirer. On dirait presque qu’il s’est assoupi, pendant le trajet. Pourtant, il est bel et bien réveillé. Ses yeux se perdent, par moment, sur l’eau du Nil.
« Toutes les nuits, je viens ici. Pour regarder. »
Le bruit d’un rire se fait entendre au loin. Des enfants semblent jouer non loin du limon laissé par le Nil. Ce sont des esprits, à n’en point douter. Sont-ils des fantômes du passé ? Chonsu semble déjà les connaître, ce qui laisse peu de doute sur la nature de ces ères. Il finit par lever un regard appuyé sur Cléa.
« Cet endroit est proche de la Duat… J’ai parfois la visite de ceux qui ont rêvé et de ceux qui rêvent encore… »
Il penche la tête sur le côté, à l’écoute de quelque chose… Les cliquetis de ses bijoux provoquent un léger échos. Le Nil semble y réagir en formant des vaguelettes. Et soudain, sans crier gare, sort des brumes une étrange tour. Tout, dans sa structure et la pierre, démontre qu’elle ne vient pas d’Egypte, ni d’un endroit connu sur Terre d’ailleurs. Elle a comme poussé là, au beau milieu de ce grand fleuve. Accroché sur le toit, avec de nombreux bras, une horreur les observe tous les deux avec ses multitudes d’yeux.
Spoiler:
Khonshu s’est figé un instant. Sa respiration s’est accélérée mais il parvient à gérer l’angoisse que cette chose lui inspire toujours, depuis la première rencontre. Il tourne un visage crispé vers Cléa.
« Certaines visites sont parfois … inattendue ou non désirée. Rassurez-vous. Nous restons dans mon domaine où je peux nous apporter facilement des protections. D’autant plus que nous sommes reliés à nos corps et qu’au moindre signe d’alerte qu’ils émettront, Taouret saura quoi faire. »
Khonshu observe du coin de l'œil les mouvements de la créature. Oh Amygdala … Le premier cauchemar du Dieu lunaire, lorsqu’il a touché du regard le Darkhold. L’éveil de ses souvenirs fait réagir le monde qui les entoure… L’Enfant de Chthon se met à chanter quelques notes. Radieuses… Aussi étonnant que cela puisse paraître, elles sont mélodieuses et d’une tristesse… Un simple échos à la douleur, à ce que le Seigneur de la Peur a perçu lorsque le Magicien de Thèbes à mémoriser les premiers mots maudits.
« … Nous devrions continuer… Suivez-moi. J’aimerais vous montrer la puissance de ce lieu. »
Chons invite Cléa à s’avancer avec lui vers le Nil. Leurs pas passent proches des roseaux. Le fils d’Amon-Râ les caresse du bout des doigts. Le contact avec eux et les odeurs enivrantes des lotus le replongent dans de nombreux souvenirs. Mais il les écarte, se concentrant sur ce qu’il se présentera bientôt sous son regard observateur. Le rivage atteint les pas de Khonshu produisent le son de l’eau mais il ne s’y enfonce pas. Il marche ainsi sur la surface et si Cléa s’y essaye, cela se produira de la même manière.
Le Dieu lunaire s’aventure ainsi sur plusieurs mètres. Avant de s’arrêter. Il inspire doucement. Ses yeux sont mi-clos. Un moment de silence, alors que le temps lui-même donne l’impression d’être en suspens. Il peut contrôler cela… Le temps, les visions du passé … et celles des différents futurs possibles.
Lorsque le Magicien de Thèbes rouvre les yeux, il semble ailleurs, bien que toujours à l’écoute du monde qui les entoure. Il continue d’apporter une certaine attention aux âmes qui parcourent ce Nil mythique ou encore aux lamentations d’Amygdala qui ne semble pas satisfait de les voir si loin de lui… Mais la principale préoccupation du dieu semble se refléter là, juste sous leurs pieds.
Se présentent, à leurs regards, des images issues de nombreuses visions, parfois anciennes, parfois celles qui se sont produites mais surtout celles qui n’ont pas encore eu lieu. Et se répète, dans un coin à leur gauche, une scène que Khonshu ne connaît que trop bien : L’ascension du Dormeur, avec elle la Terre entouré des bras d’ombres et tentaculaires, ses mondes magiques et dimensionnelles en total perdition et la défaite inexorable de la God Squad.
« Chut… »
Ce son se veut assez discret. Le visage de Khonshu passe par diverses émotions, allant de la contrariété à la douleur, en passant par une vive colère qui a certainement créé cette interjection agacée à l’encontre de la vision. Cela ne l’empêche pas de rester et de continuer à hanter l’Eclaireur qui cherche, depuis longtemps, des solutions pour croiser les chemins d’autres futurs où le monde ne finit pas sous la voûte des ténèbres et de la domination de Chthon.
Khonshu murmure une nouvelle fois quelques mots, mais dans sa langue natale. Il pointe du doigt une vision future sur des victoires, poussées par les initiatives conjointes des dieux et des mortels. Cléa pourra notamment voir dans une vision vers le centre, dans un quart de coin plus petit, une troupe non pas d’Avengers mais des visages qui aurait pourtant pu en faire partie, qui fondent sur des Darkholders pour asseoir une victoire certaine ! Les différents coins du Nil s’illuminent petit à petit.
Tantôt apparaissant pour laisser entrevoir quelque chose. Tantôt disparaissant pour laisser passer une autre vision. Mais celle dans le coin gauche continue de rester… La défaite est-elle inévitable ?
De cette vision “mère”, Khonshu commence à y tirer des fils magiques… pour pouvoir voir les chemins, les différentes destinées qui y mènent… pour savoir ce qu’il peut changer, où peuvent-ils intervenir… Pourquoi… Pourquoi ce cauchemar existe-t-il ?!
HJ : Coucou ma belle ! Si jamais tu veux que Cléa voit certaines choses dans les visions prophétiques, je te laisse libre court à ton imagination car tu peux partir du principe que Khonshu peut les voir et donc te les montrer !